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[RP] Campagne de Provence

Lexhor
[Brignoles, soir du 28 janvier 1457. Camps d'ordonnance française]

Un clairon qui résonne dans le camps. Un crieur qui l'accompagne.

"Le Duc d'Orléans sonne le rassemblement des troupes! Que tout le monde se rende immédiatement au centre du camp!"

Le Duc en question fronçait les sourcils à chaque coup de clairon qui beuglait dans ses oreilles. Un regard noir au claironneur. Etait-il obligé de jouer si fort et dans ses oreilles?
Quoiqu'il en soit il était là, au centre du camp, malgré ses blessures, une lettre à la main. Les soldats arrivaient au fur et à mesure. Lorsque tout le monde, du moins en apparence, fut bien là, il demanda le silence avant de prendre la parole.


Soldats! Frères et soeurs d'armes. Vous allez ce soir menez une bataille qui pourrait se révéler décisive. Aussi, le Grand Maître de France, son Altesse Armoria de Mortain, Princesse de France, a tenu à vous adresser un message. Ce message est entre mes mains. En voici la teneur.

S'éclaircissant la voix, il tenta de prendre un ton des plus solennel. Une voix un peu classe quoi. Qui s'accorde avec la teneur du discours et qui foute les poils en l'air.

Armoria a écrit:


Hommes et femmes du Royaume de France, et vous, nos alliés loyalistes,

Bien long loin de vos foyers. Et pourtant, vous êtes toujours là, luttant avec une bravoure qui force le respect. Parce que vous avez la loyauté chevillée à l'âme, parce que vous savez que la cause que vous défendez est juste. Il ne se passe pas un jour sans que mes prières ne vous soient dédiées, vous qui n'avez écouté que votre devoir.

Mais vous n'êtes pas seuls. Non, vous n'êtes pas seuls !

Des provinces du sud, arrivent vos renforts. Des armées se lèvent pour venir vous aider. D'Italie, une armée itou, qui saura tenir en respect la félonne Gênes. Et si je suis au loin, tenant la promesse que j'avais faite au retour de Genève, ma pensée ne vous quitte pas.

En luttant aux côtés des Provençaux loyalistes, c'est un autre avenir que vous dessinez, pour le Royaume, pour l'Empire, pour la Provence elle-même. Nous sommes fiers de vous. Et par Dieu, vous le pouvez être aussi ! Dans quelques heures, quand vous chargerez les rangs ennemis pour soutenir les efforts des loyalistes qui ont osé se révolter contre la félonnie dans laquelle ils avaient été plongée, faites-le tête haute, faites-le avec toute la dignité, tout le courage dont vous m'avez prouvé que vous les possédez, ô combien ! Que les blessés joignent keur prières aux miennes, et qu'ainsi, Dieu veille sur vous.


Il fit une pause pour reprendre son souffle, puis, baissant la missive, prononça d'une voix vive et puissante les derniers mots.

Armoria a écrit:
Parce que l'honneur et le devoir sont les plus belles causes, hardis, soldats des troupes de France ! Montjoie Sainct Bynarr !

Armoria de Mortain


Alors que la mayonnaise avait bien prit au sein des troupes euphoriques, il laissa un instant les braves s'exprimer.

Il est évident que nous nous joignons tous, chefs d'armées et grand officiers, feudataires actuels et passés, à ces sages paroles.
Soyez fiers de vous. Votre courage et votre comportement ont été exemplaire. Et c'ets ce qui nous mènera à la victoire. Je ne vous promet rien, ni la gloire ni la fortune, mais simplement l'accomplissement de la volonté de Dieu.
Nous allons rétablir l'ordre, aux côté des fiers provençaux féaux à leur Empereur cousin de notre Roy. Nous allons mettre un terme au Marquisat Félon et venger les provinces du sud de la France qui n'ont que trop souffert des exactions commises par toute la mauvaise graine que peut abriter le Marquisat.

Ce soir vous allez prendre les armes! Votre force et votre bravoure viendront à bout de l'ennemi!

Pour le Roy!

Que le Très-Haut vous ait en sa Sainte Garde et qu'Aristote guide vos lames!


Conscient que les heures à venir allaient être déterminantes, il se retourna vers ses compagnons et amis. Des accolades et des regards échangés. L'instant était chargé d'émotion.
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Alcalnn


Alcalnn était soucieux. L'orage venait du sud est, et c'était pas très bon. Cependant, on pouvait s'abriter de l'orage. On pouvait le faire dévier. Surtout si on avait des alliés à l'est de l'orage pour lui souffler dans les bronches. Et c'était le cas.
Gênes venait fourrer son nez dans la félonie Marquisale, mais elle allait en payer le prix fort. Modène, Milan, Venise, le Temple, s'alliaient et allaient faire chèrement payer l'intervention de Gênes.
Combien de temps la République Ligurienne comptait elle parader? Car il fallait être honnête, racler les fonds de tiroir pour aligner une armée était relativement stupide quand on était pas sûr de ses arrières. Ne pas oublier, un Chat retombe toujours sur ses pâtes...

