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[RP] Quand une vie en remplace une autre... L'azur s'éteint.

Alethea
Les escaliers sont grimpés rapidement. Jacques les laisse, après leur avoir indiqué la porte, leur signifiant ainsi qu’il ne les suivra pas à l’intérieur. Thea la pousse rapidement et, le regard sur Apo, elle s’écarte pour laisser la rousse évaluer la situation. Elle cherche ensuite le regard de Legowen et Sunie pour jauger l’inquiétude de celles qui ont accompagné la vicomtesse jusqu’ici et y lit ce qu’elle redoutait mais le chevalier qui repasse près d’elle lui murmure une requête qui la sort de sa léthargie.

De l’eau, des linges, une aiguille. Demandez aussi qu’on prépare un bouillon et un verre de vin.

Certaines demandes lui semblent évidentes comme l’eau, les linges et le vin, d’autres surprenantes comme le bouillon ou l’aiguille mais elle a enfin la possibilité d’aider alors elle ne demande pas d’explications. Un signe de tête et elle file. Arrivée en bas elle va vers les cuisines où elle a le plus de chance qu’il y ai encore du personnel. Et, effectivement, elle y trouve la cuisinière en train de tancer une jeune fille apeurée. Son entrée ramène le silence et les deux femmes se tournent vers elle.

Bonsoir. Il me faut des linges et une aiguille….

Le ton de la voix laisse clairement entendre que ce ne sera pas tout mais les objets demandés ne se trouvant pas en cuisine elle attend avant de formuler la suite. D’un signe du menton, la cuisinière envoie la jeune fille les chercher puis elle se tourne à nouveau vers Théa attendant la suite.

Il me faudra aussi de l’eau bien sur, deux bassines je pense que ce serait mieux car la seconde permettrait de ne pas être à court. J’ai oublié de demander s’il fallait la chauffer. Nous allons en monter une, comme ça, tout de suite et quand vous en aurez chauffé vous monterez l’autre. Est-ce que vous avez du bouillon de réserve ? Un bouillon de poule serait très bien et tenez en au chaud aussi… Et … il va me falloir un verre de vin également…. Mais je m’en occupe.

Pendant qu’elle formule cette suite de doléances la brune se dirige vers le placard où elle sait que les verres sont entreposés. Après en avoir récupéré un, elle attrape une bouteille entamée posée sur la table et le remplit. Pendant ce temps la cuisinière s’est exécutée et la première bassine est déjà presque pleine lorsqu’elle arrive pour l’aider. Elle attrape alors une des poignées et, le verre dans l’autre main, avec l’aide de la domestique, elle l’amène précautionneusement, en haut des escaliers jusqu’au pallier. La elle remercie la cuisinière qui a encore à faire et entre avec la bassine.

Dans la chambre elle trouve la jeune servante qui vient d’arriver avec quelques linges et l’aiguille. La bassine posée Théa lui murmure d’aller en chercher d’autres. Puis elle se tourne vers Apo en pleine contraction une fois de plus et observe. La rousse a changé. Plus inquiète, elle s’est déparée de ses armes aussi. Elle est au côté de sa marraine comme une sœur, elle a gagné sa confiance. Ca la soulagerai presque la filleule mais l’inquiétude est au delà de ça.

La porte s’ouvre à nouveau sur la jeune servante qui apporte d’autres linges et la filleule entraperçoit Arthur, Grid et Lilou sur le pallier. Elle récupère ce qu’elle avait demandé et lui dit d’aller voir si l’eau chaude est prête mais tandis qu’elle les dispose sur ceux déjà empilés à côté du lit c’est Beths qui entre. Thea l’écoute. Beths sait trouver les mots. Elle avait été la seule à réconforter la jeune moulinoise après la découverte du corps d’Unan. La brune lui est reconnaissante de cela. Le lien qu’elles avaient esquissé à la confrérie s’est renforcé ce matin là. Mais le temps qu’elle chasse cette sombre image la pièce s’est vidée et Apo crie encore.


Cerridweeeeeeeeeen !
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Arthurdayne
De longues minutes s'écoulèrent. Peut être bien plus, en fait, mais la notion du temps est changeante, et tout parait toujours plus long lorsque l'on est assailli de questions et laissé au seuil de l'impuissance. Le morceau de bois qu'Arthur taillait prenait forme peu à peu. Il ne savait pas vraiment ce que faisaient naître ses mains, bien trop concentré sur ses efforts vains pour endiguer le flots de son angoisse. La seule chose qui lui faisait quitter de temps à autres la tempête intérieure de ses esprits était un cri un peu plus déchirant que le précédent. Et plus les minutes s'égrainaient, plus il lui semblait que les hurlements d'Apo gagnaient en intensité.

Puis des bruits qui lui parurent d'abord insolite, avant qu'ils ne se rendent compte qu'il ne s'agissait que de banals bruits de pas. Un peu trop précipité pour être banal, à la vérité. Arthur leva la tête vers l'angle du couloir et y vit apparaître deux silhouettes bien connues. Lilou et Grid, arrivèrent bien vite à hauteur de la porte. Arthur se leva, ne sachant trop que dire pour les accueillir. Lilou le regardait comme si sa présence la surprenait et l'inquiétait à la fois. Il devait bien avouer que le trouver assis devant la porte d'Apo devait lui sembler fort incongru. Cette situation aurait paru étrange à n'importe quel Moulinois qui les connaissait, d'ailleurs.

Elle murmura juste son nom, comme pour chercher, sans vouloir s'y confronter directement, une confirmation à ses craintes. Que dire... aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres, tout simplement parce qu'aucun ne lui paraissaitt possible, acceptable. Parce que son esprit refusait de les former. Et pourtant, il ne savait rien, juste un vague pressentiment né de son instinct. Il pouvait se tromper. Il espèrait se tromper. Echange de regards entre Lilou et lui, aveu d'impuissance, et surtout aveu de cette trouille qui lui déchirait les entrailles sans qu'il pût la raisonner.

Grid ne semblait même pas l'avoir vu. Il n'y avait plus qu'une porte, pour lui, une porte qui le séparait de sa meilleure amie, et qu'il commençait à tambouriner avec force, malgré ses blessures, pour la faire céder. Et de nouveaux bruits de pas précipités. Beths et Marty, à présent. Beths qui les regarda l'un après l'autre, surprise. Grid, puis Arthur, lui tendirent la missive, pas besoin de dire les choses. Pas besoin d'apesantir l'air ambiant de mots dont le tracé sinueux sur le parchemin était déjà bien assez inquiétant.

Et Beths prit les choses en main, ouvrant brusquement la porte, les invitant à la suivre, les invectivant presque de ne pas l'avoir fait plus tôt, avant d'aller d'un pas décidé au chevet d'Apo pour lui murmurer quelques mots. Arthur fut emporté par la tornade puisqu'il ne choisit de la suivre. Il n'avait rien à foutre ici, diable de... Marty, Lilou, Grid suivirent. Lui aussi. Mais sur le pas de la porte, impossible d'aller plus loin. Impossible, parce qu'Apo ne lui parut pas Apo, malgré le peu de temps depuis lequel ils avaient noués cette amitié étrange. Parce qu'il y avait quelque chose d'étranger sur son visage, parce que l'ombre qu'il y avait surpris, plus tôt, sur le parvis de l'église, n'était plus une ombre à présent, mais une marque, comme une main resserrant son emprise. Une poigne violente de douleur et de souffrance.

Puis un bourdonnement, qui finit par former des mots, se fraya un passage entre ses deux oreilles. Des mots qui cinglent. "Faite comme toutes les femmes de la Création"... "curiosité ne sera pas satisfaite"... Dents qui se serrent, violemment. Poing qui se crispe, pareil. Jamais il n'avait... il ne voulait pas entrer... il... Demi tour, Arthur retourna s'assoir dans le couloir, adossé au mur de pierre. Morceau de bois, couteau, et le voilà reparti à tailler le bois, convulsivement, pour calmer sa colère. Comment cette femme avait-elle pu croire... Arthur tenta de se concentrer sur ce fichu morceau de bois. Après tout, si cette femme était là pour accoucher Apo, elle se devait d'être rude, et que ses ordres soient suivis à la lettre. Apaiser sa colère... Pas besoin de ce sentiment là en plus. Vraiment pas.
Grid
[ L'irruption inopinée... ]

Poings serrés par l'inquiétude qui le ronge, il reste planté devant cette porte dont il n'a, a priori, pas le droit de franchir le seuil. Ses appels restés sans réponse n'atténuent en rien ses craintes, bien au contraire... Va t-il enfin savoir si elle va bien, bon sang !? L'incertitude peut être parfois bien pire que la vérité, si terrible soit-elle. Et ce silence... Une torture mentale pour un esprit déjà affaibli par les récents évènements, la vie de son amie la plus chère est peut-être sur le point de s'éteindre en ce moment même. Il lui faut une réponse... ! Il doit en avoir une !

