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Info:
Cérémonie d'Intronisation des nouveaux écuyers de l'Ordre des Chevaliers de la Licorne.

[RP] D'Azur et d'Argent : cérémonie d'intronisation

Cerridween
[Petit encart hrp pour plus de compréhension : cette cérémonie se passe aux alentours du Mans. Votre personnage doit donc se trouver en Maine ou justifier d’un voyage pour se trouver ici (c'est-à-dire qu’il a été mis au courant). Pour plus de clarté, une fois n’est pas coutume, un plan est à votre disposition. Merci de respecter la cohérence et les lieux, ainsi que l’interaction inhérente à tout bon rp. Bon jeu !]


Ils avaient travaillés d'arrache pieds.

La Pivoine jette un coup d'œil circulaire au lieu...

Elle n'attendait pas moins. Un léger sourire vient courir sur ses lèvres avant de s'éteindre aussi vite qu'il était arrivé. Elle a donné repos aux charpentiers employés pour la journée à ce chantier hors du commun, écus en poche, honnêtement gagnés pour la peine. Elle a veillé ces derniers jours sur ce chantier particulier, dirigeant, regardant, parlant avec les hommes, apportant boisson et manger sur le compte de Léard qu’Adrian continuait à gérer au millimètre. Elle a vu grandir le décor au fur et à mesure. Les crissements des scies et les coups des marteaux se sont tus pour laisser la place au silence du jour couchant qui illumine encore l'horizon alors que le ciel se piquette d'étoiles. La nuit sera belle. Cette clairière l'est... simplement.

Autour de l'ouverture naturelle ménagée par la nature, à quelques lieues du Mans, des piquets serrés les uns aux autres soulignent la courbe et ferme le lieu n'y laissant que deux entrées. Une estrade a été montée au fond de la clairière, elle aussi rehaussée de lumière, accueillant plusieurs cathèdres et quatre grandes tables montées sur tréteaux, qui pour l'instant sont recouvertes de grands draps bleus brodés de licornes cabrées. Faisant face à l'estrade, des bans. Assez pour accueillir l'ensemble de l'ordre, qui prendra place en fonction de leur grade, les cavaliers et chevaliers devant jusqu’aux hommes d'armes derrière. A delà des bancs un espace libre pour les invités qui eux resteront debout. Un peu partout des oriflammes qui rappellent, d'azur et d'argent que l'ordre royal de la Licorne a investi les lieux. Les bancs et la scène sont rehaussé de torches à huiles qui transforment le centre de la clairière en brasier diffusant une clarté rougeâtre.

L'estrade qui accueillera le Haut Conseil résonne sous les clous de ses bottes qui l’arpentent. Elle a mit ses plus beaux atours... c'est à dire... rien de plus ni de moins que d'habitude. Un doublet noir, des braies de même couleur, son épée à la ceinture. Son bras droit est toujours maintenu par une écharpe noire. Pour discipliner les cascades de feu, ses cheveux ont été attachés dans un chignon bas, qui laisse visible à tous la grande cicatrice qui barre sa joue gauche du menton à la tempe. La Pivoine regarde et inspecte une dernière fois. Les gardes d’Isles ont prit leur faction sur sa demande, près des ouvertures et disséminés pour certains autour de l’enceinte et les licornes responsables de l’accueil et du service d’ordre sont à l’entrée sud et nord… plus rien à régler, le sable du temps va pouvoir se déverser.

Elle reste un instant devant les bancs encore vides. Les odeurs du soir viennent s’insinuer jusqu’à ses narines. Le sous bois avec la tombée du jour qui illumine encore l’horizon de tons pourpres dégage des effluves de mousse et d’été. Elle profite un instant de cet instant de plénitude. Les flammes viennent jouer avec les formes au fur et à mesure que le soleil disparaît. Bientôt la clairière ressemblera à une chapelle de feu et d’ombre, solennelle et pleine de symboles. Ici certains vont prendre vie. Ils vont devenir licorne. Ils vont venir se mettre à genou et prêter serment de donner leur corps et leur âme, leur temps et leur vie à un chemin semé d’embûches et de heurts. D’autres se lèveront pour faire un nouveau pas vers la chevalerie parce qu’ils auront payés le tribut qu’elle demande. Il se compte souvent en goutte de sueur ou de sang, ainsi qu’en sacrifices. Ce chemin qu’elle a prit elle aussi, un jour, dans une clairière devant les yeux d’un frère disparu et qu’elle n’a pas quitté depuis. Un chemin avec un commencement mais dont la seule fin se veut être la mort. La seule force capable de faire rompre un serment.

Un fin sourire arrive à percer sur ses lèvres alors qu’elle reste encore un instant, perdue dans ses souvenirs. Puis elle s’en va se placer légèrement à côté des escaliers centraux de l’estrade, capuche de son mantel relevé pour cacher son visage, canne en main posée devant elle. Trois coups de celle-ci viennent briser le silence.

Qu’ils entrent et qu’ils voient.
Qu’ils prennent place dans cette cérémonie que peu de fois ils verront… que les licornes apprécient l’honneur qui leur est fait.

Justice, Honneur et Bravoure, ce soir, s’écrivent en lettres de feu…

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Sindanarie
Dans le calme de la forêt qui sépare Laval du Mans, une Ecuyère arrive au terme de son voyage. Elle est venue avec ses compagnons stationnés à Laval, à cheval. Ils sont nombreux. Bess, Aldraien, Shiska, Mackx, Ethan, Semnos. Elle est partie tôt, en avance, et elle a fait route à travers la forêt vers Le Mans. Depuis le jour où Aldraien et elle ont vu Antlia, elle était retournée à Laval pour y reprendre le cours de sa vie, assurant avec eux la protection de la ville contre d'éventuels malandrins. Suivre, reprendre le cours de l'action des Licornes en Maine. Elle a enfermé sa haine pour le tortionnaire de sa Soeur, elle a emprisonné l'idée de vengeance dans un recoin obscur de son coeur. Oh, vengeance il y aura. Ce n'est qu'une question de temps. On n'attaque pas la Licorne sans avoir à en subir les conséquences. Pas un jour ne passait sans qu'elle revoie le corps mutilé de l'Errante. Pas un jour sans qu'elle pense au chemin qu'elle devrait emprunter. Pas un jour sans qu'elle se demande si elle irait contre son serment en vengeant Antlia.

Dans le calme de la forêt qu'elle traversait à toute allure, Sindanarie, presque seule au milieu de ses compagnons, prisonnière de son silence, s'était penchée de nouveau sur ce qui avait été l'une des pages les plus douloureuses de son existence, malgré sa brièveté. Chercher le misérable pour l'abattre était devenu incontournable. Sitôt la mobilisation achevée, elle savait qu'elle partirait avec sa rousse Soeur pour dénicher Arminus. Etait-ce aller contre le serment qui la liait à la Licorne que de lui faire payer ses crimes ? Etait-ce simplement combattre le mal sous toutes ses formes, comme elle avait juré de le faire ? Elle aurait voulu demander conseil à quelqu'un. Mais les mots n'arrivaient pas à franchir ses lèvres, et ses incertitudes revenaient la hanter, de concert avec les ombres de ses disparus, qui se faisaient successivement douces et rudes. Elle aurait pu en parler avec ceux qui faisaient la route avec elle. elle aurait pu. Mais elle ne savait pas comment le faire.

