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[RP] Du vent dans les roses - Castel de Dampierre / Boutonne

Annabelle1
Annabelle les yeux rivés sur les comédiens ne put retenir son envie d'accompagner la chansonnette de Paco , elle murmurait plus qu'elle ne chantait :

Citation:
Coucouroucoucou la paloma !! coucouROUCOUcou la PAAAALomaaaa !!!*


Puis tournant son regard vers Cephiz le vit sourire car il l'avait entendue.

La comédie suivait suivait son cours et Annabelle par moment riait aux éclats en entendant les répliques et l'accent italien de Sandino

Tout à fait lui Se dit elle



A la fin de la pièce lorsque Datan répliqua:

Citation:

- Surement pas Padre*, quand le hareng saur, le lapin rentre
Il suffit tout simplement de se mettre entre.


Là les rires fusèrent de toute part , un fou rire gagna même Cali et Zeze, les voyant se cacher derrière leurs tabliers pour rire Anna ne put contenir le sien et elle accompagna d'un rire clair les dernières paroles des acteurs . Les voyant s'avancer pour saluer elle les acclama et se leva pour les applaudir

Bravoooooooooooo, bravo !!!!!

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Datan
Datan n'avait pu refuser l'invitation et le jeu lui plu. Bien plus mal à l'aise qu'il n'aurait voulu, mais toujours plus qu'il n'y parut, Datan se prit au jeu de scène en compagnie de ses invités. N'ayant pas une grande habitude de parler en jouant un rôle, l'Epervier était plutôt direct et franc à son habitude. Il prit beaucoup de plaisir parmi ces amis Cali, Zézé et Sandino. D'autres étaient venus les rejoindre et rien ne pouvait davantage réjouir Datan...

Mais il fallait bientôt repartir et si un voile léger traversa son regard, rien d'autre n'embruma cet instant de fête. Ce qui l'amusa surtout, c'était les fou-rire de Cali ; cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu rire autant.


Bravo mes amis, nous voilà bien, maintenant ! Plus vrais que nature ! Allez, venez, allons boire encore un verre à cette belle représentation !
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Porte-Parole du Poitou - Champion du Poitou - Médaillé du Mérite militaire - Épervier dans l'âme...
Cephiz
Cephiz se leva en même temps que Annabelle et applaudit tout aussi fort. La comédie lui avait beaucoup plu.
Lorsque Datan proposa un verre, il en fut réjoui.


Oui, allons boire un verre pour terminer cette fête dignement.
Ensuite, Annabelle et moi allons faire une petite croisière.Nous serons donc absent un petit moment.


Il regarda sa belle qui n'avait pas toujours l'air bien pour le moment. Il n'était pas vraiment inquiet mais voir un peu de pays la distrairait certainement.
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Zeze5
La pièce s'était bien passée ... les acteurs, autant habituels que provisoires avaient pris du plaisir à jouer ensemble. Peu de public ... comme souvent ... mais le fait d'avoir joué cette pièce avec sa soeur avait rendu Zézé ravie de cette représentation.
C'est autour d'un verre offert par Datan qu'ils se retrouvent tous.

- Merci à vous deux pour vos prestations, vous avez été des Tsiganes le temps d'une pièce de théâtre et j'espère que vous avez pris autant de plaisir que nous !! mais il est temps pour nous de prendre congé ... Datan ! merci de ton accueil et bon courage pour la suite de ta vie politique, tu vas en avoir besoin !!

Zézé prend sa soeur dans ses bras.

- Cali ! je te laisse le soin de rendre à Yoyo sa roulotte et de lui dire merci de nous l'avoir prêtée !! nous te donnerons des nouvelles de notre voyage au delà de la mer !! et un jour tu nous verras en taverne à Thouars ... comme à notre habitude, sans prévenir !! ... prends soins de toi mon petit bout de lune ... je t'aime, même si je suis loin !!

Sans se retourner, Zézé quitte le château pour attendre Sandino sur leur carriole ... elle n'aimait pas les "au revoir", mais savait que bientôt ils reviendraient sur cette terre chère à leurs coeurs ...
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Cali
Bravo mes amis, nous voilà bien, maintenant ! Plus vrais que nature ! Allez, venez, allons boire encore un verre à cette belle représentation !

Cali approuva derechef et ne fut pas la seule.


Oui, allons boire un verre pour terminer cette fête dignement.
Ensuite, Annabelle et moi allons faire une petite croisière.Nous serons donc absent un petit moment.

Autour de la tablée, La brunette leva son verre en direction d'Annabelle et Cephiz.


