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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Hope
Franchement, il y a pire comme réveil !
Délicatesse de la secousse qui la pousse à ouvrir les paupières, jades se font rapidement à la pénombre et se posent sur l'étagère au fond de la pièce.
Il lui faudra quelques secondes pour émerger, juste le temps nécessaire, de sentir la présence de l'être tant aimé trahi par son odeur d'Ours si caractéristique.
Alors oui, la tête toujours en appui sur les vélins jonchant le bureau va légèrement pivoter, et regard croisera les prunelles brunes assombries par manque de lumière mais dont l'éclat si doux et aimant lui fera battre son petit cœur tout mou.

Mais quelle belle gueule qu'il a quand même...
Avec ses boucles folles auréolant son visage mangé par la barbe et retombant pour quelques une devant ses yeux, lui donnant un air rebelle à l'effet si enchanteur sur elle.
Soupir languissant sera expiré, sourire béat fera étirer ses lèvres déjà avides de baisers et trahissant son premier trouble de bon matin.

Un peu la tête dans le coton, la raison importe peu finalement, elle se redressera et s'étirera en douceur en chuchotant un "bonjour Arioce Horn" de sa voix feutrée à peine éraillée.
Puis elle se lèvera, se serrera tout contre lui, en passant les bras autour de sa nuque, pour affermir l'étreinte, alors que bouche partira à la conquête de sa jumelle sans la moindre gêne et pour un baiser renversant.

Cependant toutes les bonnes choses ont une fin, et lorsque la voix enjouée d'Ariane raisonne à travers la maisonnée au point d'en faire trembler les murs, la magie de l'instant se rompt instantanément.
Alors, elle grommelle...
Ce qui est rare chez elle, mais ce matin-là, oui, elle grommelle.
Pourtant, elle l'aime vraiment bien l'Oursonne...

Tout à coup la lumière jaillit dans sa cervelle de moineau, ou plutôt dans sa tête bien trop submergée par tout un tas de préoccupations qu'elle juge essentielles.
On pourrait entendre la pièce tomber...
La ballade - des gens heureux - des jumeaux !

Le minois ébahi, elle se décroche immédiatement de l'Horn, l'invite sans ménagement à sortir du labo qu'elle verrouille à clé, et s'empresse de rejoindre la jeunesse en cuisine, en criant - Bordel ce qu'elle déteste ça - ou plutôt en tentant d'élever la voix pour se faire entendre :


    - Attendez !

Et de débouler dans la pièce, le rose aux joues, la tignasse en bataille, la tenue froissée, bref dans un état qui pourrait porter à confusion.
Vu le peu de temps écoulé entre le moment où père et fils se sont quittés, L'Horn aurait été drôlement expéditif pour accomplir sa petite affaire.
Impossible, il aime trop prendre son temps.

Mmmh léger égarement, revenons à nos moutons.
Elle remet de l'ordre dans sa chevelure et lisse quelques plis de sa robe tout en saluant les deux jeunes.
Le fasciès pourrait se durcir suite à ce qu'elle s'apprête à donner comme consignes, mais pas du tout, au contraire, elle leur sourit, risette qui s'élargit lorsque son regard tombe accidentèlement - j'insiste bien sur le mot - sur la menue poitrine de la jeune fille.
Regard complice se plante dans celui de la jouvencelle, elle lâche, tout en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille délicatement ourlée :


    - C'est bien...

Nul doute qu'Ariane aura compris, après tout cela ne les regarde que toutes les deux.
Histoire de femmes, avec tout ce que cela comporte comme avis divergents, surtout qu'elle est n'est pas vraiment du genre à respecter les codes imposés.
Faut dire qu'elle part perdante à tous les niveaux face aux critères des canons de la beauté.
Oubliées la blondeur et la blancheur, alors pour le reste...


    - Bien... n'oubliez pas de varier entre la marche et la ballade à cheval, cela fera du bien à ton corps Ariane.

Ouais, un peu de sérieux tout de même !

    - Si tu te sens affaiblie, assieds-toi ou allonges-toi immédiatement pour te reposer, et respirer profondément.

Se retourne pour prendre sur une étagère un flacon qu'elle tend à la jeune fille :

    - Prends cet élixir, maintenant tu le connais et à la moindre faiblesse n'hésite pas à en avaler quelques gouttes. Quant à toi Ric...

Léger soupir de désappointement, elle se reprend :

    - Non rien.... Je sais que je peux me montrer parfois trop protectrice voir barbante... - sourire amusée leur est adressé - mais là c'est le médecin qui parle.

Didiou qu'il est difficile de trouver un juste équilibre quand on est la pièce rapportée, juger de la bonne attitude à adopter pour ne pas empiéter sur l'espace vital des deux adolescents, ni leur donner la fausse impression de vouloir prendre une place dans leur vie qui n'est clairement pas la sienne.
Ce dont elle ne souhaite absolument pas.
Les laissant se débrouiller pour le reste, elle ne veut pas les retenir plus longtemps, leur claque une grosse bise à chacun en leur souhaitant une bonne promenade, et sans même attendre son époux, s'installe à la table, prise d'une soudaine et furieuse envie de dévorer avec appétit tout ce qui est dressé sur la table, en commençant par mordre à pleines dents dans cette si délicieuse brioche dorée.

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Richard.horn
[Recherches et (Re)Découvertes]


    Un petit moment gênant à attendre que sa sœur soit prête. Il aurait pu partir me direz-vous, mais vu le bruit sourd un moment avant a en inquiéter leurs vieux, il ne pouvait pas revenir sans sa sœur comme si de rien n'était. Une pression a son bras pour l'avertir qu'il pouvait enfin tourner la tête vers sa jumelle. Il lui sourit et hocha la tête à son empressement.

