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[RP] Dans la brume

Leamas
Dans un dernier râle, le brigand tomba à terre, mort.
Que cette mort était bien trop douce pour lui ...

Leamas observa le corps au sol. Cela ne pouvait pas se finir ainsi, pas comme cela.
Lentement, le jeune briochin tomba à genou prêt du cadavre. Son épée lui glissa des doigts.
La fatigue du voyage, du combat et les quelques blessures dues à ces derniers, tout cela, surgit d'un coup sur les épaules du trop jeune haut conseillé.

Il y a un peu plus d'un an, il était encore dans les champs avec son père préparant la moisson.
Son seul soucis était de savoir si ils auraient assez d'eau pour l'orge mais pas trop non plus, sinon la récolte serait moindre.

Depuis, il s'était passé tant et tant de chose. L'armée, la guerre, les brigands, les amis, les naissances, les voyages, les mariages ... les morts et encore les morts et toujours des morts.

A genou, Leamas était perdu dans ses pensées. En quelques secondes, son visage venait de vieillir de plusieurs années. Son visage était couvert de sang, et ses cheveux crasseux tombaient sur ses épaules. Sa tenue déchirée était également maculée d'un rouge écarlate. Tous les muscles de son corps lui rappelaient les derniers jours, lui rappelaient le combat.


Sir Leamas, que faisons nous ?

Les larmes de tristesse se mêlaient aux larmes de fatigue coulant le long de son visage. Comme elles nettoyaient son visage de sang, elles nettoyaient la fureur et la rage qui s'était emparé de lui.
Son regard se porta sur ses mains. Qu'avait il fait ? Quel démon s'était emparé de lui ? Il se souvenait à peine des dernières heures tellement la folie avait guidé ces gestes. Est ce par sa faute qu'ils en étaient arrivé là?


Sir Leamas, que faisons nous ?

Ses yeux se posèrent sur Aelyia. La petite Lyly avait la tête sur les épaules. Elle se tenait prêt de son parrain et tentait de le faire revenir à ses esprits. Elle, la petite, était en train de regonfler le moral des Dragons.
Derrière, Leamas devinait comme une ombre, comme une présence. La fatigue lui faisait voir un capitaine, une amie au tempérament bien trempé qui aurait remis tout le monde en selle rapidement ...

Une main se posa sur l'épaule de Leamas


Sir Leamas ? Vous m'entendez ? Que faisons nous ?


Pardonnes moi Maf ... pardonnes moi ...


Pardon ?


Depuis combien de temps se garde se tenait à côté de lui ? Depuis la fin des combats, pour la première fois, le Haut Conseillé balaya la scène dans son ensemble. Un tas de brigand se tenait la ou les Dragons s'étaient défendu jusqu'à la mort. Les hommes de Nilas étaient arrivés. L'armée des Dragons était également présente. Le Capitaine avait fait envoyer des troupes à travers la forêt afin de trouver d'autres brigands.
Les hommes des Dragons attendaient des ordres. Debad n'était pas en état.
Mais ou était donc Gontrand ?

De la première troupe qui fut prise en embuscade ne restait que trois hommes debout, deux autres étaient blessés. Tous entouraient leurs compagnons tombés sous les coups des brigands.

Gontrand était là. Le vieux sergent avait le visage dans la terre... Un garde était en train de le retourner. L'émotion de l'homme était palpable. Il sembla réciter une courte prière à voix basse. Machinalement, tout en récitant les quelques vers, il porta la main à son nez brisé.

S'appuyant sur son épée, Leamas se redressa et fit face au garde.


Préparez de quoi transporter nos blessés et nos morts.
Que quelques hommes aillent assister le Grand Dragon.


Le garde allait disposer mais il vit que le Dragon avait encore quelque chose à dire.

Coupez moi ce brigand en morceau et envoyez les morceaux à tous les regroupement de brigand et tout ce qui ressemble à de la charogne de proche ou de loin. Faites cela à l'abri du regard d'Aelyia.

Ce dernier ordre eu l'air de faire à la fois peur et plaisir au garde.

Un peu à l'écart, le jeune homme trouva une grande flaque ou quelques chevaux étaient en train de s'abreuver. Il entreprit de se laver les mains et le visage. Puis, dans un geste devenu machinal, il refit sa queue de cheval à la façon des guerriers.

Il se dirigea ensuite vers le Grand Dragon et Aelyia. Les gardes avaient déjà fait tout ce qu'il fallait pour transporter Gontrand et les autres gardes tombés au combat.
Le départ était imminent.