Bonne route les amoureux et profitez bien l'un de l'autre!


Cali se renfrogna en entendant sa soeur Zézé annoncer également leur départ à elle et Sandino. Elle appréhendait ce moment bien que sachant qu'il était inévitable.
Lorsque Zézé la serra dans ses bras, Cali ressentit aussitôt une peur étrange, comme à chaque fois que sa soeur devait s'en aller, qu'elles allaient être séparées.


- Cali ! je te laisse le soin de rendre à Yoyo sa roulotte et de lui dire merci de nous l'avoir prêtée !! nous te donnerons des nouvelles de notre voyage au delà de la mer !! et un jour tu nous verras en taverne à Thouars ... comme à notre habitude, sans prévenir !! ... prends soins de toi mon petit bout de lune ... je t'aime, même si je suis loin !!


Cali sourit quand même un peu à son enthousiasme . Zézé était pleine de vie et on sentait en elle l'appel de la route.


Oui ma Zézé et fais attention à toi aussi hein! Et.. et je t'aime..


Elle serra aussi Sandino dans ses bras en essayant de garder le sourire.
Soyez prudent et prends soin de ma Zézé. Et prenez bien le même bateau!!

Cali regarda sa soeur s'éloigner mais ne put garder son sourire plus longtemps. Son coeur soudain la serrait trop. Les yeux embués de larmes qu'elle essayait de contenir, elle restait là plantée comme un piquet sans bouger à regarder de loin le wago . Le brouhaha des voix lui parut lointain et sa peine lui tombait dessus comme une chape de plomb.

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Yoyo_le_rouble
Je ne voulais pas les déranger alors qu'ils préparaient le spectacle, aussi j'étais venu seul, bien après que Cali soit partie les rejoindre.
C'était la première fois que je venais à Dampierre, et me mêlant silencieusement à la foule, je ne pouvais que constater et être ébloui par le charme du lieu, de ses jardins et de ses bâtisses, surtout éclairés par la lune et la lueurs des flambeaux disposés ici et là.
Les gens étaient venus en masse pour assister au spectacle. Il faut dire qu'une représentation de Zézé et Sandino était toujours un évènement et on parlait toujours de leurs pièces et de leurs facéties dans tout le royaume bien longtemps après.

Cela me fit quelque chose de voir la roulotte inachevée sur laquelle je travaillais sur la scène où allait se dérouler le spectacle, et je grimaçais en y voyant tous les défauts qu'il me restait encore à corriger pour la terminer et l'améliorer.
La pièce débuta et je reconnus avec plaisir les deux tziganes sur scène, reconnaissant sans mal qu'ils étaient vraiment très bons, et que l'on s'y croyait volontiers, que l'on oubliait la foule autour de nous et que l'on était avec eux, seuls et perdus dans la nature.
Puis Cali apparut et mes yeux s'illuminèrent en la voyant, usant de sa voix que je reconnaissais malgré ses notes légèrement sur-jouée mais que j'aimais toujours et qui annonçait la couleur, et puis qui ne pouvait présager du meilleur pour la suite, m'arrachant un grand sourire.

Les sourires et les rires fusèrent, au détours des vers, et des verres, et des jeux de mots, et la chute inattendue et pourtant évidente méritait tous les applaudissements. La pièce, Zézé avait prévenue qu'elle était simple, mais elle était fortement bien construite et imaginée, et chacun se reconnaissait dans ce qui aurait pu arriver à tous... On connaît tous des gens qui mangent nos pigeons.
Mais surtout, mes yeux ne se détachaient pas de ma Cali.. qui était resplendissante dans sa tenue de gitanes, et ce qui ressortait surtout c'était à quel point elle s'amusait et était heureuse de participer et de donner vie à ce spectacle avec eux.

La pièce terminée, j'errais encore un peu, cherchant mon chemin parmi les allées et aussi à travers la foule qui s'en allait ou qui restait encore un peu pour discuter potins ou donner leurs avis sur la pièce, et tous ayant une lueur sur le visage, rendus heureux par le spectacle auquel ils ont eu la chance d'assister.

Je finis par apercevoir leurs silhouettes de loin, les reconnaissant et compris que Zézé et Sandino reprenaient déjà la route..

