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[RP fermé] Dieu est Amour et autres tortures

--Peire
En parallèle de: L'art de la Question par Clotaire-le-boiteux [interrogatoire d'Hardryan]
Ceci est un RP fermé, si vous voulez participer demandez à LJD Hardryan, Penelopedefrance ou Ka_Devirieux


Hardryan a écrit:
Trois coups retentirent à la porte de la chambre où logeait le Montagnard à Lyon. Quand il l'ouvrit, un page lui délivra un message... de Monseigneur Wilgeforte. On le convoquait à nouveau, il irait donc à nouveau même si cela ne l'enchantait guère.

Prévenant l'un de ses hommes qu'il serait parti pour quelques heures, le duc de Queyras prit ensuite le chemin de l'officialité épiscopale de Lyon. À nouveau on le conduit au secrétariat où on lui demanda d'attendre... Il attendit.


Le duc avait choisi une chambre dans une auberjariá à l'écart de l'hostel Devirieux. Pour avoir un peu de quietuda qu'il avait dit.

Un pauc de quietuda, un pauc de quietuda! I aurait quand mema pu chausir un pauc mench calma! Pffff...

Peire, attendait son maitre depuis quelques heures, sculptant un chamois qui sous les coups de couteaux impatients avait finalement pris la forme d'un dahu. Dans la grande salle de l'auberge, le vide était grand, les gens peu nombreux, des vieillards pour la plupart, mais vraiment vieux.

Mema pas una bela pichona lionésa a betar sos la dent... o la man. Hmm...

Laissant là son dahu et rangeant son couteau dans son étui, Peire décida qu'il était temps pour lui de sortir et d'en profiter un peu. Quelques heures plus tard, de retour à l'auberge et revigoré...


O la grantooona ! Es coma pas beu lo Peire è !

Embrassant la vieille sourde comme un pot qui se bercait dans la grande salle et à qui il s'était adressé, Peire entrepris de retourner voir à la chambre de son maitre si celui-ci était rentré. Sans doute l'était-il, Peire était resté plus longtemps que prévu en la charmante compagnie qu'il avait déniché dans un endroit de bon goût... Attendant réponse après avoir frappé à la porte, il sortit de sa poche quelques raisins qu'il avait chipé à l'aubergiste... Pas de réponse.

Duc Hardryan? Sénher ?

Toujours pas de réponse, il faisait peut-être la sieste, Peire décida de jeter un coup d'oeil. Le duc n'était pas là. Peut-être avait-il changé ses plans... Étrange. Il avait été des plus réguliers dans ses horaires depuis qu'il était à Lyon, partant et revenant à la même heure et quand il ne le faisait pas, il avait toujours prévenu plus tôt ou demandé à Peire de l'accompagné.

Peire attendit tout de même, mais au bout de quelques heures supplémentaires, il décida que c'en était assez et prit le chemin de l'hostel Devirieux pour voir si son maitre n'y avait pas fait un détour après sa rencontre à l'ofici episcopala de Lion.
Penelopedefrance
La nuit avait été calme, bercée par la pluie, bénédiction offerte par la divine maternelle qu'est la nature.
La lune a englouti le corps du soleil. Un bref moment les deux astres s’épousent en une étreinte de ténèbres et de feu. Le corps inerte, cendreux de l’un, s’étend sur le corps vif, ardent de l’autre.....C'est si beau une éclipse, Ce n’est pas le jour, ce n’est pas la nuit. C’est un temps tout autre, c’est un frêle point de tangence entre les minutes et l’éternité, entre l’émerveillement et l’effroi.

Le jour n'appartient qu'à ceux qui se lèvent avant le soleil, c'est bien connu. Le regard vers l'est, caché dans l'obscurité, on pouvait voir les premières aurores du jour. Regarder le lever du soleil, c'est d'habitude synonyme de bonheur, or ce matin c'est comme si le soleil avait été précipité à terre par la violence de l’orage....les larmes qui sourdaient de ce rêve étaient les siennes - purifiées, magnifiées. Toutes les larmes enlisées dans son cœur, et qu'elle n'avait pas su verser.

