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[RP] Compagnie Gloria Libertus aux fourreaux !

Calyce.
En sécurité derrière le rempart que formait Nore devant elle. Elle incline légèrement la tête de façon à pouvoir voir la réaction du vieux chevalier qu'elle venait d'oser frapper. Grimace face à l'impassibilité qu'il laisse paraître. C'est toujours mieux que la torgnole qu'elle s'attendait à prendre.

Mais bientôt la barrière de sécurité qu'elle avait trouvée en la personne de l'Alterac se décale. Caresse affective qui lui décroche un sourire avant d'écouter l'échange qui se fait... Du moins elle entend sans vraiment écouter.

Elle est à un âge on l'on ne comprend pas tout. Ou du moins on l'on ne veut pas comprendre. Où l'on boit les paroles de ceux qui nous entourent et qu'on apprécie. Où l'on juge seulement par ce que l'on voit... Une duchesse alitée dans un coin, une jarretière sur qui elle venait de faire de la « broderie vivante ». Des personnes aimées, blessées par les vilains pas beaux en face qu'il fallait détruire. Et des chevaliers qui arrivent tard, parés de belles capes sur de beaux chevaux...

Elle note néanmoins la délicatesse avec laquelle le linge est posé. Elle l'aurait tout bonnement jeté au sol... Ils sont distingués les gens du roy.

Et c'est au chevet de la duchesse qu'elle s'agenouille maintenant, sagement. Front ducale dégagé d'un petit geste avant qu'elle ne sursaute. Le sourcil s'arque, regard enfantin qui se pose sur la source de ce sursaut... Le rire de la femme rousse au visage balafré. Haussage d'épaules avant de reporter son attention sur Fitzounette. On lui a toujours dit que le malheur des uns faisaient rire les autre, ou un truc dans le genre. Comme quand elle avait ri à Dole au détriment des comtois qu'ils avaient pillés.

Les paroles d'une autre rouquine balafrée , plus jeune ,lui viennent alors en tête faisant rejaillir ce sentiment de culpabilité qu'elle avait réussi à engendrer. Et si ce n'était que le revers de la médaille ? Leur punition pour avoir fait le mal ailleurs ? Et si ce Très Haut existait vraiment finalement et qu'il avait écouté les prières de ces pauvres paysans là bas dans l'Empire ?... Oula, arrête de réfléchir la môme, ça fait mal à la tête !... Ces vilaines pensées sont évacuées en secouant la tête : Le pillage c'est bien ma fille, t'serais encore en train de mendier sinon !

Minois tourné vers la civière d'Isa. Sourire. Viktoriya avait la sagesse dont elle,petite dégénérée, était dénuée. Elle aurait peut être dû laisser faire un adulte aussi au lieu de vouloir absolument faire comme les grands. Résultat : Isa porterait une vilaine cicatrice à vie, ou pire on sera obligé de rouvrir pour mieux fermer... Grimace.

Elle ne bougera plus de sa place. Menotte qui serre celle de la duchesse au bois dormant. La petite spinoziste adresse alors une prière muette à on ne sait qui, parce que le Très n'est qu'un menteur : Faites qu'elle se reveille, qu'elle rechante...

Isa est entre de bonnes mains. Pas les siennes.
Regrimace quand la jarretière crie... La pauvre délire.

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Riche. Plus tard, elle sera intelligente.
Rhuyzar
Souviens-toi Licorneux. Tu as juré. A genoux devant tous, debout devant ton maistre, tu as déjà promis ta vie et ta mort, tu ne peux les reprendre et ni l'une, ni l'autre ne t'appartiennent plus. Tu n'es qu'un bras qui lève une épée au son d'un cri, un regard qui foudroie à la vue d'un acte, une clameur qui s'élève à l'annonce d'un fait. Tu es l'accomplissement parfait, l'Enkidu d'une Inanna de France cherchant à abattre ce Gilgamesh imprévisible.(*)

Vois ces jeunes filles repoussant heure après heure la fatigue qui ne cesse de monter. N'est-ce pas ce geste que tu accomplis à chaque fois que tu approches cette flasque de tes lèvres ? Vois leurs doigts engourdis et douloureux recoudre, panser, laver, comme ceux de ta main droite griffonnant à la hâte parchemins et décrets, missives et annonces en mesurant chaque mot comme elle examinent chaque tache de sang, reprenant chaque formulation comme elles ralentissent leur geste à chaque couture pour éviter l'infection. Toi qui te bats contre la lèpre du pouvoir, en quoi te sont-elles différentes à lutter contre l'infection des plaies ? Si elles ne sauvent qu'une seule vie, qui a écrit que cette vie ne serait pas celle qui changerait le cours de l'Histoire ? Il ne t'appartient pas d'en décider. Ne choisis pas. Tu as juré.


