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[RP] Dans la brume

Leamas
Une ruche ... voilà ce qu'était le manoir...

Les gardes courraient en direction de leurs quartiers, d'autres en revenaient.
A l'extérieur, on pouvait entendre la voix autoritaire du maitre des écuries.
Les chevaux, devant tout se bruit, étaient nerveux, certains s'emballaient.

Le Haut Conseillé tentait de comprendre ce qu'il se passait. Gontrand avait parlé de la garde, des feux d'alarme et de quoi encore ?
Tout allait beaucoup trop vite, il arrivait comme un cheveux dans la soupe en plein milieu d'une guerre dont il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, dont il ne connaissait pas les protagonistes ...

Mais que se passe t'il ?



Comme tu peux le voir l'agitation est le mot d'ordre aujourd'hui, ma Fille et ma Cousine sont portées disparues.
Mais ce n'est malheureusement pas pour cela que je te fais venir, une bien triste nouvelle m'a fait t'appeller.
On a ramené ton frère gravement blessé alors qu'il était en mission pour protéger Maf. Nous sommes sans nouvelles de son acolyte, il est probablement mort, Malec a semble-t-il pu s'enfuir ou du moins il a mieux résister à la souffrance et à ses blessures...



Sur ses paroles, l'homme se décala ...


Il était allongé là, sur une table

Ses vêtements avaient été arrachés afin de le soigner probablement.
Du sang partout sur ses vêtements, sur lui ... du sang ...
Ses cheveux étaient collés par ce sang ... tout ce sang !
Son bras pendait dans le vide, main ouverte.
Son visage ... on aurait presque pu croire qu'il dormait. Il avait l'air paisiblement en train de se reposer après un dur voyage.
Sa poitrine se soulevait et retombait avec difficulté.
Des personnes s'afféraient autour de ce corps.

Plus un bruit de pas, plus de bruit de sabot, plus de hennissement, plus de voix, plus rien ... juste ce corps, sur cette table. Le temps s'arrêtait ici, maintenant.
Les secondes paraissaient des heures ...
Combien d'heures observa t'il son frère sur cette table ?
Combien de décennie s'était il écoulée depuis la dernière fois ou les deux frères s'étaient parlés ?

Sans un bruit, sans une parole, sans une larme, Leamas se dirigea vers son frère.
Ses yeux ne pouvaient se détacher de son visage.

Il posa un genou à terre et releva la main pendante, la tenant dans ses mains. Le cadet s'attendait à voir son frère ouvrir les yeux d'un coup et se moquer de lui piégé par la bonne blague du faux blessé.
Mais, il ne le ferait pas ... surement pas en souriant.

Pas un mot ne sortit de la bouche de Leamas.

Cela faisait plus d'un an qu'il s'était engagé dans l'armée régulière et avait quitté la ferme familiale. Une guerre, une mutation, un voyage ...

Mais, hier encore, il avait l'impression de se battre au milieu des bottes de foin avec Malec. Il sentait encore le coup de poing porté dans les cotes que ce dernier lui avait mis.
Hier encore, il se voyait avec ce même frère au moment des moissons en train de se disputer pour savoir qui des deux boiraient à la bouteille de chouchen...
Hier encore mais tellement loin d'aujourd'hui...


Malec ...
_________________
--Malec
Douleur ...

Le fil de la douleur se tressait à d'autres fils de douleurs.


Laissez moi !

La conscience de son corps lui revenait petit à petit. Il se rappela ses blessures et ces douleurs dans son dos. Il se rappelait du froid, de l'humidité et de la solitude, cette solitude ...

Les cordes de douleur se tressaient à d'autres cordes de douleurs.


Ne puis je pas reposer en paix ?

Il se rappelait le guet apen dans la forêt avec la cape, ou bien une pièce ?
Il se souvenait ses brigands qui lui tombaient dessus ... mais combien était il ?
Il pleura en silence Théodore.

Cette douleur ! Puis la sensation de ses poumons qui prennent l'air !
Une main calleuse dans la sienne ...


Malec ...

P'tit frère ? Je veux vivre !

La sensation d'un immense effort... les paupières se soulevèrent ...

