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[RP] Dans la brume

Aelyia
[sur les chemins]

Lyly appréciait ces voyages nocturnes, bercées par le doux balancement de la charrette et les chuchotements de ses compagnons. Le confort sommaire lui importait peu et elle retrouvait avec plaisir les longues routes de sa petite enfance. Dans la tiédeur d’un nid douillet fait de douces couvertures, elle ne tardait pas à s’enfoncer dans un sommeil profond. Seule, l’impatience de découvrir une nouvelle ville, la sortait du pays des rêves au petit jour.
Akilam, durant la journée, lui avait proposé de rejoindre son parrain, Scotty avait accepté gentiment le détour. Dans quelques heures, elle aurait des nouvelles…. Enfin elle l’espérait.
Elle les aimait beaucoup ces brestois en vagabondage. Elle se promit de leur redire une nouvelle fois.


Halte
L’ordre avait claqué comme un coup de fouet.
L’enfant ne savait plus si c’était cela qui l’avait réveillée ou le soubresaut inopiné de la charrette ou les cris aigus du bébé d’Alikam.
Elle se leva d’un bond pour voir Scotty, en soldat aguerri, poser sa main sur son épée.
Le brouillard s’était levé, dense, épais et il avait couvert de givre, les arbres qui bordaient le chemin. Trois hommes leur barraient la route, ou plutôt deux cavaliers restés en selle et un troisième qui avait allumé un flambeau et tenait son cheval par les rennes.


Non, Scotty, non, ce ne sont pas des ennemis.

Aelyia avait reconnu, à leur uniforme, la garde personnelle de son parrain.
L’homme au flambeau s’approcha de Scotty et il y eut entre eux un rapide conciliabule.
Puis il monta dans la carriole et sans ménagement pris l’enfant dans ses bras, la hissa sur son cheval et se mis en selle devant elle.
Lyly était étonné de l’état des chevaux, couverts de sueurs par un si grand froid. Dans le manoir du marquis, jamais on n’aurait pris le risque de malmener cet animal qu’on respectait plus que tout sans qu’un danger immense en soit la cause. L’enfant se sentait en plein cauchemar, le ventre noué par la peur. Cette peur n’était pas pour elle, elle ne craignait pas pour sa sécurité malgré la rudesse du garde qui ne savait probablement n’être qu’un guerrier, redoutable, efficace mais sans états d’âme. Non, cette peur était pour sa mère ou pour le marquis, elle avait compris qu’une chose très grave était arrivée.
On a toujours plus peur pour ceux qu’on aime que pour soi quand l’amour est véritable.
Cette peur donc, elle la sentait grandir en elle, sournoise, insidieuse. Et elle s’amplifiait au rythme effréné du galop.
L’enfant avait eu des cours d’équitation mais jamais elle n’avait connu tel galop. Collée contre la veste rêche du soldat, elle en perdait le souffle.
Les cavaliers avaient échangé quelques mots avant ce départ, il avait été question d’un fermier, elle savait qu’ils avaient un rapport à faire d’urgence au marquis ce qui expliquait se rythme effréné. Le manoir apparut tres vite, les gardes se précipitèrent à l’intérieur, l’enfant les suivis.
Dans le halle un attroupement, lyly vit de suite son parrain mais n’osa pas s’en approcher.
Ce dernier hurlait des ordres. Comme d’habitude, il prenait avec assurance les choses en main mais le ton autoritaire et les marques de sang au sol firent que l’enfant préféra ne pas le déranger.
Elle saisit quelques phrases au vol :


Je veux ses brigands morts ou vifs, une prime de 100 écus par tête.

Je veux savoir ce qui est arrivé à ma cousine

Lyly se précipita en direction du vieux majordome qu’elle savait si bien taquiner depuis sa naissance ou presque. Mais là c’est avec effroi qu’elle lui posa la question qui lui tenait à cœur.

Que se passe t il Cyprien ? ça a un rapport avec maman cette histoire de brigands ? De quoi parle parrain ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ?
_________________
--Blacas
Un homme surgit du bois, sa monture au galop, le visage marqué par la gravité de la mission qui lui avait été confié. Un foulard était remonté jusqu'à son nez tant le froid de la nuit était glacial.

Des torches lui indiqua qu'il touchait au but. D'un geste vif, il tira sur les rênes et fit marcher le cheval au pas. L'odeur de viande grillé et de foin vint lui chatouiller les narines.

