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Loups à Sang pour Sang

Debrinska
Entre les murs.... rôde la mort!

La charrette bringuebale jusqu'à la grande porte...Martin n'arrête plus de souffler dans sa trompe en demandant l'ouverture!

Les hommes chargés de surveiller le pont levis...sentent qu'un danger menace le convoi et sans attendre au risque de se faire sévèrement réprimander..ils commencent à manoeuvrer chaînes et poulies.... ils se dépêchent de tourner la grande roue qui actionne la herse... et dans un fracas d'enfer....la carriole passe devant eux!

Martin stoppe les chevaux blancs d'écume dans la cour du château et saute à bas de son siège.... en bon palefrenier ,il jette une couverture sur les animaux...et hurle: Allez chercher Nanoue, vite elle se meurt... la chirurgienne se meurt... vite vous autres venez m'aider..protons la dans la salle de garde... elle y sera au moins au chaud!


Il monte dans la voiture et recule soudain effrayé....le grand loup noir le regarde de ses yeux d'ambre et de miel.. sauvage.... comme fou..oui, on le dirait fou de douleur, plus que méchant....

Doucement, Martin fait un mouvement vers Debrinska et surpris il constate une autre forme couchée à ses côtés..... Luna?

A l'appel de son nom, la louvette gémit ! Soudain un ombre vient a son tour boucher le jour qui suinte par l'ouverture de la bâche.... un autre homme a rejoint Martin et observe la scène sans un mot ... bouche bée!!!!

Jehan n'en revient pas... il se frotte les yeux!

Et dans le froid de cet après.midi d'hiver... qui aurait dû lui apporter le bonheur et la joie, entre deux loups deb agonise... le mal insidieux de la pourriture du corps se répand dans sa chaire! Dans son délire, elle se recompte que quelque chose de pire que les blessures corporelles lui est arrivé.. elle en veut plus lutter, plus se battre...seule, si seule..le trou noir... elle tombe........
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--Jehan_le_page




Jehan a couru derrière les loups, les a vus disparaître, a entendu la corne et a de suite compris que le grand loup noir et le son de la corne étaient liés. Mais pourquoi ? Il a vu la herse se soulever sans autorisation. Mais pourquoi ? Il a aperçu la charrette et s'est précipité. Pourquoi pressent-il un grand malheur ? A cause de l'apparition de ce grand loup noir ? Jehan n'a pas peur des loups, mais celui-ci l'a effrayé. Il s'approche de la carriole et se frotte les yeux. Entre les deux loups, l'un noir, l'autre blanc, sa fée est allongée. Debrinska est de retour, enfin ! Mais pourquoi ne bouge-t-elle point ? Est-ce là le grand malheur ? Jehan demande à Luna de le rejoindre mais la louve gémit, malheureuse de ne pouvoir lui obéir. Alors n'écoutant que ses sentiments, il monte dans la charrette pour s'assurer que la guérisseuse est encore en vie. Merci Aristote ! Un filet d'air s'échappe de ses lèvres pâles.

- Luna, protège-la ! Je cours chercher Nanoue. Elle seule pourra la sauver.

Puis se tournant vers le conducteur.

- Amène-la vite dans le château.

Il se met à courir vers les cuisines.
--Nanoue




- Allez, on s'active les filles ! Vous pensez que les soldats du Comte vont se satisfaire du peu de nourriture que vous avez préparé ! L'heure du repas approche et je n'ose imaginer leurs quolibets si rien n'est prêt !

Nanoue grondait. Elle menait son équipe d'une main de fer. Il en allait de sa réputation. Si elle n'était point sévère, toute cette jeunesse aurait tôt fait de se laisser aller. Ah ! De son temps, les jeunes étaient responsabiliser. A présent, il fallait être sans arrêt derrière eux. Plus aucun sérieux, plus aucune motivation. Les mentalités avaient bien changé !

- Manon, file à la cave chercher du vin frais. Tu vois bien qu'il n'y en a plus ! Ah ! Si c'est pas Dieu possible, il faut tout vous dire !

La dite Manon descendit docilement à la cave et profita que Nanoue avait les yeux tournés pour lui tirer la langue. Toutes se mirent à pouffer.

Elayne entra à ce moment précis. Elle sourit.


- Et bien ! Je constate que l'on travaille dans la bonne humeur ici. J'aime cela !

Nanoue fit la moue.

- J'aimerais bien que cela aille un peu plus vite au lieu de rire. Ah ! Ces jeunes ! Toujours la tête aux divertissements et non au travail !

