Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

[RP] - Grand Oeuvre pour Petit Homme

Lisyane


Elle croyait faire diversion et se sauver, ventre a terre, et voilà que le nain a un élan de générosité imprévu.
Tel est pris qui croyait prendre.
Elle n'en peut plus de cette soirée mouvementé, et le voilà qui sort des tonnes de richesses, et lui explique les pierres et les remèdes de toute une vie.
Elle se demande si des rumeurs ne sont pas venues aux oreilles de Fernal et que dans tout cela il n'y aurait que messages cachés.
En même temps qu'il énumère les bénéfices des pierres, elle pense, bah oui ça lui arrive tout de mesme!


L'émeraude vous fera connaître votre cœur.
Encore faut il en avoir un!

Le rubis vous gardera de la colère. Et, hem ! il évitera qu'on vous fasse cocue, ma belle.

Elle vient de trouver le cadeau de mariage a offrir a son futur époux de Duc, il en aura besoin.

Le jade vert vous donnera longévité.

Pourquoi faire?

Et aussi l'améthyste pour qu'il entre dans votre caboche un peu de sagesse, si c'est possible.
La sagesse ne peut pas rentrer, il n'y a plus de place pour elle dans ma caboche.

L'aigue-marine veillera à ce que votre union à venir soit solide et féconde.
Si on pouvait l'éviter celle ci en même temps cela m'arrangerais!



Êtes-vous satisfaite ?

Elle est embarassée,


Fernal vous vous rendez compte de la richesse de ce coffret? Vous ne devriez pas garder tout ça icylieu, puis si je suis une vrai voleuse, hein? Vous vous rendez compte que je pourrais venir mettre a sac vostre laboratoire, a sortir ca, comme ca, sans mesme me conaistre?
Je sais que vous, vous voyez la richesse autre que l'argent sonnant et trébuchant mais tous ne sont pas comme ca!


Fernal j'ai une autre demande a vous faire, vous connaissez Radyan mon escuyer?
Vous savez il est bien heureux, n'est pas méchant, si jamais enfin... Bon si je trépasse essayez de le surveiller du coin de l'œil, pour pas qu'il se fasse avoir, vous pouvez faire ca?
Quand a vos pierres vraiment je ne peux pas, sure que je suis la pus traitre et la plus vile des personnes en ce moment, mais non je peux pas!
Bon en mesme temps pourquoi pas? Par contre Fernal, si je ne devais en prendre qu'une laquelle serait ce?

_________________


La baronnie de Courmayeur
Fernal


Le nain prit son air contrarié.

- Hummm... faudrait savoir... enfin soit, si vous n'en voulez pas, je vais me les remettre là où elles seront bien au chaud, sauf vot'respect ma'ame la baronne. Et pour vostre escuyer, n'en ayez point souffrance, ce jeune homme est plein de ressources et s'en sortira très bien. Au besoin, je serai volontiers la petite voix de sa conscience s'il s'engage sur de mauvais chemins. Maintenant, si vous deviez ne prendre qu'une pierre...

Fernal parut refléchir un instant, faisant rouler les pierres de la cassette entre ses petits doigts... pour finalement la refermer dans un claquement sec et un petit nuage de poussière. Il ramassa alors sur le sol un simple caillou de pierrier qu'il tendit à Lisyane comme s'il se fut agit d'une pépite d'or pur.

- Alors prenez ça, ma bonne amie. Ah ! Ah ! Vous vous demandez ce que peut bien vous apporter ce vulgaire caillou comparé à ses sœurs si précieuses, n'est-ce pas ? Et bien rien de tout ce que je vous ai dit jusque là, et bien plus que tout cela à la fois. C'est une pierre brute, et comme telle elle renferme en elle-même l'ensemble des possibilités. Et c'est cela que je souhaite finalement vous offrir: l'univers des possibles.

_________________
Lisyane


Faut dire qu'a cet instant la baronne ne savait plus sur quel pied danser, bien sur elle aurait été boiteuse comme son amie Rose cela aurait été plus facile.
Elle regarda la petite pierre dans le creux de sa main, et illumina son visage d'un grand sourire.


Vous savez Fernal comme dit ma devise, I vo mé savé k'davé.
Et je vois la un précieux présent.

Merci pour tout, surtout pour Radyan, il est simple mais heureux, je veux qu'il soit protégé, de toute les perversions que porte ce monde.

Puis comme un regret, elle sort sa main de sous sa cape et rend la fiole au petit homme.

Je crois que je vous ai emprunté ca par mégarde....