Dès qu'il posa un pied à terre, il fut entouré par plusieurs gardes à l'aspect menaçant.
Blacas ne dit mot, mais se découvrit le visage. On le reconnut et dans un silence inquiétant on le mena au maître Dragon.

Blacas défit sa cape dans un geste et se mit à genoux devant le Marquis Debad Gouyon de Matignon. La tête basse et le menton rentré, il dit d'une voix grave.


J'ai failli à ma mission, Marquis. Je n'ai pu protéger votre fille même au péril de ma vie.

Sa main tremblait lorsqu'il prit dans sa manche un tissu noire dont une broche était comme restait accroché malgré elle. Celle que le Marquis avait offert à sa fille le jour de ses 16 ans, or et saphir, couleurs de ses yeux ...


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Blacas
Garde rapprochée de la demoiselle de Cesson de Sévigné, Salomé Gouyon de Matignon
--Cyprien
Que se passe t il Cyprien ? ça a un rapport avec maman cette histoire de brigands ? De quoi parle parrain ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ?

Il sort de sa torpeur face aux tapisseries le majordome, cette voix le fait se raidir d'un seul coup, d'un seul. La petite demoiselle, Grand Dieu !! C'était le moment tiens ! Il devait frotter Cyprien, ramasser cette boue qui trainait partout, et il fallait encore bien cela, la petite demoiselle.

La filleule du Marquis, terreur de Madame sa cousine, terreur de tout le manoir surtout ! De chapardages en taquineries, elle en faisait voir de toutes les couleurs a tout le monde. Mais personne ne pouvait lui en vouloir, sa gentillesse est telle, qu'elle vous aide a vous relever lorsque vous avez glissé sur un de ses jouets en bois sciemment posé pour vous faire tomber.

Cyprien se retourne et regarde la petite demoiselle , il pose un genoux a terre après avoir tiré ses braies vers le haut pour ne pas être gêné et lui fait face. Fichtre! Le Marquis n'a pas le temps de s'occuper de la petite, et c'est a lui que revient d'annoncer chose pareille ? Que nenni, il ne le peut pas! Elle est certes une terreur la petite fille, mais n'en est pas moins chère a ce cœur de vieux grincheux.


Mademoiselle Aelyia , vous ici ? Je vous pensais en voyage avec quelques amis de votre mère.

L'homme réfléchit a la manière de dire les choses, les femmes sont poisons, mais les femmes sont mieux placées pour parler dans des instants pareils. Que lui dire ? Que Madame sa mère a disparu on ne sait ou ? Grand Dieu arrêtes de jurer Cyprien !

Mademoiselle, je ne peux vous répondre. Monsieur votre parrain le Marquis le pourra mieux que moi. Je .. je ..


Cyprien reprends toi . C'est une enfant, mais elle est solide, digne fillieule du dragon et digne fille de sa caractérielle de mère. Elle tiendra le choc que tous ont eu.

On ne sait où est votre mère mademoiselle, il semble qu'elle ait tout bonnement disparu.

Le majordome baisse la tête, elle est solide oui, mais il ne veut et ne peut voir la tristesse envahir les yeux d'une petite fille qu'il aime tant. Elle apportait vie et bonne humeur dans ce manoir , malgré ses farces. Alors il ouvre les bras pour la laisser venir se blottir et se rassurer.

Du Bruit ...


Le majordome tourne la tête. Et bien voila autre chose! La fille de monsieur maintenant ! Mais quelle malheur s'abattait sur ce manoir ? Quelle malédiction ?


Diantre chevalier ! Vos bottes ! Otez ces bottes souillées avant d'entrer !

La phrase tombe, Cyprien qu'as tu fait !? Le majordome baisse la tête, il sent arriver la fureur du maitre Dragon. Il ne veut en faire les frais, mais il a parlé le majordome, il a parlé. Ses jambes tremblent en dansant une gigue étrange, ses genoux se cognent, ses dents claque, il est vidé de toute couleur. D'un air niais, il sourit laissant apercevoir ce manque de dent probant . D'une voix tremblante il marmonne

Que puis je faire Marquis pour vous être utile ?
Debad
Debad entendit un bruit métallique et vit un anneau glisser de la main de Malec. Il ne faisait aucun doute, il le reconnaissait s'était l'anneau de Maf, enfin de Maf, celui qu'elle portait bien qu'il lui semblait familier d'une autre personne.

