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[RP] - Grand Oeuvre pour Petit Homme

Fernal


Fernal distrayait ses invités par sa conversation. Il les égaya en appelant l’alchimie « chaste débauchée », casta meretrix, car elle a un nombre incalculable d’adorateurs, qui trompe tout le monde, semble accessible à tous, mais jusqu’à présent n’a été possédée par personne – in nullos unquam pervenit amplexus. Le second homme masqué, silencieux jusque là, se frottait le front, grimaçait coléreusement en écoutant ce bavardage ; enfin, il ne se contint plus et dit :

— Messer, n’est-il pas temps de commencer l’expérience ? L’étain bout.

Fernal prit un petit paquet bleu, le défit avec précaution : il contenait une poudre jaune très claire, grasse et brillante comme du verre en poudre et sentant le sel brûlé. C’était la dissolution sacrée, le trésor inestimable des alchimistes, la miraculeuse pierre philosophale, lapis philosophorum. Avec la pointe d’un couteau, il en détacha une parcelle, l’enferma dans une boule de cire vierge et la jeta dans l’étain en ébullition.

— Quelle force supposez-vous à votre dissolution ?

— Une partie pour deux mille cent vingt-huit parties de métal. Certes, la dissolution n’est pas encore parfaite, mais je pense bientôt atteindre une unité pour un million. Il suffira de prendre la grosseur d’un grain de millet de cette poudre, de la dissoudre dans un tonneau d’eau, de puiser avec l’écorce de noyer sauvage, d’en arroser une vigne, pour avoir dès le mois de mai des raisins mûrs ! Mare tingerem, si mercurius esset ! J’aurais transformé la mer en or, s’il y avait assez de mercure !

L'homme haussa les épaules et se détourna. La vantardise du nain le faisait enrager. Il commença à démontrer l’impossibilité des transmutations en citant à l’appui les arguments scolastiques et les syllogismes d’Aristote.

L’alchimiste sourit.

— Attendez, domine magister. Tout à l’heure je vous présenterai un syllogisme qu’il ne vous sera guère facile de réfuter.

Il jeta sur les charbons une pincée de poudre blanche. Des nuages de fumée emplirent la pièce. Crépitante, la flamme s’éleva multicolore, bleue, verte, rouge. Les invités se troublèrent et la blonde dame à l'accent italien assura que dans la flamme pourpre elle avait vu la gueule du Sans-Nom. L’alchimiste, à l’aide d’un long crochet de fer, souleva le couvercle du creuset rouge à blanc. L’étain s’agitait, écumait, clapotait. On recouvrit à nouveau le creuset. Le soufflet siffla ; dix minutes après, lorsqu’on plongea dans l’étain une fine lame de fer, tout le monde vit trembler au bout une goutte jaune.

— C’est fini !

On sortit le creuset du four, on le laissa refroidir, on le brisa, et sonnant et brillant, devant les invités stupéfaits, un lingot d’or roula.

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Fernal


Le nain désigna le lingot et, s’adressant à l'homme incrédule, dit triomphalement :

— Solve mihi hunc syllogismum ! Résous-moi ce syllogisme !

— C’est incroyable !… contre toutes les lois de la logique et de la nature !
balbutia l'homme consterné.

Le visage de Fernal était pâle, ses yeux brillaient inspirés. Il les leva au ciel et s’écria :

— Laudetur Deus in æternum qui partem suæ infinitæ potentiæ nobis, suis abjectissimis creaturis communicavit. Amen. Gloire à Dieu qui nous donne à nous, ses indignes créatures, une part de sa toute-puissance. Amen.

À l’épreuve, sur la pierre imprégnée d’acide nitrique le lingot marqua une raie jaune d’un or plus pur que l’or de Hongrie ou d’Arabie.

Tout le monde entoura le nain, le félicitant, lui serrant les mains.

L'homme masqué le plus grand de nouveau le prit à part :

— Me serviras-tu en toute foi et vérité ?

