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[RP] le troisième sous-sol

--Un_bucheron.
DANS LA FORET
l'homme avait passé sa journée dans la forêt à ramasser du petit bois et à braconner aussi. Il posait ses pièges à des endroits qu'il savait être giboyeux. Aujourd'hui, la chasse avait été bonne: 3 lièvres. Cela ferait de la viande pour sa famille et il en vendrait un sur le marché. Il avançait en sifflotant, la nuit commençait à tomber. Soudain, il lui sembla entendre un cri. Il tendit l'oreille. Les bruits de la forêt, il les connaissait et là il eut l'impression que ce bruit lui était inconnu. Il s'immobilisa et attendit. Le cri reprit de nouveau, il lui sembla que quelqu'un appelait. Il se dirigea vers le son. Il arriva dans une clairière et le spectacle qui s'offrit à lui le stupéfia:

Morbleu!! mais ...

Il ne finit pas sa phrase et se précipita vers l'enfant en larmes. Elle leva vers lui un regard effrayé. Il lui sourit pour la rassurer:

N'aie pas peur! Tout va bien, petiote, tout va bien! où sont tes parents? Comment tu t'appelles?

Tout en lui défaisant ses liens , il lui parlait, tentant de la rassurer. Il l'entendit balbutier:

Mahaut

Bonjour Mahaut, moi c'est Yvan! j'ai une petite fille qui doit avoir ton âge!

Il prit sa poupée et la lui tendit. Elle l'attrapa et la serra contre elle. Epuisée, elle se laissa porter. Il la cala contre lui et en sortant de la forêt, il réfléchit. Où mener cette enfant? Il hésitait: le presbytère ou la mairie?
Il savait que les moines recueillaient des enfants. Il se dirigea donc vers cet endroit. Il tambourina à la porte et attendit. Aucune réponse!


Pfff!! doivent être encore de prier!! marmonna-t-il.

Il rebroussa chemin et se dirigea vers la mairie.
Mithryn
Sur le chemin de la taverne, mith sifflotait, marchant lentement les bras dans le dos, il regardait les gens, les dévisageant de la plus impolie des manières.
Soudain il vit un rude gaillard qui en plus de porter du gibier, porter un enfant. Soudain quand l'homme fut a son niveau il perdit l'équilibre ...


Wohooaahoooo!! Il se reprit de justesse puis héla l'homme:

Hééé Messire! Vous connaissez une certaine Matouminou?
L'homme haussa les épaules et fit non de la tête et fit mine de continuer sa route.
Alors dans ce cas pourquoi avez-vous sa gosse dans les bras?!! Méfiant, Mith ne croyait pas vraiment possible que Matou ou Horlo aient pu laisser garder mahaut par un chasseur qui revenait des bois.

Ah vous connaissez la propriétaire de cette gamine??! Ca me rassure! Je savais pas où l'amenait...Merci bien de la ramener messire! J'ai d'autres choses a faire!

Sans attendre l'homme lui posa Mahaut dans les bras. Mith fut surpris et prit mahaut maladroitement puis se reprit. Elle en fut quand même réveillé et le prit assez mal de changer de bras si soudainement. Elle se mit a pleurer...L'homme s'éloignait déjà...

Et défection...Pourquoi faut toujours que j'ouvre ma grande gueule ?! Remarque, t'es pas en reste toi! Il tourna son regard vers la petite fille qui braillait comme pas possible...Mith haussa les épaules, lui répondit:
Mais tu sais moi aussi je peux crier!!! Et en plus je peux faire une sale tête!! il fit une grimace assez spéciale et la petite fille se figea...Elle posa sa main sur le visage de Mith en gloussant.
Mith soupira et l'emmena au nain salubre...Il n'avait pas le choix...et la petite fille s'était vraisemblablement calmée. Il la connaissait bien cette petite, surtout quand Matou venait quand elle n'était encore qu'un lardon pas vraiment enclin a décliner son identité.
Ils firent le chemin ensemble et la petite fille but une gorger de sa flasque de calva. Elle grimaça puis lécha ses lèvres sucrées.


Arrivé au nain mith l'installa au comptoir et lui sorti de la charcuterie ...il savait pas trop si ca mangeait de ça a c't'âge là mais bon...Elle mangea tout de même avec appétit. Il ne comprenait toujours pas comment elle avait atterri dans les bras d'un chasseur...