Sourire encore;


L'aube ne doit pas être loin Fernal, il me faut rejoindre pénates et malles de départ, j'en vais guerroyer et ne suis pas certaine de rentrer, un coup d'épée et toutes les souffrances de ce monde ne seront plus que souvenir.
Portez vous bien, et longue vie.

_________________


La baronnie de Courmayeur
Fernal


Fernal raccompagna la baronne en silence puis redescendit se boucler dans son antre secret où il avait décidé de passer ce qu'il restait de la nuit, ne fût-ce que pour le cas où une subite inspiration le visiterait en songe, chose plus fréquente qu'on ne le croit chez les nains alchimistes.

Il se remit à l'Oeuvre. Il marmonnait tout en chiquant un peu de bétel pour contenir son impatiente :

- La Matière Première est une pâte. La Pierre est un levain. Si tu places le levain dans la pâte à l'heure choisie par les étoiles, tu obtiendras le Pain de la Sagesse et la récompense de ton labeur. La Matière est un jus de grappes. La Pierre est le ferment. Si tu places le jus de raisin à fermenter dans la cuve tu obtiendras le Vin du Souvenir. Distille-le par sept fois, tu auras l'Eau de Vie, et mort tu ne connaîtras point. Et la Pierre à l'éclat de rubis t'enseignera les mondes invisibles et tous les secrets de la Nature et...

Un grimoire qu'il heurta du pied le tira brusquement de ses cogitations. C'était un ouvrage intitulé" Le Livre de la Pilule d'Or", qu'il ouvrit au hasard. Il lut :

Citation:
Si un homme juste utilise un moyen de travers,
Le moyen de travers opère de façon juste ;
Mais si un homme de travers
Emploie le moyen juste,
Le moyen juste
De travers
Opère.


-Reste à savoir lequel des deux je suis. Ô Aristote, dans quel doute effroyable tu me plonges ! T'ai-je suffisamment glorifié depuis trente ans ? Suis-je digne de toi ? De quelque manière que j'observe ma personne, je n'y vois partout qu'océan d'imperfections. Pourquoi m'aurais-tu choisi ?

Un éclair de génie le frappa soudain. Semblant obéir à quelque commandement supérieur que les fols baptisent avec naïveté intuition, il sortit du feu un creuset à moitié rempli de plomb fondu et cracha dedans. À peine la chose fut-elle accomplie, qu'une éblouissante lumière verte en émana et tapissa d'émeraude tout le laboratoire chymique. Que c'était beau ! C'était une lumière surnaturelle, une lumière comme on n'en voit que dans les apparitions divines.

Cela dura un quart d'heure. Puis que vit-il dans le creuset ? De l'or ! De l'or si fin qu'il n'avait jamais osé en rêver. Il cherchait depuis des années le tour de main, le petit déclic qui déclencherait tout, travaillant la matière et la retravaillant jusqu'à ce qu'elle cédât à la fatigue.

Qu'il en avait fallu, des méditations et des veilles laborieuses, de vaines recherches dans des traités abscons qui prenaient un malin plaisir à ne jamais appeler les choses par leur nom ; que de prières, que de préparations gâchées, que d'espoirs frustrés, pour finalement découvrir que la solution résidait dans un simple crachat ! Oui mais, ce n'était pas là le crachat du vulgum pecus, c'était LE crachat, l'archétype de tous les crachats du monde investi par la plus formidable des tensions mystiques.

L'unique crachat, celui qu'il fallait au moment où il le fallait, dans la configuration astrologique appropriée qui ne se reproduirait plus avant longtemps. S'il recommençait dans cinq minutes, il échouerait certainement, il le savait. C'était comme un état de grâce, un miracle incompréhensible, une théophanie. Et a raison celui qui dit que les Voies d'Aristote sont impénétrables !

Ainsi s'acheva en manière d'apothéose la nuit agitée du nain Fernal. Il avait grand mal à contenir sa joie. Il aurait voulu aller rechercher sa nouvelle amie pour lui montrer, crier sa découverte à la face de l'univers entier. Mais il devait la taire, il en avait parfaitement conscience : puisqu'entre la raison d'État des uns et les tas de raisons des autres, cela pouvait tomber dans de trop mauvaises mains. Car si l'homme est merveilleux, pitoyables sont les hommes.

Il s'endormit sur sa paillasse et ne se réveilla que tard dans la matinée...

_________________














Aelis


Allez, sur le départ... Mille fois, elle avait répété à Pierre d'estre poli et bien élevé, lui avait bien peigné les cheveux, et lui avait fait lire tout un passage du livre des vertus, pour voir s'il y réussissait sans accroc...