Il allait devoir un enfilé une tenue qui était beaucoup trop grande à son gout. Il s'en rendait compte ... mais il le faillait.


Aidez le Grand Dragon à se mettre en selle.

Debad n'était plus là. Son corps était bien présent mais son esprit était ailleurs...
Aelyia le regardait s'éloigner. Elle semblait si forte mais à la fois si seule.
La petite Lyly venait d'affronter une trop grande épreuve pour son âge.
Ces moments resteraient graver à jamais dans son esprit.



Leamas s'approcha d'elle et lui tendit sa main





On rentre à la maison
_________________
--Maf
[ Quelque part ..... loin ..... ]



Assise dans un coin , les bras enserrant ses genoux ramenés contre elle, elle fixait le faisceau lumineux plaqué au mur qu'un trou dans la porte projetait. Avec cette impossibilité de fermer les yeux, sans voir ce regard suppliant et ce fin sourire qui avait suivi avant de sentir la chair craquer sous la lame. Un frisson d'horreur la parcourt, ses tempes sont martelées. Elle regardait ses bras dans l'obscurité de la pièce, les ecchymoses s'estompaient. Combien de lunes s'étaient levées depuis cette nuit ?

Ses bras s'endormaient a force de serrer si fort ces genoux encore endoloris avec pour unique passe temps les pensées sombres lui rongeant l'esprit, se demandant pourquoi elle n'avait pas encore expiré un dernier souffle tranquille. Les bougres voudraient ils extirper quelques écus d'une ombre ne valant plus un denier? Les couleurs du marquis pouvaient attirer toute convoitise. La Griffe du Dragon marquée sur cette cape qui ne l'a quittait jamais ? nul ne pouvait savoir. Après les fantaisies entendues les dernières semaines, personne ne pouvait être sur de rien,

la Dame considérée par les mécréants comme empêcheuse de tourner en rond et avide de pouvoir, était pourtant très loin de tout cela. Cachée sous cette carapace forte et entêtée de chieuse notoire, vivait une personne avide oui , mais avide de vie, de farces et d'amour pour sa famille et pour ses amis proches. Une sensibilité a fleur de peau, masquée par des fou rires, les blessures des mots cachées par un coup de dents. Deux facettes qui se percutaient a longueur de temps, deux facettes bien distinctes mais ne formant qu'une a la fois. Celle des valeurs inculquées par son cousin. Elle qui avait passé des soirées, assise dans le bureau de celui ci a apprendre, apprendre et encore apprendre. Elle lui devait tout, ou presque...


Sa plus belle réussite était cette demoiselle, aux boucles retombant sur les épaules, qui , a chaque fois, faisait de ses journées les plus belles qui soient. Pas d'inquiétude, elle la savait entre de bonnes mains, celle d'un père aimant et d'un parrain protecteur, d'une famille étanche au mal et aux médisances, d'un ange gardien qui avait été le sien depuis toujours, et d'amis innombrables, pas d'inquiétude, non mais cette rage qui monte, qui mange, qui ronge, cette rage ne pouvoir entendre son rire, de ne pouvoir apprécier chacune de ses farces. De ne pouvoir a cet instant prendre sa fille dans ses bras et tirer sa force de cet être dont le parfum, la joie et la présence manque au point d'en vouloir mourir.

Arrêter de respirer, dans cet endroit, fermer les yeux pour ne jamais revoir la lumière du jour. Pensées sombres, Theodore, sa lame, Malec rampant dans les bois.......Leamas, comment allait il réagir, Malec, son frère blessé, peut être même mort. La jeune femme avait choisi Malec pour sa discrétion, parce qu'elle le savait capable de rester a sa place, parce que l'éducation des deux frères était semblables et que Leamas était un homme d'honneur et un véritable ami. Leamas ... rongeur de godasses, de quand datait cette rencontre ? ... la guerre, Eldon, son cousin au sol et Leamas qui vient prêter main forte. De soldat en capitaine, il était devenu l'ami qu'elle connaissait aujourd'hui . Le grand costaud de sa pimousse, professeur de pêche aux bas de braies mâchouillées. Une amitié scellée par la sincérité et la bonne humeur.... maintenant il devait porter un lourd deuil de par son imprudence.

La guerre, l'éloignement, le voyage, le rapprochement. Ou quand une lance de huit Bretons fait pâlir plus d'un prévôt Francoy sur sa route, ou les fous rires des compères en devinrent légendaires.