    -Ouais j'suis prêt depuis longtemps. A te pouponner pour être belle pour moi!

    Un baiser sur le front plus tard, amusé il suivit sa sœur hors de la chambre, puis dans l'escalier avant d'atteindre enfin la cuisine. Il surveillait avec intention Ariane prendre de la nourriture.

    - Ouais mais avant qu'on parte, tu manges tout ce que tu viens de prendre, sinon je t’emmène pas. C'est que j'ai une grande responsabilité moi. Imagine tu tournes de l’œil sur Cœur de Lion parce que tu as pas mangé, je vais prendre une méga raclée, alors si on peut éviter et que je reste beau, ça m'arrangerait tu vois?


    Il attendit donc qu'elle mange jusqu'à la dernière miette avant de récupérer le sac lui même, parce que bon, même si sa sœur mangeait un peu, ça ne voulait pas dire qu'elle avait des muscles. Remontant la sangle sur son épaule, il regarda son père. Mais avant de lui faire tout le blabla qu'il prendrait soin d'elle, Hope arriva toute décoiffée. Il ne préféra pas vraiment demander pourquoi et s'esclaffa un peu, mais pas longtemps parce que sa belle mère commençait les recommandations. Ils sont barbants ces viocs.

    - Ouais ouais, t'inquiètes, fingers in the nose!*

    Pourquoi il parlait dans cette étrange langue? Il avait entendu ça une fois et il trouvait rigolo après avoir demandé la traduction évidemment.


    -Bon on peut partir maintenant? Sinon autant pas y aller si on part au milieu de la journée! Bon batifolage!


    Se marrant et tirant le bras de sa sœur pour enfin la sortir à l'extérieur et rejoindre cœur de lion qui piaffait d'impatience.


*Les doigts dans le nez

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Arioce
Chapitre Croisade

Épisode I : Entre Ours et Chien.


    Fragment de vie – Veille de la Grande Croisade ; Briançon.

Frontière du royaume, au-delà l’inconnu, l’aventure, l’exploration, la Croisade !
Bordel que j’étais impatient, partir ainsi loin vers le grande Est, dans ces territoire qui me sont encore inexplorés, où nouvelles cultures et nouveaux paysages je découvrirais. Aaaah… l’appel des chemins, du risque.
Cependant, ces derniers jours avaient été particulièrement éprouvant. Sortis à peine de notre divine lune de miel où nous nous sentiez tellement libre, léger, centrés sur nous même où seul l’amour et la passion avaient leur place, de lourds fardeaux nous attendaient. C’était comme-ci tous ce dont on avait pu échapper lorsqu’on était loin de tout étaient revenus d’un seul homme à la charge, mais avec renforts. Diverses événements, préparations, cérémonie, mariages, et… mort…

    Solyaane, amie chère, avec qui j’avais passé tant de bons moments, de rires et de folies en tavernes, parfois même quelques points noirs, mais rien d’insurmontable. Bordel… C’était fini, terminé, elle n’était plus.
    La lettre avait été un choc terrible, j’avais du mal à y croire. L’annoncer à Hope fut un déchirement où je n’ai pu retenir larmes et pleurs. Solyaane, la Salamandre, l’Ensoleillée comme aimait l’appeler Hope. Elle avait certainement rejoint l’enfer lunaire à mon grand désespoir ; je ne la reverrais plus.
    Je lui rendrais hommage, il est certain, je le ferais. Elle mérite tant, bordel ! En attendant, c’est précieusement que je garde l’ours de bois qu’elle a fait et j’ai offert la salamandre de fer à Mon Épouse, qui aimait aussi la jeune femme guerrière.
    Solyaane…

Briançon, frontière et porte vers les grandes montagnes. Paysages époustouflants qui rappelaient ceux de Savoie et donc forcément, notre séjour en amoureux. Quel bon bol d’air frais, ça fait tellement de bien ? Souvenir des Pyrénées du Béarn. Aaah… ! Ça me fait toujours cet effet particulier. Tant de souvenirs, mais qui ne laissent plus place à la mélancolie. Non, car aujourd’hui, je suis rayonnant et même plutôt excité, hé hé.
J’avais fait mon repérage, j’étais allé boire un verre – plusieurs – avec les gars du coin, les bons bergers, ceux qui connaissent bien la région et qui seraient m’aiguiller. Et ils m’avaient indiqués une ferme, pas trop loin, où je trouverais normalement largement mon bonheur, le désir de ma quête.
Et aujourd’hui, c’est en famille qu’on se rendra sur place.
Le matin même, je m’étais réveillé tôt, sous les coups de la septième heure, en pleine forme mais surtout très enjoué. Bien sûr Hope était déjà levée et je la retrouvais donc histoire de lui montrer à quel point je l’aime d’une passion dévorante. Enfin… ça elle le savait déjà et elle me le montrait en retour avec tout autant de ferveur.
Néanmoins, cette fois ci, alors que nos corps s’apaisaient, que nos esprits étaient encore dans les nuages de la jouissance, un sourire énigmatique se dessina sur mon visage. Ce sourire qui présage que j’ai quelque chose de particulier à lui dire et que cette chose me ravit tout spécialement.

