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La halle de Chinon : [RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

Gandrel
HRP: Tout le monde est invité à participer à ce RP, néanmoins afin d'éviter tout soucis sur les règles de roleplay merci de me faire une demande par MP avant de poster. Tout abus sera supprimé sans préavis.
De plus je reste disponible afin d'aider tout débutant et/ou timide souhaitant se lancer. Le but de ce RP est de vous divertir, bonne lecture.




[Dans la rue, à l'aube]

Gandrel marchait en sifflotant gaiement, sous le bras, des petites pancartes en bois. Des affiches.
Assisté d'un marteau léger et de fins clous piochés dans une bourse qui pendait à sa ceinture, il s'évertuait à mettre en vue ses pancartes publicitaires afin d'avertir la populace locale de la foire qui s'en venait.

TAC TAC TAC

- C'est pas fini s'bordel ?! L'aube pointe à peine ! hurla une voix on ne sait par qu'elle fenêtre.
- L'avenir appartient aux lèves-tôt ! rétorqua le placardeur d'affiche.
La réponse fut un grommellement suivit d'un claquage de volet. Certes, le blondinet ne croyait pas du tout aux bienfaits d'un réveil matinal mais là, il n'avait guère le choix. L'écrivaillon était arrivé l'avant-hier et n'avait toujours pas ébruité l'affaire en ville, pensant avoir un peu plus de temps devant lui. Erreur. Car déjà des voyageurs, qui l'avaient croisée, faisaient courir la rumeur de l'arrivée imminente de la caravane des forains. Une représentation unique, ici à Chinon, avant de descendre la Loire par bateau puis rejoindre l'océan et longer la côte jusqu'au sud du continent : l'Ibérie.


TAC TAC TAC

Le blondinet jeta un œil sur le tableau publicitaire tout en se félicitant de ses qualités de planteur de clou. Elle tiendrait.
Au loin, un coq chanta.
Gandrel s'attarda alors un instant pour tenter de dévisager se soleil qui jouait encore à cache-cache derrière l'horizon. Ne le trouvant pas ses yeux se rabattirent sur les couleurs criardes des pancartes.




- Chouette affiche. Lâcha t-il pour lui-même juste avant que sa mâchoire se tordit en une grimace pittoresque.
Un bâillement.
C'est qu'il n'avait pas encore dormi... enfin... juste un peu...





[Début de matinée, Place Royale]

- Demoiselles, Damoiseaux, Dames et Seigneurs. Ce soir, vous pourrez assister à un spectacle grandiose sous le chapiteau qui va se monter ici même!

Le mouvement de tête de la foule fut commun, tous regardant les charrettes chargées de matériel arrivées peu avant. Les employés de la foire avaient stoppés toute activité afin que tous puissent entendre l'orateur.

- Conteurs, troubadours, jongleurs, équilibristes, bêtes de foire, sans compter des animations prodigieuses pour le commun des mortels. À partir de cet après-midi, de nombreuses attractions, pour petits et grands, seront déjà prêtes à vous accueillir !
Le Maistre de la troupe ici présent...
Gandrel regardait placidement le sonneur désigner un homme à forte corpulence et moustache abondante qu'il connaissait bien. Celui-ci leva les bras d'un air triomphant puis se pencha pour saluer le public alors que l'orateur continuait à discourir. ... restera disponible afin d'engager d'éventuel artiste après audition. 1

À la fin de l'annonce, la foule entassée sur la place applaudit à tout rompre pour le plus grand plaisir des forains qui devaient maintenant s'atteler à la rude tâche de monter leur chapiteau et préparer la piste pour le spectacle qui aurait lieu le soir même.

Gandrel fut satisfait que tout ce soit bien passé, il était prévu que ce soit lui qui fasse l'annonce, mais à sa mine palote, et ses bâillements incessants, le directeur lui avait gentiment dit plus tôt :


- Ma qué mon petit, tou es tout pâlé ! Qué y'éspèré qué tou n'es pas maladé. Va té réposer, c'est toi qué yé veux por la spectacularé spectaclé dé cé soir ! Tou séra lé Monsieur Loyalé ! Et yé té veux en formé resplendissanté ! Qué lé grandiosimé spectaclé té féra changer d'avis et qué tou reviendras avec nous ! Tou nous manqué fils !

Le blondinet avait aimé le peu de temps où il avait suivit la troupe, il y a... pfft... comme le temps passait vite...
Et el director était un homme d'une bonhommie légendaire. Il avait un don pour parler aux gens avec gentillesse tout en distillant avec une fine intelligence des mots qui vous faisait, non pas sentir mal à l'aise, mais coupable d'avoir fauté. Car ce que le commun ne percevait pas, lui le lisait avec facilité.
Il ne lui avait guère échappé que Gandrel était éreinté et non malade, et le connaissant, avait aisément pu deviner qu'un abus de boisson et un manque de sommeil rétamaient le blondinet, le faisant errer dans des sphères vaporeuses et évaporées.
Et pourtant, alors que le Maistre de la troupe comptait sur le jeune écrivaillon pour cette importante journée, il n'avait même pas formulée la plus petite allusion de reproche.
Gandrel qui avait l'esprit vif, enfin habituellement, savait lire entre les lignes quand le débonnaire castillan s'exprimait. Le blondinet avait entendu lui : Ce n'est pas grave, mais va donc dormir pour être à la hauteur ce soir, la troupe entière compte sur toi... Et cette attitude avait le pouvoir de déclencher chez le jeune homme un profond regret d'avoir manqué à ses responsabilités...

Mais la jeunesse à le don de l'insouciance. Après un coup d'œil rapide pour voir si tout allait bien, il se traina en direction de son auberge afin de rentabiliser ce lit qu'il avait si peu utilisé. tout en se remémorant sa soirée.


- Mouais... Ça valait quand même le coup. lâcha t-il pour lui seul dans le brouhaha ambiant juste avant que sa bouche ne s'ouvre en grand tout en émettant un son impossible à ressituer.
Un bâillement.
C'est qu'il n'avait pas encore dormi... enfin... juste un peu...





1. pour les auditions : ceux souhaitant incarner un artiste - avec leur perso principal ou un pnj faisant partie de la troupe - sont invité à me le faire savoir par MP en précisant leur souhait. Alors portez-vous volontaire, n'hésitez pas !
El director, incarné par Gandrel
[Place Royale, dans la matinée]

Fort impatient d'être à ce soir pour la première du nouveau spectacle, le directeur veillait à l'avancée du montage du chapiteau et des gradins qui avait lieu sur la place.
Le jeune Gandrel lui avait obtenu une autorisation municipale pour se faire et avait collé des affiches en ville.
Alors qu'il travaillait sur Paris au nouveau spectacle, il avait eu des nouvelles du jeune homme, le vieux directeur en avait sauté de joie, il aimait beaucoup cet enfant trop de fois orphelin. Il lui avait répondu, pour une fois que le blondinet stationnait assez longtemps dans une ville pour y recevoir du courrier...
Et ce n'était pas la seule surprise, le directeur avait mentionné qu'il cherchait une petite ville pour faire la première, Gandrel lui avait proposé Chinon. Après avoir recruté et rénové le matériel en la capitale du royaume de France, le jour du show était arrivé.
Ensuite, il s'en retournait avec sa troupe faire une tournée dans sa patrie d'origine, la Castille, ce, après avoir commencé la tournée en Aragon et Catalogne, avant de finir au royaume du Portugal.
Déjà les navires attendaient sur les berges de la Loire au port de Chinon afin d'embarquer artiste et matériel dès le lendemain dans le sud lointain.


- ¡ Por piedad! Esta tela es nueva no lo desgarre. cria le directeur sur un ouvrier maladroit.
Pas rancunier envers l'individu qui maltraitait la nouvelle bâche du chapiteau, le directeur parti l'aider.

Plus tard, épuisé, haletant, dégoulinant de sueur, il opina du chef en voyant la satisfaisante avancée des travaux. Autour d'eux, une foule se massait. Les affaires seraient bonne sourit-il.
Soulagé, il choisit d'un instant de répit pour effectuer la tournée des roulottes pour voir les artistes qui, déjà, affichaient excitation et nervosité. Il leur rendait visite un par un, organisant le briefing sur le déroulement des festivités.
Gandrel
[Flashback : Dans des draps, à la première heure du jour]

Ses pas le ramenant à son auberge, Gandrel flottait entre deux eaux. Des voix lointaines lui parvenaient, mais ce n'étaient pas elles qui venaient de le tirer des bras aimant de Morphée. En fait, le réveil était dû à une secousse qui avait pour but de l'extirper du lit une seconde plus tôt... enfin peut-être plutôt une bonne minute.
Entrouvrant les yeux, le blondinet contempla le lustre au plafond, d'où de larges bougies blanches diffusaient leur lumière à travers la pièce. Ressentant son esprit chuter dans un vide inexistant, comme sous effet d'alcool... bon, sous l'effet avéré d'une dose déraisonnable d'alcool, il se reprit et se força à s'éveiller. Après une longue inspiration, le blondinet tourna la tête et eut la vision d'une superbe fresque
1 de chasse peinte sur un mur, et son esprit, toujours en vrac, se mit à analyser les courbes et les couleurs, quand une question vint soudainement l'intriguer : Où diable était-il ?

L'égaré, sans bouger du lit où il se trouvait, tendit l'oreille et se concentra alors sur les voix qui s'engouffraient dans la chambre par l'entrebâillement de la porte.


- Mais si, un bon bain te délassera et te fera grand bien avant d'aller te coucher, et ensuite je te ferais même un massage
, se lamenta une voix féminine.
- Et bien ma mie, un massage... si tu me prend par les sentiments. Lui répondit une voix masculine. Mais j'aimerais mieux un massage de suite au lit !
- Non ! protesta la femme un peu trop vivement. Enfin, c'est que... disons... en fait pour que je m'applique vois tu, il faut... il faut que ton corps soit détendu par un bon bain avant ! Allez viens donc avec moi dans la salle d'eau.

Dans la chambre adjacente, le juventus 2 frissonna. Les souvenirs lui revenaient par vagues, et il se rappelait la principale raison de sa présence en ce lieu.
Il s'étira et réfréna un bâillement.
Un lit, une femme qui retient un mari pour éviter qu'il ne rentre dans la chambre trop vite, voilà qui était un cas typique de ses virées dans la literie de ces dames, se dit le blondinet.
Tâchant de ne faire aucun bruit, il glissa lentement hors du lit. Alors qu'il enfilait ses frusques avec autant de hâte que lui permettait la raideur de tous ses membres. C'est ça faire des folies de son corps, commenta t-il pour lui même alors qu'une douleur lancinante lui traversait le crâne au moment même où la voix grave du mari cocu se faisait entendre bien trop près de la porte. L'ensemble rendait l'épreuve du rhabillage, sinon dangereuse, au moins périlleuse.
Un rapide coup d'œil lui annonça la couleur, pas d'autre issue que la porte, les baies géminées
3 étant bien trop petites pour le laisser y passer sans de violents efforts de contorsionniste que son état d'ébriété ne lui permettait pas.
Les lèvres du jeune conteur formulèrent alors une prière silencieuse : Seigneur, sors moi de là !

Rassemblant son courage, l'écrivaillon se glissa en catimini hors de la chambre, se dirigeant vers la sortie. Furtivité était le maitre mot, il ne serait pas une fois de plus responsable du trépas d'un mariage.
Vœu pieu... mais si utopique.

Du coin de l'œil, Bertrand, employé de cuisine dans une taverne du village, vit passer un jeune homme, cheveux blond en pétard, complètement débraillé, chemise ouverte et paire de chausse à la main, se dirigeant vers la porte d'entrée avec toute la détermination et la discrétion d'une ombre glissant sur un mur.
L'apparition le prit tellement au dépourvu qu'il en resta coi, mais alors que Gandrel atteignait enfin la porte il s'époumona :


- STOP ! Arrêtez-vous !