Le Corbeau se retourne alors, embrassant l'espace d'une seconde le spectacle qu'il a vu mille fois, celui de la faiblesse humaine luttant face aux ombres mortelles trouvant autant de cachettes dans les milles recoins de la tente. Le coeur serré, il détache ce mantel de cuir noir qui n'a pas sa place en ce lieu, le pliant sommairement pour le poser dans un coin, y ajoutant le gant noir de sa main droite, sali par la route. Celui de la gauche reste, l'éternel, cette main qui n'a que deux doigts ne lui sera pas d'une grande utilité. Quelques minutes encore pour déposer cette lame de Tolède au pommeau de Licorne et les deux miséricordes qui partout l'accompagnent. Et enfin vider sa flasque dans son gosier, nouveau sacrifice, il la réservait pour cette nuit, mais si donner la mort est devenu comme une seconde nature, apporter la vie lui est totalement étranger.

Ainsi débarrassé du superficiel et du dangereux il rejoint la jeune femme et s'agenouille près d'elle, posant son regard sur la blessée atteinte de délire. Trop jeune, ils sont toujours trop jeunes...

Sa voix éraillée de vieux Corbac malade vient se mêler à l'ambiance mortuaire du lieu, comme se refusant le droit à la vitalité.



Dites-moi... Que dois-je faire ?


Nul besoin d'en dire plus. Il n'y a que trop eu de discours.


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Edit: à quoi ça sert de mettre des astérisques dans le texte si on ne les explique pas, hein ?

(*)Inanna, Déesse de la Guerre et de l'Amour dans les Mythes Fondateurs Sumériens (Fondateurs car à l'origine de tous les mythes sémites et européens par la récupération des Grecs), créa un être nommé Enkidu, uniquement dédié à tuer Gilgamesh, Roi d'Uruk aux Remparts, lui insufflant la haine de cet homme afin qu'il devienne l'anti-Gilgamesh absolu. Mais bon, comme c'était Gilgamesh en face, ça a un tout p'tit peu foiré et ils sont devenus super potes.
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Aelig
Quelque part en ville...

- On peut nous appeller rebelles, terroristes, mon cher Marcel, ce n'est point soldats, routiers ou autres brigands qui ont mis en échec l'Anjou pendant plus d'une semaine, mais des gens du peuple ! des artisans, paysans qui ont été volés, pillés, méprisés, trompés et que l'accumulation de ressentiments a poussé à prendre Craon. Des gens libres et travailleurs, quoi !
- Oui mais nous, on ne travaille pas.
- Cela n'empêche point d'être solidaire.
- Pourtant, on sait comment finissent les révoltes. Les nobles se fichent bien des considérations des humbles. Et pendant qu'ils vanteront à d'autres misérables leur liberté, leur bien, leur pays pour mieux les contrôler, d'autres, aussi extravagants que cupides, continueront de s'enrichir sur le dos de leur voisin.
- On leur a mis une bonne trempe quand même. Et moi Aelig, fiers mercenaire mainois, je suis content d'avoir été là !
- Oui enfin ne le crie pas trop fort sur les toits, sommes point encore sorti d'affaires...Parce qu'à la moindre bévue, PAF ! ...en taule.
-Sont où les autres?
- Je crois qu'ils sont partis. La petite a laissé un billet pour prévenir, mais on dormait.
-...
-Pour ça qu' à partir de maintenant, on va le faire en mode furtif, façon petite souris. On suit l'plan de secours sans le moindre écart.. Parcequ' à la moindre bévue...
- Oui ...On finit en taule
- Non, on est mort.
- T'as raison, on va attendre un peu et dès qu'ils auront le regard distrait par autre chose, on file sur les remparts faire le mur et rejoindre les chevaux.
- Mule.
-Comment ça des mules ? On avait pas dit des chevaux?
-C'est tout ce que j'avais trouvé l'autre fois.
-Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé? On ne va pas fuir rapidement avec des mules.
- Une mule, une seule.
-Quoi ?! Une mule pour deux? Autant fuir à pied !
- Ca dépend.
- Quoi ça dépend ?
- S'ils nous poursuivent en courant, lestés de leur armure, on a peut être nos chances...
-...
-...
-Je n'ai point peur de mourir lorsqu'il sagit de convictions, mon cher Marcel. Mon père était un licorneux... Il avait le culte de la mort. Quand elle est venue le chercher, la mort... il lui a sourit.
Aleanore
[Il est des heures où les ombres se dissipent, où la douleur se fige.]

