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[RP]Au printemps se fane la fleur de Margency.....

--Rosalina


Non, non, j’suis pas à la bourre ! C’est une illusion d’optique m’sieurs dames ! Ahem…
Bibliothèque.. La femme statue, vous connaissez ?

Seule.
Seule dans la pièce, en tête à tête avec l’homme qu’elle prenait tantôt pour el Diablo.
Seule dans sa tête. Envolé, el nino. Défenestrée, la Comtesse. Introuvable, la Marinette.
Seule, désespérément seule.

Tout s’était déroulée si vite, si brusquement. Si vite…

Elle a rien vu venir, l’espagnole. Nada. Quedal. Ni l’invasion des puants, ni l'enchainement des évènements… Si seulement elle pouvait remonter le temps et changer la donne. Ne plus se transformer en statue de marbre, tétanisée par le rire diabolique du fou qui lui glacait le sang, mais agir. S’interposer entre Ceraphin et le taré. Lui mettre une mandale et le rouer de coups, comme elle savait si bien le faire. Et demander de l’aide aux mercenaires d’en bas plus rapidement. Oh que oui, elle en rêve, la Rosa, de revenir en arrière, d’avoir sa Comtesse en vie, et d’oublier ce vendredi 13 aux allures cauchemardesques.

Si seulement elle avait su.. si elle avait pu agir. Mais … non.
Pétrifiée à ne plus savoir bouger ne serait-ce qu’un cil, elle avait tout vu, tout vécu. Présente mais absente. Pourtant, elle hurlait intérieurement, elle trépignait, mais rien ne sortait de sa bouche. Pas même un murmure…

Et de regarder valser Ceraphin contre le mur … ô elle aurait aimé courir à sa rescousse, le serrer dans ses bras, et le rassurer… Et de voir la Comtesse jouer avec le feu, provocante, s’amusant du danger… Comtesse, ô Comtesse, ‘xcusa señora, todo es mi falta. Elle se mordit la lèvre, l’hispanique, culpabilisant de son inaction. Voir sa Wiatt se faire poignarder, au ralenti, la dague qui s’enfonce dans sa chair… le sang qui gicle en abondance – souillant toutes les fringues et tapisseries, soit dit en passant… tss, peuvent pas faire le travail correctement, les couriens ?

Non. Pas possible… C’était un mauvais rêve, voilà tout. Blême, elle était blême. Elles étaient. Aussi bien la Comtesse que l’intendante. Impossible pour elle de bouger. Elle aurait voulu se précipiter vers elle, la soigner, l’empêcher de rejoindre Aristote. Mais pas un de ses pas ne la portèrent jusqu’à elle. Clouée au plancher.
Et de la voir chuter, avec le salaud qui l'a poignardé, du haut de la Tour… Non non non ! Revenez ici de suite, Comteeeeeeeeeeeesse !

Sous le choc, la Rosa. Pas moyen de retrouver l’usage de son corps, ni la fonction « parler » qui est pourtant vitale. Les assassins se faisaient la malle sans qu’elle ne bougea d’un pouce, Ceraphin en guise de cadeau.

Et le temps s’écoula ainsi. Doucement, tout doucement, l’espagnole récupéra ses esprits. Encore sonnée, elle s’approcha, pas après pas, de l’homme à terre. Posant une main contre son épaule, l'intendante le retourna, de manière à voir la plaie au grand jour.


Ne bougé pas.

Sans un mot, cloitrée dans un silence douloureux, la brune retira le carreau d’arbalète qui entaillait la jambe du bon père. Et le sang se répandit à nouveau dans la pièce, figeant d’effroi l’intendante, qui se morigénait … Elle soignait celui qu’elle craignait, mais n’avait pas su faire de même avec ses proches… Assez Rosa ! Assez ! Stop les lamentations, ressaisis toi ! Tu as été lâche et méprisable, redeviens la femme forte que tu es… Il a risqué sa vie pour sauver la Comtesse.
Serrant les dents, l’espagnole oublia un temps les tapisseries immaculées de sang, et se concentra sur la plaie. Besoin d’eau, d’aiguille, de fils. Et d’une couturière, s’il en reste une dans les parages. Déchirant un pan de sa robe, elle se contenta de stopper l’afflux sanguin en faisant un garrot. Faute de mieux ... On se débrouille avec les moyens du bord.
--Tuemouches
Pourquoi faut toujours sauver les marmots ? Pourquoi on sauve pas les intendantes ?



"Ferme les yeux ! Ferme les yeux. Non ne contemple pas le chaos ! "
Les arabesques se confrontent dans son être, atteignant les plus grandes profondeurs de son esprit de leurs multiples messages.
"Écoute les voix, entends les sons du fracas. Perçois les lumières et enfin retrouve toi seul avec moi.. Brise ! Brise! Détruis tout ce qui est autours de toi et amasse, amasse pour moi. Je ne suis que ta seule compagne. Oh oui je sais que tu n'y es pour rien, non rien. Tu ne pouvais prévoir, tu ne pouvais savoir ! Je te crois, je te crois !
La ! La le crucifix. Prends ! Prends le te dis je. Prends tout ! Ne laisse rien...Voila. Jette ! Jette par la fenêtre. Oui c'est par là qu'elle est partie avec lui ! Avec lui. Il n'y a plus que nous. Ignore le monde, écoute l'intruse, écoute moi, je suis là, non tu n'as pas à avoir peur, non ! Je suis la. Avec toi oui avec toi !
Les pièces . Prends les pièces. Non, laisse la aider le vieux laisse. Oui tu veux la tuer ! Tu as ordonné mais elle ne veut pas t'écouter. Tous, toujours , tous, jamais oui je sais jamais. Mais moi je suis là écoute moi. Ignore la vite, agis vite. Oui voilà déchaine toi, le polochon, balance le polochon. "


RHAAAAAAAAAAAAAAA !