Je m'approchais, voyant ma Cali, immobile... et ressentit sa tristesse, reconnaissant sans peine sa posture et sa façon d'être lorsqu'elle pleurait.
Je m'approchais encore, sans bruit, et passait mes bras autour d'elle, l'enlaçant doucement en la serrant dos contre moi, posant mes lèvres au dessus de sa tête.
Je la berçais lentement.. Je savais les mots inutiles, sur le moment, et je voulais juste lui faire sentir ma présence, et que j'étais avec elle.. à ses côtés.. et alléger le poids de ses larmes et les partageant avec elle.
Cali
Elle sentit sa présence avant même que sa peau ne touche la sienne, que ses bras sur elle ne se referment . Et lorsque Yoyo l’enlaça, ce fut comme s’il prenait pour lui un peu de cette peine qu’elle ressentait. Doucement, Cali se laissa aller contre son compagnon, fermant les yeux, s’abandonnant à son doux balancement en sentant déjà que de par sa présence rassurante, sa peine serait allégée.
Elle pensa à Zézé en route déjà avec son Sandino; Si ça se trouve elle chantait, ou elle enguirlandait son chéri , ou peut être était- elle aussi un peu triste.

Tout deux restèrent un moment ainsi, baignants dans ces instants privilégiés où le temps n’a pas de prise.
Une petite brise fraîche caressa la nuque de Cali, lui rappelant que l’été touchait à sa fin et que l’automne était déjà là.
La lumière commençait à baisser, annonçant l’arrivée de la nuit. Dans le ciel apparaissait déjà sa majesté la lune, blanche , ronde et majestueuse.
Cali leva sa main à hauteur de l'astre , la recueillant dans sa paume comme si elle la portait. Puis de son autre main, approcha celle de Yoyo et d’un geste tendre sembla lui offrir en la déposant au creux de sa main.

- Si je pouvais, chaque nuit je te l’offrirais.

Cali se retourna vers Yoyo en le regardant tendrement et esquissa un petit sourire.

- Merci mon amour... d’être là, d’être toi.


Puis elle posa sa joue contre l’épaule de son tendre compagnon , restant encore dans ses bras un instant, silencieusement puis lui dit doucement:

- Et si nous allions prendre un peu de repos? La nuit arrive et je suis un peu las.

Cali guetta dans les yeux de son tendre son approbation puis regarda le château où l'attendait sa chambre et la petite roulotte près de la rivière.


- Je serais honorée de passer cette première nuit à tes côtés dans la roulotte que tu as fabriqué mon ange.
Elle lui sourit tendrement.

- Allons d'abord saluer Datan et les autres invités avant de prendre congés .

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Yoyo_le_rouble
Le silence prit peu à peu place à Dampierre, du moins c'est l'impression que j'avais en tenant ma Cali tendrement contre moi, en nous berçant tout deux, lentement, sous le lune pleine qui balayait le paysage sombre d'une douce lumière argentée.
Le temps ne semblait plus avoir cours, comme parfois lorsque nous étions tous les deux... J'avais tant envie de partager sa peine, de l'aider à la porter, de l'effacer par des gestes doux et tendres...

Je sentais ma Cali se détendre, et, desserrant légèrement mon étreinte, je la vis lever le nez vers la lune ronde... puis la main dans la même direction, vers l'astre blanc qu'elle sembla englober en refermant ses doigts. Je suivais des yeux son geste et le compris, le trouvant touchant.. à la fois tenant du merveilleux et de l'enchantement...
Et lorsqu'elle posa sa main dans la mienne, je ne pus que lui sourire avec tendresse, et refermai les doigts sur son présent imaginaire, pour le préserver et le conserver avec moi comme un trésor inestimable...


Si je pouvais, chaque nuit je te l’offrirais.

Mon coeur fondit d'amour à ces mots qui me touchaient comme seule elle en était capable.. alors qu'elle se retournait vers moi, je la regardais tendrement, elle qui me remerciait.
Elle se blottit doucement contre moi et je lui murmurais tout bas en l'enlaçant faiblement :


Je n'ai pas besoin de la Lune.. J'ai bien plus précieux dans mon coeur, et elle est dans mes bras en ce moment... et.. merci à toi aussi t'être là... et d'être toi.. je t'aime, mon petit chat...

Nous restâmes ainsi encore un peu, savourant la petite brise du soir qui apportait le parfum des roses, léger, envoûtant...
Puis Cali me glissa doucement qu'elle souhaitait prendre un peu de repos.. C'était normal après tout, elle avait eu une journée bien chargée et aussi très particulière.

Elle ajouta :

Je serais honorée de passer cette première nuit à tes côtés dans la roulotte que tu as fabriqué mon ange.

