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[RP] Hérisson ivre

Cerdanne
Huit jours qu’elle contemplait la mer grise et sale depuis le carré de lumière qui tentait d’éclairer sa chambre.
Huit jours que le fou allait et venait, messager infatigable entre mer et terre, mer la plupart du temps ;

le pied intégral pour le piaf affamé qu’il était.
Heureux comme un Roy ou presque depuis que la brune était piégé là….au trou du cul du monde.


Slatch !

La plume, une nième plume se brisa sur le parchemin…Le poing se ferma et s’abattit violemment sur le bout de bois qui lui servait d’écritoire.

Même pas foutu d’avoir une penne de valable dans ce foutu bleddddddd. !!

Elle repoussa bruyamment sa chaise et la silhouette au ventre rebondi martela le plancher avec rage.
Virant et tournant autour de sa paillasse comme animal en cage…
Les courriers arrivaient abondants et s’étalait, éparpillé aux quatres coins de la chambre.
Elle ne sortait quasiment plus. Le froid humide, les blessures encore mal cicatrisées, son ventre qui devenait énorme …
Sans parler de la bouffe. Pain sec, moisi. Et même pas un bon vin .
La totale…


La totale !

Manquait plus qu’un curé se mette à chanter des louanges à son très haut et l’avait plus qu’à se pendre à la première poutre.
Et de reprendre sa ronde infernale entre lit et murs, murs et lit...
Lever les yeux vers le gris du ciel.
Reprendre la ronde à l’infini. Encore et encore.


Fais chier…

La douleur ça calme.
Par la force des choses, la rage se barre.
Reste juste son empreinte indélébile et le besoin impératif de recoller à la vie.
L’instinct de survie qu’ils disent …
Les mains maitrisent la haine et une plume neuve vient noircir un fin parchemin.
Le trait est fin, léger mais noir …bien noir.


Citation:
A mon cap mam,

Petite bafouille pour que te dire de ne pas t’inquièter…
Suis en vie et en double exemplaire.
Le ventre va être bientôt plus gros que le tout le reste réunit.
Une vraie terreur des mers.
Si j’embarque un de ces quatre sur ton zoulie navire, gaffe à élargir la passerelle.

Bon à part la couture sur ma douce peau et je dois dire que je suis assez contente du résultat, ben je ne fais rien d’autre que de ronger mon frein.

Cela dit les lettres d’Ariot me donne de quoi écumer de rage.
Le temps d’essuyer ma fureur.Ca m’occupe.
Celui-là quand je vais y tomber dessus…
Il a même pas idée.de ce que peut faire une frangine en fume et grosse.

L’a l’air, comme vous tous d’ailleurs d’apprécier la venue de mon ours breton.
J’en suis ravie.
Imagine le soulagement de vous savoir tous unis derrière moi.
Ah c’est beau une famille comme la notre.
Me tarde les retrouvailles.

Gaffe a vous tous…
La mer est mauvaise en ce moment.
Embrasse tout le petit monde que j’aime tant.

Cerdanne.


Bassan !!!!

Le fou pas si fou en tend presque la patte

Attache ! Vas-y attache…

Missive roulée, liée…

Hop…veinard…file…

[edit] fautes....
Harpege
elle qui haïssait les listes, elle séchait lamentablement sur celle là depuis des heures. Le onzième travail refusait, avec l'énergie des choses inertes, de voir le jour. Tous les autres avaient accepté de se laisser coucher sur le vélin, mais celui-ci résistait.

Brann s'était tu, réprobateur. Ariot piaffait d'attendre le début de l'épreuve. Mais ne mettait pas de bonne volonté à trouver ce onzième travail. Marier Toni ? trop facile avec les donzelles qui lui tournaient autour, il finir bien par céder… Trouver une douce pour Ariot ? Trop jeune Ariot et vraiment difficile le fiston, et pis se retrouver avec un gendre ça suffisait à soucier Harpège, pas besoin d'avoir une bru en plus. Aller chercher des yaourts bulgares ? Trop simple, avec les marchands sillonnant les terres, il n'aura qu'à descendre à l'épicerie du coin.

bref, elle séchait, assise à même le pont, les pieds nus au soleil, profitant du doux balancement du navire. Rêvassait un peu également, le temps était au beau fixe, la mer calme, ça ne dure pas ces moments là, faut pas les laisser passer. Le pont avant avait été transformé en piste d'atterrissage pour oiseaux, allongé d'une planche à bâbord qu'ils puissent décoller sans s'empêtrer dans les drisses.

