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[Rp] La mémoire dans les Tresses....

Insanius
Le réveil est dur...
Sa tête pèse sur sa nuque et il a bien du mal à la garder droite.
Ses paupières semblent plombées et la paillasse sous lui ne ressemble en aucun cas à celle sur laquelle il s'est écroulé la veille. A vrai dire elle ressemble plus à de la terre battue.
Peu de lumière, et une étrange sensation sur ses poignets...
Il veut se redresser mais ses mains refusent de l'aider. Étrange...

Il met du temps à comprendre ce qui lui arrive... La chambre de Guillet s'est changée en cave... La seule lumière qui lui parvient émane d'un rai sous une porte en face de lui. Si ses bras ne peuvent l'aider, c'est parce que ses mains sont liées dans son dos. Ses pieds semblent aussi avoir subit le même sort, les chevilles attachées l'une à l'autre...

Que s'est il donc passé? Guillet et sa fille l'aurait ils trahis?
La tête embrumée il tente de se rappeler des événements de la soirée, la fatigue soudaine, l'air angoissé de la servante...
La tisane devait être droguée. C'est donc ça...

Roulant sur le côté, il s'assoit. aussi inconfortable que la position puisse être, il y voit un peu plus. Il semble bien enfermé dans une cave. Celle de la draperie? Il en doute... Peut être est il dans une geôle?
Français capturé par son ennemi, il ne donne pas cher de sa peau si tel est le cas...

Dans la pièce attenante, des voix, mais rien qu'il ne puisse saisir vraiment. Son cas semble perdu, alors tant qu'a faire, autant prévenir ses ravisseurs qu'il est réveillé et enfin savoir qui l'a jeté ici...


Hé! Qui êtes vous? Où suis je?

Il crie autant qu'il peut, tentant de faire venir quelqu'un...
_________________
--Les_ravisseurs
C’est le borgne qui ouvre la porte, suivi par un autre homme à l’allure plus noble. On devine à sa mise que celui-ci est le chef, en tout cas celui qui a sans doute commandité le rapt : balafré, nez aquilin et chevelure longue et sale qui se termine en une queue filasse.
Il s’approche du Tressé et lance d’une voix autoritaire :

« Approche la lanterne que je vois sa sale face de rat.

Le Borgne maintient une lanterne au-dessus du Tressé, et d’un geste brutal, lui soulève le menton. Le Balafré pose sur lui un regard sinistre et sa voix devient cinglante :

C’est bien toi, ce chien puant au service de cette putain qui s’était emparé de notre ville.. Je te reconnais parfaitement ! Tu n’es plus si faraud, maintenant ! J’en ai presque chialé de voir cet étendard avec cet oiseau de feu brandi au dessus de notre chère ville.
Je te crèverai bien tout de suite, mais j’ai une meilleure idée… Si la Dame d'Euphor la maudite tient à tes tresses, elle paiera pour ça.


Il lui crache au visage et continue à le railler :

Ah ! Ah ! Mais tu n’es pas bien malin de te jeter ainsi dans la gueule du loup !

Le Borgne, hilare, lui écrase encore plus le menton.

Vas y le Borgne, fais ce que tu as à faire. Je ne tiens pas à me salir les mains en touchant ce mignon de catin !

Le Borgne pose la lanterne et dégaine sa dague. L’œil vicieux, l’haleine puante et un ricanement persistant, il promène la dague le long des jambes de l’homme attaché et s’amuse à le piquer de l’extrémité effilée de son arme. Plus sadiquement encore, il caresse ensuite de la lame les phalanges des quatre doigts restants et émet un râle animal.
Insanius réagit, ce qui provoque la hargne du Borgne bourreau qui l’anéantit d’un violent coup de pied dans les côtes et se saisit brutalement d’une de ses tresses. D’un coup sec et rapide, il la tranche et remet son trophée à son maître réjoui par cette scène de supplice.


Eh voilà ! Tu n’as plus qu’à espérer que tes amis se souviennent de toi….Sinon..

Il passe son index sur sa gorge, d’un air menaçant puis se dirige vers la porte en ajoutant :

Le Borgne, donne lui un peu d’eau ; il faut le maintenir en vie jusqu’à ce qu’on nous verse l’argent. Après ça, rejoins moi là-haut. J’ai une lettre à écrire. Tu te chargeras de nous trouver un homme de confiance pour la porter au Castel de Montpellier.