Le Duc de Mortain rongeait lui son frein. Bientôt il récupèrerait complètement l'usage de son bras, et visiblement, ce ne serait pas le félon qui manquerait. Il avait lu le torchon du Camerlingue. Fallait dire qu'on ne pouvait guère attendre autre chose d'un félon patenté. Déjà à Genève il avait montré son vrai visage, mielleux en façade, traitre de biais, félon de dos.
Décidément, cette campagne de Provence avait eu le don de faire sortir du bois les loups de toutes sortes. Ils étaient maintenant parfaitement identifiés, et l'on pouvait être sûr que les brebis galeuses en seraient pour leur frais dans un avenir proche. Très proche.

Il ne comprenait pas comment on pouvait soutenir le Marquisat. Les gens s'imaginaient libres dans un régime qui ressemblait à s'y méprendre à n'importe quel autre régime, sauf qu'ils étaient félons. Si ils avaient eu un peu de jugeote, les Provençaux qui avaient fait l'indépendance auraient accepter de reconnaitre l'Empereur, ne serait ce que pour la forme, et dans leur coin vécu leur petite vie tranquille, faîte de bouillabaisse et d'aïoli.

Mais non, la nature humaine étant ce qu'elle est, qu'on fait parler ses bas instincts avant son intellect, on se retrouvait avec du sang sur les mains à gémir comme un nouveau né en disant "ouin ouin les méchants"!


Pathétique.

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Alcalnn


[Brignoles, le XXX Janvier MIIIICLVIII, assaut Génois]

Le Chat avait récupéré. Du moins, a défaut de se battre, soutenait il les lignes. Il avait pu revêtir son harnois blanc, évitant juste de passer une spalière à son épaule qui le faisait souffrir. Il arpentait sur le dos de son palefroi le derrière des lignes Françaises, exhortant les hommes à se surpasser.

Ils avaient depuis longtemps fortifié leurs position. Rangées de pieux, de fossés, de talus, palissades, épineux, rien n'avait été laissé au hasard et bien malchanceux seraient les Génois qui tenteraient l'assaut. Les couleverines, serpentines et autres bombardes avaient été mis en batterie sur les flancs du camp de siège français, pour justement prévenir ce genre de débordement. C'était là que ce jouerait la journée.

Homme d'arme, archers, coustillers, artilleurs, tous étaient prêts, résolus.


-Gens d'arme de France! lança l'Amiral avant le début du combat, aujourd'hui est un beau jour pour mourir. Mais c'est aussi un beau jour pour faire partager la mort à autrui! Ne la craignons pas, cette vielle compagne qui nous suit depuis des jours! Nous sommes sous les yeux du monde entier! De Venise à Modène, en passant par la Bourgogne et le Languedoc, des renforts arrivent! Alors tenez vos positions et envoyez ces suppôts du Sans Nom dans les limbes!

Il se tourna vers les artilleurs et fit un signe de la main. De toute la ligne, alors que les redoutables arbalétriers Génois commençaient à s'approcher, les servants mirent le feu à la mèche et les chefs artilleurs hurlèrent:


-Bouche à feu!

Puis ce fut comme si l'Apocalypse se déchainait au dessus de leur tête, un épais brouillard blanc entoura les positions françaises pendant que de l'autre coté, des crys déchirant de ceux fauchés en pleine course, raisonnaient férocement aux oreilles des Français, dont les clameurs signifiaient qu'ils ne lâcheraient rien.



-Alors, Doge de mon cul, tu la sens la griffe du Chat? murmura le Duc de Mortain à lui même, pendant qu'il galvanisait les troupes à repousser les Liguriens....

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Joey21
[Brignoles, le XXX Janvier MIIIICLVIII, avant la bataille]

Bléssé, Joey ne l'est plus, d'ailleur cela tombe a pique car selon quelques rumeurs les Gênois seraient prés de Draguignan et se dirrigeraient vers Brignole et les compagnie d'Ordonnance Française.
Aprés avoir quitté les hopitaux de fortune monté en ville Joey se rendit aux barricades montés aux files des jours pour parrait a d'éventuel assault. Il chercha les soldats de la Crepi Coronia. Il trouva le Capitaine "P3", ce dernier l'affecta dans une unité avec l'autre Bourguignone présente : Esmeraalda. Deux Bourgignons , ils n'etaient que deux a se battre dans les armées françoises sur le sol Provençal. Et ils se retrouvaient dans la même lance.

Plus tard dans la journée , plus précisement au crepuscule, on anonça l'arrivé du contingent Gênois en formation d'attaque a même pas un demi lieux du bastion français.
Joey alla s'armer et se placer avec le reste de la Crepi Coronia , prés a recevoir les Italiens félons.


[Brignoles, le XXX Janvier MIIIICLVIII, assaut Génois]

La tension etait à son paroxisme. Les Français attendaient simplement le début de la bataille qui serait donné par les Gênois.

Le Fier Bourguignon entendit alors non loin de leur position , une voix resonner parmis les troupes prêtes a se battre.


Gens d'arme de France ...

La Bourgogne ... La Bourgogne , sa patrie, avait le regard posé sur lui. Snas compter tout ces compagnons d'arme. Il ne les connaissait pas avant Genéve puis c'est avec eux qu'il avait developpé une forte amitié au gré des batailles et des coups dure , ainsi que dans la victoire. Pour eux il devait se battre et tenir.