C’est lourd d’être celle qui décide de ce qui sera, de ce qui doit être et devant elle, Isatan doit être, alors minutieusement, la main nue pour une fois, une de ces rares fois où Aléanore se met à nue devant tous, fait son office, les doigts fins enroulés autour de l’aiguille dansent un de leurs plus importants ballets, plus que la beauté d’une broderie légère sur un carré de batiste, plus qu’une œuvre d’art qu’en adolescente virtuose, on espère réaliser, c’est la vie qu’on tente de sauvegarder, de garder enfermer dans le corps brisé. Tous ces combats qui brisent sans hésitation, la rage qui pousse les hommes au naufrage et la femme rattrape, sauve, patiemment, avec la concentration. Pour ne pas lui faire mal, la main droite retenant de son mieux les deux lèvres de la plaie, se fait légère, caresse, pour tenter d’apaiser une blessure qui s’étend au de-là des apparences, la main gauche, elle, pique, relève avec lenteur le fil pour ne pas que la blessée délirante sente la fine lame de rasoir que sait être le filin qui retiendra les chairs quand il passe dans l’épiderme. Minutie, lenteur et angoisse dissimulée, le lot d’Aléanore en cet instant parce qu’elle voit l’intérieur à travers les lèvres, l’intérieur abimé aussi, alors, elle prie, se souvient des cantiques religieux du couvent pas pour sauver la vie, pour sauver l’espoir.

Et comme un espoir, les mots du Chevalier se répercutent dans la tente, dans la tête de la jeune fille et dans son être. Les noisettes se posent reconnaissantes sur le vieil homme, reconnaissantes parce qu’elle n’en peut plus d’être adulte, la liberté n’a plus le même goût sucré, les responsabilités qu’on prend soi-même se dérobent et l’envie de retourner pleurer, enfant, dans les bras de la mère se fait sentir. Et en écho aux doutes et aux angoisses, l’image de sa mère lui vient à l’esprit, palpable, adorable Maman aux colères foudroyantes, aux douceurs tentantes. Faute de merles, on mange des grives.. Et faute de mère, on se rabat sur un corbeau, avec le sourire.


-« J’aurais besoin de vous pour la redresser quand nous devrons panser ses blessures. Elle a l’air calmée .. Assommée même ..»

L’Etincelle de déglutir en pensant à l’avance à la suite des opérations, relever le corps perclus de douleur en espérant que les coutures ne lâcheront pas sous l’effort pour l’enrubanner dans des linges. Un instant, les noisettes éperdues cherchent de la charpie pour bander, les seuls linges qui restent sont ceux qui ont servi à éponger le sang des deux blessées. Improviser ? Il faudra.. Mais plus tard, pour l’heure, il s’agit de continuer le travail, doucement, l’un après, l’autre, les points se succèdent, plus resserrés que ceux faits par Calyce, réguliers, l’habitude. Pour la première fois, elle trouve une utilité à ce passe-temps futile. Et enfin, elle en voit le bout, l’aiguille se renfonce une dernière fois pour faire un nœud. Le stylet est sorti du corsage, rapidement, sans y faire attention pour sectionner le bout du fil, l’aiguille retourne à l’écuelle, les mains sont imbibées d’alcool tandis que les noisettes jaugent l’effet produit par la broderie, résultat convenable, qu’elle juge imparfait, mais l’heure n’est pas à l’auto-critique, la cotte de lin écru est passé sans ménagement par-dessus la tête, et le stylet de s’activer pour découper en longues bandes la riche tenue de monte qui faisait la fierté de l’Etincelle. Les doigts fébriles déchirent le lin récalcitrant, le dos de la main gauche vient repousser une mèche plaquée sur le front par la sueur et enfin, les bandes prêtes, la jeune fille vêtue de sa simple chainse de lin, se tourne vers le chevalier, bandes en main.