Peu de temps après, le Borgne dépose un bol d'eau croupie dans lequel flotte des vieux morceaux de pain rance dans un coin de la pièce humide et nauséabonde.

Vas-y, maudit chien, rampe jusque là avant que les rats eux même s' en chargent !

Puis, il referme la porte dans un odieux éclat de rire.
Ysaure
[ Pendant ce temps, à la Draperie]

Ce sont les rayons du soleil méridional et le chant des oiseaux mêlé à celui des cigales qui réveillèrent notre Ysaure.
Encore pelotonnée sous une couverture en laine blanche qui sentait bon la lavande, la jeune fille s’étira comme une petite chatte. Au loin, on entendait un coq chanter. Ravie mais peu empressée de quitter son nid douillet, elle tira de sous sa tête son oreiller de plume et y blottit son minois rosé et encore tout embrumé.

Je veux encore dormir, fit la petite voix, ce coq m’a tiré d’un rêve si doux…

Mais il fallait se rendre à l’évidence ; elle était bel et bien réveillée. D’un geste énergique, elle se débarrassa des couvertures et envoya l’oreiller s’écraser au sol et se leva d’un bond.
La jeune fille, revêtue d’une fine chemise blanche, se précipita alors à la fenêtre et se mit à parler tout haut :


OOhh ! Comme il est bon de se retrouver enfin chez soi ! Fini les mâtines ennuyeuses et la paillasse dure du couvent ! Je vais enfin pouvoir respirer l’air libre et parfumé !

La fenêtre de sa chambre se trouvait sur la façade arrière de la maison et la vue y était exceptionnelle : une pinède surplombant l’étendue azurée d’une mer calme et scintillante.
Au loin, des mouettes s’affolaient, planant au-dessus des bateaux de pêche.
Ysaure savait que la première chose qu’elle ferait serait ce matin là, c’était de se promener en bord de mer, pour goûter sur son visage la douce brise iodée et la chaleur des premiers rayons de soleil. Elle se dit qu’elle allait y emmener le Seigneur Insanius et Carmeen, mais se rappela soudain que ce dernier avait parlé de départ. Son regard alors se rembrunit. Elle aurait tant voulu connaître plus ces deux étrangers qui l’intriguaient autant qu’ils l’attiraient. Ysaure aimait les mystères et avec ces deux là, elle était sûre de ne pas être au bout de ses surprises.

Une voix la tira alors de ses pensées.

C’était Noémie en contrebas portant un seau qui lui criait :

Damoiselle Ysaure ! Si vous êtes déjà levée, allez donc à la cuisine ; j’ai préparé des petits pains tout chauds ! Mais ne mangez pas tout ; il en faut aussi pour les invités !

Sa dernière remarque amusa Ysaure. La jeune fille toute frêle se caractérisait plus par un appétit d’oiseau que par celui d’une ogresse ! Noémie allait vite le comprendre, à son désespoir sûrement !

- Dis moi, Noémie, nos hôtes sont-ils donc levés aussi ?

- Non Damoiselle Ysaure ! Et ne les réveillez pas ! Ils ont besoin de repos …

- Bien, bien…répondit Ysaure, toujours amusée par cette brave Noémie qui prenait toujours cet air fâché pour vous répondre alors qu’elle était la bonté même.
Elle se recula et s’avança vers un coffre imposant. Elle l’ouvrit et en sortit une belle houppelande en brocart d’un blanc laiteux et brodé de fils d’argent.
Cette robe magnifique avait appartenu à sa mère. Ysaure, âgée alors de huit ans, se souvenait parfaitement de cette douce femme à la prestance élégante. Qu’elle était belle ! Jamais elle n’oserait porter cette tenue à son tour !
Une larme roula sur le tissu qui retrouva rapidement son logement dans le coffre.
Ysaure essuya ses yeux embués ; elle n’aimait pas se laisser ainsi à la morosité et attrapa la robe rouge et blanche qu’elle portait la veille. Elle était fripée et sale mais peu importe, Ysaure au moins s’y sentait à l’aise ! Elle l’épousseta un peu, puis s’en revêtit.
A ce moment là, apparut Béline, la mine aussi défaite que lors du repas


-Dam’zelle Ysaure, c’est Noémie qui m’envoie pour vous aider à vous habiller et à vous coiffer.

- Ahh c’est toi…humm..eh bien, coiffe moi donc alors …

Alors que Béline s’approchait d’elle, Ysaure perçut son odeur aigre et son petit nez se retroussa en une mine dégoûtée. Elle détacha elle-même sa longue chevelure épaisse qui tomba jusqu’à ses reins et se laissa coiffer.
La servante ne disait mot et brossait mollement les cheveux emmêlés de sa maîtresse.

