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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Elvyna
Chapitre VII - Episode 3

    Fragment d'une vie – le 20 février aux alentours de midi – Une taverne de Labrit en Gascogne


    Quelle idée à la con de faire un pique nique. Elle souhaitait juste qu'on la laisse en paix. Elle n'avait envie de rien, voir personne, broyer du noir tranquillement. Mais c'était sans compter la bienveillance de son vassal. Qu'il était chiant! Pour leur faire plaisir, profiter du beau temps, blablabla. Qu'elle s'en foutait du temps. Mais c'était son anniversaire, elle se devait de faire cet effort. Mais problème, elle n'avait rien à lui offrir. Elle avait farfouillé dans son paquetage puis trouver quelque chose qu'elle avait oublié de rendre aux soeurs du monastère Saint Illinda. Merde.. tant pis, elle l'avait prit pour passer ses soirées mais c'était endormie dessus aux premières lignes. Au moins, c'était efficace. Le livre des vertus. Bon, il y avait mieux comme présent, mais cela fera l'affaire.

    Pipe aux lèvres comme à son habitude, l'ustensile ne quittait plus cette place dorénavant. Le livre sous le bras, le panier de Freyja dans l'autre et.. en avant. Elle rejoignit le groupe en les saluant d'un grognement sans s'apercevoir de l'étrange ambiance qui c'était installée. Elle se posa sur le drap préparé, déposant délicatement sa fille à côté et observa les alentours, silencieusement avant de déposer le fameux livre entre les mains du viocs.


    - Tenez, joyeux anniversaire.


Chapitre VIII - Episode 4

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard.


    Elle dormait, ronflant légèrement dans un sommeil agité. Bougeant, balançant un bras d'un côté, puis de l'autre, grommelant, puis un hurlement qui la fit crier à son tour et se redressa en position assise sur son lit, en sueur, sortant sa dague de sous son oreiller en la brandissant devant elle.

    - Aux armes ! A moi! On m'att... Qu'est-ce que..

    Elle ne comprenait rien, la chambre était plongée dans l'obscurité, un cri l'avait réveillé, elle en était presque certaine. Se frottant les yeux, reposant sa lame, se recoiffant d'une main, écoutant le silence qui c'était à nouveau installé. Plus pour longtemps des gémissements puis des pleures se firent entendre. Freyja Riese venait de se réveiller, elle devait avoir faim. Se levant en grognant, posant une main sur sa tempe douloureuse elle s'approcha du panier de la mécontente, commençant à délasser le devant de sa chemise de nuit, pour nourrir l'affamée.

    Mais elle arrêta son geste suite à l'agitation dans la chambre voisine. Qu'est-ce qu'il se passait? Laissant la petite brailler, elle récupéra la dague, puis, armée, elle s'avança vers la porte, l'ouvrit rapidement, courant dans le couloir, entrant en trombe dans la chambre de Arioce, sondant la pièce pour trouver une autre personne, mais à part son vassal, il semblait seul.


    - Mais bordel qu'est-ce que vous foutez en pleine nuit! Par votre faute, Freyja est réveillée.

    Elle le toisa, mécontente, au moins cette alerte l'avait fait réagir et sortir de sa torpeur habituelle.

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Arioce
Chapitre VIII - Épisode 5


    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Bordel ce n’est pas une heure pour une rencontre en lice !

Je soupirais doucement et déposais ma dague au bord du lit ; toujours à portée de main, bien évidemment. Plus de danger... Attentif à la jeune femme, j’écoutais le pourquoi du bordel qu’elle avait fait.
Je fronçais les yeux à ses paroles. Bordel ! Elle se foutait de moi. La tension d’un potentiel danger fit place à une vive colère qui s’embrasa tel un buché. Était-elle inconsciente !? Faire un tel chahut pour cela ! Un duel, en pleine nuit. Elle a forcé ma serrure et a gueulé en pleine nuit, pour… pour ça !...
Encore sous le coup de l’incompréhension et de l’emportement, le regard dur et tranchant, je la laissais filer, n’ayant pas le temps de réagir. Un long grognement accompagna la fermeture de la porte. C’est elle que j’aurais dû brutalement plaquée contre le lit et non mon attirail…
Et il allait falloir que j’aille prévenir Timothée de la fausse alerte. Bordel… Les jeunes et leur folie !
Nouveau soupire. Cependant… Si elle m’avait réveillé ainsi, c’est qu’il y avait une certaine importance. Je ne savais pas encore ce qu’elle cherchait, ce qu’elle voulait réellement. Et alimenter mon feu n’était surement pas la chose à faire. Mais bordel, je lui ferais comprendre son erreur !
J’attrapais une chemise et défaisais mes braies de nuit pour enfiler ceux que je portais en journée lorsque l’on s’introduisait, en trombe, une nouvelle fois dans ma chambre. Elvyna… J'aurais pu être content de la voir, elle avait bien réagit. Mais... Mmmh… Heureusement que je n’avais pas encore allumé la bougie, la noirceur de la nuit cachait ma partielle nudité.

    - Tu peux te recoucher Elvyna. Désolé pour Freyja. Ta cousine…

Oh et puis merde, j’étais bien trop énervé et fatigué pour me lancer dans de longue phrase pour des explications inutiles.

    - En retournant dans ta chambre, toque à celle de mes enfants et dis à Timothée que tout va bien. Merci.