    - Ce matin, on va grimper un peu le flan de la montagne pour rejoindre une ferme, pas très loin. L’on m’a indiqué qu’elle fait de l’élevage de chien de berger…

Des chiens bordel ! Je veux un nouveau chien ! Mais pas n’importe quel chien, un chien puissant, fort, costaud, grand qui en impose.
J’en avais déjà discuté avec Hope. Depuis quelques temps, j’avais cette idée en tête, qui revenait régulièrement. Garou commençait à être vieux et surtout, je le laissais avec mes parents, pour leur tenir compagnie. Il était temps que je prenne un nouveau membre dans ma meute.
Alors oui, Hope pouvait voir mes yeux brillés et cet air d’impatience si particulier sur mon visage.
Ainsi donc, pas le temps pour un second round, je pressais Hope à se préparer et aussi Ulrich, qui viendrait bien sûr avec nous.

Petit déjeuner englouti, chevaux sellés il était plus que temps d’y aller. L’Ourson avec moi, je pris la tête, me répétant les instructions du chemin à suivre pour parvenir à la ferme, histoire de bien visualisé et de ne pas perdre de temps. Impatient je vous dis que je suis.
Sur le chemin, aux trots, je faisais la conversation, expliquant à Ulrich – et à Hope aussi mmmh – tous ce qu’il fallait savoir sur l’éducation canine et sur le lien entre le maitre et son chien. Il fallait qu’Ulrich comprenne que même si le chien sera son ami, il devra toujours se montrer comme le dominant et que le chien soit toujours le dominé. Ce qui n’avait rien à voir avec le lien entre un homme et un dragon, oui parce que mon fils était dans sa phase passion pour les dragons. Je lui donnais déjà les quelques instructions et comportements qu’il devra avoir avec le chien.
Je voulais qu’Ulrich connaisse les joies d’avoir un ami canin, ce que ça apporte. C’est tellement un plaisir incroyable, une relation étonnante. Pas pour rien qu’on dit que le chien est le meilleur ami de l’homme.
Et régulièrement je coulais un regard vers Mon Amour, lui souriant et m’enquérant de son avis. J’espérais qu’elle tout aussi – ou proche – excitée à l’idée d’aller chercher un chien.

    - Ah ! On y est.

La ferme se dessinait un peu plus loin, grand complexe de bâtiments et d’enclos, qui devaient accueillir chèvres et moutons.
Impatient, je talonnais Jupiter pour le faire partir au galop, histoire de profiter d’un peu de vitesse avant d’arriver.
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Arioce
[Recherches et (Re)Découvertes]


Le réveil se fit en douceur, accompagné d’un sourire aimant, répondant à celui de la jeune femme. Visage certes pâteux, mais bordel qu’elle était belle.
Je lui laissais alors l’espace pour s’étirer, lui souhaitant également un bon matin.
Premier baiser de la journée et loin d’être le dernier. Une douceur qui fait du bien, qui met dans de bonne condition pour attaquer le reste de la matinée, gonflant l’aplomb. L’étreinte est longue, tendre et possessive avant de se détacher à la voix d’Ariane qui raisonna. Mmmh…
Et bien vite, nous nous retrouvâmes hors de la pièce, viré par sa propriétaire, fermant derrière nous. Mmmh, dommage, je ne pourrais pas pousser plus loin mon exploration ; une autre fois peut être.
Arrivés dans la cuisine, je saluais mon Oursonne d’une étreinte et d’un baiser sur le front.

    - Bonjour jeune fille.

Laissant à Hope le rappel des importances et ainsi lui donnant le rôle de l’adulte chiante, hé hé.
Mais surtout, j’aimais voir Hope ainsi, avoir une bonne relation avec mes enfants et qu’ils la respectent comme leur belle maman, comme ils disent. De toute manière, je grognais si ce n’était pas le cas, alors…
Regardant l’un et l’autre à tour de rôle, je leur souris.

    - Amusez-vous bien, profitez mais pas de folie.

J'avais confiance en Richard, néanmoins, il pouvait se laisser influencer facilement par sa sœur qui s’avait y faire pour le faire craquer.
Je ricanais à la bonne réplique lancé par mon fils, il n’avait pas tout à fait tort…
Lorsque mon regard quitta les jumeaux partant à l’aventure, j’aperçus Hope ou plutôt son appétit, en train de taper dans MON petit déjeuner. Bordel mais !

    - Tu manges ce que je m’étais préparé ; ton plat est resté dans ton laboratoire, Hope.

Grommellement, on ne touche pas à la nourriture d’un homme.

    - Va chercher ton assiette.

Et de m’attabler à mon tour, récupérant mon plat avec tous mes mets, le ramenant de mon côté ; pas toucher femme ! Néanmoins, je n’attaquais pas de suite, attendant de voir la réaction d’Hope et surtout qu’elle revienne avec sa part pour manger ensemble.
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Ariane.horn
[Recherches et (Re)Découvertes]


    Citation:
    - Ouais mais avant qu'on parte, tu manges tout ce que tu viens de prendre, sinon je t’emmène pas. C'est que j'ai une grande responsabilité moi. Imagine tu tournes de l’œil sur Cœur de Lion parce que tu as pas mangé, je vais prendre une méga raclée, alors si on peut éviter et que je reste beau, ça m'arrangerait tu vois?


    - Oui, Monsieur le tombeur ! On n’abîmera pas ta belle gueule par ma faute, c’est promis !