Alors elle rejoint les berges du Rhône, et marcha, marcha longtemps quand les premiers flocons commencèrent à tomber.

Un et puis un autre. Ils fondaient très vite, ils s'accrochaient, recouvraient le sol. Quand elle se tourna, elle vit ses traces.
La neige tombait en flocons serrés. sur les façades. Elle collait, effaçait toutes les autres couleurs, les noyait en une seule.....Couleur imprécise.
Rose, blanc. Couleur de murs. Couleur pâle, à peine frémissante quand elle toucha les eaux du fleuve. Dans le silence, les flocons se frottèrent quand ils touchaient le sol.

Comme un murmure........ Une messe basse qui recouvrait toute la ville et qui s'élevait. Pénélope taillait à vif dans les souvenirs, dans sa mémoire faisait des trous, creusait pour retrouver comme des pépites de mots qui avaient depuis longtemps porté les battements de son coeur.

Elle pensait à ces hommes bizarres...qui commettent le pire sans trop se poser de questions, qu'ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent alors ils crient et déversent leur poison. Et elle, elle déborde, déborde sous le trop-plein, n'en peut plus, mais essaye de tenir. Elle mourrait sans doute avec tous ces dépôts d'horreur en elle et surtout s'il n'existait pas Lui. Alors pour ne pas tomber, elle marchait, elle marchait à bonne allure.

Ses yeux semblaient être des papillons, des merveilles mobiles allant çà et là sans raison profonde, comme entraînés par le vent, l'air transparent, mais qui ne songeaient à rien de ce qu'ils faisaient, ni de ce qu'ils voyaient. Elle avançait en silence, son visage tourné vers le grand paysage des plaines qui somnolaient indistinctes sous des lambeaux de brouillard. Puis son regard se posait sur le sol parfois, et parfois il allait très au loin, vers la nervure de l'horizon échancré par les montagnes.

Elle était partie pour sauver ses mots, voulait les emporter de l'autre côté des frontières pour pouvoir les clamer. Des mots posés en petites phrases courtes. Surprenantes par leur ponctuation hachée. Des répétitions obsédantes, insensées. C'est pesant, lourd, dur comme une atmosphère qui s'installe et à laquelle on ne peut échapper. Absurde jusqu'à la folie.

Avez-vous connu l'attente ? L'espoir distillé au compte-gouttes et la peur qui se diffuse. Les petits gestes répétés mille fois....Mécaniquement. ....Attente incessante de pouvoir hurler sa colère, colère qu'elle marmonna en rentrant à Pierre-Scize.

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Ka_devirieux
En cette soirée à Lyon, suite à une séance de l'Assemblée Nobiliaire assez tumultueuse, il était prévu que les Devirieux en la capitale se retrouve à l'Hostel Devirieux pour un génépi. Mais la nuit était maintenant tombée et nul dans la maisonnée ne lui mettait le grappin dessus.

C'est alors qu'on vint l'informer qu'aux portes de l'hostel, un homme quémandait après le Duc Hardryan, et qu'il parlait d'un accent Briançonnais. Ka partit donc à sa rencontre et reconnut immédiatement les consonances queyrassienes de son parlé. Il ne fallût que quelques mots afin qu'ils ne se comprennet à ce qu'Hardryan était introuvable!

Bien que cela soit inutile, le Fier-barbe jeta un regard inquiet par la fenêtre tel une dernière vérification juste pour se rassurer. Cette légère pluie n'augurait rien de bon. Il ordonna à quelques hommes de partir à la recherche du montagnard en les rues de Lyon. Son inquiétude grandissait et il se résolut à rédiger un court billet personnel au Gouverneur en personne.