L'agile blondinet, accéléra le mouvement et tourna la poignée de la porte. Verrouillée. Un regard, pas de clefs... oups...
Secouant légèrement la tête, déçu de sa personne, et pestant contre lui même d'avoir cédé à la panique en ayant mêlé Dieu à cette affaire. Il se retourna alors lentement et vit le visage déconfit et rougeoyant de l'époux qui avait eut la fâcheuse idée d'enlever ses bottes, en silence, assis sur une chaise du couloir tandis que son épouse, si attentionnée, faisait chauffer de l'eau pour son bain dans une autre pièce.
Affichant un sourire poli et Gandrel déclama sur un ton amical et enjoué.


- Et bien, il faudra bien que je retienne cette leçon un jour : Ne pas mêler le très-haut à mes affaires, il est vrai qu'il n'a guère pour habitude de simplifier les choses.

Le cocufié, l'esprit chargé de nombre de pensées diverses fut dérouté par la mine chaleureuse et la phrase insolite du jeune homme, il en resta sans voix. Une femme, livide, apparut à son côté sortant de la salle d'eau, sa maitresse de quelques heures.

Elle était belle, très belle, et, la regardant, Gandrel qui œuvrait avec un acharnement certain sur le sujet de la beauté féminine -et ce dans tout les sens du terme- ne pouvait nier la chose. Dans ces conditions, il n'était guère étonnant qu'il se soit laissé séduire pour mieux apprécier ses formes et se soit retrouvé dans ses draps. Ses yeux clairs, brillant d'espiègleries, admiraient et louaient l'existence même d'un si joli visage et d'un corps tant empli de charme...





[Dans une taverne de Chinon, quelques heures plus tôt]

Le jeune homme, rêveur et dilettante, bien qu'il pouvait se montrer acharné à la tâche et travailleur perfectionniste quand il s'y mettait, était aussi prompt qu'un barde à conter une histoire ou à chanter une geste. D'un naturel aimable et enjoué, le joyeux luron goûtait les joies simples de la vie, acceptant les coups du sort avec sérénité. Un de ces hommes dont la destinée est de voir et de voyager à travers le monde, un de ces individus qui ne manque pas de sang froid quand il s'agit de céder à la volonté de ses hormones...

Depuis son réveil matinal, en début d'après-midi, Gandrel effectuait la tournée des tavernes de Chinon. Arrivé tardivement la veille, et la fatigue l'emportant, il s'était montré raisonnable.
Ce n'avait nullement été le cas ce jour-là. Sa main gauche retenait régulièrement sa main droite pour l'empêcher de boire... en pure perte !
Le blondinet avait avalé plus de spiritueux qu'il n'en fallait pour achever un bataillon de vétérans. Malgré des yeux qui brillaient dangereusement, l'écrivaillon était encore loin d'être ivre mort, s'amusant comme un fou dans les lieux de perdition.

Alors qu'il était attablé avec des compagnons de beuverie rencontré sur le lieu du crime, une taverne enfumée, l'un d'eux agita sa coupe en direction de l'entrée de la salle. Celle-ci était bondée, allant du commerçant emprunté au paysan aux manières rudes. Mais avant confirmation orale, Gandrel devina la personne que l'homme désignait aux autres membres de la tablée. Une sublime femme vêtue d'une longue robe verte brodée de fil jaune, dont la beauté rendait toutes les autres femmes de la pièce invisible, même les plus charmantes filles de joies les plus court vêtues.


- Qu'elle beauté déclara un artisan boulanger assis à sa droite.
- Tu m'étonnes. Mais ou était-elle passé le jour où j'ai décidé de me marier ? s'exclama le charpentier assis en face de Gandrel.
- Ouaip, répondit le berger à sa gauche. Et quand je vois ma femme et elle a côté, je pleure...
Tous éclatèrent de rire. Puis le blondinet interrogea le groupe.
- Qui est-ce ?
- Cette déesse ? C'est Marie-Rose ! lui répondit le boulanger.
- Non, elle n'a rien d'une déesse, elle est plutôt bien en chair et tout à fait réelle... c'est exactement ce qu'il me faut. rétorqua Gandrel dont le visage affichait un sourire qui en disait long.
- Ah ah ! Petit effronté, tu n'as aucune chance ! ajouta avec sourire l'éleveur de bovin qui les accompagnait à table. Le blondinet se tourna vers lui, levant un sourcil, l'œil malicieux. Il entendit, pourrait-on dire, l'approbation silencieuse du reste de la tablée.
- Messieurs, mes excuses, je vous quitte... si cette Dame accepte de faire plus ample connaissance. rétorqua le blondinet en vidant son verre. Il se leva. Le boulanger le retint par le bras.
- Aucune chance je te dis elle est...
- Bah, qui ne tente rien n'a rien... déclara benoitement Gandrel en se dégageant avant d'avancer d'un pas plein d'assurance vers la belle en question.
- … mariée ! finit-il enfin sa phrase. Information qui ne parvint jamais aux oreilles du jeune coq.

Alors qu'il se dirigeait vers elle, Gandrel vérifia d'un coup d'œil sa toilette qu'il réajusta. Il se planta alors juste à côté d'elle et s'adressa à un homme qui la dévisageait d'une manière peu conventionnelle.

- C'est celtique. lui dit-il en souriant.
- Hein ? répondit l'individu.
- C'est celtique.
- De quoi ? Pardon ?
- C'est celtique. Le motif de la broderie sur le devant de sa robe. J'ai remarqué que vous aviez les yeux dessus et que vous l'admiriez intensément, j'ai donc pensé que vous étiez un amateur de broderie.

Dans le même temps il jeta un regard appuyé du visage de l'homme au décolleté de la belle afin de surligner encore plus le sous-entendu.
Alors que l'homme, après être passé par un panel de rouge extrêmement varié, du tomate au cramoisi, ne sachant plus où se mettre, fila sans demander son reste. Gandrel entendit un gloussement émanant de la ravissante, il se retourna plongeant son regard dans le sien tout en exposant son sourire le plus espiègle, qui, dans certaines dispositions, se révélait être un sourire charmeur. Cela était d'autant plus tranchant avec les autres hommes de la salle qui, eux, se distinguaient en deux catégories : ceux affichant soit un sourire béa proche de l'état de transe, et ceux montrant leur sourire carnassier.


- Ah... Oui j'avoue, j'éprouve une sorte de... "passion" pour la broderie ornementale.

Lui déclara t-il avec une expression gênée qui ne reflétait absolument pas le ton humoristique de sa voix. Elle gloussa de nouveau.
Un peu plus tard, le couple disparut par une des portes du fond...




1. Fresque : peinture murale exécutée, à l'aide de couleurs délayées à l'eau, sur une couche de mortier frais à laquelle ces couleurs s'incorporent.
2. Juventus : jeune homme
3. Baies géminées : fenêtres séparées en deux par une colonne.
--Zaphyra


[ quelques heures avant le lever du jour, avant l'arrivée des vagos ]

La jeune zingara ne dormait pas. A l'arrière du vago qui menaçait de partir en branle a chaque caillou sur la mauvaise route, elle fixait le plafond.
Les secousses du véhicule usé par tant de voyages sur des routes pas toujours entretenues n'avaient plus aucun effet sur elle, ce n'était donc pas la raison de son éveil a une heure si tardive. Elle se redressa et jeta un œil sur ses compagnons de voyage endormis.
Non ce n'était pas les secousses du vago, ce n'était pas une insomnie ni un manque de fatigue.
C'était l'excitation qui montait petit a petit. Ce petit frisson qui lui remontait l'échine lorsqu'en fermant les yeux elle pouvait imaginer les yeux de la foule enjouée, chatouillant son corps. La gracile jeune plante adorait les regards qui coulaient sur sa peau de miel alors que tel un serpent son corps ondule au rythme d'une musique chaude et salée. Elle réprima un petit rire. Le spectacle, sa vie!


[ souvenirs ...]


Elle était née sans talent particulier, d'une mère morte [non pas en couches , mais des suites d'une maladie impure] et d'un père voleur. Une petite zingara de plus dans le monde des gadjés. A la cour des miracles on l'avait destiné au larcin et plus tard au tapinage, mais au grand dam des siens, la jeune enfant n'avait jamais su mentir si déroger au bon droit. Lorsqu'il était de son rôle de faire le guet ou d'aider des petits chenapans a délester de leur bourses les bigots, la jeune enfant se figeait comme une statue, préférant un mutisme total a une quelconque implication dans ce qui lui paraissait naturellement comme immoral. Cela avait fini par exaspérer ses petits camarades qui la battaient joyeusement pour se venger. Son père ne sachant que faire de ce rejeton inutile la battait volontiers avant de la laisser choir dans un coin ou la jeune enfant persistait a son silence le plus total, se permettant a de rares moments e chantonner en dansant doucement.
En dansant... Elle laissait ses pas la mener loin de la cour des miracles, elle n'avait que 8 ans et l'impression de n'appartenir qu'a un monde ou elle n'avait pas sa place.

Dans l'ile de la cité, elle essayait comme elle pouvait de contenter son père en vendant quelques fleurs a des passants trop pressés pour la regarder. Son petit panier au bras elle déambulait sur les grand places accrochant le moindre regard, la moindre sourire, essayant de convaincre de lui acheter une fleur.

C'est en pratiquant cette activité très peu lucrative que la jeune enfant arriva un jour sur cette place de Paris ou passait la foire. La première de sa vie.
Elle voyait les badeaux s'arrêter, s'agglomérer, et sa curiosité n'en fut qu'attisée. Les bibelots, épices et autres marchandises étaient étalées. Les gens s'arrêtaient achetaient et repartaient le sourire aux lèvres. D'autres regardaient et passaient tous aussi gais.
La jeune enfant aimait voir les sourires sur les visages. La bouche entrouverte de béatitude elle flânait emplissant ses yeux des merveilles qu'elle pouvait voir.
Le soir tomba bientôt sans même qu'elle s'en rendit compte. Les gens contents achètent tout et n'importe quoi. Pour la première fois de sa vie elle avait vendu toutes ses fleurs. Son père serait content.
Entre chien et loup ( au crépuscule) la jeune enfant devait regagner la cour, c'était l'heure a présent des adultes, la nuit dans paris, nuit de tous les vices et tous les délices qu'ils disaient.
Mais alors qu'elle tournait les talons quelques écus en poche, la jeune enfant fut attirée par un attroupement peu commun.
Elle se rapprocha, se glissant dans la foule jusqu'au centre de l'attention et c'est la qu'elle la vit, dans toute sa splendeur: Satine! Une jeune femme, peau couleur d'ambre, de long cheveux noirs tenus par un bandeau écarlate, faisait onduler ses courbes en tapant doucement sur un tambourin. Son jupon rouge sang, raccourci laissait entrevoir au spectateurs [ masculins pour la plupart] des jambes fines et musclées qui marquaient le rythme de la danse.
Hypnotisée la petite ne pu détacher les yeux de la vision de cette femme aux prunelles noir de jais.
Combien de temps était elle restée la, elle ne le sut pas vraiment. Elle se rappelait simplement d'une voix douce et amicale qui la tirait de son songe eveillé.


- Latcho dives Mi caji... Que fait tu par la ? ce n'est pas l'heure des enfants pourtant...

Elle se retourna et vit l'homme, souriant et amical qui pour la première fois [ que de premières fois!] avait posé des yeux non méprisants sur ce qu'elle était.

- Je... je...

Voila ce qu'elle trouva a répondre, revenant subitement a la réalité ou elle pouvait voir la place vide de monde et la jeune demoiselle en train de ramener ses cheveux en chignon a l'arrière un regard nonchalent sur ce qu'il pouvait rester de monde.

- Satine tu as été une nouvelle fois très appréciée!