" Oui voilà comme ça! Viens à moi, reviens dans ce monde où il n'y a que toi et moi. Répand ta haine ! Casse, casse tout que plus rien ne tienne. Tu entends ? Tu entends ? Oui à la porte, la porte écoute comme ils tambourinent. Bientôt, bientôt ils seront la mais trop tard, oh oui trop tard. Le vioc cramera et l'intendante brulera. Oh oui elle brulera de ne pas t'avoir écouté, pas sage , non pas sage mais laisse, laisse faire le feu..Non pas les livres, laisse les attiser ta vengeance; laisse les flammes les lécher de leurs lectures enflammées. Tu as mieux à faire oui mieux à faire. Vol et mets dans les sacs mets. Regarde Sonja oui voilà regarde Sonja. Souris, souris elle sait que c'est toi, elle sait. Fais comme elle, fais comme elle. Oui prends l'encrier, prends la plume et laisse les mots, Ne touche pas aux mots. Trop nombreux, oui trop nombreux. Ne t'égare pas, ne t'égare pas reste avec moi, reste avec moi. Regarde !
Regarde comme l'enfant à bien fait. Oh oui beau travail n'est ce pas. Oui acquiesce de la tête. Saute ! Oui saute sur le plancher. Danse oh oui dansons, tourne, tourne avec moi ! Laisse les notes s'emparer de toi, les tambours qui fracassent tes tempes des battements de ton cœurs. Tu t'épuises ? tu sens le souffle qui fuit, non ce n'est rien, ce n'est rien . Tu sais que tout est à toi, sers toi."


Tuemouches, prends le marmot. Sonja, on file !


"Non ! Non. Ne l'écoute pas. Il n'est pas là. C'est moi, n'aies pas peur non. Non! Reste avec moi reste. Ne me fais pas ça non, non ne parts pas. Tu n'as pas le droit, je suis toi, je suis tout , reste. Ignore le chieur il ne sera que plaie non, non ne le regarde pas, ne fais pas ça non, ne me quitte pas, reviens,reviens ! Revienssssssss ! Non pas elle. Ne la laisse pas envahir tes pensées. Elle n'est pas venue, elle n'est pas. Quitte les yeux de l'enfant te dis je ! Quitte le regard de l'enfant. Il n'est pas elle non pas elle, pas à toi, pas ton enfant ! Laisse le laisseeeeeeee.."

La bibliothèque n'est plus que brasier. Tout part en fumée alors que la troupe de brigand fuit par l'escalier. Le fou a fait le tour de l'échiquier. A la main un sac plein de richesses pour celui qui n'a rien. Sur le visage la sueur perle et inonde les rides d'une tension fébrile. Le souffle est accéléré, le corps s'éveille de la transe. Le calme après la tempête. Il est ilot de tranquillité dans un monde qui s'écroule sous des yeux qui ignorent soudain le fracas pour ne se concentrer que sur lui. L'enfant. Il la voit en lui, celle qu'il a une fois abandonné. Il voit l'enfance, perdue, égarée à jamais. Il voit la souffrance et en lui se tait un temps la voix. D'un pas lent il s'approche, tendant un bras qui tremble, prenant le ton le plus calme qui soit. Un répit, un temps pour lui, pour eux, pour elle qui n'est pas venue.

Si tu refuses cette main tu périras. Viens avec moi dehors, si tu restes ici le feu te tueras .

Le chef a dit « prends ! », Tuemouches prend. Un temps la voix qui donne les ordres est soudain devenue masculine. Un temps le fou à suivi le roi....Un temps une main se tend..Un temps..

Ceraphin
J'sais pas où j'suis...


Les yeux qui piquent, la gorge qui gratte et comme une envie de vomir.
Et de s'endormir, à jamais.

Un instant infime et infini à la fois... Ceraphin fait l'effort d'ouvrir des yeux désormais bien trop lourds.
Après il ne les ouvrira plus, c'est sûr.
Un sommeil pesant l'emporte déjà loin, comme aspiré vers l'obscurité qui se referme sur lui.
Sa tête bourdonne, ses pensées sont de suie.
Pas l'envie de combattre, plus l'envie de lutter.
Pourquoi, il ne sait pas mais c'est ainsi.
Le corps est asphixié, le cœur intoxiqué et plein de lassitude.

Une main tendue.
L'enfant plisse les yeux qui vont se clore, bientôt.
Un dernier effort, un ultime... mais pourquoi?
Aucun intérêt.
Un truc s'est cassé, là quelque part en lui.
Il renonce.
Sa volonté est en cendres.

Une voix résonne.
Des mots décousus qui ne lui parviennent plus qu'à demi.
Seul l'impératif l'interpelle.


Viens...

Venir?
Où?
Pour quoi faire?

Perdu dans l'épaisse fumée de son incompréhension, l'enfant réagit néanmoins à l'interjection.
Essentiellement par reflexe, celui qu'ont tous les enfants face à la requête d'un adulte: obéir pour faire plaisir puis en être gratifié.
Parce que sinon, allez savoir pourquoi, lui, là, il s'en fout.
Il resterait bien là.
Ici il fait chaud.
Et puis c'est là qu'il rêvait d'être, auprès d'Elle, donc pourquoi partir?

A quoi bon...
Mais il donne sa main, comme ça, par automatisme même s'il ne sait pourquoi.
Tout ce qu'il veut c'est s'endormir et qu'on lui fiche la paix, à jamais.
Parce qu'un truc s'est cassé.

Un voyage s'en suivra, donc... puisqu'il le faut.

Mais Ceraphin s'en fout.
Il a comme une envie de pleurer, de vomir... et de s'endormir à jamais.
--Hellen


Sûres que c'est pas le vin ???

Les voilà dehors. Pourtant le cri venait de l'intérieur. Y'avait des fois, elle comprenait pas la Jane. C'était pas grave il parait, suffit qu'elle cuisine bien... N'empêche que.