Citation:

A Penelope de Barsac, Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné,

Penelope, en cette soirée mon inquiétude est grande pour Hardryan. Nous devions nous retrouver en l'Hostel Devirieux, et nul ne le trouve. Un domestique de ses appartements est également venu à ma rencontre afin de le retrouver.

Aurais-tu des nouvelles de lui? Tu dois savoir, tout comme moi, qu'il n'a pas pour habitude d'agir de la sorte.

En espérant des nouvelles rassurantes.
Ka devirieux.


Il roula le billet et le confia à un page qu'il envoya à Pierre-Scize, au Gouverneur de la part des Devirieux.
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Penelopedefrance

Les jours sommeillaient sous les hésitations muettes des vents de février. Par delà la fenêtre elle observait les jardins lyonnais qui attendaient au détour du brouillard.

Adossée dans son fauteuil, drapée de souvenirs et de lambeaux de rêves, Pénélope s'accordait quelques minutes d'une douce et tiède parenthèse, quand un page entra et déposa un vélin sur un coin de son bureau.

Quelque que soit la nouvelle qu'il lui apportait, les expressions de son visage ne variaient pas, imperturbables et surtout pas franchement chaleureuses. .....Mais leur demandait-on d'être chaleureux......Bien des fois, elle avait tenté de lui arracher un sourire, que nenni, le pauvre page devait avoir les lèvres cousues...

Sans avoir besoin de s'approcher pour reconnaitre le sceau, sa main leste saisit le vélin et En prit connaissance. Tout aussi rapidement sa plume d'oie noircit un parchemin.


Citation:
Au Vicomte de Savines

Cher Ka, je partage ton inquiétude, n'ayant moi-même aucune nouvelle d'Hardryan depuis qu'il s'est rendu à l'Office épiscopal. Je me doute bien que son entretien devrait trainer en longueur mais à ce point cela n'est pas normal.

Je te promets de te tenir au courant si on m'avertit de quoique ce soit.

Bien à toi

Pénélope


Dehors la brume était rouge tel manteau de langueurs et se suspendait d'écharpe devant l'étau de ses yeux larmoyant.....
Les nuages s’échappaient dans l’horizon, ils ne calculaient rien, mais s’en allaient au loin. Ils avaient la chance de fondre et renaitre sans prison !


Pénélope soupira puis s'empara d'un nouveau parchemin qu'elle destinait à Kernos.

Citation:
A Kernos Rouvray, Seigneur de Glandage

Mon cher ami,

Peux-tu rapidement prendre contact avec moi, me retrouver à Pierre-Scize, je serai dans les couloirs de l'Assemblée Nobiliaire une bonne partie de la journée.
Je te remercie par avance

Amicalement

Pénélope

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Kernos
[Une auberge, Lyon la rugissante]

Assis au bureau qui occupait un coin de la chambre d'auberge, Kernos lisait pensivement la dernière lettre que son intendant de Glandage lui avait envoyé, afin de le tenir au courant de la gestion de ses terres, ainsi que les dernières doléances des paysans y étant rattachés. A la lueur d'une chandelle, il épluchait les taxes qui lui faudraient percevoir à son retour, ainsi que les plaintes de ses gens sur le gel qui allait détruire une bonne part des récoltes, rendues bien maigre depuis qu'une harde de cerfs avaient établis son territoire dans les forêts bordant le vallon de la Vière. Le conseiller militaire se massa les tempes... cela faisait plusieurs récoltes que les paysans se plaignaient de cerfs venant se repaître du blé, réduisant ainsi les bénéfices qu'ils pouvaient en tirer. Les doléances à ce sujet s'étaient multipliées, il était temps que Kernos prennent des mesures pour écarter ce soucis, il se promit de le règler à son retour à Glandage. Pour l'heure, il séjournait quelques jours dans la capitale afin de traiter à Pierre-Scize de plusieurs affaires concernant la sécurité du Duché, dans cette auberge qu'il occupait à chacune de ses visites à Lyon et où il avait ses habitudes.