Aélis ne put s'empescher de sourire à la vue du jeune orphelin de douze printemps. Il paraissait fort sage et bien élevé, loin de ce qu'il était il y a quelques mois, quand Stellie et elle étaient venues le chercher chez sa tante, affamé, hagard et totalement illettré... Et puis ce jour d'hui était le grand jour. Il allait quitter le giron de l'orphelinat pour peut-estre rentrer en apprentissage chez un bien curieux maistre alchimiste.

Sur la route qui les menaient au domicile du sieur Fernal, elle ne se lassait pas de lui donner des conseils :

- Tiens-toi bien, surtout. Sois aimable, et ne parle pas patois.

- Tu feras bien attention à tout ce que le sieur Fernal te dira, n'est ce pas ? Au besoin, demande-lui l'autorisation de pouvoir noter l'essentiel sur un cahier... Et attention à l'orthographe !


Ils arrivèrent devant la porte, et la jeune fille tapa trois coups qui résonnèrent.

- Et surtout, s'il te bat ou ne te donne pas à manger, tu sais où nous trouver, il y aura toujours une petite place pour toi à San Michele...

Elle lui avait murmuré ce dernier conseil, espérant de toutes ses forces qu'il n'eut pas à le mettre en pratique.

_________________
Fernal


A peine avait-il ouvert l'œil gauche que trois coups résonnèrent à la porte du jardin.

- Grmblllchnnn... qui peux bien encore me mander à heure pareille... je n'ai ni parents ni créditeurs à moins de milles lieues à la ronde, et ma seule "amie" vient de partir... si c'est encore la maréchaussée, ils vont voir ce que peut faire un nain en rogne !

Un rai de lumière par le soupirail de la cave l'informa qu'il se trompait sur un point: le soleil brillait haut dans le ciel et l'heure était parfaitement normale pour une visite. Le nain se radoucit donc un peu en montant l'escalier et traversa le rez-de-chaussée.

Ses pas résonnèrent dans la grande pièce parfaitement vide, puis il ouvrit la porte.

- Par Hermès, que... oh ! ah ! Dame Aelis ! Que c'est grande joie de vous revoir ! Et ce jeune homme... je suppose que c'est le jeune Jacques... Paul... euh... Pierre, n'est-ce pas ? Mais entrez-donc.

Lui vint alors à l'esprit que ni le laboratoire, ni ce qui lui servait de chambre à l'étage n'étaient dignes de recevoir une dame de bonne société comme Aelis -en fait, il eut soudain honte de vivre dans un perpétuel foutoir, il faudrait qu'il aménage le rez-de-chaussée pour de telles visites- et se ravisa avant même que la dame n'ait pu esquisser un pas.

- Non, non, n'entrez-pas... ce sont là les derniers beaux jours, et le soleil nous fait la grâce de vous accompagner aujourd'hui, ne le boudons pas ! Marchons un peu dans ce jardin... il y a d'antiques bancs et une table de pierre à l'ombre des noisetiers dans ce coin là-bas. Allons-y, voulez-vous ?

_________________
Aelis


- Par Hermès, que... oh ! ah ! Dame Aelis ! Que c'est grande joie de vous revoir ! Et ce jeune homme... je suppose que c'est le jeune Jacques... Paul... euh... Pierre, n'est-ce pas ? Mais entrez-donc.

Elle mit l'hésitation sur le compte de la surprise. Mais avant mesme qu'elle n'ait eu le temps d'entrer, Fernal se ravisa.

- Non, non, n'entrez-pas... ce sont là les derniers beaux jours, et le soleil nous fait la grâce de vous accompagner aujourd'hui, ne le boudons pas ! Marchons un peu dans ce jardin... il y a d'antiques bancs et une table de pierre à l'ombre des noisetiers dans ce coin là-bas. Allons-y, voulez-vous ?

- A vostre guise, maistre Fernal.

Posant une main sur l'épaule de Pierre, elle le suivit jusqu'à l'endroit précédemment désigné... La petite tache au creux de son poignet la titillait, elle était dans son élément...

- Alors, par où commençons-nous ?

_________________
Fernal


Ils s'étaient donc installés tous trois sur des morceaux d'antiques colonnes romaines qui faisaient office de bancs, autour d'une table aussi de pierre, qui aurait très bien pût passer pour un autel s'il n'y avait cette étrange rigole sur son pourtour, comme pour évacuer tout liquide qu'un convive aurait renversé.

- Et bien... nous pourrions commencer par donner la parole à ce jeune homme, s'il en est doté. Il n'a pipé mot depuis vostre arrivée. Si nous devons travailler ensemble, il faudra bien pourtant communiquer, non ?