Dans le calme de la forêt qui défilait sous les sabots de la jument baie, Sindanarie s'était abandonnée une nouvelle fois à des réflexions qu'elle savait stériles. Et, d'arbre en arbre, de ruisseau en fossé, la bâtarde forgée à Ryes battant le long de sa cuisse gauche, le mantel gris gonflé par la brise, elle avait franchi au galop rapide de Vengeance la distance qui la séparait de son but. De la clairière où devait avoir lieu la cérémonie d'intronisation. Et quand elle atteignit son but, elle mit pied à terre. Ce ne pouvait être que là. Cela correspondait aux indications données dans l'annonce qui avait circulé. Dans la lueur tombante du jour, elle entrevoyait à travers les arbres la lumière de feux. Torches, flambeaux. Ce ne pouvait être une coïncidence. C'était bien là.

Ne restait plus qu'à trouver une entrée... Elle et ses compagnons suivirent quelque temps la courbe des arbres, croisant en passant quelques hommes qu'elle n'avait encore jamais vus. Elle avait entendu dire qu'il y aurait des gardes, cette fois-ci. Ce devait être eux... Finalement, une entrée se profila. Un endroit dégagé. Une avancée des arbres. Un sentier qui trouait les barrières végétales. Et, postés autour de ce sentier, deux Soeurs et un Frère. Marie, Rems, Alfgard. Tous trois en poste au Mans. Attachant la bride de Vengeance à un arbre, Sindanarie caressa doucement son chanfrein, lui murmurant quelques mots. On est arrivées, ma belle. Je te laisse quelques instants. Nous repartirons bientôt. Dans quelques heures, sans doute. D'ici là, tu ne crains rien si près d'eux trois. Repose-toi. Il faudra qu'on retourne rapidement après. Sur ce, l'Ecuyère épousseta rapidement ses vêtements sombres et son mantel gris, guetta le comportement de ses compagnons de voyage, puis s'approcha de l'Errante et des deux autres Ecuyers qui veillaient sur l'entrée de la clairière. Un salut amical, quelques mots échangés, et elle pénétra dans ladite clairière. Et elle en prit plein les yeux.

Elle était entrée dans une esplanade presque circulaire, encerclée de piquets, entourée de torches. Face à elle, une estrade à laquelle on accédait par quelques marches, éclairée elle aussi de flambeaux. Sur elle, de hauts sièges pour les dirigeants de l'Ordre ; quatre tables couvertes de draps. Entre l'estrade et elle, des bancs, éclairés par la lumière douce de lampes à huile, puis un vaste espace, probablement pour accueillir quiconque souhaitera se joindre à la cérémonie. Et partout, partout, en chaque point de cet espace clos, comme coupé du monde, comme sorti du temps, les couleurs de la Licorne sont omniprésentes. Azur et argent. Sur les draps qui recouvrent les tables. Sur les oriflammes qui jalonnent la clairière. Partout, l'animal qui symbolise l'Ordre se cabre. Dans les ténèbres qui envahissent le ciel, le lieu garde sa lumière et ses couleurs, en un hymne intemporel à la gloire de la chevalerie et des valeurs de la Licorne.

Pendant un temps (quelques secondes, une minute, elle n'aurait su le dire), Sindanarie resta immobile devant ce spectacle. Elle voulait en graver chaque détail dans sa mémoire, garder chaque oriflamme, chaque oscillation des flammes, chaque souffle de vent vivaces dans ses souvenirs.

Et soudain, elle tressaille. Dans cette clairière se tient une autre femme. Près de l'estrade, près des escaliers qui permettent d'y accéder. Elle est vêtue de noir, elle a un bras en écharpe, elle tient devant elle la canne que Sindanarie avait entendue quelques instants auparavant. C'est la Pivoine, le Tyran, le Chevalier, la Capitaine, la Maistre d'Armes, la Maistre de Guerre. C'est Cerridween de Vergy, identifiable au premier coup d'oeil pour quiconque connait un peu la Licorne. Même si elle ne peut voir son visage, dissimulé par la capuche du mantel rabattue, l'Ecuyère en est absolument sûre. Alors elle incline légèrement la tête à l'attention de la silhouette qu'elle a appris à reconnaitre, et les lèvres de la brune ne forment qu'un seul mot, prononcé dans un murmure qui lui semble se répercuter comme un roulement de tonnerre dans la clairière. Capitaine. Ce sera son unique salut.

Son unique salut, parce qu'elle sait qu'elle ne s'approchera pas de l'estrade. Elle restera sur les bancs réservés aux Ecuyers de l'Ordre. Elle sait qu'elle ne s'avancera que progressivement, quand le Haut Conseil décidera que son temps est venu. Et elle s'en remet entièrement à leur jugement en la matière. Son unique salut aussi parce qu'elle a compris. Capitaine, vous avez poursuivi le meurtrier de Stannis. Vous l'avez poursuivi jusqu'à le mettre à genoux. Vous y avez tant perdu... Si vous l'avez fait, ce ne peut qu'être conforme aux valeurs de l'Ordre. Ce ne peut qu'être conforme à la voie que je veux prendre. Alors oui. Je poursuivrai l'ordure qui a martyrisé notre Soeur en l'abandonnant pour morte. Merci, Capitaine. Vous m'avez donné la réponse que je désespérais de trouver.

Un léger sourire nait sur les lèvres de l'Ecuyère. Un sourire apaisé. Nul autre peut-être ne le comprendrait. Qu'importait. Sortant finalement de son immobilité, s'avançant finalement, elle prend place sur un banc, l'un de ceux qui sont le plus en arrière par rapport à l'estrade. L'un des bancs réservés aux Ecuyers, juste avant ceux réservés aux Hommes et Femmes d'Armes de l'Ordre. Pendant ce temps, ses compagnons se répartissent selon leur grade au sein de l'Ordre. Et elle contemple de nouveau ce qui l'entoure. Un lieu aménagé, le temps d'un soir, à la gloire de la Licorne.


[Post susceptible d'être édité par souci de cohérence avec les suivants.]
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Boucanier
Il chevauchait depuis de longues heures, mais avait pris soins de se restaurer et prendre quelques repos,
Il ne voulait surtout pas arriver fatigué a son lieu de rendez vous avec la Licorne ,en effet il avait reçus ordre de rejoindre ses sœurs et frères dans le Maine,l’ordre était des plus sibyllin,il avait du mal a deviner ce qu’on lui voulait.