Puis je remontais les braies et les attachais.
Enfin, je pris mon briquet et en quelques étincelles, lumière chassa l’obscurité. Je saisis mes bottes, grommelant dans ma barbe, et les laçais à la va vite. Une veste, ma cape. Je posais mon regard sur mon barda. Bordel… J’étranglerais Hope, pour l’heure et la manière dont elle s’était prise. Fumant, j’attrapais mon bagage – celui même qu’elle m’avait jeté dessus – et qui renfermait mon équipement, puis le hisser à mon épaule.
Direction la lice mmmh…

Sur le chemin, je ruminais sans cesse, n’ayant que peu décoléré. Elle allait m’entendre ! Et peut-être même me sentir ! Crier ainsi ! Inconscience !
Je tentais de me raisonner, en vain. J’étais bien trop remonté et tant que je n’aurais pas eu de plus ample explication de son comportement, la nuit m’était rouge.
La lice en vue, je fis une courte pause, les pupilles portées vers la silhouette assise sur le sable. Hope…
Réaffirmant ma prise de mon sac, je repris d’un bon pas, traversant les derniers mètres pour la rejoindre.
Arrivant dans son dos, je lâchais mon barda, agacé. Droit et imposant, posés sur elle, mes yeux fulminaient.

    - Vous avez toute mon attention.

Et Dieu sait qu’en cet instant, elle pourrait le regretter.
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Elvyna
Chapitre VIII - Episode 6

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard.


    La silhouette sombre se découpait dans l'obscurité, puis une voix mécontente lui répondit. Comment cela sa cousine? Hope? Elle était où? Elle sonda à nouveau la chambre, mais ne vit rien. Elle ne comprenait pas, qu'est-ce qu'il se passait ici? La première question était ce que Hope faisait dans cette chambre, puis la seconde pourquoi elle en était partie? Des idées étranges passèrent rapidement dans son esprit, elle les chassa d'un secouement de tête. Non, cela ne pouvait pas être cela. Mais après tout, elle n'aurait rien pu voir de ce qu'il se passait entre eux vu qu'elle ne s'intéressait à rien depuis des semaines.

    Comme si elle pouvait se recoucher. M'enfin tout danger était écarté, donc elle sortie et rejoignit la chambre des mioches. Pendant qu'elle parlait avec Timothée, elle entendit Arioce sortir d'un pas furieux, se décalant pour regarder dans le couloir, elle vit son vassal sur le pied de guerre et équipé. Cela sentait très mauvais. Elle courut récupérer Freyja Riese qui pleurait encore pour la fourguer dans les bras du tuteur des enfants Horn, puis sans prendre le temps de s'habiller convenablement et enfila une paire de braies, gardant sa chemise de nuit au dessus, une paire de bottes, puis elle repartie aux pas de course pour rejoindre l'extérieur et suivre Arioce. Si c'était ce qu'elle pensait, sa cousine allait passé un mauvais moment. Elle connaissait suffisamment l'ours pour savoir quand c'était le moment de plaisanter ou non.

    Le froid de la nuit la cingla, elle grelotta rapidement mais ne changea pas son allure de course. Apercevant au loin la silhouette familière, elle le suivit n'arrivant pas à le rattraper à temps si il sautait directement sur sa cousine.

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Arioce
Chapitre IX - Episode 1


    Suer Sang et Eau – Mardi 26 Février – Rodez.

Les jours passaient, les entrainements se suivaient. Hope, toujours désireuse de poursuivre et d’apprendre, était particulièrement assidue, écoutant mes instructions et les appliquant au mieux qu’elle pouvait. Je voyais qu’elle commençait à gagner en force, en endurance et en technicité. Elle avait la hargne, une certaine fougue lors des duels de mise en pratique. Cependant… il manque un petit quelque chose. Ce petit quelque chose pourrait se développer avec le temps, sans aucun doute. Mais j’étais un maître impatient et je voulais qu’elle parvienne à débloquer ce verrou le plus tôt possible.
Se battre était une chose ; à la portée de beaucoup, cela ne demandait que peu d’effort tant que l’on ne souhaitait pas de vrais résultats. Cependant, je n’étais pas là pour lui apprendre à simplement tenir une épée et s’en servir. Non. Il fallait qu’elle soit imprégnée, que lorsqu’elle, armes en main, doit se battre, que tout son être soit dans le combat. Facile à dire – et encore… – mais loin d’être facile à mettre en œuvre, à vivre.
Je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui bloquait, qui semblait la troubler. Bien qu’elle fût présente aux séances, elle semblait troublée. Elle devait avoir ses raisons, raisons très certainement liées au fait d’avoir fait appel à moi.

J’avais donc décidé de monter d’un cran encore. Après les duels de mise en pratique, qui étaient déjà assez musclé, j’avais eu pour idée de faire un vrai engagement, tout équipé, armes aiguisées. Mais Hope n’était pas très disposée, ne se sentant pas prête. J’avais insisté, pensant que c’était une bonne idée. Cependant – car la nuit apporte conseil – je revins sur cette décision. Il était peut-être encore un peu trop tôt oui.
Néanmoins, l’idée était là et cela se fera autrement.
Rendez-vous quotidien, en lice, pour souvent se déplacer ailleurs, là où il semblait bon de s’arrêter pour poursuivre l’entrainement, j’attendais la jeune femme. Toujours à l’heure, je ne m’inquiétais pas de devoir patienter bien longtemps.
Et pour l’occasion, j’étais revêtu de bottes en tête de mon amure. Une armure certes très simple – non comme celle pour la joute ou la guerre – mais largement suffisante pour ce qui allait suivre. Gambison, cotte de maille complète, plastron en cuir clouté, plaques sur les autres membres, enfin casque à visière. Le parfait équipement pour un duel en bonne et due forme ! Même instruction avait été donné à Hope la veille et si elle manquait d’élément, j’en avais en plus à lui prêter.
À cela, mes armes. Mon écu d’entrainement fait de bois et d’acier. Une courte dague à la lame inoffensive. Et mon épée, émoussée. Les tranchants et la pointe, plus larges, n’avaient jamais été aiguisés, offrant ainsi une belle arme de pratique.