Fernal se tourna vers le jeune garçon.

- Alors, petit Pierre, quand je songe que dame Aelis me jurait hier grands dieux qu’il t’arrivait de discourir avec elle... Enfin, gamin ce n’est quand même point la peur qui te rudoie la langue ? Si tu savais les tannées que mon père me mettait quand je ne lui répondais point dans la seconde, je te jure que tu te cacherais sous la terre de ce jardin... Tu ne me trouves point méchant, tout de même ?

_________________
Aelis


Un regard de Pierre, elle lui répondit par un sourire. Il se tourna donc vers Fernal, et d'une voix flutée et hésitante, lui répondit :

- Ça s'ra jamais pire que les torgnoles que m'mettait ma tante, m'sieur.

Un froncement de sourcils d'Aélis, et il se souvint qu'elle lui avait fait promettre de parler correctement. Cherchant encore plus ses mots, il continua :

Le jour où Mademoiselle Aélis nous a trouvés, la vi... Ma tante, elle était en train de rosser ma p... petite sœur Louise avec une branche de sapin pasqu... parce qu'elle avait cassé une cruche de lait, alors que c'était la tante qui l'avait poussée, on l'avait tous vu... Et elle nous faisait travailler toujours au champs, et Louise, elle devait aller rapiner dans les aut' champs, parce qu'elle était petite, pis... Puis avec ses cheveux blonds, on ne la remarquait pas trop...

Il se tut, et contempla un instant ses chaussures.

Mais maintenant je sais lire, et écrire, un peu. Mademoiselle Aélis elle m'a dit qu'on serait plus obligés de travailler dans les champs si on voulait pas. Achimisse, ça travaille pas dans les champs, n'est ce pas ?

_________________
Fernal


- Nenni, pas dans les champs, mon garçon...

Un doute s'empara de Fernal. Le garçon n'était-il pas trop jeune ? La différence entre le cocon que devait être pour Pierre l'orphelinat et la tâche exténuante et ingrate d'un apprenti-alchimiste lui serait-elle supportable ? Faudrait-il en plus des basiques du travail qu'il lui enseigne les simples réalités de l'existence en ces temps difficiles ?

- Hummm... vois-tu, mon jeune ami, l'alchimie est une voie difficile. Sans doute bien plus que de travailler dans un champ. Il ne s’agit point d’un travail pouvant être achevé par quelque esprit lourd, ni par celui qui dédaigne le labeur, car l’oisiveté est un empêchement majeur en cet Art ; mais il faut être d’un esprit tranquille, et industrieux. Dis-moi, tu es presque un homme maintenant. A quoi rêves-tu ?

_________________
Aelis


La question plongea Pierre dans un abisme de réflexion, ce qui arracha un sourire à la Dame de Cerrione. Puis finalement, il déclara :

- J'sais pas ce que j'veux, messire. Avant j'voulais qu'on parte de chez ma tante, et puis mad'moiselle Aélis nous a emmené. Je ne rêve à rien, j'crois.

Froncement de sourcils de la part d'Aélis. Enfance déjà désillusionnée, à seulement douze ans... Elle en avait seize, et toujours des resves de gosse en teste. Un léger soupir s'échappa de la bouche de la jeune fille.

J'sais qu'je parle mal, mais j'aimerai quand même bien dev'nir achimisse. J'aime bien les livres, et l'travail me fait pas peur.

Il adressa un sourire à Fernal, et Aélis posa une main sur son épaule.

_________________
Fernal


Le nain parut étonné. Comment pouvait-on ne rêver à rien ? Il se renfrogna, chercha une réponse dans le regard d'Aelis, mais la réponse lui vint quand celle-ci posa la main sur l'épaule du jeune garçon. Il y avait tant d'affection dans ce geste qu'il décida de donner sa chance au jeune homme.

- Oh! Pour les rêves, il t'en viendra bien quelques uns ici, j'en suis sûr. Tu es déjà un fier petit homme. Et bien, tope là; c'est dit. A partir de maintenant, tu es mon apprenti. Le travail ne manque pas à cette heure, et tu ne seras pas de trop. Pour commencer, tu seras logé et nourri et tu recevras par semaine... hummm... en guise d'or, mon garçon, je n'ai à t'offrir que les étincelles que tu feras, à coups de pique-feu, jaillir de l'athanor. Mais avec cela , je te donnerai d'abord cinq écus par semaine. Ça te va-t-il?

Fernal fronça alors les sourcils d'un air faussement méchant.