    Elle lui prit le menton, jaugeant d'un oeil les traits francs et bien dessinés de son frère, posa un baiser sur sa joue et la tapota avant de finir par son traditionnel ébouriffage de cheveux. Elle savait qu’il détestait ça et s’amusait souvent à la taquiner de la sorte. Il bougeonnerait mais jamais il ne lui ferait de mal, elle le savait et en jouait même. Après tout, il savait aussi comment la faire enrager. C’était un jeu que seuls eux pouvaient comprendre.

    Levant les yeux au ciel lorsque Ric lui prit la besace des mains, Ariane s’assit sur un bout de chaise pour grignoter sa brioche et son fruit. De toute façon, son cri avait rappelé aux deux tourtereaux leur présence, semblait-il, car ils virent bientôt arriver une Hope échevelée et leur père juste derrière elle pour leur faire la leçon. Douce étreinte du père à laquelle elle répond avec affection puis premier reluquage de la belle-maman et première remarque satisfaite, faisant rosir Ariane qui regarda ailleurs. Oui, bon, d’accord. Elle savait qu’elle n’était pas d’accord avec cette pratique. Puis cela lui rappelait son échec et l’entrée fracassante de Ric. Pas besoin d’en faire un plat ! Ariane replaça sa tunique sur ses épaules, remontant le col plus près de sa gorge avant de reprendre sa brioche. Heureusement, Hope enchaîna bien vite. Enfin heureusement. Voilà qu’on leur rabâchait les habituels conseils. Ariane était habituée au sermon et répéta laconiquement après avoir rapidement fini son déjeuner.

    - Marcher, se reposer si nécessaire, respirer, élixir. C’est bon, on peut y aller ?

    Elle ne voulait pas blesser Hope. Elle savait combien la médecin s’était démenée pour la soigner, la sauver même parfois. Elle connaissait ses intentions louables derrière les instructions. Et puis, elle la respectait énormément. Mais la jeune fille devenait jeune femme et avait besoin de s’émanciper, ces dernières semaines lui ayant fait prendre conscience à quel point elle avait été dépendante de tous. Elle voulait trouver sa voie et diminuer les tracas. Vaste programme. Tandis que Ric crânait avec ses mots étrangers, Ariane passa près de Hope et son père pour embrasser leurs joues et choper nonchalamment le flacon qu’elle glisserait immédiatement dans la besace. Elle se sentit alors happée par la main puissante de Ric sur son bras maigrelet et sourit en faisant signe aux deux adultes.

    - A plus tard ! Amusez-vous bien aussi ! Et, au fait ! Ulrich est réveillé !

    Se marrant avec son jumeau et leur laissant leur petit frère sur les bras, Ariane se laissa entraîner à l’extérieur, où Cœur de lion, le magnifique cheval de Ric les attendait, piaffant d’excitation. De là où elle se trouvait, Ariane prit conscience de la hauteur du cheval et déglutit. Il était un peu trop nerveux là, non ? il allait peut-être l’éjecter ? Elle se força à faire bonne figure. La peur et l’excitation se mêlaient en elle. Elle avait peur de tomber et de se retrouver à nouveau au fond d’un lit, mais l’aventure et la perspective d’une journée seule avec son double l’appelaient. Le cœur battant, Ariane attendit sagement que Ric prépare leur monture, caressant doucement l’encolure, le chanfrein et les naseaux du cheval. Elle respirait doucement, ses yeux curieux observant chaque action de son frère pour s’en imprégner à nouveau. Tous ces gestes lui étaient familiers. Cependant, la jeune fille constatait à quel point son frère avait évolué physiquement. Le voir à la sortie du bain, un bref instant, était une chose, le voir en action en était une autre. Elle se sentait d’autant plus petite et frêle à ses côtés. En attendant que Cœur de lion soit fin prêt, Ariane s’occupa les mains en tressant la houppette de crins qui pendait entres les oreilles. Le cheval l’observait de ses grands yeux noirs, le regard doux et soufflant sur son bras. Elle rit doucement, le souffle la chatouillant. Le contact apaisant du cheval lui faisait reprendre confiance, malgré qu’il tapait des sabots, ayant autant hâte d’aller promener que les deux adolescents.
Hope
Chapitre Croisade

Épisode I : Entre Ours et Chien.


    Fragment de vie – Veille de la Grande Croisade ; Briançon.



Assise sur sa monture, son regard vert jade fixe le dos dodelinant de son époux, sans vraiment le voir, tant elle est perdue dans ses pensées.
Ces derniers jours furent particulièrement éprouvants, et son seul désir à ce moment précis, est de revenir en arrière, à cette quiétude vécue avec lui dans ces montagnes.
Puisqu'il est impossible de le faire physiquement, alors, elle laisse son esprit repartir là-bas, revivre ces instants magiques et fusionnels son corps se mouvant au rythme des pas de sa jument.

A peine écoute t-elle l'Horn expliquer vaguement l'éducation canine de sa grosse voix emplie d'excitation, même après être revenue à sa hauteur.
Un sourire poli, un hochement de tête, juste pour lui faire plaisir, n'ayant pas spécialement autant d'entrain que lui.
Il faut dire qu'elle se sent si fatiguée, entre les diverses cérémonies de mariage, l'élaboration de multiples remèdes, s'assurer de mettre le bateau à l'abri, et la course pour rejoindre le point de ralliement de la croisade.
Croulants sous une avalanche d’événements voir de surmenage au point qu'ils ont oublié de prendre avec eux certaines choses qui auraient pu avoir leur utilité.
Evidemment, elle ne lui en montre rien, refusant de gâcher le bonheur de son amoureux, cette idée de chien, venant à point, pour panser la blessure béante laissée par la nouvelle du décès de son amie l'Ensoleillée.