Le Bourguignon entendit hurler un ordre. C'est alors qu'un bruit assourdissant assoma les troupes française. Mais cela ne devait être rien comparrait à l'assomoire que prennait les Gênois sur la tête. Depuis ces dernieres semaine de campagne Joey avait apprit a connaître la puissance de l'artillerie Normande. Rien n'etait plus devastateur ...

La large fumé qui enveloppait les retranchés se dissipa peu a peu. Joey posa son regard sur un groupe de Gênois menant une charge a pieds en direction de la Crepi et de leur section.

Joey empoigna fermemant sa lame et attendit de pouvoir fendre l'enemi. Les premiers choque se firent sentir. Il donna coups d'estoc sur coups d'estoc touchant , bouclier ou lame mais sans blessé ces aderversaires.
Sa blessure au bras des derniers combats devant Aix l'empechant encore d'être au sommet de sa forme.
Le Fier Bourguignon regarda au tour de lui, Esmeraalda sa soeur de terre etait toujours là et ne semblait pas bléssé.
Joey vit alors un Gênois s'approcher rapidement de lui. Le Bourguigon le fixa du regard et chargea a sa rencontre. Pour se donner du courage il hurla la devise de sa terre , la Bourgogne:


Montjoie St Bynarr !!!

Les deux hommes s'entrechoquérent, le Gênois frappa le Bourguignon au visage. Joey fur sonné mais aucune blessure n'etait à déplorer.
Le Gênois , etait en faite une Gênoise , cette derniere aussi sonné par le choque fit retraire.
La Bataille continué et faisait rage au tour de lui...


31-01-2010 04:07 : Saphiraa vous a porté un coup d'épée. Vous avez été secoué, mais vous n'êtes pas blessé.

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Une pensée pour la famille de Hennfield, Adieu Gaborn ...
Alcalnn
[Brignoles, le II Fevrier]

Le Chat riait sous sa cape... On criait victoire du côté des félons alors que cela n'était pas le cas. Certes, ils avaient remporté une bataille importante, mais elle ne décidait en rien le sort de la guerre. Et puis il fallait admettre qu'à 5 contre 2, on se sentait nettement mieux et on gambergeais plus.

Pourtant, il n'y avait pas de quoi, la Capitale était toujours aux mains des loyalistes, les Génois allaient devoir rentrer précipitamment et les Provençaux étaient las de ce Marquisat qui dépensait toutes ses ressources pour se cramponner au pouvoir tel un cracoï.

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Neville
[Brignoles, la nuit du I au II Fevrier]

Neville entendit sonner l'alerte, des assaillants étais la, et en grand nombre. La nuit fut courte pour Neville.

il eut beau défendre sa vie comme un beau diable, ils était trop nombreux. Il recu un premier coup d'épée qui lui entailla profondément la jambe, un deuxième coup fit voler son bouclier en éclat. Un troisième, un quatrième, le cinquième fit voler son épée loin de lui. Le sixième étai celui de trop, un long cri sortit de sa bouche, ou se mêlait rage et douleur. puis il s'effondrât, il eut une pensée pour sa fille... elle était encore jeune...elle s'en sortirait.

il s'évanouit, son sang se vidant sur le sol Provençal, sa respiration se faisant de plus en plus faible.

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Neottie
[Brignoles, la nuit du I au II Fevrier]

Tombée. Tombée. Tombée, elle était tombée après 12 jours de combat, cette nuit ce combat fut son dernier.

Neottie donnait des coups d'épées, il fallait qu'elle tienne coute que coute. Elle les voyait arriver en nombre sur elle. Qu'il était difficile de ne pas laisser la panique l'envahir, elle avait depuis le début toujours gardé son sang froid, c'est peut-être pour cela qu'elle prenait chaque fois l'ascendant sur son adversaire, mais là ils étaient trop nombreux.

Empereur. Empereur son magnifique destrier tomba en premier. La lance le traversa de part en part, Neottie eut juste le temps de sauter pour ne pas tomber et c'est là qu'elle reçut le premier coup d'épée.
Elle n'avait pas le temps de penser à son cheval, il fallait qu'elle sauve sa peau, il fallait qu'elle les empêche de passer. Elle rendit le coup et rata son adversaire.
Un deuxième coup, elle faiblissait, elle recula. Le visage de son amie, Armoria apparut devant ses yeux. Il vous faudra tenir qu'elle lui avait dit dans son dernier courrier.
Alors la duchesse de Luserne fit un effort et se rua sur les adversaires, blessant grièvement un avant de tombée sous une avalanche de coups.
Tomber. Elle était tombée.

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Maitredarck
[Brignoles, la nuit du I au II Fevrier]

Le silence,
Plus de tambours, plus de chocs métalliques, plus de cris, il ne reste plus qu’enfin le Silence.
Seul, loin de chez soi, sur une terre devenue étrangère.
Allonger sur le sol, inanimé Darck tourné vers le ciel les bras écartés, ressent le froid hivernal envahir tout son corps, plus de battement de cœur, plus de souffle, plus de poids.
La vision s' obscurcie, peu à peu la lumière décline.