- Mm, bon! Ah! Tu devras aussi être obéissant. Je suis méchant comme tous les diables quand je suis en colère ! Allons, tu es un brave cœur. Je pense que dame Aelis aurait voulu pour toi une autre condition que celle obscure d'alchimiste, mais on ne choisit pas toujours sa destinée. Après tout, je ferai de toi un bon érudit, et tu verras que l'occupation d'alchimiste, pour être rude et frustrante, n'en est pas moins un bonne occupation. Tu l'aimeras quand tu l'auras pratiquée. Vite à l'ouvrage, on ne rattrape pas le temps perdu! Fais tes adieux à ta protectrice !

_________________
Aelis


Alors était venu le moment de la séparation. Vite, vite, pour ne pas se laisser émouvoir, l'un comme l'autre se serrèrent brièvement dans les bras de l'autre. Puis Aélis déposa un baiser sur le front de Pierre, et se leva.

- Je ferai envoyer les affaires de Pierre par un domestique, je rentre quant à moi sur Annecy. Maistre Fernal, ce fut un plaisir. Et toi, Pierre, repasse nous voir quand tu veux, si ta nouvelle occupation t'en laisse le temps ! Dieu te garde, Pierre. Je veillerai sur tes frères et soeurs, ne t'inquiètes pas pour cela.

Elle se leva, s'inclina légèrement et hop ! Elle était partie.

_________________
Fernal


Fernal et son nouvel apprenti descendirent dans les sous-sols de la maison, afin de voir et d'apprendre le nom des objets que Pierre côtoierait dans quelques temps. Il fallait commencer par apprendre les noms des récipients, des outils et ceux des divers métaux et poudres minérales.

Le nain s’arrêta devant une armoire, chargée de vieux manuscrits, d’objets anciens si défraîchis qu’ils en étaient inexploitables pour beaucoup, sauf bien sûr, pour l'alchimiste, qui connaissait l’histoire de chaque fragment de parchemin, rangés dans des grandes caisses, numérotés et répertoriés dans les carnets qui les accompagnaient.

- Prêt ? demanda-t-il au jeune garçon.

Pierre hésita encore un instant, soupira puis déclara fièrement :

- Je suis prêt.

Le nain regarda alors Pierre, et lui sourit gentiment. Tout son visage rayonnait de bonheur, et le jeune apprenti pouvait lire dans ses yeux : « Mon garçon, tu vas avoir du mal à croire ce que tu vas voir maintenant ... »

Fernal se tourna vers une vieille bibliothèque plongée dans un coin de la pièce. On aurait pu croire que la cave avait été construite autour de cette armoire tant elle était vieille et imposante. Elle s’étalait sur tout un pan de mur mais, dissimulée dans l’obscurité, elle paraissait presque invisible. Le nain grimpa sur un petit tabouret et attrapa un livre situé sur la plus haute étagère. A cet instant, le sous-sol entier se plongea dans le noir. Un grondement sourd et profond émanant du fond de la terre affola Pierre, qui recula de quelques pas. Le bruit s’intensifiait toujours plus. Il fallut un peu de temps au jeune garçon avant de s’habituer à l’obscurité et commencer à distinguer les objets. Pierre attrapa l'épaule de Fernal, qui le rassura d’une voix douce :

- Ne t’inquiète pas ...

- On dirait que l’armoire bouge !


Le jeune garçon avait raison : l’armoire pivotait sur elle-même dans d’affreux grincements, parfois stridents, parfois craquants, mais toujours effrayants. Le livre bougé par le nain avait déclenché le mécanisme d’ouverture et le vieux meuble semblait maintenant animé. Tout se passait très lentement, à la limite de la rupture tant l’armoire était vieille et prête à céder sous son poids dans son mouvement. La bibliothèque s’ouvrait comme une porte sur .... un tunnel ... Un immense tunnel dont on ne pouvait distinguer la fin ... Un immense tunnel qui commença à s’éclairer dès que Fernal alluma la première torche...

Le maitre et l'apprenti disparurent dans l'obscurité. Le passage se referma derrière eux.

_________________
Fernal


Nul de saura jamais ce qu'ils firent ni virent dans ces souterrains humides, mais le jeune Pierre en remonta comme transformé, des étoiles plein les yeux.

Alors que Fernal l'envoyait coucher, trois coups résonnèrent à la porte d'entrée. Le nain s'y précipita, car il attendait impatiemment le retour d'une amie sienne, ouvrit grand la porte et ses bras.

Mais c'était le bourgmestre Thornton. Fernal garda le sourire mais replia ses bras derrière sa tête.

- Ho... hummm... bourgmestre ! Qu'est-ce donc qui vous amène ici ce jour d'hui... encore des soucis fécaux ?

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)