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pnj
DEVANT LA MAIRIE

Alors que l'homme s'éloignait vers la mairie, la tête baissée, le jeune garde se retourna et voulut rejoindre ses collègues. Mais il fut interpelé par le bourreau qu'il avait vu à plusieurs reprises déjà. Il s'arrêta à sa hauteur mettant instinctivement sa main au pommeau de son épée, impressionné par sa carrure.

Je ne cherche pas querelle, l'ami. Mais je crois que la femme dont tu as parlé, je l'ai déjà croisée. Où est-elle?


Le garde le regarda , décidément cette femme intéressait beaucoup de monde. Il lui répéta ce qu'il avait dit à l'homme et ajouta:

Elle a été mise au cachot!! une vraie furie! Le moins qu'on puisse dire c'est qu'c'est pas une dame de la haute! Elle a pas arrêté de nous injurier!


Il regarda le bourreau hocher la tête, recula, le salua et tourna les talons. Il courut pour rattraper ses collègues.
Matouminou


Matou ne trouva rien de plus dans les registres de police. Elle sortit de la pièce et s'affaissa sur un banc contre le mur blafard du poste de police. Elle se rongeait les sangs. Mahaut avait disparu depuis plusieurs heures déjà. Elle imaginait sa petite en larmes, ne sachant pas ce qui lui arrivait, elle imaginait le pire aussi et cela lui était insoutenable. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle les ferma, elle aurait voulu hurler sa douleur. Elle n'entendit pas Horloger entrer et sursauta quand il la prit dans ses bras. Elle le regarda dans les yeux guettant une lueur d'espoir.

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Matouminou
Heureuse Fécampoise
Fière d'être Normande
Verba docent, exempla trahunt
Matouminou


Horloger était reparti à la recherche d'indices. Elle se leva alors, elle avait besoin de prendre l'air. Elle sortit du bâtiment et respira un grand coup, puis, elle se dirigea vers le Nain, elle avait besoin d'un remontant. Elle poussa la porte, il y avait du monde, elle se fraya un passage jusqu'à une table libre. Quelques personnes la saluèrent, elle n'y prêta guère attention. Son regard balaya la salle machinalement. Elle la connaissait par coeur cette taverne. Elle en était depuis des mois la tavernière. Mais, alors que d'habitude, elle y entrait le coeur léger, ce soir là c'était loin d'être le cas. Elle s'installa ou plutôt se laissa tomber sur une chaise. Elle prit sa tête entre ses mains et laissa couler ses larmes.
Une main se posa sur son épaule, elle leva les yeux, prête à rabrouer vertement celui qui venait la déranger. A travers ses larmes, elle reconnut Mith. Il lui fit signe de la suivre. Elle ouvrit la bouche, il fronça les sourcils et la prit par le bras, la forçant à se lever. Elle le suivit jusqu'au fond de la salle. Il lui désigna le banc. Elle vit Horloger et une petite forme couchée, la tête sur ses genoux. Elle blêmit, ferma les yeux, se disant que son esprit lui jouait des tours. Elle s'agrippa au bras de Mith et balbutia:


Ma...Mahaut....ohh..mon dieu...!!!


Sa petite fille était là, devant elle. Elle s'approcha doucement, redoutant que ce ne soit pas vrai. Mais ça l'était, son enfant était bien là, recroquevillée et endormie.Elle la prit dans ses bras. Elle avait le visage sale, ses vêtements étaient froissés, elle avait perdu une chausse et un léger relent de calva et d'urine émanaient de son petit corps si léger dans ses bras. Mais tout ça n'étaient que des détails, Matou la serra fort. Elle était vivante et c'est tout ce qui comptait. l'enfant bougea et ouvrit les yeux. Elle se blottit contre sa mère, incapable de dire un mot. Mith s'était éloigné. Elle aurait voulu le remercier et surtout savoir comment la petite s'était retrouvée ici, mais ce serait pour plus tard. Elle berça sa fille un moment, indifférente aux bruits autour d'elle et aux regards qui se posaient sur elle.
Puis, elle lui murmura des paroles rassurantes. Horloger ne disait rien , se contentant de les serrer toutes deux dans ses bras.