Bref, les voilà dehors, nuit noire qui se referme sur elles, et des éclats qui les guide vers une fenêtre peu loin. Y'aait de tout qui tombait, et là, elles étaient trois à le voir, et c'est sûr, c'était pas le vin. Hellen se sentit propulsée en arrière, et dire qu'elle allait encore devoir remercier la précieuse pour ce fabuleux réflexe salutaire. Mais les malheurs n'arrivaient jamais seuls, il leur a fallut encore s'écarter histoire que le déménagement de l'étage supérieur se fasse correctement. Bon, d'accord, on oublie l'idée de répétition et fête artistiques... Y'avait du grabuge, et ça devait pas être beau à voir.

Et la soyeuse qui se demande ce qu'il faut faire... Bah cours ma belle, cours ! Que ça soit pour les pièces ou pour une silhouette de pantin, cours et constate les dégâts. Faut juste espérer que c'est pas le bon père qui git pas très loin.

Au moment où elles s'approchaient, une silhouette bien sombre se relèvait, un colis dans les bras, des cheveux blonds, une belle robe, aucune respiration et une constatation de l'inconnu... Il portait une morte.

Là, Hellen, elle ne savait plus quoi dire. Et même Preciosa fit tomber son rondin de stupeur. Dites... ça serait pas celle qui était censée nous recueillir ? Il s'est passé quoi là ? Olà ! Du château !

Surtout, ne pas rester comme ça, réagir, tout de suite ! La blonde regarda autour d'elle, la façade, les entrées... possibles. Y'avait un bon père à aller chercher, c'était pas certain qu'il soit pas encore dans le brasier qui grossissait.


-"Les filles ! Par là ! Vite ! "

Elle se mit à courir du plus vite qu'elle put, direction une seconde porte, plus à l'ouest. L'ouvrir en grand, se préparer au pire, sauver ce qu'il y avait à sauver et surtout, se méfier. L'arme était déjà sorti, et la belle sur le qui vive, lancée à toute allure dans les couloirs. Tout ça n'avait pas du arriver tout seul, où sont les incendiaires ?




--Preciosa
Y'en a partout. des genssss en fuites, des portes, des jardins et une chance..Le tout est dans le noir..Donc nous dirons..DANS LE PARC.

Dans l'ombre, tenant dans les mains la matraque de bois, elles avancent vers l'agenouillé. C'est qu'on est à l'heure des choix là. Un corps au sol, un étage en flamme avec un Bon Père en position de grillade, faut comprendre et agir vite maintenant. Bien sur il fallait pas compter que celui-ci reste sans bouger. Pourquoi les plans les plus simples ne sont ils jamais les plus réalisables. On aurait pu imaginer une Préciosa pattes de velours et les Aristochattes, évitant les dernières brindilles d'un hiver qui les avait gelé au sol, se rapprochant doucement de l'ombre pour lui asséner un coup de gourdin bien placé qui aurait permis de plus faciles présentations.

Eh bien non....

La forme se relève doucement, tenant dans ses bras un corps dont la longue chevelure pend vers le bas. Il se retourne et se dirige vers elles. On est plus forte à trois quand ils 'agit d'affronter un gaillard de l'allure de celui-ci. Mais quelque chose cloche. Une sensation d'apesanteur dans la démarche, de détresse dans l'approche. Le noir cache les peines mais l'intonation de la voix ne serait tromper une Précieuse habituée aux confidences que murmures les hommes de passage.


« Ma femme… Ma… MA femme… est morte. ..la tuile...

Il passe ne laissant que l'ombre. Parfois on sait tout et l'on ne sait rien. Des rencontres dont nos silences sont spectateurs. Des peines incommensurables qui arrêtent le temps. Elle abaisse le gourdin et le lâche au sol car ça ne sera pas cette nuit que cet homme lui posera des soucis. Elle ne sait qui il est mais le corps inerte elle le reconnaît. Cette femme qui les a accueilli dans l'auberge de paris. Cette femme qui les a amené ici. Cette femme n'est plus et lui la pleure. Mais quelque chose dans le sombre laisse une flamme, une vibration quelque part dans l'étrangeté de sa voix.
Mais déjà la blonde trace la route dans la nuit. La précieuse suit l'homme qui s'éloigne dans le noir. Le mystère l'accapare alors ni bonjour , ni au revoir ? Envie de ne rien dire, laisser passer le convoi et le voir disparaître dans le noir. Où peut être simplement ? A plus tard ?
Elle emboite le pas d'une C. Jane qui s'épuise à courir derrière une Hellen athlétique. Aucun doute à ce moment sur le fait que l'une est plus cuisinière que l'autre. Devrait arrêter les ptits fours la C. La blonde disparaît telle une flèche par une porte dissimulée à l'ouest. Mais un déplacement sur sa droite alerte une précieuse soudain bien seule. Elle court mais son regard se fixe la. Dans l'ombre des arbres des formes se mouvent. Chargées de sacs sur le dos. Combien en voit t-elle ? Deux ? Trois ? Elle s'immobilise.


C.Jane ? C. Janeeee !! Eh Qui êtes vous ?

Tout s'accélère. Hellen est déjà dans le bâtiment mais la Précieuse elle supporte pas qu'on l'ignore quand elle interpelle. Ça à le don de mettre sa curiosité en éveille. Oui d'accord la haut il y' a le vieux mais bon. Il en a vu d'autres et ceux de la cuisine vont bien finir par passer le stade de la digestion. Et puis pourquoi ils lui répondent pas ceux-la qui détalent comme des lapins là ? Si c'est pas de la provocation ça ! Elle est courageuse Préciosa et l'amitié pour elle compte plus que tout. Tout le monde sait ça. Pas le genre de fille à laisser une amie seule dans un château en feu.

C.Jane ramène tes fesses ici. Hellen se débrouillera sans nous. Il y' a du louche qui se défile dans le noir la.