Elayne la prit par les épaules et lui posa un doux baiser sur la joue. Nanoue l'avait élevée et la Comtesse savait qu'un geste de tendresse de sa part la rendrait plus aimable. Avec l'âge et la fatigue, son caractère s'assombrissait, surtout depuis qu'Elayne attendait un enfant. D'ailleurs son ventre s'arrondissait et elle ne pouvait plus cacher son état.
Les traits de Nanoue se détendirent et elle rendit son sourire à la jeune femme.


- Ah, mon Elayne ...

Elle n'eut pas le temps de continuer que la porte s'ouvrit à toute volée pour laisser entrer un Jehan affolé.

- Vite Nanoue, vite ... Debrinska ... la guérisseuse ... Gravement malade ... Faut venir ... la soigner !

Nanoue hésita. Par Aristote, la sorcière revenait entre ces murs. Pourquoi ? Pourquoi ? Ne pouvait-elle pas aller mourir ailleurs !

Sans hésiter, Elayne la prit par la main.


- Il nous faut y aller.

Nanoue ne pouvait qu'obéir et suivre sa maîtresse. En enfilant sa houppelande, elle cria en direction des servants.

- Et vous, vous continuez. Vous ne profitez pas de mon absence !
Debrinska
Toujours plus ténu se fait le souffle de Debrinska....

Seule la force que les deux loups lui insuffle force sa poitrine à se soulever par à coups!

Dame Nanoue peut se rassurer... ce n'est pas la fringante et rebelle prêtresse qui est dans la carriole... ce n'est qu'un corps sanguinolant, lardé de coups d'épée!


Les preux chevaliers de l'armée n'y ont pas été de main morte....seul le visage de deb est épargné....Mais sur la tempe, un hématome de la taille d'un oeuf de pigeon vire au violet....les yeux de jade sont ouverts, mais pas un éclat ne brille dans le regard... comme si déjà la vie en était partie!

La tavernière et son ami ont fait tout ce qu'il ont pu...mais c'est trop grave...le sang s'est mêlé aux pourritures et charrie dans les organes les impuretés qui gangrènent le corps....

Sous les couvertures, l'odeur est déjà presque insoutenable....mais le grand loups ne veut rien sentir. il veut croire que Deb peut être sauvée , alors inlassablement, il passe sa langue sur les joues et le front brûlant de fièvre gémissant doucement...puis il pousse de son museau la main qui l'a si souvent caressé et qui aujourd'hui git immobile.... comme déjà morte!
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Elainedetroy
- Vite, ma Dame ! Vite Dame Nanoue ! Dame Debrinska est au plus mal. Il faut lui venir en aide. Il ne faut pas qu'elle meure !

- Ne crains rien, Jehan. Nous la sauverons comme elle m'a sauvée. N'est-ce pas Nanoue ?

Nanoue souffle aux paroles d'Elayne mais n'ose lever les yeux au ciel sous le regard suppliant de la Comtesse. Elayne n'est pas dupe.

- Je ne sais pourquoi tu ne la portes pas en ton coeur, Nanoue, mais je te conjure de la soigner, par amour pour moi et l'enfant qui grandit en mon sein.

Jehan s'impatiente. Il est jeune et fringant mais surtout désespéré. Le poids de la grossesse perturbe la marche d'Elayne et les jambes de Nanoue ne sont plus toutes jeunes. Il espère que la charrette transportant la blessée se sera suffisamment avancée dans l'enceinte du château afin que le trajet soit court jusqu'au chambre. A moins que l'on ne transporte Debrinska dans la salle des gardes comme pour Dame Hermine.

- Jehan, Dame Debrinska est-elle transportable ? demande Elayne. Elle semble avoir deviné ses pensées.

- Je ne sais, ma Dame, elle est bien mal en point et surtout très ensanglantée. L'odeur de la mort se dégage de son corps. Elle est dans une charrette et j'ai grand peur que le voyage n'ait eu raison de ses dernières ressources. Heureusement que Luna veille sur elle.

- Luna ?


Elayne est étonnée. Luna n'accorde pas son amitié facilement. Cette femme mérite doublement d'être secourue.

- Vite, pressons, alors ! Jehan court faire préparer tout ce qu'il faut en cuisine pour soigner ses blessures. Les servantes ont l'habitude. Nous la ferons transporter en une chambre. Elle mérite mieux que la salle de gardes.

Une sorcière mérite-t-elle une chambre au château ? Les foudres d'Aristote ne s'abatteront-elles point sur la famille d'Aubeterre ? Le fils du Comte aura-t-il toutes ses facultés . Autant de questions que se demande silencieusement Nanoue.

Jehan est reparti donner ses ordres en cuisine. En sortant les deux femmes aperçoivent la charrette près de l'entrée du château. Elayne est soulagée. Elle n'aura point à sortir trop longtemps et le trajet pour transporter Debrinska ne sera point long. Un homme s'approche d'elle et la retient, l'air gêné de ses paroles à une noble
.