Un concert de piaillements de protestation attira l'attention d'Harpège. Elle leva le nez de sa liste, s'attendant un peu à voir arriver Alfred, mais ce n'était que le fou, apontissant sous les huées des autres volatiles dérangés.

machinalement, elle sortit un poisson du sac posé non loin, nourrit le fauve. Fauve ? Blanc d'accord, alors jeta le petit poisson au blanc prédateur. Lut la missive, un sourire goguenard aux lèvres. Laissa tomber sa liste et prit un vélin neuf pour rédiger réponse.

Citation:
ma toute douce

je t'imaginais d'une humeur sereine, tricotant au coin d'un feu éloignant les premiers froids de l'automne, et fredonnant doucement. Pour une fois j'étais tranquille. Tu sembles d'une toute autre disposition. Pas possible, moi qui ai passé mes grossesses à rire et chanter, tu dois tenir de ta belle mère…. Pense à l'enfant, quelle impression il va avoir de ce monde ? fait de fureur et de grognements ? radoucis toi si tu veux qu'il voie la vie en rose.

nous allons bien, ne t'inquiète pas. Nous sommes en mer, petite brise, et voguons doucettement vers toi. Mais je te préviens de suite, je n'élargirai ni la passerelle, ni les écoutilles : ma jument arrive à embarquer tu passeras bien. Au pire nous te prendrons dans la yole et te hisserons à bord. Ariot t'attend, de pied ferme. Prépare les douceurs, il semble vouloir entrer dans l'adolescence.

tu vas être ravie, j'ai presque fini ma liste: tu devais bien te douter que cela se passerait ainsi. Si nous respectons tes choix, faire entrer deux personnes d'un coup dans la famille nécessite quelques ajustements… par les temps difficiles qui courent, l'on ne s'allie pas à l'aveuglette. Ton petit serra de notre sang et bon sang ne saurait mentir. Son père devra nous prouver qu'il est digne de notre attention.

porte toi bien ma douce, dans moins d'une semaine, je serai auprès de toi, pour te botter le derrière si besoin est.

M'ame


le fou ne perdit pas de temps, emprunta la planche d'envol et s'éloigna à l'horizon. Avec un soupir, Harpège revint à sa liste. Bon alors ce onzième ? Aller chercher du riz en Chine ? Piquer le bateau du Roy ?
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Baudouin
Tréguier, côte bretonne. L'attente

L'attente est longue. Après avoir fait une brève escale à Sant-Brieg, l'ours avait pris la route de Tréguier. Il avait décidé de s'y installer en attendant l'arrivée de sa brune. Il pensait lui préparer un petit nid douillet pour qu'elle puisse y passer un hiver confortable et qu'elle puisse porter l'enfant dans de bonnes conditions. Voilà pourquoi il était parti en éclaireur sur les routes de Bretagne.

C'était sans compter la future belle famille... Oh que non! Outre un malin acharnement du dernier né, qui semblait être un morveux capricieux et d'une jalousie excessive, qui l'avait arrosé de missives on ne peut plus arrogantes ce qui avait eu pour effet de le mettre dans une colère ours, c'est pour dire, il semblait que les vents et la Providence Aristotélicienne s'y mette, retenant le navire familial en mer, ce qui finissait par rendre l'ours impatient et très nerveux.

Mais non, il n'a pas peur de rencontrer les parents de sa belle, pas du tout voyons! Vous avez déjà vu un ours qui tremble devant un hérisson, une harpe celtique et un bambin qui pleure encore dans les jupes de sa nounou? Non, soyons sérieux! Il était juste anxieux, en bon ours, il n'aime pas vraiment le conflit et préfère rester pénard dans sa tanière à siroter son miel avec son ourse et son ourson à venir!

Donc, l'ours se trouvait dans un port qu'il arpentait, découvrant la ville accrochée à flanc de coteaux, commençant à retaper la vieille masure qu'il avait déniché et qui ne payait vraiment pas de mine. Il rongeait son frein, si bien qu'un soir, après s'être noyé dans de monstrueuses tisanes affreusement ragoûtantes, il avait fini par monter sur un navire. Dernière des mauvaises idées qu'il eut pu avoir. Il finit par s'endormir sur le pont en attendant de re-débarquer à quai le lendemain.

Entre rêves et torpeur, entre une bien-aimée prisonnière d'un ville artésienne et une monstrueuse belle-famille le mangeant tout cru et cherchant à lui faire payer par tous les moyens les plus pervers, cyniques et perfides d'avoir la malheureuse envie d'épouser la belle et, O crime suprême! de lui avoir fait un enfant.

Nuit agitée, accroché au ponton d'un bateau à quai, rivé vers une mer froide, espérant de tout coeur être enfin réuni à sa moitié.

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