Et qu’il faisait beau. Une belle matinée pour se mettre dessus sans retenu !
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Hope
Chapitre VIII - Episode 7

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard



Assise dans le sable glacé de la lice, la neige ayant fondu ces derniers jours sous les rayons d'un pâle soleil hivernal, elle attend sa venue.
Non pas du Messie, mais de son maitre d'armes !

Viendra, ne viendra pas, viendra, ne viendra pas...

Il reste encore quelques crédos à réciter, mais au lieu de cela, elle fait le vide autour d'elle, ferme les yeux, et savoure cette ambiance nocturne, qui lui donne toujours cette impression d'être de retour chez elle, dans cette forêt Argonnaise.
Souvenirs d'enfance qui affluent en masse, elle se les remémorent, les revit avec intensité et émotion, au point d'imaginer ses parents adoptifs assis là à ses côtés.
C'est qu'ils auraient tant de choses à se raconter, depuis tout ce temps...

Son ouïe qu'elle a appris à aiguiser au fil du temps, perçoit très distinctement les sons provenant de l'obscurité.
Agréables ou effrayants.
Vent soufflant dans les branches, bruissement des feuilles, cri lugubre d'une effraie des clochers, tout un monde de l'invisible en perpétuel mouvement, caché.
Elle se sait observée par cette faune plus inquiète pour sa survie, qu'agressive, et de par ses nombreuses expériences nocturnes, elle a appris à discerner les signes de danger, inexistants jusque là.

Sauf peut-être à cet instant présent où son oreille capte dans son dos des bruits de pas rageurs, qui font glisser les billes de silice sous des bottes.
Un humain, sans aucun doute.
A la démarche, elle sait que c'est lui, et c'est donc sans surprise, qu'elle ouvre les yeux et le voit apparaître devant elle, géant, massif, et... furieux.

En temps normal, elle se serait peut-être risqué à sortir une pique du genre "j'ai failli attendre !", mais le regard furibond d'Arioce, la dissuade de commettre pareil impair.
Certes, elle va passer un sale quart d'heure, bien mérité ou pas, mais elle esquisse un petit sourire en coin.
Il est venu.
Un bon point, signe qu'il est peut-être enclin à l'écouter, voir la comprendre.
Il aurait très bien pu, après tout, la laisser seule s'enfoncer dans la nuit, et affronter ces nombreux dangers, pour se recoucher et ne plus se préoccuper d'elle.
Mais non.

Il est venu.


    - Vous avez toute mon attention.


Il y a tant de manières d'interpréter cette phrase, et en bonne intelligence, elle devine que la menace est probablement celle à prendre avec le plus de sérieux.
Se relevant, et s'époussetant le derrière, elle ose pourtant poser son regard sur lui en murmurant un simple :

Merci.

Sans autre explications fournies, elles viendront plus tard..., elle sort de son barda la veste lestée, l'enfile et enfin prête, se tourne vers lui :

On y va ?

Et même pas qu'elle l'attend, elle se met à courir, phase d'échauffement oblige, avant tout commencement de duel.
C'est qu'elle les a bien retenus les enseignements de son maitre ! ^^

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Arioce
Chapitre VIII - Episode 8


    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Aux alentours de 4 heures du matin.

Les yeux fixés sur elle, sous la clarté des étoiles et de la lune, je l’observais dans chacun de ses mouvements. Il me semblait qu’elle sourit. Puis elle se leva, chassant la poussière de son vêtement. Au merci, je restais de marbre. Pour l’heure, ne sachant pas à quoi j’aurais affaire exactement, aucune sympathie n’était la bienvenue. Je la regardais fouiller dans l’équipement et sortir la veste de poids. Mais… Je restais fermé lorsqu’elle l’enfila. Bordel mais ! Comment ça on y va ? Non, on n’y va pas ! Nulle part !
Cette fois ci, je réagis assez vite. Je ne la laisserais pas filer ainsi une seconde fois. D’un bond je la rattrapais et je saisis fermement son poignet, la stoppant net dans sa course. Mon regard enflammé, dévisageait la jeune femme à la lueur des astres.

    - Bordel à quoi jouez-vous !?

Dans un excès d’irritation, solidement maintenu, je la tirais vers moi, et l’empoignais par le col de sa chemise, l’obligeant à me faire face. Je ne comptais pas la lâcher d’aussi tôt, pas avant d’avoir eu des explications et surtout, pas avant lui avoir assené un bon sermon bien senti !

    - Vous venez dans ma chambre en plein milieu de la nuit en criant de tous les diables, me réveillant dans l’alerte ainsi que nos compagnons de route ! J’aurais pu vous blesser ! J’aurais dû, vous auriez surement compris votre bêtise.

Je grognais énervé et continuais.

    - Toquer à la porte vous aurez arraché la main ? Bordel êtes-vous conscience du bordel que vous avez fait pour rien ? On ne joue pas avec ça. C’est du sérieux ! Toquez à ma porte en pleine nuit si vous voulez, mais ne vous introduisez pas de force et ne gueulez pas aux morts !

Et là, j’ouvrais le sac à soucis d’un père, ancien Garde Royal et un peu protecteur.

    - Comprenez-vous l’angoisse et l’inquiétude que cela engendre ? Je ne rigole pas avec ça.