La journée n'avait été faite que de discussions et d'allés-retours à travers les couloirs du palais ducal, aussi Kernos n'avait pas été mécontent de retrouver le calme de sa chambre, loin du tumultes des rues bondées et animées de la capitale, afin d'y prendre quelques repos et éclaircir son esprit. Un bain bien chaud, un repas consistant l'avaient aidé à se détendre et à se remettre en bonne disposition pour s'occuper de sa correspondance. Kernos remplit à nouveau son gobelet avec le cruchon d'eau qui trônait à côté de ses parchemins, puis s'employa à dispenser quelques consignes à son intendant, afin que tout soit prêt pour son retour sur ses terres.


Citation:
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
A Guillaume, Intendant des terres de Glandage, salut!


Guillaume, j'ai bien pris connaissance des comptes et plaintes que tu m'as fait parvenir à l'auberge. Je prendrai en main le problème des cerfs de la Vière en organisant une chasse à mon retour au castel, je pense qu'en abattant quelques mâles nous devriont parvenir à réduire leur croissance jusqu'au printemps prochain, cela devrait satisfaire les paysans de la région.

Mes affaires à Lyon se déroulent comme je m'y attendais, je devrais donc, si je ne rencontre pas d'imprévu jusque là, être de retour à Glandage dans dix jours. Jecompte faire d'abord une halte à Die, pour prendre un peu de repos avant de prendre la route des cols. Agis donc en conséquence, je te fais confiance pour que tout soit prêt à mon retour.

Faict à Lyon,



Sa lettre achevée, Kernos s'en alla trouver l'aubergiste, un gaillard jovial qu'il connaissait bien depuis le temps, afin qu'il lui trouve un coursier pour faire porter son courrier jusqu'à Glandage. Ceci accomplis, il regagna sa chambre, une nouvelle journée à Pierre-Scize l'attendait demain, il fallait qu'il soit en forme... mais le sommeil ne l'avait pas encore rattrapé aussi, il prit l'un des ouvrages qu'il avait emporté avec lui, et se mit à lire en attendant que l'épuisement le gagne.

On frappa à la porte. Tiré du sommeil qui était parvenu à l'envahir, le sire de Glandage ouvra lentement les yeux, encore embrumé, se demandant s'il n'avait pas rêvé. De nouveau coup le détrompèrent. Il s'extirpa de sa couche, repoussant la couverture et le drap de lin qui cachaient sa nudité, il s'étira avant d'enfiler prestement bas et chemise afin de se rendre plus présentable et alla ouvrir la porte, curieux de savoir quel était son visiteur... ce n'était pas dans l'habitude du tenancier de venir ainsi déranger ses clients, sauf en cas d'urgence. Devant lui, un messager portant la livrée ducal se tenait, l'air quelque peu surpris par la tenue du seigneur qui s'empressa de refermé les pans de sa chemise.

Messire, j'ai un message pour vous de la main de Sa Grâce.

Kernos leva un sourcil intrigué, puis se saisit du message qu'il parcouru d'un regard de plus en plus intéressé à mesure qu'il avançait dans sa lecture. Il demanda au messager de patienter quelques instants et pénétra dans la pièce, en direction du bureau. Il griffona une note rapide qu'il ferma de son sceau avant de la confier au coursier pour qu'il la porte au palais.

Citation:
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
A Sa Grâce Pénélope de Barsac, Gouveneur du Lyonnais-Dauphiné, salut et paix!


Ma suzeraine, j'ai pris connaissance de ta missive et de sa teneure qui m'intrigue fortement. Je me rendrai au palais au plus vite, le temps pour moi de me rendre présentable.

