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Grodard
Moment de pure béatitude, baiser volé et temps qui s'arrête ... rien ne semblait pouvoir troubler ce moment ... rien, si ce n'est ce cri venu du fond des âges, ce cri que tout être humain à un jour prononcé face à un autre être humain ...

- Le dernier au port est un dégonflé !

Une seconde pour réagir, une deuxième pour se mettre à courir et une troisième pour sentir Neti tomber ... Grodard fit quelques enjambées, entraîné par son élan et stoppa net. Demi-tour sur les talons, un bond pour être à côté de la rousse demoiselle et tâtage de crâne pour voir si tout allait bien.

- J'suis en combien de morceaux ? Gardez la tête pour Arestel, hein ? Héhé ! Si en plus vous lui ramenez une tête qui parle, c'est le pied ! Enfin non... c'est la tête... Aïeeuuh... ma tête...
- Bouge pô qu'on voit si tout va bien ! Déjà, ta tête a l'air d'être encore sur tes épaules ... et tes épaules rattachées à ton corps ... pas de trace de sang ... l'oeil est encore vif, tu respires ... tu vas t'en sortir avec une belle bosse ... ou p'tet plusieurs ... ça te fera des souvenirs hi hi ... j'déconne ... 'scuse-moi, j'ai détalé un peu trop vite, je crois ...


Grodard aida Neti à s'assoir et lui cala le dos contre l'arbre le plus proche, la débarassant au passage de son sac. Il enleva sa cape et frissona un instant, le vent mordant sa peau à travers le tissu de sa chemise. Puis il en recouvrit Neti, veillant à ne pas la brusquer plus. Ensuite, il fit signe à Cris qui revenait vers eux que tout allait bien et reporta son attention sur Neti, bordant la couverture de fortune. Enfin, il lui tendit sa gourde qu'elle puisse se désaltérer si elle le souhaitait.

- Pas le moment de t'abîmer ... d'abord parce que Cris me tuerait et parce que hein, on n'a jamais été aussi proche du but ... enfin proche d'embarquer pour l'inconnu ... le grand saut ... je t'arrête tout de suite ... du verbe sauter ... je parlais pas de moi, nonmaiho !

Grodard tentait, sous couvert d'humour, de masquer sa gêne d'avoir presque failli blesser Neti ... pinaise, encore une fois son corps réagissait avant son esprit ... pas trop vieux pour ses conneries, fallait croire ...
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Si ça bouge encore après avoir tapé dessus, c'est que t'as pas tapé assez fort ...
Criskool
Une fois son défi lancé, la jeune femme partie en trombe tenant bien son fils juché sur ses épaules, Cette fois elle comptait bien ne pas se faire dépasser par son son compagnon. Elle avait un poids léger sur les épaules et lui un poids tout de même un peu plus important ça devrait le ralentir. Et puis la catastrophe, un bruit sourd, coup d’œil en arrière, Neti par terre. Criskool s’arreta et revient sur ses pas, Grod s’occupait déjà de Neti, un signe pour indiquer que tout allait bien. Cris descendit son petit bonhomme et le posa par terre. Ewann alla rejoindre sa tatie pour lui faire un calin.

- ‘ti bobo ?
- Va doucement mon cœur, ne secoue pas trop Neti. Ça va aller ma belle, pas trop secouée ? Si on te ramène pas entière c’est sur Arestel va me tuer. Je suis désolée j'aurais du prévenir avant de partir stupidement comme ça ...


Cris prit un air désolé puis fit un sourire à sa soeurette.
L’enfant après un énorme calin, chercha où Neti c’était fait mal.

- ‘Ouan fé bizou ‘ti.

Ewann commençait à trépigner sur ses petites jambes voulant se rendre utile. La jeune maman regardait faire son bambin d’un air amusé et lui indiqua l’endroit où une jolie bosse commençait à apparaître. C’est drole comme ce petit garçon essayait de refaire ce que les grands faisaient autour de lui et pour lui. Il recopiait tout simplement le bisou magique que lui fait sa maman quand il tombe ou se fait mal, ce fameux bisou magique qui guérit tout et instantanément. Aidé par Cris pour le mettre à la bonne hauteur, Ewann fit un gros bisou sur la bosse de Neti. Une fois de retour par terre, l’air tout fier de lui il retourna faire un calin à sa rouquine préférée et lui demanda

- ‘ti a p’u bobo ?

Cris se releva, rejoignit Grodard grelotant sous le vent frais du Nord du royaume. Elle enveloppa leurs deux corps dans sa cape et sourit en indiquant Neti et Ewann. Ils restèrent un moment à regarder leur fils en train de protiguer ses soins à sa tatie, accompagné de grandes déclarations :

- 'ouan aime 'ti. 'ti aime 'ouan ?

Neti avait retrouvé le sourire dans les bras du petit pirate. Comme quoi rien ne vaut la douceur et la sincérité d'un enfant.
Neti
Assommée oui, mais il serait dommage de ne pas en profiter !
A nouveau soulevée, mais avec bien plus de douceur que la première fois, adossée à un arbre, emmitouflée et bichonnée... Reprenant peu à peu ses esprits, elle laissa Grod faire l'inspection des dégâts et s'excuser au milieu de ses plaisanteries.


- C'est rien, a part quelques bosses, tout va bien ! J'ai peut-être perdu des neurones aussi mais bon... vous allez devoir me supporter ! Héhé ! Et puis, j'comprend bien qu'il ne soit pas possible de résister à l'envie de courir après le joli derrière de Cris, hein ?

Voyant Cris approcher, elle se ravisa, espérant esquiver un regard réprobateur...

- Meuh non Cris, j'ai juste dit que tu avais une magnifique silhouette !

Ewann arriva, trottinant, à point nommé pour lui éviter de se répandre en explications douteuses...

- Oui oui, ça va aller Cris, je devrais pouvoir survivre. Enfin je crois... Et puis de toute façon, je suis obligée d'aller mieux maintenant... parce que si je me blesse, tu tue Grod, ensuite Arestel t'achève et non seulement c'est pas bon d'énerver une femme enceinte mais en plus, je risque de l'envoyer vous rejoindre si elle touche à ma famille et qu'elle t'envoie rejoindre Grod... Bref, pas bon du tout ça ! En plus, je vois gros comme une charrette qui est-ce qui va s'occuper de la progéniture qui vous survivrait à vous et à Arestel ! Non non non, c'est vraiment pas une bonne idée que je m'esquinte des suites d'une balade en Grod en rut... en route ! Je voulais dire en route pour l'Angleterre bien sur...

- ‘Ouan fé bizou ‘ti.
- Pis si en plus j'ai droit à un bisou de mon mini infirmier, ça ne peut que aller !