Regard voilé au souvenir de cette jeune femme mystérieuse, sombre, un brin torturée, dont elle avait sincèrement aimé la compagnie au point de lui donner un surnom.
Inédit.
Révélateur.
Oui, elle avait beaucoup apprécié Solyaane, avait déploré son départ, partie pour vivre d'autres aventures, et regrette aujourd'hui de ne pas s'être plus manifesté auprès d'elle au moins de manière épistolaire.

Long soupir expiré, elle tourne la tête vers l'Horn, laissant ses herbeuses détailler son beau profil racé, le coeur serré à la pensée de ce visage chéri, noyé par les larmes de chagrin alors qu'il lui annonçait la mauvaise nouvelle.
Le coup avait été implacable.
Mais de le voir si abattu et triste avait fini de l'achever.
Voir un homme pleurer c'est une chose.
Lorsque c'est le sien... c'est insupportable.

Pour autant, malgré son désarroi, Arioce Horn possède cette faculté indéniable de rebondir, de trouver la force en lui pour se sortir de ce spleen qui peut même venir à bout des personnalités les plus inébranlables.
Cela passe par des projets.
Et de projets, son époux n'en manque pas.

Bien que dans son cas, une certaine lassitude se fait ressentir depuis quelques temps, de son côté à lui, l'énergie ne semble jamais tout à fait épuisée.
Et comme il peut le lui prouver chaque jour, en lui prodiguant tant d'amour à revendre, qu'elle parvient à lui rendre par elle ne sait quel miracle.
C'est qu'ils s'aiment tellement...

Au point qu'elle accepte sans discuter sa nouvelle lubie.
Celle d'acquérir un chien.
Ma foi, pourquoi pas ?
Il est si heureux, impatient, et enthousiaste.
Sourire lui ai donc rendu sans réserve, alors qu'il s'enquiert de son avis, elle lui explique qu'elle a un jour été suivi par un chien errant, qu'elle a gardé auprès d'elle quelques mois.
Mais qu'elle dû se séparer de lui à contrecœur, ne pouvant plus le nourrir suffisamment.
Période de sa vie dont elle lui avait confié quelques bribes, elle ne lui en révèlera pas plus, et le regarde partir comme une flèche, aux cris joyeux de son fils, assis devant lui, et arriver rapidement à la ferme qui se profile au loin.

A son tour elle y parvient plusieurs minutes plus tard, sans se presser, préférant laisser père et fils à leur liesse.
Une fois dans la cour, elle saute de son cheval, le prend par la bride jusqu'à l'abreuvoir pour qu'il puisse étancher sa soif, et l'attache à la barrière dans un coin à l'ombre, le protégeant de ce soleil montagnard du mois de mai.
Elle rejoint ensuite Arioce et Ulrich, et après un baiser sur la joue rêche de son époux, passe un bras sous le sien, elle le suit, pour partir à la rencontre du propriétaire, tout en souriant lorsqu'elle sent la menotte du mini Ourson glisser dans la sienne.

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Hope
[Recherches et (Re)Découvertes]



    - Tu manges ce que je m’étais préparé ; ton plat est resté dans ton laboratoire, Hope.

Mastication s'arrête direct !
Elle relève la tête et pose sur lui ses jades ébahis.
A la voir ainsi, les joues gonflées par le restant de sa becquée transformée en bouillie, elle aurait probablement l'air d'un écureuil faisant ses réserves.
Autant prise au dépourvu par la remarque qu'elle juge humiliante que par le ton employé, il lui est impossible de mâcher davantage, encore moins de déglutir et d'envoyer le tout dans son estomac.

Passé l'instant de totale incrédulité, elle hausse les épaules de ce petit air dédaigneux qu'elle affiche lorsqu'elle estime que l'autre en fait des tonnes.
Sauf que l'Autre en question est son époux, et qu'en plus il en rajoute une couche !


    - Va chercher ton assiette.

Alors là, elle n'en revient pas !
Le souffle coupé, la boulette décidément ne passe pas et manque même de rester coincée dans le fond du gosier.
Sentant qu'elle est sur le point d’obstruer le passage vers son œsophage, elle attrape un godet de jus de pomme, et l'avale cul sec, soulagée par le "ploc!", du bouchon enfin expulsé.
Une longue inspiration expiration, puis une deuxième, elle ravale sa salive plusieurs fois et reprend enfin son souffle.

A cet seconde, plusieurs idées à la con se battent en duel dans son esprit.
Et il est certain qu'il pourrait les deviner rien qu'en sondant ses prunelles prenant une teinte grisâtre, signe d'une éminente tempête.

Option n°1 : Elle pourrait lui envoyer le plat à travers la figure.
Option n°2 : Lui cracher aussi à la figure.
Option n°3 : Balancer tout ce qu'il lui passe sous la main vers sa belle figure.
Option n°4 : Le défigurer

Option n°5 : Que son pied parte à la rencontre de ses si tentantes bourses, au point de le lui faire remonter dans la gorge.

Après mûre réflexion, c'est l'option n°6 qui sera finalement retenue.

Une dernière lampée de jus, elle se lève, et sans un mot ni un regard à son attention, elle quitte la pièce, la tête haute d'une démarche d'impératrice essuyant un camouflet et drapée dans sa dignité.

Qu'on la traite comme une gamine ?
C'est donc ainsi qu'elle agit.
Ciao, homme !

Pas un bruit à l'intérieur de la maison, hormis la porte du laboratoire claquée, suivi aussitôt du cliquetis d'une clé tournée, et d'une serrure verrouillée.