Bien sur ses sœurs et frères d’armes combattaient la depuis un certains temps mais ils étaient tous volontaires,
Maintenant il chevauchait tranquillement dans cette magnifique foret et ce spectacle chassa vite Ses interrogations, le soleil avait par moment du mal a toucher le sol tellement les arbres étaient majestueux mais souvent tout au long de son chemin des clairières illuminées la foret,l herbe y été très verte parsemée de millier de fleurs aux couleurs éclatantes et a l odeur prenante;la beauté des lieux lui évitait de penser .Les yeux brillants et un sourire sur son visage tanne par le soleil il s amusait a la vue d un écureuil malicieux ou bien a la vue d un jeune faon craintif courir derrière sa mère;les oiseaux eux aussi étaient la criant très fort pour revendiquer un territoire

Parfois il pouvait voir dans une petite clairière un ruisseau courant a travers les mousses une petite chaumière,certainement la maison d’un bûcheron .La chaleur était douce cette fin de printemps laissait deviner un bel été les jours avaient considérablement rallonges,mais la journée commençait a tirer sur la fin ,le crepuscule tombait perchait sur sa monture il essayait de voir s il apercevait son lieu de rendez vous ,une clairière oui mais laquelle?et la juste au détours du chemin il aperçut un homme la hache sur l épaule un bâton a la main marcher dans la direction opposée a la sienne,certainement qu il rejoignait la maison aperçue avant.

Hola!brave homme as-tu vue une clairière avec un rassemblement de troupe dans le coin?

Oui l homme l avait vue et même qu il eu peur en voyant tout ces gens armés, selon le bûcheron il n’avait qu’a continuer tout droit et il tomberait sur la clairière

Merci a toi !et tu n’as rien a craindre d eux se sont des gens d’honneur

Soudain un spectacle grandiose s offrit a ses yeux, elle était devant lui dans la nuit tombante éclairée par des torches, elle avait l air irréelle, le jaune et l orange des feux donnaient un aspect magique aux troncs et au vert des feuilles des arbres, des gens s’activaient au milieu du lieu ou une estrade était posée en son milieu et des bancs attendaient la, il n avait jamais vue une chose pareille on aurait dit une cathédrale de verdure
Il descendit de sa monture et la prenant par la bride il attendit près de l entrée afin de laisser les gens entrer

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vice prevot
Akane
[ Rennaissance…]

En juin dans une clairière du Mans… Une brune cherchait le lieu d’une cérémonie traversant une foret. Vêtue de sombre, seule sa cape rafraichie et rapiécée quelque peu aux couleurs azur de l’ordre dénotait comme toujours dans sa tenue. Sa chevelure fut tressée avec soin, avec à son 'extrémité un ruban bleu saphir. Derrière elle, ses camarades depuis quelques semaines de mission, suivaient.
Et enfin l’entrée du lieu où se déroulerait les intronisations…Lieu illuminé de torches… Étrangement, elle se souvint qu’une cérémonie d’intronisation du même genre avait eu lieu alors qu’elle était femme d’armes. Elle y avait assisté, en tant que spectatrice, vu qu’elle y’était autorisée, et y avait découvert le ton solennel de ce moment si particulier. Ce temps lui paraissait si lointain...Elle qui n'en était qu'a ses balbutiements de licorneuse.
Ce jour là, ce serait différent, elle y participerait à sa façon étant membre à part entière, promotion ou pas, elle était licorne, et cela lui importait peu. Elle prônait ses valeurs, baste, adviendrait ce qu’il adviendrait.

Son esprit avait changé après la dernière cérémonie, celle où, de cavalière elle redevint errante. Elle ressentait un grand besoin de solitude, elle s’était volontairement mise en retrait de ses frères et sœurs de mission pour réfléchir à son sort. Cela se rajoutait à un deuil qu’elle devait faire, deuil lourd pour elle. La normande ne souhaitait pas se confier sur ce qui l’affectait, même à ses proches ami(e)s. Et peu à peu que les jours passaient, peu à peu les blessures morales se refermaient, et elle comprit le pourquoi du comment du geste du haut conseil. Elle qui passait ses soirées sur les remparts de la ville , les yeux perdus dans le vague ou alors dans les parchemins pour la diplomatie normande, reprit le chemin des tavernes, de la civilisation, et décidait de se réimpliquer dans la vie de l’ordre. Tel un phénix, elle renaissait une fois encore de ses cendres, irréductible normande qu’elle était, malgré une fatigue apparente.
Les épreuves forgent le caractère, et endurcissent les personnes, la tempête l’avait encore une fois constaté.

De loin, elle avait pris connaissance de la disparition d’une de ses sœurs, elle ne savait pas si celle-ci avait été retrouvée…Elle espérerait qu’elle serait présente ce jour.

De son plein gré, elle avait pris de l’avance, souhaitant arriver dans les premiers, prouvant de la sorte qu’elle était là, qu’elle serait là jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Dans une démarche plus que déterminée malgré une boiterie assez marquée, elle avança, salua les personnes déjà présentes d’un signe de tête, et vit la capitaine. Avant de prendre place sur le banc des errants, elle la fixa de ses prunelles mi azur- mi acier, et hocha de nouveau la tête en guise de salut.

Ainsi ce jour, se jouerait le destin une nouvelle fois de l’ordre royal de la Licorne, et ce jour une brune comptait bien montrer de par sa présence, qu’elle continuerait à avancer sur le chemin sinueux de la chevalerie…
Nith
[Manoir de Vergy, Le Mans, quelques jours auparavant]

Un Perplexe assit à son bureau, dubitatif... Ils s'étaient tous mis d'accord, lors d'une réunion du Haut Conseil, qu'une nouvelle cérémonie d'intronisation devait se tenir après cette mobilisation en Maine. En cela, il n'y avait pas de doute ni de désaccord, c'est sur le terrain que nous prouvons notre valeur, et cette mission n'échappe pas à la règle. Mais il y avait beaucoup à organiser, à préparer avant de pouvoir débuter cette cérémonie. Ils s'étaient répartis les tâches, en tout cas pour ceux restant sur Le Mans, plus à même d'être efficace, étant sur place. Le lieu avait été choisi, une clairière aux abords de la capitale. La partie logistique avait été laissée à la Rouquine. Quant au Perplexe, il écopait de la partie administrative et de la paperasse. A force, il allait finir par devenir un bureaucrate plus doué dans la lecture et la rédaction de parchemin que dans le maniement des armes et la stratégie militaire...

Le voici donc armé de son instrument favori du moment, à savoir une plume. De l'encre parsemé ses doigts, ses mains, et quelques tâches se distinguaient au niveau de son visage... A force de vouloir prendre sa tête dans ses paumes, il en avait laissé des traces... Autour de lui, une armada de coursiers, prêts à relayer ses messages le plus rapidement possible. Et c'est qu'il avait à en envoyer, des missives: tout d'abord, il fallait prévenir l'Ordre dans son intégralité de la cérémonie d'intronisation, que ce soit à la forteresse ou bien en leur lieu de résidence, dans tout le Royaume de France. Chacun devait être informé que le Maine serait leur lieu de convergence afin de procéder à un nouveau Chapitre. Il fallait ramener les fonds nécessaire, afin de disposer de tout l'argent nécessaire à pareil événement. De plus, un messager avait été rapidement mandé à Ryes afin de rapatrier l'arsenal cérémoniel de la Licorne. La symbolique avait toute son importance, à chaque grade correspondait une fonction, une responsabilité particulière. Chacun devait œuvrer pour compenser ses lacunes, affûter ses compétences, et au final, se diriger vers leur but commun, celui de la voie de la Chevalerie: Justice, Honneur, Bravoure.