-« Aidez moi à la relever, il faut qu’elle ait le buste droit pour pouvoir la bander. »

Les dents viennent mordre avec anxiété la lèvre inférieure, et une prière muette résonne dans la tête d’Aléanore : Pourvu que les points ne cèdent pas, pourvu que les points ne cèdent pas. Alors les noisettes se font suppliantes.

-« Doucement, très doucement. S’il vous plait.. »
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Rhuyzar
Il est des choses auxquelles on ne s'habitue jamais vraiment. Malgré les ans, malgré les multiples couches rajoutées à la solide carapace de l'âme, l'une après l'autre, malgré les souvenirs.

Le Chevalier ne s'est jamais habitué à voir les gens souffrir. Encore moins ceux qu'il aime ou apprécie. Et de ces situations qui toujours le choquent, il tire sa force. Et il le sait. Ce soir, lorsque le soleil se couchera pour ne pas assister au spectacle de la folie des Hommes, quelques heures durant il masquera sa Licorne argentée et redeviendra ce brutal mercenaire prêt à prendre n'importe quelle vie contre une poignée. Il redeviendra cet enfant, grandi trop vite, à qui les livres ont menti sur les Chevaliers et les Princesses qu'il faut sauver. Car dans le monde qu'il a découvert, les Chevaliers sont sales et édentés et les Princesses exhibent leurs atouts en débitant des insanités.

Mais en attendant ce moment tant attendu, cette danse avec la mort si désirée, l'Ombre va se terrer dans un coin de son esprit et patienter en ricanant. Elle va se repaitre du spectacle de ces plaies recousues avec les moyens du bord, de cette médecine de fortune qui semble rassurer davantage les soigneurs que les blessés. Et elle va rire, rire de ces morts qui nourrissent Son monde, rire de ce fer qui l'émerveille, rire de ce sang qui la lave. Et son rire de passer comme un voile de ténèbres devant les yeux du Vicomte. La flasque est vide.



Je vais la tenir.


C'est ça, parle, parle, mon heure viendra et tu le sais. M'aurais-tu réveillée trop tôt ? Et pourquoi l'as-tu fait ? Compassion, pitié, remords... C'est ça... Sois charitable maintenant parce que cette nuit c'est moi qui commande ! TU ENTENDS ? Je vais prendre ton Honneur, ta Justice, ta Bravoure et je leur percerai le coeur avec, jusqu'à ce qu'ils crient VIVE LE ROY ! Mais joue donc, joue à être Chevalier, cette nuit tu m'appartiens...


Rhuyzar se décale, passant ses mains sous les épaules de la blessée, la redressant lentement, se glissant derrière elle pour ne pas laisser sa tête chuter vers l'arrière et l'accueillir sur son pourpoint. Surement pas la position la plus confortable, mais certainement la plus sure, au cas où elle se débattrait. Un signe de tête silencieux à l'intention de la jeune femme pour lui signifier qu'il est prêt et la tient.

Trois doigts disparus qui brulent. Une voix qui ressurgit, guidée par les vapeurs ingérées avant l'instant voulu et un Vicomte qui silencieusement prie pour n'avoir pas raté son dosage.

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Aleanore
Petite princesse, elle n’a fait que fuir pour tenter de reluire, Etincelle en mal de reconnaissance, en mal de la patience qui permet de se distinguer, et maintenant ? Maintenant, elle distingue ce qu’elle aurait préféré ne jamais voir, la mort, les blessures, les souffrances de l’âme, les larmes, les cris, les hurlements qui fendent le cœur mais quand on a plus de cœur qu’advient-il ? On serre les dents, on enroule les bandes autour de la main droite pour s’apprêter à les enrouler bien serrées autour d’un corps que l’homme a laissé brisé, et pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi des coups de lames peuvent cracher sur des milliards de « je t’aime » ? Pourquoi l’amour n’a rien pu faire ? Et l’amitié ? Elle est aimée cette femme entre les bras du chevalier, des dizaines de personnes la respectent, l’aiment et la suivent comme celle qui dort d’un sommeil rempli de rêves sur le brancard, alors pourquoi ?