Fidèlement,


Le messager parti, Kernos descendit les escaliers afin de demander à l'aubergiste de lui préparer une petite collation pendant qu'il se préparerait pour son entrevue avec le Gouverneur. Il remonta au pas de course dans sa chambrée et une fois la porte close, il s'empressa de se déshabiller pour quelques ablutions rapides. Quelques dizaines de minutes plus tard, il s'arrêta dans la salle commune où son petit déjeuner l'attendait. Vêtu d'un pourpoint brodées aux armes des Rouvray, baudrier et épée courte à la taille, il se pressa d'avaler le morceau de pain à peine sorti du four, la tranche de lard et le cruchon d'eau fraîche à son intention puis, revêtant son épaisse cape fourrée et ses gants, il sortit affronter ce froid matin de février. Les rues de Lyon étaient encore calmes, tierce n'avait pas encore sonnée, malgré ça, Kernos pressa le pas... Cette convacation avait éveillé sa curiosité et il ne voulait pas faire attendre sa suzeraine plus que de raison, il s'engouffra donc dans les ruelles de la capitale en direction de Pierre-Scize, le claquement de ses bottes et le cliquetis léger de son épée comme seules compagnes.

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Ka_devirieux
[ Hostel Devirieux - Lyon]

Le page essoufflé de tout ses allers-retours, rapporta rapidement un billet de réponse signé de la main de Pénélope. Elle au moins n'avait pas disparue. Cette dernière lui répondait qu'elle en était au même stade que lui; attendant l'Hardryan qui ne réapparaissait pas. Il ne lui fallut guère de temps pour se résoudre à rejoindre le Gouverneur, il serait plus facile de régler cela directement que par billet interposé. Il ordonna donc au coursier de le conduire jusqu'au palais de Pierre-Scize afin qu'il rencontre le Gouverneur.

Rapidement son destrier fût apprêté et traversa Lyon au galop pour l'y mener. Tandis que sa monture foulait le pavé, lui réfléchissait au lieux où Hardryan pouvait s'être perdu en chemin. Il lui arrivait bien de s'abandonner en taverne mais jamais lorsqu'il était attendu autre part. Aurait-il prolongé son entretien à l'office épiscopal? Vu la mine en s'y rendant ce serait étonnant. Il n'eût pas longtemps d'approfondir sa réflexion qu'il se trouvait déjà à l'entrée du Castel. Les gardes reconnurent aisément sa bannière et le laissèrent entrer là où il en avait le droit. Il lui fallait maintenant trouver le Gouverneur. Il attrapa donc un serviteur aux couleurs du Lyonnais-Dauphiné et lui demanda de l'y conduire.

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Penelopedefrance
Elle faisait les cent pas, oui elle les avait même comptés, de la fenêtre à la porte, de son bureau à la cheminée et puis en sens inverse....inlassablement, pensant à tout ce qui est, autour d'elle, gris plein de colère et de rage.
A la pierre armée qui salit les fleurs, à la table souillée où l'on veut nous convier malgré nous, à la bouche tuméfiée par le bâillon et la douleur.

Laisser hurler les chiens et vivre au plein jour en laissant fondre nos dents sous la langue de n'avoir jamais rien à mordre,
Tenir tous les vents dans nos mains en menant la danse au bal de la folie, crier au centre du jardin du monde, dans l'émerveillement de l'aube, crier comme une louve sur son loup, hurler à la Vie quand elle a faim.

Depuis plusieurs semaines elle aurait voulu qu'on l'assomme pour ne plus voir ce qu'elle voyait pour ne plus entendre le râle indécent de sa souffrance.
Elle ne vivait que lorsque ses yeux croisaient les siens, alors l'espace se modifiait, l'air vibrait, la lumière s'irisait et les contours cédaient, comme si la face du monde même s'était mise à sourire, tout s'évasait et s'illuminait et son coeur devenait comme une étoile en suspens.

Brusquement des coups donnés sur la porte la sortirent de sa rêverie.