— Je voudrais avoir plusieurs existences pour les consacrer toutes au service de Votre Seigneurie,
répondit l’alchimiste.

— Prends donc garde, Fernal, qu’aucun de mes rivaux…

— Si l’un d’eux flaire seulement mon secret. Votre Seigneurie pourra me pendre comme un chien !


Après un instant de silence, avec un servile salut, il ajouta :

— Je vous prierais seulement…

— Comment ? Encore ?

— Oh ! pour la dernière fois, Aristote m’est témoin.

— Combien ?

— Six cent écus.


L'homme réfléchit, rabattit d’une centaine d'écus et accorda la somme. Il se faisait tard. Il craignait qu'au château on ne s’inquiétât.

Tous s’apprêtèrent à partir. L’alchimiste, en souvenir, offrit à chaque invité un morceau du nouvel or. L'homme en rouge auquel il avait baisé la main seul resta.

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Fernal


Lorsqu’ils ne furent qu’eux deux, Fernal s’approcha de l'homme en rouge :

— Monsignor, comment vous a plu l’essai ?

— L’or était dans les baguettes, répondit tranquillement l'homme.

— Dans quelles baguettes ? Que voulez-vous dire, messer ?

— Dans les baguettes qui ont servi à remuer l’étain. J’ai tout vu.

— Vous les avez examinées vous-même.

— C’en étaient d’autres.

— Comment ? Permettez !

— Je vous dis que j’ai tout vu. N’essayez pas de nier, Fernal. L’or caché à l’intérieur de ces baguettes évidées, quand les extrémités en furent brûlées, est tombé dans le creuset.

Le nain sentit ses jambes fléchir. Son visage avait l’expression piteuse d’un voleur pris sur le fait. L'homme lui mit la main sur l’épaule.

— Ne craignez rien. Je ne le dirai à personne.

Fernal saisit sa main et, avec effort :

— C’est vrai ? Vous ne le direz pas ?…

— Non. Je ne vous veux pas de mal. Seulement, pourquoi avez-vous fait cela ?

— Oh ! monsignor ! s’écria Fernal ; et subitement, après une infinie détresse, un infini espoir brilla dans ses yeux. Je vous jure devant Aristote que si j’ai eu l’air de tromper, ce n’est que momentanément et pour le bien du magister, pour le triomphe de la science – parce que je l’ai véritablement trouvée, la pierre philosophale ! Pour l’instant je ne l’ai pas, mais je puis presque dire que je l’ai ou à peu de chose près, vu que j’ai trouvé la voie à suivre – et là est l’important. Encore trois ou quatre essais et ce sera chose faite ! Comment fallait-il agir, monsignor ? La découverte de la plus haute vérité ne peut-elle pas souffrir un petit mensonge ?

— Nous avons l’air de jouer à colin-maillard, messer Fernal, dit l'homme, haussant les épaules. Vous savez aussi bien que moi que la transmutation des métaux est un mythe, que la pierre philosophale n’existe pas et ne peut exister. L’alchimie, la nécromancie, la magie noire, comme toutes les sciences qui ne sont pas fondées sur la preuve exacte et mathématique, sont des mensonges ou des folies – l’étendard enflé de vent des charlatans, derrière lequel court la populace bête, annonçant leur puissance par ses aboiements…

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Fernal


L’alchimiste nain fixait sur l'homme en rouge ses yeux dilatés et consternés. Tout à coup, il inclina la tête, cligna malicieusement un œil et rit :

— Ah ! cela c’est mal, monsignor, très mal ! Ne suis-je pas un initié ? Je sais que vous êtes le plus grand des hommes de foi, le possesseur des précieux secrets d'Aristote, le nouvel Hermès Trismégiste, le nouveau Prométhée !

— Moi ?

— Mais oui, vous, certainement.

— Vous plaisantez, messer Fernal !

— Pas le moins du monde, monsignor ! Ah ! que vous êtes cachottier et malin ! J’ai connu bien des hommes d'église jaloux des secrets de la science, mais jamais autant que vous !


