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[RP] Sur les bords de la Leysse, un aurevoir teinté de vert.

Shera


Elle se retrouve soudain là, interdite et immobile. Le décor s'efface, le vent s'apaise. Tout se fige. Il n'y a plus que cette femme au bord de ce trou béant, au bord du gouffre ... Elle regarde ses poignées de terre s'engloutirent dans les abysses infernales, elle les imagine tournoyer et se muter en boules de feu. Elle se représentent le géant vert, mi Lion,mi Dragon ... le symbole de l'avarice. Cet ogre qui aspire les âmes. L'âme de la Baronne, et de tous les autres.

L'image se fait plus nette. Elle s'arrête sur Lisyane. Elle écoute ses paroles qui ont remplacé le souffle du vent.Chaque mot est une douleur semblable à aucune autre. Chaque ponctuation est une lame qui s'enfonce cruellement dans les coeurs. Elle se sent ramollir, fléchir.
Triste histoire que cette dame qui pleure son Chevalier passionnément aimé, et qui de sa perte, en meurt. A petits feux. A petits jeux. Jeux de mots. Jeux de sots. Sceau des Eaux. Ô rage, ô désespoir. Pourquoi ce destin si noir ? Pourquoi ces abandons si cruels ?

Son coeur bat la chamade. Il s'enflamme, il s'enserre, il se brûle, et se consume. Tout cet amour, mort pour toujours. Comment tourner la page ? En écrire une autre même ... Rien ne transparaît dans les usages ni les présages.

Citation:
N'est ce pas que tout est vide sans eux, sans ceux qui étaient nostre?
Mais il n'y a qu'une épée pour deux bohémienne, et Phaco s'il vient peupler tes rêves, tu devrais mieux escouter ce qu'il te dit, l'épée n'est pas la, elle ne l'a jamais été et ne le sera jamais.


De l'émotion ... des émotions. De la détresse à la colère, le contraste est choquant. Cette femme remplie de tristesse, en pleine faiblesse étalait l'instant d'avant toute la noirceur de sa tristesse, quand tout à coup la lumière fulgurante s'arrache, tâche rouge sur noir ; éclaboussant les bons sentiments pour faire naître le ressentiment.

Les mots résonnent dans sa tête. " Il n'y a qu'une épée pour deux bohémienne" ... " l'épée n'est pas là " ... Voilà, il a sonné le glas. Et voilà qu'il s'annonce le combat. Alors, elle continue d'un ton extrêmement froid :

Cette épée n'est ni pour toi, ni pour moi. Elle revient à Angel, de plein droit. Il est le seul survivant. Je te la rachète ...

La fortune d'une châtellaine contre celle d'une Baronne n'est pas un lourd poids. Céder la châtellenie n'est pas une grande idée. Le domaine de la Malemort est plus généralement évité qu'envier. Mais il y a une chose qui n'a pas de prix, jamais, et elles en souffrent assez toutes deux pour le savoir : une VIE.

Je te la rachète au prix fort alors. Un duel ... à la Vie, à la Mort !










Lisyane



Cette épée n'est ni pour toi, ni pour moi. Elle revient à Angel, de plein droit. Il est le seul survivant. Je te la rachète ...
Je te la rachète au prix fort alors. Un duel ... à la Vie, à la Mort !



Elle se redresse, a cet instant une immense colère l’envahie, comment a-t-elle pu penser que l’épée ne reviendrait pas a son fils, au frère du Chevalier ?
Quand elle avait vu Jeanine pour lui donner le bien de tant de haine, en son fort intérieur elle espérait que ce fut pour Angel, le petit que le Chevalier rêvait de voir devenir son escuyer un jour, pour lui apprendre les valeurs, l’instruction, la foy de sois et du monde.
Mais voila tout avait été gâché, par leur sentiments extrême, pour la passion et la haine, pour l’envie et le désir d’être l’unique et la seule, estrange deux femmes, deux chevalier, une mesme vie, une mesme histoire, et un enfant au milieu.
Lisyane se releva, trébucha, chuta, se releva encore et encore avec peine, et tapa violement de ses poings la poitrine de la bohémienne.


Shera comment as-tu songé que j’allais retirer le seul bien qu’Angel pouvait avoir de son frère ?
Ta haine t’a aveuglé, tu as l’habitude de tout avoir quand Ma Dame l’a décider, tu ne sais rien demander, la cécité des sentiments dont tu fais preuve n’a fait que déchaîner cette passion qui est mienne.

La baronne se recula et regarda à nouveau Shera, froide, à son tour glacial, et le regard noir, elle crois mesme que dans ses missives avec Jeanine elle avait évoqué que l’épée devait revenir au petit.

Il est trop tard Shera, tu as fait l’indéfendable, l’impardonnable…

Lisyane pointa de son doigt le trou béant.

Regarde ce que tu as fait ta haine est si immense que tu te cache derrière pour ne pas montrer comme tu peux être aussi mortellement blessée que moy dans ta chaire de femme, dans l’amour que tu porte en celui qui t’a abandonné, car ils sont partit Shera…Je ne peux pas un seul instant penser que tu es heureuse, et satisfaite de toi, que l’acte de déterrer un mort fut il le pire des mécréant, soit pour toi une chose acceptable ?