- la peste soit de ces gadjés, quand on aime on le montre! [ désignant le panier posé a même le sol] Il est quasi vide! Je te l'ai dit pral! il faut quelqu'un pour les persuader a payer! Il faut en parler a el director!

- Du calme mur pen, du calme, je vais m'en occuper... va donc boire un coup...

La petite se laissait bercer par cet accent chatoyant, cette chaleur qu'elle reconnaissait dans leurs mots qu'elle comprenait si bien. cette langue que lui parlait son père. Son père...

- hiiiiiiiiiii mi dat...

La jeune enfant avait poussé un véritable cri de terreur. Elle n'avait aucune idée de l'heure mais les lampions presque usés lui disaient qu'elle se trouvait dans une situation tres embarassante qui lui vaudrait plus de coup que de câlins.

- Que se passe t'il caji? tu es perdue ?


La jeune enfant ne voyait aucune issue et se contenta de hocher la tete. L'homme sembla embarrassé. Elle tourna la tete et regarda a la jeune danseuse tsigane s'éloigner doucement.

- Je... Je veux faire comme elle!


L'homme eut un petit rire.

- Toutes les petites romani veulent faire comme elle! Mais dis moi tu habites la cour des miracles n'est ce pas ? J'y connais quelques personnes, je pourrais te ramener.

Elle le regarda et mit la main a la poche de son tablier.

- Non! je ne veux pas! La bas il vont me battre! Je veux faire comme elle! apprend moi! je peux payer!

La frele enfant lui tendit dans toute l'innocence de sa jeunesse les quelque petits ecus qu'elle avait récoltés. L'homme lui saisit la poignet pour mieux refermer sa paume tendue.

- Range ton argent Caji... Tu n'es pas comme les autres toi... tu as du feu dans les yeux! quel est ton nom...

La petite eut un soupir dépité et des yeux déterminés dans les siens elle déclama.


- Je m'appelle Zaphyra !

L'homme sourit.

- Zaphyra... ta mère a été bien inspirée. Tu as entendu Satine, elle a besoin d'un coup de main pour faire payer les gadjos. Je pense qu'elle le mérite bien avec tous les efforts qu'elle fournit n'est ce pas?

L'enfant acquiessa. L'homme se dirigea vers la petite estrade ou une heure plus tot se déhanchait ladite Satine et ramassa le tambourin qu'elle avait laissé.

- Montre moi comment tu t'en sers...

La gamine laissa un sourire illuminer son visage et jetant son panier dans la rue elle attrapa l'instrument qu'elle commença a faire vibrer dans sa paume en imitant comme elle le pouvait les mouvements de celle qui deviendrait son idole.
L'homme eut un sourire satisfait.


-... bon! Tu vas venir avec moi, je vais te présenter a El director. Il respecte beaucoup les nôtres, et tu as peut être ta chance caj. [ une main dans sa chevelure] Et si Satine est contente de toi, alors tu pourras peut être la convaincre de t'apprendre... a mon avis tu as un grand potentiel...

Un potentiel... Zaphyra n'oubliera jamais le jour ou enfin on avait voulu croire en elle. Le lendemain du jour de sa rencontre avec Thalis le cracheur de feu, frère de la belle Satine, puis ensuite du phénoménal El director, La gamine se retrouvait a l'arrière d'un Vago, en route pour sa destinée, le spectacle!
Elle avait plu a Satine dont elle maximisait les revenus en récoltant les écus ou en battant du tambourin, et petit a petit a force de travail et d'acharnement elle avait intégré les mouvements de la danse sensuelle de la Satine . A l'age de 15 ans alors que des courbes féminines lui sortaient rendant sa physionomie plus agréable, elle remplaça pour la première fois celle qui avait été son mentor et qui des suites d'une mauvaise chute ne pouvait plus exercer son art.

La jeune femme soupira. Satine vivait a présent quelque part en Andalousie avec son fermier de mari. Un sourire fatigué lui étira les lèvres. Il lui tardait d'etre a demain. des années de spectacle ne lui ôtaient pas ce creux dans le ventre, cette petite angoisse délicieusement énervante qui précédait a chacune de ses représentations. La gamine aux yeux délavés, a présent danseuse de renom au sein de cette troupe ou elle avait trouvé une vraie famille, avait trouvé sa voix, gagnant honnêtement sa vie, sans le regret de cette vie a la cour des miracles ou elle aurait fini ou morte ou putain.


[ Rêver a l'arrière d'un Vago...]


- Caj! C'est pas fini de rêvasser! demain est une longue journée, couche toi tout de suite!

Zaphyra sourit. Cette voix de matrone essoufflée, elle la connaissait tres bien et n'osait jamais la contrarier. Elle tira doucement un mince drap contre elle et ferma enfin les yeux, sans vraiment dormir, repassant dans sa tête les details de la chorégraphie qu'elle servirait le lendemain a son public.

Il est a noter que Zaphyra est decrite ici comme une petite tsigane d'ou l'apparition de mots tels que vago ( cariole de voyage)gadjés ( designant les etrangers non tsiganes) , lactho dives ( salutation), caj ( fille), Pral ( frere), Mur pen ( chere soeur ), dat ( pere), etc etc qui viennent agrémenter le RP
Gandrel
[De retour au pied du mur... enfin, de la porte - Toujours entre une et deux heures du matin]

Gandrel s'obligea à interrompre le fil de ses pensées pour prendre le contrôle de la conversation, avant que le malheureux époux, jusqu'à présent paralysé d'effroi, ne se décide à l'occire ; ou bien que la dame de céans, par une déclaration inappropriée, donne l'envie au triste cocu de le trucider....

- Merci de votre hospitalité Messire, que dis-je, Monseigneur ! le blondinet prit un air contrit. Qu'elle terrible chute j'ai faite ! Je remercie Aristote pour avoir eut le privilège et l'insigne honneur d'être soigné par un médecin de si grand talent.

Il avait prit la parole juste à temps, à peine ouvrait-il la bouche que le cornu sursauta de sa chaise comme s'il s'était assis sur une épingle. Debout à l'autre bout du couloir, il cherchait quelque chose du regard.

- Mon fouet ? Où est mon fouet ? L'homme s'énervait en agitant sa tête en tout sens, cherchant son fouet. Je ne l'ai jamais sous la main quand je veux men servir !
- Vous pouvez le dire ! s'esclaffa Gandrel, tout en pensant à bien d'autres façon d'utiliser un fouet. Combien de fois n'ai je pas pensé la même chose !

L'homme resta pantois une nouvelle fois, par les réparties tellement inappropriées à la situation. C'était le but : l'intriguer. Donner sa version et le sevrer de paroles diverses afin de ne pas lui laisser un instant pour réfléchir.

- Pardonnez moi, je suis tellement inconvenant, partir sans payer alors que vous avez prit soin de moi et de mes blessures ! J'ai honte ! Ô que j'ai honte ! J'avoue que les remords me rongent...
- Payer ? Blessures ? Mais de quoi parlez vous donc ? répondit l'homme dont la voix c'était légèrement radoucie.
- Et bien... cet à dire que... en fait c'est simple... même que s'en est cocasse. Voilà l'histoire. En voulant rattraper mon chat qui s'offrait une escapade, j'ai moi-même escaladé une bâtisse et le maladroit que je suis a fini par perdre pied en glissant d'une bâtière 1 et voilà qu'après une chute qui m'a fait perdre connaissance, je me réveille ici, dans une chambre, et soigné par vos soins. Loin de moi l'idée de ne pas être reconnaissant, mais ma tête me lançant toujours je n'ai pas pris le temps, je n'étais pas en capacité, dirais-je plutôt, de réfléchir. J'ai donc pris peur puisque, hélas, mes premières pensées ont été : Qu'elle honte de m'être laissé emporter à monter sur ce "toit" à cause d'un abus inadmissible de boisson qui m'a autant vidé mon esprit que ma bourse.

Tout en fendant l'air de geste dramatiques, portant le revers de sa main à son front, Gandrel marqua une pause, pour laisser le temps au couple d'assimiler sa version de l'histoire. Il considérait son interlocuteur avec intérêt, les maris trompés pouvaient, au moindre problème, rentrer dans une frénésie sanguinaire sans la moindre limite. Celui-ci se tourna vers son épouse aimante tout en s'adressant à son amant.

- Je ne suis pas au courant, je ne vous ai pas soigné. puis à elle. Est-ce toi chérie ?

La femme était hypnotisée par la scène irréelle qui se déroulait sous ses yeux, prise au piège par le regard lourd de son bien-aimé posé sur elle. Du coin de l'œil, le mouvement de tête frénétique de Gandrel répondant par l'affirmative, hors du champs de vision de l'époux, finit par la sortir de sa torpeur.
En femme dévouée et fidèle elle regarda son époux droit dans les yeux et, sans broncher, d'une voix qui exprimait tout son potentiel de confiance en soi en pareille situation, elle lui répondit :


- Oui, je l'ai soigné, je l'ai vu chuté du toit au bout de la rue lorsque je rentrais du thé chez ma tante.

L'homme émit alors un petit gémissement de soulagement tout en affichant une expression plus amicale. Les présents ressentirent aussitôt la tension de la pièce baisser. Le jeune amant en profita pour glisser quelques phrases d'amusant reproche sur un ton humoristique pour lancer une conversation et que l'homme ne prenne pas le temps de réaliser et, ou, s'interroger. Il fallait dès l'instant le faire ce sentir mal à l'aise, coupable. Que de lui-même il se fasse pardonner de son comportement : agressif envers un blessé, passé proche du trépas ; et des doutes qu'il aurait pu avoir quant à la vertu de son épouse. La tactique imaginée par Gandrel porta ses fruits, l'homme proposa de préparer une tisane, ce qui fut accueillit avec un enthousiasme, bien réel pour la dame, beaucoup moins pour Gandrel qui aurait préféré une liqueur.

Le trio s'installa alors à table malgré cette heure très avancée de la nuit, afin de déguster l'ignoble boisson, de la flotte chaude soit disant aromatisée que l'on nommait tisane.
Avec un talent qui sied aux conteurs, Gandrel aidait l'épouse modèle en racontant ce qu'il s'était passé. Si bien que, l'impression de l'auditoire, restreint au mari, s'en retrouvait persuadé que c'était l'épouse elle-même qui la racontait. A chaque fois le blondinet coupait le récit, interrogeant, questionnant, détaillant, tergiversant, accumulant précisions et événements vagues d'autres histoires pour étoffer et enrichir encore plus le récit. Il brodait, il ornait, tel un peintre prit de frénésie agitant ses pinceaux sur une toile, ajoutant une couleur, une épaisseur, un mouvement, un mélange. Grosso-modo il embrouillait le mari en monopolisant la parole faisant jusqu'à oublier la raison de sa présence à son domicile.





1. Bâtière : se dit d'un toit à deux pentes.
Gandrel
[Chez l'amante et le cocu, très tard ou très tôt, c'est vous qui voyez]

Déluges de mots. Explications alambiquées. Pièce de théâtre en comité réduit. Toréro dans l'arène.
Gandrel "clarifie" la situation...

La poursuite du chat : Ah si vous connaissiez ce chat, et comment il me suit partout, je l'ai rencontré à Sainte-Ménéhould il y a un bout maintenant, si vous saviez comme il m'a harcelé. D'ailleurs, phénomène étrange, j'ai une impression récurrente de l'avoir déjà vu. Mais ma mémoire ne le ressitue pas, et ce n'est pas avec la commotion dû à cette chute que le fonctionnement de ma cervelle va s'améliorer. Et les nombreuses bêtises qu'il fait ! Et vous aimez les chats ? Moi j'adore les minous et passer des heures à les caresser...

La chute : Je n'aurais jamais du monter sur ce toit, et mon pied à glissé comme ça une première fois, et je me suis rattrapé in-extrémis. Et puis j'ai continué bêtement, ralala, incapable de tirer leçon de ma précédente glissade. J'ai fini par tomber bien évidemment ! Quel maladroit je suis...