L'homme le regarda attentivement, voulut se fâcher et ne put.

— Alors, réellement, vous avez la croyance ? interrogea-t-il avec un involontaire sourire.

— Si je l’ai ! Mais savez-vous, messer, que si Aristote lui-même descendait devant moi à la minute et me disait : « Fernal, la pierre philosophale n’existe pas », je lui répondrais : « Seigneur, aussi vrai que tu m’as créé, la pierre existe et je la trouverai ! »

L'homme en rouge ne répliqua plus, ne s’étonna plus : il écoutait curieusement. Quand la conversation s’engagea sur l’aide du Sans Nom dans les sciences occultes, l’alchimiste nain remarqua avec un sourire méprisant que le Sans Nom était l’être le plus misérable de la Création, qu’il n’existait personne de plus faible que lui. Le nain ne croyait qu’à la toute-puissance de la science humaine, assurant que pour elle rien n’était impossible.

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Fernal


Puis, subitement, sans transition, Fernal demanda à l'homme s’il voyait souvent les esprits des éléments. Lorsque son interlocuteur avoua ne jamais les avoir aperçus, le nain, de nouveau, n’ajouta pas foi à ces paroles et expliqua avec satisfaction que la salamandre avait un corps allongé, tacheté, fin et dur, et que la sylphide était bleu de ciel, transparente et aérienne. Il parla des nymphes, des ondines, des gnomes, des pygmées et des extraordinaires habitants des pierres précieuses.

— Je ne puis même vous dire, ajouta-t-il, combien ils sont tous bons et charmants…

— Pourquoi donc les esprits n’apparaissent-ils qu’à des élus, et non à tout le monde ?

— Ils ont peur des gens grossiers, des débauchés, des savants, des ivrognes et des gourmands. Ils aiment la naïveté et la simplicité de l’enfance. Ils ne vont que là où il n’y a ni méchanceté ni ruse. Autrement, ils deviennent sauvages ainsi que des fauves et se cachent aux regards des hommes.


Le visage du nain s’éclaira d’un tendre sourire méditatif.

« Quel étrange, pauvre et charmant homme ! » pensa l'homme en rouge, ne ressentant plus de dédain pour les utopies alchimistes et cherchant à causer avec lui comme avec un enfant, prêt à se déclarer possesseur de tous les secrets pour lui être agréable.

Ils se séparèrent amis.

Le dernier invité-mystère parti, l’alchimiste recommença un nouvel essai de l’huile de Vénus.

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Fernal


- Que faisais-tu à dormir dans le laboratoire, petit Pierre ?

- Je me reposais d'une longue étude, maitre. Je ne savais pas que vous étiez debout. Pardon.

- Il n'y a pas de mal, mon garçon. Je suis content que tu décides d'en savoir plus au sujet de l'Art Royal. Que cherches-tu dans ces tomes perdus ?

- Las, les livres non, c'est moi qui suis perdu.


Et le petit Pierre raconta toute son histoire au nain qui dodelinait mollement du cou et fermait les paupières de temps à autre, comme pour mieux compatir à ses déboires.

- Eh bien, mon pauvre ami! Aaa...aaa...atchoum !

L'éternuement de Fernal balaya tout ce qui se trouvait sur son passage. C'était une véritable tornade. Pierre agrippa de justesse les feuillets épars sur la table pour ne pas les laisser piquer un plongeon dans le chaudron au contenu nauséabond qui stagnait à vingt pas.

- Excuse-boi. J'ai un rhube ! Avec toute cette hubidité. . . Et la Leysse n'est pas loin.

- La Leysse ?

- Oui, la Leysse, la rivière aux Glougloubes. Le royaume des Ondines et des Tritons. C'est de là que sort cette maudite brume chaque matin.

- Pourquoi ne déménagez-vous pas ? A Bourg, Belley ou à Annecy, partout vous estes chez vous. Alors, ici ou ailleurs, quelle importance ?