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Richard.horn
[Recherches et (Re)Découvertes]


    Enfin la liberté. Il était temps. Il ne pensait jamais arriver à fuir la maison avec Ariane. C'était chose faite. Tout excité donc de pouvoir prendre le temps avec sa sœur, rien que tous les deux, il entreprit de brosser minutieusement Cœur de Lion tout en parlant avec Ariane. En même temps, il pouvait jauger son état sans trop la fixer longuement ce qui attirait l'attention sur son inquiétude envers elle. Prenant la selle qui sentait bon le cuir, il la pose doucement sur le dos de l'animal, au dessus du tapis de selle. Puis d'un geste sur, il entreprend d'enfiler le filet et d'enfourner le mord dans la gueule de la monture. Attrapant les rênes ensuite, il sortit Cœur de Lion à l'extérieur, puis il l'immobilisa et lui flatta l'encolure avant de mettre le sac dans les sacoches qui pendaient sur les flancs. Puis il monta sur le cheval en prenant appuie sur l'étrier avec son pied. Une fois en haut, il tendit la main à Ariane pour l'aider à grimper.

    - Devant ou derrière? Qu'importe l'endroit, je ne te permettrai pas de tomber.

    De toute façon, dans un premier temps, hors de question de faire du galop, le pas sera parfait, le temps que Ariane s'habitue à la monture et que Cœur de Lion se fasse à l'idée qu'il aurait deux cavaliers sur son dos. Ric prendra la décision ensuite, si accélérer le pas était sans danger. Il prendrait le chemin normal en suivant la piste déjà dessinée et éviter de faire le malin à prendre une route escarpée au risque d'un incident. Habituellement il s'en amusait, mais là, il avait la responsabilité de sa sœur sur le dos et en plus, cela faisait très longtemps qu'elle n'avait plus chevaucher pour se le permettre pour une première fois. Cela devait-être une promenade tranquille entre frère et sœur et non une course ou pour lui montrer qu'il était bon cavalier. Il lui sourit de façon confiante, pour l’apaiser sur ses quelconques appréhensions et attend gentiment qu'elle prenne sa main pour la hisser auprès de lui avant de commencer la promenade.

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Ariane.horn
[Recherches et (Re)Découvertes]


    Rien que la préparation de Coeur de Lion, c'était le paradis. Elle était au grand air, pour un temps privilégié avec son jumeau comme elle n'en avait plus connu depuis deux ans et auprès d'une magnifique bête qui lui arrachait des petits rires en la poussant doucement de sa grosse tête ou la chatouillant de ses naseaux. Si son équilibre était encore un peu précaire, sa main tenait le licol pour rester debout, ses doigts serrant avec peu de force mais de la fermeté, sans trop trembler. Bientôt, l'animal fut fin prêt et ils sortirent. Ric enfourcha sa monture d'un mouvement sûr, puissant, souple. C'était à son tour à présent!

    - J'vais devant!

    Confiante, elle tendit la main à Ric et donna une "puissante" impulsion sur le sol pour rejoindre son double. Paf. Hm. Ce n'était pas concluant. La voila qui se retrouvait en travers de l'encolure, au niveau du garrot, les cheveux devant les yeux et lui entrant dans la bouche. Keuf keuf keuf. Les jointures de la main blanches à force de serrer le pommeau de la selle, Ariane dégagea son visage, ce qu'elle regretta aussitôt, le sol tanguant devant ses yeux. Wow. Hm. Fâcheuse posture... Ne sachant plus où se trouvaient la tête et la croupe, elle tenta un redressement en passant une jambe de l'autre côté. Aaaargh. Elle bascula vers l'arrière quand Coeur de lion s'ébroua en baissant la tête et ne put se retenir qu'à la chemise de Ric, la lui arrachant presque

    Riiiiiiiiiiic...

    La voix était un peu faiblarde. Elle faisait comment maintenant? Elle n'allait quand même pas balader en étant à l'envers, non? Bon, d'abord, se rapprocher de la selle. Son poids ne semblait nullement incommoder le puissant cheval, mais sur l'encolure, il ne l'accepterait pas longtemps. Se mordant la joue comme pour étouffer sa peur, elle réussit à se coller à son jumeau. Elle était au bon endroit là. Ne restait plus que se retrouver... à l'endroit! Se laissant guider par son double et s'accrochant à lui comme une moule à son rocher, elle parvint à glisser une de ses jambes maigres devant elle et puis repasser l'autre au dessus de l'encolure, se retrouvant enfin à l'endroit, le rose aux joues, certes, mais en sécurité, collée au torse de son frère, dont les bras l'entouraient pour maintenir les rênes. Elle se redressa en se recoiffant pour faire bonne figure et serra faiblement ses jambes autour des épaules du cheval pour se maintenir, puisque les flancs étaient pris par les jambes de Ric.

    - Hum. Je suis prête! Nous pouvons y aller! Yihaaaa!

    Le bras en avant, elle aurait voulu qu'ils filent comme le vent, rassurée par le cadre que lui offrait la carrure de son frère. Hmmm mouais... Pour le départ en trombe, on repassera! Coeur de lion se mit en route, certes, mais le pas tranquille. Une moue se peignant sur son visage, Ariane baissa le bras, sa main rejoignant l'autre sur le pommeau de la selle pour se maintenir, résignée. Enfin pas totalement, car le moulin à paroles se mit en marche pour compenser.