A la vie a la mort Shera comme tu dis, l’épée en sera le prix, l’honneur en sera l’enjeu.

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La baronnie de Courmayeur
Radyan


C'est à ce moment là que Radyan se pointa tout essouffler avec son sac de toile.
Il avait tout entendu mais il préférait jouer de sa tête de benêt pour faire style de rien savoir...

Il posa son sac au bord du trou sans parler aux femmes et sortit sa pelle pour commencer à reboucher, jetant des regards inquiets à Lisyane.



Euuhhh...faite comme si je n’étais pas là hein....

Il sifflota espérant qu'il passerait inaperçu...
Shera


La bohémienne regarde la Femme se relever. Un peu comme le Phénix qui renaît de ses cendres, elle trône là au milieu des Cendres du Chevalier. Elle domine, elle prend le pouvoir. Shera sent le vent recommencer à soulever sa lourde chevelure ébène. Et quand le vent se lève, ça ne présage jamais rien de bon.
Etrangement, l'image du Phénix lui rappelle feu Bralic. Le premier homme qui l'engrossa, alors même qu'elle se croyait stérile ... et intouchable. Le Fauconnier, à l'époque son Capitaine, lui avait appris à se battre comme personne, et à se dépasser. A de nombreuses reprises, il avait tenté de lui inculquer quelques leçons Chevaleresques sur l'art de dépasser sa colère ... oui cette colère qu'elle lisait à ce moment même dans les yeux de la Belle qui lui faisait face.

Les poings de cette dernière percutèrent la poitrine de Shera, douloureusement. La Dame avait su appuyer exactement là où ça faisait mal. Juste au dessus du coeur. Entre la gorge serrée et la sécheresse du coeur.

Citation:
Shera comment as-tu songé que j’allais retirer le seul bien qu’Angel pouvait avoir de son frère ?
Ta haine t’a aveuglé, tu as l’habitude de tout avoir quand Ma Dame l’a décider, tu ne sais rien demander, la cécité des sentiments dont tu fais preuve n’a fait que déchaîner cette passion qui est mienne


Seule, la Vérité blesse. Plus que tout le reste. Oui, elle est devenue dure, amère, sèche, un îlot de froideur. C'est ce qui arrive après tant de malheurs. On se protège du mieux qu'on peut. Finis les regrets , les larmes , les prières, les souffrances, les maigres pitances, les affres de l'absence ... le passage de bohémienne à Châtellaine. Le passage de la pauvre âme perdue dont tout le monde rit et se joue, bienvenue à la Dame fière qu'on craint et qu'on respecte.
A quoi sert d'attendre qu'on te donne ce qu'on te volera ? de passer du temps à conquérir ce qu'on te retirera ? Autant se servir ! Tout est là !
En contrepartie, il faut faire taire ce coeur hurleur, cet appendice pleureur. L'ignorer, l'emmailloter, l'enfermer, l'en détacher ... Oui c'est le prix à payer ... pour ne pas sombrer. Pour ne pas s'effondrer comme vient de le faire Liyane sur la tombe d'un trop aimé. Pour ne pas déverser toutes les larmes de son corps au point de s'en déssécher. Pour ne pas s'enfermer tel l'Ermite loin des humains, qui un jour ou un autre nous renvoit à notre triste sort. Pour ne pas s'abandonner à la douceur de la Mort, tout simplement.
Tenir debout, encore,résister plus fort, toujours, se rire de la Mort.

Alors oui, elle le regarde ce trou béant. La bohémienne se dit que oui, certes, c'est horrible d'avoir voulu le déterrer pour y trouver l'épée d'héritier ; mais la Châtellaine, elle, rit en son for, en son "fort", parce que ce trou ne l'aspire pas, Elle. Son coeur, l'appendice véreux, ne l'entraîne pas de tout son poids, dans les profondeurs. Ses deux pieds sont bien ancrés sur Terre, et elle nargue les Enfers !
La Châtellaine peut sembler remplit de haine, mais la bohémienne la laisse faire parce qu'elle y soupçonne la force de l'amour. Pas la détermination de la haine. L'amour de la Vie, l'Amour pour son fils, l'amour pour sa Terre, et l'admiration qu'elle porte à cette illustre famille De Chevelu.

Citation:
A la vie a la mort Shera comme tu dis, l’épée en sera le prix, l’honneur en sera l’enjeu.


Si l'acte de Shera est impardonnable, il faut bien reconnaître à cet instant précis que le regard de la Baronne est incomparable, indéchiffrable.
La Châtellaine s'en trouve destabilisée. Tant de force de caractère dans un si petit estre ... La force de l'Amour ? Voilà qu'en décevant l'amie, elle s'est faite une ennemie de taille. Chacune en cherchant à prouver à l'autre l'intérêt de ce qu'elle est devenue, accepte tacitement de s'affronter.