C’est donc la fin !...
C’est cela mourir ?


Pourtant une dernière sensation, une douce caresse sur la joue, c’est « Plume », l’Oiseau, le cher compagnon.
A ce contact, des images, des sons défilent dans la tête du soldat.
Les rires des francs archers Honfleurois autour d’un feu les soirs de garde.
Le choc des verres de calva en taverne de ‘La Fée qui trinque’.
Les chevauchées parmi les nobles soldats de la ‘Bande De Normandie’ et d'Orléans à travers le Royaume de France.

Les souvenirs s'estompent, la noirceur œuvre en silence....

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la_volpe, incarné par Shabat


l'homme roulé dans sa cape suivait de loin les armées parties d'Aix. se faufilant entre les arbres en se promettant de bonnes decouverte! rien ne valait une bonne guerre pour devenir riche! a cette pensée il se mit à rire interrieurement! il entendait les beaux discours des uns et des autres! l'un loyaliste, l'autre imperialiste le troisième marquisal un autre ne savait meme pas pourquoi il se battait! apparement une belle marseillaise l'avait séduit alors il l'a suivi aveuglément en espérant recevoir ses faveur! tout ça l'importait peu! il se fichait de la politique! il résonnait qu'en écus en or!
la bataille faisait rage! tant mieux se disait! plus il y aura de morts plus d'ecus dans sa poche! il resta derrière un grand arbre observant la bataille sans être vu et attendant la fin des combats quand les assaillant seraient partis se reposer!
c'est aux premières lueurs de l'aube qu'il se faufila pour aller visiter le champs de bataille! mit la main dans la poche du premier soldat sur lequel son pied buta!

grrrrrrrr encore plus fauché que moi cuilà!

un deuxième et toujours le même constat!

bondiou! mais où bon ils auraient cachés leur tune!

et c'est là qu'il remarqua une belle blonde aux traits normands qui gisait par terre geignant et la chemise blanche qui virait au pourpre!
il perdit pas le temps en contemplations et mit la main dans ses poches pour sortir une bourse bien garnie!

heiiiiiiiiiiiiiiiiiin! sal voleur! je vais t'arracher les yeux sal batard!

surpris il ne perda pas le temps et sorti sa dague pour l'enfoncer dans son coeur!

voilà! j'ai fais ma BA du jour! j'ai abrégé les souffrances d'une jolie donzelle!
--Mateu_le_crieur
Un courrier aux armes marquisales s'approcha du camp des Français devant Brignoles se faisant bien reconnaître en tant qu'émissaire.

Il remit un pli à destination des chefs des armées.


Citation:
A l'Amiral Alcalnn et au Grand Connétable de France,

Nous LedZeppelin, Comtesse Légitime de Provence et Nous, Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales, devant la défaite des armées françaises et pour éviter toute nouvelle effusion de sang, vous proposons de cesser le combat.

Fidèles aux valeurs aristotéliciennes qui sont celles de la Provence et du Marquisat, nous vous tendons la main en signe de paix.

Fait à Brignoles, le 2 février 1458





LedZeppelin
Vième Comtesse de Provence Libre
Comtesse de Saint-Rémy de Provence
Dame de Mondragon



Son message délivré, il partit rapidement.
hildegarde.


[Camp des Françoys libérateurs de la Provence troisième jour du mois de Février 1457]

Protagonistes
Léontius, courageux distillateur de liqueur de fraise...
Pépin, gueux qui n'est pas aussi gueux que cela puisse paraître...
Hildegarde, succube en plein délire...


~ A la recherche d'un éclat ambré ~

Léontius avait arpenté le champ de bataille pour retrouver la Donà, fier d'avoir survécu mais très inquiet de ne pas avoir vu sa suzeraine reformer les rangs, le soir venu. Pépin n'était pas loin bien sûr, comment aurait-il pu abandonner l'écarlate claymore comme il se plaisait à l'appeler en secret. Léontius avait poussé un grognement de colère en découvrant le cadavre de la jument... Et beuglé pour que Pépin ne le rejoigne... Il avait récupéré le tissu qui ornait la jument, l'armure il s'en foutait un peu, elle en referait forger une.
La barbute maudite avait été retrouvée quelques pas plus loin, mais aucune Donà à l'horizon... Pourtant une rouquine c'est pas difficile à trouver, yen a pas beaucoup dans l'pays...

Et... puis à un moment... Léontius s'était mis à courir aussi rapidement que ses forces ne le pouvait... Là, elle était là, baignant dans son sang... Hurlement de rage, il s'était agenouillé et avait tapé le sol de ses poings pour évacuer toute cette bileuse ire qui lui broyait les entrailles... Pépin était arrivé à ses côtés... Le porcelaine du visage de la Donà était constellé d'étoiles carmin, le faible souffle de la vie s'échappait encore de ses lèves... Vivante, elle était vivante!! Pépin avait délicatement enlevé certaines pièces de l'armure d'Hildegarde, mais n'avait pas touché au tronc... Seul un médicastre pourrait le faire de manière à ne pas aggraver les blessures de la Donà... Il l'avait enroulée dans la robe de la Palomino puis l'avait lentement ramenée au camp, le sang coulait, il espérait juste arriver à temps....