- Ma Dame, dans votre état, le spectacle n'est guère recommandé pour vous.

Elayne va répliquer sèchement mais Nanoue s'interpose.

- Cet homme a raison. Laisse-moi faire Elayne.

La Comtesse se retire à regret et la gouvernante s'approche. Elle a un mouvement de recul à ce qu'elle voit et retient un cri. Son visage pâlit. Aristote a puni la sorcière ! Elle en est sûre à présent. Et puis ce grand loup noir effrayant comme le Malin. Mais pourquoi Luna est-elle là ?

- Alors Nanoue ? Peut-elle être sauvée ?

- Je ne sais, ma douce Elayne.

- Fais tout ce qui est en ton pouvoir.

La voix d'Elayne est un mélange d'autorité et de supplications. Nanoue ne peut résister.

- Qu'on la transporte au plus vite en une chambre bien chaude. Et le plus délicatement possible. Je ne puis travailler en cette charrette. Et que les loups sortent de là. Elayne, appelle Luna.

Elayne obéit. Luna obéit. Les gardes obéissent. Nanoue prend les choses en main. Elle jette sa houppelande sur le corps ensanglanté pour le cacher à la vue des âmes sensibles. Elle va à nouveau sauver une vie.
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Debrinska

Toutes les vies doivent-elles être sauvées?


Toutes les vies doivent elles être vraiment sauvées? c'est la question que peut se poser la duègne en regardant l'étendue des dégâts causer par les lames sur la prêtresse d'Avalon?

Son corps ne va être que cicatrices! plus jamais, elle n'osera se montrer à un futur mari....

Les lames ont déchirés, labourés son ventre et son torax...les hommes se sont vraiment acharnés comme sur une bête fauve...Il serait probablement plus judicieux de la laisser s'en aller... mais à propos de bête fauve, les yeux de Ptitloup sont tellement suppliants que l'on dirait qu'il cherche par son esprit à demander pitié pour elle, à demander à ce qu'on la sauve!

Regards sur en-bas
Debrinska regarde ceux qui s'agite en dessous d''elle-même. Tous ces gens qui s'occupent de son enveloppe charnelle! Elle leur crie de cesser, de s'arrêter que cela n'en vaut pas le coup... que rien ne la retient plus dans ce corps déjà étranger... mais personne ne se soucie de l'entendre....
Elle ne veut pas réintégrer ses lambeaux de chairs déchiquetés, elle ne veut plus avoir mal, plus sentir la souillure du sang qui pulse bouillant dans ses veines..ne plus souffrir jamais! Cela fait trop mal... trop mal. si mal... il lui semble qu'une infime partie d'elle même habite encore pourtant cette enveloppe charnelle et qu'un léger gémissement s'exhale de ses lèvres.... et d'un coup les larmes coulent doucement des yeux clos!

Souvenirs

Les souvenirs se précipitent en .elle, elle revoit le film de sa vie.....
Elle court pieds nus dans l'herbe couverte de rosée dans les verger d'Avalon, petite fille heureuse, qui joue avec ses amis... se cacahnt de la vieille prêtresse qui en à la garde. Elle grimpe haut troncs de pommiers, se gave des fruits doux , juteux , mûrs à point... se baigne dans les eaux des étangs... court dans les bois.... échappant ainsi aux contraintes que l'on veut lui faire subir. Un éclair zèbre les cieux, l'envoie plus en avant dans sa vie, 5 ans, ont passé lorsqu'elle connaît le fouet la première fois...elle est dans la salle d'armes... elle s'entraine au maniement de l'épée, son maître d'armes la reprend par devant les autres, révolte, refus de faire des excuses... conclusion pour la première fois sa Mère, la grande prêtresse la condamne à 5 coups de fouets le soir , avant les prières......de nouveau tout se brouille et s'obscurcit....elle est sur les routes avec sa suite qui l'emmène parfaire son éducation à la cour du Roy...lorsqu'ils sont attaqués et qu'elle est prise en esclavage chez les maures.....
Trou noir, elle reprend conscience dans cette ville du Royaume de France...tout d'abord , les souvenirs s'enchaînent drôles et heureux... des rencontres. le Conseiller, le Capitaine, l 'Ambassadeur, les Camarades de combat, son travail de Barbier-Chirurgien et à ce moment là, il lui semble que l'on lui arrache le coeur de nouveau.... NON....un nom. un seule nom revient sans cesse dans son esprit.... elle doit se lever, partir, lui expliquer. lui dire, se justifier


Il lui semble se débattre dans une nasse, elle fait des efforts desepérés pour se lever.... mais elle ne peut même pas bouger un cil!
A ce même instant, la douleur de son coeur fait écho à la souffrance de son corps....le sel de ses larmes brûle les entailles de son visage... et elle sombre dans une bienheureuse inconscience!