Ce visage, il aurait pu croire que s'était lui tellement ils se ressemblaient tous les deux. Il était là, sans parler ... toute façon ... il n'avait jamais été fort pour parler celui là...

Au milieu de plusieurs toux ...


Si m'man voyait ta trogne ..

Malec tenta de sourire mais une violente douleur se fit sentir au niveau de ses côtes.

T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf

L'ainé tentait de soutenir le regard de Leamas. Mais, la douleur était trop présente ...

Inconscience...



__________________________________
Malec
Garde du Marquis de Cesson de Sévigné
Leamas
La main calleuse de son frère dans la sienne, les souvenirs, les questions tournaient dans la tête de Leamas.

Il se sentait gamin, pisseu, morveux ... ne sachant que faire, ne sachant ou aller.

Son bon sens ne s'était pas remis de voir son frère dans cet état.
Sa logique ne pouvait admettre l'évidence de cette scène.

Pourquoi ?
Lors de l'assaut sanglant des français sur Rennes, il était là.
Après cet assaut, il était là aussi. Il avait transporté de nombreux blessés jusqu'à l'hôpital de campagne. Même dans ce chaos, il raisonnait, il avançait, il faisait ce qu'il avait à faire.

La main calleuse serra sa main ...


Si m'man voyait ta trogne ..

Le gamin plongea ses yeux dans celui de son ainé. A la recherche de réponse.
Que devait il faire ?

Aides moi grand frère ... aides moi ...


T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf

Puis, il s'endormit de nouveau. Il avait du puiser dans le peu de force qu'il avait repris depuis qu'il était arrivé ici.

Juste quelques mots ...

Tendrement, le plus délicatement qu'il pouvait, Leamas posa la main de son frère sur la table.
Il remit les cheveux de son ainé de façon plus présentable.
Son frère devait être digne même ici, sur cet table, dans cet état.

Un temps pour pleurer et un temps pour se relever ...

Lentement, Leamas se remit debout, referma son mantel, noua ses cheveux en queue de cheval de guerrier, ajusta son fourreau, le tout, en fixant son frère.

Il embrassa son ainé sur le front en guise d'au revoir et se dirigea vers le hall.

A l'attention des personnes présentes dans la pièce il lança simplement.


Je vais seller mon cheval et prendre quelques affaires.

Sans attendre de réponse, il partit en direction de ses appartements...

_________________
Salome_andrieux
(A rieux, ce soir-là).

Une porte qui claque. Des pas qui se ruent dans l'escalier de l'auberge. Salomé, à la fenêtre, les regarde partir et sa colère est grande. Elle serre ses petits poings contre le carreau glacé. Elle marmonne entre ses dents.

Maudis sois-tu Blacas ...

Nilas lève ses yeux vers elle tandis qu'il se hisse sur son cheval. Il esquisse un sourire à son intention, mais bientôt rejoint par ses hommes, il donne l'ordre de partir en mission.

Elle ne quitte pas des yeux sa nuque qui s'éloigne et un sentiment d'impuissance l'étreint. Elle n'a jamais bravé le danger encore, sa vie est confinée dans des couloirs tapissées de riches tentures, sous les candélabres des salle de travail du Château de Rennes, dans la rassurante chaleur du Manoir paternel. Au terme de sa vie aura-t-elle vraiment vécu ?

Elle se dirige vers la porte d'un pas décidé et l'ouvre avec fracas
. Blacaaaas ! Elle se penche en avant en s'appuyant sur la rambarde et peut ainsi voir ceux qui se trouvent dans la salle commune.

Evidemment, il est là. Lugubre et indifférent. Il mange sa soupe de fèves sans prendre même la peine de relever la tête.

Puisque c'est comme ça ... Salomé rentre dans la chambre, s'habille rapidement et descend les escaliers tout en attachant autour de sa taille l'épée que Nilas lui a offerte.

Elle passe les écuries et demande au premier palefrenier qu'elle voit de bien vouloir sceller son cheval. Vite.

La nuit déjà s'est emparée de l'espace. Comment va-t-elle retrouver son chemin dans cette obscurité ? Elle plisse un peu les yeux en direction de la forêt dense et profonde qui sépare Rieux de Nantes.