Je la regardai un peu surpris, puis j'allais protester qu'elle n'était pas encore achevée et qu'elle n'avait pas encore tout le confort pou y passer vraiment la nuit... Mais en y pensant, je me disais que nous nous y sentirions plus à l'aise, plus dans notre petit nid à nous... et puis lorsqu'on était ensemble, on avait besoin de peu. Et puis cela me faisait tellement plaisir ne serait-ce que le fait qu'elle y ait pensé...

C'est moi qui serait honoré, dame Cali, dis-je ponctuée par une révérence maladroite, me sentant un peu penaud.

Allons d'abord saluer Datan et les autres invités avant de prendre congés.


J'hochai la tête pour acquiescer et pris une des couvertures de laine qui ne quittent jamais ma besace avant de la déplier et de recouvrir nos épaules avec, nous emmitouflant tout deux dans le même tissu chaud alors que la nuit avançait et se rafraîchissait, la serrant doucement par la taille, et nous nous dirigeâmes vers Datan et les autres.

Chemin faisant, je glissai doucement à l'oreille de Cali :


Au fait.. je ne t'ai pas dit encore à quel point je t'ai trouvée formidable, ce soir, dans la pièce de théâtre ?.. J'ai adoré, namour.. tu étais vraiment vraiment très bien...
Datan
[Bureau de Datan, quelques semaines plus tard...]

De la fenêtre de son bureau, l'Epervier fume sa pipe en regardant dehors. L'humeur est noire. Comme cet après-midi au ciel empli de nuages sombres et lourds. Paradoxalement, pas de pluie. Un vent criard balaye les roses encore une fois, trop fort pour que les gouttes s'écrasent au dessus de leur point de chute.

L'hiver arrive. Il est temps.

Les escaliers défilent, poussés par une détermination sans limite. Le mantel saute sur lui sans se plaindre - un fidèle accessoire qui en a vu d'autre - et protègera des intempéries celui qui va affronter la colère du ciel. Cela fait des jours que le projet stagne, par son unique faute. Urbain dévisage le Seigneur des lieux sans mot dire. Lui non plus. Il sait.

Après quelques minutes de marche à grandes enjambées, Datan arrive devant le refuge. L'extérieur est propre, on a fait un muret délimitant l'espace, mais sans portail afin que les habitants puissent profiter du parc. La longère à l'unique étage semble robuste maintenant qu'on lui a refait une beauté. Il entre par la porte principale et tombe de suite sur un groupe d'ouvriers. Ils sont assis, en pleine après-midi, et s'amuse avec de petites baguettes de bois qu'ils ont entassé devant eux, sur une table.
Le regard fuse, des yeux noirs de tempête pénètrent tour à tour ceux des pauvres hommes qui se sont levés. Pantois.

La pluie commence à tomber dehors, profitant de l'absence soudaine de vent. Un silence criant se fait entendre. En quelques mots bien tassés, saupoudrés de menaces d'écartèlement et d'encastrement dans les murs pointés du doigt, le travail reprend. C'est à la fin des lourdes tâches que l'on met le plus de temps. Mais pas là.

Les mains aux poings serrés dans le dos, l'Epervier inspecte chaque recoin. Il manque des draps, des tentures, tout ce qu'avait prévu Cali est là, mais personne n'a daigné les mettre en place. Le mantel vole et s'accroche à la rambarde de l'escalier afin de ne pas choir dans la poussière. Il n'aime pas y trainer et en aucun cas s'y vautrer.
En quelques heures, presqu'une journée de travail est abattue. Datan regarde de nouveau la pièce principale qui a meilleure allure. La nuit tombe doucement, les ouvriers doivent rentrer. Datan rappelle sa carapace sur son dos et fait signe aux pauvres hommes d'aller voir ailleurs.

Il ferme la porte qui claque comme si le vent était de mauvais poil. La pluie cesse, les feuilles retiennent leurs larmes. Un sursaut et un dernier coup d'oeil des villageois vers Datan, les mains sur les hanches, qui les toise.

Demain, dès le levé du soleil.
Je serai là.


Doucement, le vent reprend ses envolées, et la pluie se laisse aller...
Un sourire discret se dessine sur le visage de Datan.
Il sait qu'il ne reste plus grand chose.
Le jour arrive.