Elle se laissa faire par le ptit loup, penchant la tête à bon escient tandis que ça maman l'aidait aussi en lui faisant gagner de la hauteur. Le petit bonhomme, tout fière, debout à ses cotés, cessa soudainement le câlin pour une question de la plus haute importance.

- ‘ti a p’u bobo ?
-Pfiiiouuut ! Bobo envolé avec le bisou d'Ewann !


Il se colla contre elle, tentant de l'entourer de ses petits bras. Elle en fit autant, le faisant entrer dans le cocon de la cape de Grod, reposant tout doucement sa tête en arrière, contre le tronc de l'arbre, un sourire de contentement accroché au visage.

- 'ouan aime 'ti. 'ti aime 'ouan ?
- Bien sur Ewann, je t'aime très fort aussi !


Cette déclaration eu l'effet escompté de prolonger encore un peu le câlin, ce dont elle profita éhontément...

Assommée, un peu moins... , mais il serait vraiment dommage de ne pas en profiter !

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Grodard
Un port sur la Manche ...

Arrivée à Bertincourt du groupe mi-humain mi-animal de compagnie ... LP obtenu au dernier moment ... découverte du port ... odeurs marines, vagues et mouettes ... embarquement à l'arrache à peine arrivés dans la ville ...

Ca y était ! Ils étaient tous, hommes et bêtes, sur le bateau ... et vogue la galère ! Direction l'autre côté de l'étendue d'eau devant eux ... L'Angleterre ... jusque là, guère plus qu'un nom ... bientôt une réalité.

Tandis que les toutous tentaient de comprendre le passage du plancher des vaches à celui du pont et d'y trouver leurs marques et que Miss Kilty se prélassait, confortablement installée sur un bout de mât, Grodard et sa petite famille prenait possession des lieux. Découverte des cabines, du mess, de l'équipage ... remerciements fournis à la dame Jehanne qui avait dépatouillé les problèmes administratifs divers et variés relatifs à la traversée ... Tout ce petit monde visitait le navire, de la cale au sommet du mât pour les plus courageux. Ewann gazouillait à tout va, les yeux grands ouverts, enregistrant le plus d'images possibles ... sa mère scrutant l'horizon dans les bras d'un barbu souriant béatement, sa tatie sautillant partout à la fois, son père de coeur grimpant partout où sa souplesse le lui permettait lorsqu'il ne serrait pas Cris dans ses bras, l'embrassant et lui murmurant des mots d'amour. Pire que des mômes à qui on a autorisé l'accès au pot de sucettes ...

Les cabines étaient certes rudimentaires et petites ... quelle importance ... dormir, c'était perdre un peu de ce temps précieux passé à profiter de tout et de rien ... des vagues frappant la coque du bateau, des mouettes faisant un bout de chemin avec eux, des manoeuvres de l'équipage, de la vue qui s"étalait devant eux, du vent qui leur fouettait le visage lorsqu'ils se tenaient à la proue ou perchés dans un mât. Le Grod avait du mal à quitter la vigie ... de là-haut, il pouvait embrasser tout l'horizon et rêver. L'air y était vivifiant, la vue splendide. Il avait longuement regarder s'éloigner la côte puis avait tourné son regard vers l'avant, se gavant d'odeurs salées, de brise marine et de vagues à perte de vue.


- Cris !!! Je t'aime !!!
, hurla-t-il perché à celle restée en bas tenant Ewann au chaud contre elle, on y sera bientôt !!!! Héyahoyoyé !!!

Il gesticula pour amuser Ewann, les bras moulinant dans tous les sens, kilt battant au vent. Pire qu'un gosse ... gigue et bourrée auvergnate ... du moins autant que le permettait l'étroitesse du poste. Il redescendit prestement, dégringolant à toute vitesse pour rejoindre ceux qui habitaient son coeur, les serrant dans ses bras tout en partant d'un grand dire de bonheur. Que demander de plus ? Les siens, un voyage sans encombre et sans obligation ...

- On y est ! Enfin ! Sang et sueur ! Partis de rien, bientôt arrivés chez les Anglois et leurs moeurs bizarres !!! Je t'aime !!! Yéhaho !!!
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Si ça bouge encore après avoir tapé dessus, c'est que t'as pas tapé assez fort ...
--Ewann
[Sur le bateau en direction de l'Angleterre]

Le bateau c'est chouette quand on est un petit garçon. On marche de travers, on zigzag, comme les grands quand ils sortent de taverne. On peut faire aussi des bétises, on peut se cacher.
Il observait les gens qui courraient sur le bateau, levaient la voile, montaient au mat, nettoyaient le pont. Tout lui semblait grand et beau et il n'en perdait pas une miette.
Ewann marchait sur le pont du bateau ou plutôt essayer de marcher, il suivait les mouvements du bateau quoi. Emporté dans son élan, le petit bonhomme se retrouva à coté d'une grande bassine. Il regarda dedans et vit qu'elle contenait de l'eau et des .... bestioles. C'était rouge, un peu rond et plat, ça avait des pattes petites et deux un peu plus grosses et ça avait des yeux bizares. Plus intrigué, qu'apeuré l'enfant mit sa main dans l'eau pour toucher une des betioles et se fut le drame ... une des pinces se referma sur son petit doigt d'un coup sec. Le petit pirate en herbe, retira bien vite sa main mais le crabe ...bin oui appelons un chat, un chat .... resta fermement accroché au doigt qui l'avait dérangé durant sa sieste.
Ewann secoua sa main pour se débarrassé de la bestiole qui lui faisait mal et en pleurant en esperant qu'un grand vienne à son secours.

OUUUIIIIIIINNNNNNNNN !!
Criskool
Criskool observait Ewann, cachée derrière des caisses, quand elle le vit s'agiter et pleurer. Elle accourru aussitôt, l'affreux crabe avait enfin lacher son bébé. Elle prit son enfant dans ses bras et le rassura. Son coeur de mère était triste de voir son fils pleurer à grosses larmes ainsi. La maman fit un calin à son fils et regarda son petit doigt pour vérifier qu'il n'était pas blessé.

ça va aller mon coeur, maman est là. Fais voir ton doigt. ça va y a rien. Il était pas content ce crabe que tu l'ai dérangé, mais il est pas gentil d'avoir fait mal à mon petit garçon adoré. Tu veux que je te fasse un bisou magique ?

L'enfant aquiessa et la jeune femme fit un bisou sur son petit doigt et Ewann sourit et cessa de pleurer. Cris essuya les larmes sur les joues de son fils et le porta dans ses bras.