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Debrinska

Toutes les vies doivent-elles être sauvées?


Toutes les vies doivent elles être vraiment sauvées? c'est la question que peut se poser la duègne en regardant l'étendue des dégâts causer par les lames sur la prêtresse d'Avalon?

Son corps ne va être que cicatrices! plus jamais, elle n'osera se montrer à un futur mari....

Les lames ont déchirés, labourés son ventre et son torax...les hommes se sont vraiment acharnés comme sur une bête fauve...Il serait probablement plus judicieux de la laisser s'en aller... mais à propos de bête fauve, les yeux de Ptitloup sont tellement suppliants que l'on dirait qu'il cherche par son esprit à demander pitié pour elle, à demander à ce qu'on la sauve!

Regards sur en-bas
Debrinska regarde ceux qui s'agite en dessous d''elle-même. Tous ces gens qui s'occupent de son enveloppe charnelle! Elle leur crie de cesser, de s'arrêter que cela n'en vaut pas le coup... que rien ne la retient plus dans ce corps déjà étranger... mais personne ne se soucie de l'entendre....
Elle ne veut pas réintégrer ses lambeaux de chairs déchiquetés, elle ne veut plus avoir mal, plus sentir la souillure du sang qui pulse bouillant dans ses veines..ne plus souffrir jamais! Cela fait trop mal... trop mal. si mal... il lui semble qu'une infime partie d'elle même habite encore pourtant cette enveloppe charnelle et qu'un léger gémissement s'exhale de ses lèvres.... et d'un coup les larmes coulent doucement des yeux clos!

Souvenirs

Les souvenirs se précipitent en .elle, elle revoit le film de sa vie.....
Elle court pieds nus dans l'herbe couverte de rosée dans les verger d'Avalon, petite fille heureuse, qui joue avec ses amis... se cachant de la vieille prêtresse qui en à la garde. Elle grimpe le long des troncs des pommiers, se gave des fruits doux , juteux , mûrs à point... se baigne dans les eaux des étangs... court dans les bois.... échappant ainsi aux contraintes que l'on veut lui faire subir. Un éclair zèbre les cieux, l'envoie plus en avant dans sa vie, 5 ans, ont passé lorsqu'elle connaît le fouet la première fois...elle est dans la salle d'armes... elle s'entraine au maniement de l'épée, son maître d'armes la reprend par devant les autres, révolte, refus de faire des excuses... conclusion pour la première fois sa Mère, la grande prêtresse la condamne à 5 coups de fouets le soir , avant les prières......de nouveau tout se brouille et s'obscurcit....elle est sur les routes avec sa suite qui l'emmène parfaire son éducation à la cour du Roy...lorsqu'ils sont attaqués et qu'elle est prise en esclavage chez les maures.....
Trou noir, elle reprend conscience dans cette ville du Royaume de France...tout d'abord , les souvenirs s'enchaînent drôles et heureux... des rencontres. le Conseiller, le Capitaine, l 'Ambassadeur, les Camarades de combat, son travail de Barbier-Chirurgien et à ce moment là, il lui semble que l'on lui arrache le coeur de nouveau.... NON....un nom. un seule nom revient sans cesse dans son esprit.... elle doit se lever, partir, lui expliquer. lui dire, se justifier


Il lui semble se débattre dans une nasse, elle fait des efforts desepérés pour se lever.... mais elle ne peut même pas bouger un cil!
A ce même instant, la douleur de son coeur fait écho à la souffrance de son corps....le sel de ses larmes brûle les entailles de son visage... et elle sombre dans une bienheureuse inconscience!

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Valnor


Valnor s'était avancé dans la cour où déjà la foule des gens de maisons et villageois s'était massée. Bousculant les uns les autres la première chose qu'il perçut était la voix de son épouse et de celle de Nanoue.

Là en arc de cercle les gens observaient une charrette dans laquelle était étendue une femme aux vêtements déchirés et empreints de sang. Il fallu quelques instants au Comte pour la reconnaître tant elle était marquée par les coups. Le comportement nobilaire est quelque fois un poids tant la rigidité des codes sont pesants. En d'autres temps, il se serait précipité pour s'assurer que la guérisseuse et sauveuse de son épouse et de son enfant, était bien vivante. Geste de compassion, geste humain, mais qui aurait pu être pris pour un signe d'humaine faiblesse que son rang ne pouvait souffrir. Il se força donc à une retenue, qu'il eu peine à combattre en son fort intérieur.