Vot'e cheval est prêt damoiselle Salomé.

Alors qu'elle prend les rênes de la main gauche pour se hisser sur sa monture, une main autoritaire et intransigeante la retient en arrière par l'épaule.

Tu comptes aller où comme ça Salomé ?
_________________

CaC de Bretagne. "Autant que savoir, douter me plaît"
Nilas
Alerté de la présence d'un campement de brigands situé à l'orée de la frontière sud est, le Capitaine avait demandé à son second de mobiliser le reste des hommes pour partir en patrouille.

La sécurité des voyageurs nécessitait que ces brigands soient délogés et arrêtés et il n'y avait pas de temps à perdre. Finissant de dévaler les escaliers, il passa la porte qui donnait dans la Cour où le reste de ces hommes l'attendaient en rangs et au rapport.

Au coin du mur, se tenait le Lys, affalé comme à son habitude... Le vieux mercenaire au passé obscur qu'il était ne pourrait jamais se faire aux eus militaires, mais qu'importe. Il avait toujours été d'un engagement sans faille à ses cotés. Il respectait un code de l'honneur, plus strict encore que le Code Martial ne le serait jamais, raison pour laquelle sa confiance en lui serait à jamais intacte.

D'un coup d'oeil, il lui fit passer le message, et on vit le Lys pivoter en arrière avant de disparaitre de l'autre coté du mur.

Souriant de voir son frère toujours aussi réactif, il se tourna vers ses hommes envers qui il était tout aussi exigeant.

Se portant à leur hauteur, il se saisit des rennes de sa monture, posa sa main sur l'encolure de la bête, fourra son pied dans l'étrier avant de monter d'un bond sur son cheval.

Droit comme un I sur sa monture, il fit pivoter l'animal, tête vers ses soldat pour leur dire quelques mots, mais fut interpellé par la vision de Salomé qu'il voyait à la fenêtre. Sa promise avait l'air contrariée de ne pas pouvoir les accompagner, ce qu'il déplorait.

Blacas et lui avaient convenu pour son bien qu'il valait mieux qu'elle attende d'être un peu plus aguerrie avant de prendre part à une opération armée, mais aventureuse comme elle l'était, Salomé n'avait pas partagé leur analyse...

Il lui adressa un sourire tendre et navré avant de s'adresser à ses soldats.



Soldats!

Ce soir vous allez surement combattre et verser le sang... Qu'il s'agisse de celui de vos ennemi ou bien du votre... Faites donc en sorte qu'il ne s'agisse pas du votre et tout ira bien...

Je ne vous apprend rien en vous disant que vous ne rentrerez peut être pas tous à la maison en un seul morceau... J'espère donc que vous n'avez pas trop abusé des bonnes choses hier au soir car cette nuit vos sens devront être en éveil...

Des brigands sèment le trouble à nos portes, et nous avons ordre de leur donner la chasse... Alors, soldats, à vos montures!




Dans la minute, ils étaient tous en selle, en formation de combat. La quinzaine de cavaliers, tout de noir vétus emboitaient le pas de leur Capitaine qui d'un geste franc de la main venait de leur donner ordre d'avancer vers l'entrée de la forêt...

_________________
Nilas d'Artignac, Duc de Bretagne

Aelyia
Les Ordres du marquis avaient claqué, suivi de près de ceux du chef des gardes. Le manoir s’agitait, les chevaux étaient scellés et son parrain l’avait posé par terre, s’apprêtant lui aussi à l’action.
L’enfant avait assisté à la dramatique entrevue des deux frères, se sentant impuissante et profondément peinée devant la douleur et la consternation qu’elle pouvait lire sur le visage de Léamas. Les frères semblaient commencer un dialogue quasi muet où le plus fort à ce moment précis n’était pas celui qui était debout mais l’homme presque inconscient, luttant contre la mort avec ironie et lucidité.


Si m'man voyait ta trogne ..

T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf

Juste quelques mots du blessé…entre deux spasmes de douleur et, l’enfant vit son grand costaud se retrouver, endosser de nouveau son rôle de guerrier, rapide, efficace…

Je vais seller mon cheval et prendre quelques affaires.