Ils avaient arpenté en long, en large et en travers les abords de la tente pendant que le médicastre faisait son office, inquiet de n'entendre ni hurlement, ni bruit... Ni éclat de colère qui aurait pu teinter d'un flamboyant rubis le langage fleuri de la Donà. Au sortir, il ne s'était pas prononcé, il fallait attendre...
Elle avait perdu moult sang, la plaie au flanc était profonde...
Pépin s'était silencieusement introduit dans les 'appartements' de la Donà, et avait pris pleine conscience de son état... Son visage, lavé de toute trace de combat, semblait si transparent que le saphir de ses veines apparaissait... La respiration lente, elle semblait dormir... Nulle trace de souffrance, la drogue qui lui avait été donnée la plongeait dans l'inconscience, ou bien l'était-elle bien avant de recevoir l'opiacée onction...


~ Auprès du feu de camp ~

Léontius s'approcha de Pépin, les mains dans les poches, l'air inquiet. Il n'aimait pas ce qu'il voyait... Et avait grand peur pour la Donà

- C'est la débordade Pépin, c'est la DE BOR DA DE!

Le sombre regard de l'homme se porta sur la massive silhouette du distillateur fou. Un qui avait la chance d'être encore en vie, on ne sait comment, vu sa qualité au combat. Un homme de peu d'éducation, mais d'une fidélité sans faille... Enfin il faut bien dire que sa suzeraine avait une stature des plus généreuse, et savait de par un regard charmer ses interlocuteurs. Même les plus farouches.

- Et bien Léontius, pourquoi dont serions nous en pleine débandade?

C'est qui comprenait rien l'chevelu... Léontius fichut un coup de pied sur une pauvre pierre qui se trouvait là. et renchérit...

- Tudieu c'est qu'elle s'réveille pas... L'avez pas entendu délirer d'puis deux jours? Mêm' qu'elle cause à son cousin qué mort... Pi t'as po vu la taille d'la plaie? Comment qu'vous voulez qu'ça s'remett'!

Pépin ne put réprimer un rire... Le paysan connaissait si peu de choses... si peu... Il lui répondit, un sourire narquois sur les lèvres...

- Vu les drogues que le médicastre lui donne Léontius, pas étonnant que Dame Saintclair ne soit en train de délirer... Le laudanum est un puissant somnifère, mais il entraine aussi des réactions du genre... Et puis il vaut mieux qu'elle soit dans le monde des rêves non? Si elle était éveillée, elle hurlerait tant ses chairs sont encore à vif... Qu'elle dorme, qu'elle rêve à ceux qu'elle aime et que le Très-Haut a rappelé à lui, qu'elle soit heureuse...

- Si tu l'dis... Et c'est qui qui va pré'vnir la famille? Pasque son Seigneur l'est pas réveillé non plus!

Pépin avait posé la main sur l'avant-bras de Léontius, puis s'était levé silencieusement...

- Je sais qui contacter mon ami, tout est déjà écrit... Au cas ou cela serait arrivé. Prévoyante rouquine que notre maîtresse.

Il avait laissé là le savoyard, il avait à faire dans la tente d'Hildegarde.


~ Dans la tente de la succube ~

Certes la Donà semblait endormie comme une princesse de conte de fée, mais si l'on y regardait de plus près... Ses paupières tremblaient, sa respiration bien que faible parfois devenait saccadée... Elle resvait...

"La barque était arrivée sur la berge... Hildegarde avait lasché espée, osté son armure.... pour se retrouver en une splendide robe à la romaine d'un bleu nuit... Une fine cape de soie estait retenue à ses épaules par deux anneaux dorés... Le borgne avait sauté de l'embarcation et avait volté jusqu'à la belle... Leurs regards s'estaient croisés... Un visage du passé, Dolmance... Son Dolmance, celui qu'elle avait connu estant enfant... Enfin en oubliant la cicatrice qui barrait son visage et avait osté vie à son oeil... Sa longue main avait enlacé la belle à la taille, et approchant ses lesvres assez près de son oreille pour la faire frissonner, lui avait murmuré... "Prête à atteindre les rivages de Gaia?" Elle avait tourné le visage pour déposer un doux baiser sur les lèvres de son cousin, puis avait accepté la main du Tressé pour prendre place sur la gondole... Il n'estait point encore temps de reconnaistre les personnages du présents, mais de plonger dans ceux du passé...

- Quelle journée! Je m'impatientai... Cela faisait des heures que le travail avait commencé, et la porte de la chambre me restait close. J'aurai bien voulu savoir comment ça naissait un bébé! Même que j'en en aurai une tripotée quand je s'rai grande... Qu'est-ce qu'elle hurlait maman! Et papa qui faisait les cent pas à côté de moi, ignorant mes questions, mes demandes... Il pensait qu'au bébé... Et puis maman avait hurlé un grand coup, jamais j'lavais entendu crier comme ça dis donc! Pi même que ça avait pleuré après, et là on nous avait ouvert la porte...
"Un garçon monsieur, un garçon!!"
Même qu'il m'avait bousculé devant la porte pour passer le premier, même qu'il l'avait pris dans ses bras en disant que lui, c'était sa fierté, le mâle, l'héritier... Son enfant... Celui qui redorait le blason après que le premier né ait été pour son grand malheur une fille... J'avais pas tout compris sur le moment... Pi avec le temps... J'ai compris que c'était moi la porteuse de malheur...
Enfin c'était pas si mal, on me foutait la paix, yen avait que pour Guilmord.