Je veux qu'on aille chercher le Haut Conseiller aux Armées de toutes urgences.
Et que quelqu'un le veille pour qu'on puisse savoir ce qui s'est passé dès son réveil.


Debad allait se diriger vers sa filleule, il avait reconnu sa voix malgré le vacarme des hommes qui courraient, des armes qui s'entrechoquaient, des chevaux hennissant dans la nuit au son des cors de chasse s'évertuant à réveiller tout le domaine.
Quand un nouvel arrivant le stoppant avec une missive portant le sceau Grand Ducal. Il lut rapidement la lettre, s'apprêtant à y répondre quand un deuxième homme entra sans plus de précaution lançant des mots glaçant le sang du marquis


J'ai failli à ma mission, Marquis. Je n'ai pu protéger votre fille même au péril de ma vie.

Debad venait de recevoir un deuxième coup de poignard qui n'était pas loin de l'achever, il ne manquerait plus que la mort de l'amour de sa vie pour que plus rien ne le retienne sur la terre si ce n'est sa filleule.
Debad mit sa main au coté, il n'avait malheureusement pas son épée, enfin c'était une chance pour l'homme qui venait d'arriver...

Debad prit la broche qu'on lui tendait, avec l'annonce de ce nouveau malheur, il n'avait pas entendu la première phrase de Cyprien.

Debad repartit faire ce qu'il voulait faire, il écrivit la missive pour le Grand Duc.


Tiens Cyprien, fais porter cette missive au Grand Duc ou à son intendant peu importe mais que cela soit fait.

Debad se retourna vers l'annonceur de mauvaises nouvelles. Il ne put pas parler de suite, il envoya un coup de pied dans le torse de l'homme, le faisant tomber au sol.

Ai-je à ce point perdu l'esprit pour ne m'entourer que d'incapables ? Où sont les hommes de valeur que j'ai engagé pour protéger ce qui m'ait le plus cher ?
Parles, expliques toi et surtout ne te dérobes pas sinon je te passe par le fil de l'épée...


Debad se tourna vers sa filleule, tout en gardant un œil sur l'homme. Le marquis enleva une chaine en argent qu'il portait autour du cou. Il enfila l'anneau de sa Cousine. Il prit sa filleule dans ses bras, la serrant fort contre son cœur. Discrètement, il lui passa la chaine autour du cou.
Le marquis gardant Aelyia dans ses bras fixait à présent Blacas, son regard affectueux qu'il avait eu la seconde d'avant pour sa filleule avait disparu, il n'y avait plus que colère, une véritable flamme de haine brûlait dans ses yeux...
--Cyprien
Tiens Cyprien, fais porter cette missive au Grand Duc ou à son intendant peu importe mais que cela soit fait.

Ouf le Marquis n'a pas entendu, quelle chance pour ton séant Cyprien, ne refais jamais une chose pareille ! . Le majordome s'exécute, il laisse à regret la petite fille a présent proche de son parrain, et enfile son vieux mantel décrépit. Une manche de passée, une deuxième qui bloque, il secoue cette manche qui ne veut pas céder et y laisser passer sa main. Il râle le majordome jure encore pour se rendre compte qu'il a toujours ses loques en mains. L'homme lève les yeux en soupirant, puis il jette les loque et parvient enfin a passer son second bras . Mantel sur le dos, il rejoint le Marquis pour récupérer la lettre a aller porter a la cour du Grand Duc

Marquis je m'en vais de ce pas porter votre pli et je ferai le détour par l'aile des Dragons prévenir le Haut Conseiller.


Cyprien est épuisée, on lui a gaché son sommeil, entre la fille et la cousine de monsieur , la gamine qui revient, et ce sang, ce sang. Il soupire encore, les traces de bottes, la boue, la neige fondue, son beau plancher n'avait pas mérité cela, et les tapisseries grand dieu les tapisserie.

Arretes de penser Cyprien, ce sont les femmes qui pensent, les femmes sont poison, arretes de penser .