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Matouminou
Heureuse Fécampoise
Fière d'être Normande
Verba docent, exempla trahunt
Horloger


Horlo ne disait rien, car il était muet. Bah oui, bizarre; ça l'avait pris comme ça. Mais heureusement, il avait retrouvé de la voix en retournant aux tavernes; il avait vu entrer Mith, tenant Mahaut dans ses bras. Il s'était précipité , et avait pris sa fille dans ses bras. Elle semblait en bonne santé, bien que très sale. Il la cajola, tout en demandant à Mith:

"Où l'as-tu retrouvée, Mith?? J'ai demandé aux gardes, mais ils n'avaient pas vraiment de piste..."

A ce moment, Matou entra à son tour dans la taverne. Elle ne fit attention à personne; voyant juste Mahaut dans les bras d'Horlo; elle se précipita vers elle, et la prit dans ses bras, tout en écartant les mèches de ses cheveux. Mahaut pleura; de soulagement, en voyant arriver sa maman; le cauchemar était fini.

Mithryn
La gamine était avec sa mère, et d'après la réaction des parents, il ne s'était pas vraiment trompé...Ils n'avaient confié la petite a personne. Horlo, encore sous le choc de l'émotion lui demanda:

ù l'as-tu retrouvée, Mith?? J'ai demandé aux gardes, mais ils n'avaient pas vraiment de piste...


Il haussa les épaules et lui répondit:
Bah je ne savais même pas que vous la cherchiez cette petite... A vrai dire j'étais en train de rentrer au nain pour accueillir les clients du soir, je m'amusais a dévisager tous les passants, reconnaitre les ivrognes, les nobles, les boulets, les écorchés, les marins... A ce moment là Horlo l'arrêta d'une main pour lui intimer de continuer sur le sujet
...et donc là j'ai vu ce chasseur, avec ses proies sur l'épaules, des lapins, et pas des plus maigres... Horlo eu une nouvelle fois une moue dubitative et regarda mith de travers
...Non mais attend j'y viens! Mais avec les lapins il tenait sous l'un de ses bras, parce qu'il était costaux le gaillard, la petite...J'me suis retourné et j'ai d'abord demandé a cet homme si il connaissait Matou... La conversation s'est ensuite très vite déroulée lorsque je lui ai alors demandé pourquoi il tenait sa fille dans ses bras... Il me l'a alors mise dans les bras et s'est en allé en se disant soulagé...
Soit votre fille est trop insupportable, soit il n'avait rien a voir avec cet enlèvement...je pencherai pour la première option vu le caractère de la mère...M'enfin! Le principal c'est qu'elle soit là, et qu'elle aime le calva!! Enfin pas trop encore...mais c'est un bon début!


Il laissa Horlo sur place et alla sinstaller derrière le comptoir pour palier aux commandes ivrognes alignés le long sur leur tabourets.
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Matouminou


Matou écouta distraitement les explications de Mith. Elle berçait sa fille qu'elle avait cru perdre. L'enfant s'agrippait à elle. Matou la serra. Il était grand temps de rentrer. Elle devait lui faire prendre un bain et puis, elle appellerait Deedee afin qu'elle lui apporte des herbes apaisantes.
Elle se leva et dans un murmure elle remercia Mith. Puis, elle dit à Horlo:


Je vais rentrer avec Mahaut à la maison, mon chéri....
elle marqua une courte pause, ses yeux se firent plus foncés, son regard plus dur et d'une voix beaucoup plus assurée, elle dit aux deux hommes:

Je veux que Pestis soit interrogée, je veux qu'elle paye pour tout ce qu'elle a fait....Et si elle ne finissait pas au bûcher....je...je...la tuerai de mes propres mains.

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Matouminou
Heureuse Fécampoise
Fière d'être Normande
Verba docent, exempla trahunt
--Yersinia_pestis


La geôle

Elle était là, depuis quelques temps. Les gardes la nourrissaient de temps en temps avec du pain moisi et une eau peu limpide. Elle avait compris qu'il lui fallait se laisser besogner juste pour avoir sa maigre pitance. Ils en profitaient, pourquoi aller payer une ribaude de rempart alors qu'ils l'avaient une gratuite pour assouvir leurs instants de mâles.