L'alcool : Non mais je dois le reconnaître, c'est sans doute parce que j'ai trop bu que j'ai eu une telle idée. Enfin, "peut-être" trop bu... disons que c'est probablement à cause de ça mais en même temps, si on regarde bien, même à jeun j'aurais grimpé pour le minou, donc du coup peut-on vraiment dire en toute objectivité que l'alcool est la moindre parcelle de responsabilité à mes actes ? En parlant d'alcool, vous n'auriez rien à m'offrir que je puisse épicer cette tisane ? Bah n'importe quoi pourvu que ça désinfecte le gosier : bière, vin, liqueur...

La perte de connaissance : Je me suis vu mourir ! J'ai vu toute ma vie défiler devant moi ! J'en ai encore mal au crâne, je sens une énorme bosse là. Vous la voyez pas, mais moi je la sens bien, je vous met pas le doigt dessus pour sentir parce que la douleur est d'autant plus vive quand on appuie dessus. Ouille, ça fait mal...

L'héroïque sauvetage: Quand elle m'a vu tomber, votre épouse n'a pas hésité un instant ! Elle s'est portée à mon secours avec l'assistance d'un autre passant, alors que les autres spectateurs, même peu nombreux il faut l'admettre, se sont contenté de regarder de loin avec leur mine curieuse. N'est-ce pas madame ? Et ça vous a mit hors de vous de voir ça n'est-ce pas ? Oui hein ! Ah mais où va t-on ? La solidarité n'est plus ce qu'elle était hélas. C'est exactement ce que vous vous êtes dis ? Mot pour mot ? Alors constatez monsieur comme elle a été attristée du comportement incivile de certains villageois ! Et ce gros plein de soupe là a qui vous avez demandé assistance : Pas le temps, je dois rentrer qu'il a dit. Non mais vraiment ! En tout cas merci madame, il ne fait aucun doute que ce don de soi, cette farouche volonté de ce donner corps et âme au service de son prochain vient de votre éducation religieuse. Ah non ? Vous n'avez pas bénéficié de ce type d'enseignement ? Monsieur, qu'elle chance vous avez d'avoir une épouse qui sait prendre, apprendre pardon, avec humid... humilité et profondeur... d'âme...

Le rapatriement : Votre épouse et l'autre personne qui s'est porté à mon secours, un vieux pêcheur aux cheveux grisonnant. Ah la pêche, quel dur métier. Mais la Loire, quel fleuve absolument magnifique qui coule à travers les terres fertiles de Touraine. Un homme trapu, avare de mots, c'est ça la vieille école, à l'époque ils parlaient peu mais qu'est-ce qu'ils bossaient dur. Aidant son prochain sans chercher récompense, juste par dévotion, nan mais c'est ça les marins, c'est une guilde très solidaire, une grande famille, d'ailleurs qu'elle belle église vous avez ! Les vitraux sont de toute splendeurs, et je ne parle pas des sculptures ! Les artisans bâtisseurs du coin sont du genre à bâtir des pyramides. Vous connaissez les pyramides ? Il s'agit de titanesques sépultures triangulaires construites il y a plusieurs millénaires par le peuple égyptien, une contrée au sud de l'Osmanli Imparatorlugu
1. Remarquez, je dis pyramide égyptienne mais j'aurais pu parler des temples Grecs. Quel splendide pays que la Grèce, faut aussi voir le faste éblouissant de leurs anciens temples ! En fait j'aimerais bien aller à Thessalonique en Grèce visiter les vestiges puis y prendre le bateau pour voguer jusqu'en Égypte et descendre le Nil. Mais pas les même bateau à fond plat qu'on trouve sur la Loire, ce sont d'immense bateau à voile et à rame... enfin du coup votre épouse et ce vieux pêcheur m'ont porté jusqu'ici alors que j'étais inconscient et couché dans le lit de la chambre d'ami. Ah non ? C'était votre chambre ? Alors en fait si on regarde bien, les grecs ont les temples, les égyptiens ont les tombeaux, les italiens les forums et les aqueducs, les espagnols les palais, mais nous nous avons de superbes châteaux ! Remarquez on a aussi de somptueuses cathédrales, sans compter la basilique de Tours...

Les soins : Puis, prévenante, votre épouse avait commencé à nettoyer mes blessures, grâce à ses talents de sédecin
2 ... médecin, je veux dire. Comment ça ? Elle n'est pas dans la profession hospitalière ? Que c'est surprenant ! J'en tombe des nues. Et bien qu'elle chance j'ai eu quelle soit si habile de ses mains. Parce qu'à force de travail acharné elle a su faire tomber la brulante fièvre qui m'avait gagné. En tout cas, elle a tout d'une infirmière dévouée à la santé de ses patients. Regardez mes blessures sont presque résorbées. Vous ne les voyez pas ? C'est très exactement ce que je m'efforce de vous expliquer, un prodige que votre épouse vous dis-je ! Bon, moi je distingue aisément les traces de la chute mais bon, il faut dire que moi j'ai l'habitude de me voir, vous non, donc forcément vous pouvez pas faire la différence avant-après, mais si vous m'aviez vu avant, vous verriez le après. Et là je vous garanti que cela vous aurait sauté aux yeux ! Nan mais si, ah ben oui, tenez regardez mon dos ! Vous voyez ces griffures que votre femme m'a si férocement... soignées. Bien sûr que là vous constatez les marques, la chute dans le vide à été... Ô Seigneur, je me rappellerai de ce moment là toute ma vie ! Pour le reste et bien forcément, si vous aviez pu voir avant vous auriez pu aisément voir la grosse bosse...

L'assistance : Alors du coup, votre épouse n'étant pas formée à l'art délicat de la médecine, elle a envoyé le pêcheur quérir un médicastre. Mais bon, comme elle vous le disait il y a un instant, celui-ci était d'un âge avancé et l'homme, bien qu'endurant n'était pas très rapide, plutôt lent même je dirais, sans lui porter offense bien sûr. Cela fait qu'il a mit un temps infini avant de revenir, vous savez ça c'est l'âge, et il ne faut guère lui en tenir rigueur parce que ce bave homme dont on parle là, il en a connu des temps difficile ! De plus, son retard avait une excellente explication, le pauvre avait couru voir les médecins dont il connaissait l'adresse, les stands de consultations du marché étant évidemment clos. Je ne sais pas si ici, dans le grandiose duché de Touraine, ça se passe comme dans le reste du Royaume. Les stands de médecins ouvert au public le matin sur le marché, et les visites à domiciles l'après-midi ? Enfin peu importe, parce que du coup ce sympathique pêcheur est revenu bredouille, les rares médecins avec lequel il avait pu s'entretenir on soit refusé purement et simplement de venir, l'heure du souper, qu'ils ont dit, d'ailleurs en parlant de ça je n'ai pu me sustenter ; quoique si j'ai dévoré deux poires plus tôt dans la soirée... Mais bon, j'avoue, j'en mangerai bien encore. Ces médicastres donc, avec leur serment hypocrite, je hais l'hypocrisie, ah ces gens qui usent de duplicité et de fourberie, je les abhorre ! Dites moi en parlant de se restaurer, vous n'auriez pas un petit morceau de pain et de rillons
3 pour accompagner cet agréable petit vin ? Je voulais visiter les chais 4 du coin, il faudra que vous me donniez les bonnes adresses, car les ceps du coin sont divin, d'ailleurs je connais une bonne recette avec de vin aux champignons, c'est tout bonnement succulent. Oui c'est ça, les cèpes à la bordelaise. Fin connaisseur je vois, monsieur aime les bonnes choses. Ah bon vous êtes cuisinier ? La bouche, qu'elle beau secteur d'activité. Moi-même je m'y exerce du mieux que je peux dès qu'une occasion se présente. Donc les médecins étant soit absent, soit refusant une visite, il est dans un sens heureux que je sois tombé -oh je joli jeu de mot, moi qui n'arrive jamais à en faire- sur votre épouse. Je me demande d'ailleurs si cela ne signifie pas le début du déclin de notre Royaume, parce que si on y pense, l'immense empire d'Égypte à très fortement décliné depuis son apogée, oui du coup c'est médecins qui travaillent si peu me font penser aux pyramides, car si on regarde bien, la forme même des pyramides est là pour nous prouver que dans l'ancienne Égypte aussi, les ouvriers avaient déjà tendance à travailler de moins en moins. Donc, disais-je, votre courageuse mie remercia donc ce valeureux vieillard et le laissa vaquer à ses occupations, surement un truc de pêcheur...

L'arrivée du mari : J'étais donc inconscient, dans le lit, et j'ai entendu des voix. Comprenez ma surprise lorsque je réalisais ne pas être dans ma chambre à l'auberge. Ma première pensée a été d'avoir été ramassé ivre mort, cela est d'une exceptionnelle rareté -disons juste que j'ai eu lors de mon apprentissage un professeur d'une réputation sans pareille dans ce domaine- mais ça peut arriver, sait-on jamais. Donc vous disais-je, étant dans un lieu inconnu, j'ai cherché de suite la sortie, vous en auriez fait autant n'est-ce pas ? Non ? ...Non... mais ne m'interrompez pas sans cesse sinon je vais finir par perdre le fil du récit, ce qui serait regrettable après l'aventure si bien contée par votre ravissante épouse. Quel charmant couple vous faites, on voit de suite que vous vous aimez, elle a vraiment de la chance d'avoir un mari tel que vous, si aimant, si compréhensif. Je vous disais donc je n'avais pas tout mes esprits alors que je tentais rejoindre mon auberge, et en fait lorsque vous avez crié : stop ! Et bien c'est là que mes souvenirs sont réapparus, la poursuite du minou et les acrobaties qui s'en sont suivies...

La réaction de l'épouse : En fait sa réaction est d'une pureté étonnante, quel cœur à votre épouse, elle vous aime et ça se voit. J'imagine sans peine qu'elle a passée sa soirée à s'occuper de ma personne et en se morfondant de vous. Voir la mort n'a pas été l'apanage de ma seule personne, votre femme aussi a ressenti nombre de frissons et sensations alors que je "tombais", et durant tout le temps ou j'étais couché dans le lit. Il est normal qu'à votre retour elle se soit senti si, émue, fragile et empressée de s'occuper de vous. On s'imagine vite des choses en voyant un accident : ça pourrait arriver à n'importe qui, même mon mari, a dut-elle se dire. N'est-ce pas madame ? Voyez comme elle en bredouille ! Non ne rougissez pas voyons, je sais que c'est bouleversant, probablement plus pour vous que pour moi d'ailleurs. Vous avez œuvré durement sur ma personne sans compter, et ce toute la soirée, alors que vos pensées allaient droit à votre bien-aimé. Je vous félicite monsieur d'avoir une épouse si aimante, le cœur si pur et si débordant...

Les excuses : Vous vous êtes tout deux si bien occupé de mon humble personne. Et dire que j'ai voulu me sauver comme un voleur... ralala que je m'en veux, j'ai honte ! Mais honte ! Dès l'ouverture des portes de l'église j'irais bruler un cierge avec une prière pour vous. Merci, merci milles fois, surtout vous madame ! Venez donc monsieur que je vous serre dans mes bras ! Allez vous aussi madame, venez que je vous embrasse ! Je sais que c'est inconvenant mais vous m'avez sauvé la vie tout de même...