Mais c'est alors qu'il allait cogner encore plus bruyamment sur ce barrage dressé devant lui, pourtant si simple à franchir finalement, en quête d'une information, d'un souffle capable de balayer l'épaisse brume à la fois sombre et effroyable qui l'habite, qu'une thiernoise fait son entrée, Duc au bras. L'échange est bref avant que celle-ci ne l'éjecte pour faire ce qu'il n'a pu ou su faire depuis son arrivée. Un vacillement contrôlé mais non moins douloureux plus tard, il se précipite, canne en main, sur le pallier. Enfin il aura une réponse. Son cœur bat à un rythme autant effréné qu'incontrôlé alors que son regard parcourt rapidement la pièce, et surtout les visages présents, jusqu'à ce qu'enfin il se pose sur elle. Apo...
Dans un tel état, il ne l'a jamais vue. Des cernes aussi sombres que sa tenue habituelle qui contrastent avec un azur terni, moins vif qu'à l'accoutumée. Un front humide. Le tout baigné dans un teint d'une pâleur significative. Au final, sa réponse, tant attendue depuis son départ de Moulins, n'entraine que de nouvelles interrogations, induites par de nouvelles craintes... Pourquoi ? Pourquoi semble t-elle si éprouvée alors que l'môme n'est pas encore là ? Quelques questionnement parmi tant d'autres qui quittent son cerveau pour arriver à ses lèvres... Sans pour autant en sortir. Il se sent mal. La frayeur qui s'est immiscé au plus profond de lui retourne ses entrailles, devenue alors presque palpable... Comment reprendre contenance maintenant ? Comment réussir à communiquer de sa force alors qu'elle est devenu inexistante... ?


Merci ma belle... Merci à vous... De savoir que vous n'êtes pas loin.. merci...

Léger pique de quiétude lorsque les lèvres de sa meilleure amie s'étirent en un semblant de sourire... Très léger même, car lui succède ensuite une grimace ravivant tous ses sentiments avec une intensité plus grande encore. Nouvelle contraction, aussi soudaine que terrible. Il la connait... Extérioriser sa douleur ainsi devant cette petite foule ne peut que signifier une souffrance extrême, insoutenable. Il devrait se reprendre, voudrait lui montrer plus distinctement qu'il est là, un mot, une phrase ou même un signe, pour lui insuffler ne serait-ce que l'infime combativité ou même le minuscule courage qu'il possède. Mais...
Mais rien. Rien ne sort, pas un geste, pas un mot, rien. Soutien moral à cet instant pitoyable devant une Apo qui aurait tellement besoin de force. Et la concentration n'y fait rien. Le temps lui manque, la force aussi. Étrange paradoxe caractérisant une situation inédite pour le tavernier. Maintenant, la rousse, qu'il n'a pas écouté bien heureusement, entraine les visiteurs incongrus de l'autre côté de la porte. Dernier regard vers Apo...

Porte close.


[ A l'extérieur de la chambre... A l'écoute d'une rouquine inconnue. ]

Le groupe s'éloigne de la porte, seul la rouquine reste plantée devant, il semblerait qu'elle ait quelque chose à dire avant d'y retourner... Parallèlement, une main du tavernier glisse dans une autre, celle de son aimée. Il la sert, fort, certainement plus qu'il ne le devrait, mais il ne s'en rend pas compte. Recherche d'un lien auquel se rattacher pour enfin se redresser, évacuer une partie de son anxiété, réorganiser son désordre intérieur, se préparer à pouvoir soutenir la futur mère s'il le faut... Et il est persuadé qu'il le faudra.

Long soupir.

Avec lui s'échappe beaucoup... Sensation presque imperceptible de légèreté. Et même si la situation n'a pas changé, il se reprend, se ressaisit... Un peu. C'est surement ici que l'étreinte de sa main faiblit, inconsciemment. Son regard se porte alors sur l'inconnue, qu'il observe réellement pour la première fois. Vision curieuse qui détaille un visage, recherche le moindre signe, la moindre information... En vain. Il cherche alors son regard, qu'il trouve l'espace d'un instant. A travers lui, beaucoup d'informations sont transmises, subtile mélange entre "T'es qui toi ? Tu fais quoi ?" et " Comment va Apo ? Vous savez ? ". Les convenances de présentation sont assez loin, effectivement...
Rexanne
[Bourbon, une brunette au milieu de ses moutons]

Une journée comme une autre, en mieux presque même puisque l’astre solaire daignait enfin pointer son museau facétieux et cesser sa partie de cache-cache derrière les nuages pour darder ses rayons chaleureux sur la nature qui doucement s’éveillait. La brunette s’occupait de sa poignée de moutons, remplissant leur abreuvoir en s’amusant du coin de l’œil de leurs batifolages effrénés, lorsqu’un cavalier échevelé rappliqua dare-dare pour arrêter son cheval poitrail contre barrière.

A ses sacoches et sa tenue elle reconnut immédiatement un messager.

Ses tripes se nouèrent alors instantanément. Un messager empressé n’était jamais bon signe, mais plutôt un porteur de mauvaises nouvelles. Un décès, une guerre, une disparition, une arrestation… Rien ne l’aurait étonnée, aucunes de ses désagréables possibilités... l’oiselle n’était plus depuis longtemps blanche comme la neige…

A son blason elle reconnu son maitre. Ou plutôt sa maitresse… Apo…

Ce fut alors son cœur qui fit une embardée. Apo… Celle qui l’avait accueillie alors qu’elle n’était qu’une nomade boueuse, celle qui lui avait offert l’hospitalité… Celle qui était devenue sa plus proche amie malgré leur bougeotte a elles deux. Elle l’avait revue il y a peu, engrossée jusqu’aux yeux, toujours enjouée en apparence mais les traits tirés… Accoucherait-elle enfin ? … Ou bien pire ?
Le messager avait tout juste eu le temps de mettre pied à terre avec la missive que déjà elle la lui arrachait des mains, un hochement de tête en seule marque de politesse, et en haussant les épaules le cavalier se remit en selle et tournant bride tandis qu’elle s’escrimait a défaire le cachet, les doigts tremblants et le cœur battant.
Quand enfin la cire cèda sous ses instances, elle déplia fébrilement la missive, puis son regard survola les pleins et les déliés qui y étaient inscrits, saisissant le sens au vol, avant d’arriver à la signature.

Legowen.

Ancienne Bourbonnaise également, des plus accueillantes et agréables. Jamais la mercenaire n’oublierait que c’était grâce à la gentillesse de cette dernière qu’elle avait pu rénover aussi vite sa petite chaumière…

Varennes donc… Et presto !

Sauf qu’à pied le chemin allait être long… bien trop long…. Elle arriverait trop tard. Et a dos de moutons, perspective qui aurait pu être amusante si le temps ne lui manquait pas si cruellement, l’avancée ne serait guère plus rapide.
Soit, aux grands maux les grands remèdes. Les sales habitudes bien pratiques refont surface, sans l’ombre d’un scrupule : elle effectuerait un énième « transfert de propriété » comme elle aimait à qualifier ses vols. Elle allait partir, ayant déjà en tête un champ à proximité où dénicher une monture fraiche, quand elle réalisa que son Titus n’était certainement encore au courant de rien. Pas le temps de faire le détour jusqu’à leur demeure pourtant, aussi déplia t’elle de nouveau le parchemin de Legowen, et y griffonna au verso quelques mots hâtifs :

Citation:
Mon Cher et Tendre,
Je file à Varennes, Apo me fait mander en urgence. Je ne sais pas dans combien de temps je suis de retour, rejoins moi y si le cœur t’en dit.
Tendrement,
Rex’


Coincé dans les crevasses d’un poteau de bois de la barrière, elle espéra que le parchemin serait trouvé et fila sans demander son reste. Direction la pâture où le cheval élu arrachait sans le savoir son dernier brin d’herbe avant une cavalcade effrénée.



[Varennes, aux portes d’un domaine inconnu mais frappé d’un blason qui l’est, lui, bien davantage]

Le portail était ouvert, aussi la cavalière le traversa t’elle fissa, sans même faire mine de ralentir, avec la fâcheuse impression d’être déjà en retard qui se mêla au soulagement d’être enfin arrivée, de toucher au but. Deux coches se trouvaient déjà au beau milieu de la cour, dont l’un bien connu dans lequel elle avait vu Apo à Bourbon.
Telle une tornade la jeune femme sauta à terre et se précipita vers la porte, laissant sa monture, qui n’était de toute façon pas sienne, en sueur aux soins d’un palefrenier encore invisible.
Les poings martelèrent le battant de bois massif en une flopée continue de coups empressés, jusqu’à ce que le battant pivote sur lui-même pour laisser apparaitre un vieux domestique à l’air passablement angoissé que la brunette écarta vivement bien que sans brusquerie pour se hâter de l’avant, lançant à la volée… :


–Pardonnez moi, je suis Rexanne, Apo m’a fait appeler.