La guerre, la ou les affinités et amitiés naissent, ou la haine apparait aussi, souvent mal placée, ou d'autres 'relations' de travail provoquent des situations cocasses laissant juste trace d'une pointe d' admiration sans frontière et sincère pour une droiture et la valeur de la parole donnée, à faire pâlir plus d'un ou rougir de honte. Où l'histoire d'une confiance placée a raison.

La route, .. la ou la complicité s'agrandit, laissant trace d'une solide amitié, sans faille.

l'ombre sursaute et réouvre les yeux haletante. Elle frissonna de tout son être, la pièce était sombre, froide et humide, la toux qui avait presque disparu refaisait surface, son salut peut être ?

L'ombre marmonnait , une suite de mots incompréhensibles pour tout un chacun mais lui rappelant le semblant de vie qui avait été sienne. Murmures imprégnés de sanglots étouffés laissant des trainées noires de crasse sur des joues déjà amaigries. Le regard vide avec pour toute fixation, ce point lumineux, seul indicateur du jour ou de la nuit. La jeune femme recluse dans cette pièce, se surprenait a prier a voix basse, d'une voix qui ne semblait être la sienne.


Un dernier sursaut, la porte s'ouvrit, une masse compacte, silhouette aux épaules carrées, un regard brillant et perçant, la vue flouée par ces yeux cernés de noir d'épuisement, l'ombre sourit faiblement, les yeux embués, recroquevillée comme une môme. Un mot murmuré, ce sobriquet idiot qu'ils se donnaient entre eux sortit du fond de sa gorge comme une interrogation, un espoir soudain d'entendre un éclat de rire a ce mot ridicule, mais pourtant si porteur a cet instant.


Loa ... ?


La silhouette avança en silence, rêve déçu d'une imagination altérée par le temps , l'ombre baissa les yeux envahis de larmes sèches d'un espoir périmé.

Un ricanement, un de ceux que l'on ne veut entendre en pareil moment, de ceux qui font que la rage monte encore. L'ombre se lève fébrilement et fait face au sourire carnassier. Elle avait cru , espéré a la vue de cette masse compacte, voir apparaitre le visage de son cousin. Ce cousin complice qui l'avait portée, soutenue, jusqu'au secret, qui les avait liés plus encore que les liens du sang.


Je vous salue dame

La silhouette ricanait encore sous cette voix caverneuse.

La jeune femme baissa la tête et souffla

Allez vous en ...

Cette fois, la silhouette partit d'un éclat de rire, puis redevint sombre d'un coup

Celui que vous attendez ne viendra pas, il vous sait morte...


La main partit, l'ombre avait bougé , le claquement de la gifle sur le visage de l'homme avait résonné dans cette pièce vide. Ce n'était pas tant le fait, de savoir qu'elle allait pourrir dans cet endroit qui lui avait fait faire ce geste, mais ce sentiment qui la mangeait à cet instant. Ce sentiment que l'homme de cette façon avait asséné un coup a sa famille, un mensonge.

Une lueur sadique, cette marque typique de cette famille, illumina le regard de la jeune femme et dans un murmure en guise d'avertissement elle lança


On ne réveille pas un Dragon qui dort ... ça brûle..

Maf savait que son cousin avait cherché, avait tué et torturé, il ne lui en fallait pas plus.

Elle releva le menton, et toisa d'un regard noir l'homme face a elle..... * on ne réveille pas un dragon qui dort ... * . Cette phrase venue du plus profond de ses tripes était sortie toute seule, ravivant le peu de vie qui lui restait. Seule elle n'avait aucune chance elle le savait , mais ce qui la faisait sourire a cet instant, c'était son imagination.


Dans quelques temps, on assisterait sur les plages bretonnes a un spectacle digne du maitre dragon. Celui ci se tiendrait au milieu des dragons, droit, digne et fier. Un bucher serait allumé, et le sourire carnassier de la silhouette se figerait pour se transformer en un hurlement de douleur léché par les flammes. Cette lueur sadique brillerait dans ses yeux, celle DU Maitre Dragon, du Maitre tout court. De celui qui jouissait du spectacle d'une silhouette se torturant sous le feu. LUI, Debad Marquis de Cesson Sevigné, son cousin qu'elle adorait et admirait par dessus tout, celui sur qui toujours et en toutes circonstances, elle avait pu compter, LUI l'homme qui veillait eu grain , protecteur de sa famille. Non, LUI Debad, LE Patriarche de cette famille ne laisserait pas cela impuni.