Mes pupilles étaient plongés dans celles d’Hope, cherchant à capter son regard et bien plus. Cherchant à lui faire bien comprendre le fond du problème. La sécurité de tous était un fardeau et un rôle que je prenais très à cœur, ainsi ce genre de petit tour était loin de me faire sourire. Je ne prenais pas cela à la légère, au contraire.
Nouveau soupire, et s’évanouit un échelon de colère. Je relâchais un peu son vêtement, gardant tout de même la prise, mon faciès restant toujours aussi dur et tranchant. Ce n’était pas fini.

    - Que voulez-vous Hope ? Je ne vais pas m’amuser à courir ainsi en pleine nuit. Vous avez désiré avoir mon attention, vous l’avez, mais ne jouez pas avec ma patience. Vous voulez vous mesurer à moi ? Me défier ?

Je reprenis une saisie plus vigoureuse sur elle, osant même quelque peu la brutaliser, la secouant et la bousculant.

    - En taverne c’était un jeu. Ce soir on ne joue plus…

Bordel de sentiment protecteur ! A toujours vouloir aider ceux et celles à qui je porte affection.
Que veux-tu ? Que cherches-tu ? Hope…
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Hope
Chapitre VIII - Episode 9

    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Aux alentours de 4 heures du matin.



Son poignet enserré par une main de fer, elle se retrouve brutalement plaquée contre la montagne de muscles, transpercée par le regard acéré de son maitre d'armes, si proche qu'elle sent son souffle glisser sur son visage.
Elle ne bonche pas, le laissant sortir sa colère verbale, fronçant légèrement les sourcils lorsqu'il l'attrape par le col de sa chemise, et la secoue comme un prunier.
Les pensées en revanche y vont bon train.

Criant comme tous les diables ?
Mais qui cri en ce moment ?
Me blesser... hin-hin, bah ça c'est déjà fait alors une cicatrice de plus...
Bordel, c'est qu'il en a des choses sur le coeur !



    - Comprenez-vous l’angoisse et l’inquiétude que cela engendre ? Je ne rigole pas avec ça.


Léger tremblement de la paupière, signe qu'il vient de marquer un point et toucher à sa sensibilité.
Les yeux dans les yeux, chacun campe sur ses positions, jusqu' à un court fléchissement de sa part, pour repartir de plus belle dans son propos.
C'est donc une explication qu'il veut et non régler ça par un combat ?


    - En taverne c’était un jeu. Ce soir on ne joue plus…


Voilà, on y est.
Le fond du problème...
Cette fois c'est à elle d'être excédée, mais préférant calmer la situaton plutôt que l'envenimer, elle prend la parole sur un ton neutre :


Effectivement ce n'est pas un jeu. Me mesurer à vous, vous défier ? Oui c'est ce que je veux, car c'est bien pour cela que je subis vos entrainements depuis des semaines. Et je veux surtout gagner !

Elle plante ses jades au fond de son regard brun et enchaine :

Je ne suis pas comme vous, je ne suis pas comme certains des élèves que vous avez pu avoir jusqu'alors, et vous savez pourquoi ?
Pour l'instant, je n'éprouve aucun amusement à ces entrainements. Pouvez-vous comprendre que ma demande provient d'une necessité et non de prendre plaisir à rendre des coups, et encore moins à me faire tabasser ?
Ca ne m'amuse pas du tout, ça viendra peut-être mais pour l'instant ce n'est pas le cas.


Alors... j'ai voulu vous rendre la pareille, que vous voyez ce que c'est que de subir une situation qui vous déplait.
Eh oui, par pur désir de revanche.


D'un mouvement brusque, elle se libère de son emprise et recule de quelques pas, par sécurité :

J'ai voulu aussi mieux vous connaitre, en vous poussant dans vos retranchements, oui je l'avoue et l'assume.

Elle continue sans le quitter des yeux :

Maintenant je sais qui vous êtes.
Inconscience ?


Petit sourire esquissé :

Même pas. Sachez, que je sais toujours ce que je fais et où je vais.
Quant à pourquoi à une telle heure de la nuit ?


Résignée, elle soupire longuement, désigne d'un large geste du bras les alentours, et murmure :

Bienvenu dans mon monde... celui dans lequel je me sens si bien.
Je voulais partager un peu de ça avec vous
.


Elle hausse les épaules, prend son barda, la veste lestée toujours sur le dos, elle se détourne de lui :

N'ayez crainte, maitre, cela ne se reproduira plus.
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Arioce
    Fragment de vie – Le 1e Mars – Alais.

Le voyage se passait relativement bien. J’étais réellement heureux de passer du temps avec Elvyna et sa cousine Hope. Moi qui avais pensé devoir me poser, prendre nouvelle demeure et m’investir dans une nouvelle ville avec ma compagne, il s’était avère que je mettais bien trompé. Le désir de baroudé était encore bien trop présent et l’ennui qui régnait dans nombreuses villes et villages ne donnait en rien l’envie de s’y installer. Alors, voyageons, découvrons de nouveaux lieux, de nouvelles personnes. Et puis, un jour, peut-être, le temps viendra de s’arrêter et de poser bagages.
Cependant, Elvyna…
Période difficile et complexe pour la jeune femme. Et cela engendrait pas mal de tension entre nous. Je voulais l’aider, mais elle refusait toutes aides. Je voyais bien son état, elle était tombée une nouvelle fois dans le chanvre, non pas que j’étais contre fumer deux trois pipes de temps à autre, mais l’addiction était une mauvaise chose. La voir dans cet état me peiné. Parfois j’haussais le ton, parfois je lui parlais calmement, essayant de lui faire comprendre son mauvais pas. Cependant, têtue comme elle était, rien ne semblait la toucher. Mais j’étais patient, elle finirait par voir que ce n’est pas la bonne façon de faire. Faire son deuil, certes, mais pas se mettre minable… Et je savais de quoi je parlais, j’avais l’expérience des faits. Et c’était bien pour cela que je désirais qu’Elvyna ne fasse pas les mêmes erreurs que moi. Tomber dans la facilité, se laisser submerger par ses bas instincts, par cette voix si douce et suave qui t’encourage au pire te faisant relativiser. Tomber pour se relever, certes, mais pas dans le fossé boueux.