Les remerciements : Ah oui, j'aimerai refaire une escapade à votre domicile, pour remercier madame, mais je ne sais guère si mon emploi du temps de la journée me le permettra, dans tout les cas : bientôt une troupe de la famille du spectacle, troubadours, mimes, montreurs d'ours et bien d'autres spectaculaires animations dont vous me direz des nouvelles, se produira en les murs de cette belle ville. Vous l'ignoriez ? Ils arriveront sous peu, en fait il s'agit d'une simple répétition avant de partir faire une tournée triomphale en Ibérie
5. Mais quand bien même, la fête sera de toute beauté. Pour en revenir à nos moutons donc, vous aurez à l'accueil deux invitations à votre nom afin de vous remercier. Non, non, ne me remerciez pas, vous rigolez ? Tout le plaisir est pour moi ! J'aime autant donner que votre épouse recevoir, cela est donc bien naturel après ce que nous avons vécu. Et dois-je vous avouer, je ferais pour cette soirée office de monsieur Loyal 6.

L'au revoir : Mais qu'il se fait tard ! Je vais vous laisser vous reposer un peu quand même ! En tout cas vous êtes un couple formidable, venez là que je vous embrasse. Madame, vous êtes une femme bonne et généreuse, ne changez rien, sans compter que votre chair est... pouh ! ...est un homme très accueillant et chaleureux. Sur ce madame, monsieur, je vais aller dormir, même si j'ai passé la soirée au lit c'est que je suis vidé là...



1, Osmanli Imparatorlugu : Empire Turque.
2, sédecin : dans le doute, je préfère préciser que ce mot n'existe pas, il s'agit d'un jeu de mot oral. Ses-deux-seins.
3, Rillons de Touraine : vous connaissez les rillettes dites -du Mans-, pleines de porc et de saindoux, et bien c'est la pâle copie de la véritable recette : les rillons de Touraine. Recette traditionnelle faite à base de canard rôti, et sans graisse... bon, je vais faire un tour au frigo, je reviens...
4, Magasin d'alcool situé au rez-de-chaussé, au-dessus du cellier ou était entreposé les fûts.
5, Ibérie : terre comprenant toute la péninsule ibérique. Espagne, Portugal et Principautés.
6, Monsieur Loyal : orateur-présentateur des spectacles, celui qui annonce entre deux shows.
--Zaphyra


De bon matin ils étaient enfin arrivés.
La zingara fut des premières a se jeter littéralement de la carriole pour chercher comme a son habitudes a se coller aux basques du magnifique organisateur qu'était El director.
Et comme a son habitude il ne la calculerait pas une seconde trop absorbé a régler au millimètre prêt le spectacle qui était un prémisse du grandiose qu'ils avaient prévu de faire en Ibérie. Mais la jeune fille s'en moquait bien, cela faisait partie d'une sorte de rituel.
Donc extirpée la première du Vago, elle s'étira bruyamment en passant une main nerveuse dans sa chevelure d'ébène.


- Caj! ne va pas encore embêter El director surtout!

La voix de matrone essoufflée l'avait comme a son habitude mise en garde une nouvelle fois, et comme a son habitude elle répondit accompagné d'un rire cristallin:

- Oui, oui , oui!

Après un petit débarbouillage a la suite duquel la jeunette noua sa chevelure au dessus de son crane en un chignon abstrait entrepris de trouver sa cible quotidienne El director! Elle savait qu'il serait deja les mains bien dans la pâte fignolant le moindre détail de la représentation.
Un sourire espiègle aux lèvres, la zingara passait entre les roulottes , évitant de ci de la ceux qui déja s'activaient a monter le chapiteau qui abriterait le spectacle du soir.

Les bras en l'air, la demoiselle faisait de petits étirements, assouplissant son corps, exercices dont dépendaient la réussite de sa chorégraphie qu'elle voulait envoutante, hypnotisante!
Avançant a pas irréguliers, exécutant des mouvements latéraux, sitôt suivis de pas en avant et en arrière, étirant son bras a gauche avant de décaler son corps vers la droite étirant son bras droit elle avançait lentement vers la place centrale.
Prise a son petit exercice, elle ferma les yeux, répétant intérieurement les principaux pas de sa chorégraphie, ignorant totalement l'encombrement de la place, les roulottes, le monde, prise par la magie de la mélodie douce et entêtante qui lui coulait dans l'esprit.
Un coup de bassin en avant, un pas latéral, les bras qui dessinent des arabesques, un brusque arrêt, le bas du corps qui ondule. Un faux pas, elle peste! Il faut recommencer le mouvement! tout doit être parfait!
La gosse inconsciente recommence son entrainement sans se soucier du monde agité qui l'entoure, ignorant presque El director.

Soudain elle ouvre les yeux! Juste a temps pour éviter une planche, le dos cambré, les cheveux qui échappent au chignon, la tête en arrière, la zingara revient se relever et pousse un soupir. Heureusement que la danse entretenait les réflexes! Le cœur affolé par la soudaine poussée d'adrénaline elle reconnait le porteur de la planche!


- Kako Thalis! t'as bien failli m' étêter !


La voix aigüe, cache bien un sourire espiègle et amusé destiné à taquiner le brave cracheur de feu qu'elle appelait affectueusement son oncle. C'est aussi pour cette raison que l'homme a la carrure musclée, ne daigna même pas se retourner ne faisant qu'un vague signe de la main dans le vent. Combien de fois avait il deja crié:

- Caj petite importune! sois heureuse d'être indemne et arrête donc de me trainer dans les pattes! va danser ailleurs!

Un froncement de sourcil et un rire amusé plus tard, sa chevelure renouée en chignon, elle entraperçut enfin la silhouette bedonnante de El director. Elle l'appelait ElDi, plus facile a retenir pour la gamine de 8 ans qu'elle était lorsqu'elle avait entendu son drôle d'accent pour la première fois.
A pas félins elle s'approcha doucement , assez pour le voir s'adresser au jeune homme blond sur lequel un bon nombre de rumeurs couraient deja parmi les forains. Certains anciens le connaissaient bien, pour sa part elle se rappelait vaguement l'avoir cotoyé il y a des années de cela . Mais ce n'était pas bien important. Malgré les traits fatigués de Gandrel elle reconnaissait ses yeux plein de malice et de ses yeux de jeune femme, ne pouvait qu'admirer le charme qu'il dégageait.
Un grand sourire aux lèvres elle arriva dans son dos sans faire de bruit, l'écoutant parler .

- Ma qué mon petit, tou es tout pâlé ! Qué y'éspèré qué tou n'es pas maladé. Va té réposer, c'est toi qué yé veux por la spectacularé spectaclé dé cé soir ! Tou séra lé Monsieur Loyalé ! Et yé té veux en formé resplendissanté ! Qué lé grandiosimé spectaclé té féra changer d'avis et qué tou reviendras avec nous ! Tou nous manqué fils !

Elle haussa un sourcil. Humm Gandrel, monsieur Loyal, voila qui allait être intéressant. Mais ElDi avait raison, Il fallait qu'il se repose s'il ne voulait pas faire passer le spectacle pour un bal des vampires.
Elle rigola de sa propre réflexion et regarda le jeune homme s'apprêter a regagner son auberge. Au moment ou il tournait les talons en croisant son regard elle lui sourit de toutes ses mirettes et lui adressa un espiègle clin d'oeil, le suivant du regard un long moment, assez pour ne pas voir disparaitre l'homme a la moustache légendaire.
Pestant d'avoir perdu sa cible prioritaire, elle s'avança vers le chapiteau en plein chantier jusqu'à reconnaitre les voix du bon père qui criait de nouvelles instructions. Elle sourit ravie de l'avoir a nouveau repéré.


- ElDi! Eldi! Attend! Ho eh attend!

Elle avait l'habitude que le paternel directeur ignore ses appels, certain de n'avoir collée a ses basques un bon moment. C'est donc en accélérant le pas qu'elle le rattrapa enfin.

- ElDiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

Oubliant que sa carcasse transpirait abondamment elle lui sauta presque dessus pour venir l'embrasser comme une gamine embrasserait son père.

- Avoue que tu cherchais encore a m'éviter! Tutut!

Le regard dépité de l'homme lui servit de réponse . Étrangement lorsqu'elle lui collait, il devenait muet, continuant ses activités ne répondant que par des onomatopées qui amusaient la jeune fille consciente de l'agacer quelque peu. Il n'y a qu'a la fin de ses représentations qu'en bon directeur il lui accordait un peu de conversation, la félicitant et la conseillant sur sa prestation.
Accrochée malgré tout a l'oreille peu attentive du directeur, la jeune danseuse se transformait en moulin a paroles. Entre deux instructions criées aux monteurs du chapiteau, elle lui faisait une conversation effrénée.


- Bla bla bla... L'ours de bla bla encore fait des siennes bla bla et elle a bla bla et moi je lui ai dit bla bla... on a tellement rigolé bla bla


- Por favor! [ adressant un regard mi severe mi doux a un travailleur] pronto estará terminado !

- Bla bla... Il voulait pas travailler bla bla lui a dit bla bla botter les fesses...
J'ai entendu tout a l'heure que Grandel [ oui oui GRandel et non Gandrel , la gamine a toujours eu du mal avec les prenoms] sera le mr Loyal, bla bla... dans son beau costume! ça promet! J'espère ...bla bla... nous voir un peu avant le spectacle, je me souviens bla bla!


Si dans sa petite enfance, zaphyra se distinguait par un silence sécurisant, des années au sein de la troupe avaient fait d'elle la plus bavarde des forains. ces victimes favorites comptaient en tête Eldi, et Thalis, ses bienveillants "parrains".
Elle ne s'arrêtait que pour respirer, alors que le vieil homme qui la connaissait bien persistait a ne lui prêter qu'un bout infime de son acuité auditive et de sa concentration.
Elle sourit. La prochaine étape était sa préférée. Faire le tour des roulottes ou en bon directeur ElDi recensait sa troupe, prenant de leurs nouvelles et s'enquérant de leurs prestations respectives. Comme faisant partie de son rituel habituel, d'un coup d'élan elle se ficha pile devant ElDi fixant sa moustache avant de demander un sourire enfantin au levres:


- Je peux venir avec toi faire le tour des roulottes dis?


Le vieil homme leva les yeux de dépit avant de hausser des épaules lasses face a cette jeune fille débordant de l'énergie accentuée par le stress de la représentation a venir. Et puis a quoi bon attendre une réponse, elle viendrait de toutes manières!
--Don_arnigo


Chinon, Place Royale

Et le claiiir de la luneee,
Qui balaiiie la place d'argeeent,
Cooomme un jour l'écuuumeee,
Enlèèèveraaa son amaaant!

Ma qué! Et cé qu'il n'arrété pas dé nou cassé les pié celui la! Arnigo! Va plouto féré dansé Zaphyra ou lieu dé pensé ou triste sort dé jé né sé pa quellé caj! Et n'oublie pas qué tu dois fèré riré! Pa pléré!


Et sur un grand éclat de rire, sachant très bien que le clown connaissait parfaitement son métier, El Director tourna les talons pour continuer sa tournée des roulottes. Le chanteur secoua la tête, un léger sourire plissant ses lèvres. Ses doigts pincèrent les cordes de son luth pour placer quelques accords joyeux, résonnant allégrement dans l'agitation qui régnait autour des roulottes.

La sienne était arrivée la première, derrière celle d'El Director. Non pas qu'il était l'attraction principal du spectacle, loin de la, mais seulement parce qu'il aimait bien choisir avant tout autre membre de la troupe l'endroit où il installait sa roulotte. Oui, pour répéter son numéro, pour jouer de la musique, il préférait généralement les endroits ombragés, où les autres roulottes feraient cercles autour de celle d'El Director. Nombreuses roulottes par ailleurs. La sienne se démarquait d'ailleurs un peu du groupe de par l'impressionnant contrastre des couleurs recouvrant le bois de l'engin. On aurait dis que la roulotte était séparée en de multiples arc, chacun de couleur vive et chaude comme le jaune, le rouge, le vert clair, ou encore le orange. Une roulotte qui se remarquait, et qui lui faisait penser à sa Castille natale. Terre où El Director l'avait engagé dans une folle escapade qui durait maintenant depuis douze années pour lui.