La jeune femme sourit, son cousin ne la cherchait plus puisqu'il la pensait morte, mais elle sourit, ce sourire sadique accompagné de cette flamme que les dragons possèdent dans le regard.


Les dragons...
Evel an aerouant tan d'an enebour ha gwarez d'hon mignoned

Il n'en fallait pas plus a la silhouette pour s'assombrir encore plus. Saisie a la gorge, presque soulevée de terre la jeune femme commença a suffoquer...


vint la douleur ...le froid .... l'abîme.



L'écho des rires de la jeune femme s'estomperait un jour des couloirs du manoir, la marque de son popotin ancré sur le coin de la chaise ou elle se posait a chaque fois lors de longues discussions s'effacerait avec le temps. Les courses aux œufs et aux masses a ailettes s'arrêteraient l'espace d'un instant pour reprendre avec d'autres âmes, les concours de chatouilles et la léchouille baveuse du soir, les fous rires , les délires, les coups durs, tous les avaient partagés.

le manoir, les Dragons ....

Les jours passaient, les murmures s'estompaient, laissant plus de place aux rires gras de personnages vils. Elle restait la, assise, perdant toute notion de temps la ou la démence de l'enfermement allait s'installer. Plus de prière, on la savait morte, enterrée sous un quelquonque amas de terre au milieu des bois, non oubliée, mais ils portaient le deuil de quelqu'un d'autre.


....
....
....
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....
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...




*La demoiselle est a genoux dans la barque penchée par dessus le bord pour admirer les flots d'une mer calme. Un rire cristallin fait écho, elle a attrapé un poisson et affiche fièrement son butin, large sourire aux lèvres. Les rames battent a nouveau l'eau pour rejoindre la terre, le poisson sera mangé le soir même, dégusté est le mot. Prise de fatigue par le grand air de la mer, la demoiselle s'installe sur les genoux de sa mère et s'endort paisiblement, face a la cheminée bercée par une comptine. Le feu qui crépite dans l'âtre, donne a ses cheveux une couleur d'or. Les mains d'une mère qui passe doucement sur les boucles tombantes de sa fille, la regardant plonger dans un sommeil aux doux rêves en la berçant doucement. Les yeux de la mère se ferment a leur tour et le sommeil la gagne...*

Un rêve tout autre, un sourire discret et une comptine murmurée en lieu et place de longues et douloureuses plaintes. Raccord du passé auquel se raccrocher pour ne plus penser a autre chose, vider sa mémoire, ôter toute douleur physique, tout manque... Juste penser a elle, cette demoiselle qui deviendra Dame dans son imagination a défaut de le voir de ses propres yeux.

Comme quand l'esprit sort du corps et vagabonde au gré de ses envies, laisser l'enveloppe abimée dans ce coin sombre de cette pièce froide pour partir là où l'âme est restée. Dans ces couloirs de ce grand manoir ou la vie a reprit son cours, ou la demoiselle gambade et grandit.


"Puisse une étoile du soir
Faire descendre sa lumière sur toi
Puisse, lorsque tombe l'obscurité ,
Ton cœur devenir vrai
Tu marches sur une route isolée
Quelle longue distance te sépare de chez toi...


Puisse le chant des ombres
S'envoler au loin
Puisse ton voyage continuer
Pour éclairer le jour
Et quand la nuit sera vaincue
Tu pourras t'élever afin de trouver la lumière.

l'obscurité est venue
Crois et tu trouveras ton chemin...
l'obscurité est tombée
Une promesse vit maintenant en toi..."


Le sourire s'élargit et se fige, le corps est toujours en vie, le cœur bat, mais l'esprit est loin, il veille au bien être de sa Lyly , sa douce terreur ...



Post rédigé par LJd Maf et publié avec son autorisation
Nilas
[Dans la clairière]


Le Marquis et sa garde s'étaient à peine retirés en direction du Manoir, que l'atroce pensée que Nilas avait réussi à occulter le temps du combat revint instantanément.


Salomé...

Etais ce réel ou le fruit de son imagination?

Son rythme cardiaque s'accélère.

Salomé...

Un frisson lui parcourt le corps, lui glaçant le sang. La mâchoire serrée, il ne veux pas se résoudre à croire ce que son intuition lui suggère.

Salomé...


Dans l'instant, il s'était jeté sur son cheval pour se hâter de retourner à Rieux afin d'en avoir le coeur net, laissant ses hommes plantés quelques instants au beau milieu de la clairière à se demander où il pouvait bien partir comme cela au grand galop.

_________________
Nilas d'Artignac, Duc de Bretagne

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