    - Tu m'emmènes où? On ira plus vite? Coeur de lion n'est pas un canasson hein, il sait galoper? on galope? J'aimerais sentir le vent dans mes cheveux!
Richard.horn
[Recherches et (Re)Découvertes]


    "J'vais devant!" Et bien allons-y! Il prit soin de bien accrocher sa main à la sienne pendant qu'elle grimpait. Son ascension fut assez laborieuse... Mais qu'est-ce qu'elle foutait bordel! Cœur de Lion ne comprenait pas non plus et commençait à s'agiter. Il ne manquerait plus qu'il bouge un peu plus soudainement pour faire tomber sa sœur sur le sol. Mais non Ariane pas la jambe dans ce sens ! Mais pas le bras ici ! Mais.... Il leva les yeux en l'air quand sa jumelle se retrouva à l'envers à moitié assise sur l'encolure. Mais c'était pas possible... La promenade risquait de ne pas être très confortable ainsi. Puis il sentit la main blafarde attraper sa chemise et il sentir presque les coutures craquer.


    - Mais bordel Ariane..

    Il l'attrapa comme il pouvait pour ne pas qu'elle tombe, et arriva a glisser une main dans le creux de son dos pour la rattraper à temps et la remonter contre lui. Ses cheveux lui chatouillait le nez et il éternua un grand coup. Bon, et c'était donc un exercice de haute voltige à l'aider pour se retourner. Il attrapa une de ses jambe qu'elle avait remonter pour la passer dans l'autre sens, enrouler un bras puissant autour de sa taille frêle pour ne pas qu'elle se retrouve en bas et la laissant se dépêtrer comme elle pouvait, maintenant les deux jambes pendantes que d'un côté, contre les flancs de l'animal. Allez Ariane, encore un petit effort, c'est que la moitié..

    -Allez ! Retourne toi...

    Chose faîtes, il pu respirer un grand coup, puis rigole un peu à la situation.

    -Bon, heureusement que personne ne nous a vu. Sinon je t'aurais mis en travers comme un sac à patates.

    Gardant un bras autour d'elle, une main sur son ventre, il récupéra les rênes dans sa main libre.

    - C'est bon? tu es bien installée? Non non pas de Yihaaa vu comment tu fais pour grimper. Il va falloir reprendre bientôt pour monter à l'endroit.

    Levant à nouveau les yeux en l'air, il effectua une légère pulsion de ses mollets pour faire avancer au pas. Enfin ils sortirent de la cour. Il ne pensait jamais y arriver et que l'aventure commencerait à la sortie de la propriété mais apparemment non. C'était tout une aventure depuis qu'il avait ouvert les yeux de son sommeil.
    Puis Ariane commença à parler.. parler et encore parler.. C'était épuisant les filles. Il se demandait si Sa Merveilleuse était comme elle. Heureusement qu'il aimait sa jumelle, sinon il l'aurait jeté par dessus Coeur de Lion, dans ce buisson épineux par exemple. Souriant amusé de ses pensées, il laissa un moment avant de répondre au cas où elle aurait d'autres questions ou remarques a faire. C'est qu'il préférait répondre en un seul coup.


    - Tu verras, peut-être, ouais, non.


    Bon, ça n'allait pas trop lui plaire comme réponse, il devait donc développer avant qu'elle ne lui fasse la gueule toute la promenade. Enfin à la réflexion, il aurait peut-être la paix..

    -Hum c'est une surprise. On verra un peu plus loin pour accélérer l'allure, le chemin est pas très stable pour le moment, avec un poids double, j'ai pas envie qu'il se casse une patte dans un trou.

    Bon, la suite c'était un mensonge, vu la maigreur de Ariane, même pas sur que Cœur de Lion remarque qu'une personne en plus était sur lui, enfin en imaginant qu'il n'avait pas senti les coups de pieds ou l'agitation sur son dos.
    Dirigeant l'animal, ils entrèrent dans les fourrées, l'ombre des arbres les engloutir et un silence les entourait. Quelques oiseaux les accompagnaient en sifflotant, se posant sur une branche ou s'envolant plus loin comme pour montrer le chemin. Durant le trajet, Ric montrait à Ariane les différents volatiles en les nommant et en expliquant les particularités des uns et des autres pour apprendre à les reconnaître. Puis il lui montra les arbres et suivant la forme des feuilles eux aussi pouvaient être nommés. Ariane avait surement suivit les lointaines formations de leurs parents quand ils partaient camper, mais depuis le temps de sa convalescence, elle avait peut-être oublié une partie. Et puis les révisions ne faisaient de mal à personne.

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Ariane.horn
[Recherches et [Re]Découvertes]


    En sac à patates? Vraiment? Elle fit la moue en imaginant la scène. De toute façon, cela ferait un bien maigre sac à patates. Non mais! Ariane fit un peu plus la moue devant le reproche exaspéré de son jumeau. Ouais, ben qu'il soit malade deux ans et puis on reparlera de sa façon de monter. Non mais! Si elle n'était pas accrochée à la selle, elle en aurait croisé les bras! Mais l'aventure lui reprit bien vite son air ennuyé et elle s'était remise à parler posant des tas de questions. Auxquelles son double lui répondit presque uniquement par des mono-syllabes. Elle leva les yeux au ciel. Décidément, cette journée rien qu'à deux, ça commençait bien! A croire qu'ils avaient perdu en complicité en grandissant... Les lèvres d'Ariane se scellèrent durement, pour éviter aux larmes qu'elles sentait monter de couler. Elle n'était pas une pleurnicharde mais Ric... Il était tout pour elle... Heureusement pour eux, avant que la fontaine ne se mette en marche, elle sentit son double se détendre et lui répondre de manière un peu plus loquace. Elle se mordit la lèvre et hocha la tête, assise le plus droite possible, luttant encore contre l'affreuse tristesse qui l'avait saisie un instant.