Nouvelle discussion en taverne qui n’avait mené à pas grand-chose. Elle était toujours campée sur ses positions, pipe en bouche et refusait l’aide, disant qu’elle pouvait se débrouiller toute seule. Il est vrai qu’être droguée la journée entière voire la nuit s’était la définition de bien se débrouiller. Bordel !
Cependant, la conversation ne fut pas totalement un échec. J’avais pu lui dire l’importance de pouvoir se reposer sur quelqu’un de confiance, un ou une confidente, lui donnant pour exemple mon vécu lors de ma séparation d’avec Alysson et le soutient que fut Soledad Kallipyge. Je lui serais éternellement reconnaissant. Aaah… Soledad… Un Soleil parmi les nuages.
Et il y avait aussi autre chose. Une phrase qu’elle avait dite. J’avais pu rester plus ou moins de marbre, cependant, cela m’avait touché…

Jour de repos – il n'y avait pas eu entrainement ce matin – je marchais aux côtés de ma fille de cœur, sortant de l'établissement. Il avait été décidé que je passe le reste de la journée avec Freyja. Cela arrangeait Elvyna qui n’avait, il semblerait, aucune envie de s’en occuper. Je savais qu’elle aimait sa fille et que les paroles dites étaient pour coller à son état d’esprit, qu’elle ne les pensait pas réellement. Néanmoins, cela m’attristait.
Enfin, si je pouvais passer du temps avec, je n’allais pas sauter l’occasion.
Nous prîmes donc la direction de l’auberge où nous avions posé bagage. Détour par la chambre d’Elvyna, pour récupérer la petite, puis par la mienne pour récupérer mon petit, Ulrich. Enfin, bien couvert – car froid il faisait – je pris place avec les enfants sur un carré d’herbe, derrière le bâtiment. L’Ourson avait ses jouets avec lui, et moi la petite Oursonne dans les bras.

Alais…
Une ville loin d’être anodine… Alais… Bordel… si j’étais nostalgique…
Malheureusement, je le suis.
Tant de souvenirs découlaient de cette ville, d’une époque depuis longtemps révolue. Une belle époque. Une époque qui malgré tout n’est pas oubliée. Pau, le Béarn. La taverne de la Bière Rythmique. Mes frères, Hector et Mithridate. Mes amis Palois. La Guerre des Tavernes. Arioce le Palois. Et Alysson, l’Alaisienne… Une époque peut être mythifiée, mais bordel, une belle époque !

    - Papaaaaaaaa !
    Papaaaaaaaaa !
    Tu joues plus ‘vec moi !

Des petits coups étaient donnés et mes yeux quittèrent le passé pour revenir au présent. Ulrich.

    - Y a Feyja qui pleure ! Papa ! Et joue av'ec moi !

Je souris à mon gamin. Une figurine en main, la réalité me revient.

    - Bien sûr fiston.

Je reportais mon attention sur la Mini dans mes bras et la berçais pour calmer ses geignements. Puis, je repris le jeu en cours avec mon fils, abandonnant les souvenirs du passé, au passé.
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Hope
Chapitre IX - Episode 2

    Suer Sang et Eau – Mardi 26 Février – Rodez.



Il est des jours comme ça, où l'envie de rien nous submerge, tel un ras de marée, dès que les paupières se lèvent après une bonne nuit de sommeil.
Bien que ce soit chose rare en ce qui la concerne, mais aujourd'hui, c'est son tour.
Pas envie de se lever, ni de faire son brin de toilette, encore moins de revêtir son enveloppe de métal pour se rendre à l'entrainement quotidien.
Elle ne veut pas courir, étirer ses muscles, se battre en duel, souffrir.
Pas le voir non plus.
Ne pas suer sang et eau.

Mais... quand faut y aller faut y aller !
Alors, elle se lève en grommelant, trainasse, tirant une tronche jusque parterre, regarde par la petite fenêtre, aperçoit les premiers rayons de soleil, et grogne davantage.
La flemme totale pour la jeune élève pas du tout désireuse de rejoindre son maitre en lice.
C'est au ralenti, qu'elle mange un morceau du bout des lèvres et qu'elle se prépare, son esprit pas tellement présent à ce qu'il se passe, s'y reprend en plusieurs fois pour enfiler les divers éléments de son armure d'entrainement.

A peine certaine d'avoir son équipement au complet - il lui semble avoir oublié deux ou trois petites choses... - c'est à reculons qu'elle se met en route, d'une démarche robotisée.
Elle arrive enfin, après une éternité, surement en retard, le visage aussi défait qu'une condamnée à mort en marche pour l'échafaud.
Lui, il est là - évidemment... - égal à lui-même, en forme, déjà prêt, souriant.
Comme toujours.
Comme tous les matins.
La routine quoi.




𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre VIII - Episode 10


    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Aux alentours de 4 heures du matin.