Mais Shera n'oublie pas le royaume dans lequel elles vivent. Elle a à faire à une jeune femme qui n'a pas son passé de combat, et surtout, essentiellement d'ailleurs, elle s'en prend à une Baronne. Motif qui pourrait lui valoir la pendaison, si cela s'apprenait.
[HRP/ A ce moment de l'histoire, Shera igore encore tout de l'engagement de Lisyane dans un ordre de Chevalerie]


C'est à ce moment de réalité que quelques bruits de feuilles écrasées viennent perturber la joute verbale de deux femmes. Shera a déjà sa main à sa cape et la presse sur une dague dissimulée.
Un jeune homme sort des fourrés.
Un valet de la Baronne sûrement.
Il n'a pas l'air méchant.
Il s'éloigne tranquillement et rebouche avec soin la tombe qui faillit être profanée.
Les deux femmes observent ses gestes rassurant, précautionneux, pour laisser le Chevalier au pays des Cieux et des Bien aimés.

Contemplation. Retour à la Raison. Le temps de diversion nécessaire pour que Shera retrouve l'usage de ses mots. La pression de sa main s'est relâchée. En quelques pas souples et silencieux, elle a rejoint sa monture.
Elle s'apprête à refaire face aux flots de paroles ravageurs de la Baronne et au regard désespérément froid de la paysanne Lisyane.

L'épée en sera le prix. L'honneur l'enjeu. Je suis châtellaine, je combattrai. Choisissez un Chevalier digne de votre caractère, et qui de vous défendre sera fier. Je vous laisse fixer le rendez-vous et les conditions du Duel. Vous ferez adresser votre messager à la Malemort. Vos conditions seront les miennes. Je n'en ai qu'une à réclamer. Qu'il y ait des témoins et des gens du Ban et de l'Eglise, puisque nous parlons d'honneur ...
Ainsi, ils sauront, de la Haine ou de l'Amour, qui l'emporte toujours ...


Froid calcul. Voilà qui lui laissera le temps de prévoir à son testament, prendre les dispositions nécessaires, forger quelques armes spéciales dont les forgerons italiens lui ont révélé secret, et reprendre assidûment l'entraînement.
Pourtant, au delà de la surface, elle saigne. Les mots qu'elle a à prononcer la blessent. L'envie d'étreindre Lisyane et de tout effacer lui frôle l'esprit. Il serait encore temps. Partager leur peine, leur souffrance, leur abandon, leur difficulté et leur responsabilité. Femmes trop jeunes lancées dans ce royaume impitoyable trop tôt, sans défense, sans tuteur, sans mari ... obligées de se constuire un avenir potable et de répondre à tant de conventions, sans basculer dans la destruction.
Mais céder à cet élan ... ce serait abandonner Honneur et Fierté. Faire preuve de si peu de courage, qu'elle ne peut. Qu'elles ne peuvent reculer.
Sa gorge a du mal à avaler cette amère salive au goût de sang. Elle jette un coup d'oeil à l'homme qui continue de pelleter. Pas de danger, il prendra soin de Lisyane pour son retour. Elle même ignore si elle aura la force de rejoindre la Malemort sans quelques faiblesses ... Il le faudra bien.
Afin de se conforter et de se conformer à la situation qu'elles viennent d'échaffauder, une ultime provocation :

Puis-je disposer Ba-ronne ?





































Lisyane


La baronne regarde Radyan, égal a lui meme, alors que l'a congédier il est la sans mots dire et rebouche le trou béant.
Elle regarde Shera, l'escoute mais est déjà ailleurs, vers un lendemain ou le duel et le sauvetage de ses terres ne seront que l'unique but de sa vie.
Laver l'affront, reprendre un honneur peut être jamais acquis mais tout du moins espérer.
La Châtelaine voulait un duel en bon et due forme, un grand duel, elle l'aurait.
Elle l'a provoque encore et encore dans toute son attitude, dans tout ses gestes, la façon de se décrisper, sa façon de retourner a sa monture et de la regarder, de la toiser du haut du cheval.


Puis-je disposer Ba-ronne ?


Cela sonne comme le dernier affront avant l'irréparable, comme un poignard planté tout droit dans le cœur.
Le reproche d'un titre qui n'en ai plus un ou plus encore si elle ne trouve pas de solution.
Pour toute réponse avant de retourner a Courmayeur, un poème.


Devant voz yeulx Dames ayez Honneur
Et si voullez parvenir à bonheur
Ne faictez riens que ne voullez qu'on saiche,
Car il n'est feu quelque part qu'on le cache
Dont il ne sorte ou fumée ou challeur.
Craignez ung Dieu, honnorez ung seigneur,
Faictes la sourde à tout grant blasonneur
Et ne souffrez jamais faire ung tour lasche
Devant voz yeulx.
Donnez où fault et fuyez le donneur,
Car le donnant oblige le preneur
Et gardez bien que la vilaine tache
D'ingratitude en vos cueurs ne s'atache,
Car il n'en peult venir que deshonneur
Devant vos yeulx.


La Ba-ronne lui tourne le dos sans mesme un regard.

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La baronnie de Courmayeur
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