Juste un détail. Si ils s'arrêtent. Avec quoi je leur tape dessus ?

pnj
Jusqu' à la Tour Sud

Vide.

Le passage.

Vide.

Il grimpe les marches…

« L’on dit qu’un blond fantôme hante ses lieux. L’on entend ses rires, ses cris et ses larmes… L’on dit qu’un blond fantôme avait un amant, tellement aimant, que par amour il renonça à son fauteuil à la gauche de l’enfer. L’on dit que leurs affrontement faisaient vibrer les vitres, que leurs abandons brisaient leurs cœurs, et qu’à cœur fidèle rien n’est impossible… »

Il pousse la porte, haute la tour sud, et le soleil ne perce encore. Il fait calme. Il aperçoit un fauteuil, ou il y a longtemps qu’il ne s’est plus posé. Un berceau, ou un drap blanc protège de la poussière. Un lit, ou le temps d’un clin d’œil il la revoit dormir. Mais.

Vide.

Qui eut cru que le vide, prenait tant de place.
Il la dépose. Un jour. Un an. Un siècle. Il pose ses lèvres, sur ses lèvres roides. Bleue. Suspends son souffle, comme dans les contes… Rien.

Vide.

Il anime le feu qui couve sous la cendre, d’un tison qu’elle a brandit. Ils étaient fous. Ils étaient cruels… Une vision danse dans les flammes. D’un enfant qui joue avec le feu. Sa mère, sa mère…

Vide.

Il pose un chaudron pour réchauffer de l’eau. Laver tout ce sang. Laver ce visage. Laver ce corps.

Vide.

La main tremblante il retire les effets. Un par un. Jamais si froide sous sa main. Passer le chiffon, torde, enlever tout ce sang. Répandu. Séché. Vidée !

Vide.

Et cet arrondi qu’il ne saurait voir. Qu’il ne devrait voir. Le souvenir d’un jour de messe. Ses yeux se ferment, revivre encore, folie d’un matin rire étouffé. Et toutes ses prières à son sein rond. Tous ses rires. La main sur un ventre et un souvenir.
Perdu. Perdu.

VIDE !

Il n’y voit plus très clair dans la chambre, il ouvre les placards, cherche. Chercher encore. Et trouver. Son odeur. Elle est partout. Elle n’est plus. Il n’est plus qu’une coquille…

…Vide.

Remplis d’un silence sans nom. Il œuvre, sans cesser. Habille cet être tant aimé. Et s’accroche, s’accroche… Au vide. Les petites boites. Les choses passent dans ses mains. Voilà qui finira. En plus de son médaillon… Quatre rangées de perle. Dissimulé l’injure. La morsure. Il serre le collier dans sa main. Comment regard vert peut être si noir. Tiens ta colère. Tiens ta haine. Oh le vide pour compagne et la rage pour poison. Il attache le collier. Son visage est paisible. Sans cette pâleur morbide elle aurait l’air de dormir. En silence, il range. Et là assis dans son fauteuil, comme avant. Là.

« L’on dit qu’un blond fantôme court en ces lieux. Poursuivie par son amour. Ils rient, ils rient… »


-« Prends, garde tout mon amour. Bientôt, bientôt. Là je siège en enfer. Et mes damnés vont danser pour toi. »
Alleaume
[ Orthez...]

* La nouvelle avait mit quelques temps à arriver... Mais elle était la, arrivé comme il se devait de l'être, ce genre de nouvelles faisaient parti de celles que l'on préférait ne jamais lire, ne jamais entendre... Allant jusqu'à préférer fermer les yeux, se boucher les oreilles que d'affronter la réalité de la mort. La mort qui touche tout le monde, qui frappe n'importe qui de sa lourde épée. Elle n'épargne pas, elle ne fait aucun sentiment avec personne du plus petit vagabond au plus haut noble...
Elle est l'injustice même, l'injustice à l'état pure de ce qui peut se produire dans cette vie.
La jeune femme avait été frappé par le destin, frappé par "l'ironie" du sort...

Alleaume tenait le parchemin entre ses mains, le relisant à plusieurs reprises, comme pour tenter de se persuader de quoi que se soit, comme s'il lui fallait un temps d'adaptation pour ce mettre l'idée dans la tête, qu'il accepte ce qui venait de se produire, qu'il comprenne avant tout serait déjà chose forte... La mort le dépassait, la mort lui faisait peur, pas sa propre mort, mais la mort des personnes qu'il côtoyait, de ses amis, de sa famille...
Les circonstances de la mort n'était pas énuméré sur la missive, il n'en savait donc que très peu... Que trop peu même, il aurait aimé en savoir plus, savoir ce qui c'était produit, dans quelles circonstances... Il aurait tout le temps de se renseigner au prêt des personnes qui se trouvaient avec elle.

Il avait rencontré Diane en arrivant à Orthez il y avait quelques mois, une dame pétillante, pleine de vie, et d'envie, une dame qui ne se laissait pas abattre, une battante avant toute chose, elle aimait se battre pour les causes juste, il avait combattu avec elle lors de la reprise de la mairie d'Orthez il y avait quelques semaines...
Ils avaient même été sur la même liste comtale... Elle en avait des projets, elle aurait pu faire tellement de bonne chose pour le Béarn, elle était partit décidément trop vite...
Partit avec ses secrets, et tout ce qu'elle avait en elle, une personne de cette trempe se faisait tellement rare de nos jours...

Tourne toi, Tournesol, et regarde l'avenir... *
--Rucsbo



Même les natures mortes sont éphémères.


Comme toujours, l'Art était littéralement piétiné et relégué à la dernière place. Quand donc tous ces béotiens comprendraient-ils qu'il fallait lui céder la priorité première et non pas lui consacrer le temps et la place qu'il restait lorsque tout les considérations bassement matérielles était accomplies? Quand ouvriraient-ils les yeux sur ce qu'était réellement la vie: un patchwork d'oeuvres artistiques mises bout à bout et n'ayant que seule et unique sens que la glorification de l'Art avant tout?