Il regarda les deux femmes avant de leur demander.

- Est-ce Débrinska la chirurgienne ?

Elayne répondit d'un simple signe de tête par l'affirmative.

Il s'approcha de la charrette. Le corps de la jeune femme était pris de soubresauts liés vraisemblablement à la fièvre qui l'étreignait. Son visage où la sueur et le sang se mêlaient, n'était que plaies et bosses. Par moment, les prunelles vertes de ses yeux apparaissaient au gré des clignements de paupières saccadés.

Raoul qui se trouvait là, ne put s'empêcher de demander au Comte.

- Vot' Grandeur...vous croyez qu'elle va vivre ?

Aubeterre regarda le soldat qui semblait imploré une réponse. Il s'approcha du corps et souleva la couverture qui le recouvrait. Il ne pu que constater les dégâts. Ceux des lames et pointes acérées des armes.
Vilaines entailles, plaies profondes, beaucoup de sang perdu....
L'odeur qui avait assailli les sens du Comte lorsqu'il avait soulever la couverture n'était pas bon signe.


- Il faut l'emmener à l'intérieur avec beaucoup de précautions, des os sont peut-être cassés.
Puis il se tourna vers Raoul.


- Tu vas prendre un cheval et partir à Périgueux, là tu iras quérir le meilleur chirurgien de la capitale et tu lui diras de venir, il sera grassement récompensé.


Il regarda ensuite les gens autour de la charrette et de la main les renvoya à leurs occupations.

- Faîtes la monter au château.

L'espoir n'est pas un vain rêve. C'est lui qui fait vivre. Il est le seul à laisser entrevoir une once de bonheur futur et d'heureux dénouement.
Le Comte intérieurement espérait.

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Debrinska
Comme une déferlante.....

Deb, bienheureuse, navigue dans l'inconscient de son esprit...protégée de la douleur, des maux, de la réalité..par ce voile noir qui enveloppe chacun d'entre nous au seuil du dernier sommeil, lorsque les âmes cheminent dans un long tunnel blanc pour aller vers la lumière qui brille et les appelle!

Etre pesé à la balance de sa vie, c'est le lot de chacun!

Elle n'a pas peur, pas conscience d'avoir mal fait, elle a été femme, c'est tout avec ses défauts ses qualités....elle a agit selon ce que la Mère lui a donné!

Donc doucement, elle avance vers la délivrance éternelle lorsqu'une déferlante d'Art Brut la foudroie, la fait convulser, pareil du Vif-Argent, l'Art coule dans son corps.....source vive qui l'incendie de l'intérieur:

Un fleuve, comme du mercure argenté, s'écoule dans ses veines...c'est pareil à un raz de marée... cela fait mal, si mal.... elle hurle, se débat.....

Quelqu'un possède la magie, comme une force vive et ne sait pas s'en servir... ce quelqu'un la tire contre sa volonté vers la vie...La douleur du retour est atroce, sans ménagement, comme si on l'écartelait....on l'oblige à refaire surface....
.


Dans chaleur des humains

Ptitloup que Jehan éloigne a senti lui aussi la force d'Art qui émane de celui qui s'est approché de Deb, il joint son vif à l'Art pour lui donner encore plus de vigueur et tirer son amie vers le monde....

La jeune femme reprend conscience un instant, elle ouvre les yeux....
et aperçoit un homme penché sur elle!

Elle croit faire un mouvement de recul...mais son corps en lui obéit pas...
rien tout est inerte!

Des bras la soulèvent doucement semble.t.il, mais , elle a l'impression d'être rouée de coups!

Citation:
- Tu vas prendre un cheval et partir à Périgueux, là tu iras quérir le meilleur chirurgien de la capitale et tu lui diras de venir, il sera grassement récompensé.


Les mots de l'homme pénètrent dans les méandres de son esprit.. si fraient un chemin et parviennent activer une partie de son cerveau!

Alors désespérément, elle essaye de parler, de dire que le seul Chirurgien digne de ce nom qu'elle connaisse,accomplit une retraite, il ne pourra pas se déplacer, et surtout pas pour elle.

Ses lèvres pâles s'entrouvrent... un faible son rauque en sort: Nan.....oue
_________________
--Nanoue




- Toutes les vies doivent-elles être vraiment sauvées ? se demanda encore une fois Nanoue en s'affairant sur ce corps ensanglanté.

- Toutes les vies qu'Aristote n'a pas rappelées à lui méritent d'être sauvées.

- Même les vies dont le corps ne ressemble plus à un corps ?

- L'esprit compte plus que le corps.

- Même si l'esprit est mauvais ?

- Qui es-tu pour juger ?

- J'ai vu des actes qu'Aristote réprouverait.