Et finalement, la dernière fournée de missives fut dirigés en direction de Paris, du Conseil des Ordres Royaux et des Bureaux des Grands Offices de la Couronne. S'il avait su que la charge de Grand Maistre contenait tant de paperasse, que cela ferait de lui plus un homme de bureau, administratif, qu'un homme de terrain, il aurait certainement réfléchi à deux fois avant d'accepter cet honneur. Un dernier scellé, et il pourrait vaquer à ses autres occupations...


[le jour J, clairière aux abords du Mans]

La tombée de la nuit accompagnait le convoi dans lequel était installé le Perplexe, en selle sur sa propre monture, entouré de cinq hommes d'armes de faction. Il prit la direction de la petite entrée, derrière l'estrade du Haut Conseil. Arrivé devant les deux jeunes gens de faction à cette entrée, il descendit de selle, et fit signe aux hommes d'armes de pourvoir aux besoins de sa monture, et de leur propre besoin avant de reprendre du service... Un sourire sur les lèvres du Normand en voyant les deux garçons, fidèle à leur poste, dans une posture qui se voulait impressionnante et virile. Et bien, la Rouquine recrutait bien du monde, et l'âge n'était visiblement pas un critère discriminatoire. Il s'approcha d'eux d'un pas assuré:

- Jeunes gens, le bonsoir. Rien de particulier à signaler dans les parages?

Puis il s'avança, prenant la direction de l'estrade où l'attendait la noire Pivoine. Elle portait sa sombre livrée, comme à son accoutumée, ce qui n'était point le cas du Perplexe. Elle était nuit, il était jour. Ses cheveux avaient été coupés courts, légèrement ébouriffés par la chevauchée qu'il venait d'effectuer. Barbe et moustache avait été rasé de près, ne laissant pratiquement aucune trace sur le visage du Normand. Seul quelques rides et cernes au niveau de ses yeux laissaient entrapercevoir son âge. Sa livrée mélangeait l'argent et l'azur: chemise de lin de première qualité, d'un blanc immaculé, braies d'un bleu profond comme l'océan. A sa ceinture pendait dans son fourreau sa lame, la même qu'il reçut lors de son intronisation, il y a de cela bien des années. Ensuite venait les attributs de son rang: son mantel d'azur à la Licorne d'argent, symbole de son passage à l'errance, tombait sur ses épaules; sur son dos était accroché son écu frappé de ses armes; sur sa chemise étaient épinglés deux récompenses: la Pomme d'or, preuve de son investissement dans sa terre natale qu'était la Normandie, et le Lys de Saphir, attestant de son œuvre pour le Royaume. Sur le tout, le dernier symbole acquis, et non des moindres: le collier à la Licorne d'or, seule et unique. Aussi précieuse que le métal qui la compose, mais aussi lourde que les responsabilité qui vont avec elle.

Alors qu'il montait les marches de bois, frappant le sol de sa canne, tintait le heaume inhérent à sa charge, qu'il n'avait d'ailleurs pas eu l'occasion d'arborer. Une fois sur l'estrade, il se retourna pour prendre une vue d'ensemble de la clairière: les torches illuminaient de leur feu tremblotant la scène. Les ombres, multiples et fugaces, n'avaient que peu d'endroit où se logeaient dans cette symphonie de lumières rougeoyantes. La marque de l'homme s'intégrait dans la forêt et la nature qui l'accueillait: l'espace dégagé de la clairière était bordé par les troncs taillés par l'homme, mais au-delà, les bois reprenaient leurs droits, pleins et entiers. Le contraste ne pouvait être plus différent avec leur dernière cérémonie d'intronisation, baigné par la lumière du soleil. Cela lui rappelait un autre chapitre, il y a de cela bien longtemps, alors qu'il n'était qu'un escuyer nouvellement intronisé de la Licorne. C'était aux abords de Paris, lors d'un Grand Chapitre de la Licorne, en des temps moins troublés où Guillaume de Jeneffe dirigeait l'Ordre. Il faisait alors partie de l'accueil des invités, tout émerveillé de découvrir tant de gens de nobles lignée, alors qu'il n'était à l'époque qu'un simple soldat de la Bande de Normandie, et tout nouvel escuyer de la Licorne. Les choses ont bien changé depuis le temps, et pourtant, il reste toujours autant émerveillé devant le spectacle des flammes dansaient leur gigue infinie, illuminant une nouvelle scène solennelle de la Licorne.

Toujours absorbé par la contemplation de la clairière, il s'adressa à sa voisine le Rouquine:


- Je vois que tu les as bien fait travailler, et je dois t'en féliciter. J'espère à mon tour être aussi doué que Guillaume... Prête pour le grand bain?

Les acteurs prenaient petit à petit place dans la scène. Les accessoires étaient sur place, présents mais invisibles pour l'heure, dissimulés sous des draps aux armes de la Licorne. Chaque chose en son temps... Il patienta, debout sur l'estrade, que le rideau puisse se lever... et qu'il puisse lui aussi frapper trois fois de sa canne...
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Alfgard
[Entrée principale, au sud]

Les torches flamboient et crépitent, balançant leurs clartés alentours, rendant les lieux mystérieux : des ombres naissent, ondulent et chacun peut y lire des formes inquiétantes ou y voir des apparitions maléfiques. La magie des flammes, celle qu’on peut interpréter selon l’heure, l’humeur et … ce qu’on a bu !

Ici, on entend quelques cliquètements d’armes, des chuchotements ou un rire qui s’échappe et qui monte pour redescendre rapidement. Mais pour l’instant, c’est encore assez calme.

Le service d’ordre, composé de quelques membres de l’Ordre de La Licorne et de soldats d’Isles, a vu quelques instants plus tôt le Capitaine Cerridween pénétrer à l’intérieur de la clairière, fière et droite malgré les marques du mauvais sort. Le bras droit en écharpe, le visage balafré côté gauche, la Guerrière s’aide d’une canne pour se déplacer.
Tout le monde connait son histoire, celle du courage et son dévouement inaltérable pour l’Ordre.
Alfgard, comme les autres, la suit respectueusement du regard, longtemps, jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision et imprègne son esprit de cette silhouette si reconnaissable.
Comment va-t-elle évoluer, elle, la Nimoise ?