    Pourtant, la suite lui allégea le coeur. Une fois entrés dans le sous-bois, la nature regorgeant de vie attira son regard et elle sentit ses épaules se détendre. Puis, la voix chaude de son double monta, lui décrivant les nombreux oiseaux qu'ils voyaient, les lui décrivant. Puis ce furent les arbres, la forme de leurs feuilles, les essences. Elle connaissait tout cela, bien que lointain dans son esprit, lointain comme les souvenirs de leurs escapades en pleine nature avec leurs parents, temps béni du bonheur, des jeux et d'une vie de famille réunie. La nostalgie étreint leur coeur d'Ariane qui, inconsciemment, se serra contre la poitrine de son jumeau, comme cherchant la fusion de leurs âmes jumelles, son refuge le plus précieux et le plus sûr. Petit à petit, Ariane, portée par la tendresse de son frère, s'ouvrit à nouveau, réagissant à ce qu'il lui montrait ou expliquait, remémorant des souvenirs de leur enfance, riant à leurs vieilles bêtises.

    La balade se poursuivait, Coeur de Lion avançant prudemment sur le chemin, comme conscient de la charge fragile qu'il avait sur le dos. Le soleil montait progressivement dans le ciel, les accompagnant dans leur escapade. Ariane se laissait porter, la fatigue de l'exercice se faisant petit à petit sentir. Bientôt, elle sentit des crampes dans ses muscles et elle s'agitait pour essayer de les faire passer. Avisant un pré non loin, elle se remémora les conseils de Hope, avant de partir.

    - Ric? On pourrait s'arrêter? J'aurais besoin d'une petite pause! Et puis l'endroit est très joli!

    En effet, le paysage s'était dégagé, donnant une jolie vue sur les contreforts savoyards, bordés d'espaces verts et fleuris. Elle caressa l'encolure de leur monture. Lui aussi avait sûrement besoin d'une pause!
Arioce
    Recherches et (Re)Découvertes

La fougue de la jeunesse ! Je comprenais tout à fait ma fille et son énergie folle à vouloir vite partir à l’aventure seule avec son jumeau. Cela faisait longtemps qu’elle n’en avait pas eu l’occasion. Faut dire, je suis très protecteur et je n’aime pas beaucoup la voir crapahuter dans la nature depuis que la maladie c’est insinuée en elle… Avant… avant, ça n’aurait pas été un problème, au contraire ! Très tôt je les avais éduqués pour qu’ils soient le plus autonome possible et sache parfaitement bien se débrouiller sans la présence d’un adulte sans cesse sur leur dos. Et les résultats étaient là. J’étais très fier d’eux. Juste, craintif vis-à-vis de mon Oursonne.
M’enfin, il faut bien qu’elle puisse vivre aussi et comme elle semblait aller mieux, grâce notamment aux soins tout particuliers d’Hope, je n’avais aucune raison de la retenir.
Alors ce fut souriant que je saluais mes deux grands enfants si empressés de rejoindre Cœur de Lion et de galoper.

Bon, la suite fut bien moins réjouissante. L’avais-je cherché ? Non, je ne crois pas. Peut-être que le ton que j’avais employé était un peu trop sec ou dur pour la situation. Certes. Soit. Le retour de bâton ne se fut pas attendre alors que je suivais du regard une Épouse qui rejoignait son labo sans même un regard. Mmmh…
Soupir. J’aurais aimé que l’on petit déjeune ensemble. Bordel, va falloir que je rattrape le coup.
Mais avant, fallait s’occuper du petit dernier de la maison.

    - Ulrich, descend pour manger.

Il avait l’habitude de jouer après s’être réveillé plutôt que de venir immédiatement déjeuner. Bien trop inspiré dans son imaginaire, dans son monde fait de féérie où les animaux sont roys. Un sacré petit homme ! Ça ne m’étonnerait pas qu’en grandissant il s’oriente sur la voie de l’écriture, de la poésie, des histoires et contes.
En pleine forme, le petit Ourson vint s’attabler après le câlin du réveil, presser d’en finir pour repartir jouer. Un lourd regard de ma part suffit à calmer quelque peu ses ardeurs ; manquerait plus qu’il s’étouffe.

    - Alors… quelles sont les nouvelles au royaume d’Ulrich ?

Sourire complice échangé, et je tendis l’oreille aux dernières histoires qui avaient fusés de sa petite tête bien remplie. Je sais qu’il aime ces moments où je prends le temps de l’écouter, d’échanger sur tout son univers. Et moi-même apprécie aussi l’instant entre père et fils.

Fin de déjeuner, j’ordonnais au fiston d’aller faire sa toilette avant de pouvoir reprendre ses jeux.
Et comme je ne voulais pas faire trainer la chose – ces derniers temps je n’avais que trop peu pu passer du temps avec elle alors autant éviter de se faire la tronche – je me dirigeais vers la porte de son fameux labo aux milles secrets.
Courtes réflexions, stratégies et tactiques. Je frappais.

    - Hope ? Ouvre, s’il te plait.

Volume sonore assez élevée pour qu’elle puisse aisément entendre.
Puis bordel, la matinée avait si bien commencée ! Je ne laisserais pas un voile entre nous gâcher le reste de la journée.
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