Entrez !.....
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Kernos
[Pierre-Scize, aux portes du palais ducal]

Quand Kernos arriva enfin devant le siège du pouvoir ducal, les clochers lyonnais avaient déjà faire entendre leur chant, se mêlant au brouhaha quotidien de la capitale et de ses habitants. Les gardes se mirent au garde-à-vous, hast aux côtés, quand la silhouette du Conseil Militaire s'approcha des portes du palais, reconnaissant les armes et le visage du seigneur de Glandage et de Roynac qui était un habitué des lieux. Kernos les salua d'un hochement de tête et pénétra dans l'enceinte de l'édifice afin d'emprunter l'un des nombreux couloirs parcourant les différentes ailes de Pierre-Scize. Point besoin de guide, il connaissait parfaitement l'endroit où il devait se rendre et ne souhaitait pas faire attendre d'avantage Pénélope.

Le bruit de ses bottes était étouffé par les tapis, tandis qu'il hâtait le pas, ignorant le va-et-vient des domestiques ducaux ainsi que les somptueuses tapisseries ornant les murs, passant devant un grand nombre de portes closes, tournant à droite, puis à gauche et encore à droite, jusqu'à déboucher dans les couloirs de l'assemblée nobiliaire. A cette heure, personne, hormis les valets, ne fréquentait cet endroit aussi, qu'elle ne fut pas sa surprise quand il aperçu à plusieurs enjambées devant lui, la silhouette de Ka Devirieu, flanqué d'un page en livrée ducale. Kernos s'avança alors en leur direction, pendant que les deux hommes s'arrêtaient devant le bureau du Gouverneur. Le temps de les rejoindre, une voix raisonna de l'autre côté de la porte.


Entrez.

Les civilités attendraient qu'ils se tiennent devant leur suzeraine.
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Ka_devirieux
Le page le menait aux appartements privés du gouverneur à travers les larges couloirs du palais. Quelques secondes il se laissa aller à la nostalgie de ces allées de pierres qui lui plaisaient tant, avant d'être brusquement rappelé à la situation. Lorsqu'ils furent à quelques pas de la porte, des pas résonnèrent et d'un léger tour de tête, Ka put reconnaître le Seigneur de Glandage.

Ils n'eurent pas le temps de se saluer que les portes des appartements ducaux s'ouvrirent, et qu'on les invita à entrer. Le Devirieux entra dans la pièce et posa un genoux au sol.


"Gouverneur, Pénélope... " Il se retint de parler à ce moment, se releva puis salua alors le Seigneur de Rouvray et attendit qu'on l'autorise à parler.
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Penelopedefrance
Pénélope posa les yeux sur les fentes étroites du volet pour que son regard s'infiltre dans la vie. Puis ouvrit les fenêtres en grand, son coeur trop à l'étroit sous sa poitrine lui donnait des nausées avant que le malaise ne s'insinue lentement jusqu'à l'effroi.
Depuis trop longtemps ses pensées étaient obscures, dissimulées, indéchiffrables, au point qu'elle devait faire preuve de subtilité, de beaucoup de persévérance, pour les démêler et les décoder. Les femmes sentent cela, il me semble, régulièrement percluses de doutes, rongées par des incertitudes, et soucieuses de se barder de certitudes.

Parfois elle avait l’impression d'être séparée de la vie par une paroi de verre. d'être devenue étrangère et d'être passée de l’autre côté....


Gouverneur, Pénélope...

Refermant les deux battants d'un geste brusque, elle entra à nouveau dans le monde des vivants en relevant la tête, gratifiant même ses deux amis d'un léger sourire.

Bonjour à tous les deux, relevez-vous par pitié, ce n'est pas le Gouverneur qui vous a fait appelés, seulement moi.

Elle s'assit sur le bord du bureau, et les fixa avec gravité

Hard n'est pas revenu de l'Office Episcopal.......Hard aurait du revenir depuis longtemps...Depuis bien longtemps....