- Ici est ma nouvelle demeure, mon garçon. J'y ai fait de grandes découvertes, et toujours des alchimistes ont demeuré en ces murs. Il en est ainsi depuis le commencement des temps.

-Pourtant, il y a plein de belles choses à voir, ailleurs.

- Rien n'est plus beau que l'endroit où on demeure, apprends-le. Quand tu seras allé partout, tu aboutiras à cette irrémédiable conclusion. Alors à quoi bon te fatiguer ? Pour moi, ailleurs n'est nulle part. Mon Grand Oeuvre a débuté ici, ici il finira. Du reste, je suis la gardien de Savoye. C'est là que j'officie.

- Le gardien?


Et Fernal dans son patois, mit à peu près trois plombes pour lui expliquer ce qui suit.

- Oui. Il y a peu je fus mandaté ici en Savoye par le grand Maistre Ténébrion en personne. Ah, c'est une autre sorte de dirigeant que cette crapule de furet qui règne à présent sur ces montagnes. Que le grand maulubec l'étrousque, celui-là ! La loyauté, l'honneur, et la sagesse ne l'étoufferont pas. Même Goupil le dit. Mais je radote comme une vieille cinglée, et toi, tu dois continuer ton étude. Dans ces murs, en vérité, nous ne risquons rien : l'Inquisition boîte. Je le sais de source sûre, elle s'est cassé une jambe en pourchassant des chèvres sauvages dans des landes lointaines. Bref, pour en revenir : la clé de tes questions réside sûrement au fond de la Leysse, mon petit. Tant de choses y dorment depuis tant de siècles. Mais garde-toi des méchantes Glougloubes qui y séjournent, car elles n'hésiteraient pas à te manger tout cru.

Et Pierre de reprendre sa lecture en se demandant si son maistre parlait la langue des oiseaux où s'il avait simplement abusé du champignon africain...

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Fernal


Déprimé par la campagne électorale, notre nain contemplait ce soir là le rougeoiement des bûches sèches qui se consumaient dans les chenets de cuivre. Les brandons éclataient comme du pop-corn et une nuée d'ardentes escarbilles tournicotait dans le foyer au gré de la convection. L'alchimiste s'enfonça dans d'abyssales rêveries, loin de ce monde étrange et barbare qui trouvait bon que l'on donnât des leçons de charité à l'univers tout entier, mais reléguait ses impécunieux aux abords immédiats du Marais des Pompemerdes. Ordonnance ducale du tiers mois de Novembre, complétée de quelques promesses électorales: deux peuples, deux régimes ; des lingots pour le premier, pour l'autre du cambouis.

Lui rêvait, disions-nous, d'horizons éthérés, d'azur, de rires et de chants, où les mots prononcés ne seraient que caresses. Un pays merveilleux où s'enivrerait d'Amasté son âme pèlerine, le capiteux vin d'amour à la robe rubis, qui, à gouttes distillées, teinte le blanc manteau neigeux des Anges et des Oies.

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Fernal


En rangeant ses piles de parchemins poussiéreux, Fernal tomba sur ses carnets de voyage, auxquels il n'avait plus retouché depuis son arrivée en Savoie. Il relut les dernières pages:

Citation:
Le duché de Savoye est la plus merveilleuse contrée qu'il m'ait été donné de visiter tout au long de ma carrière de voyageur bien remplie. J'ai connu les mille charmes de la forêt auvergnate peuplée de fiers sangliers au noir de jais gardant jalousement le seuil de temples en ruines primitifs, ces temples gaulois réputés pour l'indescriptible foisonnement de représentations divines aux suggestions libidineuses qu'ils offrent au regard ébahi du latin peu féru de symbolique celtique ; la forêt italienne aux cerviers à la pelisse brochée et orangée, tapis sournoisement parmi le houx et le genévrier ; celle des écureuils rieurs vous narguant depuis le faîte d'un chêne qui aurait pu abriter Diogène lui-même. J'ai sillonné maint sentier dans les pays du monde entier ; j'ai arpenté les landes écossaises où j'ai glissé sur je ne sais combien de korrigans qui m'ont tiré par les pieds ; j'ai connu les féériques criques de la Méditerrannée, et fus envoûté par le son des ressacs ; j'ai gravi, escaladé, raclé plus de montagnes que l'homme des neiges au crâne en noix de coco n'en épouvantera jamais ; je me suis perdu dans les crêtes immaculées du toit de l'Europe et faillis plus d'une fois participer de l'éternité de ses neiges insondables. Mais, en vérité, celui qui a vu tout cela sans avoir séjourné en terre de Savoye n'a jamais rien connu.