Convenance et Bienséance étant déjà en temps normal des notions étrangères au savoir de la brunette à la tempérance semblable à celle d’un incendie de forêt, au même titre que Diplomatie, alors en sachant une amie dans le besoin même Politesse était reléguée dans un coin sombre et éloigné.
Réalisant soudain que la demeure était autrement plus grande que sa petite masure de campagne, elle regretta un instant d’avoir débordé le domestique. Un instant seulement, avant de se lancer dans l’ascension des marches. Les chambres de nobles, c’était bien à l’étage en général non ? Pi l’Apo elle devait bien faire sortir le rejeton dans sa chambre, confortablement installée dans son lit… Y’avait pas mieux qu’un lit de toute manière, de l’image qu’elle se faisait de la délivrance du moins, pour ne l’avoir jamais expérimentée.
En haut des marches la question de quelle porte était la bonne ne se posa pas, un attroupement coquet devant l’une d’elle, close, indiquant immédiatement où diriger ses pas. Dans le groupe ainsi formé autour d’une Rousse élancée, elle ne reconnait aucun visage, pas l’un d’eux ne lui est familier. Des visages graves qui lui font craindre le pire, ses entrailles se nouant et se tordant un peu plus encore et l’appréhension la gagnant à mesure que ses pas la portaient en avant. Un signe de tête poli tout de même, alors qu’elle passe en coup de vent à leur côté, se faufilant derrière la rousse inconnue pour pénétrer dans la pièce où elle espérait trouver une Apo, non pas en bonne forme, sachant pertinemment que c’était chose impossible, mais au moins en vie et consciente.

Sans l’ombre d’une hésitation toutefois la poignée fut tournée et elle pénétra dans la pièce sans laisser à qui que ce soit le temps de dire « ouf »… pour finalement marquer un temps d’arrêt infime le seuil tout juste franchi. Etait-ce bien Apo la brunette qui se démenait comme un beau diable sur la couche, visiblement en proie aux pires supplices ? Elle aurait tout donné pour que ce ne soit pas le cas… mais force était de constater que c’était bien son amie qui se trouvait là, le visage en sueur et l’azur cerné de toutes les déclinaisons possibles du bleu au noir, mais c’était bien Apo.
Le désespoir de la voir ainsi souffrir lui fit oublier de remercier Aristote de l’avoir trouvée belle et bien vivante, retournée par les cris et râles qui s’échappent d’une bouche habituellement rieuse et sarcastique. Repoussant la nausée qui montait et les douleurs dues à une longue chevauchée à cru, Rexanne s’avança, prenant conscience par le même temps des autres jeunes femmes présentes. Elle reconnut bien sur Legowen, ainsi que Sunie qu’il lui avait été donné de rencontrer en taverne quelques semaines auparavant. Les autres jeunes femmes ne lui évoquaient par contre aucun souvenir, mais peu importait pour le moment, ce n’était pas l’heure des présentations.
S’approchant de son amie souffrante elle lui caressa doucement le front, écartant les mèches folles qui collaient à son visage elle s’efforça de prendre un ton léger pour lui glisser :


– Le bonjour ma belle ! C’est gentil de m’avoir attendue pour la ponte, j’aurais manqué le premier vagissement pour rien au monde tu penses! Allez, courage ma belle ...

Profitant qu’une de ces chiennes de contraction prenne de nouveau en traitre son amie, détournant ainsi son attention, Rexanne leva un regard anxieux vers Legowen, inquiétude brandie en étendard, s’informant de la situation, ne sachant si tous ces tourments étaient les affres d’un accouchement normal ou si tout cela ne présageait rien de bon…
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Anastase
Retour en BA, visite de courtoisie...

Retour d'un voyage d'affaire au triple galop et un détour par chez sa tante pour voir si tout va bien.
La charrette avec laquelle elle était partie a été abandonnée au coin d'un chemin pour pouvoir rentrer plus vite.
Toute façon elle avait tout vendu et pour plus de sécurité elle avait décidé de tracer sans s'arrêter. Arthur serait content de récupérer son mandat au plus vite et elle plus rassurée.

Sans le moindre préavis elle franchit les grilles du domaine et stoppe net sa monture devant les marches.
Avant de poser pied à terre elle prend le temps d'épauler le fameux sac puis pénètre à la va vite dans le chateau.

Soupire de soulagement, la main vient essuyer son front en sueur.


Ouf et ba ça s'est mieux passé qu'à l'aller...

En relevant la tête, la jeune femme s'aperçoit qu'un des serviteurs est figé devant elle et la regarde étonné.

Ola m'sieur j'suis la nièce de la maîtresse de maison. Faites la venir et en attendant j'vais aller m'prendre un bain moi.

Euh oui mais...

Oui mais quoi ?

C'est que madame est indisponible pour le moment...

Indisponible ? C'est à dire ? Elle prend son bain ? Elle mange ? Elle papote ? Elle...

Elle accouche madame.

Ah ouais comme ça, direct le Jacquot. Tellement bien lancé qu'elle manque d'en tomber à la renverse.
Quelques secondes pour se reprendre et la Stase chope l'inverti par le col et le secoue comme un prunier.


Tu pouvais pas l'dire avant hein ?! Elle est ou ?!!!

Mais... Dans sa chambre... Lâchez moi !


Trêve de plaisanteries, la jeune femme lâche le valet puis s'engage dans les marches à toute vitesse.
Quelques instant plus tard elle aperçoit Marty, Grid, Lilou et Arthur au fond du couloir et se dirige vers eux.

Alors ? Qu'est ce que vous faites là vous ? Elle est ou tantine ?

Soudain un cri retentit derrière la porte, le genre qui vous dresse les poils et vous fige de tout votre corps.

Euh... Ils lui font quoi la d'dans ?

Son regard croise un à un celui de ses interlocuteurs et l'expression de son visage se fait plus interrogatrice.

Dites ça va ?

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Beths
Une voix bien trop faible, fragile, un souffle répondit à ses encouragements. Etait-ce bien Apo qui venait de prendre la parole ? Cette amie si vigoureuse, si robuste, si pleine de vie et d’entrain, que même une lame auvergnate ne pouvait tuer ? Immédiatement inquiète, une lueur soucieuse apparaissant dans ses prunelles, la Gondole ne put alors s’empêcher d’étudier son prévôt avec plus d’attention. Il était vrai qu’elle ne s’était point ménagée, entre la prévôté et ses particularités, le conseil, enceinte close où de difficiles discutions, d’houleux débats pouvaient se tenir, où les discordances pouvaient monter crescendo … Et puis Alayn … à peine mariée, et déjà veuve … Oui, la Moulinoise n’avait pas comptées ses heures et ne s’étaient en rien reposées, d’où les immenses cernes bleutées qui décoraient tristement ses yeux azur, d’où la fatigue visible sur ses traits, la maigreur anormale de certaines parties de son corps, qu’elle n’avait point noté du fait de sa grossesse.
La thiernoise se mit alors à se mordiller les lèvres, pourquoi Apo les avait elle tous fait venir près d’elle ? Les rouages de ses pensées se mirent en fonctionnement cherchant une réponse …

Lorsque soudain une autre voix se fit entendre, plus ferme, plus autoritaire, une femme qui devait naturellement commander. Le regard de Beths, comme tous ceux des autres présents, se porta alors sur la rouquine, celle qu’elle ne connaissait pas, celle qui devait être, un chef d’armée ou quelque chose de similaire.
Au fur et à mesure que la femme parlait, Beths se décomposait. Tout d’abord le sourire qui s’effaça, et puis ensuite d’inquiètes, ses prunelles se rétrécirent d’irritation.


Mesdames, hormis Sunie et Legowen, que toutes celles qui n’ont pas de connaissances médicales veuillent bien sortir, s’il vous plait. Regarder votre amie, ne l’aidera en aucune façon.
Messieurs, je ne doute pas que vous vouliez savoir si la Vicomtesse est faite comme toutes les femmes de la création mais votre curiosité ne sera pas satisfaite aujourd’hui.


Comment … comment cette femme pouvait elle croire qu’ils n’étaient venus que se rincer l’œil ? Comment osait-elle-même le penser ? Qu’ils n’étaient là que pour exercer leur curiosité malsaine et que seule cette envie les avaient mené à pousser la porte de chêne ? Et sans autre forme de procès, convaincue que sa version des faits était la seule valable, elle les chassait ?
Ses poings se serrèrent alors faisant doucement blanchir les jointures de ses articulations, alors que les muscles de sa mâchoire se mirent à tressauter … la maréchale, sentait doucement la colère monter en elle.
Jetant un coup d’œil sur Apo, et contrairement à son habitude en de pareils moments, Beths resta bien silencieuse. Elle se rappelait les nombreuses fois où la brunette s’énervait froidement de ses diverses capacités vocales. Pour son amie, et pour elle seule, elle ne se mit point à brailler. Mais regardant froidement la femme qui se tenait devant elle.


Dame, tous ont répondu présents à la demande d’Apo, et parce qu’elle les voulait près d’elle, ils sont venus, je me porte garant pour chacun d’entre eux que ce n’est pas la curiosité qui les a menés jusqu’à cette chambre, mais la sollicitude, l’inquiétude, l’amitié pour cette femme que nous apprécions tous.

Le ton était dur, glacial, direct, le prévost royal c’était une nouvelle fois exprimée. Aucun des Auvergnats présents, en dehors peut être de Marty, qui pourtant, ne l’avait jamais vu dans sa tunique d’agent royal, connaissaient réellement cette facette de sa personnalité qu’elle ne révélait que rarement. Beths savait qu’elle était souvent perçue comme la brave et gentille maréchale, gueularde et écervelée, pleine de bonne volonté, naïve et gourde. En fait, elle était un peu tout cela à la fois, préférant la plupart du temps l’amusement, le ridicule, et les vocalises. Mais incontestablement elle était professionnelle dans les tâches royales qui lui étaient confiées, et savait parfaitement se montrer froide, déterminée, et calme.