- Aristote est amour ; sauver une vie est un acte d'amour.

- Sauver une vie en pénétrant dans un corps, c'est de la sorcellerie.

- Sauf si l'esprit a sauvé cette vie.

- Serais-je sorcière pour avoir vu un esprit pénétrer un corps ?

- Tu es amour et tu dois sauver les vies.

- Est-ce pour cela je sais tant de choses sur le pouvoir des plantes ?


Silence.

A présent tout n'était que silence en l'esprit de Nanoue. Elle attendit vainement une réponse, mais la réponse ne vint. Alors ses mains s'activèrent davantage. Pour ne pas penser. Dans sa famille, les femmes se transmettaient leurs connaissances médicinales. Pas besoin de médecins, pas besoins d’apothicaires. Il se disait qu’elles avaient hérité du savoir de l’antiquité gréco-latine, mais aussi des celtes et plus récemment du monde byzantin. Ric lui avait rapporté de ses voyages en ces lointains royaumes des techniques dont elle ne soupçonnait même pas l’existence et des plantes inconnues. Il affirmait que ces peuples étaient de loin les plus évolués en beaucoup de sujets. Il avait certainement raison.

En outre son Comte avait pris la décision de faire soigner la sorcière. Elle ne pouvait désobéir à son maître. Bien sûr, Debrinska avait sauvé Elayne et son enfant. Mais n'avait-il point vu de quelle manière elle s'y était prise ? Aristote, par pitié, aidez-moi !

Elle avait fait venir du cloître Saint Martin, attaché au domaine d'Aubeterre, des plantes médicinales. Le jardin était entretenu par le moine apothicaire. Il conservait les plantes références et celles que lui conseillait Nanoue. Ainsi ces plantes "saintes" protégées dans un lieu saint soigneraient autant le corps que l'esprit de Debrinska. Nanoue l'espérait.

Elle donna ses ordres sur la quantité des plantes à utiliser tandis qu'elle nettoyait délicatement les plaies avec des linges trempés dans une décoction tiède et un peu concentrée de sommités fleuries d'achillée millefeuilles et de vinaigre de cidre de pommes. Dans la chambre où brûlait un intense feu de cheminée, se relayaient les servantes pour apporter ou emporter les nombreux linges de lin blanc propres ou souillés. De la lavande séchée y était jetée régulièrement pour purifier la pièce. Manon essayait de faire avaler à Debrinska une infusion d'écorce séchée de jeunes branches de saule blanc, idéale pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs.


- Plus lentement, Manon. Tu vois bien que la Dame est incapable d'avaler plus de quelques gouttes à la fois.

Manon rougit du ton agacé de Nanoue. Elle ne comprenait pas le comportement de la gouvernante. Elle toujours si attentive à soigner les gens, elle semblait cette fois-ci perturbée, soucieuse. Peut-être la peur de ne pas réussir à sauver la jeune femme. Car au vu des blessures et de leur pestilence, la guérison serait certainement difficile.

Je vais maintenant préparer les cataplasmes d'anthyllide vulnéraire, dit Nanoue quand elle eut enfin terminer de nettoyer le corps entaillé.

Elle expliqua ensuite à Manon.


- Cette plante contribue à la guérison et à la cicatrisation des plaies. Tu vas m'accompagner pour m'aider.

Manon fit silencieusement un signe de la tête. Elle était fière d'avoir été choisie comme élève de la gouvernante et heureuse d'aider son prochain. Elle donna le bol d'infusion à une autre servante en lui conseillant à son tour de ne pas se précipiter pour faire avaler le breuvage à la blessée.
Debrinska
Longtemps plongée dans les limbes de l'inconscience.... Debrinska oscille
à la limite du champs des morts...

Tenu est le fil qui la rattache encore à cette vie... dans les méandres de son esprit et de son corps malade, elle aimerai bien le rompre...mais une volonté plus forte que la sienne, l'oblige a vivre encore!

Bien souvent, la neige et le grésil sont tombés sur les toits du château...le vents du nord à hurler dans les soupentes pareil aux hurlements déchirants de ptit Loup lorsqu'il sent son amie à deux doigts de lâcher prise...Pauvre grand loup si malheureux qu'il ne va même plus courser le chevreuil ou le cerf dans les forêts alentours... il reste là devant la porte de la cour, attendant de pouvoir se glisser silencieux vers la chambre en essayant d'éviter Nanoue!
Tout entier tendu à soutenir Deb avec le vif, il ne mange pratiquement plus! Seule Luna arrive à le faire réagir et a le mener aux quartiers de viande qui leurs sont réservés de par la grâce de Dame Elayne et de sa Seigneurie!