Voilà…toute petite et immobile au milieu du hall alors que tout le monde courait ou s’affairait, Lyly se sentait inutile.
Bien sûre, elle était heureuse de voir son grand costaud ne plus penser qu’à retrouver sa mère.
Bien sûre, elle reprenait confiance en voyant les dispositifs mis en place pour les recherches. Mais….
Elle se tourna vers Gontrand et Blacas, se hissa presque sur la pointe des pieds pour paraître plus grande, prit sa pire voix de terreur et un regard noir qu’elle voulait plein d’assurance.


Il faut faire très vite messieurs, plus vite que ça encore…C’est le moment de bouger…. Euhhh…. Votre pétard osseux.
Et n’imaginez surtout pas m’exclure des recherches… c’est de ma mère dont il s’agit…ne l’oubliez pas… je veux … oui JE VEUX venir avec vous.


C’était facile à faire avec les soldats ce petit numéro. L’enfant eu néanmoins un doute vis à vis du marquis. Reprenant une petite voix douce et plus tranquille et son plus merveilleux sourire :

N’est ce pas parrain chéri que je peux participer moi aussi ?
_________________
Debad
Toutes les troupes étaient prêtes. La chasse pouvait être lancée.
Debad entendit tout à coup la voix de sa filleule, reconnaissant là le phrasé poétique de sa mère à n'en point douter.
Le marquis se plaça derrière la fillette faisant signe aux hommes qu'il était d'accord avec ce qu'elle disait.
Mais quand elle se tourna vers lui pour lui demander de se joindre à eux, la première réaction fut de faire le tour de la salle à la recherche d'une personne qui aurait pu la garder. Aucun Cyprien ou autre serviteur qu'il connaissait suffisamment pour leur confier sa filleule.

Debad partit donc vers une salle à proximité revenant quelques minutes plus tard avec un tas de métal et de vêtements dans les mains.
Il avait ressorti une armure qui lui avait servir qu'il était encore enfant, mais aussi un petit gambison et un casque...


Je n'ai pas trop le choix, il n'y a personne ici pour te garder et je connais ton caractère très semblable à celui de ta mère que tu ne m'obéiras pas sagement dans de telles circonstances.
Tu vas venir avec moi sur mon cheval.


Debad déposa un baiser sur la joue de sa filleule. Il fit signe à Gontrand et un autre de ses hommes pour l'aider à enfiler leur armure, lui et sa filleule.
Il en profita pour donner de nouvelles consignes à Gontrand sur un ton plus bas pour que lui seul l'entende.


Je veux un cercle de cavaliers permanent autour de moi, j'aurais préféré me battre avec les hommes mais je peux mettre en danger ma filleule ni la laisser ici.

Debad se tourna vers sa filleule à présent en armure, il l'a pris dans ses bras et l'amena jusqu'à son cheval. Après l'avoir positionné, il monta à son tour. Le marquis tenait les rennes d'une main indiquant à sa filleule de s'accrocher aussi alors qui passait son autre bras autour d'elle pour la serrer contre lui et au passage la protéger grâce au bouclier harnaché à son bras.
Il n'avait plus qu'à attendre que Gontrand est vérifié que tout le monde était là, les hommes de la garde tout comme Leamas.
En tout cas, 8 cavaliers venaient de l'entourer lui et sa filleule, formant une sorte de carré de 3 sur 3, tous avaient leur bouclier à l'extérieur pour protéger le marquis en cas d'attaque quelconque...
Leamas
Rapidement, Leamas avait rassemblé les quelques affaires qu'il comptait prendre pour cette expédition.
Sa préparation était méthodique, professionnelle. Si les conséquences de tout ces gestes n'étaient pas connus, on aurait pu croire à un départ anodin dans la sérénité. D'un geste, il lança son mantel et s'équipa d'une armure de cuir simple. Il voulait être rapide pour cette mission. Il voulait profiter du moindre de ses mouvements, il voulait être sur de pouvoir poursuivre tous les hommes susceptibles de s'en être pris à Maf et à Malec.