Affrontement de regards entre deux femmes, deux volontés qui s’affirmaient, une rousse, une blonde. Et derrière elle, une brune qui souffrait. Beths détourna le regard, cette femme devait être médicastre, et elle était indispensable pour Apo. Les comptes se règleraient plus tard …
Se tournant alors vers l’être aimé, un brin de douceur laissant alors place à la colère dans les yeux de la Gondole, elle le fixa intensément. Silencieusement, ses lèvres murmurèrent sa pensée

Je reste.

Hochement de tête de celui qui possédait son cœur lui faisant comprendre que le message était bien passé, et voici qu’en compagnie des autres hommes et de Lilou, il fit demi-tour, accompagnés par la rouquine.

Et là, avant que la porte ne se ferma de nouveau, une femme entra, une femme qui connaissait indéniablement Apo, vu les termes qu'elle usait ... la ponte. Adressant à la nouvelle arrivée un petit sourire, Beths ne put que grimacer lorsque la porte émis comme un grincement désagréable lorsqu’elle vint cogner contre son montant. Sunie, Leg, Alethea s’activaient déjà autours de la Vicomtesse lui retirant bottes, épée, dagues. La thiernoise ne put s’empêcher d’adresser un petit sourire moqueur à son amie … donner vie avec une épée attachée à la ceinture, seule Apo pouvait avoir eu une telle idée. Mais le sourire de la jeune femme disparu bien vite constatant les douleurs évidentes que la future mère subissait la laissant en sueur et épuisée. Sunie, silencieusement efficace était montée sur le lit afin d’aider Apo dans son travail, l’aidant à se détendre, à se déplier, acceptant les contractions qui arrivaient, plus rapides.
Beths aidée de sa marraine se mit alors à rafraichir autant que faire ce peu avec un bras, celle qui serait mère sous peu. C’était la quatrième fois qu’elle assistait à un accouchement, et cet événement était toujours aussi éprouvant, éprouvant et frustrant ne pouvant que constater la souffrance, sans arriver à la soulager, hormis par des mots, par une présence.


Courage Apo, courage ! Hurles, exprimes toi ! Allez ! Essayes !

Un hurlement s’échappa enfin de la gorge d’Apo, elle réclamait … Cerridwen ? Etait-ce la rouquine ? Cette dernière franchit de nouveau la porte, et prit naturellement les choses en main. Beths ne s’était pas trompée, elle est au moins médicastre en plus d’autres choses. Pour Apo, pour son bien, la jeune femme mit alors toutes ses rancœurs de côté, pour se mettre aux ordres de la rouquine, l’aidant et l’assistant au mieux, suivant la moindre de ses consignes, tout comme Alethea, Leg, Sunie, et la dernière arrivée … six femmes présentes, six femmes unies pour l’arrivée de l’enfant à naître.
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Cerridween
Et un commentaire acerbe avant qu'elle ne referme la porte...

Dame, tous ont répondu présents à la demande d’Apo, et parce qu’elle les voulait près d’elle, ils sont venus, je me porte garant pour chacun d’entre eux que ce n’est pas la curiosité qui les a menés jusqu’à cette chambre, mais la sollicitude, l’inquiétude, l’amitié pour cette femme que nous apprécions tous.

Les émeraudes regardent la jeune femme énervée, sans ciller ni se départir de leur froideur. Peur ? Non ? Prête à changer d'attitude ? Non plus. La sollicitude, l'inquiétude et l'amitié ? Elle s'en serait douté la Pivoine. Une bande d'éclopés puisqu'ils ont tous l'air blessés, entre bandages et cannes, ne fait pas le déplacement de nuit par simple envie pressente de balade surtout quand le but du déplacement en question est quelqu'un qui accouche. Seulement cette inquiétude les aveugle. A-t-elle déjà accouché la blonde au regard glacial qui se tient devant elle ? Elle pourrait parier que non... se retrouver à moitié nue, les jambes écartées, sans espace d'intimité et tout ça pour s'offrir à des regards alors qu'on souffre et qu'on a l'impression que l'on va laisser sa vie à chaque vague de douleur... Avoir des paires d'yeux rivés en plus sur soi, n'arrangent, en soi, pas vraiment les choses, en bien en tout cas. L'inquiétude les aveugle et c'est bien pour ça que la Pivoine n'argumentera pas. Elle n'a d'ailleurs pas le temps de le faire, la liste des actions s'alignant au fur et à mesure dans sa tête. Elle reste, la blonde qui se prend pour Charibde, alors que devant elle se trouve plus dangereux que Scylla... si elle veut.... elle sentira surement bientôt la morsure de l'inaction, la douleur de voir souffrir sans pouvoir intervenir.
Pas un mot, pas une remontrance autre que pendant un court instant, un regard impassible et insondable en réponse à la colère qui lui fait face... puis lentement la rousse ferme la porte pour se tourner vers ceux, la plupart masculins qui sont sortis sans mot dire.

Nouveaux regards...
Une émotion au diapason de celle de la blonde, des éclairs de colère qui déchirent les prunelles devant elle. En se tournant vers le brun à la canne et au boitement prononcé, elle rencontre suspicion et interrogation méfiante. La main burinée remet en place une mèche feu qui s'était échappée de son chignon de fortune et dissimulait un peu ses sinoples. Elle répond simplement aux questions silencieuses d'une voix posée et ferme.


Cerridween de Vergy, herboriste avec expérience de médicastre, entre autre... mais ce n'est pas ça le principal, et au fond, pas cela qui vous intéresse avant tout....

Lentement elle parcourt des yeux l'assistance... une dame déboule et rentre dans la chambre sans un mot en la bousculant presque... pas une réaction hormis un éclair qui fait briller les paillettes d'or qui dorment dans son regard. Elle reprend de sa voix inchangée.

Je ne vous mentirai pas, je ne sais pas le faire... mes mots vous sembleront durs peut-être. Ils ne sont malheureusement que le reflet de la réalité. Et je vais être brève le temps me manque...

Petit silence avant d'enchainer toujours hiératique.

Ça se présente mal... Elle est exténuée et le travail n'est pas fini. Il ne faut pas des années d'étude et de pratique pour remarquer ses cernes, ses joues creusées. Ses muscles encore en état m'indiquent qu'elle ne s'est pas ménagée pendant la fin de sa grossesse. Et la douleur est bien trop grande...


Elle les laisse s'imprégner des mots et continue.

Dans le cas le plus optimiste, si votre amie survit, elle sera bien trop faible pour nourrir son enfant. Elle va devoir prendre beaucoup de repos... et son enfant ne peut pas en pâtir. Dans le cas le plus néfaste et si l'enfant survit toujours, il se retrouvera aussi sans nourriture. Il faut donc que vous trouviez le plus vite possible une nourrice. Le mieux serait une jeune fille, mais à cette heure et dans l'urgence, parez à la situation comme vous le pouvez.


Un léger soupir passe ses lèvres pendant qu'elle remet la main sur la poignée de la porte.

J'aimerai être rassurante et vous donner des certitudes. Mais je ne suis pas dans les arcanes du Très Haut. Je ne sais pas ce qu'il adviendra. Cependant, dans le cas où l'enfant naitra sans encombre, vous avez dans vos mains sa possible survie.

Un cri lui fait tourner la tête.... elle regarde l'assistance qui reste un instant sans réaction. Un sourire d'encouragement, fugace et léger leur fait face avant qu'elle ne s'engouffre dans la chambre et que l'huis se referme...

La rousse commence à appliquer son plan de bataille bien différent de celui des armes. Coup d'oeil en entrant. Pas aux personnes. Elle n'en a plus cas maintenant. Alethea a bien rempli sa commande amenant l'eau qui repose dans une bassine près de la table où reposent toujours ses fontes et une partie de son nécessaire. Les mains burinées attrapent le savon et se débarrassent des traces des chemins. Elles désemmaillotent un des deux bouteilles, attrapent le nécessaire de chirurgie et des linges...

Chevalier ! aidez moi...

La rousse s'approche du lit et dépose le nécessaire qui l'encombre sur le matelas aux pieds d'Apolonie. Elle attrape en se baissant, en prenant soin de ne pas paraître agressive, son poignard de lancer qu'elle enlève de la ceinture. Les mains expertes prennent le lien et passe en croix les lanières de cuir entre les quillons et le fourreau, pour que la lame ne sorte pas de sa gangue. Noeud serré avec force.

Cerridweeeeeeeeeen !

La rousse s'approche de la tête d'Apolonie et se penche à sa hauteur. Les mèches brunes sont maintenant collées au tempes, pleines de sueurs. La rougeur est apparue sur les joues, contrastant avec le teint de craie. Elle murmure doucement à l'oreille de la Vicomtesse...

Si vous ne voulez pas crier ou si vous voulez faire un peu passer la douleur, placez la garde entre vos dents et mordez tout votre saoul. Je le laisse, prenez le si besoin. La suite risque de ne pas être agréable mais je dois vous examiner...