- Eh bien, que t’arrive-t-il Béline ? Tu n’étais pas si avare de paroles, hier, à notre arrivée ! la taquina Ysaure.

- M’arrive rien, dam’zelle Ysaure, j’vous assure..rien du tout..

Sa voix sonnait étrangement faux et Ysaure se retourna vivement sur le visage de la plantureuse bonne.

-Pourquoi est-ce que tu me mens ? Je suis ta maîtresse et tu te dois de me dire la vérité, répliqua la jeune fille d’un air contrarié.

Béline baissa la tête et grommela sur un ton qui frisait l’insolence : « Y a rien du tout, puisque j’vous l’dis »

Ysaure, de plus en plus persuadée qu’elle mentait, la rembarra :

- Ne me parle pas sur ce ton, Béline ! Je parlerai de ton comportement à mon père, puisque tu le prends ainsi. En attendant, va jeter un coup d’œil dans la chambre de Messire Insanius t’assurer qu’il ne manque de rien.

A ces mots, la femme blêmit encore plus et se mit à supplier Ysaure :


- Non, non , pas lui ! y’ m’ fait peur avec ses yeux qui m’ fixent ! Me forcez pas à m’occuper de lui, par pitié, dam’zelle !

Décidément, Ysaure n’y comprenait plus rien. Hier soir encore, elle avait trouvé la conduite de Béline déplacée lorsque celle-ci reluquait le Tressé d’un air effronté et mettant en avant ses atouts féminins et maintenant, voici que cette dernière en avait peur ! Et pourquoi avait-elle le pressentiment que la servante mentait ?
Elle l’observa attentivement. Ce n’était pas simplement de l’angoisse qu’elle lisait sur le visage de Béline, mais aussi de l’embarras…

- Ecoute Béline, tu vas m’expliquer clairement ce qu’il se passe, parce que je n’y entends rien à toutes tes histoires !

Béline s’agenouilla devant elle et supplia les deux mains jointes :
C’est pas d’ma faute, Dam’zelle Ysaure ! J’y suis pour rien, moi !! C’est pas moi !!

- Mais enfin, de quoi tu parles ?

- M’sire Insanius…balbutia la servante, au bord de la crise de nerfs.

- Quoi M’sire Insanius ?!!!
répéta Ysaure, les yeux écarquillés.


C’en était trop pour Ysaure ! Elle abandonna la servante à son triste sort et sans plus de ménagement, se précipita dans la chambre qui avait été destinée la veille au Tressé.
Le lit, dont les draps n’étaient même pas défaits, était vide. Dans la chambre, il n’y avait aucune trace de l’homme.

Le visage bouleversé, Ysaure entreprit alors de le chercher, criant son nom partout, à l’intérieur comme à l’extérieur et ameutant toutes les autres personnes de la maison.
Mais il fallut l’admettre : le Tressé avait bel et bien disparu ! Et personne ne l’avait vu sortir..
Carmeen
[Réveil d'une gitane endormie]

Un rai de lumière traverse le fin tissu des rideaux pour venir se poser sur le nez de Carmeen, dont les lèvres s'étirent légèrement en un sourire... pour finir en un bâillement. Elle remonte un peu plus la couverture de laine, de manière à cacher son visage du soleil naissant qui inondait peu à peu à la chambrette. En vain, le personnel de la maison s'activait déjà, et chaque infime bruit, chaque grincement, chaque brouhaha étouffé résonnait un peu plus dans les oreilles de la gitane.

Finalement, et ce avec bien du courage, elle réussit à se détacher du lit mielleux, confortable et délicieusement douillet. Là, une bassine et quelques chiffons. Ah, les hôtes sont décidément bien traités ici. Un coup sur le front, un autre sur les joues et le menton, l'eau du baquet devient aussi noire que ses cheveux, contrairement à sa peau redevenue diaphane et brillante.

Et, tout en se rhabillant, elle repense à la soirée d'hier. Calme, détendue, un peu trop peut être. Elle, peu bavarde, encore plus étrange. Pas un mot de pipé, juste quelques acquiescements de la tête, deux ou trois battements de cils, rien de plus. Mauvais pressentiment ou mauvaise foi ? Car oui, tout de même, elle aime pas qu'on lui fasse des reproches, la brune. Encore moins quand le ton de voix de son interlocuteur est plus haut que le sien. La concurrence niveau caractère, elle aime pas ça.