T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf

Pendant ce court laps de temps, le jeune homme voyait son frère sur la table. Il entendait ses paroles en boucle dans sa tête. Il voyait son regard plongé dans le sien. Il sentait sa main dans la sienne. Il ressentait la douleur de son frère. Il se remémorait le jour ou il partait pour cette escorte.

T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf

Sans un regard en arrière, il ferma la porte de ses appartements et se dirigea vivement vers la cours du manoir.

Tous les soldats étaient maintenant en selle, en formation, prêt à partir. Il n'y avait pas de doute, Gontrand avait mener la danse.
Sans surprise, le Haut Conseillé vit Aelyia monter à cheval également. Plus elle grandissait, plus la ténacité de sa mère se dévoilait. Une garde musclée entourait la petite et le Maitre Dragon.

Au bas des marches, un palefrenier tenait la monture de Leamas. Une fois en place sur cette dernière. Le jeune briochin se rapprocha vivement de la garde rapproché.
Son visage était sévère, ne laissait rien passer. On pouvait cependant deviner sous cet air, la colère qui était tapis là ...

Son regard se fixa sur l'un des gardes de la garde rapproché.
Il fit approcher sa monture au plus prêt de celui ci jusqu'à le gêner, à mettre son pied dans son étrier, le provoquant autant qu'il pouvait.

Le garde ne voulu pas faire face à cette provocation cependant, il dû s'y résoudre rapidement, son cheval commençant à faire des écarts...
Blacas fit face ... le visage de Leamas était proche ...


Comment se fait il que Salomé est disparu et que tu sois encore sur tes deux jambes à te tenir fièrement ?
Comment peux tu prétendre à être auprès du Marquis et d'Aelyia, la fille de Dame Maf ?
Hors de ma vue ... je ne serais pas aussi tolérant que le Marquis ... crois moi !


Ses paroles n'invitaient pas à la réponse. Le Haut Conseillé défia du regard le garde jusqu'à ce dernier laisse sa place...

Une fois dans la garde rapprochée, Leamas fit un signe de tête au Marquis et tenta, sans trop de succès, un sourire vers Aelyia.

Gontrand rendit compte au Marquis ... tout était prêt.


T'sers à rien 'ci, vas chercher Dam' Maf !
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--Maf
[Dans la brume quelques jours plus tot ]

Le regard de Théodore s'était fait suppliant, puis il avait fermé les yeux et avait sourit. Une drôle de façon de mourir que d'attendre la dague qui va s'enfoncer dans sa gorge dénudée de toute pièce d'armure. La main s'était levée, et dans un geste qui se voulait hésitant a première vue, la gorge du garde avait été tranchée d'un geste sec et précis. La dernière supplique silencieuse avait été entendue et écoutée. La dague avait été ensuite lancée plus loin et la main rattrapée par une autre fut comme happée dans l'obscurité.

Observée de loin, elle avait été observée de loin cette scène suicidaire du jeune garde du Marquis.

Theodore avait foncé tête baissée sur les bougres, ne sachant ni leur nombre, ni leur force, ni ce dont ils étaient capables. Ce n'était pas sur les hommes qu'il avait ainsi pris son élan, mais sur une mort certaine. Le sacrifice d'un garde pour en sauver un autre, pour faire son devoir jusqu'au bout. Le garde si jeune encore mais tant d'honneur et de loyauté était rare, digne garde du Marquis de Cesson-Sevigné, celui ci ne s'entouraient que d'hommes valeureux et Théodore était l'un des meilleurs.

Avant de s'effondrer, le garde avait entre apercu sa "mission" comme ils aimaient l'appeler entre eux durant les longues soirées de tour de garde devant la porte de la chambrée de la Dame. Ses eux s'étaient élargis et le coup presque fatal était tombé.


C'est le visage entravé d'une grande paluche dégoutante avec un manquement d'air étouffée par cette main calleuse, que les yeux de Maf s'étaient fermés si forts qu'ils en était plissés, laissant s'échapper des larmes de colère plus que de terreur. Le garde une fois écroulé au sol dans un bruit sourd a l'agonie, l'emprise avait été desserrée....Un genoux posé au sol, juste à coté, elle était assez près pour laisser a ces regards le temps de se croiser.