La rousse se déploie et se rend aux pieds de la parturiente. Elle se met à genoux entre ses jambes et empoigne la bouteille qu'elle débouche. L'huile de violette et de laurier repend ses effluves dans la pièce avant de venir oindre ses mains généreusement. Lentement, elles se faufilent, ces mains, qui ont donné mort et vie, pour faire leur examen. Le corps d'Apolonie se tend, cette fois courroucé autrement que par la douleur. La Pivoine essaie de faire vite, concentrée sur sa tâche, oubliant les regards pesants.

C'est pour bientôt Apolonie encore un effort... tenez bon...

Les sinoples se reportent sur l'intruse sans nom et la blonde et s'accrochent aux prunelles.


J'ai besoin de miel et de sel...

La tête rousse se retourne vers la parturiente emportée et vrillée par une nouvelle semonce... les mains se portent sur son ventre distendu et palpent pendant un petit moment... elles se retirent une fois qu'elle a les informations qu'elle veut, juste avant une nouvelle déferlante qui semble briser le corps de la brune, arqué, vouté contre celui de son écuyère.

Le bébé se présente bien...

De nouveau le regard se reporte vers les portes qui s'ouvriront bientôt pour donner la vie... prière silencieuse de la Pivoine à Sainte Marguerite... elle est croyante à sa façon, la rousse. Plus amène à prier les saints, intercesseurs, humains, ceux qui murmurent à l'oreille divine et rachètent les fautes, qu'au Très Haut, dans ses cieux perché, celui-là même qui semble l'avoir oubliée. Elle ne lui parle pas beaucoup non plus. Elle ne lui a plus rien demandé depuis qu'il est mort dans ses bras et qu'elle a toujours cette blessure suppurante au fond du cœur et de l'âme... elle dépose des linges sur le lit pour accueillir l'enfant.
Les vagues se lèvent et s'écrasent, ressac de souffrance, venant percuter la grève du corps déformé et hurlant, pendant que la rousse encourage de quelques mots, demandant à ce qu'on rafraichisse le visage crispé et ruisselant. La tempête arrive, au fur et à mesure qu'elles deviennent plus pressante. A détour d'un gerbe de douleur, une tête apparaît...
La Pivoine appuie sur les genoux d'Apolonie pour l'aider et pour qu'elle puisse prendre appuie contre ses mains avant d'annoncer d'une voix un peu plus vigoureuse :

Apolonie, maintenant il va falloir pousser à chaque contraction. Il est là !
_________________
Apolonie
CONNARD !

Le hurlement déchire la chambre, rebondit sur les murs, jusqu'à s'échouer au centre du cercle protecteur formé par les femmes qui l'entourent. Arc-boutée contre Sunie, la sueur en rivières torrentielles sur ses tempes, sa nuque, dans son dos, trempant la chemise longue qu'elles lui ont fait enfiler, Apolonie le hait. Plus qu'elle n'a jamais détesté quelqu'un. A coté, les gascons sont ses meilleurs amis, les toulousains des potes d'enfance et Lycia son âme soeur. Elle le hurle, le vomit, l'exècre. Elle lui en veut, alors que tout en elle cherche à expulser le "fruit de leur amour" comme on dit, elle l'abhorre, elle l'abomine.

CREVARD DE VICOMTE A LA CON!

Ce salaud qui lui aura fait croire qu'on peut mener une vie tranquille, qu'on peut se marier, qu'avoir un enfant c'est beau, c'est chouette. ET MON CUL C'EST DU POULET ? Les contractions se succèdent à n'en plus les distinguer. Des jours sans doute qu'elle les subit en serrant les dents. "Pas le temps", répond-elle à ceux qui lui demandent pour quand la délivrance... Et vrai qu'elle n'a pas eu le temps. Prévôt, diplomate, voyageuse, veuve, elle n'a pas eu le temps de le pondre avant, son chiard. Et pas l'envie. Comme si nier l'existence du môme ferait qu'il disparaitrait, comme ça, un jour elle se lève, et sa taille est redevenue normale, elle peut de nouveau enfiler son plastron, elle peut de nouveau se mouvoir de sa démarche furtive et discrète.

'TAIN HEUREUSEMENT QUE T'ES DÉJÀ MORT, RACLURE !

Elle le broierait de ses propres mains de lui infliger ça. De n'être même pas là pour souffrir avec elle, pour gouter la morsure de ses ongles, la piqure de ses canines, et tout ce qu'elle pourrait lui faire dans l'état où elle se trouve. Alayn ô combien je te hais ! Et toi... Et toi, l'Homme de ma vie, Eikorc, où es-tu ? Hein ? OU ES-TU pendant que je souffre, encore ?

Les vagues douloureuses lui déchirent les entrailles. Aveugle à ce qu'il se passe autour, azur planqué derrière le pli des paupières d'un visage congestionné par l'effort. Et la Rousse qui la palpe, qui la touche. Se tendre, refuser et savoir n'avoir aucun choix. La voix du chevalier lui arrive comme à travers le brouillard, déformée, caverneuse... Il se présente bien ?


Il a intérêt bordel à se présenter bien ! BORDEL QU'IL SORTE MAINTENANT!

Pousser, il lui faut pousser. Mais se rend-elle compte la Rousse combien ça fait mal ? Le corps épuisé, poussé à l'extrême, encore meurtri des cahots de chemins parcourus jusqu'à la lie, n'a plus les forces, plus l'envie. Le supplice, loin de prendre fin, s'accentue. L'eau fraiche sur son visage la brule, l'eau la gêne, la sueur pique les yeux et dégouline le long de l'échine. Le lit maculé devient bateau naufragé, Apolonie perdue en pleine tempête... Accoucher c'est donc ça ? Quand elle les voit, devant elles, ces pondeuses, ces femmes qui expulsent une paire de jumeaux tous les neuf mois, elle se demande pourquoi elle ça fait si mal...

Et au fond d'elle, l'Apo sursaute. 'Tain d'bordel de merde elle en a vu d'autres ! Varades, l'épée d'Kory bien plantée dans c't'abdomen qui aujourd'hui la torture... L'sang sur ses mains, l'métal qui fourrage ses tripes, elle avait survécu... Dix jours et elle avait pu descendre dans l'Sud. Sur les remparts gascons, elle avait pas eu peur la brunette, pas un r'mords quand elle avait mutilé et tué une trentaine de donzelles et d'gars, remuant sa lame en eux jusqu'à les voir expirer leur dernier souffle... Et quand on l'avait d'nouveau plantée, elle était tombée mais s'tait rel'vée, encore. L'avait t'nu bon, sans desserrer les dents, elle avait t'nu bon et était rentrée.

Et là encore, d'retour dans c't'Auvergne adorée, elle avait été blessée presqu'à mort... Yal aussi avait voulu voir comment ça f'sait d'enfoncer une épée dans l'corps d'Apo. Un passe-temps à la mode à l'époque semblerait... Et la gorge avait cicatrisé. Cicatrice qui soudain la démange, qu'elle veut s'arracher, à coups d'ongles... Cette marque, ces points... Couture maladroite d'une Maybee rigoleuse, une infection traitée au dernier moment. Parce qu'la douleur, l'Apo elle gère, elle s'en carre. Suffit d'pas y penser... Voilà c'ça... Pas y penser, faire aut' chose...

La pupille écarquillée à rendre l'azur noir, l'Apo r'pousse soudain les filles qui l'entourent. A peine l'temps d'remarquer qu'Rexanne est arrivée, la voir dans c't'état, honte... Apo a honte. C'pas un mioche qui va lui faire ça !Cerridween parle... Il arrive ? Faut pousser ? Non... Trop mal, trop fatiguée. J'veux pas. Suis mercenaire moi, pas pondeuse. Qu'il s'démerde. J'suis combattante... Filez moi une épée, mes dagues... J'vous montre... J'sais pas accoucher. Pas l'temps d'apprendre. J'ai mal ! Et la Sentinelle de se redresser, de tenter du moins, mouvements de caboche rapides, dénégation. Non, non, non...


J'veux pas, c'est trop chiant... Démerdez vous, j'me casse moi...

Bien sur, elle ne parvient même pas à sortir ses pieds du lit. Paires de bras empressés qui se précipitent pour la maintenir en place. Les prunelles noircies par l'Apo les foudroient, mais rien n'y fait. Et elle doit bien se rendre à l'évidence. Elle doit accoucher. Elle doit pousser. Elle doit se débarrasser de l'enfant. Sinon ça n'en finira pas. Et l'azur reprend sa place dans l'iris, Apolonie rend les armes, pour la première fois de sa vie, elle accepte la défaite. Et se replace contre Sunie dans son dos. Les dents serrées, machoire crispée sur le manche de bois d'un couteau de lancer récupéré dans la manoeuvre, lissé, poli, dans lequel les quenottes s'impriment, creusant des sillons profonds au fur et à mesure que la douleur augmente, poings fermées, elle fixe le Chevalier entre ses cuisses. Toi... Toi tu vas faire en sorte que ça aille vite. Et ensuite, je te tuerai d'avoir fait et vu ça.

Et la guerrière de se retrouver aussi démunie que toutes les femmes du monde, contractant ses muscles sans même s'en apercevoir, dans sa course à la délivrance. Les contractions sont indissociables les unes des autres, le relâchement n'est plus possible, pas de repos, que des cris. Qu'elle ne retient pas. Clameurs aussi déchirantes que la tête du gamin qui enfin accepte de sortir. Brulure, fulgurante, tout ce qui se trouve entre ses genoux et son nombril s'embrase tandis que l'héritier se faufile hors de l'écrin maternel. Cerridween joue son rôle, réceptionnant le môme. Puis la délivre qui ne tarde pas à tomber sur le lit à sa suite...