Puis les trois coups retentissent, ne laissant pas le temps à l’écuyère de s’étendre sur la question. Elle croise le regard de Rems puis celui de Mariealice, assise sur une souche, une main posée délicatement sur le haut de son ventre très rebondi, pendant que l’autre le soutient en dessous.
Alfgard s’approche, la liste des indésirables coincée dans sa ceinture, côté droit, alors que pend sa bâtarde Vénédeuze du côté opposé.

As-tu besoin de quelque chose Sœur Marie ? Es-tu bien installée ? Veux-tu mon mantel pour rendre ton siège de fortune plus confortable ? La nuit est douce, je peux aisément m’en passer…

Soudain au loin, un bruit de sabots et des ombres mouvantes, petites et sombres. Des cavaliers approchent. A l’affut, les deux écuyers portent instinctivement la main au pommeau de leur épée et entourent d’instinct leur Sœur, attendant pour se détendre de savoir qui approche. Au fur et à mesure que la distance s’amoindrit, les trois Licorneux distinguent les couleurs de l’Odre, puis les silhouettes de plus en plus plus nettes de leurs Frères et Sœurs les aident à les reconnaître.
Ce sont ceux de Laval qui arrivent.
Soulagement.

Et tout s’accélère soudain. Salutations d’usage, questionnement sur la quiétude du voyage.
Les uns restent là, à parler ou à s’occuper de chevaux fatigués.
Sœur Sindanarie est la première à passer de l’autre côté des piquets qui délimite l’endroit, puis Boucanier et Sœur Akane auxquels ils rendent leur salut au passage.
Philipe_de_massilia
Cela faisait plusieurs jours que le cavalier Castrais galopait depuis ses terres d’accueil.
Cela lui avait fait drôle lorsqu’il avait apprit le lieu de rassemblement.
« Le Mans ».
Il y été déjà venu, cela lui semblait être des siècles.
Officier dans l’armée du LD, sous commandement de son ami Nestor, ils étaient partis de leur région natale afin de bouter les bretons envahisseurs de Laval.
A cette pensée, un frisson parcouru une bonne parti du corps du vétéran.

La cérémonie devait se passer en ce lieu, et pour rien au monde, il ne voulait rater cela.
C’est au trot qu’il avançait dans une forêt luxuriante, qui devait être la dernière avant d’arriver au lieu de rendez-vous avec ses sœurs et frères.
Il sortit sa carte de son sac, comme il l’avait déjà fait à maintes reprises depuis plusieurs jours ;
Cette partie du royaume, il ne connaissait pas bien.
Il n’avait pas hésité à demander son chemin à des marchants sur sa route.
Toujours sur ses gardes, le cavalier replia une dernière fois sa carte. Petit regard en l’air en direction du soleil. Il était bien sur la bonne route, en direction du nord.
Les arbres se faisaient légèrement moins nombreux.
Un bruit le fit tirer sec sur ses rennes.
Des hennissements d’autres chevaux se firent entendre.
Petit sourire de satisfaction, il ne douta pas un moment s’être trompé sur le lieu.
Des piquets, des torches, des chevaux, des gardes et des drapeaux, tous frappés du symbole si reconnaissable de la licorne.
C’est doucement qu’il s’approcha de l’entrée.
Pour ménager sa fidèle monture, tout d’abord, mais surtout parce qu’il se dit que lui, eh bien en tant qu’Homme d’Armes, il n’avait pas vraiment de signe distinctif.
Pas sûr que les gardes ne le reconnaissent non plus.
Il arriva donc doucement à portée de voix de ceux-ci.
Il fit un signe de salut et ajouta :


Bonjour frères, je suis l’homme d’armes Philipe de massilia, puis-je passer ?

La réponse fut brève mais rapide. On l’invita à laisser son cheval à l’endroit prévu à cet effet.
Il s’approcha donc des bancs, non sans se dépoussiérer un peu ses vêtements, à coup de gants qu’il venait d’ôter.
Il n’était pas vraiment sûr de ressembler à quelque chose, m’enfin…
Il s’assit donc, ouvrit sa gourde et but plusieurs gorgées d’eau qui était toute, sauf fraiche.
Anorion2
Anorion savait depuis longtemps que cette cérémonie aurait lieu ici ce soir. Il connaissait fort bien l'endroit pour y être déjà venu à plusieurs reprises. Pas toujours seul d'ailleurs. Il y était venu il y a de cela quelques mois à peine avec Irella. Il avait donc eu très facile d'inviter sa bienaimée à le rejoindre en ce lieu. Elle connaissait bien le chemin l'y menant et ne devrait pas tarder, escortée par son vieil ami, Tak.

La route, pour Anorion, n'était pas bien longue depuis Mayenne, surtout à cheval.
Néanmoins, en galant homme, Ano avait proposé ses amies, Lys et Rheanne de faire le chemin avec elles. Cette dernière ne désirant voyager qu'en voiture, le trajet fut quelque peu allongé et moins commode. Quelle idée de préférer ce mode de transport à un cheval ! Sacrée Rheanne !

Arrivés à proximité de la clairière, les trois amis ne virent d'abord rien, installés qu'ils étaient à l'arrière, dans la cabine des passagers. Encore un des désagréments de ce mode de voyage. La voiture se gara à l'extérieur. Anorion n'attendit pas que le meneur de l'attelage vint ouvrir la porte. Il le fit lui-même et découvrit immédiatement la clairière modifiée. C'était impressionnant.

Mais déjà, une impatiente se faisait entendre :


Alors ? Vas-tu enfin me proposer ton aide ?

Anorion aida Lys et Rheanne à descendre.

Ils firent ensemble quelques pas, mais Rheanne ne pouvait pas aller plus loin dans l'immédiat.


Quand tu verras Irella et Tak, tu pourras leur dire de nous rejoindre. Nous serons derrière la rangée de bancs de droite.

Le printemps était bel et bien là.
Les jours aussi longs que l'on pouvait l'espérer.
La journée avait été ensoleillée.
Les lieux étaient joliment décorés.
Et malgré l'heure avancée,
L'endroit était toujours bien éclairé.

Anorion appréciait le décor. Il ne reconnaissait pas l'étendue verdoyante tant elle était colorée. Le bleu azur se mêlait parfaitement avec l'argent des licornes brodées avec soin, ainsi qu'avec la couleur du feuillage des arbres, le tout animé par une très légère brise qui faisait se mouvoir doucement les flammes des torches présentes sur tout le pourtour du terrain.

Il se décida enfin à se diriger avec Lys vers les bancs. Il salua celles et ceux qui faisaient maintenant partie de sa nouvelle famille et s'inclina respectueusement devant les deux personnes qui se tenaient debout sur l'estrade, reconnaissables sans peine, mais n'alla pas s'assoir. Il attendrait patiemment sa promise.
Alethea
Regard rapide, à travers les cimes, vers ce qu’il reste de soleil, pour évaluer le risque qu’ils soient en retard. Regard sombre, prunelles d’ébène et pointe d’irritation. Ils on faillit se perdre. Elle dirait bien qu’ils se sont perdus d’ailleurs mais c’est pas le moment de l’irriter lui non plus alors elle accepte ses explications nébuleuses. Maintenant qu’ils sont presque arrivés c’est moins important.