Ah, il s'en rappelait encore de cette rencontre! Il était assis dans une taverne, à boire tranquillement. La porte s'ouvrait et se refermait sur les paysans Ibériques, avides de se rafraichir le gosier après une dure journée de labeur. Lui s'était levé, sa chope encore à moitié pleine dans la main. Il se dirigeait alors vers la sortie, quand son pied s'était empétré dans l'ourlet d'un long et lourd mantel. Il était parti en avant, et dans un réflexe pour se rattrapper, sa chope s'était envolée. Par un heureux hasard, la bière au fond de sa chope n'avait pas l'intention de s'en aller si facilement, et il fallut que la chope se retourne complètement pour que le liquide éclabousse le visage d'Arnigo. Nouveau réflexe, alors qu'il était dos à terre après s'être fraccassé le visage sur le bois, il avait ouvert la bouche, happant une bonne partie de la bière. Il s'était ensuite relevé sous les rires gras des personnes présentes en taverne. Et dans un faux soupir, lui de déclarer:


Si sélement jé l'avé fé exprés...

Il faut croire qu'El Director fut particulièrement sensible à cet humour désemparant et venant d'un paysan comme Arnigo. Il l'invita à sa table, lui offrant une nouvelle chope, pleine, cela va de soi. Pourquoi lui parla t il alors de sa troupe? Arnigo avait il en ce temps une tête particulière, qui ne laissait aucun doute quand à son acceptation de venir avec les troubadours? Il n'en savait toujours rien. El Director avait toujours eu du flair, et sans doute en avait il encore eu ce soir la. Toujours est il qu'Arnigo était devenu Don Arnigo, clown, ménestrel toujours joyeux de la troupe, et sans cesse en quête d'inspiration. Même si dans son métier, il préférait laisser la plus grande place à l'improvisation.

Don Arnigo tourna le regard sur Zaphyra, qui semblait suivre lentement El Director. Elle aimait flâner parmi les roulottes à ce qu'il avait remarqué au fil des jours qu'elle suivait leur troupe. Il aimait d'ailleurs beaucoup discuter avec elle, et aussi ne laissa t il pas cette occasion passer.


Zaphyra! Ca y est, ta roulotte est rangée?

Don Arnigo était l'un des rares de la troupe, pour ne pas dire le seul, à savoir cacher son accent Castillonnais. Des années de travail sur sa voix, des années d'écoutes. Mais il en était fier à présent, même si entre compatriotes, il laissait volontier son accent reprendre le dessus.

Oui, c'est un peu le bazard, mais cette place est grande, je crois bien que je vais l'aimer. L'homme posa une main amical sur l'épaule de la jeune femme, lui montrant de l'autre l'arbre sous lequel ils étaient. Et le seul connifère de cette place, il est pour moi!

Son sourire s'accentua, devenant large, idiot, comique. Il agrémenta en même temps sa tirade d'un geste large et ridicule du bras. Puis son bras restant affectueusement tout contre l'épaule de Zaphyra, il la regarda.

C'est moi qui jouerait ce soir, durant ton spectacle. J'espère que tu nous fera autant vibrer que la dernière fois...

Il effectua un petit clin d'oeil à la danseuse, puis s'éloigna de quelques pas pour retourner sous l'arbre, observant les roulottes autour qui commençaient à lui cacher la vue des maisons de la place. Zaphyra allait surement s'éloigner pour rejoindre El Director, aussi recommença t il à pincer les cordes de son instrument, chantonnant.

Eeet la pétit' hirondelleee,
Déployant sé ailééé,
S'en fut brusquement dé son niiid,
Pour combattrééé la pluiiie!
--Thalis


Chinon, Place Royale

Un petit sourire était apparu sur le visage de Thalis, alors qu'il venait de se faire tancer par Zaphyra. Se contentant d'un vague signe de la main, le barbu continua sa route, la planche calée sur son épaule, tenue par ses mains. Bout de bois d'une longueur atteignant deux fois celle de son bras. Et qui comme beaucoup d'autres, servait à l'élaboration d'une estrade. Il fallait bien que les artistes soient mis en valeur durant leur spectacle. Et le cracheur de feu préférait de loin monter une estrade, que s'occuper de la mise en place de la roulotte, et du linge, des vêtements... Sa femme se débrouillait très bien pour cela.

L'homme se mit alors à siffloter très fort. Il était heureux. Ils avaient tous fait de bonnes affaires à Paris, et cette tournée dans le sud, dans leur pays, s'annonçait plus que belle. Et El Director avait décidé sagement de répèter plusieurs fois sur le chemin. Pour cette première, cela se déroulerait dans cette ville, Chinon. Il avait entendu qu'on y faisait du bon vin. Egalement que la ville était plutôt animée, et c'est surtout pour cette raison qu'El Director avait tenu à choisir Chinon.


On ne peut dire qu'il y ait foule cependant, pensa Thalis. Mais peut être est ce parce qu'il est encore tôt.

Il contourna la roulotte de la voyante, et se dirigea alors un peu à l'écart des caravanes. Il contourna la petite construction qui était déjà avancée de moitié. Quelques poutres avaient été placé sur leur tranche, en longueur, afin de pouvoir supporter les autres, plaquées sur leur base. De petits bout de cordes très fine reliaient les planches entre elles, et ainsi, l'estrade avançait rapidement. Thalis sourit en voyant Pablo joindre les planches entre elles. Il le salua d'un large geste de la main, tout en l'apostrophant joyeusement.

Ola Pablo! Tu te traines dis moi la? A ce rythme la, on va devoir faire attention où on met les pieds, l'estrade étant diminuée!

Ma qué tou peux peut être vénir lé fèr aussi tant qué tou y és! Espècé dé salé barbou! Tou devré d'ailleurs té la fèr coupé pour évité dé la cramé cé soir ta barbé!


Contournant la dernière planche pour venir à la hauteur de Pablo, Thalis éclata de rire à l'insulte, alors que l'homme qui s'occupait habituellement des animaux souriait, satisfait de sa réplique. Le cracheur de feu plia les genoux pour aider l'homme à maintenir la planche droite.

Tu savais qu'il y avait un fleuve? La Loire je crois. Faudra qu'on y fasse un tour si on reste quelques jours ici.

Jé crois bien qu'Eldi a dis que nous dévions resté quelqué temps à Chinon. Nous aurons tous bésoin dé répos après lé spéctacle. Et si la villé plait à Eldi, il voudra sourément fèr quelqué chose pour eux. Un douxièmé spectacle sans douté.

Tant mieux. Je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter prés de la Loire, et j'aimerais beaucoup contempler celle ci et m'y baigner. Il parait que c'est le plus grand fleuve de ce royaume.

Ma qué céla ne vaut pas la mèr qué l'on a en Castillé! Tou dévré prié pour qué l'on y arrivé rapidément barbou! Et va mé raméné dé planché, elle ést bien mainténou cellé ci!


Thalis se releva d'un bond souple, et gratifiant Pablo d'un clin d'oeil, se remit à siffloter pour retourner dans la roulotte contenant les planches. Il passa prés du centre de ce qu'on pouvait maintenant qualifier de campement, et salua de la tête Don Arnigo qui fredonnait des paroles toujours plus farfelues les unes que les autres.

Il sauta presque sur le marchepied arrière de la roulotte, pour entrer dedans, la porte étant bloquée pour la laisser ouverte. Il soupira légèrement en voyant le gros tas de planches entassés dans le fond. Ils en avaient encore pour une bonne heure, avant de passer au chapiteau qui protégerait de la vue des spectateurs l'entrée des artistes. Car le spectacle devait rester une surprise, jusqu'au dernier moment, moment où les villageois de cette ville les acclameront pour leur prestation.


Je deviens rêveur moi ces temps ci, se gronda t il. Bien sur qu'ils vont arriver les villageois. Il est encore tôt, et rien n'est prêt. Et notre spectacle sera aimé, comme toujours!

Nouvelle planche sur les épaules. Nouvelle galère pour la faire passer la porte et sortir sans trébucher à cause du marchepied. Heureusement, il avait plus qu' l'habitude maintenant. Déjà, parce que cela faisait un petit bout de temps qu'il suivait la troupe, et en particulier El Director. Mais aussi parce que quand on en était à sa 42ème planche de la matinée, on avait pris le coup de main. Il aurait tout le temps de répèter son numéro plus tard. Numéro qu'il connaissait par coeur de toute façon.

Déjà tout petit, Thalis avait pratiqué une attirance bizarre et dangereuse pour le feu. Ses parents s'inquiétaient de jour en jour, en particulier quand ils devaient foncer sur leur rejeton pour lui ôter de la main un bout de bois qu'il regardait se consumer, les yeux émerveillés (et les mains noircis). Ou encore quand il avait mis à 8 ans le feu à une botte de paille. Feu qui s'était évidemment propagé rapidement, et qui au final, avait détruit la moitié de la maison voisine.

Thalis avait du alors se maitriser, et ce n'était plus qu'en cachette qu'il jouait avec le feu. Et au fil des années, il avait réussi à le dompter. Puis un jour, il avait regarder une femme et un homme cracher du feu. Il avait tenu à savoir comment ils faisaient. Non, ce n'était pas de la magie. Même si les moines sur place semblaient désapprouvés, aucun soldat ou membre de l'église ne vint se saisir des deux artistes. La foule était au contraire rassemblée autour des troubadours, pour les admirer et prendre des paris. Qui cesserait le premier de cracher son feu? Ou qui se brulerait avant l'autre.

Les yeux de Thalis avaient brillés quand l'homme et la femme lui avaient proposés de lui apprendre leurs tours, s'il venait avec eux. Ni une ni deux, il s'était enfui. Jamais ses parents ne l'auraient acceptés. En revanche, qu'il soit parti de son propre chef, les avait sans doute arrangés. Il ne les avait jamais revu, mais il était sur que ses parents avaient su très rapidement se satisfaire de son départ.

Et maintenant, il faisait parti de cette troupe. Il en avait fait une multitude en Castille, mais celle dirigeait par El Director était décidant la meilleure qu'il avait connu jusqu'ici. Et il avait trouvé comme une fille en la personne de Zaphira, son épouse n'ayant malheureusement pu lui donner d'enfants. Et il sait bien qu'elle ne pourra pas. Mais il aimait cette vie. Une femme, une fille à aimer, un métier qui était sa passion, et une troupe qui lui plaisait chaque jour un peu plus.


La vie est belle, pensa t il avec un sourire tout en ramenant sa dernière planche à Pablo.
--Zaphyra


[ Place Royale, collée aux basques d'Eldi]

Alors qu'elle s'obstinait a coller au train du directeur qui l'ignorait royalement, ils passerent devant celui qui ressemblait plus a un barde désenchanté qu'a un pitre.
Zaphyra leva les yeux au ciel comme pour accompagner la remontrance d'Eldi a l'encontre de Don arnigo qui sortait ses quatrains des jours de pluie. Puis par grands hochements de tete elle appuyait avec ironie le fait qu'il devait faire rire et non pas faire pleurer. Plutot faire danser Zaphyra, heureusement qu'il savait laisser ses melodies melancoliques pour sortir des rythmes endiablés sur lequels elle pouvait faire mouvoir son corps. Elle lança un grand sourire. Don Arnigo était bien plus qu'un barde et bien plus qu'un pitre, et il fallait l'avouer, ils faisaient la paire.
Ils passaient également de longs moments a discuter de tout et de rien et etrangement il supportait tres bien le moulin a paroles qu'elle pouvait etre.


- Zaphyra! Ca y est, ta roulotte est rangée?

La jeune demoiselle fut tirée de ses pensées par la voix neutre du menestrel.

- Hein quoi?

Regardant autour d'elle elle constata que Eldi en avait profité pour la semer. Comme si elle avait le temps de s'arreter pour parler roulotte avec le clown. Elle soupira de dépit.