Alors Ewann, si on allait à l'avant du bateau, pour profiter du vent, de l'air marin et se prendre pour les rois du monde ? On regarda la mer et peut être qu'avec un peu de chance on verra la terre ... enfin l'Angleterre

Tous deux se sourirent et ils partirent vers l'avant du bateau.
--Ewann
Maman qui accourt en vitesse, toujours là quand il faut maman, toujours là quand le petit pirate en a besoin. Un bisou magique. Des mots tout tendres échangés entre une mère et son fils, la phrase magique qui tombe et qui fait fondre le coeur de toutes les mamans :

- 'Ouan aime mam'
- Moi aussi je t'aime mon coeur


Après toutes ces effusions d'amour maternel et filial, les voila partis à jouer les rois du monde à l'avant du bateau.
Sa maman le portait sur ses épaules et il voyait loin, il voyait de l'eau que de l'eau autour d'eux. Le petit bonhomme souriait, il riait quand il recevait des embruns. La vie est chouette quand on voyage avec papa et maman, la vie est chouette quand on est un petit garçon. Puis Ewann regarda le mat à la recherche d'une nouvelle bétise à faire.

Mam' Mam' mo'ter là haut ?

Devant l'air dubitatif de sa maman il prit un air triste, il allait faire sa tête de chien battu quand il apperçu Grod. Papa lui il serait d'accord pour montrer en haut du mat. Papa il aime bien jouer et faire des bétises.

Pa' pa' Go' mo'ter là haut ?
Neti
Non de non ! Quelle idée de se prendre une cuite avant d'embarquer !

La rouquine se précipite au bastingage pour évacuer ce qu'elle n'a plus dans l'estomac depuis longtemps. Beurk ! C'est dégueulasse... et qu'est-ce que ça fait mal... pitié... assommez-moi jusqu'à l'arrivée !

Première nuit à bord horrible... chaque roulis est une torture... le clapotis des vagues, les odeurs d'embruns, de bouffe aussi... tout lui lève le cœur ! Plutôt que de passer sa nuit à faire des allers-retours entre ses quartiers et le bastingage, elle attend le jour, assise sur un escalier extérieur, adossée à une rambarde... Charmant souvenir que voilà !

...

Elle rouvre les yeux, caressée par les premiers rayons du soleil, une couverture chaude sur les épaules. Sourire. Elle remercia en pensée celui ou celle qui avait la délicate attention de la couvrir en la laissant dormir, mal installée certes mais au plus près du bastingage, au cas ou... Elle ferma à nouveau les yeux et tenta de rassembler les bribes de sa soirée de la veille... Non en fait on va éviter... Rien qu'à penser à la bière ingurgitée, ça... bof quoi...

Elle se redressa pour se lever mais stoppa net l'entreprise, le sang lui battait les tempes à tout rompre, barre au front, cheveux qui poussent à l'intérieur, la totale ! Bon sang ! Sérieux, assommez-moi ! Ah non, c'est vrai... ça serait dommage que je ne paie pas cette superbe cuite ! Elle se leva tant bien que mal et se dirigea vers le mess pour y boire autant d'eau qu'elle le pouvait. Gardant avec elle une gourde d'eau fraiche et pas salée, elle sortit prendre l'air. Tant qu'à être mal quelque soit la position ou l'endroit, autant profiter du paysage !

Et le paysage, il était époustouflant ! Les couleurs de l'aube qui scintillaient et embrasaient tout autour d'eux... Le ciel qui s'enflammaitElle se perdait en contemplation dans les nuances de l'astre levant, toute petite, flottant au milieu de cette immensité... de l'eau à perte de vue... un brin flippant quand même... mais tellement magnifique !

La journée passa tranquillement, Grod avec ses yeux d'enfant émerveillé, qui n'en perdait pas une miette et n'arrêtait pas de causer et de grimper partout... Cris toujours autant amoureuse, avec son sourire béat quand ses yeux tombent sur son homme... et Ewann, au milieu de ces parents, - de cœur ou pas, au final et pour lui, c'est la même chose - aussi émerveillé que son père et attendrit que sa mère, qui faisait ses premières expériences en matière de crustacés décapodes.
Quand le plus gros de sa gueule de bois fut passé, elle se mit elle aussi à sautiller partout, sous les ordres du capitaine qui avait fait d'elle une membre de l'équipage - non mais l'est pas fou lui ???, à poser mille et une questions sur la navigation, sur les espèces pêchées, sur tout ce qui lui passait par la tête et comme ça lui venait... comme d'hab quoi.

La journée passa à une vitesse folle et déjà le soir, les côtes étaient en vue. Toutes petites et très loin mais en vue. Elle passa toute une partie de la soirée à regarder le soleil se coucher sur la mer, spectacle au moins autant à couper le souffle que son lever... c'est comme si le soleil recréait toute la palette des couleurs sous vos yeux... tout le reste devient fade. C'est donc accoudée au bastingage, éclairée par la Lune, qu'elle vit les lumières de la ville s'allumer. Elle ne se rendit pas compte tout de suite qu'elle n'était pas seule au bastingage... Mais encore une fois, une couverture se posa sur ses épaules. Sourire. Elle s'emmitoufla dans la couverture et, juste pour le plaisir, distribua sa tournée de bisous. Celui de Grod piquait toujours un peu mais elle finirait bien par s'y faire...

La petite famille de cœur était là... attendant le top départ pour la conquête de l'Angleterre...


Ca y est... Elle est là. La fameuse île...
Dites, vous savez que ça fait un mois qu'on est partis ?
Moi j'ai pas vu le temps passer...


Sans vraiment attendre de réponse, chacun semblait perdu en contemplation, elle aussi regardait au loin, les lumières de la ville. C'était juste bon de les savoir là, pas loin...
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Grodard
Un mois ... un mois qui avait passé comme une semaine, les routes succédant aux chemins, les villes aux villages. Partis à dix, ils se virent trois en arrivant au port d'embarquement. Un mal pour un bien, le voyage s'était déroulé sans encombre. Trouver un bateau avait été finalement assez simple et pas si onéreux que prévu. Grodard en souriait encore ... tabler sur un possible billet à cent écus minimum par passager et finalement traverser à trois pour ... cent écus, pas un de plus. Bah, mieux valait une surprise dans ce sens-là.

Tandis qu'ils étaient accoudés au bastingage, le port d'arrivée grandissait à vue d'oeil ... ils allaient bientôt pouvoir reposer les pieds sur le plancher des vaches et marcher normalement ... du moins jusqu'à la prochaine sortie de taverne, quoi ... Les bâtiments devenaient de plus en plus nets, les formes plus distinctes. D'autres bateaux étaient amarrés, des hommes s'affairaient sur les quais et les ponts, fourmis devenant scarabés au fur à mesure que le navire fendait les flots.