Le majordome arrive a l'aile des dragons, il pousse quelques lourdes portes, et se place face au bureau du Haut Conseiller. Il frappe trois fois et attend
Leamas
[un bureau calme dans l'aile des Dragons]

La pièce était très simple.
Laissant refléter les lumières de la pièce, le parquet foncé était impeccablement lustré.
Les rideaux étaient fermés.
Dans un coin de la pièce, un petit panier. A l'intérieur, comme on peut s'y attendre, se trouvait un chien ... ou plutôt un chiot.
Le maitre des lieux était pourtant connu pour ne pas avoir forcement de contact amical avec ce genre d'animaux.
Cependant, la boule de poil avait l'air chez elle dans ce grand bureau.

Taillé dans un bois massif, un unique bureau pour meuble était placé au centre de la pièce. Sur un de ses côtés reposaient une épée et un bouclier. Ces deux objets dénotaient de l'ensemble de la pièce. Il n'était pas, comme le reste, de manufacture extraordinaire, bien au contraire.

Une unique flamme de bougie dansait afin d'éclairer ce qui se trouvait sur ce bureau.
Sur ce dernier, on retrouvait, en guise de décoration, quelques cocottes en papier et de petits animaux taillés dans le bois. Autant les cocottes en papier ne ressemblaient guère à quelque chose, que les figurines en bois étaient reconnaissables.
On pouvait distinguer un Griffon, un Loup et un Dragon.
Plusieurs petites piles de papiers étaient disposées sur la table. On pouvait lire, comme entête, qu'il s'agissait de projet, de papier de personnels, de missions.

Derrière ce bureau, le jeune Haut Conseiller des Dragons était absorbé dans la lecture d'un document qu'il avait rédigé et qu'il comptait présenter, d'ici peu, au Capitaine de l'armée régulière. Ce genre d'ouvrage ne devait donc laisser place à aucune erreur et devait, de par ce fait, être soumis à plusieurs lectures avant d'être présenté.
Ses longs cheveux blonds étaient détachés comme c'était rarement le cas.
D'une de ses grosses mains de fermier, il tenait le document et de l'autre, il se tenait la tête. Son regard était dur, cherchant la moindre erreur.

Dans cette partie du manoir et dans ses heures, le jeune briochin aimait travailler. Les pièces communes étant éloignées, il y avait peu de bruit.
Et il affectionnait cela. Il pouvait travailler, tranquillement, posément sans que l'on vienne le déranger.

De temps à autre, il y avait bien un autre Haut Conseiller mais, si c'était le cas, son homologue était là également pour travailler.
Généralement, quand l'occasion se présentait, ils se permettaient une pause afin de boire un verre tranquillement.



On frappa ...



Un autre Haut Conseiller se trouvait il là ? Il était un peu tôt pour une pause.



Entrez !
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--Cyprien
Entrez!!

L'ordre est donné, Cyprien passe la tête doucement par l'ouverture de la porte, il est blême, il n'apporte pas de bonnes nouvelles. Le Haut Conseiller a l'air absorbé par son travail, comme toujours . Le majordome entre et se place devant Leamas. Le teint fade, il toussote, s'éclaircit la voix a plusieurs reprises. L'homme ne sait pas quoi dire, ni comment le dire.

Réfléchis Cyprien Grand Dieu réfléchis !

Il toussote encore, cherche ses mots. Il doit aussi se dépêcher d'aller a la cour du Grand Duc porter la missive du Marquis. Alors il parle , ca y est il parle.


Messire le Haut Conseiller des Armées pour le clan du Dragon, j'ai un message a vous faire passer de notre Marquis de Cesson Sevigné. Vous devez rejoindre notre beau et grand et somptueux et immentissime et bienveillant et gentil et


Cyprien reprends toi !

Enfin le Marquis vous attend dans l'entrée, c'est urgent cela concerne votre frère

Avant la tornade Leamas, le majordome tourne les talons et sort en courant dans le couloir , direction la salle du Trone
Leamas
La porte s'ouvre doucement.

Ce mouvement inhabituel réveilla le chiot qui entreprit, alors, un toilettage.

La tête du majordome apparut alors puis, après un moment, ce dernier entra et se planta devant Leamas. Le nouvel arrivant était blême, les phrases se bousculaient dans sa tête mais avait, apparemment, du mal à prendre forme dans sa bouche.

Le maitre des lieux se dit que cet homme était quelqu'un d'effacer. Cela devait être la première fois qu'ils se retrouvaient en tête à tête, la première fois qu'il allait lui parler.