- M'enfin Arnigo! Regarde! A cause de toi j'ai perdu la trace d'Eldi!

Une moue faussement boudeuse accentuée par un froncement de sourcils elle cherchait du regard le vieux moustachu du coté des roulottes. Decidement il s'acharnait à l'éviter, malgré sa silhouette bedonnante il arrivait toujours a disparaitre a ses yeux. Ne se sentant pas coupable pour un sou, le peune pitre continuait.

- ...Oui, c'est un peu le bazard, mais cette place est grande, je crois bien que je vais l'aimer. Et le seul connifère de cette place, il est pour moi!

La jeune fille haussa les épaules alors qu'il venait de poser la main sur son épaule, croisant les bras la mine toujours boudeuse, alors qu'elle venait d'abandonner l'idee de retrouver la trace d'Eldi.

- Hum moui , mais toi tu te prend toujours les meilleures places aussi! C'est pas juste! Attend un peu que j'aie mon propre Vago!

Elle ne put cependant retenir un grand rire en le regardant sourire de manière un peu penaude accentué par un geste plus grotesque qu'autre chose.

- Tu mérites tes gallons Arnigo!


Elle fit un pas en avant et le regarda a son tour, signifiant qu'elle lui prêtait toute son attention.

- C'est moi qui jouerait ce soir, durant ton spectacle. J'espère que tu nous fera autant vibrer que la dernière fois...

Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil qu'il voulait complice. Elle n'eut qu'un petit rire.Il est vrai que la musique qu'il avait composée, accompagnée par quelques passages au tambourin annoncait un spectacle de toute beauté. Lui revinrent en mémoire les principaux passages de sa chorégraphie, les pics de rythme, les allegro, les moderato, le tout avec une grande pointe d'excitation. Elle sourit.

- Je sais Arnigo, crois tu qu'en une nuit j'aie pu oublier ta mélodie? N'oublie pas que c'est sur elle que repose toute ma chorégraphie! Nous allons mettre le feu encore plus que Kako Thalis!

La jeune demoiselle reporta un instant son attention aux roulottes apercevant au loin justement Thalis. Elle eut un large sourire en faisant un grand signe de la main, comme si l'homme qu'elle considerait comme un véritable père n'avait que ça a faire!
Elle se retourna et vit qu'Arnigo était retourné sous son arbre. Elle fronça les sourcils en l'écoutant chanter a nouveau les hirondelles! Ce qu'il pouvait etre déprimant! A croire que c'était pas un vrai clown!
Le visage décidé elle se dirigea vers lui a pas obstinés, posant une main sauvage sur les cordes que le ménestrel pinçait provoquant une véritable plainte de l'instrument.


- Ah non hein! Et si pour une fois tu écoutais Eldi hein! Tu as assez torturé cet instrument pour la matinée!

Elle eut un petit rire qui donnait a son ton celui de la camaraderie. Elle n'était pas méchante juste taquine, et Arnigo était celui qui la connaissait bien pour ça. Elle le regardait et soudain, une lueur lui passa dans les yeux.

- Hey au lieu de chantonner tristement ici, et si on allait faire un tour?

Elle porta des yeux amusés aux roulottes, une idée lui trotant dans la caboche. La matrone essoufflée devait être réveillée deja.

- On s'entrainera plus tard! Suis moi, nous allons dire bonjour à Tasmania!

Elle pouffa doucement et attrapa fermement le bras du clown qu'elle tira en direction des roulottes. Nouvelle priorité: La roulotte de la voyante!
Kaeronn
Place Royale, de bon matin...

Depuis plusieurs jours déjà, Kaeronn avait remarqué cet attrouppement en place centrale de Chinon. L'auberge de messire Toto ne s'en trouvait pas très éloigné, et il avait donc rapidement découvert le remue ménage, en revenant de la pêche, très tôt le matin. Passage ensuite oblige à l'Auberge du Peuple, afin de se réchauffer, et de manger un bout pour être en pleine forme durant la journée. Il avait pu discuter un peu avec Lily, très peu avec Toto qui semblait avoir pas mal de boulot. Tout le monde semblait en tout cas avoir remarqué les troubadours, mais personne ne semblait vraiment intéresser. Kaeronn trouvait cela bizarre, car il trouvait lui, que c'était une chance unique pour les Chinonais de venir s'amuser. Et vu le nombre de roulotte, le spectacle serait surement à la hauteur de l'attente des villageois.

Le Chinonais décida donc de retourner sur la place, afin d'observer l'installation de la troupe. Peut être pourrait il ainsi deviner les numéros qui leurs seraient joués. Il avait essayé de convaincre Lily ou d'autres de venir avec lui, mais comme aucun d'eux n'avait semblé particulièrement emballé, il avait haussé les épaules. Redescendant alors la rue où se situait l'auberge de Toto, Kaeronn tourna à droite. Il se retrouva alors sur la place Royale, avec la mairie sur sa droite. La place étant spacieuse, les troubadours avaient eu tout le loisir d'installer leurs roulottes. Kaeronn pensa que le maire avait eu une excellente idée de les faire venir. Car il ne voyait pas qui d'autre aurait pu le faire.

Il était encore tôt, et le soleil peinait à s'élever dans le ciel. Sans doute certains villageois ayant moins de travail que les autres dormaient ils encore. La plupart des pêcheurs étaient en revanche encore sur le lac, où bien rentrés comme lui, très tôt. Les troubadours en revanche s'activaient à toute allure semblait il. Kaeronn pouvait apercevoir les allées et venues de chaque femme, chaque homme entre les différentes roulottes. Plus loin, il cru distinguer une construction en court. Mais il n'aurait pu en jurer, car il était encore loin, et certaines roulottes lui cachaient ce qu'il appela un chantier. C'était le bazard, mais il se doutait que le soir venu, tout serait prêt pour le spectacle. Généralement, ces gens la étaient efficaces.

L'ancien Tonnerrois longea alors la mairie, afin de contourner par le nord la troupe. Il distinguait certaines peintures sur les roulottes, mais il ne put deviner à qui elles appartenaient. Certains mots parvenaient à ses yeux, mais ce n'était pas du françois. Encore une langue barbare dont il ne pouvait comprendre la signification... Pourquoi ne parlait on pas françois partout... Une véritable abbération.

Avisant alors les marches au pieds de la mairie, Kaeronn s'y assit dessus, et se contenta d'observer le campement. Peut être d'autres villageois de Chinon viendraient ils discuter avec lui et avec enthousiasme du spectacle qui s'annonçait riche. Et s'il avait de la chance, peut être verrait il le maire, afin de lui faire part de ses félicitations pour avoir réussi à ramener une si grande animation à Chinon.

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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
Lanetti
toujours sur la place (un autre jours que le rp place publique^^)

Qui qu’a vu ?? qui…. ?? Popa…Moman…z’etes où.. ?
Ze v’us voit même pu…pis crop longtemps crop

La fillette commença a désespérer un peu…et tourna un peu sur elle-même resserrant ses tout petits doigts sur son sac…puis en tournant….

OOooh….mais..c’est que c’est la maison z’en tissu de grande aille….

Oui elle avait rencontré un ‘sieur qui lui avait parlé de son chat qui s’appelait pito…dans une grande maison en tissus.. !!tellement grande qu’elle tenait toute la place….et une foule énorme se tenait prés de celle-ci …voila pourquoi personne ne regardait son parchemin ou elle avait…gribouillé (oui a cet age on gribouille plus que ce qu’on dessine) ses parents…et ou Ken’t y avait ajoutée quelques détails..pour faciliter la compréhension. Elle pouvait toujours crier…personne ne viendrait….

La petite fille avança un pas après l’autre..un peu maladroitement entre les trous, les bosses et les objets perdus..trop attiré par ce qu’il s’y passait..petit a petit elle vit les roulotes…

OOooh..pis des Grandes crop grandes Charrette !!

Au loin elle aperçut une jeune fille qui déambulait qui dansait virevoltait…et Lany la regarda en ouvrant grand la bouche avec de grand yeux tout rond…. L’est belle mais po z’autant que moman !puis elle fit la moue au son grincant de l’instrument de musique de l’homme sous l’arbre…
Il avait l’air fiert de son arbre…mais la fillette marmona..

Même que ben l’est po z’aussi grand que l’arbre z’a cache cache de popa… !

Bing Bang !!


OOooh ! la fillette sursauta en sortant de ses réverie…que de bruit deriere cette si grande maison !!
Comme quand son papa tapait sur la barque avec son marteau pour la réparer !!
Puis des cris chaleureux …de la musique….

Lany avait promis a Gade d’etre prudente de faire attention....
Elle se souvient lui avoir tiré la manche et lui chuchoter:

ben même que ben z’y a un pestacle y m’a dit le sieur…

Et comment il s’appel .. ?

M’a dit Grande aille…

mhm…et bien je vais voir pour t’y emmener ma puce…

oui mais voila, là toute cette agitation elle avait du mal a tenir en place et puis personne pour regarder son dessin…

pis ze vais zuste y voir…pis z’y reviendre z’avec Nelle z’et Gade pour le pestacle….

Elle s’avanca encore un peu plus…

GRANDE AILLEEEEEE GRANDE AILLEEE ? pis z’etes la ?? ze suis viendue…

Elle attendit un peu …puis bascula légèrement en arrière pour poser ses petites fesses au sol posant ses mains sous ses joues les remontant un peu ainsi…mais gardant son sac sur ses genoux !
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El Director, incarné par Gandrel
[Sur la place]

Après une première mise au point avec certains artistes, El Director, suant de toutes ses pores, s'en revint au centre de la place, jambes écartées, poing sur les hanches. Tel une statue, il domina la place dans cette posture, moustache au vent et ventre bedonnant. Puis, il hocha la tête. Seul les néophytes purent imaginer que cela s'agissait d'un grognement de satisfaction, ceux qui le connaissaient savaient qu'il se montrait pensif, cherchant ce qui n'allait pas.

En fait, les jours de spectacle, il ne se montrait satisfait que lorsqu'il entendait une pluie d'applaudissement à la tombée du rideau. À ce moment là seulement, il explosait d'une joie libératrice, même si le reste du temps il était un homme naturellement joyeux ayant même la gaieté communicative.
Après tout, le rire et le plaisir était son métier. Depuis toujours.

El Director venait de mettre le doigt sur un des points qui l'inquiétait. C'était aussi son métier de s'inquiéter du bon déroulement des opérations. Et là, il n'y avait pas la cohue habituelle pour la réservation de billet. Pas que pour ce spectacle remplir le chapiteau soit important, ce n'était qu'une représentation de mise au point pour la tournée, mais tout de même, il avait son orgueil.


- M'enfin Arnigo! Regarde! A cause de toi j'ai perdu la trace d'Eldi!

A l'écoute de son surnom il tourna la tête. Bien sûr, il connaissait cette voix, et la reconnaissait aisément parmi le brouhaha ambiant de musique, de coups de marteau, des cris des ouvriers artisans et autres bramement. Zaphyra, sa fille. Fille qui ne l'était pas ; mais ce n'était pas ce genre de détail qui l'empêcherait de la considérait comme tel. La danseuse conversait avec Arnigo un des troubadours de grand talent de la troupe.

Tout en lissant sa moustache avec soin, il fit un pas de côté, juste pour ne pas entrer dans le champs de vision de la petite, bien qu'il prenait grand plaisir à l'avoir auprès de lui, il avait en cet instant, la tête bien trop chargée de soucis divers pour ouïr toutes ces histoires. Non pas qu'elle soient inintéressantes, mais ses tempes pulsaient déjà d'excitations et de stress. Pas besoin de rajouter au fil de ses pensées les derniers potins. Demain ça irait, oui demain il pourrait écouter ce qu'il entendrait, aujourd'hui son cerveau était hermétique.
Longue journée en perspective.