Quel poète pourrait chanter la beauté sauvage, la puissance surnaturelle, et la douceur infinie des êtres qui y goûtent un repos bien mérité, si ce n'est un Virgile, un Homère ou un Anacréon ? De tels hommes ayant depuis longtemps disparu de la face de notre mère Terre, n'ayant pas moi-même la prétention d'arriver à leurs chevilles, je prends la sage résolution de me taire : ainsi ne me rendrai-je pas coupable de vanité sacrilège ni de trahison.


Il fit la moue en roulant le parchemin, et en le rangeant sur l'étagère.

- Mouais... sans doute étais-je quelque peu ébloui par les retrouvailles avec la montagne. Je ne suis plus si certain de tout cela.

En fait, il ressentait depuis peu comme un fourmillement sous la plante des pieds, une furieuse envie de voyager. Et il ne lui manquait pour cela qu'une excuse, qu'il s'employait à trouver.

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Fernal


C'était sans doute le dernier beau dimanche matin de l'année, alors que l'Aurore aux doigts de fée venait tout juste de poindre à l'horizon, et que, comme le dira si bien La Fontaine, Jeannot Lapin lui faisait sa cour parmi le thym et la rosée.

Le nain Fernal était dans son jardin à soigner ses légumes, sa vigne, et sa fleur de Sainte Gudule à la pourpre parure, lorsqu'il vit soudain un oiseau. Il volait à tire d'ailes, passant sur son domaine, à portée d'un jet de pierre. C'était une cigogne -ou un ibis, il ne savait le dire. Toujours est-il que l'oiseau migrateur tenait un paquet dans son long bec d'échassier, ou plutôt une ficelle dont l'extrémité inférieure était un objet plat de dix pouces sur sept enveloppé dans une toile cirée d'un brun jaunâtre, et qui devait peser une livre environ.

La bête aussi le vit. Elle se mit alors à décrire au-dessus de sa tête une série de cercles concentriques toujours plus resserrés, jusqu'à ce qu'elle fut juste placée à sa perpendiculaire. Elle lâcha l'objet, vous devinez le reste.

Puis l'animal partit avec un air d'ironie sur la figure, ce genre d'expression insupportable que Fernal surprenait parfois sur le visage de l'un de ses étudiants, et qui lui donnait une furieuse envie de diviser sa note par deux à l'examen pour le punir de son irrévérence. Le vieux Ratibus , son voisin, à son clos attenant, le lui confirma d'ailleurs par la suite, car il fut témoin de toute la scène, et lui soutint qu'il l'avait vu rire. Ils le consignèrent dans leurs déclarations, car il lui avait été causé préjudice et dommage corporel visibles sous l'apparence d'une bosse conséquente, et le nain avait, suite de quoi, intenté un procès à l'oiseau. Comme la maréchaussée ne put soi-disant l'arrêter, la cigogne fut condamnée par contumace. Et elle vole encore...

C'est depuis ce temps-là que Fernal attrapa, comme on dit, la bosse des Mathématiques. Elle était grosse comme un œuf de pigeon, et lui fut fort utile, car chaque fois qu'il la grattait, il inventait un nouveau théorème. À quelque chose malheur fut bon, car il ne s'était jamais depuis senti aussi intelligent.

Puis, il ouvrit le colis que lui avait envoyé le Ciel. Il y trouva un livre, accompagné d'une lettre...

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