Les émotions et les aventures avaient été au programme, chacun évoluant à son rythme, se découvrant l'un l'autre, se découvrant soi-même. Là, devant eux, se dévoilait leur but ... l'autre côté de la mer, une culture et une manière de vivre différentes ... autre chose, quoi, un truc pas pareil ... en supposant, qu'en fait, les hommes n'étaient pas les mêmes partout ... hypothèse peu problable. Grodard secoua la tête ... vu son amour immodéré de ses congénères mâles, ce n'était pas vraiment un compliment. Il doutait fortement que les Anglois soient meilleurs que ceux qu'ils avaient croisés jusqu'ici ... différents sur la forme, identiques sur le fond ... tous des baltringues, na ! Il secoua la tête, chassant ses pensées parasites et se reconcentra sur le présent, à savoir la taille qu'il tenait serrée dans ses mains, à savoir celle de Cris, présentement collée à lui, Ewann emailloté dans ses bras. Neti n'était pas loin non plus, tout ce petit monde les yeux rivés sur les quais qui s'approchaient rapidement. S'aimer, c'est regarder dans la même direction il paraît ... qui a osé dire que si la femme fermait les yeux pendant l'amour, c'était pour mieux imaginer l'homme avec qui elle voudrait être ? Hé hé !

Amarrage, lançage de corde et installage de passerelle ... le débarquement devenait possible ... voire même souhaitable ! La petite troupe alla rapidement poser pieds et pattes sur le sol de la perfide Albion. Quel plaisir de pouvoir à nouveau marcher sur un sol ferme et immobile, de ne pas avoir à surveiller ses pas, à calculer le meilleur chemin en fonction de la houle et de l'inclinaison de la coque. Tous en profitèrent pour se dégourdir qui les jambes, qui les pattes. Sourires un peu idiots de gens partageant la même expérience, toutous folâtrant et trop heureux de retrouver des odeurs familières, minette avançant prudement genre "on m'la fait pas, j'veux être sur qu'on retourne pas sur un truc qui bouge dans tous les sens".

Première constatation, il s'agissait d'une capitale ... Hastings apparement ... deuxième constat ... si les hommes sont les mêmes partout, hé bien ... il en était de même des capitales, semblait-il. La ville anglaise apparaissait aussi animée et vivante que n'importe quelle capitale du continent ... chouette alors ... Edwige même ... ben au moins, ils auraient le temps de s'adapter ... bon comment qu'ils causent déjà, les Anglois ... ha oui déjà se présenter ... "Grodard d'Aurillac, France" ... en version locale ça donnait quoi ? " Bigdick, from Aurillac, France" ... heu ... non ... on allait faire au plus simple, histoire de pas tout planter direct ... "Grodard, from Aurillac, France" ... ouais ... plus simple ... moins drôle, mais plus simple ... pis ça éviterait bon nombre de regards noirs. Comment qu'on boit un coup ? " One beer !", "one more", "beer for all" ... ça, ça allait ... ha oui, demander pour la chambre ... "where the place to fu..., sorry to sleep !". Bon, fallait manger aussi. Ha oui "food for three and one kid". Et les tisanes aussi "Tea for two and two for tea" ...heu non ... d'où qu'elle sortait cette phrase .... "herbal tea for three", voilà la bonne formule !

Premier objectif, dénicher une auberge ... pas le choix en même temps, il fallait soit payer un écu la nuit, soit aller en prison ... choix cornélien, s'il en était ... allez, on va payer un écu par tête de pipe, comme dirait la blonde accrochée par les pieds dans la grange.
Deuxième objectif, rencontrer des gens ... des vrais ... si possible Anglois, vu que, hein, en Angleterre, ça devait pulluler, genre lapins dans la garenne. Espoir déçu ... une seule rencontre en taverne ... ho ben tiens, un normand ! Dans le genre gars du coin, on faisait mieux. Papotage, échanges de nouvelles et d'informations ... le couperet tombe ... cinquante-six habitants à Hastings ... grimaces en tout genre, décision d'aller voir plus loin si l'herbe est plus verte et l'anglois plus présent. Ben ça promettait cette petite virée made in UK ... quelle idée d'aller si loin pour si peu ... le plaisir d'une ballade entre gens de bonne compagnie, peut-être ?

Repérage sur la carte, renseignements donné par le Normand ... la suite du voyage se dessinait sous leurs yeux ...parait que ça poutrait à tour de bras dans le coin d'après ce qui se disait les jours précédents ... ben à cinquante-six habitants en capitale, il devait pas y avoir grand-monde en armée ... une armée à deux soldats ? Même pas peur !!!

Le périple allait continuer comme il avait commencé ... route décidée au jour le jour, plaisir avant tout, visite d'une grange de temps en temps pour faire avancer cette fichue étude en trois volumes réliés en cuir avec lettres dorées et parties de franches rigolades ... pourquoi changer une formule qui gagne ? Même si celle-ci ne changeait pas le plomb en or, les moments passés ensemble valaient bien plus que leur pesant de métal précieux ...

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Si ça bouge encore après avoir tapé dessus, c'est que t'as pas tapé assez fort ...
Criskool
Enfin !! Ils étaient arrivés en Angleterre. Plus précisement Hastings, capitale du Sussex.... Mouais encore plus désert qu'une capitale française ... c'est dire !! Tout ça pour ça !!! Enfin point positif la vie y est peu chère .... enfin cheap comme ils disent sur leur grande ile. Il fallait trouver de l'animation, une ville bien sympa ou on peut aller voir une biere en taverne.
Parait que Sevenoaks et Canterbury c'est mieux !

Le petit groupe de trois reparti sur les routes.
Pauses dans les champs, cueillage de fleurs, visite de grange pour que son cher et tendre amour finisse son étude très poussée sur les granges. Etude qui en faite se complete maintenant par les granges anglaises. Mais où allait il s'arreter ? Quand il voudra, pas la peine de le cacher cette étude l'interressait autant que lui en fin de compte. Eh eh !! L'amour, l'amour, ça vous fait voir les choses differement .... comment dire ? On voit les choses plus jolies. On fait des projets, ou on va s'installer, qu'est ce qu'on fera, une envie de bébé ....

Sevenoaks .... Nouvelle ville, plus animée. Rencontre avec des anglois, discutage et marchandage. Quelles bonnes affaires de faites ... finalement l'ancienne mairesse n'avait pas trop perdu en matière de négociation .... and in english please !!! Restera, restera pas à Sevenoaks ? Zatiz ze quouestion !! Decision prise au jour le jour, pas de prises de tête. Le voyage se passait divinement bien pourquoi essayer de le compliquer?
Grodard
L'Angleterre ... le rêve devenu réalité ... bateau sur l'eau, la rivièèèère, la rivièèèère ... enfin la mer plutôt, en fait ...