Hurlement.

Silence.

Epuisée. Le corps vacille un instant. Avant de tomber. Sunie se pousse, laissant l'auburn trempé s'étaler sur l'oreiller. Natte défaite pendant l'effort, les mèches dessinent volutes et arabesques sur son front, dans son cou, sur le drap. Longue chevelure humide de la racine à la pointe, les joues qui perdent aussi vite qu'elles l'auront gagné le rouge qui les a habillé pendant la douloureuse expulsion. Les cernes reprennent leur teinte funeste, et le souffle se ralentit dans un frisson. Elle n'entendra pas le cri de son fils, car c'est un garçon qu'elle vient de mettre au monde. Elle s'endort. Exténuée, rompue, battue... L'Auvergnate sombre dans le noir d'un sommeil agité alors que dehors, les heures ont défilé, faisant se lever un astre solaire bien pâle.
Alethea
[Après le retour de la Rousse]

La porte s’ouvre, se ferme, ça rentre, ça sort, ça se défie, ça prend patience, ça hurle, ça s’agite, ça aide, ça déshabille, ça soulève, ça examine, ça soutient, ça rhabille, ça désarme, ça s’alarme ….

Chacune semble savoir que faire, que dire. Chacune à sa place. Sauf elle ! Sauf Thea. Sa première tâche est accomplie. Elle a regardé le ballet des entrées, elle a écouté… elle a reculé, discrètement. Apo est en chemise et en sueur mais, avec tous ces va-et-vient, la pièce s’est refroidie pourtant. On est en pleine nuit. Dehors le vent se fait entendre. Les rideaux n’ont pas été tirés. La chambre est grande, même si tout se passe au pied du lit. La moulinoise s’approche du feu et s’attache à lui redonner vie. Elle y place une lourde Bûche, prend un tison, rassemble les braises et relance les flammes, puis se relève, et se retourne pour observer cette étrange assemblée, cette marée de femmes, silencieuses et anxieuses. Toutes ces brunes au milieu desquelles une blonde et une rousse ont accepté de s’entraider. Ces mains qui se tiennent, se soudent, se préparent, s’affairent… ces souffles, ces regards….

Aucune d’elles ne semble envisager d’être ailleurs, aucune n’accepterait d’abandonner ou même de reculer. Certaines sont proches, depuis des années, d’autres ne ce sont jamais ou à peine croisées, mais toutes sont là pour Elle. L’Apo, la guerrière, la marraine, l’amie. Celle qui se bat au milieu de se lit et de la nuit contre sa douleur. Cet insoluble calvaire qui l’enclôt au plus profond d’elle-même et qu’aucune once d’amitié ne peut plus traverser.

Pourtant c’est elle qui les a réunies là. Et pas seulement parce que son appel a égrainé leurs noms. Mais parce qu’elle les a reconnues, une a une. Parce qu’elles aiment la vie avec la même force, la même envie. Parce qu’elles savent toutes, au travers de leurs parcours si différents et parfois opposés, le sens de la fidélité, de l’engagement et du respect.

Alors Thea les rejoint. Elle entreprend de dégager ce qui gêne d’abord. Les bottes, les armes d’Apo, les linges déjà utilisés pour la rafraîchir, les capes et les mantels de toutes celles qui sont entrées aussi. Au passage sa main vient se poser sur le bras de Legowen. Une légère pression des doigts comme pour lui dire « on va tout faire hein ? ça va aller » quand leurs regards se croisent. Puis elle allume quelques chandeliers de plus, un peu partout dans la pièce.


J'ai besoin de miel et de sel...

La requête arrive à point. Il fallait qu’elle descende.

J’y vais. Je dois voir où en sont l’eau chaude et le bouillon. Je remonte vite.

La porte est rapidement ouverte et refermée pour ne pas perdre la chaleur qu’elle essaie d’y ramener. Le pallier est vide à présent, peut-être les autres sont-ils allés attendre en bas. Ils y veilleront tous, sûrement, lorsque la vicomtesse sera délivrée. Mais en attendant elle dévale les marches sans se poser de questions, les bras chargés des linges usés qu’elle donne à la jeune domestique dès qu’elle la voit. La laissant filer elle s’adresse à la matrone :

Du miel et du sel ! ….

Thea désigne le placard où elle pense les trouver. Elle n’attend pas qu’on la serve, elle veut juste une confirmation, qu’elle obtient, qu’ils sont bien là et qu’elle peut les récupérer sans tarder. Pendant qu’elle s’exécute, elle s’inquiète de la suite. « L’eau chaude en est où ? Je peux la monter ? ».

CONNARD!

Le cri affaibli est tout de même parvenu jusqu’aux offices. Les deux femmes lèvent le nez, un instant seulement, puis la cuisinière désigne la bassine de cuivre qui chauffe. La brune dépose le miel et le sel dans un petit panier et s’approche pour vérifier rapidement que la température est suffisante, puis d’un signe de tête ponctué d’un « c’est bon ! » elle engage la femme à l’aider. Elles se munissent de torchons pour attraper les poignées sans risque et reprennent le même chemin que la première fois. Panier dans une main, hanse dans l’autre, elles arrivent jusqu’à la chambre. Apo est en nage. Elles viennent déposer la seconde bassine à côté de la première.

Il a intérêt bordel à se présenter bien ! BORDEL QU'IL SORTE MAINTENANT!

Théa sursaute. Cette fois le cri n’est pas atténué. Tandis que la cuisinière retourne sur son territoire elle se place à côté du lit, face à la rousse, disponible mais inquiète. Les autres sont autour de sa marraine déjà il serait inutile qu’elle approche plus. La douleur ne semble plus lui laisser un seul instant de répit alors que déjà la nuit recule un peu.

J'veux pas, c'est trop chiant... Démerdez vous, j'me casse moi...

Mais c’est qu’elle plaisante pas la bougresse ! En un instant, malgré l’épuisement, elle a trouvé l’énergie de se déporter. Théa n’a pas eu le temps d’arriver jusqu’au lit mais les autres l’ont heureusement maintenues. Dernier sursaut, mais elle sait qu’il est temps. Apo se replace contre Sunie couteau entre les dents et met son fils au monde.

Alors pendant que le chevalier le pose, elle prépare des linges humides et tièdes pour s’occuper de l’enfant.

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Amberl
[A Montluçon ... Présentations entre une Féline et deux cavaliers à la recherche de Varennes.]

-Par là, j'te dis !
- Nan, nan, Liam a bien dit, près de Moulins, crétin des alpes!

- Ouais, mais l'Crok a bien précisé Montbrisson !
- En même temps, l'géant a confondu Orval et Varennes au départ. Donc c'est pas là.
- Rha, t'es un chieuse.
- Bien pour ca qu'tu m'aimes, frangin.
- Nan.
- Si.
- C'est moi l'ainé, alors tu m'suis. Ou j'pars sans toi, grognasse.

- Naméoh! Toi causer meilleur à moi, abruti chimérique

...

Dispute qui s'éternise, jurons qui sortent à chaque fin de phrases, tous aussi fleuris, la berrichonne ayant eu une bonne éducation. Tous deux bornés, suivis de loin d'une Felina pas si discrète que ça, la discussion tournait en rond, forcément, le borgne et la brune voulant avoir le mot de la fin.
Levant les yeux au ciel, Amberle se tourna vers l'inconnue, afin d'avoir un avis neutre.


On sait qu'vous êtes à nos trousses depuis Châteauroux, et on s'en cogne. Pas la peine de vous planquer derrière un buisson. Qu'est ce que vous voulez ? D'la compagnie ? Ou juste nous détrousser ?

Nan parce, quitte à voyager dans la même direction, autant l'faire ensemble, 's pas.


Petite pause, qui permet à la berrichonne de chercher sa flasque de poire, et d'en déguster une lampée, tendant le reste à son frère...

Vous allez où ? Si c'est pas indiscret... Et euh. Mhm. Vous connaissez bien le BA ?

Ou l'art de grappiller des informations, de sonner à toutes les portes pour trouver ce qu'il lui faut, quitte à faire ennuyer les trois quarts des gens présents. La brune ne lâchera pas l'affaire... C'est Apo qu'elle recherche, c'est sa Minette qu'elle veut, et elle ne se détournera pas de son objectif, tant qu'elle ne sera pas à ses côtés.
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Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente ... Ou pas.
"Y a Amberle, une vraie perle"
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
Felina
Montluçon : filature d'une perle et d'un borgne.

Mais c'est pas diable possible de voir cela !!
Ces deux là n'ont pas cesser de s'invectiver, de s'insulter et de se chamailler depuis leur départ de Châteauroux. La Féline est restée à bonne distance en arrière, calquant l'allure de l'Alezane sur celle de leurs montures. C'est hallucinant de constater ce qu'on peut apprendre des gens rien qu'en les écoutant, sans même leur avoir encore adressé la parole. Qui sont ils ? Pas très discrets pour des brigands, trop peu de baluchons pour des Marchands Ambulants ... Ils n'ont pas l'air d'être de là pourtant, que font-ils sur les routes ? Où vont-ils ? Trop de questions ... nez plissé et sourcils froncés de la Félina, mal de crâne.