Barbares! avait-il grommelé lorsque, une fois de plus, "on" était venu chambouler "son" modèle.

Passe encore les tapageuses allées et venues dans le décor, le peintre saurait en tirer profit pour retranscrire le mouvement général. Mais la Gisante de la Fontaine lui était enlevée, elle qui posait pour lui! Un saccageur venait d'emporter le corps de la belle. Pour l'emmener où, d'abord? Et pour quoi faire? Et où était l'urgence? La dame était manifestement passée à trépas, alors pourquoi cette précipitation? Du reste, elle avait compris, elle, ou se situait l'important, puisqu'elle avait pris cette ultime pose, pour lui!


Sauvage!

Tant pis, il finirait de mémoire.

Au moins les flammes à l'étage donnaient maintenant belle lumière croissante et c'était là enfin une heureuse initiative. Moins besoin de se contorsionner pour capter le peu de luminosité nécessaire. Mais Rucsbo pestait contre le carmin manquant... celui qui devait à cette heure doucement teinter l'eau des douves. C'était fâcheux et fâchant. Comment retranscrire l'impression que lui avait faite cette robe écarlate au cœur, cette rose pourpre éclose au sein de la noble dame?

Tapis au sol, jambes en tailleur, il se fait petit à l'ombre d'une haie végétale au feuillage persistant et piquant, ouvrage en travers des genoux. C'est là que la solution lui vint, d'une évidence presque enfantine et... d'une simplicité cynique. Aller à la source.

Attendant que d'autres impromptus s'éloignent de la scène, l'étrange personnage ira bientôt en catimini jusque l'endroit ou reposait, il y a encore peu, le corps, tâtonnant d'une main la frêle végétation. Et enfin, une humidité poisseuse palpée du bout des doigts le ravira. S'en barbouillant le creux de la paume gauche tant qu'il pu, Rucsbo retournera à son parchemin, fort de son précieux carmin. Le pinceau barbouillant dans une paume office de palette, peinera à s'en imprégner. Aussi le peintre y crachera en dedans jusqu'à bonne dilution et viscosité. Et sourire aux lèvres, l'artiste put enfin ajouter le rouge tant attendu.

Car il fallait bien se rendre à l'évidence que le sang de la noblesse n'a de bleu que le nom. Dommage d'ailleurs, car le bleu cyan lui manquera aussi pour parachever quelques détails de la robe de la belle chue. Ah si cet énergumène ne l'avait emporté! Il aurait alors pu tenter d'obtenir ce bleu, en perçant doucement, oui doucement très doucement et sans violence, d'une pointe fine et aiguisée le bleu des iris qu'il cru apercevoir dans l'ultime regard de la Gisante à la Fontaine. Et tenter d'en recueillir jolie humeur bleutée.

Non, c'est sûr, Rucsbo n'était pas scientifique pour un écu. Non. Il est artiste et rien ni personne ne l'empêchera d'achever son œuvre!
Falco.
Entrée Principale

En pointe toujours..Ou en retard..Destin de la cavalerie.

Paris, sa chienlit, ses abords qui ne sont qu'excroissances de ses maladies internes, l'endroit qu'il a en horreur de fréquenter.
C'est dit.
En campagne on regardait des perrons ce Ch'val d'une tonne et son cavalier en harnois leger. Rassuré par l'absence de suite en arme derriére un individus qui montre sans équivoque qu'il est noble..Guerrier..Et manifestement expérimenté .
Donc un capitaine d'infortune, une chienlit des conflits, un preneur de ville, une horreur d'embuscades, etc..
Arrivé aux faubourgs, il n'est devenu qu'un nobliaut parmis tant d'autres mélé à tout ce qui a eu assez d'écus pour parader en brigantine et avoir l'air féroce.
Devant Margency Il devient unique devant des flammes et des petits bons hommes qui galopent chaotiquement.

On le dit Sac d'Os parcequ'il est famélique. On le dit long parce que Nature l'a faite pousser comme pissenlit couvert par une tuile..Allongé en quête de lumiére et blafard tout pareil.
A l'entrée il a déjà ses acquis.
La maison brule et nulle preuve que l'ennemi est chatié.
Alors au rond Garde en Burnous oriental qui hurle à gorge claquée des ordres aigus il demande.
Baryton.

Falco de Cartel, pour ma tendre ami d'Azayes. Avez vous féris?
...
As tu gardé? Garde!
..
Je venais en pair, prend moi autrement..Je suis Fossoyeur aussi.

Une Tour brule, gardes galopent et il devine dans les fumées des gens en armes aux allures nons militaires.
Ici tout est perdu ou peu s'en faut.
A sa botte et l'étrier une lance à la banniére connue du Sud pend mollement. Coté écu.
L'autre main sort , saleté de gaucher, une épée de cavalerie.

Donne ton nom pour contrer l'oubli, Gardien!

C'est ex voto prononcé, mais l'homme le sait t'il?
De toute façon le Cartel ne voit qu'aprés la Porte.
Diane.
Il l'aime.
Il l'aime comme Cartel aime les fidéles chevaucheurs de vents.
Il l'aime plus encore.
Comme Gille de Rais aimait Jeanne.
Comme..
De ces amours courtoises issues des livres de menestrels rendus réels.
Et tout ici lui donne choc alarmant.
Margency est tombée.
Le Gardien va mourir sans le savoir encore.
Avant que le lourd palefroi traverse l'entrée.


--Rosalina

Parce qu'une intendante est aveugle au point de réaliser in extremis que la pièce est en feu, ptete ?

De la bibliothèque qui crame aux jardins...


Oops. Comme une odeur de bruler qui titille les narines ...
Pourtant l'heure de l'apéro est passé, le cuistot ne devrait plus faire rôtir de cochons ... Bah, encore un qui abuse des réserves du château pour sa propre panse. Il sera fouetté, plus tard. Haussement d'épaules, l'espagnole serre de plus belle le garrot.