Grodard rentrait d'une dure journée de labeur ... coupage de bois, réaffûtage de sa lame de hache, à nouveau coupage de bois, entassage de stères et sentiment du devoir accompli ... Il chargea sa collecte de la journée et s'en retourna vers l'auberge qui leur servait de maison. Sourire aux passants, aide à une vieille dame pour traverser les routes et éviter les charrettes roulant à vive allure ... à rouler comme ça certains méritaient de gagner un ou deux poings ... ça remplacera ceux perdus hé hé ... La vie était belle, le soleil anglais brillait autant qu'il était possible, les oiseaux chantaient, Cris était belle ...
Chantant une petite chanson, Grodard cheminait paisiblement de par les rues de Sevenoaks, petite bourgade des plus accueillantes. Les gens du cru étaient ouverts et gentils, les tavernes souvent remplies, le voyage des plus plaisants.
Il salua un groupe d'enfants qui jouaient avec leurs cerceaux. Il s'arrêta un instant pour les regarder rire, en profitant pour redresser l'un des jouets et fut remercié d'un sourire "faudra que j'en fabrique un pour Ewann plus tard" nota-t-il mentalement. Il reprit sa marche, arpentant les rues, découvrant avec émerveillement les boutiques et les maisons. Tout allait bien.
Il finit par arriver à l'auberge qui les accueillait. Posant sa charge à l'abri, il entra et chercha les siens du regard. Ewann jouait gentiment dans son parc, entassant des cubes qui avaient la volonté farouche de ne pas rester en place, Neti était penchée sur ses bouquins, l'air concentré ... pire qu'un jus de citron. Ses études avancaient à grands pas semblait-il ... une diaconesse dans la famille, ça ne pouvait qu'être bien ! Pis ça donnait un côté sérieux, genre on est pas des dépravés, on sait se tenir !
Il trouva Cris dans la cuisine. Elle préparait des tartes pour le goûter, étalant la pâte, coupant les fruits, beurrant les plats. Elle portait un tablier plein de farine, les cheveux attachés haut sur la nuque. Elle sourit à son homme et vint déposer un chaste baiser sur ses lèvres.


- Alors, mon aimé, la journée a été bonne ? Tu as coupé beaucoup de bois ?
- Oui, ma mie. Ma hache a fait son office. Une bonne lame, un bras vigoureux et voilà le travail. On est toujours motivé quand on travaille pour sa famille. Cela sent très bon, que nous prépares-tu ?
- Des tartes ... Ewann va se régaler !
- Les grands aussi y auront droit, j'espère ?
- Bien sûr mon aimé ! J'en ai fait une plus grande exprès pour toi ... avec plein de fruits comme tu les aimes.
- Miam, j'en salive d'avance. Je vais me faire un brin de toilette et je reviens.


Aussitôt dit, aussitôt fait. Débarbouillage, enlevage des derniers copeaux de bois dans la barbe et les cheveux et Grodard retrouva sa petite famille. Les tartes étaient servies accompagnées d'une merveilleuse tisane, toute la petite famille mordant à pleines dents dans la pâte dorée. Que cela était bon ! Le bonheur était une chose simple quand on savait y goûter ! Il déposa un baiser sur le front de Cris en guise de remerciement et prit Ewann sur ses genoux pour jouer un peu.

- Alors petit bonhomme, ces cubes ? Ils tiennent pas en place ... c'est le problème avec les cubes ... bon, tu as été sage aujourd'hui ? Pas de bêtises ? Tu n'as pas ennuyé ta Neti ? Elle a pu travailler en paix ? Et tu as été un fils aimant avec ta maman ? Il faut être sage pour devenir un homme bon. Ca commence tout petit. Tu as dit merci pour la tarte ?

Regard béat sur les siens qui l'entouraient ... même les chiens ne bavaient pas ... tout ce petit monde nageait dans le plus pur bonheur familiale sous le regard d'Aristote. Une famille comme tout le monde aimerait en avoir une ... La suite du voyage s'annonçait prometteuse ... quelques jours de mache, une saine activité pour le corps, découverte de nouveaux villages, un bonjour au maire et au curé ... et peut-être participer à la vie de la paroisse ... même en anglois, ça ne pouvait pas faire de mal.
Cris cousait, tranquilement installée près du feu, Neti grattait du papier, Ewann secouait gentiment un de ses hochets. Grodard se dit que c'était bien fini le temps des bêtises ... trop vieux pour ses conneries ... ou tout simplement trop sage ... oui, ça devait être ça. Il avait changé, s'était assagi ... finis les pochtronades en taverne, les soirées de baston, les chants d'ivrogne, les blagues à trois deniers, les remarques subtilement déplacées ... Son avenir, c'était le sourire de sa mie et les gazouillis d'Ewann. Une rude journée de travail, retrouver les siens dans la chaleur du foyer familial, un bon repas, une ballade en début de soirée avec ses chiens et un coucher pas trop tard pour se préparer à la journée du lendemain ... journée aussi belle et calme que les précédentes. C'était ça la vraie vie ... avec en prime le moment d'intimité programmé du samedi soir avec Cris, parce que bon, fallait bien l'agrandir un jour ou l'autre cette famille. Mais bon, plus de gaudriole pour le plaisir, plus de grange à visiter, fini tout ça ... chaque chose avait son utilité, mais pas plus. Fallait pas abuser des bonnes choses non plus ... La vie simple du travailleur laborieux ! Une vie tournée vers sa famille et vers Aristote, sans débordement, sans excès ... juste une vie d'homme qui s'assume et qui s'occupe des siens.
Il reposa Ewann dans son parc et alla à nouveau déposer un baiser sur le front de sa tendre et douce mie. Il admira son travail. Elle lui rendit son sourire, toute contente de voir son homme simplement heureux. Ils restèrent quelques instants ainsi, image vivante de la cohésion conjugale ... l'homme un peu las de sa journée de travail mais tellement heureux de nourrir ainsi les siens, la femme le remerciant intérieurement de prendre soin d'eux.


- Ca vous dirait une petite sortie en famille dimanche après-midi ? Après la messe évidement, je ne voudrais la rater pour rien au monde ! Un petit pique-nique, Ewann qui coure après les papillons, Neti lisant à l'ombre d'un chêne, moi ramant sur le lac et Cris abritée sous son ombrelle tandis que la barque fend l'onde pure ...

- Grodard ? Grod ? Debout !!! Il fait jour ! T'as encore trop traîné en taverne hier soir !
- Mais non, je n'y mets plus les pieds et la barbe ...
- N'importe quoi ! Debout ! La journée est belle !