Un frère et un sœur de ce qu'elle a compris de leur jérémiades. Sourire triste, voile mélancolique dans le regard, cœur de pierre qui se serre ... jalousie qui s'immisce insidieusement dans ses veines. Souvenirs d'une autre époque, quand elle sillonnait les routes du royaume en compagnie de Devil ... Son autre, son frère, celui qui lui a tout appris. L'apprentissage de la vie sans lui est si difficile, si douloureux et la vérité impossible à accepter, cette solitude qui sera sa meilleure amie jusqu'à la tombe.

Perdue dans ses noires pensées, l'attention se relâche ; oubliée la discrétion et paf ... repérée, ça n'a pas manqué ... Humpf ... plus de marche arrière possible, la curiosité et le ras le bol de la solitude l'emporte sur la fierté de la sauvageonne. Onyx sombres plongés dans le regard de la donzelle qui la questionne encore. Une vraie commère celle là !
Longue hésitation, soupir et haussement d'épaules, puis la réponse qui franchit la barrière des lèvres jusque là pincées de la sauvageonne.


Ce que je veux ... bah j'en sais rien, mais j'en veux point à vot'bourse, j'f'rai pas le poids contre lui l'brunette.

Signe de tête désignant le borgne, sourire ou grimace qui déforme ses traits quand la petite dinde sort une flasque et s'en vide une large rasade dans le gosier. Étonnement, celle là n'a ni le langage, ni les manières de son physique de princesse.

Où que j'vais ... bah j'suis à la recherche de quelqu'un et j'me rends en Guyenne, mais sur l'chemin j'voulais saluer quelques vieilles connaissances à Montbrisson.
Et ouaip ... j'connais bien le BA, j'y ai posé mes bottes un long moment y a quelques temps. Pourquoi qu'est c'qu'vous cherchez ?


Petite pause, regard qui passe du borgne à la demoiselle, couple atypique s'il en est : si différent l'un de l'autre, l'jour et la nuit, et pourtant, la même aura qui se dégagent d'eux.

Ah au fait ... moi c'est Félina, Félina Rastignac. Et vous deux, z'êtes frère et sœur hein ?


Pogne tendue, sourire presqu'aimable, faut bien faire les présentations si elle veut savoir qui ils sont tous les deux.

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Juliuz a dit : "Felina, que j'ai convertie aux joies du brigandage, une vraie perle de franchise et d'humour"
Maleus
[Une borgne rochon à Montluçon...]

Bon dieu qu'elle etait têtue comme une mûle la frangine..si il y avait bien un trait de caractere famillial c'etait bien celui là.
Grognements et noms d'oiseaux, démonstration d'amour fraternel à la mode d'Assay.
Au dehors le borgne semblait ronchon mais interieurement il souriait...content de reprendre la route aux cotés de la p'tiote brunette.

"Pfff..Tu me fatigue..."

Leger baillement alors que la frangine interrompait leur dispute fraternelle pour interpeller la donzelle qui les filait depuis Chateauroux.
La detaillant de haut en bas il n'ouvra point la bouche tant que l'échange entre les deux donzelles ne toucherait pas à sa fin.
Economiser sa salive, philosophie Maléusienne.

La dimezell lui disait quelque chose mais de là à dire où il avait pu la croiser c'etait du domaine de l'impossible..la mémoire du grognon ce n'etait helas pas quelque chose de fiable, vraiment pas fiable.

Portant la tanche à ses levres il avala une bonne goulée de poire puis balaya du regard l'endroit où ils se trouvaient...son naturel contemplatif
prenant souvent le dessus quand il n'etais pas occupé..et encore...

Aucun danger..rien d'interessant...ennui en perspective.
L'oeil unique se posa de nouveau sur la donzelle, regard sans vie, regard vide.

"Maleus d'Assay..et elle c'est ma demi soeur..."

Une autre lampée de poire..comme si le fait de ne dire qu'une courte phrase avait eut pour effet de lui assecher la bouche et la gorge.

Haussement d'épaules...la frangine etant plus bavarde il lui laissait le soin de faire causette...

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Amberl
[Montluçon, en plein entretien d'embauche, euh, d'acceptation au sein du groupe]

Détaillant son interlocutrice pendant son discours, son regard se pose sur la ceinture où une multitude de dagues pendouillent... Ah ca doit faire mal si le cheval se cabre. Sourire en coin, une guerrière donc, bouclier dans le dos, l'épée dans son fourreau... Armée jusqu'aux dents, et elle ose dire qu'elle ne ferait pas le poids contre son frère ? Ce serait pas du foutage de gueule ? On ne se promène pas avec tant d'armes quand on ne sait pas les manier ... A moins d'être profondément débile, ce qui ne semble pas être le cas ici.

Sourcil inquisiteur qui s'arque devant une telle réponse de la cavalière, abasourdie par le fait qu'on puisse suivre quelqu'un sans but précis. Quel intérêt ? Le regard émeraude s'attache aux prunelles sombres de l'inconnue, sondant les intentions de cette dernière... Sans y trouver de réelle réponse. La curiosité ? Ou est elle payée à les filer en douce, pour mieux les égorger la nuit ? Ce qui aurait été plus crédible, excepté le fait que si tel était le cas, la mercenaire aurait déjà eu l'occasion d'exécuter sa mission les précédentes nuits.

Agacement imperceptible de la berrichonne, qui ne sait si elle doit se fier à la sauvageonne qui se trouve en face d'elle.. Un coup d'œil vers son borgne, qui ne l'aide pas à se décider. D'humeur grognon et avare en paroles, pour ne pas changer, fidèle à lui même, comme on l'aime.. ou pas. Comprenant que c'était à elle de finir la discussion, et de prendre la décision cruciale, faire confiance ou pas, la brune décoche un regard noir à Mal', foutu feignasse, et se tourne vers la voyageuse. Se présenter ne mange pas de pain et n'engage à rien.


Amberle tout court... Les titres, c'est pour les grandes occasions.


Vous suivez souvent les gens par plaisir ? Non mais vous m'prenez pour une quiche ?
Dans l'absolu, c'est ce qu'elle aurait dit... Sauf que Felina, puisque tel est son nom, dit connaitre la région.. Ravalant ses piques avec mal, la brune esquisse un léger sourire, forcé, serre la main tendue, qui ressemble à une preuve de bonne foi, et lui refile la flasque à celle qui pourrait bien devenir sa Sauveuse.
Penser à Apolonie, au géant, avant tout, et garder cela à l'esprit en priorité, même si la méfiance à l'égard de Félina était de mise.

C'est d'la poire de Sancerre, la meilleure que je connaisse... Si vous voulez vous rafraichir un peu l'gosier...

Alors que sa jument broute tranquillement l'herbe verte, la berrichonne embrasse du regard les paysages vallonnés de l'Auvergne, comprenant pourquoi Minette était tant attachée à ses racines. Un charme à part, tout comme elle. Reportant son attention sur la Felina, Amberle esquisse un sourire avenant, et cherche à avoir un ton des plus détachés.

Sympa, comme coin, j'connaissais pas. Par contre, la Guyenne... mauvais souvenir.


Terre maudite où elle y a passé un mois et demi de convalescence, après avoir mordu la poussière devant une armée de périgourdins, pour une raison encore obscure. Cahors, ville mortifère qui récolte les blessés des armées faucheuse du PA et ceux du Rouergue. Seul réconfort, un couple de soldats, fort appréciable. Souvenir qui déclenche chez elle un état d'affolement passager. Comment a t-elle pu oublier cela ?

Nooorf ! Mince, c'est aujourd'hui qu'ils se marient ! Mes deux seuls amis là bas... La poisse. Baste, j'leur enverrai un pigeon

La tentative pour s'auto-déculpabiliser ne marche pas entièrement, mais le don d'ubicuité n'existe pas... Xenac comprendra. Recadrant la discussion, Amberle revient à ses moutons, le BA.
Bref. J'recherche un fief... Varennes sur ... Rha, j'ai déjà oublié la fin. 'fin un endroit appelé Varennes ici. Vous connaissez ?


Sortant une piécette de sa poche, la berrichonne se livre à un de ses passe-temps préféré. Les jeux de hasard. Pile, elle connait, et la berrichonne aura une dette envers elle. Face, elle ne peut pas l'aider, et ne sert à rien. Sauf à faire causette à la place du grincheux qui l'accompagne. Mise intérieurement sur Pile.
Envoyée d'un coup de pouce, tourbillonne dans l'air, et glisse sur la main, pour atterir par terre... coincée entre deux caillous sur la tranche. Et erde.