Cependant, la tisane ingurgitée de force, les cataplasmes de feuilles purifiantes, les potions magiques de la gouvernante atténuent l'infection...les humeurs malignes commencent à s'écouler des plaies et à sortir du corps de la blessée!

Comme obligée...par la force des autres, des personnes qui possèdent l'Art sans le savoir . elle parvient, dans ce matin de glacial, à ouvrir les yeux et à regarder étonnée, autour d'elle...

Dans son cerveau embué par les drogues, un souvenir jaillit....et une seule pensée : Pourquoi, Mère suis.je encore vivante? et elle sombre à nouveau dans un bien heureux inconscient!
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Debrinska
ENFERMEE

Le temps, les jours, les nuits passent entrecoupés de retour à la conscience...et de départ à nouveau vers les royaumes inconnus de l'esprit humain ou Deb se réfugie lorsqu'elle souffre trop en dépit des bons soins des femmes qui l'entourent!

Mais de plus en plus les moments d'éveil sont fréquents....elle reprend des forces et elle se rend compte que ses soignantes sont silencieuses, étrangement silencieuses....tout d'abord , elle les pense muettes....mais un jour . ou elle est entre deux eaux...abrutie par les drogues mais qu'en même consciente, les yeux clos... elle les entend rire et parler tout bas dans l'alcôve attenante a la chambre ou elle gît depuis des jours....

Elle ouvre alors la bouche pour essayer d'émettre un cri. un appel! A sa propre surprise, un son sort de sa bouche :.... Damm,mmm,,,e pour se perdre dans un souffle...elle a pu parler!!!!!
Aussitôt, les rires et les chuchotements s'arrêtent dans la petite pièce et une dame entre deux âge en sort...le visage impassible , elle s'approche de la blessée...lui tâte le front, s'empare d'une fiole et l'approche des lèvres de la chirurgienne. Deb essaye de dire: Non, mais déjà quelques gouttes de laudanum humectent ses lèvres. D'instinct, elle passe la langue dessus...et la drogue commence à faire son effet...mais elle a le temps avant de se rendormir, de remarquer que l'on attend son endormissement pour ouvrir les persiennes , aérer la chambre et que la femme qui l'a fait boire porte une grosse clé à la ceinture....

PRISONNIERE, elle est prisonnière... de qui... depuis quand?????? tout se brouille à nouveau et les yeux de jade se ferment pour de bon.........
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Elainedetroy
- Es-tu sûre, Nanoue, qu'il faille plonger régulièrement cette femme dans le sommeil ?

- Le sommeil est réparateur.

- Je le conçois, mais quand même ! Dès qu'elle ouvre les yeux, tu lui donnes du Pavot Somnifère.

- Ses blessures guérissent vite.

- Il est vrai ! Il est vrai ! Et je t'en suis reconnaissante. Je te sais experte en plantes médicinales mais tout de même. Ric me disait que l'on prenait vite goût au pavot et qu'il était ensuite difficile de s'en déshabituer.


Nanoue ne répondit pas. Elayne soupira.

-Et pourquoi l'enfermes-tu ? Elle ne va point s'échapper !

- Je ne veux point qu'on lui administre un remède sans mon autorisation.


Elayne haussa les épaules.

- Te connaissant, qui oserait faire cela ?

Elayne avait été appelée au chevet de la malade car les servantes avaient entendu parler la blessée. Un seul mot :

Damm,mmm,

Elle avait donc accouru et avait été heureuse de constater que Debrinska se remettait plus vite que prévu. Elle apposa une de ses mains fraîches sur son front. Plus de fièvre ! Elle sourit.

- Nanoue, je veux que cette porte reste ouverte. La vie doit entrer en cette chambre afin que l'esprit de cette jeune femme ait envie de revenir parmi nous. De plus, je veux de la gaité.

Elle se tourna vers une des servantes.

- Que l'on apporte des bouquets de jonquilles et de narcisses qui commencent à parsemer nos champs. Rien de tel que la beauté pour éveiller les sens d'une femme. Et arrête de ronchonner Nanoue. Tu es experte en soins et moi je suis experte en joie de vivre. Et les deux se complètent.

Elle prit la vieille gouvernante par le bras et déposa un baiser sur ces joues ridées.

- A nous deux, nous formons une belle équipe ... Enfin à nous trois ! ajouta-t-elle en posant la main sur son ventre.

Nanoue frissonna. Elle ne pouvait s'empêcher de craindre pour son Elayne et son fils.