Cela ne lui faisait plus rien, dès qu'elle entendait les clés dévérouiller la serrure, elle s'allongeait au sol, relevait ses guenilles couvrant ses cuisses et attendaient en chantonnant que l'homme eusse fini son ouvrage.
Un jour ou une nuit, elle ne savait plus, ils lui avaient tous passés sur le corps à l'occasion de déniaisage d'un petit jeunot.
Sans force suffisante, elle ne se débattait plus.

Ils lui avaient même enlevé son compagnon de cachot quand ils s'étaient apercu qu'elle lui parlait. Comme ça, juste pour leur plaisir. Elles parlait aux rats qui venaient lui chiper des morceaux de son repas posé à l'autre bout de la cellule.
--Lebourreaurouge


Il avait fini par se poser. Plus personne, à Fécamp, ne cherchait à savoir ce qu'était devenue Pestis. Elle s'était comme diluée, évaporée parmi la fange de la population, celle qui fréquentait les ribaudes et les marauds. Même de cela, il était revenu. Il connaissait les ribaudes par cœur, et si, au début, il n'avait pas regardé à la dépense pour satisfaire son plaisir, il en était autrement maintenant. Les exécutions se faisaient rares, et il fallait tout de même se nourrir. Il y avait belle lurette que Heptoilabas avait été mis en fosse, et il n'avait pas le cœur - ni les moyens, du reste - de le remplacer, du moins tant qu'il n'aurait pas davantage de travail. Pas question d'embaucher un gueux qu'il ne pourrait pas payer; autant rester seul, et indépendant.
En cette fin d'après-midi, il remontait la ruelle menant aux tavernes. Il avait loué une chambre, ne voulant pas s'installer, et se contentait d'un lit de paille, à l'étage. De temps en temps, un rat traversait la pièce, et si sa petite hache était à portée de main, il se faisait un plaisir de le trancher, juste pour ne pas perdre la main. Il jetait ensuite les morceaux par la fenêtre, afin que quelque bestiole vienne le terminer, la nuit venue.
Il entra dans la taverne, et salua les quelques personnes présentes. D'un pas lourd, il s'assit, et se servit un gobelet de calva. Il faisait chaud, et boire était une occupation des plus reposantes, par cette chaleur. Il étendit ses jambes, et laissa son regard parcourir la salle. Pas de personnes connues, ou alors simplement de vue. Il n'avait certes pas d'amis, mais avait discuté une fois ou deux avec de vieux Fécampois, et il aimait bien ça. D'un naturel plutôt réservé, il préférait écouter que parler. Il se tassa sur sa chaise, et laissa traîner une oreille, au cas où.
Horloger


Horloger était rentré, en ramenant Mahaut et Matou. Pour autant, il ne cessait de penser à cette Pestis. Où était-elle? Est-ce qu'elle avait été capturée? Peut-être que Mith ou Aupyl sauraient. Il décida de laisser Matou en dehors de cela, elle avait eu son compte d'émotions, et pas de bonnes émotions, en outre. Mahaut était saine et sauve, grâce à Dieu, mais si la vieille folle rôdait encore dans les parages, il fallait la capturer, et qu'elle ne puisse plus nuire.
Tout en pensant à cela, Horloger marcha en direction de la ruelle des tavernes, et, arrivé au Nain, il poussa la porte.

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Aupyl


Dans la taverne:

Attendre, encore attendre, on ne faisait qu'attendre. Attendre la moisson, attendre que les vaches vêlent, attendre la pluie après le beau temps.
Attendre son salaire de son travail chaque jour.
Alors quitte à attendre, autant le faire en bonne compagnie autour d'un verre à refaire le monde comme on voudrait qu'il soit. Aupyl poussa la porte de la taverne, salua le petit peuple, et alla s'asseoir avec Horloger.


Ah tiens, t'es là. Dis ya un truc qui m'étonnes.

Aupyl regarda à droite et à gauche, comme un conspirateur qui conspirait:

Vi alors, donc, tu sais les gardes de la prison. Avant, on les voyait aller rejoindre les filles de remparts pour.... enfin... tu vois. Et là, on dirait qu'ils sont pris d'une soudaine envie de pureté. Ou alors, ils ne peuvent plus.