Oh bordel !
Tel un astéroïde s’écrasant sur terre, les paroles de la jeune femme me tombèrent dessus, cherchant à m’aplatir sur le sol froid. Le poids des mots et leurs vérités, les conséquences engendrées. Un putain de bordel ! Un rien pouvait devenir si compliqué en un claquement de doigts ou plutôt claquement de langue…
Face à tout ce flot de mots, j’avais envie de me retourner et de partir. Ouais, arrêter, abandonner selon l’avis de certain, peut-être. À quoi bon continuer, persister ? S’entêter dans la mauvaise voix ? Juste baisser les bras et m’en aller…
Était-ce moi le problème ? Un sacré problème alors, bordel.
Faisais-je les mauvais choix ? Peut-être que je m’y prenais mal à chaque instant, chaque décision prise étant parmi les pires possibles.
Et toujours après, une grande fatigue. Très grande fatigue. Épuisé, éreinté, abattu. Les épaules s’affaissent. Le dos se voute. Puis un long et profond soupir de l’âme.
N’est-ce pas beau de se retrouver toujours dans ces situations ? De l’art je dirais !
Et cette nuit ?

Nouveau pas et nouvelle prise du même poignet. Non, je ne vais pas abandonner. Cela méritait éclaircissement !

    - On ne me pousse pas dans mes retranchements en agissant ainsi, mais l’on m’agace fortement.

Oh que oui cela m’agaçait. Je la tirais avec plus de délicatesse, lui faisant faire volteface. Moins de colère dans ma voix, plus calme.

    - Je pense qu’il y a malentendu, méprise. Vous confondez l’apprentissage et les possibles autres activités en dehors. Mon enseignement aux armes n’est pas un jeu certes, l’amusement n’est pas obligation. Moi j’y prends du plaisir, et bordel heureusement, c’est mon métier, une passion. Alors oui, j’aime enseigner les armes, j’apprécie m’entrainer et entrainer autrui et je prends plaisir à prendre et recevoir des coups au sein de ces exercices. Alors que notre petite joute en taverne était purement pour jouer, c’était bon enfant, certes musclé, mais pas de but de vous mettre à mal, mais de vous observer, voir comment réagissez-vous, si déjà quelques mécaniques étaient assimilées. Rien à voir avec les sessions matinales. Je pense marquer la différence de sérieux lorsque l’on se voit à l’extérieur et lorsqu’il s’agit des entrainements. Et bien sûr que je souhaite tout de même que vous preniez plaisir dans les efforts, cela rendrait les peines plus supportables. Et si quelques choses vous déplaisent, vous avez la parole libre. Je ne suis pas un tortionnaire comme vous semblez le penser. Je suis ouvert et à l’écoute.

Je laissais couler un très court silence, avant de reprendre.

    - Il est très présomptueux de votre part de dire que vous savez qui je suis après si peu de temps passé ensemble. Moi-même je n’oserais dire cela pour vous. J’apprécie passer du temps avec vous et apprendre à vous connaitre, mais je suis loin de pouvoir dire que je sais qui vous êtes.

Après tout, l’on ne montre que ce que l’on souhaite montrer. Alors certes, on avait pas mal parlé, discuté ensemble, mais il restait des facettes encore inconnues, des sujets peu voire pas abordés. Et dire qu’elle sait qui je suis était, à mes yeux, improbable.
Il y avait quelque chose de cocasse. À cet instant, elle me rappelait un peu mon ancienne femme, Alysson. Elle aussi était oiseau de nuit, se délectant de cette obscurité, miroir de sa propre noirceur. Déjà, quelques jours plutôt, sa façon de dire que j’étais chiant, à ses yeux, m’avait fait penser à la façon dont Alysson disait que j’étais con, lorsqu’il m’arrivait d’être bien ivre – c’est-à-dire assez souvent.
Qu’est-ce qu’elle m’en avait fait baver Alysson. Ouais, suer sang et eau. Encore cette foutue nostalgie !

    - Je ne saisis pas pourquoi vous voulez vous venger de la sorte alors que je ne fais que le pourquoi vous m’avez engagé…

Peut-être me détestait-elle vraiment. Avait-elle une haine plus profonde que ce que je pense à mon égard ?
Il est vrai que je suis un homme bon vivant, social et avenant. Je me vois mal partager avec quelqu’un en laissant de côté les rapports humains. Peut-être est-ce là le problème ? Devais-je m’en tenir à être simplement le maitre d’arme avec les échanges extérieurs minimes possible ? Mais alors, où serait la passion, la vraie, vivre chaque instant de manière intense et présent ? Je me voyais mal être juste à enseigner en étant distant, sans chercher à comprendre qui j’ai en face de moi, pour pouvoir ajuster au mieux les exercices. Mmmh… Question d’équilibre certainement. Équilibre que je ne maitrisais il semblerait pas encore.

    - Je ne suis pas contre mieux vous connaitre. Comme je l’ai dit, vous auriez toquée simplement à ma porte, qu’importe l’heure, il y aurait eu de très fortes chances que je vous ouvre. C’est la manière dont vous vous y êtes prise qui me déplait et m’a mis en colère.

Une fois de plus, je relâchais son avant-bras.
Aaah la vie ! Les relations humaines. Un sacré merdier !
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Elvyna
Chapitre VIII - Episode 11

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard.


    Elle venait de perdre de vue la silhouette de l'ours. Même en courant elle n'arrivait pas à rattraper ses enjambées. Elle devait le retrouver rapidement, elle sentait le danger pour sa cousine. Quand Arioce ne jouait pas, c'était mauvais de le mettre en rogne. Elle en avait assez usé pour le savoir.