Un son ... Pas ordinaire.. Comme du papier qui cède face aux flammes. Rosalina les contemple, béatement, adorant regarder la danse du feu. Le feu... le Feu.. Le FEU bordel! Madre de dios, mais c'est la bibliothèque qui flambe, et non un cochon dehors !

Des jurons espagnols sont lâchés en pagaille, l'intendante ne contemple plus les flammes mais l'étendue des dégats. Encerclés. Ils sont pris au piège, dans un brasero grandeur nature. La brune n'a plus envie de fuir la réalité, ni de rester dans ses gémissements. A défaut d'avoir pu sauver Wiatt ou le môme, elle fait son possible pour aider la vie qui reste dans la pièce. El Diablo, le Bon Père. Déchire son jupon, la Rosa, et le place devant sa bouche, en guise de mouchoir . En un effort colossal pour soulever l'homme, qui semble inanimé, elle arrive à le sortir de la pièce, juste avant qu'une poutre ne tombe là où il gisait.

Sifflement admiratif, ils l'ont échappé belle. Restait l'escalier à parcourir, rapidement, les flammes s'enivrant de tout ce bois à dévorer ... Et de deux êtres humains à chatouiller.
Pas sur que l'espagnole ait envie de mourir de suite. Certes, une vie sans Comtesse n'a plus de saveur. Ce n'est pas une banale suzeraine qu'elle vient de perdre, mais tout un pan de sa vie. Une amie d'enfance avec laquelle elle a grandi. Une ado boutonneuse, la confidente du soir. La femme puissante qu'elle est ce jour.

Dévalant les marches deux par deux, l'intendante porte à moitié le bon Père, tente de déceler quelle marche craque... craquera pas ? Et d'une poutre qui tombe, forçant de fait le duo à avancer plus vite que ca...
Bras dessus, bras dessous, l'intendante emmène le Bon Père dans le jardin. Suffoquant, ahanant, recherchant de l'air frais. Besoin de respirer largement, besoin d'oxygène. La Tour Ouest est condamnée, vouée à périr dans un feu qui prend de l'ampleur, illuminant ainsi le jardin, colorisant les nuages d'une teinte rougeâtre.

Maudit vendredi 13. Maudits 13. Elle l'avait dit ! Ca ramènerait le Diable dans Margency... Diane avait ri... et pourtant.. Pourtant c'est bien un cauchemar qui eu lieu ici.
pnj
Entrée Principale

Il sait. Lors il aboie ordres, que les chiens sont lachés dans le parc et que leurs aboiements féroces scandent la chasse qui vient de s'ouvrir.
La tour Ouest brûle.
Comme Constantinople avant elle.
Les hommes d'armes martèlent sur les pavés, dans des cliquetis d'acier. S'enfonçent dans les allées, au travers des bois avec torches, flambeaux et leurs lances, leurs épées. Fouillant. Ratissant.
Oui mais...

TROP TARD.

Il agence les derniers détails de l'urgence. De la traque.

TROP TARD.

Sa dernière heure. Sur sa tête...

MORTE.

Le chaos est assez dantesque, d'un chateau en proie au début d'incendie.
Ses fumées âcres en nuages opaques et gris clair zèbrant la nuit. La lueur rouge orange des flammes qui doit annoncer à des lieues le drame. Avec toutes ses connotations. De guerre, de pillage, d'accident.
C'est une seigneurie sise sur Principauté qui a été attaquée. Et si nul hors les enceintes ne sait encore le pourquoi, le comment, tout ceux qui découvrent ce spectacle savent..Hugues de Carpadant suzerain du lieu enverra sans doute émissaire, peut être même qu'en Montmorency là plus à l'est, voisin, le branle bas de combat est entamé. Auxilium.
Ce que cela veut dire. Ce feu. Gens de domaine accourus oeuvrent seaux à puit en une chaine...Pour le circonvenir et atténuer son ravage.
Il connait cet écu ainsi que l'homme qui s'avance.

Les chiens aboient sourdement dans les jardins.
Et d'ennemi nulle trace. De bélier pas le moindre.

Des scélérats. Des vauriens. A tout le moins.Il n'a plus qu'un nom barbare, plus de mission, ni de statut.


Akim Seigneur. Gardien je ne suis plus. De rien. Ni armée, ni assaut. Des galeux venus à complicité, rasant mur..A la relève de la garde.
J'ai failli.



Il ne tremble, ne cille, il sait la mort à fil de lame.
Il la réclame, l'appelle en silence. Le destrier porte la fin de son deshonneur. Comme les quatre corps décapités des têtes de patrouilles. Tranchées nettes. On est pâle dans les armures, blème dans les livrées de maison, on s'active dans la cour, on s'éparpille avec zèle.

Electrique. Tendue. Est l'ambiance.

Le Gardien à même stature, le poid en plus. Blanc et noir comme elle, quand elle a traversé cette fenêtre. Sur fond de nuit.
Quand le sang s'est glacé dans ses veines.
Mort sur place comme lors les silhouettes ont traversé pour être avalées par la nuit.
Les assassins.
Comme le cor qui a résonné, alerte donnée, avec ce temps de retard...
Coupe jarrets. Ombres furtives. Il manque un homme à l'appel...
Il n'a pas vu. Pas senti. Lui qui se doit de tout voir. Tout prévoir.

Le Gardien, baisse la tête, à genoux, sabres bas, à terre.


Morte.

Le glas tombe, comme la nouvelle.
Dieu est miséricordieux.
Le Fossoyeur n'est que justice.

Détalez, fuyez, miraculés, le destin vous rattrapera.


Inch'Allah!
Falco.
A la Porte

Ainsi tu créves.