Messire le Haut Conseiller des Armées pour le clan du Dragon, j'ai un message a vous faire passer de notre Marquis de Cesson Sevigné. Vous devez rejoindre notre beau et grand et somptueux et immentissime et bienveillant et gentil et

Un blanc ...


Enfin le Marquis vous attend dans l'entrée, c'est urgent cela concerne votre frère


Le Marquis ? Mon frère ? Urgent ?

Le Haut Conseillé n'eut pas le temps de poser une quelconque question.
Le temps que toutes les pièces se mettent en ordre dans sa tête et le majordome avait disparu. Il n'avait même pas noté l'écart du majordome.

Qu'avait encore fait son frère ?
Il avait reçu pour mission d'escorter Maf. Il ne pouvait pas être déjà rentrer.
Cela ne pouvait être Maf, sinon Cyprien aurait mentionné quelque chose à son sujet. L'avait il fait ?

Sans attendre plus longtemps, Leamas pris mantel, épée et bouclier et se précipita vers l'entrée du manoir. Il se passait manifestement quelque chose.

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Aelyia
[Halle du manoir]

Mademoiselle, je ne peux vous répondre. Monsieur votre parrain le Marquis le pourra mieux que moi. Je .. je ..

L’enfant cherchait à atteindre les yeux du vieil homme et ces yeux là, pourtant, qui devaient avoir vécu bien des choses, qui devaient avoir pleurer maintes fois et maintes fois affronter le malheur, oui, ces yeux là s’échappaient, cherchaient le sol, fuyaient une possible rencontre avec ses yeux à elle. Cyprien, un genou à terre devant elle, bégaya, balbutia, puis lâcha en tremblant la nouvelle à la fois attendue depuis des jours et tant redoutée :

On ne sait où est votre mère mademoiselle, il semble qu'elle ait tout bonnement disparu

Deux bras s’ouvrirent, elle s’enfouit dedans, cherchant à mélanger leurs deux détresses car elle devinait le majordome aussi atteint qu’elle par la terrible nouvelle.
L’enfant en début de vie et le vieil homme qui voyait arriver la fin du chemin se retrouvaient dans la même angoisse et devait trouver en eux le même courage pour affronter les heures ou jours qui allaient suivre.

Lyly vit son parrain faire un pas dans sa direction.

Du bruit… deux nouveaux arrivants, un porteur d’un courrier ducal, l’autre immédiatement à genoux devant Debad en annonçant une autre terrible nouvelle.


J'ai failli à ma mission, Marquis. Je n'ai pu protéger votre fille même au péril de ma vie.

L’enfant, atterrée regarda l’homme qui avait osé prononcé ces mots. Ses mains tremblaient et son regard fuyait la colère du marquis. Le grand dragon eu un geste de rage puis subitement se radoucit en se tournant vers elle. Il l’a prit contre lui avec tendresse et l’enfant se laissa aller dans ses bras. Les évènements qui s’enchaînaient la dépassaient et elle n’avait qu’une envie, se sentir protéger par celui qu’elle savait rester fort même dans les pires épreuves.
Doucement, elle sentit la chaîne et l’anneau glisser autour de son cou et compris de suite la profonde signification de ce don.
Le garde était toujours au sol. L’enfant sentait monter chez son parrain une sourde colère exacerbée par le silence de l’homme. Elle lança au soldat un regard noir, son visage se durcit. Elle avait beaucoup perdue cette nuit, et n’ignorait pas qu’un morceau de sa candeur d’enfant lui était arraché.

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--Blacas
( Halle du Manoir)



La fureur du Dragon. La douleur du Dragon. Le chagrin du Dragon. Blacas à terre, les côtes en feu et le souffle coupé, se remit difficilement à genoux. Il porta une main à son coeur.

Nous étions parti de Tréguier juste avant le fin d'année afin qu'elle intègre l'armée du Capitaine Nilas pour faire office de logisticienne. Elle était si gaie, si joyeuse à l'idée de vivre comme chaque soldat !

Blacas sortit de sa poche le foulard qu'il avait tantôt pour se protéger le visage du froid, et s'en essuya le front qui commençait à transpirer.

Je dormais devant sa chambre chaque nuit, je surveillais ses moindres gestes pour être sûre qu'elle ne se coupe pas durant la préparation des repas pour les soldats. Ses mains sont si fines... Il se reprend. Etaient si fines. J'épiais chaque trace de fatigue due au longue chevauchée dans la nuit hivernale pour rejoindre Rieux où l'armée devait se rendre pour protéger la frontière sud.