Puis, d'un ton encore plus bas:

J'ai mené ma petite enquête, je suis allé près des soupiraux des geoles et j'ai entendu des soupirs, des grognements et des râles de plaisir maculins.
Je crois qu'ils ont trouvés une prisonnière pour se soulager moins cher qu'avec une ribaude.


Tu pourrais en parler à Matou? je crois qu'elle a encore ses entrées dans le poste de garde, non?

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en cours de réalisation.
Horloger


Horloger sourit en voyant entrer Aupyl. C'était un bon compagnon, et dans la période de crimes et autres vilenies que subissait Fécamp, ça faisait du bien de pouvoir continuer à discuter autour d'un gobelet de calva. Lorsque Aupyl s'assit, Horloger remplit un godet, et le poussa vers lui. Puis il écouta Aupyl.

Aupyl a écrit:
Vi alors, donc, tu sais les gardes de la prison. Avant, on les voyait aller rejoindre les filles de remparts pour.... enfin... tu vois. Et là, on dirait qu'ils sont pris d'une soudaine envie de pureté. Ou alors, ils ne peuvent plus.


"Ca paraît bizarre, tout de même! L'envie de pureté, j'y crois moyennement; ça m'étonnerait que les confessions aient augmenté!"


"En même temps", se dit Horloger, "Ca fait un joli moment qu'il n'y a pas eu de messe à Fécamp, alors des confessions..."

"Maintenant, s'ils ne peuvent plus..." Horloger haussa les épaules en signe d'impuissance.

Lorsque Aupyl se pencha, Horlo approcha son oreille.

Aupyl a écrit:
J'ai mené ma petite enquête, je suis allé près des soupiraux des geoles et j'ai entendu des soupirs, des grognements et des râles de plaisir maculins.
Je crois qu'ils ont trouvés une prisonnière pour se soulager moins cher qu'avec une ribaude.
Tu pourrais en parler à Matou? je crois qu'elle a encore ses entrées dans le poste de garde, non?


Horloger se frotta le menton. Oui, Matou avait les accès au poste de garde. Restait à la convaincre d'aller dans ce lieu ou les prisonniers étaient questionnés.

"Compte sur moi, Aupyl, je vais demander à Matou s'il y a moyen de voir ça."

Horloger remplit à nouveau le verre d'Aupyl.
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Matouminou


En ce début d'après midi, lorsque Horlo franchit la porte, Matou vit tout de suite qu'il était préoccupé. Elle lui sourit et l'embrassa tendrement, puis elle l'aida à enlever son mantel et le rangea. Elle lui prit les mains et lui dit:

Tu as eu une matinée difficile, mon coeur?


Il lui rendit son baiser et lui raconta ce qu'Aupyl lui avait confié. Il ajouta que ça le tracassait que Matou s'occupe de cette histoire. Elle rigola en lui rétorquant:


Voyons voir, chéri, je connais tous les gardes, c'est vrai qu'ils sont rustres...c'est vrai aussi que je n'aime guère aller trainer du côté des geôles, mais il faut vérifier ce qu'a dit Aupyl. On ne saurait tolérer de tels agissements.

Horlo acquiesça et lui suggéra d'en parler au lieutenant Jipé. C'était en effet une bonne idée, sauf qu'il était absent toute la journée, et qu'elle n'avait pas pour habitude de faire trainer les affaires. Elle se garda bien de le lui dire.

Sitôt le repas fini, elle décida d'aller immédiatement au bâtiment de la maréchaussée. Elle prit son châle et rassura son mari en lui assurant qu'il n'y avait aucun danger. Elle ferait une petite inspection surprise des geôles et se rendrait compte de la situation.

Elle ne mit guère de temps pour se retrouver devant le bâtiment de la police. Deux gardes se tenaient de part et d'autre de l'entrée. Ils la saluèrent. Elle en fit de même et entra. Le rez de chaussée était occupé par un hall de dimension modeste avec un bureau d'accueil. Derrière, se trouvait la salle des gardes et à côté, une lourde porte en bois menait aux geôles. Il n'y avait qu'un étage où se trouvaient plusieurs bureaux, dont celui du lieutenant et des sergents.