La dague avait rebondi dans le tapis de feuilles givrées. Deux hommes s'étaient jetés dessus comme si elle constituait un trésor incomparable, diversion improvisée et juste assez de lucidité pour glisser sous l'armure du garde aux yeux éteint, ce médaillon a l'emblème du dragon confié quelques jours plus tôt sans prendre la peine de la détacher, elle avait cassé le fermoir de la chaine au bout duquel il pendait. Happée en arrière, elle eut juste le temps d'apercevoir une masse sombre se faufilant vaille que vaille dans les arbres.

Elle pensa immédiatement a Malec, et a cet espoir infime qu'il parvienne a rentrer sur les terres du Marquis.

Un bruit sourd .... la douleur ... le noir .....
Aelyia
[Au manoir du Marquis]

Lyly avait parlé aux soldats avec détermination et étonnamment, elle avait eu, en face d’elle, plusieurs hochements de tête positifs et une extrême attention des militaires chevronnés.
Comme elle se sentait proche, à cet instant de la vie qu’avait pu avoir sa mère. Elle sentait couler dans ses veines, la petite fille, le sang de celle qu’elle admirait plus que tout pour sa ténacité et sa générosité d’idées et de cœur.


Je n'ai pas trop le choix, il n'y a personne ici pour te garder et je connais ton caractère très semblable à celui de ta mère que tu ne m'obéiras pas sagement dans de telles circonstances.
Tu vas venir avec moi sur mon cheval.


Un sourire se mit à éclaircir soudain un visage d’enfant qui était resté sombre bien des heures.
Le marquis arrivait avec…. Une armure d’enfant, un gambisson et un casque.
Sans attendre l’aide, fébrilement, avec le sentiment se préparer pour un tout premier combat, l’enfant enfila le pourpoint rembourré sensé la protéger des rudes frottements de la cotte de maille en fer agrémentée d’anneaux en airain qu’un soldat lui présentait.
Son parrain fut prêt avant elle et symboliquement l’aida à ajuster un heaume léger qu’il lui avait choisi puis la hissa sur le cheval avant de monter en selle à son tour.
Protégée par l’épais bouclier du chef des dragons, entourée de cavaliers, l’enfant sentait battre ses tempes enserrées dans le casque de guerre.
Elle envoya un petit signe à Léamas, proche de leur garde rapprochée.


Lueur des flambeaux tenus par des domestiques.

Hennissement des chevaux, devenus nerveux dans l’attente d’un proche départ.

Bruit de leurs sabots sur les pavés de la cour.

Ordres qu’on hurle.

Jamais nuit de sa vie n’avait été aussi dense, jamais un tel souvenir ne pourrait s’effacer, elle en était certaine.
D’une voix qu’elle voulut ferme, elle s’adressa au marquis.


On part quand tu veux parrain, je suis à tes ordres…
_________________
Debad
Debad s'apprêtait à lancer l'ordre du départ, quand un nouveau messager arriva au manoir.
Debad se mit à espérer une lettre de Nilas pour lui annoncer avoir retrouver sa fille ou une lettre de sa cousine lui indiquant qu'elle était à l'abri.
Mais il ne reconnaissait pas l'écriture, le cachet, rien.

Le marquis lut la lettre et son visage se mortifiait un peu plus à chaque mot qu'il lisait. Il devenait blême. Debad attrapa Leamas se trouvant sur sa gauche par le bras le posant sur Aelyia.

La seconde suivante le marquis était à terre, le dernier coup de poignard était sur le point de l'achever, celle qu'il aimait pour qui il voulait changer l'avait laisser seul en ce monde, elle était partie...
Debad était au sol, les yeux grand ouvert fixant le ciel...
Rien n'avait plus d'importance aujourd'hui, il n'avait plus qu'à attendre qu'on l'emmène en Avalon...
--Cyprien
[ Sur les chemins, entre la Cour du Grand Duc et le manoir du Marquis de Cesson- Sévigné.]

Il marche à pas lents et las le majordome. Son travail de messager effectué, il rentre Cyprien, en pensant déjà a tout le travail qui l'attend, il n'a aucune envie de presser le pas. Alors il râle le majordome, il grogne et tape dans les pierres qui se présentent sous ses pieds.