Main qui caresse un torse, lèvres qui embrassent d'autres lèvres ... Grodard émergea lentement du sommeil, clignant des yeux sous les assaults du soleil qui lui envoyait ses rayons exprès dans les yeux.

- Queeeeeeuuuouaaahhh !!! Ho ! J'suis pas trop sage pour ces conneries alors ! J'ai encore été en taverne hier soir ? Ouf ....

Il attira Cris contre lui et, bien qu'on ne fut pas samedi soir, l'embrassa. Il lui sourit. Elle lui rendit son sourire. Main fureteuse.

- Tu as bien dormi, barbu de mon coeur ? Pas trop mal au crâne ? Tu as encore chanté ton amour sous les fenêtres hier soir ... et uriné dans l'abreuvoir des chevaux ... ha j'oubliais, faudra que tu rembourses le tavernier ... t'as encore parié que tu pouvais briser dix choppes en moins d'une minute avec tes poings.
- J'ai gagné ?
, s'inquiéta Grodard, plutôt fortement intéressé par tout autre chose que les excès de la veille.
- Hélas oui, lui rétorqua en souriant Cris, tu en as même brisé onze pour le coup.
- Booooonnnn ! J'ai pas trop perdu la main alors ... vi, c'est vrai que j'ai les phalanges en compote ce matin ... pffiouuuu, j'ai fait un rêve ... I have a dream, comme on dit ici ... enfin un rêve ... un cauchemard ... a nightmare ...
- Ha bon ? C'était si horrible que ça ?
- Pire ! J'avais arrêté toute beuverie ... nous étions devenus la famille modèle d'Aristote ... toi cousant, moi travaillant en bon père de famille ... et nous ne visitions plus aucune grange ... juste la chambre le samedi soir quand Ewann dormait ... pffff ... j'en frissonne encore ...
- Ha oui ... un horrible cauchemard en effet ! Rassure-toi, c'est hautement improbable comme situation ... tu n'y résisterais pas une semaine à ce traitement !
- Même pas une journée !


Eclats de rire, nouveaux baisers, vérifiage qu'Ewann ne s'échapait pas ... tout était redevenu normal ... abusus non tollit usum ? Ben y'a des trucs dont il fallait abuser, na !
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Si ça bouge encore après avoir tapé dessus, c'est que t'as pas tapé assez fort ...
Criskool
La maman et son fiston étaient partis faire une balade ensemble, profitant du beau temps qu’il régnait dans le sud de l’Angleterre. Le jour commençait à décliner, apportant avec lui ses couleurs roses – rouges que Cris aimait à contempler. Chemin faisant la mère et le fils discutaient de leur journée et du repas qu’ils allaient prendre le soir même et s’amusaient en route. Ils passèrent sur la place centrale du village et pour aller plus vite Cris décida de couper en prenant une petite ruelle. Grossière erreur que celle de la jeune femme. Deux inquiétants individus leur emboitèrent le pas dans la petite ruelle. Cris fit presser le pas à Ewann pour rejoindre au plus vite la taverne. La main puissante d’un des deux hommes se referma sur son poignet.

Eh mignone, tu vas pas nous fausser compagnie aussi rapidement ?
Tu sais si t'es sympa avec nous, on ne te fera pas de mal, je dirais même qu’on te fera du bien.


Le rire gras des deux hommes retentit dans le soir qui se faisait peu à peu nuit ….et glaça le sang de Cris. Elle se dégagea de l’étreinte de son assaillant, qui surpris lâcha prise, elle se tourna vers lui et lui balança un coup de pied entre les jambes. L’homme se tordit de douleur, la jeune maman en profita pour éloigner son fils en le poussant en direction de l’auberge et lui ordonna :

Cours Ewann, cours à la taverne et va chercher pap……

Pas le temps de finir sa phrase, le deuxième comparse avait décidé de venger son copain en collant une gifle à cette mégère qui osait leur résister. Cris tomba sur son derrière une douleur intense dans sa joue. L’impression étrange que sa pommette allait éclater, une douleur qui lance, qui brule qui …fait mal quoi.

La maman se retrouva un peu sonnée pour le coup. Elle pu cependant constater que son fils avait détalé comme un lapin ...brave petit bonhomme, il avait écouté sa mère. Son salut ne semblait plus que résider dans l’espoir qu’un petit garçon d’à peine 2 ans trouve le chemin de la taverne, pour tenter d’expliquer à son papa dans quel pétrin se trouvait sa maman. Au moins Ewann n’était pas en danger lui, c’était le plus important, quand à elle …le maigre espoir pour que son rejeton retrouve son père et arrive à lui expliquer la situation et surtout retrouve le chemin lui paru bien mince.

En regardant les deux hommes qui s’approchaient d’elle, le regard luisant et haineux elle se dit que ce qu’on retrouverait d’elle demain, quand le jour sera levé, sera son corps sans vie, baignant dans une marre de sang …son sang
--Ewann
Une journée qui commençait bien, une balade avec maman, des câlins, des rires, de la joie, le soir qui arrive, l’heure de rentrer à l’auberge, pour retrouver papa et Neti. Et puis après c’était à ne plus rien comprendre. Un grand qui parle à mam’ Kiss et maman qui lui demande de trouver Grodard et le poussant dans la bonne direction.
Ewann avait couru aussi vite que ses petites jambes d’enfant lui permettaient pour remplir la mission que lui avait confiée sa maman. Le petit bonhomme courrait dans la nuit, son pied heurta un pavé un peu plus haut que les autres et tomba lourdement, s’éraflant les mains sur le sol. Se relevant péniblement, Ewann regarda ses mains, il commença à pleurer, espérant que mam’ Kiss viendrait lui porter assistance. Mais elle ne vint pas et le petit pirate repensa à ce qu’elle lui avait demandé de faire, il ravala ses larmes, essuya ses mains sur sa chemise et reparti à la recherche de son père.

Il reconnu la taverne dans laquelle ils séjournaient tous les 4 et tenta de pousser la lourde porte. Peine perdu, pour un petit bonhomme comme lui. Il resta donc planté devant la porte en attendant qu’un grand l’ouvre pour lui. L’attente ne fut pas longue, un grand monsieur poussa la porte et Ewann se faufila entre ses jambes et se retrouva dans la taverne bondée de monde, beaucoup trop de monde, l’enfant ne savait ou donner de la tête il tenta d’appeler son père :

Pa’ ‘God ! Pa’ ‘God !

Tenter de faire jouer avec lui Miss Kilty aurait eu plus d’effet, personne ne prêta attention à ce petit enfant perdu au milieu de la foule.

Ewann avança doucement espérant voir Grod au milieu de tous ces grands. Il reconnu le célèbre kilt du barbu et se précipita vers son propriétaire et tira dessus pour attirer son attention.