Plus un mot ne sortit de sa bouche, bloqués par la boule d'angoisse qui obstruait sa gorge.
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Kernos
Pénétrant dans la pièce à la suite du Vicomte de Savines, c'est face à une Pénélope troublée que Kernos se retrouva. Imitant son compagnon en s'agenouillant respectueusement devant le Gouverneur, bien que l'aspect privée de l'affaire pour laquelle il avait été appelé et les circonstances n'aurait pas nécessité tant de protocole, le Conseiller Militaire ne pouvait renoncer à son sens aigu des convenances même en pareille occasion.

Mes respects, Votre Grâce.

Le léger sourire dont elle les gratifia avant de les inciter à se relever ne pouvait masquer les soucis qui semblaient peser sur son coeur. Kernos se redressa, rendant son salut au Devirieux, afin d'écouter de la bouche de sa suzeraine et amie, la raison de leur convocation.

Hard n'est pas revenu de l'Office Episcopale.......Hard aurait du revenir depuis longtemps...

C'était bien la femme qui s'adressait à eux, non le Gouverneur. Kernos n'affecta cependant aucune surprise quand à cet intérêt pour Hardryan et la crainte qui transparaissait dans chaque mot et dans l'attitude de Pénélope... Les rumeurs allaient bon train depuis plusieurs jours, et même si le Sire de Glandage n'avait pas pour habitude de prêter oreille à ce genre de bavardages, les entretiens privés qu'il avait eu avec le Duc de Chasteau Queyras et la Dame de Mirmande avaient depuis quelques temps clarifiés la situation. Toutefois, malgré cela il ne put contenir un haussement de sourcils intrigué en apprenant que son meilleur ami s'était rendu à l'archevêché de Lyon pour une audience devant les officialités épiscopales. Son regard se porta alors sur le "cousin" d'Hardryan, peut être que lui en savait d'avantage, il les savait proche.

N'est-il pas possible qu'il ait fait halte en quelques lieux dont il est habitué après son entretien? Personne ne l'a-t-il vu sortir de l'archevêché?

Il se doutait bien que les réponses à ces questions seraient négatives, Pénélope ou bien Ka, avaient certainement déjà procédé à des recherches avant de le faire venir, mais il fallait qu'il sache afin de pouvoir au mieux aider ses amis.
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Ka_devirieux
Ka et Kernos se trouvaient maintenant tous deux face au Gouverneur qui leur somma de laisser les mondanités aux placards un moment pour revenir à la situation qui les inquiétaient. Pénélope se confia donc, se permettant les familiarités au vu de vieilles amitiés. Il connaissait de longue date ce qui avait lieu entre elle et son grand oncle Hardryan.

Kernos fût le premier à prendre la parole. Regardant vers Ka pour lui poser une question à laquelle il répondit;


" Son serviteur est venu me chercher, des ses appartements à l'Hostel Devirieux, car il s'inquiétait de le voir revenir, moi même l'attendait plus tard dans la soirée et il ne s'est jamais présenté. Quelques hommes de la maisonnée ont également sillonés les rues qu'il aurait pu emprunter, mais nenni.

Ce serait étonnant de sa part de prendre de tels habitudes..."
Comme rarement ses yeux exprimait une inquiétude en regardant Kernos. Regard qui se tourna ensuite vers Pénélope en tentant de paraître moins expressif. Un petit instant de silence se fît, que Ka s'efforça de combler;

"Nous devrions envoyer quelqu'un au plus vite à l'office Épiscopale afin de savoir si il est encore là !"
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Penelopedefrance
Par chance ils lui avaient épargné de grands discours, ses fidèles amis n'avaient nullement besoin de plus d'explications pour deviner ses angoisses.
Son coeur se fendait et lui faisait mal, noyée dans sa peine qu'elle essayait de masquer aux autres, perdue dans les méandres de la mélancolie à chercher le bonheur aux rayons de la lune.
Aujourd'hui la boue 'la frappait au visage et elle devait se résoudre à réclamer de l'aide... Elle prit leurs mains dans les siennes, et les supplia du regard.