Il osa regarder à nouveau le Marquis dans les yeux.Elle était rayonnante. Jusqu'ici habituée aux couloirs du Manoir, ensuite du Château Ducal, lorsque nous étions le soir avant sa ... " se racla la gorge et continua "autour du foyer qui crépitait, elle me disait "Blacas, n'est-ce pas cela la vraie vie dis-moi ? Une galette pour la faim, du chouchenn pour la soif, et risquer chaque jour sa vie pour la Bretagne !

Il sourit à cette évocation puis un voile de rage et de désespoir se posa sur son visage. Ce qui se passa la nuit d'après, Marquis, nul ne le sait. J'avais insisté auprès de Nilas pour qu'elle reste au chaud et en sécurité tandis qu'on nous avait prévenu qu'une armée de Brigands avait élu domicile dans la forêt à proximité de Rieux. Je ne la trouvais pas assez aguerrit pour qu'elle le suive. La dispute entre nous fut violente, comme vous pouvez assez bien l' imaginer avec le caractère de votre fille. Nilas manquant d'effectif, je l'ai accompagné. Secouant la tête de droite et de gauche. Ce fut ma plus grosse erreur, la plus terrible.

Il posa ses yeux sur la petite fille que Debad gardait dans ses bras comme un trésor. Elle ressemblait tant à sa mère. Les traits fins de son visage lui rappelèrent les nuits d'été passées aux côtés de Maf, ces quelques centaines d'heures qu'ils ont passées à s'aimer comme si plus rien autour n'exister. Osera-t-il avouer que l'unique raison pour laquelle il a suivit Nilas et laissé Salomé dans sa chambre est Maf ? Les gardes, qu'elle avait renvoyé, avaient donné l'alerte dès leur retour. De l'imaginer seule dans ce bois infectés de Brigands avait été un déclic pour Blacas. Il n'avait jamais cessé de l'aimer et maintenant il les avaient perdu toutes les deux.

J'ai ... ce matin-là, comme chaque matin, j'ai frappé à sa porte pour lui annoncer qu'il était heure de descendre pour la collation de 6 heures. La Chambre était vide. Après avoir donné l'alerte Nilas et moi l'avons chercher désespérément. Dès que nous avons trouvé cette broche dans un fossé, il m'a demandé de venir vous la rendre. Ce que je sais, Marquis, c'est que Nilas va remuer ciel et terre pour la retrouver. Morte ou vive.

Peu d'espoir nourrissait ses paroles. Il savait que les chances de survie d'une jeune fille de 16 ans en pleine forêt avec ces nuits froides et les loups qui crient famine étaient mince, très mince.


Debad
Debad avait encore envie de frapper l'homme mais avec sa filleule dans les bras, d'une il ne voulait pas risquer de lui faire mal et il voulait montrer une autre exemple que de la violence pure et irréfléchie.

Vous n'avez pas vu son corps, pas vu de sang et vous osez la considérer comme morte en parlant d'elle au passé...
Espérez que ce ne soit pas le cas pour votre misérable vie...


Debad bouillonnait ne sachant plus quoi faire partir à la recherche de sa cousine, à celui de sa fille...
D'un coté il avait le devoir de retrouver la maire de sa filleule et de l'autre son rôle de père, un dilemne pire que tout ce qu'il avait pu vivre jusqu'à maintenant, que faire ? que décider ?

Il appela alors Gontrand...


Gontrand dis moi où le paysan a-t-il ramassé malec ?

Le monde du Marquis s'effondrait autour de lui, mais malgré cela il devait rester fort pour sa filleule adorée, mais aussi pour que les hommes gardent le respect envers lui. Et malheureusement pour lui, il n'avait pas celle qu'il aimait à ses cotés pour supporter ce moment, d'ailleurs il s'inquiétait de n'avoir reçu aucune nouvelle de sa part...
--Garde_gontrand
Les gardes étaient en train de se rassembler dans la cours en silence. La démonstration de Gontrand dans le hall ne laissait que peu l'envie de parler pour ne rien dire. L'ancien était rarement de mauvaise humeur mais quand cela arrivait ... mieux valait obéir prestement à ses ordres.