Pourquoi s'embarrasser de détails?
A quels regards devrait t'il répondre pour modifier ses actes?
La lame efleure une criniére et va se bloquer contre une vertébre.
Celle qui empêche la tête du Gardien de basculer à terre.
Geste simple jaillit des tréfonds de choses que ceux qui ont assaillis ce lieu ne peuvent même imaginer.
Noblesse et inféodage.
Ceux d'une Maison et de gens de chair prenant serment réciproques d'épées.
Le Gardien meure en faisant trop de gargouillis tandis que la Ch"val entre dans Margency.
Et ne parlons pas des tranchants qui taisent les mots de gardes ou de gens sans importances à ses yeux.
Une tour brule, l'autre non.

Il ignore les riens, les escarméches ou les furtives manoeuvres.
Pour entrer ne cheval de bataille dans une citadelle moribonde.
Le regard vers les pierres intactes et les mots succints.
Ou est t'elle?
Ou?


Wiatt! Wiatt!
Chlodwig_von_frayner
[quand un cousin paumé arrive en retard]

Paris… il en connaissait de nombreuses facettes… de ses hôtels particuliers débordant de richesses aux bas-fonds de la cour des miracles en passant par ses faubourgs, ses quais, sa cathédrale, ses ruelles étroites et malodorantes où retentissaient fréquemment insultes et injures inévitables dans un lieu où des personnes de toute origine se côtoyaient dans les artères congestionnées de la ville. Un flot humain continu… Dans une même rue pouvait se côtoyer un prince et le plus misérable des mendiants… Paris… capitale du royaume décadent des lévanides, siège d’un pouvoir qui se voulait absolu à défaut d’être efficace et juste… Paris… Un lieu qu’il haïssait pour ce qu’il représentait… et qu’il adorait à la fois… pour les souvenirs qu’il renfermait lorsque, tout jeune, il venait à l’hôtel de Gilraen… Il flatta un instant l’encolure de son cheval tandis qu’il s’engageait dans des ruelles déjà connues. Bat… une monture qu’il avait obtenu ici même… donné dans le but de l’humilier et de le rabaisser par Baptistin… au final… sa soif de titre l’avait étouffé… et fait mourir dans d’atroces souffrances… certains avaient même parlé de cérémonies sataniques entre lui, sa grand-mère et Mahaut Hélène, une des princesses de France. La morale réprouvait, bien sur ce genre de rumeurs… mais il n’avait pu s’empêcher de les citer dans sa chanson sur Catherine Victoire, la défunte reine de France… Il fredonna quelques paroles… souvenirs… d’un temps où l’on faisait concours d’impertinence… d’un temps insouciant aussi… Pourtant… il n’était pas si vieux le blondinet… tout juste 17 ans… enfin… bientôt 18...

Jeune mais déjà quelques coups d’éclat à son actif… restait à savoir si les années prouveraient que les espoirs placés sur ses épaules seraient à la hauteur du résultat. Son avis à lui ? On s’en fichait… personne ne le lui demanderais. Il était né, et bien né… il se devait de suivre le destin que sa famille lui avait tracé… du moins voilà la théorie… Après… il fallait avouer qu’il était plus souvent sur les routes, son cheval et son épée comme seuls compagnie, ou dans les coups foireux, ou encore sur un champ de bataille que dans les salles de conseil. Mais qui a dit que le destin d’un royaume se jouait dans les palais ? Pour l’heure ce n’était pas le destin d’un royaume qui se jouait… quoi que… qui savait ce que les méandres du destin réservaient ?


La jument du duc est une catin qu’est montée du soir au matin…


Premier couplet.. Et léger sourire. Margency, par où étais ce déjà ? Quel besoin avait il eu de passer par ici ? Peut être le besoin viscéral de revoir ces lieux… peut être.. Il prit une autre ruelle… La seigneurie était un peu à l’écart…Havre de paix pour une plume… ce qu’il ne serait sans doutes jamais. Peut être son cousin Guilhem s’y trouverait aussi… Hum… Ses cousins préférés réunis… voilà qui pouvait promettre. Bah… ce ne serait jamais pire que leur équipée suicidaire en territoire gascon… non… pour tirer un roux des griffes desserrées d’une armée de libertad. Mais quand on avait eu une vie semblable à celle de la comtesse, on n’avait plus peur de rien… et elle l’avait prouvé maintes et maintes fois, bravant la peur et la mort avec son habituel sourire qui aurait fait, disait on, tomber certains cœurs. Étais ce des rumeurs ? Bonne question… Il faudrait la poser à sa cousine lorsqu’il la verrait.? Devait elle s’attendre à ce qu’il réponde si tard à son invitation ? Peut être plus à présent… Mais de retour de Lorraine, il lui semblait qu’il devait à présent faire ce qu’il n’avait eu le temps d’accomplir. Changé le Chlo ? peut être… sûrement en fait. Mais qui ne le serait pas après ce qu’il avait fait ?

Il sourit légèrement en reconnaissant la route. Au loin s’élevait une légère fumée noire… accompagné d’une lueur rougeoyante… Hum… une fête ? Un feu de joie ? A bien y regarder la fumée n’était pas si légère que cela. Incrédule tout d’abord, il n’osait imaginer le pire… pas ici, pas à quelque lieues de la capitale… Et pourtant… Pour qu’à cette distance un feu soit aussi visible, il devait être énorme… et au bout de cette route… le château de sa cousine… Il secoua la tête, pourquoi avait il laissé ses émotions reprendre le dessus ? Pourquoi être passé par là, avoir ramené à sa mémoire de tels souvenirs ? Sa mère lui avait pourtant dit que les sentiments étaient pour les faibles… La froideur revient dans son regard

La tuile…

Sans plus attendre, il poussa sa monture au galop… qu’espérait il ? Tout devait être organisé à présent… oui mais… et Diane ? Bordel… En ces temps de trouble où le pouvoir royal était aussi bandant qu’une huître, où les courtisant régnaient… l’incendie était associé à la guerre et à la mort… Et dans sa tête… l’association s’était faite immédiatement… S’passait quoi encore dans c’pays ?