Sans se préoccuper plus du comte de Beaumont et de ses excentricités, elle fait galoper son Trakehner baie-brun jusqu’à l’orée de la clairière et saute à terre. Regard furtif, pendant qu’elle l’attache vers ceux qui tournent autour de la clôture sans entrer. Elle en voit deux ou trois déjà dans la foule… La responsable des Hommes d’Armes de Ryes compte bien noter lesquels ont fait le déplacement mais pour l’instant elle avance juste vers l’entrée. Personne ne l’a franchie encore et elle perd le froncement inquiet qui se creusait entre ses sourcils.

Les mots de la foule ne sont déjà plus que des chuchotements que les coups assénés viennent éteindre brutalement. L’Errante parcoure les derniers pas qui la séparent de l’entrée et salue discrètement celui qui en autorise l’accès avant de marquer un arrêt. Son regard qui cherche une silhouette se plisse légèrement sous le flot de lumières. Elle ne voit rien d’abord. Ni Grand Maître, ni Capitaine. L’espace à l’intérieur de la clôture semble plus vaste encore que ce qu’elle avait évalué avant de s’approcher. Elle n’aperçoit que l’estrade au loin, posée là comme si elle avait été amenée de Ryes. Les Sept sièges du Haut conseil et les tables couvertes des couleurs de l’Ordre sont en place également. Seule une ombre à côté de l’une d’elle attire l’œil. Il ne faut qu’un instant à la brune pour reconnaître la rousse. Même cachée sous le mantel noir la fine silhouette lui est si familière qu’elle en devine presque le visage fermé, le bras en écharpe et la canne.

Elle a beau vivre à Leard, le Chevalier de Vergy l’impressionne toujours autant. Elle est celle pour qui elle est toujours prête à se dépasser, même quand tout le reste la ferait abandonner. Elle est celle dont elle craint autant les compliments que les sanctions. Celle dont elle admire autant l’abnégation que la rigueur et même l’intransigeance. C’est pour être auprès d’elle qu’elle a accepté de quitter l’Auvergne et d’abandonner le peu d’indépendance qu’il lui restait.

Sa longue cape d’un Azur profond la recouvre presque entièrement. Une botte monte à bord de l’éphémère bâtiment, puis l’autre et il lui semble que le sol tangue sous la volonté du Maître de Guerre. Elle continue sa progression jetant juste un dernier regard vers Guilhem avec qui elle a fait le trajet depuis Beaumont.

Etrange journée qu’elle a choisit de passer au Manoir de Leard pour se préparer le plus tard possible. Comme si ça conjurait les effets de la cérémonie qui se tramait, garder sa robe de lin, traîner dans la grande pièce du bas pendant que la maison s’affaire, s’entraîner dans la salle d’armes lorsqu’ils mangent, se poser près de l’eau du ruisseau tandis qu’un bain se prépare. Ne pas s’impatienter, parce qu’elle sait qu’il sera là, l’Ecuyer qu’elle n’a plus vu depuis des semaines. Ne pas s’inquiéter des couperets qui vont tomber. Elle a donné son avis sur ceux dont elle a la charge, le reste de toute façon elle ne le maîtrise pas. La seule décision qu’elle puisse prendre c’est celle, dérisoire, du choix de sa tenue. Pour ça elle a fait confectionner des braies marron très sombre dans un drap épais qui contraste avec la fine chemise cintrée qu’elle a commandée en coton blanc. Le doublet léger qui la recouvre presque entièrement n’est d’ailleurs que très légèrement bleuté.

Son regard se laisse capturer par les lumières qui rythment les murs de bois. Il monte un instant vers ciel. Tout est plus vaste que dans la Salle du Chapitre, plus ouvert aussi mais la même gravité s’empare d’elle.

Ses pas l’amènent enfin aux bancs. Elle passe les premiers réservés aux Hommes d’Armes et salue Anorion et Philipe d’un signe de tête, puis ceux des écuyers qui portent déjà quelques-uns de ses frères et s’arrête à ceux des Errants. Sans oser enlever sa cape elle prend place à côté d’Akane.

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Irella
[La veille, à Montmirail]

Alors qu'elle était en plein travaux dans la minoterie, Irella vit tournoyer au dessus de sa tête un pigeon ramier. Elle distinguait clairement le message qui était accroché à l'une de ses pattes. Une fois le volatile atterri et délivré de son message, Irella avait lu et relu la missive d'Anorion ainsi arrivée. Elle était conviée au campement de l'ordre royal de la Licorne où son fiancé devait faire son entrée.
Rien ne manquait, ni le jour, ni le lieu où ils se rejoindraient.
Elle avait confié le reste du travail au moulin à son précieux Jehan, toujours là quand il s'agissait de prendre en main les affaires du moulin.

Irella avait fait route jusqu'au coeur du village où elle était certaine de trouver celui qui avait pris l'habitude de l'escorter quand elle se déplaçait dans le Maine dans le cadre de ses fonctions de diaconesse.
Comme elle escomptait, elle ne fut pas bien longue à le trouver. Tak, n'eut pas besoin de longs discours pour se laisser convaincre de l'accompagner.
Le départ était prévu pour le lendemain. Il ne lui restait plus qu'à rentrer et préparer un sac de selle avec quelques affaires indispensables pour ce court voyage.

[Le lendemain dans une clairière près du Mans]

Route sans encombre comme toujours quand qu'elle était accompagnée de ce fidèle protecteur...

Irella put guider Tak pour les derniers arpents qui leur restaient à parcourir. Cette forêt, Anorion et elle la connaissait pour en avoir longuement sillonné ses chemins, ses sous bois lors de précédents séjours au Mans.

Le campement leur apparut soudain. La lueur qui émanait des nombreuses torches ne laissait aucun doute sur le but qu'ils venaient d'atteindre. Une palissade faisait le tour du campement et la lumière chancelante des torches enflammées faisaient danser les feuilles et leurs ombres aux alentours.

Des chevaux, des hommes, des femmes plus ou moins pressés. Des hennissements nerveux, des chuchotements, des rires...

Irella regardait de toutes parts pour apercevoir parmi tout ce monde, une silhouette, un visage, une voix qu'elle reconnaitrait.
Elle aperçut enfin Rheanne.

Quelques ... accolades, sourires, index porté dans la direction d'Anorion, remerciements... plus tard, Irella et Tak entrèrent dans l'antre du campement aux couleurs de l'ordre. Debout derrière les derniers bancs, elle le vit. Son pas se pressa et elle courait presque quand elle arriva à ses côtés. Après un long baiser, elle vit Lysesl qui regardait ailleurs. Ils ne s'étaient pas vus depuis de longues semaines et elle était heureuse d'être là.


Julios
Depuis quelques temps, Julios s'était enfoncé dans une sombre monotonie : se lever, aller au rempart, aiguiser son épée et ne surtout pas oublier de raler de temps en temps pour garder la main. D'ailleurs, si une bienfaitrice ne lui avait rappelé la cérémonie d'intronisation toute proche, il serait encore sur son mur sans se douter de rien.