    Sa grosse voix bourrue lui parvient à ses oreilles, se dirigeant en courant dans cette direction, regardant au travers de la fumée qui s'échappait de ses lèvres sous la froideur de la nuit.

    Grelottant, elle arriva sur le terrain, apercevant les deux silhouettes. Bonne nouvelle, elles bougeaient toutes les deux. Ils ne s'étaient pas encore étripés. Ecoutant les paroles indistinctes, puis un geste violent de la part de son vassal qui attrapait le bras de Hope. Elle s'en doutait un peu, il s'apprêtait à lui mettre une bonne correction. Mais est-ce qu'il ferait attention sur sa force? Elle le savait triste à cause de sa rupture récente. Est-ce que cela allait déclenchée une violence non voulue pour se défouler? Elle n'entendit rien de leur parole, la Riddermark surveillait les gestes, qui lui paraissaient violents de là où elle se trouvait.

    Le souffle court, elle arriva enfin près d'eux, plongeant sur Arioce pour le séparer de sa cousine, lui mettant son poing dans la figure pour le calmer direct. Autant prendre les devants avant que cela dégénère. Puis se plaçant entre les deux, tournant le dos à sa cousine pour la tenir hors de porté de l'ours affamée, en respect, face à elle, les mains à la verticale, se parant aux éventuels coups futurs.


    - Doucement Arioce, c'est ma cousine, mon sang, je vous interdis de l'abimer sous l'énervement, prenez moi à la place, mesurez vous à une personne un peu plus à votre hauteur, faible que vous êtes!

    Elle le cherchait? si peu, c'était surtout pour sauver sa cousine, même si elle ne savait pas qu'elle n'était pas du tout en danger.

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Hope
Chapitre VIII - Episode 12

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h30 du matin – Quelques jours plus tard



Et bim ! La gamine, retourne jouer dans ton bac à sable !
Elle qui pensait l'avoir amadouer... elle en éclaterait de rire... ou pas.
Le même poignet de nouveau emprisonné, encore ce face à face, le recadrage de l'effrontée qu'elle est se fait d'une voix plus posée, presque douce.
A mesure qu'il parle, son nez se retrousse, ses lèvres se pincent, la tension monte d'un cran.
Un mot surtout la pique au vif.
Présomptueuse... je t'en foutrais moi !
Loin de se calmer, vexée comme un pou, elle fulmine et s'apprête à rétorquer sèchement lorsque :

    - Je ne saisis pas pourquoi vous voulez vous venger de la sorte alors que je ne fais que le pourquoi vous m’avez engagé…


Ah...
La légitimité de cette question la cloue sur place et la laisse pantoise.
Que dire ?
Quand surtout, on ne connaît pas soi-même la réponse...
Déconfiture quand tu nous tiens, elle le regarde d'un air hébété, aucun son ne parvenant à franchir ses lèvres.

Une fois relâché, elle masse son poignet endolori, alors que sa conscience se rappelle à elle.
Et le constat est sans appel : elle avait totalement merdé !
Trop orgueilleuse pour l'avouer, et s'abaisser à présenter des excuses tangibles, elle reformule sèchement sa harangue de plus tôt :

Comme je vous l'ai déjà dit, cela ne se reproduira plus.

Fermement campée sur ses positions, juste pour ne pas perdre la face, elle le dévisage et perçoit dans le regard du barbu, une sorte de souffrance, de tristesse qui l'ébranle quelque peu, et qui la pousse inconsciemment à faire un pas vers lui, lorsque...

BIM ! PAF ! POUF !

Stoppée net dans son élan, par... elle ne sait quoi d'ailleurs, elle aperçoit un poing qui vole, et qui termine sa route dans la tronche de son maitre d'arme.
Interloquée, elle reconnaît la silhouette qui lui tourne le dos, et surtout la voix dure et implacable : Elvyna... sa cousine.

Arrêt sur images d'une Hope regardant, les yeux larmoyants emplis d'amour, sa cousine auréolée de lumière le chant des anges se faisant entendre comme fond musical.
Un ange, Son Ange Gardien, volant à son secours, la sauver des griffes et de la furie de l'Ours, prêt qu'il était à la déchiqueter...

COUPÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ !

Gné ?
Elle cligne des paupières, reprend contact avec la réalité, se décale pour se placer tel un arbitre entre deux duellistes, mains sur les hanches, elle interroge d'un ton incrédule :

Cousine ? Mais qu'est ce qui vous prend ?

Elle tourne la tête vers Arioce et le regarde d'un air désolé, - pas gonflée qu'elle est tout de même ! ^^ - inquiète de sa réaction.

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Arioce
Chapitre VIII - Episode 13


    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Aux alentours de 4 heures 30 du matin.

Je percevais les changements dans le comportement et la stature d’Hope. Mmmh… J’avais donc réussi à la toucher. Il est si facile de s’emporter, d’éclater de colère, de rage. La vraie difficulté est dans le contrôle, savoir maitriser ses émotions. Encore plus dur, savoir reconnaitre ses torts et demander pardon. Mais ça, c’est une autre histoire…
Je soufflais doucement, me détendant encore un peu. Bon, finalement, ça ne finira pas dans le sang. Et heureusement. Il était mieux ainsi pour tout le monde.
La jeune femme en face de moi semblait toujours remontée, la tension était toujours palpable. Et j’admettais être encore quelque peu irrité par la situation. C’était que mine de rien, il était toujours trop tard – ou trop tôt – qu’il faisait un putain de froid de canard, et que l’on était encore sur cette foutue lice pour une raison – finalement – toujours obscure, et à mon avis, vaine.
Néanmoins, visuellement, je ne montrais pas mon amélioration d’humeur ; ça serait trop simple. Les yeux sont toujours braqués dans les siens et le regard était toujours froncé, coléreux et dur.
Un court silence passa, porté par le vent frais de la nuit hivernale. Un mouvement, petit, elle semblait faire un pas vers moi, diminuant encore plus la distance entre nous.
Mais… !