_________________
--La_sentinelle
A deux pas des douves, une muraille à passer.





Le parc n'avait pas cette superficie à l'aller. Il lui semble soudain que ses pelouses s'élançent sur des lieues. Enfin le chemin de ronde qui se dessine dans le contrefort, en haut des escaliers...
Sentir bientôt les barreaux de l'échelle de corde corps pressé contre la courtine.
Monter aux créneaux... Le temps joue contre eux. Bientôt ils seront les gibiers de potence les plus recherchés de Paris. Folie que ce projet. Ses rétines portent encore l'image décisive du geste fatal, net, précis de celui qui ôte la vie. Cette dague qui s'enfonce encore et encore dans les chairs délicates.

Ceux qui viendront seront assoiffés de vengeance.

A dextre soudain, un bruit de course, un grognement, une envolée. Reflexe de la tueuse. Pertuisane s'enfonce dans le flanc de la bête aux crocs puissants qui viennent s'échouer sur son bras levé.
Eclaboussure de sangs mêlés, assaillant, assaillie... L'animal resserre sa prise, grognant, gémissant.
Il l'emporte dans sa chute. Elle s'agenouille. Pas un son, pas une plainte alors même que la douleur transperce sa chair, l'irradiant toute entière.

De sa main valide, elle attrappe le manche de l'arme aux trois quarts, s'en servant comme d'une hache, s'acharne sur la bête... Qu'enfin elle lâche prise.

Derrière elle, l'on semble s'activer.
Garder son sang froid. Garder son sang froid.
Le chien n'est plus qu'immonde bouillie dans l'herbe, manteau écarlate.

Le chemin de ronde est si près. Si près. Raven... Raven...


pnj


Une princesse perdue dans un château hanté...


Cette nuit, quelque chose a cloché encore plus que le soleil, que la terre, que les airs quand ils clochent.
Déjà, l’Ali, on lui a dit : pas de grelot. Non au grelot. Grelot pas bien, trop de bruit, trop. Oui alors la Folasse a laissé son grelot à la tanière, mais ça c’est terrible nom de nom, car sans grelot, pas de princesse grelot ! Alors il reste quoi ? Juste une Ali toute mélancolo sans son grelot.
Bon, pour faire princesse, y avait quand même un cheval. Ça c’est du rêve, du vrai, du fabuleux,mais… c’est pareil : quand c’est réalisé, un rêve, il reste quoi ? Juste de la réalité, de la mélancolo réalité. Alors l’Ali, sur son cheval, c’était fini le rêve. C’était la tristesse. On préfère vouloir à plus rien vouloir. Et le cheval, c’était du vouloir.
Mais c’est pas les histoires de grelots bannis ou de chevaux finis qui ont le plus cloché. Ça, c’était toutes petites cloches de la clocherie entière.
Non. Ce qui a cloché, c’est la suite. Quand on était déjà là.
Lui aussi il était là.
Lui, le Père.
Pendant des tas de jours des tas de nuits et encore des nuits et des rats à tuer, ça n’avait pas été là, un père. L’avait fallu sans père aller. L’avait fallu dormir et tout ça, alors que lui, loin, pas là. L’avait fallu manger. Ptêt mort ? Quand quelqu’un l’est pas là des jours et encore plus, c’est mort. Ou bien…ou bien si, mort comme tout, avec du sang. Comme les rats. Sont là, l’Ali passe, sont plus là. Oh, reste des poils et puis des os, mais le sang, ça veut dire morts.
Mais le père, il avait pas été là du tout : pas de poils, pas d’os, pas de sang, rien. Pas là, son odeur, même que tous y disent que ça pue mais l’Ali, elle, elle aime ça quand ça pue comme un père. C’est quand ça pue pas comme un père que l’Ali, elle peut pas dormir.
Ben cette nuit, la cloche, c’est que ça a pué. Comme un père Tue-Mouches.
Il était là.

Et il ne l’a pas reconnue.

Ça, ça l’a cassée dedans, la Folasse. Il m’aime plus, personne m’aime, il m’aime plus, pourquoi avant qu’il m’aimait ? J’ai changé non pas changé changé pas changé c’est la faute aux trucs de femme que changée. Notre Dame ! Malédission !
C’est moi c’est plus moi c’est moi pas moi, c’est l’autre, la sale femme je suis non pas je suis, je suis pas Je l’autre autre autre.
« Je est un autre ». (Oui, bon, couché Rimbaud)
Au- tre- secours !!!

Alors dans le château qui fait princesse et tout et tout, l’Ali ne s’y croit plus. C’est que la pauvre est tombée, presque par hasard, sur l’un des os métaphysiques les plus coriaces qui soient : qui suis-je ? Suis-je moi ou suis-je une autre ? Est-ce que j’existe ?

Un os légèrement trop gros pour la cervelle d’une Folasse, qui menace d’explosion.


Miaouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu!


Un gros matou noir. Voilà qui est parfait pour divertir des question existentielles. L’Ali s’élance, court après lui, manque de trébucher, se relève, les guibolles de sauterelle en mouvement. Enfin l’Ali l’attrape, évite ses griffes, mais quelle merveille ce chat-là, mais ce sera un compagnon formidable à la tanière, mais c’est que pour les rats, ça va aider ! Viens mon matou.

Minet minet viens pour que je t’aime que les autres y m’aiment pas !

Caresses, griffures, besoin de tendresse d’une petite Folasse qui a retrouvé un père-fantôme, sans être reconnue de lui.
Miaou merveille.

Cependant, l’Ali s’aperçoit vite que quelque chose cloche à nouveau. Où sont les autres ? Raven, Sentinelle, Sonja, Gueule Cassée ? Tous disparus. Dans sa folle course au matou, elle les a involontairement semés. La voilà perdue au beau milieu d’un château inconnu.


Minou minou, t’as peur ? Que moi, même pas j’ai peur !


gémit-elle d’une voix tremblante.



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