Les dernières heures avaient été pénibles pour .... les tapisseries. L'homme en est encore tout retourné.

Les femmes sont poison, elles n'attirent que le mal, preuve en est encore, la cousine de monsieur le marquis qui se fait encore remarquer. C'était son habitude après tout, pourquoi s'en passer. Et sa fille, la douce Salomé, peste soit d'elle a faire des frayeurs.

Les femmes sont poison, la cousine du Marquis et sa fille sont pires.

Cyprien! Mais que penses tu donc la ? Diantre ! Tu es devenu fou pour avoir de telles pensées!

Il est mal a l'aise Cyprien, il a de bien laides pensées cet homme pourtant dévoué et aimant cette famille. Lui ! LE Majordome de Monsieur ! Le seul ! L'unique ! Le vrai ! Le meilleur domestique du Manoir! Honte a toi Cyprien , honte a toi.

Le majordome marche en direction du Manoir, il a la tête basse, il est plus inquiet qu'il ne veut le montrer. Ses tapisseries ! Ses pauvres tapisseries... Et tout ce sang. Fichtre Cyprien cesse donc !

Nerveux l'homme presse le pas, a bas les tapisseries et la saleté, la demoiselle de Cesson Sévigné et la Maitresse Dragonne d'abord! Releves tes manches Cyprien ! Va aider, trouve un cheval, tombe par deux fois en montant dessus, vautre toi lamentablement sans savoir tenir une épée, mais va aider !

L'homme sent l'angoisse lui monter dans ce qui lui sert de bol a potage du soir. Son ventre gargouille, il va aider le Marquis ! Il lui doit bien cela !

Grisé a présent par cette décision qu'il vient de prendre il chantonne, d'un pas rapide, il chantonne, fièrement, il chantonne, il est ridicule mais il chantonne.


Apprenant qu'il était trompé,....Que M'sieur l'valet s'est suicidé, ........Et c'est en ramassant la pell'.......Qu'il renversa tout's les chandelles,.......Mettant le feu à tout l'château.......Qui s'consuma de bas en haut ;.........Le vent soufflant sur l'incendieuuhh,........Le propagea sur l'écurie,........Et c'est ainsi qu'en un moment...........On vit périr votre jument !........Mais, à part ça, Monsieuuurr le Marquiiiiss..........Tout va très bien, tout va très bieeeeeeeen.

De circonstances direz vous,... on se détend comme on peut Cyprien, on se détend.
--Blacas


Comment se fait il que Salomé est disparu et que tu sois encore sur tes deux jambes à te tenir fièrement ?
Comment peux tu prétendre à être auprès du Marquis et d'Aelyia, la fille de Dame Maf ?
Hors de ma vue ... je ne serais pas aussi tolérant que le Marquis ... crois moi !


Blacas tirait nerveusement sur les rennes de sa monture pour qu'elle ne s'emballe pas. Il ne répondit rien à Leamas. Ce n'est pas devant lui qu'il devait se justifier, mais il préféra se mettre en retrait. Il y avait toujours eu une certaine rivalité entre eux. Lorsque le Marquis confia Salomé à Blacas pour qu'il veille sur elle tandis qu'elle entrait en politique, il avait senti un certain soulagement chez Leamas de le voir ainsi partir du Manoir.

Il se plaçait en arrière lorsqu'il entendit le bruit terrifiant d'une chute. De là où il était, il ne voyait rien. Il sauta de cheval et se dirigea, tel un animal sauvage sur sa proie, main déjà sur son épée, à l'avant de la troupe.

Le Dragon était à terre, yeux grands ouverts sur le ciel sans étoile. Il s'agenouilla à ses côtés et approcha son visage du sien.
Marquis ?

Il ne bougea pas. Comme perdu entre deux mondes. Debad tenait chiffonné dans sa main, une missive. Blacas comprit en un éclair. La même lettre avait été reçu par Salomé quelques jours plus tôt.

Il approcha sa tête de l'oreille du Dragon et lui dit sur le ton de la confidence.