Le maitre des écuries et ses palefreniers sortaient les chevaux de leur boxe, les préparaient et les amenaient dans le milieu de la cours. Celui du Marquis fut le premier préparé. Un garde le tenait au bas des marches.

Les feux d'alerte furent allumés et des messages étaient partis rapidement.

Le manoir n'avait pas vu autant de mouvement depuis la fête sur la plage ... et encore, à ce jour là, la fête n'avait pas lieu au manoir.

Gontrand se serrait bien passé de ce genre d'agitation. Du coin de l'œil, il avait vu l'un des gardes personnels de fille du Marquis. Il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'il n'amenait pas de bonnes nouvelles. Les gardes personnels ne quittent que pour des raisons importantes la fille du Marquis.
Un problème à la fois, il devait faire le point avec les gardes pour éviter les questions stupides et autres remarques.

Un garde présenta rapidement les troupes à Gontrand.


Pour l'ensemble, Garde à vous !
Garde du Marquis rassemblé, à vos ordres sergent !


Gontrand se planta devant la garde rassemblée, salua l'homme qui les avait fait mettre au garde à vous.

Ouvrez bien vos feuilles de choux, je ne répèterais pas deux fois. La garde au manoir va être restreint au minimum. La relève de cette dernière sera divisé par deux... Oui, vous allez en chié mais je ne veux pas le savoir !
Les autres, vous avez dix minutes pour rassembler un paquetage. On va voyager rapide ... alors n'emmenez pas toute votre garde robe !
Celui qui n'est pas là dans dix minutes aura affaire à moi ...

Exécution ! Rompez les rangs !


Aucun garde n'avait apparemment envie de mettre Gontrand au défi de ce qu'il avait promis. Les gardes disparurent rapidement dans leur quartier afin de se préparer et le tout dans un silence religieux.

Le vieux sergent alla voir le fermier qui avait ramené le petit. Il prit les quelques informations que ce dernier avait et le laissa partir.


Gontrand dis moi où le paysan a-t-il ramassé malec ?

Oubliant ses jambes qui commençaient à subir la fatigue et le poids de son âge, Gontrand revint au pas de course vers le Marquis.

Ce dernier était dans le hall. La petite aelyia était dans ses bras. A ses pieds se trouvait Blacas. A son regard, si le Marquis avait pu, il aurait tué cet homme sans nul doute. Blacas pouvait remercier Aristote lui même que Aelyia soit présente.

Cela ne présageait rien de bon !


Le fermier l'a ramassé à une journée de marche avant l'auberge ou je l'ai ai laissé.
On peut penser que l'attaque à du avoir lieu juste après mon départ du côté de cette auberge ... il y a cinq jours Marquis.


Puis Gontrand fit un rapide point de situation des préparatifs

Les feux d'alarmes sont allumés.
Des messagers sont partis en direction de cette auberge. Des chevaux frais nous attendront sur la route afin de ne pas perdre de temps.
Un service de garde minimum sur le manoir.
Tous les autres gardes sont prêt.
Les chevaux sont également prêt.



Le vieux garde attendit d'autres éventuels consignes auprès du Marquis.

__________________________________
Gontrand
Sergent de la Garde du Marquis de Cesson de Sévigné
Leamas
Les pas du Haut Conseillé résonnaient dans toute cette partie de l'aile.

Au début, il marchait rapidement.
Le temps d'enfiler son mantel et de placer son fourreau à sa ceinture, il accéléra légèrement le pas.

Puis, son attention se porta sur des bruits qui provenaient de l'extérieur. Il se dirigea rapidement vers une fenêtre. Des gardes étaient en train de courir à l'extérieur.
Il y avait manifestement quelque chose qui se passait pour voir les gardes dans un tel état.

C'était pourtant Gontrand qui menait la garde ce soir. Généralement, quand l'ancien était là, tout se passait très bien.

Pas de doute, quelque chose de grave avait eu lieu.

Leamas se mit à courir afin de rejoindra rapidement le hall d'entré, là ou Cyprien lui avait dit que Debad l'attendait.

Il déboucha en trombe dans la cours. Toute la garde avait été rassemblée dans la cours ! Le jeune briochin était trop loin pour entendre ce que racontait Gontrand.
Le cheval du Marquis attendait au bas des marches.
Les autres chevaux étaient en train d'être préparé. Tous les chevaux ...