Pa’ ‘God ! Pa’ ‘God !

S’ensuit une explication des plus laborieuses, l’enfant tentant d’expliquer que sa maman avait besoin de lui.

Mam’ boum ! a’ bas ! ‘ouann pa’ti é boum bobo ! Mam’ boum ! ‘ler ‘ien !!

Ses explications ne semblant pas aussi claires qu’il le voulait, Ewann s’énerva en faisant des grands gestes dans tous les sens, impatient et frustré de ne pas être compris.
Il tira sur le kilt de son papa encore plus fort pour le faire sortir dehors et lui montrer le chemin ou se trouvait sa maman. Il arriva tant bien que mal à faire abandonner sa bière à Grodard et lui montra la sombre ruelle où Cris se trouvait.

Là ! Mam’ boum ! Pa’ allé là !

Grod lui ouvrit la porte de la taverne en lui disant d’aller rejoindre Neti et de ne pas bouger de là dedans et partit dans la direction indiquée.

Chercher papa ! Maintenant chercher Neti ! Sont pas drôles les grands. Nouvelle fouille de la taverne, pas de Neti.
Ewann décida de monter les escaliers pour aller vers les chambres. A quatre pates il monta les escaliers, sous le regard amusé et les rires de certains clients. Péniblement il arriva à l’étage et se posta devant la porte de la chambre de sa copine de jeux, de guilis, de câlins, de bisous, bref sa copine. Il poussa la porte de ses petites mains, mais la porte ne s’ouvrit pas. Alors il s’assit devant la porte, tout seul et appela :

‘Ti ! ‘Ti !
Grodard
Arrivée à Canterbury ... voyage qui se poursuit sans encombre ... rien de plus grave qu'une hache émoussée ... bah, l'occasion de ceindre à nouveau une épée à sa taille. Après une courte journée de travail à cueillir les légumes, Grodard profitait d'un moment de détente à la taverne en sirotant une bière, accoudé au comptoir. Cris et Ewann partis en ballade, Neti sans doute plongée dans ses bouquins ... des coups à finir tout pâlotte ça ...

Gorgée qui mousse sur les papilles, sensation de fraîcheur dans la gorge ... kilt tiré en arrière ... encore un abruti de taverne désireux de parfaire ses connaissances en matière de tradition ... Grodard soupire et se tourna, prêt à lacher une remarque de son cru ... voir une remarque crûe ...

- Mam’ boum ! a’ bas ! ‘ouann pa’ti é boum bobo ! Mam’ boum ! ‘ler ‘ien !!
- Queoua ? Cris ? Il lui est arrivée quoi ? Tes mains ? Pourquoi t'es tout seul ?


Gestes désordonnés, babillements rapides et nouveau tirage de kilt ... le père et l'enfant se retrouvèrent devant l'auberge ... petit doigt pointé vers une ruelle.

- Là ! Mam’ boum ! Pa’ allé là !

Réaction immédiate du Grod, Ewann renvoyé à l'abri dans la taverne pour rejoindre Neti, sifflage des chiens ... course effrénée vers la ruelle, vérification rapide de l'armement ... vraiment le bon moment de passer de la hache à l'épée ... des mois qu'il n'en avait pas tenu une en main ... fallait faire avec ...
Déboulage dans la ruelle, kilt au vent et bottes ferrés résonnant sur les pavés ... arrêt net devant la scène ...Deux hommes penchés au-dessus d'une Cris bien mal en point ... traces de coups au visage, vêtements tiraillés dans tous les sens, figure baignée de larmes ... le sang du barbu ne fit qu'un tour.
Le buit des bottes fit tourner la tête des deux hommes. En une seconde, ils jaugèrent la situation. Le plus grand relâcha sa prise sur Cris, tira une épée courte et s'avança vers l'assaillant. Le second serra plus fort les bras de la jeune femme entre ses mains, empêchant toute réaction de sa part.
La rage était là, elle courait dans les muscles et le cerveau de Grodard. Son corps et son esprit se préparait à l'affrontement. Le premier recevait des décharges d'adrénaline et accélérait les battements du coeur ... le second se vidait de toutes pensées parasites ... concentré sur un seul but, un seul objectif, une seule pensée ... éliminer la menace sur sa compagne ... pas d'autre idée en tête, rien qui ne le détourne, rien qui ne l'arrête, aucune limite morale ou psychologique ...
Un ordre aux toutous grognant et bavant pour les faire barrer la ruelle, bloquant toute fuite vers l'auberge où était Ewann. Le barbu sortit son épée de son fourreau pour faire face à son adversaire ... puis la jeta entre les deux toutous ... son coutelas suivit le même chemin. Inutile de perturber le corps avec des morceaux de métal ... son corps, seul, suffirait. Des années de boxe limousine puis auvergnate avaient façonnés son esprit, ses réflexes et fait de son corps entier une arme.
Le visage blanc de fureur, les yeux brillants de haine, il s'avança vers l'homme. Bras relâchés le long du corps, mains ouvertes, sa garde ne paraissait pas dangeureuse ... il en était autrement dans l'esprit du Grod. Sa volonté n'était pas entravée par une main serrant une arme, son corps pas gêné par une garde rigide ... il était prêt à réagir à n'importe quelle attaque, prêt à répondre à n'importe quelle agression.
Sourire du grand ... quelle idée de jeter son arme ... le barbu lui apparaissait moins dangeureux d'un seul coup ... il pouvait toujours essayer de le frapper avec ses poings ... une épée, ça c'était bien, ça tranchait, ça coupait. Sûr de lui, il se mit en garde et frappa d'estoc en direction du ventre adverse.
Pas de côté, rotation rapide du torse ... la pointe de la lame passa bien loin de son objectif ... Main du barbu qui saisit le poignet tenant l'arme, nouvelle rotation du buste ... coude qui frappe une mâchoire ... nouveau pas de côté allié à un torsion du poignet ... épée qui tombe dans un bruit métallique ... poing du Grod qui s'abat sur le coude bloqué par la clef ... articulation qui craque, bras qui retombe tout mou le long du corps de l'assaillant. Regards qui se croisent ... peur qui se fraie un chemin d'un côté, annonce d'une mort prochaine de l'autre. Grodard frappa à nouveau. Son poing serré, majeur légèrement proéminent, vint heurter une côté. Légère torsion du poing en fin de course, os qui cède, onde de douleur qui se propage. L'homme commença à fléchir les genoux. Poing réarmé, frappe au plexus ... expiration forcée, corps qui chute au sol ... 1-0 pour le Grod !
Il enjamba le corps inerte et se planta face au deuxième homme. Celui-ci, voyant son comparse chuter, avait vivement tiré une dague et la pointait sur la gorge de Cris.
Baston de regards ... " si tu avances, je la tue" ... "si tu ne la tue pas, je te tue vite, si tu la tue, je te tue douloureusement". Un instant où le temps semble s'arrêter, une lame qui semble chercher à s'enfoncer dans la peau, le regard de Cris qui hurle au secours. Les yeux du Grod se rétrécirent un peu plus ... Tuer ... tuer ... une seule pensée envahissait son ventre.
D'un coup, la tension fut trop forte ... L'esprit de Cris lâcha prise ... Ses pensées fuyèrent en un lieu moins dangeureux. Son corps, suivant la même route, devint tout flasque et glissa au sol. La pointe de la dague entailla l'épaule au passage.
Privé de son avantage, l'agresseur du faire face à Grodard. Il agita sa dague devant lui, essayant de paraître plus dangeureux qu'il ne l'était. Malgré sa concentration, le barbu ne put retenir un semblant de sourire. Etre un bon combattant ne s'improvisait pas ... une arme ne suffisait pas ... savoir s'en servir non plus ... ce genre de malandrins étaient forts parce qu'ils s'attaquaient à plus faible, pas parce qu'ils savaient se battre. A un contre un, c'était autre chose. Voler par la force était simple, puiqu'on était fort ... un affrontement à égalité réservait souvent des surprises à ceux habitués à vaincre sans péril et à triompher sans gloire ... toujours plus facile d'être le chasseur que la proie ...
La dague continuait sa danse hésitante. Grodard avança d'un pas, se décala d'un autre sur la droite et entra dans la garde de son adversaire. Son genou fila directement dans l'entrejambe adverse, paralysant la cible, yeux exhorbités, souffle haché et arme lâchée au sol. Sa paume vint heurter le menton avec force, faisant ainsi basculer la tête en arrière, brisant deux dents et déboitant la mâchoire. Laissant sa main sur le menton, l'homme au kilt lui imprima une forte poussée, tout son corps contracté dans cet unique mouvement. Le crâne heurta avec force le mur dans un bruit sourd. 2-0.
Délaissant son adversaire hors de combat, Grodard se pencha vers Cris. Il sentit des larmes lui monter aux yeux en contemplant ce doux visage marqué par la lutte. Son ventre se contracta. La fin de journée verrait deux morts de plus.
Il la souleva à demi, caressant ses cheveux et sa joue.