Marquis, relève-toi ...Il l'avait tutoyé comme à l'époque, comme avant.. Tu te souviens du jour où tu m'as sauvé la vie ? Le visage de Blacas s'éclaira d'une curieuse lumière. L'armée bretonne face au normand, un monstre en armure noire, armée d'un bouclier couvert de pointe, maniant un gigantesque fléau d'arme qui massacrait du Breton, écrasant les crânes : Cronos ! Il ne réagissait toujours pas.
Alors que nous étions trois à tenter de le contenir, tu as foncé dans le tas frappant sur la chaine et brisant l'arme de Cronos. Je serais mort à l' heure actuelle si tu ne lui avais pas planté la dague dans le mollet et fait prisonnier.

Les gardes avait déjà posé tous pieds à terre, et la petite fille regardait Blacas avec de grands yeux désespérés. Il lui fit signe qu'elle pouvait prendre la main de son parrain pour l'aider à revenir parmi les vivants.

Marquis ... Ta fille est quelque part et elle a besoin de toi. Relève-toi.

Blacas se redressa pour laisser la place à Leamas et à Aleya, et fit quelques pas en arrière. Il leva le nez au ciel et regarda les étoiles. Lui aussi avait très certainement perdu la femme qu'il aimait, il le savait à la déchirure qui lui fendait l'âme ...

Aelyia
L’enfant avait vu un messager arriver et tendre une lettre. La réaction de son parrain à la lecture du courrier l’avait hautement surprise. Le départ était si proche… calée contre Debad, dans la protection de ses bras tenant rennes et bouclier, elle s’était sentie invincible, confiante dans la force du guerrier chevronné. La seconde d’après, le guerrier avait été touché par autre chose qu’une flèche.
Assisse devant lui, il sembla à lyly qu’elle sentait elle-même le choc se propager dans sa propre chair, tant l’habile protection de ce corps de soldat parut d’un coup se dissoudre.
Elle le sentit glissé du cheval, se servant rapidement du bras de Léamas pour ne pas l’entraîner, elle, dans sa chute. Elle le vit allongé sur le sol, le visage vidé de toute couleur.


Blacas, le premier, s’arracha au moment de stupéfaction qui avait envahi les soldats du manoir pour se précipiter à ses cotés. L’enfant le vit, à genoux, chuchoter quelques phrases au marquis.
Puis se tourner vers elle, qui venait de mettre pieds à terre, et lui faire un signe.


Marquis… Ta fille est quelque part et elle a besoin de toi. Relève-toi.

L’enfant à son tour, s’agenouilla, angoissée.
Elle prit la main de son protecteur et doucement la porta à ses lèvres.
Elle se mit à lui parler, à le supplier, quelques mots dans un souffle, presque une prière.


Parrain…Parrain, écoute-moi.
Salomé a besoin de toi, maman a besoin de toi et moi sans toi, je suis perdue.

Puis un cri
J’ai besoin de ta force. S’il te plait, ne nous laisse pas...
_________________
--Garde_gontrand
Tout était en ordre, la troupe était prêt.
Les Dragons allaient sortir.

Puis, vint cette chute.

Quel soldat ne tenait donc pas en selle !
Il n'en revenait pas. Celui qui était au sol allait très vite regretter sa cascade.
Il allait très vite regretter beaucoup de chose d'ailleurs !


Le vieux soldat était à l'avant de la troupe. Il donnait les directives aux éclaireurs lorsque ce bruit survint.

Rapidement, il fit faire demi tour à sa monture. Les quelques secondes qu'il mit à arriver à la hauteur de l'homme à terre suffirent pour que les rangs soient rompus que les soldats mettent pied à terre.

Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ...

Le Marquis était là, au sol. Ses yeux grands ouverts fixaient les étoiles ...

Cela dépassait ses compétences. Il ne pouvait rien faire. Alors ... autant faire ce qu'il connaissait.


Ou est ce que vous avez entendu de descendre de vos montures ?! Remontez tout de suite sur vos canassons !

Le sergent fit le tour de la troupe et sermonna chaque garde qui ne se tenait pas sur sa monture le regard fixé droit devant...


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Gontrand
Sergent de la Garde du Marquis de Cesson de Sévigné
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