Un par un, elle enfile ses bijoux, tous posés minutieusement sur une petite commode de bois. Bras, doigts, et cou ne sont pas épargnés. Son foulard rouge, qui lui servait de ceinture hier, entoure maintenant ses cheveux, laissant son visage dégagé.

Enfin prête, Carmeen ouvre la porte de sa chambre, quand une servante passe telle une flèche devant elle dans le couloir. Sursautant de surprise, elle s'empresse de lui lancer :

Non mais ça va bien ?! Déranger un invité d'honneur dès le matin ! Et la politesse, l'est où ?!


C'est messire Insanius !! C'est lui !!! lance la domestique, affolée et haletante... qui repart aussitôt dans sa course folle.

Malgré l'animosité naissante envers le tressé, la brune ne peut s'empêcher d'éprouver un léger sentiment d'inquiétude. Suivant la servante, elle traverse maints couloirs, emprunte les escaliers, descend au rez-de-chaussée. Le nom d'Insanius résonne de toutes parts.
Apercevant Ysaure, à l'extérieur, la gitane sort en courant, pose ses mains sur les épaules de la jeune fille, alarmée.

Qu'est ce qu'il se passe ici ?!
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Ysaure
Elle avait cherché partout, envoyé Noémie dans toutes les pièces de la maison, son père et Jean dans les bâtiments extérieurs. Le cocher avait quitté de mauvaise grâce son travail à l’écurie mais sous l’œil insistant d’Ysaure, s’était également mis à la recherche du Tressé.
La jeune fille ne comprenait pas cette détresse qui l'envahissait soudain. Comment pouvait-on s'attacher à une personne qu'on ne connaissait même pas et qui finirait par l'oublier ? Pourtant, elle ne savait pour quelle raison, elle se sentait responsable de cet homme au regard troublé et à la mémoire défaillante. Comme elle l'aurait été pour un petit animal à l'abandon.
Mais il était un homme qui avait déjà tant vécu et elle n'était qu'une jouvencelle..et ce n'était pas à elle de veiller sur lui.
Elle avait beau se dire que son angoisse était absurde, que lMessire Insanius avait sans doute eu besoin de prendre l'air, elle ne parvenait pas à calmer les battements de son coeur et à faire taire en elle ce mauvais pressentiment qui lui nouait la gorge et l'empêcher de respirer.

Alors que la jeune fille continuait à crier le nom d’Insanius dans toute la cour, une main se posa sur son épaule.
Carmeen. Dans son affolement, la jeune fille en avait oublié la gitane !
Une lueur d’espoir illumina alors son visage :


Messire Insanius est introuvable…Personne ne l’a vu depuis ce matin et il semble qu’il ne se soit même pas couché dans son lit. Mais peut être que…enfin peut être que vous…que vous deux, vous….

Les mots ne sortaient pas. Sa pudeur extrême l’en empêchait. Confuse, elle choisit une autre orientation espérant de tout son cœur que la réponse soit affirmative.

Avez-vous vu Messire Insanius, vous depuis ce matin ?
Carmeen
Soutenant le regard de la jeune fille, demi sourire en coin des lèvres, Carmeen continue :

Nous deux nous... ?
quelques secondes de réflexion. Hmm, non, nous n'avons pas passé la soirée ensemble, grattement du menton, elle réfléchit encore. J'ai bu à table ? non, enfin si, un peu, juste un peu de vin. Je suis montée dans la chambre après le dîner ? oui. Insanius ne m'a pas suivi? non. De nouveau, elle retourne à Ysaure, dont les joues rosissent déjà de confusion. C'est bien ça, il n'y a rien eu. Elle hausse les épaules en marmonnant quelque chose qui ressemble à un doma... qui ressemble à rien en fait.