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--Jehan_le_page




La porte de la chambre de Debrinska était enfin ouverte. Voilà longtemps que Jehan attendait ce moment. Sa maîtresse avait eu la bonne idée d'imposer à Nanoue son avis. Ainsi chacun pouvait venir rendre visite à la chirurgienne sans être obligé d'attendre le bon vouloir de la gouvernante. Il ne comprenait pas la réaction de la vieille femme. Il semblait qu'elle eût peur. Mais de quoi ? Les femmes resteraient toujours un mystère pour Jehan.

En attendant, lui aussi voulait apporter des fleurs à sa princesse. Mais surtout il voulait que le grand loup qui ne quittait plus Luna, l'accompagne. L'animal semblait déprimé de ne plus avoir de contact avec sa maîtresse et Jehan ne supportait pas la tristesse de ses yeux.

Les deux loups à ses côtés, Jehan monta avec précaution les escaliers qui menaient à la chambre de Debrinska. Il faisait le moins de bruit possible et dès qu'il entendait des pas, il faisait cacher sa petite troupe derrière un mur ou une porte. Les animaux semblaient comprendre qu'ils enfreignaient des interdits et obéissaient au garçon. Cette situation amusait Jehan. Il aimait le risque et le risque était grand de faire entrer dans le château le grand loup sauvage. Ils formaient un trio bizarre, car il portait en plus un énorme bouquet de jonquilles dans les bras.

Le couloir était désert. Jehan poussa un soupir. Doucement ils avancèrent jusqu’à la chambre. Le garçon jeta un coup d’œil de chaque côté, puis ouvrit délicatement la porte. Il passa la tête dans la chambre et après s’être assuré qu’il n’y avait aucun présence, il fit entrer rapidement les deux loups et se glissa derrière eux dans la pièce. De sa main libre, il retint de justesse par le cou le grand loup qui voulait sauter sur le lit de sa maîtresse et l’intima à voix basse au calme.

Debrinska sommeillait tranquillement. Avec son visage pâle, elle sembla encore plus belle aux yeux du garçon. Son cœur se mit à battre et il retint sa respiration tant il éprouva à ce moment de l’amour. Mais le grand loup gémissait. L’heure n’était point au romantisme. Il s’approcha doucement du lit et éparpilla délicatement son bouquet sur le lit. Puis il prit un siège et s’installa à ses côtés pour regarder ce tableau ravissant. Luna vint se coucher près de lui et le grand loup s’assit à la tête du lit. Il renifla un instant sa maîtresse puis posa sa grosse tête près de l’oreiller.
Debrinska
Est-ce l'odeur des fleurs, le rayon de soleil qui balaye la chambre et fait voleter milles poussières d'or maintenues un instant dans son rai, le câlin léger de l'air pur qui rentre par la fenêtre ouverte sur le bleu du ciel, ou ...... non, ne cherchez pas ...
C'est tout simplement le souffle de la vie amicale qu'elle ressent à ses côté qui force Deb a ouvrir les yeux....
Tout d'abord, elle a de la peine a distinguer qui est là.....se qui se passe dans la chambre et surtout ce qu'elle y fait.... mais un gémissement joyeux contre son oreille,lui fait lentement tourner le regard.....
PTITLOUP, mon Loup, mon ami. elle n'a pas besoin de prononcer son nom....les yeux de jade se perdent dans ceux couleur d'ambre et il passe entre la jeune femme et son loup, un torrent de compréhension, d'affection!
Un saut agile , le fauve est couché a ses côtés et lui lèche les mains , le visage, fou , éperdu de bonheur de la voir réveillée et de la sentir à nouveau vivante!
La jeune femme sourit d'un tel débordement, elle essaye de le gronder mais n'en a pas le coeur....une autre présence se fait sentir....une jeune louve, quoique un peu jalouse de l'affection du mâle pour Debrinska, aimerait participer à la fête...Luna..oui c'est Luna!

Et en retrait, des deux animaux, assis dans la coursive, elle distingue une silhouette masculine....son coeur s'emballe un instant, elle va crier un nom.... mais tout lui revient et elle se remet le jeune page: Jehan...Jehan... c'est vous???
Puis elle remarque les jonquilles éparpillées sur le lit et elle comprend que c'est au jeune homme qu'elle doit son retour à la vie....C'est lui qui a amener les loups, les fleurs...
Alors elle réussit a sortir une main diaphane de dessous les couvertures, elle la tend au Damoiseau.....
Messire Jehan. merci, merci.....venez ici et écartez mieux les courtines, que je vous vois!!!!!!
Oh pardonnez moi... je vous avais pris pour Jehan dit-elle à l'homme qui se dresse au bord du lit....avant de se rendre compte que c'est bien l'adolescent qu'elle a connu avant l'attaque... le voila homme maintenant! Elle en reste pantoise!
Combien de temps... c'est donc passé depuis qu'elle est couchée dans ce lit?
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