Rendez-vous à l'Office Episcopal, galopez à fendre l'air, filez....filez de suite et ramenez Hardryan....ramenez-le !
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Kernos
Kernos écouta les réponses de Ka à ses interrogations avec attention, ainsi Hardryan avait disparu depuis une journée entière, sans donner de nouvelles et manquant son rendez-vous avec son cousin... et sans laisser de traces. Si le Duc de Chasteau Queyras pouvait se montrer par moment d'humeur solitaire ou au contraire luronne, ce n'était pas son genre de laisser ses proches sans nouvelles pour les rassurer sur ses escapades. La lueur d'inquiétude qu'il lue dans les yeux du Vicomte de Savines, ne faisait que renforcer sa conviction qu'il n'avait pas du quitter l'archevêché... mais pourquoi? Qu'est-ce qui pouvait le retenir là-bas, ou qui? Il écarta ses questions de son esprit pour se concentrer sur les actions à entreprendre pour retrouver son ami.

C'est alors que Pénélope s'approcha des deux hommes et leur pris la main, les suppliant de se rendre sur le champ à l'archevêché pour ramener Hard... Quel homme aurait pu rester de marbre et refuser de venir en aide à une femme dont la détresse transpirée à chaque geste et mots? Pas lui en tout cas. Ses doigts se refermèrent sur la main de son amie avec chaleur, et plongeant son regard brun dans ses yeux il prononça ces paroles avec le ton le plus rassurant possible.


Sur ma vie, je jure de te le ramener quoi qu'il m'en coûte.

Puis, relâchant la main du Gouverneur, il s'adressa à Ka.

Je n'ai point de monture, elle est restée à l'auberge, le temps de m'en trouver une aux écuries ducales et nous pourrons nous mettre en route. Autant nous charger nous-mêmes de la commission, on gagnera d'avantage de temps en nous rendant en personne sur les lieux qu'en envoyant un serviteur se renseigner pour notre compte... et peut être que deux nobles dauphinois auront plus de chance d'être écouté qu'un valet.

Si tu n'as point d'objections ou un autre avis à donner, je m'en vais de ce pas aux écuries, tu n'auras qu'à me rejoindre dans la cours.

_________________
Ka_devirieux
Suite à la proposition du montagnard, le Gouverneur somma à ses deux vassaux de s'en aller à l'office épiscopale tout exprimant son inquiétude par ses mains. Plusieurs scénarios se dessinaient dans l'imagination du Devirieux, mais il s'efforçait à ne point trop penser tant que l'on ne l'eût pas encore retrouvé. Kernos donna alors sa parole à Pénélope avant que Ka fasse de même, plongeant à son tour le regard dans le sien, et dit d'un ton déterminé!

" On le ramène ! " Kernos se tourna alors à son tour vers lui et planifia l'aller à l'office. Ka acquiesçait tout en lui répondant;

"Certes nostre parole n'en aura que plus de poids! Je te rejoins de suite, quémande Elehem des Devirieux comme destrier si tu n'en as pas aux écuries."

Les deux hommes se retirèrent alors et Ka lança un dernier regard à Pénélope essayant tant bien que mal d'être rassurant. Leurs pas résonnèrent alors à nouveau dans les couloirs de Pierre-Scize avant de se séparer à l'entrée du palais. Le Devirieux prit alors la direction du page qui tenait encore les rennes de sa monture et mit le pied à l'étrier pour se hisser dessus. Il prit soin de refermer le bouton de son mantel pour se protéger du froid qui avait pris place. Il fît également un peu marcher l'animal afin qu'il ne se refroidisse pas en attendant le Seigneur de Rouvray.
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