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Porte-Parole du Poitou - Champion du Poitou - Médaillé du Mérite militaire - Épervier dans l'âme...
--Charibert
[Les cuisines de Dampierre]

Le vieil homme est là, toujours plein d'énergie lorsqu'il cuisine, à regarder son ami de longue date. Il le voit perdu dans ses pensées, un livre entre les mains, les bottes étendues sur le banc de la grande table. Datan pioche de temps à autre quelques morceaux de jambon et trempe ses lèvres régulièrement dans le bon vin qu'il a rapporté d'Anjou. Un petit rictus apparait sur son visage. Il préfère le vin de Bordeaux, en particulier les graves qu'il a déjà eu la chance de goûter.

Le maitre-queux n'y tient plus. Datan lui a expliqué qu'il avait abandonné les terres de Chantonnay en même temps que sa vie politique. De toute façon, la castel en ruine n'avait que peu d'intérêt et le village semblait prospère. Les économies du Seigneur de Dampierre n'était pas au beau fixe, car il avait énormément dépensé pour le refuge, et ses jours passés pour le Comte ne lui avaient guère rapporté.
Mais au delà de cet aspect, ce qui choquait l'ancien voyageur, tenait surtout de la carrière politique. Datan était un homme public, il en était convaincu, mais bien trop soucieux du regard des autres.


- Et donc ? Lança-t-il après avoir attendu un si long moment que Datan ne savait pas de quoi il voulait parler. Charibert posa ses mains sur la table, face à son ami.

- Tu vas laisser tomber comme ça tout ce que tu as construit ?

Datan leva la tête en refermant son livre. Un souffle s'échappa de sa bouche et ses yeux se fermèrent un instant. Il toisa ensuite son ami qui n'avait pas bougé d'un pouce.

- Pas toi mon ami, tu ne vas pas t'y mettre aussi !

- Bah ! Et pourquoi pas ? Des gens ont voté pour toi, t'ont apporté leur soutien, t'ont fait confiance ! Et toi, tu les laisses tomber comme ta première lange !


Datan souffla une nouvelle fois et jeta son livre sur la table. Il se leva d'un coup et se mit en face du vieil homme.
- Tu n'étais pas là quand les critiques sont tombées sur moi, tu n'étais pas là quand on m'a rangé dans une boite avec un nom de famille dessus. J'ai toujours été indépendant, et je tiens à le rester. Je refuse que, simplement parce que mes avis se rapprochent d'autres, on me balance à leurs pieds comme un jeune chien qui n'a qu'une envie ; celle de leur lécher les pieds.

- Et c'est ce que tu as fait ? Tu es venu jouer au petit toutou auprès de ceux-là ? Tu as vendu ton âme et ta parole pour aller dans leur sens ? T'es-tu prostitué pour satisfaire leur demande ?


Silence.
- Non, bien sur, tu ne l'a pas fait ! Tu n'as toujours fait que défendre ce qui te semblait juste. Et ça, c'est l'Epervier. Non mais tu croyais quoi ? Que tu saurais être ainsi au devant de la scène sans subir de jalousie, ni de raillerie ? Ne vois-tu pas qu'ils utilisent de jeunes crédules pour t'empêcher d'aller encore plus avant dans cet avenir qui te tend les bras ?

- De cet avenir ? Mais tu ne vas pas croire, toi aussi, que la couronne m'intéresse ? En voudrais-je quand je vois comment certains de ceux qui l'ont porté sont avide de la porter encore, cherchant par tous les moyens à garder ce pouvoir qu'elle leur a donné fusse un temps ?


Datan se rassit, tournant le dos à Charibert cette fois-ci.

- Mener le Poitou m'aurais plu, c'est certain. Réunifier la Noblesse, faire en sorte que les poitevins retrouvent tous l'esprit d'antan, continuer à faire briller ce Comté au sein et en dehors du Ponant. Tout cela me tient à coeur, il est vrai. Mais voilà, s'eu put être un merveilleux rêve tant que ma neutralité était avérée. Maintenant, tout espoir d'unification est brisé, car tout pas dans un sens sera perçu comme une trahison par ceux qui partirait dans l'autre sens. Tout cela n'est pas si simple mon ami.

Et j'ai besoin de m'extraire de tout cela un temps. Pour revenir ou pour partir plus loin, je ne sais pas encore...


Datan se tourna vers son ami qui faisait dos à la grande cheminée et le fixa droit dans les yeux.
Ne m'en veux pas, je suis comme cela, à toujours vouloir que l'on m'aime pour mieux transmettre ce sentiment aux autres. Et ta soupe est en train de foutre le camp dans le feu !

Charibert sursauta et décrocha la marmite de la crémaillère. Il se tourna et vit la porte extérieure se refermer.
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Maitre-Queux du Castel de Dampierre sur Boutonne
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