-« Pourquoi ? »

Et personne ne te répondra Aléanore, c’est la vie, c’est comme ça, es-tu si naïve pour n’avoir toujours pas compris tout le paradoxe qu’est l’homme aussi facile à aimer qu’à haïr, aussi doué pour aimer que pour tuer ? Alors pourquoi demandes-tu pourquoi ? Et le pourquoi meurt, encore une désillusion, il n’y a pas de réponses toutes faites comme celles que les mères se répètent depuis la naissance de leurs enfants pour pouvoir leur répondre plus tard quand ils s’interrogeront. Comment fait-on les bébés ? En aimant Aléanore. Comment aime-t-on ? En faisant confiance à l’homme. Et pourquoi lui faire confiance s’il tue avec la haine au cœur ? Parce qu’il n’y a pas de réponses tout simplement, l’homme est homme et se vit très bien ainsi. Alors vis le sans le cœur, puisqu’il ne te servira plus à rien. Et la crainte qu’elle ressent chaque jour se fait plus forte, le cœur de la jeune fille, de la femme-enfant éternelle, de l’Etincelle se ressert, fruit confit ? Fruit sec. Le fruit gorgé de vie, de joie, de sucre de l’enfance, murit avec l’adolescence, lentement mais sûrement, et s’assèche avec le stade adulte, la chenille pataude et crédule a fait place à un papillon qui se pare de couleurs vives pour chasser l’homme qui n’est au final qu’homme, qui frappe toutes les âmes sans distinction. Alors l’évidence se fait aux yeux de la jeune fille, la douleur plus que l’amour est l’élément universel qui lie tous les hommes.

Comment ne pas faillir quand on a été élevé dans l’amour du prochain au couvent et qu’on comprend que l’homme tue pour tuer, tue pour aimer, tue pour haïr, tue pour le plaisir, tue par vengeance, tout est bon pour excuser les meurtres. Et ce soir dans le noir, Aléanore ira à l’écart, confier ses peines à la nuit, parce que même elle se trouve des excuses pour tuer. Horreur, ignominie, elle est au final si banale.. Alors la mine grave, elle entoure le buste de la Jarretière avec le tissu précieux, serré mais pas trop, il faut retenir les points pas la respiration de la blessée, les mains glissent devant derrière, touchant sans vergogne le corps d’Isatan, essayant de ne faire que frôler celui du chevalier, par pudeur respectueuse. Et le fermoir qui ornait la mante de l’Etincelle vient s’ajouter aux nœuds réalisés pour tenir le bandage, épingle de sureté. Les mains blanches lissent avec application les bandages pour vérifier qu’il ne dérangera pas la Jarretière quand elle se réveillera, si elle se réveille, les noisettes angoissées fixent le corps relâché et endormi contre le Chevalier. Et si elles ne se réveillent pas toutes les deux ? Alors elle tuera par vengeance.. Elle est femme, fille d’un homme.

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Isatan
A mi chemin entre conscience et inconscience, la Jarretière voyait et entendait ce qui se passait sans pour autant tout comprendre pleinement. Le délire dans lequel elle était lui faisait percevoir les choses différemment à ce qu’elles étaient et ce n’était pas forcément de la meilleure façon.
Nore qui oeuvrait à la sauver avait des gestes aussi doux que lents et précis, l’était certaine qu’elle essayait de lui piquer sa bourse !
L’homme aux cheveux blancs qui l’instant d’avant faisait mine de partir était revenu, tout près … trop près même... à mesure qu’il la soulève, Isatan comprend. Il essayait de l’écarteler ! L’en était sûre, voulait la trainer jusqu’à l’église pour ce foutu mariage !
Et de nouveau Nore avec ces gestes presque sensuels qui lui parcourent le torse, l'avait pas dû trouver ses écus la première fois !
L’engourdissement qui lui permettait de ne plus rien sentir s’évapora et d’un coup elle ouvrit des yeux cernés de mauve où se reflétait toute la souffrance qu’elle endurait. Mais toujours cet entêtement à refuser cette union . Tournant la tête vers son bourreau/sauveur/tortionnaire/médicastre de fortune – au choix c’est selon- elle se contenta dans un premier temps de le fixer, tant pour reprendre son souffle coupé par la douleur, que tenter de comprendre pourquoi il lui en voulait autant. La fièvre aidant elle décida qu’il voulait simplement la faire souffrir et la contraindre.
L’allait sûrement mourir, l’en était sûre mais se laisserait jamais faire.
Toute sa volonté se fixait dans ce regard, et au bout de ce qui lui sembla une éternité elle se décida.


Je n’accepterai jamais …

Penchant un peu plus la tête, elle lui planta ses crocs dans ce qui était le plus à sa porté, bien que ce soit la gorge qu’elle visait, c’est le col du pourpoint qui prit. Serant de toutes ses forces autant pour se défendre que pour traverser cet enfer sans hurler.
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