- Il était la pour m'apprendre le clavecin... Ah oui c'était beau à entendre, mais quand c'était lui qui en jouait... Quelle plaie! Tout cela pour les apparences, il fallait, toute jeune demoiselle devait savoir et c'était ainsi. Mais la rouquine rebelle, qui donnait du fil à retordre à ses parents par ses frasques, avait bien d'autres projets en tête.
Déjà pourvues de beaux atours malgré son jeune âge, elle avait remarqué que le jeune homme laissait ses yeux se perdre dans un décolleté qu'elle s'amusait à rendre des plus visible à chacune de ses venues... Et puis un jour ou il s'était assis à costé d'elle pour corriger la tenue de son poignet, elle avait pris sa main pour la poser sur sa gorge... Et les leçons de clavecin avait pris une autre tournure, la jeune fille attendait avec impatience la venue de son maître de jeu pour s'adonner à l'art du toucher avec grand sérieux et dévotion...
Jusqu'au jour ou son père, intrigué par le peu de musique, avait ouvert la porte de l'étude pour y trouver le couple en pleine communion vénusienne... Le jeune homme avait été congédié de bien mauvaise manière, et la belle envoyée au couvent pour y expier ses peschés...

- "Tait toi donc idiote, tu veux nous faire prendre?"... "Mais Hildegarde, si on nous voyait!!!"... "On ne nous verra que si tu continues à glousser comme une imbécile"... "Oui mais..." j'aimais bien être enfermée au couvent, il y avait toujours une novice plus faible que les autres, attirée par l'interdit... Hildegarde s'y adonnait... avec passion... ferveur... empressement... goutant aux délicates pétales des jeunes filles en fleur... et finissant irrémédiablement par être surprise, et renvoyée au manoir de ses parents... Enfant abandonnée trouve toujours matière à se venger du peu d'attention qu'on lui porte... Et ce n'était que le début... des soucis pour son pauvre père de la dionysiaque enfant de Gaïa..."

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Be My Valentine...
Le pigeon génois, incarné par Hersende
Un pigeon en provenance de Gênes arriva épuisé et se posa dans le camp. Très vite il repéra d'autres volatiles de son espèces en train de picorer du grain et était en train de roucouler malgré son épuisement autour d'une belle pigeonne d'un superbe gris perle quand il fut lestement attrapé et que l'on défit le message attaché à sa patte. Celui-ci portait les mots suivants :

Citation:
A Alcalnn, Duc de Mortain,

Vous savez, chacun doit faire des choix dans sa vie. L'un peut décider d'utiliser un parchemin pour s'essuyer le derrière, l'autre décider de se battre pour la liberté.

Mon idéal est fait de liberté pour mon peuple et mes frères. Et le vôtre? Essayer d'asservir des hommes libres pour vos rêves de conquête? S'opposer à la volonté de la seule et unique Eglise Aristotélicienne pour votre bon vouloir? Croyez-moi, votre idéal est, simplement, de la défection. Oui, la même défection que vous avez déposée sur ma proposition miséricordieuse de quitter le sol du pays de mes frères sans répandre une goutte de sang.

Alors, prenez votre temps pour confesser vos péchés au tout puissant Aristote. Quand vous vous sentirez purifié, venez dans la République de Gênes, ma maison vous sera ouverte pour un délicieux repas.

Juste une chose : apportez avec vous un autre pantalon.

Don Giovan Luca "J4ckz" d'Altavilla
Doge of Genova Republic


--Ignacio
Ignacio venait de parcourir la Provence. Il avait pour mission de rejoindre le campement de blessés francois sur ordre de son maître. Déjà des la sorti du château, rien ne fut simple. Déguisé... sortir par les sous bassement de la ville fortifier sans se faire repérer par les soldats embrigadés par la quête a tout prix du pouvoir pour Hersende.
Par la suite Ignacio quitta bien vite la route pour traverser à la lueur de la lune le nord du massif des maures... La terre froide et escarpée lui tordait les cheville...
Mais le jeune homme avait toujours beaucoup marché. Il n’était pas le messager de la grande famille sans raison. Bien affûté il avançait à bonne allure quand enfin il trouva la vallée redescendant vers brignoles.

Il entra alors en ville puis trouva le campement… Il s’agissait à première vu plus d’un hôpital de campagne qu’autre chose. Des bannières de la couronne voisine flottaient encore fièrement…

Ignacio se présenta au premier barrage et expliqua son cas.

Il eut alors une escorte jusqu'à ce qui ressemblait a un carré d’officier.


Bonjour, je vous apporte missive de mon Seigneur.
Je dois la remettre à un officier francois de la campagne de Provence.

Ignacio tendit la main avec le parchemin roulé à son extrémité en attendant que quelqu’un s’en saisisse.