Le jour dit, il avait rejoint ses frères et sœurs aux portes de la ville du Mans et ils s'étaient mis en route vers la clairière. Contrairement à certains de ses compagnons de route, le chevalier pris son temps pour apprécier le calme de la forêt. Revêtu du mantel de l'Ordre et des habits les plus convenables dont il disposait si loin de chez lui, il avançait comme dans un rêve jusqu'à ce que la lumière de nombreuses torches le ramena à la réalité.

Au abord de l'espace délimité par des piquets, Julios mit pied à terre, laissa son destrier au bon soin de quelques hommes d'armes ou palefreniers et s'avança résolument, la main sur la poignée de son épée.

Avec un signe de tête et un sourire chaleureux pour les deux écuyers de garde, il pénétra dans le cercle de lumière.
Bess.scte.merveille
[Laval - un peu plus tôt]

Elle ne s'était pas levée plus tôt qu'à l'accoutumée pour la simple et bonne raison qu'elle ne s'était pas couché. Comme les autres, elle avait arpenté les remparts de la ville. Comme chaque matin, elle avait rejoint le Campement comme la plupart d'entre eux, non pas pour prendre un repos bien mérité, mais pour faire un travail devenu maintenant habitude : répondre aux missives, vérifier les rapports de chacun, prendre divers contacts avec les autorités, transmettre les ordres entre autres choses.

Cependant contrairement à la routine habituelle, elle ne prit pas le temps de se reposer une fois la paperasse terminée. Non cette fois ils prenaient la route, et fallait prévoir d'être à l'heure, car personne ne les attendrait une fois la cérémonie commencée. Habillée de pied en cape, braies et gilet noire sur une chemise blanche, sa cape azur attachée à ses épaules par une fibule d'argent représentant une licorne cabrée, commande spéciale qu'elle avait effectué auprès d'un artisan doué. Par habitude, ses longs cheveux étaient maintenus en une tresse bien serrée, afin d'essayer de maintenir les mèches rebelles (ce qui d'ailleurs ne servira pas à grand chose comme d'habitude). Elle était prête bien avant l'heure, habituée qu'elle était maintenant, bon évidemment pas en tant qu'Errante hein ... ni même dans un "chapitre à ciel ouvert", mais nous dirons que son Loup était énervé pour deux. Ce dernier d'ailleurs ne savait pas à quoi s'attendre, Bess ayant refusé tout de go de lui expliquer comment ça se passait, sachant par avance qu'il en garderait un souvenir impérissable, autant qu'il profite de cet instant. Sauf que là il profitait de rien du tout, trop énervé et angoissé.

Dans le campement un silence relatif régnait, on ne pouvait y entendre que quelques exclamations, le bruissement des capes qu'on pose sur les épaules, le chuintement des lames glissées dans leur fourreau, les claquements de bottes, ou encore le hennissement des chevaux qui sentaient que le départ été proche.

[Aux abords du Mans - Chapitre à ciel ouvert]

Route plutôt calme, frères et soeurs ensembles, des groupes se formant pour se défaire et se reformer un peu plus loin, chacun discutant avec l'un ou l'autre, d'autres restant à l'écart par envie d'un peu de solitude après trois mois de mission. Ils étaient arrivés à destination sans encombre, à la clairière éclairée à la lueur des torches, par cette soirée plutôt douce. Les chevaux furent laissés avec les autres déjà présents, chacun époussetant sa tenue après cette longue chevauchée, tous vérifiant leur mise avant d'entrer dans ce qui pour une fois serait ouvert aux "non licorne".

Tous ? non, seul un petit village d'irréductible gau....heu non c'est pas ça.

Tous ? non, quelques uns devraient rester hors des "murs", ils resteraient là jusqu'à ce qu'on les appel, les uns après les autres, ces impétrants qui allaient entrer dans la grande famille qu'était l'Ordre Royal. Bess elle n'attendrait pas, un bras passé sous celui de son loup, le couple s'approchait de l'entrée, Elle lui murmurant que tout allait bien se passer, Lui repoussant une mèche de cheveu que la fameuse tresse n'avait su dompter. Un bref baiser fut échangé avant que l'Errante n'entre dans la lumière, non sans avoir salué au passage les Licornes en poste à l'entrée. Petit sourire à Marie... avec coup de menton en direction du "Tiloup" qui restait seul en plan à quelques pas, tel un agneau lâché en plein milieu de prédateurs. Bon parlant d'un loup ça peut faire sourire, évidemment.

Dans cette ambiance nocturne, au son de la nature qui gardait pour l'instant ses droits sur l'homme, et à la lueur des torches, l'endroit prenait une dimension tout autre que celle des murs de la forteresse. A la fois moins formel mais plus imposant. Bess inspira un grand coup tout en remontant les rangs, jusqu'à rejoindre les bancs réservés aux Chevaliers Errant.

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The_undertaker
Comme promis lorsqu'il avait laissé Anorion à Laval, Tak avait escorté la Diaconesse dans chacun de ses deplacements et celui-ci n'y echappait pas.

Il escorta donc la jeune femme, et se laissa guider par elle dans les derniers arpents.

L'oeil toujours aux aguets, vigilent, il restait toujours près de la dame ...

Il entra en sa compagnie...

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Lady_antlia


Il est des situations difficilement envisageables et qui effraient plus d'une personne. De ces situations qui font que l'on se terre afin de passer inaperçu, de se faire oublier ou juste par peur probablement.
Antlia était assise sur un banc dans le parc jouxtant le cloître. Le soleil entrait juste par des bras de lumière qui réchauffaient l'atmosphère froide et austère du couvent.
Ces rayons effleuraient sa peau d'albâtre, encore plus pâle que d'ordinaire. Pas un sourire sur ce visage qui pourtant était si joyeux et plein de vie.
La vie …. comme si celle ci s'était échappée de son enveloppe et que son corps restait là, inerte.
Mains jointes posées sur ses cuisses, son regard semblait voilé.
De cette attitude, la blonde faisait ressentir toute sa difficulté à reprendre pied après son enlèvement et cette séance de … tortures.
Alors, malgré la guérison de ses blessures, Antlia s'était recluse, évitant toute visite si ce n'était celles de son amie Aldraien. Ainsi elle n'entrait en contact avec quiconque, limitait ainsi le danger qui pouvait venir de l'exterieur.

Lorsqu'il fallait passer au baquet, elle ne se découvrait plus ou fermait les yeux lorsqu'il lui fallait changer ses linges, tout cela afin de ne point voir ces cicatrices qui couvraient son corps. Seuls son visage et ses bras avaient été épargnés, évitant ainsi tout regard vers elle, qu'elle aurait eu du mal à supporter.
Elle repassait sans cesse sa vie dans sa tête, et revenait toujours à sa famille : la Licorne. Certes elle s'en était écartée présentement, mais tout son être semblait être aspiré vers l'Ordre Royal.