- Cris, dis-moi que tu vas bien ! Dis-moi que tu es encore vivante, qu'ils ne t'ont pas fait de mal ! Cris ?

Un souffle court et un oeil qui se rouvre le rassurèrent un peu. Les couleurs semblaient revenir aux joues de son aimée. Il vit même une larme perler à un coin de paupière.

- Grod ?
- Tout va bien, Ewann est en sûreté, je suis là, les deux baltringues sont hors de combat.


Rapidement, il l'enroula dans sa cape et l'installa le moins inconfortablement possible contre le mur, vérifiant au passage qu'elle ne portait pas d'autres blessures ... voir de près les tuméfactions du visage et l'estafilade à l'épaule lui serrait le coeur mais n'entamait en rien sa détermination. Il se releva et se tourna vers les deux corps au sol.

- Y'a un boulot à finir ...
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Si ça bouge encore après avoir tapé dessus, c'est que t'as pas tapé assez fort ...
Criskool
Après avoir envoyé Ewann chercher son père et la gifle monumentale reçu en plein visage, Criskool se vit bien mal barrée. Quelle idée d'être sortie sans armes et quelle idée d'être passé par cette fichu ruelle. Pas le temps de faire l'inventaire des choses qu'il n'aurait pas fallu faire, la jeune femme se sentie soulevée du sol et plaquée contre un mur.

Mais c'est vrai que t'es pas mal du tout. Bon maintenant tu vas te tenir tranquille on va tous y trouver notre compte.

Il commença à tirailler les vetements de Cris, tentant de défaire sa chemise. La maman ne se laissa pas faire et envoya un coup de pied dans le tibia de celui qui voulait la déshabiller et qui poussa un juron furieux et colla une gifle à la bougresse qui se défendait.
Nouvelle douleur intense, les larmes inondaient son visage, maintenue contre le mur par ses deux assaillants, l'un lui bloquant les mains et l'autre plaqué contre elle lui interdisant toute fuite ou rebellion.

Te voila bien ma vieille, d'abord ils vont abuser de toi, pour leur plaisir à eux et ensuite ils vont de faire la peau pour pas que tu portes plainte. Joli programme tiens, chouette fin de soirée.
Au moins j'aurais réussit une chose éloigner Ewann de ces brutes. Aristote, veille sur Ewann, qu'il se perde pas et encore mieux qu'il ai trouvé son papa pour qu'il vienne à mon secours.


Sachant tout ceci hautement improbable Cris pleura à chaude larme, sentant les mains de celui qui l'écrasait contre le mur devenir un peu trop baladeuses. C'est à ce moment là que l'improbable arriva. Des bruits de bottes férrées attirerent l'attention des deux aggresseurs.
Grodard était là tel un preux chevalier venant au secours de sa belle.

Puis tout se passa très vite, l'un des deux hommes se retrouva au tapis sonné pour son compte. Ensuite elle senti un couteau sur sa gorge, le lâche se servait d'elle comme bouclier et comme sauve conduit.
Le regard de Cris se fit suppliant :
Grod je t'en prie fait ce qu'il dit, ne joue pas le mariole

La pointe du couteau se faisait plus pressante sur sa gorge, la vue de la jeune femme se troubla et tout devint noir.

Quand elle reprit connaissance Cris se trouvait dans les bras rassurants de Grodard, elle avait mal au visage, à son épaule et aussi un peu partout mais elle était vivante. D'une voie à peine audible elle prononça son prénom

- Grod ?
- Tout va bien, Ewann est en sûreté, je suis là, les deux baltringues sont hors de combat.


Son compagnon l'installa un peu mieux, la couvrit de sa cape mais dans son regard elle peut y lire de la haine. La haine pour ces deux hommes qui s'en étaient pris à elle. Et non ! ce regard ne lui plus pas mais pas du tout.

- Y'a un boulot à finir ...
- Grod je t'en prie rentrons à l'auberge. Je veux voir Ewann. J'ai froid et je veux voir mon fils, mon pauvre petit bonhomme....


La voie de Cris se brisa et suppliant son homme du regard de ne pas rester là, elle se recroquevilla, frissonant de tout son corps.

- s'il te plait, rentrons. Ewann doit être tout seul, il doit avoir peur. Rentrons je t'en prie.

Cris tendit sa main en direction de son compagnon, esperant bien le faire changer d'avis quand à ses intentions de vengeance.
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