Fécamp avait son lot de crimes crapuleux et de vols en tous genres, mais rares étaient les arrestations. Les faits se situaient dans les bas-fonds de Fécamp et les plaintes étaient quasiment inexistantes.
Pour l'heure, des quatre geôles, une seule était occupée, par une furie qui avait, semble-t-il blessé et injurié des gardes.
La jeune femme n'y avait pas plus prêté attention que ça. Face à ce genre de situation, on maintenait au frais le fauteur de trouble et on le relâchait quelques jours après. Ces histoires là n'intéressaient que moyennement Matou. L'image de Pestis traversa son esprit, on la recherchait activement, mais elle semblait avoir disparu. Matou se dit que tant que cette ordure ne serait pas pendue au bout d'une corde, elle n'aurait jamais l'esprit tranquille. Mahaut, fort heureusement ne semblait pas avoir souffert de sa séquestration.

Elle entra dans la salle des gardes. Elle était vide.Elle ressortit et se dirigea alors vers la porte menant aux geôles et l'ouvrit. Elle regarda autour d'elle en faisant la grimace et en pinçant le nez. Une puanteur incroyable régnait ici. Un rat détala devant elle. Elle frissonna.


Quel endroit affreux...murmura-t-elle. Elle hésita, puis avança. Trois geôles étaient ouvertes, elle regarda dans chacune d'elle, chaque pièce était petite, le sol de terre était nu, dans l'une d'entre elle, elle vit une bassine et un peu de paille qui avait du servir de couche à quelques prisonniers. Elle leva les yeux vers une petite fenêtre qui dispensait un peu de lumière. Elle entendit un pigeon roucouler. La dernière geôle, située un peu en retrait était fermée par une porte en bois. C'est là qu'était la prisonnière. En s'approchant, elle entendit des grognements et des gémissements étouffés. Elle regarda par la petite ouverture qui permettait de surveiller sans avoir à ouvrir la porte. le spectacle qu'elle put entrevoir, dans la pénombre de la geôle, la laissa muette d'étonnement. Un garde faisait son affaire à la prisonnière. Son sang ne fit qu'un tour, elle ouvrit la porte brusquement et cria:

Lâchez-la!!!

Le garde sursauta et se releva complètement affolé. Dans un semblant de garde à vous, les braies sur les chevilles, il était pitoyable. Matou lui dit sèchement:

Remontez vos braies et sortez, vous m'attendrez dans mon bureau. Allez rompez!!!

Le malotrus ne demanda pas son reste, il passa devant elle, sans dire un mot et en baissant la tête. Elle ne lui accorda aucun regard. Elle s'approcha alors de la femme. Elle était maintenant recroquevillée, avec pour seuls vêtements quelques lambeaux de tissus souillés. Elle avait la tête baissée. L'odeur qui flottait était insupportable. Matou se racla la gorge, ce qui eut pour effet de faire réagir la femme. Lentement, elle posa son regard sur Matou. Dans ses yeux, la jeune femme vit la haine mais il y avait autre chose. Elle recula et s'agrippa à la porte. Elle connaissait ce regard...elle l'avait déjà croisé...Elle sentit un froid glacial l'envahir, un signal résonna dans sa tête: danger!!!
Elle ouvrit la bouche et dans un souffle, elle lui demanda:


- Qui...qui êtes-vous?

Mais elle connaissait déjà la réponse.

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Matouminou
Heureuse Fécampoise
Fière d'être Normande
Verba docent, exempla trahunt
--Yersinia_pestis
Encore un qui la besognait comme tous les matins, c'était le moins pire de tous, heureusement.
Famélique presque squelettique, les traits tirés par la faim et le manque de sommeil, Yersinia se laissait faire n'éprouvant aucune sensation, à part peut-être, la paille humide sur son séant nu.
Puis un cri dans la cellule, Yersinia ouvrit ses yeux fermés et vit la sergente qu'elle avait déjà rencontré une fois. L'homme sortit tout penaud sur l'injonction ferme de la sergente.


- Qui...qui êtes-vous?

La regardant, n'ayant plus l'habitude de parler, elle bafouilla :

j'sis la trainée de Fécamp, ...Sinia.

Elle essaya de se relever et de recoucher sur sa couche, mais cela ressemblait plus à la reptation qu'à une démarche humaine.

Achevez-moi, je n'en peux plus de ça.
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