Citation:


Aux hommes et femmes sous le commandement François pour la libération de la Provence

Nous Samuel Alexandre de Trévière, Seigneur de Vitrolles et de St Clar, Patriarche de la Famille de Trévière, Responsable Loyaliste de Provence,

Tenons à expliciter toute notre gratitude pour le sang versé pour la liberté. Aussi à reconnaître l’état d’esprit fort et décidé de votre entreprise. Nous regrettons amèrement les pertes et les blessés au combat.
Au nom de toutes les personnes qui encore se battent a Aix en ce soir, nous vous rendons hommage. La guerre n’a pas touchée à sa fin et nous espérons le campement francois sur pied pour le jour ou la Provence retournera à la sagesse sous le rayonnement d’un empire désireux de paix et de prospérité.

Que le Très Haut garde vos âmes
Nous n’oublierons pas

Faict a Aix le troisième jours de février 1458


Samuel Alexandre de Trévières
Alcalnn


Non loin de Brignoles... Blessé à mort

Un Chat retombait toujours sur ses pattes, qu'importe la chute. Un Chat à neuf vie, il en était désormais à sa sixième. Ce n'était pas les occasions de lui réduire ce nombre qui manquait. Il avait tenté avec une partie de ses gens de rejoindre Aix et d'y aider à la mise en place de la Nouvelle Provence... et aussi jouer un vilain tour de cochon au Coq Provençal, mais voilà, blessés récemment, il n'avait pas pu distancer suffisamment les Génois qui paradaient maintenant... alors qu'a plus de deux contre un deux jours auparavant, ils avaient été humiliés par la résistance française et leur artillerie... Une Victoire comme cella là n'apportait aucun honneur.

Mais, laissant au Doge savourer sa première victoire, facile, il se permit, blessé à mort par un carreau des redoutables arbalétriers italiens, de dicter une réponse:



Citation:

Moi Alcalnn Blackney, Duc de Mortain, Vicomte du Mont Saint Michel, Baron de Saint Paer, Chancelier de l'Ordre de Saint Michel, Amiral de France, au soit disant Doge de Gênes, Don Giovan Luca "J4ckz" d'Altavilla, salut.

Chacun peut faire des choix dans sa vie. Il peut en effet choisir de trahir ses serments, devenir félon à son Suzerain Légitime, trahir la volonté du Très Haut, entrainer les gens qu'il a sous son pouvoir dans sa vilenie, et visiblement n'en éprouver aucun remord.

Grand tord vous a pris de vous attaquer à des Compagnies d'Ordonnance françoise. Vous avez eu l'avantage, du fait du nombre, nullement du fait de l'honneur. Vous avez au contraire prouvé que le Marquisat n'était qu'une machine à tuer.

Or vous faîtes grand cas de vostre Victoire, chantant tel un coq sur vostre tas de fumier. Mais profitez donc de cette occasion qui vous est donnée, car le Chat retombe toujours sur ses pattes. Analysons donc vostre victoire? Vous avez défait deux armées moribondes... Bravo. Vous n'avez pas occis nos hommes ni encore mieux, repris la Capitale de la Provence, bien au chaud entre les mains des Vrais Provençaux. D'ailleurs, à vostre place je m'inquièterai de Gênes qui bientôt pourrait vous renier...

Quand à vostre hospitalité, excusez moi, mon estomac est assez fragile, je ne manque que peu de la nourriture de barbare, buvant du mauvais vin et qui finissent leurs repas dans des orgies que même le Sans Nom trouve osées.

Que le Très Haut vous ai dans sa Saint Garde,
A.

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hildegarde.


[Camp des Françoys libérateurs de la Provence huitième jour du mois de Février 1457]

Plusieurs jours qu'elle délirait... Le front bruslant de fièvre, la Veuve Saintclair murmurait inepties dans des moments de folie. Léontius et Pépin se relayaient aux costés de la belle, le Tressé ne donnant point signe de vie. Sans doute perdu lui aussi au coeur de la nuit.

La blessure se remettait doucement, les lames n'avaient fort heureusement point tousché d'organe vital. Il fallait juste que les os ne se ressoudent et que les chairs ne fassent plus qu'une. Le médicastre, précis et méthodique, avait effectué de petits points de couturière afin que sa maitresse n'ait que de fines cicatrices. Le réveil serait sans doute douloureux, il valait donc mieux esviter d'augmenter son courroux.

"La barque avait atteint l'austre rive, l'endroit estait si sombre... Une nuit noire, comme il arrive certaines fois lorsque le ciel est voilé à la nouvelle lune. Les pieds de la Donà s'enfoncèrent dans la mousse humide, un frisson lui parcourut l'eschine... Apparemment l'on avait des sensations lorsque la vie s'en était allée... Au bras du borgne, suivie du Tressé, la Donà avança de quelques pieds. Elle se retourna... Le Styx avait disparu... Plus de barque ni de rivage...

"Nous y voilà ma belle... Viens et installe toi..."

Dolmance sembla passer la main derrière un rideau d'onyx... Hildegarde avança la sienne pour touscher, et découvrit une lourde tenture de velours... Imperceptible dans l'obscurité qui les entourait... Sourire et regard mutin... Les deux juvéniles fiancés passèrent ceste frontière invisible...