Le temps que Leamas arrive dans le hall, les gardes avaient rompus les rangs et se précipitaient dans leur quartier.
Gontrand parla rapidement à un homme qui se tenait dans le milieu de la cours, un fermier à en juger par la charrette à côté de laquelle il se tenait.

Puis le vieux sergent se dirigea rapidement vers le hall, le Haut Conseillé sur les talons.

Aelyia était là ?!
Le visage de Debad était grave ...
Un soldat était à genou à ses pieds.


Le fermier l'a ramassé à une journée de marche avant l'auberge ou je l'ai ai laissé.
On peut penser que l'attaque à du avoir lieu juste après mon départ du côté de cette auberge ... il y a cinq jours Marquis.

Les feux d'alarmes sont allumés.
Des messagers sont partis en direction de cette auberge. Des chevaux frais nous attendront sur la route afin de ne pas perdre de temps.
Un service de garde minimum sur le manoir.
Tous les autres gardes sont prêt.
Les chevaux sont également prêt.


Ne comprenant pas la moitié de ce que racontait Gontrand, Leamas regarda le Grand Dragon ... interrogateur.
_________________
Debad
Debad avait écouté attentivement le rapport de Gontrand, réfléchissant à chaque mot supplémentaire ce qu'allait être sa réponse, quel ordre il donnerait pour les recherches...

Gontrand les recherches porteront sur 2 personnes, ma fille et ma cousine...
Elle se trouve être dans le même lieu d'après le rapport de celui là...


Debad montrait blacas avec dédain, il lui en voulait de la disparition de sa fille.

La coïncidence n'en est peut-être pas une, le clan ou tout simplement ma personne est peut-être visé à travers ses actes...

Debad avait vu Leamas arriver, il devait lui annoncer l'état de santé de son frère et ce n'était pas du tout évident. Il plongea son regard dans celui de sa filleule, cherchant à obtenir son soutien pour annoncer la terrible nouvelle.
Le marquis se dirigea vers lui.


Comme tu peux le voir l'agitation est le mot d'ordre aujourd'hui, ma Fille et ma Cousine sont portées disparues.
Mais ce n'est malheureusement pas pour cela que je te fais venir, une bien triste nouvelle m'a fait t'appeller.
On a ramené ton frère gravement blessé alors qu'il était en mission pour protéger Maf. Nous sommes sans nouvelles de son acolyte, il est probablement mort, Malec a semble-t-il pu s'enfuir ou du moins il a mieux résister à la souffrance et à ses blessures...


Debad s'écarta pour laisser apparaitre la table ou se trouvait Malec. Ces paroles étaient crues, il n'avait pas tourné autour du pot. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire.
Debad revint sur les magnifiques yeux de sa filleule chérie, lui qui disait ne pas aimer les enfants, il la chérissait plus que tout elle tout comme sa propre fille Salomé...
Aelyia
Aelyia observa en silence la remarquable efficacité du chef des gardes Gontrand. Le vieux soldat montrait là les capacités de réactivité et d’analyse qui avait dû le placer à ce poste particulier et lui accorder la confiance de marquis…. Ces deux là avait déjà du vivre ensemble bien des guerres…une de plus, particulière, allait se dérouler maintenant devant ses yeux d’enfant. Une guerre sans merci contre la mort de deux être chers.
l’homme ne pliait pas devant l’énorme tache qu’il se vit incomber, comprenait à demi mots, devançait les attentes…
L’enfant sentit le regard de son parrain plonger dans le sien à l’arrivée du haut conseiller Leamas. Il les savait proche, uni d’aventure et de souvenirs remontant à sa petite enfance.


On a ramené ton frère gravement blessé alors qu'il était en mission pour protéger Maf. Nous sommes sans nouvelles de son acolyte, il est probablement mort, Malec a semble-t-il pu s'enfuir ou du moins il a mieux résister à la souffrance et à ses blessures...

Les dernières paroles la firent frémir de surprise. L’enfant n’avait pas encore vu le jeune homme allongé et autour duquel on s’empressait. Son visage pâle, sa terrible ressemblance avec Leamas. D’un même geste, parrain et filleule se cherchèrent des yeux, puisant chacun leur tour dans l’amour qui les liait, la force de faire face à tant d’émotions cumulées puis Lyly se tourna vers Leamas, son grand costaud, atteint lui aussi dans ce qu’il devait avoir de plus cher, sa famille.
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