Un choc. La mâchoire vole, emportant le reste de la tête.

Et des tréfonds de l’Être, s’embrasait en un immense bucher, le feu qui m’habitait, crachant de vives et terribles flammes, brûlant tout à proximité. Ce feu dévorant j’aillait de toute part, la raison de mes gestes, carbonisés.
Fou, je me jetais sur celui qui avait osé. Je l’empoignais de toute ma force, mes mains se refermant sur son cou et son vêtement. À cet instant, je l’aurais brisé, et bordel que cela m’aurait apporté un plaisir incommensurable.
Mes deux billes incandescentes se posèrent sur le futur macchabé, alors que l’étreinte d’une main se refermait un peu plus et que j’armais mon poing dans l’espoir de lui éclater la figure.

Ces traits… La lueur des astres de cette belle et glaciale nuit d’hiver illuminait ce visage.

    - Ah, Elvyna…

Je soupirais ; déception. Sans attendre mes doigts s’écartèrent, relâchant instantanément la pression sur le tissu et la peau. Et le brasier diminua, bien que loin de redevenir ce doux feu prodiguant une tendre chaleur.
Moment d’incompréhension. Je la fixais tentant de saisir le pourquoi ma mâchoire me faisait avait ainsi souffert d'un coup.

    - Qu’est-ce que tu fais là… ?

Mes yeux – de nouveau énervés – lui jetant un « qu’est ce qui t’a pris de me frapper ? ».
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Elvyna
Chapitre VIII - Episode 14

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard.


    Le poing douloureux sous la force du coup, la Riddermark y était allée un peu fort. Mais qu'importe, elle devait sauver sa cousine de ce fou furieux. Le souffle court sous la course, les poumons en feu à avaler l'air glacial en grelottant, elle ne s'attendait pas à ce que l'ours se remette vite du coup de poing et qu'il l'empoigne à la gorge, le souffle coupé, les lèvres entrouvertes pour essayer de happer l'air, la chemise de nuit malmenée entrouvrant le laçage faisant entrer le souffle du vent, cinglant sa peau. Elle allait mourir, une pensée à Fryeja Riese qui devait toujours hurler de faim, les points noirs vinrent brouiller sa vue, la fin était proche.

    Quand soudain la pression se relâcha, l'air rentra en flot dans sa gorge, ses poumons, gémissant sous la douleur du feu, toussant, s'agenouillant sur le sol enneigé pour reprendre ses esprits. MMh elle était vivante. Mais elle en avait pas fini, relevant le regard sur la bête enragée, dont les yeux pétillaient de colère, sans savoir que c'était elle même qui l'avait ravivée. Posant une main sur sa gorge douloureuse et se relevant, surveillant ses réactions, il semblait s'apaiser sous la surprise, un bon signe, peut-être, restant sur ses gardes, se repositionnant en défense.

    Mais le rageux se reprit à grogner. Apparement, ça ne l'avait pas calmé. Pensant que c'était trop dangereux pour les cousines, elle se reprit à l'attaquer à nouveau pour pouvoir s'enfuir en sécurité loin de lui jusqu'à ce qu'il retrouve son calme. Les genoux trempés par la neige, elle lui en balance un entre les jambes. Au moins là, elles seraient tranquille un bout de temps!

    Attrapant le bras de sa cousine, sans s'inquiéter si elle l'avait bien visé ou non, elle essaya de l'entrainer en courant pour retourner à l'auberge, en sécurité.


    - Dépêchez-vous!

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Hope
Chapitre VIII - Episode 15

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h30 du matin – bordel que ça passe vite– Quelques jours plus tard


Rien ne se passe comme prévu, bien au contraire, plus les minutes s'égrainent et plus ça dégénère, et tourne en un grand n'importe quoi.
Elle a peine à comprendre l'enchainement des évènements que son maitre d'armes, méconnaissable, se jette sur sa cousine la saisit à la gorge, prêt à la tuer.
L'effroi la saisit, voix du cœur, liens du sang, son choix est vite fait, elle s'apprête à sauter sur l'Ours, sortant la dague de son fourreau, lorsqu'il desserre son étreinte et libère sa cousine.

L'arme rangée à vitesse grand V, ni vu, ni connu, c'est sans compter sur l'Impétueuse qui reprend l'attaque.
Genou levé avec force vers l'entrejambe de l'enragé, elle se fait attraper et entrainer par Elvyna qui pique un sprint à la Usain Bolt, si rapide, qu'elle ne parvient pas à la suivre.

Elle réalise soudain, qu'elle porte toujours cette foutue veste à poids, qu'elle essaie de retirer et pousse un profond soupir de soulagement lorsqu'elle se sent enfin délestée.
Alors qu'elles s'éloignent d'Arioce, l'élève se retourne machinalement, pour une obscure raison, s'assurer qu'il ne les suit pas, ou qu'il va bien, on le saura jamais lorsque soudain son pied heurte une pierre.

Déséquilibrée, elle sent son corps partir en avant, elle a tout juste le temps de se dire que c'est foutu pour elle, sa tête heure violemment le sol.
Bourdonnement lancinant dans son crâne, elle aperçoit le visage de sa sœur d'âme Surya, avant de sombrer dans le néant.

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