"Le maistre d'arme, le médicastre, le fils du médicastre... et mesme la bonne! Mais enfin Hildegarde, quelle est donc cette folie qui vous a pris! Ne vous rendez-vous pas compte à quel point vous apportez le déshonneur et la honte sur notre famille!

Et la jeune femme d'ajouter...
- Mais Père, je savoure à pleines dents (enfin on se comprend) les beaux fruits que Gaïa offre à ma main... Qu'ils soient mûrs ou encore croquants, ne faut-il point expérimenter? Alors dans quel nouveau couvent allez vous m'enfermer... Sachant bien sûr que je me ferai grand bien de connaistre intimement chacune des pensionnaires de l'établissement.

- Oh non pas cette fois-ci Hildegarde... Nous allons vous isoler dans un petit village de Savoie, perdu dans la montagne... A Séez... Chez les Larose... Là au moins vous allez apprendre les bonnes manières... Et à ne plus vivre comme la dernière des ribaudes...

Douche froide... Qu'allais-je donc vivre dans cet endroit glacial et maudit? La surprise fut de taille... L'ogre d'Oncle se révéla être un homme délicieux, emprunt des premières effluves de ce mouvement Humaniste qui avait éclos en Italie. L'épanouissement personnel estait au coeur de la doctrine, et je pris grand soin de m'épanouir auprès de mon cousin et de ses envoutants yeux gris. Notre précepteur nous emmenait souvent en 'travaux pratiques' dans les tavernes de Séez, et pendant que nous goustions à la philosophie de la dive bouteille nostre maistre goustait lui aux fruits des donzelles qui offraient leurs charmes contre quelques écus...

Nous jouissions d'une grande liberté de mouvements, et Dolmance et moi nous mouvèrent bien plus d'une fois... Du jeu naquit la passion, de la passion naquit l'amour, et de l'amour... une perle qui avait prit racine au creux de ma matrice... Au début nous voulions fuir pour nous marier en secret. J'utilisai mille subterfuges pour cacher ce ventre grossissant, je mangeais de bon coeur... Ma tante savait bien ce qui se tramait, mais ne disait rien. Il était bien trop tard de toute manière pour revenir en arrière. Jusqu'à ce jour ou mes parents nous rendirent visite.
Nous assistâmes, derrière la porte du cabinet privé, à l'eschange familial concernant nostre avenir. Malgré la bonne volonté de mon oncle et de ma tante, il fut décidé que je devais quitter le castel, que jamais je ne devais revoir Dolmance et que l'enfant serait voué à l'adoption... Une abomination...

L'accouchement se fit dans une cellule humide d'un couvent, douloureux, éreintant... Je ne pus voir l'enfant, seul le cri de sa naissance me fut perceptible... Droguée que j'étais pour n'opposer aucune résistance à l'enlèvement du nourrisson. Fille ou garçon... Je ne sais..."

La Donà glissa lentement la main vers son ventre, sous les yeux de Léontius... Un geste réfléchi qui donna espoir au distillateur.

"- Un verre cousine?

Hildegarde tendit la main et enroula ses doigts autour d'un gobelet d'argent rempli d'hypocras. Le couple eschangea pendant des heures... ou peut-estre des jours... L'enfant n'estait point avec lui, il avait survécu... Quatorze années... Les yeux de la Donà s'emplirent de larmes... Un austre sourire... Et la douceur de sa main sur sa joue... Et ceste douleur... Son visage se baissa... Elle saignait... Elle y porta la main, croisant le regard de Dolmance alors qu'elle relevait les yeux

- Il va estre temps cousine, de retourner à la vie...

- Ne puis-je rester icelieu? Je croyais... Que tout estait enfin terminé... N'ai-je point le droit au repos?

Une austre douleur, tout aussi déchirante... L'espaule... Non... Pas maintenant.... Le Tressé estait entré... Hildegarde se leva, elle saignait... tellement... Dolmance l'étreignit, puis la laissa passer les tentures avec Insanius. Le Styx estait réapparu, la gondole esgalement... Il la prit dans ses bras comment on le faisait avec une mariée... La douleur estait si intense... ses bras se glissèrent autour du cou de son... Elle le connaissait certes... Mais...
Il la déposa délicatement dans la barque, et ils reprirent le chemin du retour... Plus ils approchaient de la berge, plus la douleur estait vive, plus le sang coulait...

Le Tressé sauta prestement et l'enveloppa de ses bras protecteur... Elle suffoquait... Une lumière semblait s'eschaper d'une tenture nuit... Insa? Insanius? Elle eut à peine le temps de prononcer ces mots qu'il la faisait franchir le rideau"


C'est en hurlant son nom qu'Hildegarde revint à la vie, à costé d'un Pépin qui fut aussi surpris qu'elle à ce moment... Gestes désarticulés, regard hagard, chaque petit mouvement lui arrachait le corps, chaque son de sa voix lui broyait les os, chaque respiration semblait la laisser sans souffle...
Pépin hurla qu'on amène le médicastre...

La Donà de Brison Saint Innocent venait de lever le voile de l'éternelle nuit dans laquelle elle avait cru sombrer sept jours auparavant.

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