Le moustachu énumérait mentalement la longue liste de choses à faire durant la journée. Liste rallongée par Gandrel, lorsqu'il s'étaient rencontré le matin, lorsque celui-ci vint l'accueillir, teint blafard d'une nuit arrosée.
Quel joie avait-il ressenti de serrer dans ses bras le jeune blondinet qu'il n'avait pas vu depuis bien trop longtemps, l'un comme l'autre arpentant chemin bien trop souvent.
L'incessant orphelin lui avait remit le courrier du maire, homme qu'il faudra prendre le temps d'aller remercier pensa-t-il. Puis, après quelques banalités, l'écrivaillon lui avait mentionné une histoire requérant toute son attention : sauver la vie de Rroms.

Bien sûr, Gandrel ne lui avait pas dit les choses ainsi, et heureusement, n'était pas versé dans la violence. Cela le rebutait même. Et Eldi ne pouvait qu'en louer le seigneur que l'incessant orphelin avait opté de saisir l'occasion de le voir pour lui en toucher deux mots afin de s'éviter quelques démarches déplaisantes. Ainsi, il pourrait tenter d'assister des Rroms qui venaient de se fourrer dans un guêpier dont ils n'avaient pas idée...

El Director sourit, se rappelant la toute première phrase sous laquelle on lui avait décrit l'écrivaillon lors de leur première rencontre.
C'était dans une taverne d'un port où il commerçait avec un mauresque pour acheter des animaux originaire des terres au-delà de la méditerranée. Du continent noir, au sud de l'Ibérie.
Parmi la foule de marins et autres infréquentables individus, la présence de Gandrel qui buvait et chantait dans les bras des serveuses et filles de joies qu'il charmait n'avait pu lui échapper. Omniprésence que ne goûtaient guère les autres clients masculins si l'on en jugeait par les un regards assassins qu'ils lui adressaient.
Eldi s'inquiétait de voir ce talentueux jeune chansonnier se prendre un coup de couteau lors d'une rixe qui ne manquerait pas d'éclater tant la tension paraissait palpable. Le jugeant gamin naïf, trop prit et épris pour se rendre compte de se qui se tramait autour de lui, El Director lui accordait dix minutes au maximum avant qu'arrive l'incident.
Le maure, comprenant son malaise lui avait ri au nez. Un éclat de rire si violent qu'il en avait tremblé. Le rictus rendant le visage buriné et balafré du maure encore plus effrayant. L'homme lui avait dit.


- Reprenons notre marchandage, ne t'inquiète pas pour lui.
- Vous... vous le connaissez ?
s'enquit Eldi.
- Pas vraiment, je me garde bien de l'approcher, il est du genre à se faire virer de tavernes où je ne mettrais pas les pieds...

Le directeur du cirque en était resté coi, surpris de cette déclaration irréaliste qui, aujourd'hui encore, lui semblait incongrue de la part d'un homme dont la réputation vous glaçait le sang...
Soudainement, il fût tiré de ses pensées par un cri aigu qui avait la qualité, ou le défaut, de couvrir la cacophonie alentour.


- GRANDE AILLEEEEEE GRANDE AILLEEE ? pis z’etes la ?? ze suis viendue…
- Ma qué ? s'interrogea-t-il tout en se dirigeant vers une enfant qui braillait, le postérieur sur les pavés. Qué passa mon petité ? Tou cri aieé, diga yo ou qué tou té fais malé.
Gandrel
[Dans sa chambre d'auberge]

Épuisé de son harassante nuit, le blondinet se déshabillait, attendant le bassine d'eau chaude réclamée auprès de l'aubergiste. Rien de mieux qu'un bon bain pour se délasser jugeait-il. Et il en avait bien besoin.
Revoir la troupe rendait le conteur radieux, néanmoins nombres de pensées occultaient la joie de la spectaculaire folie nocturne qui s'en venaient. Parmi bien d'autres, il espérait régler un contentieux via l'assistance du vieux forain, sachant que celui-ci souhaiterait régler, le plus pacifiquement possible, une affaire concernant une famille de Rroms doublement victime du sort.

Stationnant en Touraine depuis quelques temps, Gandrel en avait profité pour envoyer de ses nouvelles à diverses connaissances, notamment El Director ; mais aussi à une demoiselle, fille d'amis de feu son père adoptif, qui s'était laissée embrigadée dans une sordide histoire de brigandage.
Erreur de parcours d'une jeunesse dorée, l'odyssée de la demoiselle l'emportait bien loin des rives de son milieu d'origine. Empêtrée dans une situation qui l'a dépassait, et n'osant divulguer sa mésaventure à son Baron de père - personnage public et chef d'armée - aurait, elle en était certaine, une réaction violente qui l'effrayait d'avance au plus haut point. Ne sachant à qui se confier, elle avait fini par livrer à Gandrel son fardeau.

Accompagnée d'amis , elle s'était retrouvée à racketter un passant, à quatre contre un. Une seule fois dans sa vie.
Mais voilà, le dépouillé avait, on ne sait comment, découvert son identité et celle de ses complices. S'en suivit des menaces de sa part et de sa famille.
Dévoilant leur vrai nature : celle de poltrons manquant cruellement de courage et de jugeote ; les jeunes fripouilles abandonnèrent la demoiselle à son sort tandis qu'eux avaient rapidement quitté la région en changeant d'identité.
La jeunette, subissant toujours la pression des menaces, et souhaitant dans le même temps réparer sa faute, promit de rembourser sa part du butin. Espérant de fait survivre aux menaces de morts et rétablir sa réputation d'honnête femme. Néanmoins les intimidations continuèrent et les Rroms, puisqu'il s'agissait de l'un d'eux, diffusaient son nom à chaque feu de camp des royaumes.

Apeurée, elle soulagea sa conscience dans un courrier à Gandrel que quelqu'un sache ce qu'il était advenu de sa personne si jamais elle venait à disparaitre dans des circonstances douteuses au fin fond d'une ruelle.
Au moment même où elle prenait cette décision, Alix - c'est ainsi qu'elle se prénomme - n'imaginait pas que le destin déjà tournait en sa faveur malgré son triste comportement sur les routes au dépend du tzigane.

Loin d'être insensible, malgré la sottise de ses actes, le blondinet n'appréciait guère que l'on menaça ainsi la demoiselle. L'estimation du résultat d'une menace de dénonciation militaire envers la demoiselle était sans commune mesure avec celle que lui pourrait déployer envers eux.
Le jeune conteur avait faillit devenir l'infant d'un Lieutenant-Général des armées du Roy et même d'un Amiral, mais ce fût près d'un Prince qu'il trouva refuge. Et malgré son décès qui commençait à dater maintenant, nombres d'amis de celui-ci dirigeaient encore aujourd'hui une armée Ducale, Comtale, Royale ou Impériale. Fallait-il encore rajouter les Ordres militaires... non, ces anciens Alençonnais étaient inéluctablement mal tombé.

Dans son malheur, le Rrom et ses amis glissaient la tête dans un collet ne réalisant pas un seul instant l'importance du traquenard dans lequel ils prenaient place. Alors que, hasard faisant, Gandrel l'estimait parfaitement. En effet, les noms des individus lui étaient connus, donc fatalement, juger la contenance des avertissements lui étaient bien plus aisé.
Bien que rechignant de profiter du bénéfice de la réputation du Maitre qui l'avait recueillit étant jeune, l'adopté pouvait jouir aisément encore du bénéfice de sa réputation.
Mais il préférait de loin en user avec parcimonie, et ne doutait pas un instant que cette affaire prendrait fin rapidement sans que cela ne soit nécessaire, car le choix de vie du blondinet se voulait beaucoup plus discret que le clinquant des Conseils. Et puis ses pas devaient le mener auprès d'un autre membre de cette famille, Maire d'une capitale sudiste. L'annonce de leur décès risquait donc d'entacher ferait donc tâche lors des salutations.


- Comment va la famille ?
- Ben, depuis que tu les a fait tuer, va savoir pourquoi, il ne me parlent plus. Je les trouve un peu froid vois-tu.


Après avoir frappé à la porte, une servante rentra dans la chambre et versa de l'eau bouillante dans la bassine. À la vue du jeune homme qui, sans pudeur aucune, se présenta nu comme un ver pour prendre place dans la baignoire, la bonne rougit. Rougeurs qui s'intensifièrent encore peu après lorsque le barboteur lui demanda.

- Auriez-vous l'amabilité de m'apporter le saponaire 1 je l'ai laissé près du lit.
- Jjje je... si vous... je... frotter ? le dos... vous frotter le dos. Si vous voulez... bégaya la fille qui, pour une fois, étaient bien tentée de faire du bénévolat hygiénique.
Le blondinet lui sourit, oubliant aussitôt l'histoire...




1 : plante utilisée pour le bain en remplacement du savon. cela parfume et fait mousser.

Ce post est décalé par rapport à la trame principale de ce RP et peut paraitre -non, va paraitre- trouble aux yeux des néophytes. Hélas pour eux, on ne peut tout dévoiler non plus. Pour cela, veuillez me pardonner. J'espère néanmoins que le post reste compréhensible même si la plupart des mentions et références faites ne devraient être accessible que par les concernés et mes lecteurs de longues dates.
De plus je trouve jouissif que les uns apprennent que je connaisse les autres en lisant ce post où mon perso se fait un plaisir de mettre les pieds dans le plat en faisant passer la vilaine de l'histoire pour une pauvre victime .
Lily-es
Par Kaeronn, un gentil Messire qui voulait monter une équipe de soule, Lily avait appris qu’une troupe de troubadours s’était installée en ville et projetait de faire un spectacle ces jours-ci…

Lily aimait bien les Tziganes et leur façon de vivre différente de la sienne : toujours sur les routes pour égayer les villageois et les faire chanter et danser…Lily adorait danser… même si elle ne savait pas trop et n’en avait pas souvent l’occasion. Là elle avait pris un peu de temps après avoir rangé la taverne, pour venir voir le campement.

Il était installé sur la grand place. En arrivant, Lily fut surprise de voir toutes ces petites maisons sur roues et aussi de toutes les couleurs… cela faisait joli en fait et changeait de maisons « fixes ». Cela doit être plaisant d’y vivre et partir ainsi à l’aventure… Bien sur, elle n’était pas si naïve pour croire que tout était toujours rose et il devait y avoir des moments certainement difficiles là aussi..

En regardant de partout, Lily vit qu’une estrade était en train de se monter, des cracheurs de feu s’entraînant et aussi une très jolie jeune femme qui tournoyait à l’envie…Elle était souple et fine, brune à la peau mate… Lily était admirative de tant de beauté. Lily entendait les troubadours s’interpeller dans leur langue…quelque fois elle comprenait des mots de François, ils avaient un drôle d’accent chantant.

Du coin de l’œil, elle aperçut Kaeronn qui était venu voir lui aussi les voyageurs. Il était assis en retrait pour ne pas déranger sans doute. Elle se dirigea vers lui pour échanger ses impressions avec lui.
Quand tout à coup, elle entendit une voix sur aigue dans son dos. Lily aurait reconnue cette voix fluette entre toutes…
Elle se retourna d’un coup et vit la tite Lany qui criait quelque chose comme « Grande aile ». Lany ne semblait pas perdue ni effrayée, alors Lily continua sa route vers Kaeronn tout en gardant un œil sur l’enfant.


- Bonjour Kaeronn comment va-tu, dit Lily en arrivant, c’est surprenant n’est-ce pas comme installation… mais cela doit être plaisant, enfin l’été bien sur…
- J’espère pouvoir revenir pour le spectacle, cela doit être magnifique .. n’est-ce pas ?


Lily souriait devant toutes ces animations qui s’offraient à son regard… Ce campement apportait dans ces temps de crainte, une bouffée de joie et d’insouciance.

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Il faut se dépêcher de rire de ses malheurs pour éviter d'avoir à en pleurer.
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