L'Etoile éteinte avait migré de couvent, rejoignant Laval et ainsi se trouver à côté de ceux avec qui elle avait tant partagé ...
Dans son enfermement et son silence, elle laissait les questions venir à elle, son engagement dans l'Ordre . Serait elle toujours aussi apte à défendre et à mettre son bras et son épée au service des plus faibles et des causes justes?
Serait elle assez forte pour ses frères et soeurs si jamais ils devaient se battre?
Mais petit à petit, la peur fit place à la colère sourde, la blessure de son âme se mua en cri muet, dégout et froideur. L'Etoile gagnait en cette force sombre.


Un pli lui arriva alors qu'elle arpentait le cloître de son pas lent, sur et lourd: La Licorne.

Citation:
Le Haut Conseil de l’Ordre Royal de la Licorne,
à tous ses sœurs et frères, salut et connaissance d’amitié.

Qu’il vous soit connu qu'une nouvelle cérémonie d'intronisation va se dérouler le quinzième jour de juin de cette année.
Cette dernière se déroulera sur les terres que la Licorne se démène à protéger, à savoir le Comté du Maine, dans le Domaine Royal. Nous nous regrouperons dans une clairière de la forêt à proximité du Mans, en un Chapitre ouvert au publique et au peuple du Maine.

Donné en Ryes, ce neuvième jour de juin de l'an de grasce MCDLVIII



Sa main ne trembla pas, et son regard dur se leva au centre des jardins de cet espace fermé et silencieux. Il était temps. Il était temps de rejoindre ce monde qu'elle pensait autrefois doux et amusant, et qu'elle entrevoyait comme cruel, sans pitié et fait de trahisons: l'Homme.
Sa confiance n'allait en l'instant uniquement en ses frères et soeurs, en la Licorne.

Alors le jour dit, elle retrouva ses vêtements :chemise impeccable, pantalons neufs, bottes lustrées
Pas d'épée de la Licorne, ils ne l'avaient pas retrouvées, perdue dans la forêt. Pas de cape non plus, tous ses vêtements y étaient restés.
Elle enfila juste ses gantelets, laissa libre sa chevelure épaisse sur son dos puis prit le chemin des écuries sans même jeter un coup oeil à son apparence.
Elle avait perdu les emblèmes de son Ordre, si précieux et qui lui avaient été confiés. Son humeur n'en était que plus assombrie alors que ses pas la conduisaient à l'écurie.
Antlia se fit aider pour monter à cheval, retenant grimaces de douleur parfois, et une fois installée, les portes du couvent s'ouvrirent sur une Licorne nue de tout apparat.
Aldraien l'attendait , elle n'en fut pas surprise. Le cheval avança vers celui de la Rousse:


Bonjour Ald. Le grand jour est arrivé, pour certains, et l'occasion de se réunir tous enfin !
Bonjour Tlia.

Et sans mot supplémentaire, elle lui tendit un paquet bleu. Regard interrogatif vers la Rousse qui insistait en son geste.
Une main tremblante se posa sur le tissu qu'elle reconnaissait, ce bleu azur. D'un geste elle déplia la cape estampillée de Licorne puis la fixa grâce à la fibule qui y était restée . La main de la blonde caressa le tissu un moment et ses sinoples rencontrèrent le regard d'Ald. Un sourire.... le premier sourire depuis cet événement puis juste un

Merci infiniment Ald.

Pas de paroles supplémentaires, il n'en était pas besoin entre elles. Et les deux Licornes se mirent en route vers le point de rendez vous, rejoignant le cortège des autres Licorneux, mais restant en arrière.
Pas lents des chevaux afin de ménager le corps de la Blonde jusqu'à la clairière où elle abandonna sa monture et rejoignit ses frères et soeurs . Elle ne releva pas de regards, ne se laissa pas happer par ceux des siens: on ne pouvait lire en son attitude qu'une grande détermination.



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Sepa
[En Alençon, à Mortagne]

Après une longue journée de travail à son poste de Maistre d’Armes à l’OST Alençon, lorsqu’il arriva dans sa demeure, le serviteur vint lui apporter une lettre dont le sceau était de la Licorne. Sepa s’empressa de l’ouvrir pour voir le sujet qui allait être abordé. Pas très rassuré au tout début, au fur et à mesure de la lecture son sourire revint. Il était tout simplement attendu pour une intronisation qui était des plus inhabituelles vu que celle-ci n’était pas au sein de Ryes. Enfin il avait un peu moins d’une bonne semaine pour se rendre sur les lieux, lui laissant suffisamment de temps pour prévenir l’OST et de venir dans le Maine. Il ne pensait pas que cette cérémonie allait arriver si vite mais bon, ce n’était pas lui qui décidait, il devait être au mieux de sa forme pour rejoindre ses frères et sœurs. Pour le moment, il était l’heure à préparatif du départ bien que la plupart de ses affaires étaient prête vu qu’il se tenait à disposition en cas de besoin pour les rejoindre.

[Jour J]

Cela faisait deux-trois jours qu’il était parti de Mortagne, laissant malheureusement sa petite famille, il connaissait déjà la route vu qu’il y avait déjà fait un aller retour. La première étape était simple car vu que le chemin était connu, la seconde y était moins vu qu’il devait aller au campement qui avait été fait dans une clairière. Sepa suivit les indications qu’il avait reçu pour rejoindre sa deuxième famille, l’heure du rendez vous été en début de soirée ce qui changerait aussi l’habitude mais perturbé pas le Von Strass. Assez en avance, il ne pensait pas arriver le dernier en ces lieux. Son soulagement grandit quand même quand au loin, il aperçut un éclaircissement sur la nuit qui commençait à tomber.

Arrivée à l’entrée, il fut admiratif du travail qui avait été fait pour que la Licorne ait un campement bien à eux au milieu de cette forêt. Heureux de revoir cette famille, c’est souriant et détendu qu’il arriva là. Saluant les membres qui attendaient à l’entrée, il se dirigea enfin vers l’allée.

Inclinant la tête pour saluer ses frères et sœurs déjà en place. Il s’arrêta au niveau des rangs des Chevaliers Errants puis se glissa pour s’installer au près de ses sœurs Akane et Alethea, remettant sa cape azur en place, il sourit puis regard autour de lui pour contempler le travail que les ouvriers avaient accompli.

Dans les anciennes intronisations, Sepa se demandait si oui ou non, il allait augmenter de grade mais cette fois, là n’était pas la question, juste heureux de passer quelques temps avec cette famille où il donnerait sa vie pour qu’aucun membres ne meurent. Le Mortagnais avait aussi entendu parler de la disparition d’une de ses sœurs, il espérait que celle-ci était revenue saine et sauve. Regardant plus attentivement, il l'aperçut, sourire aux lèvres. Impatient que tout commence, il attendit quand même assez calmement comme il l’avait appris lors de son séjour au poste de garde, attendre et prendre le mal en patience.

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