Eh bien, à vrai dire, je viens juste de me lever, et les seules personnes que j'ai vu ce matin sont... des domestiques... des domestiques... et encore des domestiques. Pas très passionnant, hein! Petite moue, bon, on s'écarte du sujet. Il parlait de partir hier, n'est-ce pas ? Peut être qu'il l'a fait. Ou alors, on s'inquiète pour rien et il est juste en train de visiter les lieux, à la recherche de sa mémoire qu'il croit cachée derrière un buisson ? elle laisse échapper un petit gloussement, l'air de rien. Bah oui, on est sans cœur ou on ne l'est pas.
Tout le monde a bien regardé partout ? Il n'a laissé aucun mot ? elle regarde autour d'elle, faisant un tour sur elle-même, puis dit un peu plus bas : en tout cas, je sais pas pourquoi, mais je le sens pas ce truc...
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--Jean_le_cocher
Jean n’était pas tranquille.
Après avoir conduit le françoys chez le Balafré, il était revenu directement au domaine des Guillet. Personne ne devait jamais savoir qu’il s’en était éloigné cette nuit là. Il s’était couché dans l’écurie comme il lui arrivait parfois quand un cheval était malade ou qu’une jument était prête à mettre bas et n’en avait pas bougé jusqu’au matin. C’est la fille du Maître Guillet qui l’avait retrouvé là alors qu’il changeait la paille. Elle était affolée et lui avait demandé de l’aide pour chercher le Tressé.
Il ne fallait pas éveiller les soupçons de la jeune demoiselle et la meilleure façon, c’était de rester soi même. Il avait ronchonné prétextant qu’il en avait assez fait pour cet homme là et que cela ne le regardait plus. Le regard d’Ysaure fut sans appel et il se mit alors à faire semblant de chercher dans tous les bâtiments de la Draperie.
Alors qu’il pénétrait dans la salle où se trouvaient les métiers à tisser, il entendit les voix de maître Guillet et du mari de Noémie, Robin. Discrètement, il entra et se faufila sous une des machines rudimentaires.
Il perçut la voix de Robin qui disait : Maître Guillet, vous devriez interroger Béline. Elle avait l’air toute tourneboulée ce matin. Peut être qu’elle a vu quelque chose, elle..
Le sang du vieux cocher ne fit qu’un tour. Cette idiote allait tout dévoiler…
Sans même attendre la réponse du Drapier, il sortit aussi discrètement que possible. Il fallait absolument qu’il retrouve cette gueuse avant son maître. Il trouverait bien un moyen pour la faire taire.
Où pouvait bien être cette garce ? Et comment la retrouver tout en passant inaperçu.
Elle devait certainement encore être dans la maison. Il se dirigea vers l’arrière de l’immense bâtisse pensant que cela serait plus discret et longea les pins parasols jusqu’à la porte de service. Il se glissa ensuite à l’intérieur de la maison et commença son investigation discrète, tel la veille avec ses deux complices.
Il la trouva dans un cabinet attenant à la chambre d’Ysaure assise sur un banc, les mains croisées et regardant au sol.
A la vue du vieux cocher, elle sursauta et le blâma d’une voix sourde :

Qu’est ce que tu fiches ici, l’vieux ? J’veux rien à voir avec toi..Déjà qu’cette mijaurée d’Ysaure m’trouve un drôle d’air ! C’est d’ta faute tout ça ! Moi j’y suis pour rien !

Le cocher l’attrapa par le bras et la fit taire :

Vas-tu te taire, manante ! Tu n’as rien vu, rien entendu ! Tu m’as bien compris ?!

Comme la bonne haussait les épaules, il resserra son étreinte. Des bruits se firent soudain dans l’escalier principal. Il ne fallait pas qu’on les trouve là tous les deux !
Une impulsion soudaine le prit. Il porta la main sur sa dague et d’un geste prompt abattit la pauvre Béline, l’horreur dans les yeux.
Essuyant l’arme ensanglantée sur un linge qui traînait, il déclara
: « Tu n’auras plus besoin de t’en faire maintenant. » Il jeta le linge souillé sur le visage de la femme puis se précipita vers une petite porte qui donnait sur l’escalier de service et disparut.
Ysaure
[ Dans la cour]

Maître Guillet voulait rassembler tous les serviteurs dans la cour afin de tirer la disparition du français au clair.A sa demande, Noémie se chargea d’aller chercher ceux qui manquaient.

Alors qu’Ysaure discutait avec Carmeen des éventuelles raisons du départ d’Insanius, un hurlement retentit. C’était Noémie et cela venait de la maison.
Que se passait-il encore ?
En peu de temps, tous les protagonistes se retrouvèrent dans la chambre, y compris le cocher bien essoufflé et découvrirent le corps étendu de Béline. Il y avait du sang partout. La scène insoutenable souleva le cœur d Ysaure qui se réfugia dans les bras de son père.
Robin s’agenouilla près de la servante et d’un mouvement de la tête leur fit comprendre que c’était fini.
C’en était trop pour Ysaure. Elle s’effondra.
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