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Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente ... Ou pas.
"Y a Amberle, une vraie perle"
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
Martymcfly
[Varennes sur "cri strident"]

Ejecté… A peine entrés qu’ils se faisaient éconduire tels des malpropres. Haussement de sourcil et écarquillements des yeux qui ne durent qu’un instant, une douleur lancinante dans la jambe lui rappelant qu’il ne devrait pas faire fonctionner certains muscles. Une grande rousse, la Licorneuse, semblait savoir s’y prendre pour que poule ponde. Mais elle ne voulait pas d’hommes dans la pièce. Même pas d’un suzerain… Tsss… Réprobation quasi immédiate d’une Gondole stupéfaite elle aussi. Mais la demande de Cerridween était tout à fait compréhensible et Marty ne chercha pas un instant à la contredire. Bien sûr il aurait pu, mais ses arguments étaient tout ce qu’il y avait de plus valables. Après tout, on entendrait Apo crier un peu moins fort de l’extérieur…

Ce n’était pas des oeillades qui s’échangèrent entre Beths et Marty mais un regard de feu s’échappait des yeux de la Prévôt Royale. Même pas besoin de parler pour se comprendre. Un simple hochement de tête pour lui faire savoir qu’il avait saisi. Le Duc, tout comme les autres, prit la direction du couloir, où effectivement, l’on entendait toujours une Varennounette s’égosiller.

Le Billy levait les yeux au plafond, ça au moins, ça lui tirait pas dans la jambe… Ca t’apprendra à te faire engrosser par un Vicomte… Et par celui-ci en plus… Tu l’auras bien cherché aussi… Soupir alors que Cerridween se présente au petit groupe de Moulinois.

Inclinaison de tête qui faisait comprendre, si ce n’était déjà fait, qu’il était le suzerain. Ami, elle devait s’en douter fortement.

Petit discours qui s’entamait alors qu’une dame inconnue passe près d’eux, poussant la porte sans encombre. Evidemment c’est une femme, elle a droit elle ! Tssss…

Les mots de la médicastre sont durs. Les visages se figent devant les nouvelles, pas bonnes, qu’elle leur donne. Certains mots résonnent même dans la tête du suzerain… "Ca se présente mal"… Et ce n’était que le début du travail… Cela s’annonçait plutôt mal en effet… Bigre si sa Vassale de Vicomtesse s’était ménagée un peu ces derniers jours, cela aurait peut-être été mieux. Mais il savait que le travail de Prévôt demandait beaucoup de sacrifices. Il n’osait même pas imaginer si sa vassale était devenue régnante…

Il se signa prestement quand il entendit la Rousse prononcer les mots qui lui arrachèrent presque le cœur : "si votre amie survit"… Comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi ne vivrait-elle pas ? Son état était si grave que cela ? A en juger par les cris d’orfraies et les jurons bucoliques qui parvenaient aux oreilles des Moulinois, Orvalounette devait plus que souffrir. Et ces pittoresques exclamations de s’accentuer davantage…

Les mots étaient durs, bien choisis cependant, mais d’une impitoyable brutalité. Et si l’enfant naissait sans mère ? Il n’aurait déjà pas de père… Quel avenir pour ce pauvre Vicomte en devenir ? Quelles espérances pour cette petite Vicomtesse à venir ? Bien maigre constat que celui qui s’offrait là. Mission leur était à présent donnée, pour parer à des éventualités qui paraissaient réelles, aux dires d’une rousse herboriste. "Vous avez dans vos mains sa possible survie". C’était maintenant à eux de se charger de trouver une nourrice. Une paysanne ? Une femme du monde ? Qui pourrait bien s’occuper de donner le sein à la progéniture vicomtale ? Pfiouuu… Ca en faisait des questions… Et c’était pas raisonnable de s’en poser autant, surtout à une heure aussi avancée de la nuit.

Nouvel hurlement strident qui contraint le chevalier à rejoindre la chambre. Quelques larmes coulèrent sur certaines joues. Visages meurtris par l’idée inconcevable que l’Apo trépasse de cette façon là. Complètement incongru tout cela… Invraisemblable oui ! Celle qui avait résisté à tant d’épreuves meurtrières, à tant de conflits, s’éteindrait en donnant la vie ?

Marty encaissait tout cela. Sans mot dire jusqu’à présent, il était resté muet tout ce temps. Peut-être était-ce la présence, il y a peu dans sa vie, de ce jeune Anseis lui faisait garder le silence ? Non… peut-être que parler relançait un peu plus ses douleurs guibolesques ? Sans doute un peu… Peut-être pensait-il ne pas trouver les mots adéquats pour exprimer ce qu’il ressentait. Certainement. Toujours est-il que le Duc encaissait toutes ces nouvelles.

Où trouver une nourrice à cette heure de la nuit ? C’était LA question qui revenait sans cesse dans les esprits des Moulinois qui commencèrent à chercher… Une jeune fille… Quelqu’un de bonne famille, ce serait mieux.

C’est là que sortit de nulle part… une candidate potentielle ? La nièce !! Et les questions fusent…


Alors ? Qu'est ce que vous faites là vous ?

Les regards plein d’émotion se tournent vers la petite niaise. A question stupide, réponse stupide. Léger haussement d’épaule.

On t’attendait pour une belote, petite… T’es pile à l’heure…

Oeil mauvais d'Anastase, qui enchaîne tout de suite...

Elle est ou tantine ?

Rien ne transparaissait, il encaissait…

Bah… elle est partie chercher les bières… Tsss…

Tourner tout cela en dérision était sans doute une façon comme une autre pour le Duc de ne pas envisager le pire, de ne pas trop y penser en tout cas. Moue de la nièce qui veut s’exprimer… empêchée par un nouveau cri d’hystérie.

Euh... Ils lui font quoi la d'dans ?

C’est l’heure de l’accouchement et les nouvelles ne sont pas très bonnes Anastase…

Profonde inspiration, tandis qu’elle cherche à en savoir plus. On lui explique bientôt la situation, dans des mots plus diplomatiques que ceux employés par Cerridween. A la réflexion, Anastase ne serait pas une bonne nourrice. Cela ferait déjà un peu trop de consanguinité, de plus elle était encore bien jeune pour s’occuper de l’enfant.

Et un éclair de génie… Une idée soudaine…


Jacques !! Trouvez moi Barbelivien, il a du rester dans notre coche.

Depuis quand l’Intendant de Varennes était il aux ordres de Marty ?! Ne cherchant plus à comprendre, le Jacques s’en alla quérir le valet du Duc de Billy qui se trouvait effectivement à proximité de la voiture ducale.

Vous m’avez fait mander Votre Grâce ? C’est votre jambe ?

La voix particulière de Barbelivien se fit entendre dans le petit couloir.

Non… ma jambe… ça va… enfin… Vous vous rappelez être passé chez l’orfèvre à Billy, il y a quelques mois…

Hochement vigoureux de la tête du valet.

Oui c’était pour cette bague de mariage que vous souhaitiez pour vot...

Voilà c’est ça… coupa le Duc, fronçant doucement le sourcil pour ne pas que cela lui rappelle la précédente demande en mariage… Et bien, cet orfèvre… il a bien une fille, qui est en âge de convoler non ?

Regard étonné de Barbelivien.

La Clémence ? Haussement d’épaules. Oui Votre Grâce, elle a bien l’âge… Mais surtout elle est déjà mariée... et a même déjà enfanté il y a quelques mois...Soupir déçu. Pas vilaine, et bien élevée la donzelle.

Sourire enchanté du Duc.

Parfait. La fille de mon orfèvre fera une parfaite nourrice. Je me rappelle d’elle dans l’échoppe de son père… Elle est bien en chair en plus…

Nouvel hochement de tête plein d’entrain de Barbelivien.

Ah ça oui… ses chairs sont bien placées…

L’oeil brillant et vicieux du valet résumait tout à fait la pensée de Marty.

Oui, voilà… c’est à peu près ce que j’ai voulu dire… Hmm… Je veux que tu ailles la chercher, de ce pas.

Quoi ?! En pleine nuit ? Mais je… heu…

C’est une question de vie ou de mort Barbelivien. Le regard du Duc se fixe dans celui de son valet qui comprend la gravité de la situation. Vous expliquerez à son père que je la prends sous mon service à partir d’aujourd’hui. Soyez rentrés ici au lever du jour.

Le valet s’incline, n’ayant pas trop le choix, et file tout droit vers le carrosse. Il fallait faire vite apparemment, et donc ne pas trainer. Heureusement que Billy n’était pas trop loin… il suffisait de longer l’Allier pendant quelques lieues.

Il était hors de question que le futur enfant ne soit pas nourri par une étrangère. Une Billyssoise serait parfait pour ce rôle. Marty n’en doutait pas une seule minute. En fait, elle avait plutôt intérêt à être bonne cette nourrice là…

La mission confiée par la rousse licorne était en partie remplie, et il ne restait plus qu’à attendre à présent… Une attente rythmée par des cris venus tout droit de la chambre vicomtale. Une attente douloureuse rythmée par des prières silencieuses que Marty faisait pieusement.

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Felina
Bah ... toujours au même endroit ..

Main tendue, regard fiché dans celui de la demoiselle, c'est la voix du cavalier qui répond à sa question la faisant tressaillir de surprise.. C'est qu'il a de la conversation le garçon, et diable qu'il a l'air aimable. Pire qu'une Féline dans ses plus mauvais jours, serait ce possible ?
Quand une ronchonne rencontre un ronchon …
La présentation est certes courte, mais elle est bien là.

Maleus d'Assay… oui c'est peut être bien le nom qui était enfoui dans l'un de nombreux souvenirs, celui du fameux creuseur de tunnel entre geôle et taverne ; si sa mémoire des visages est excellente, il est bien loin d'en être de même pour les noms associés. Mais ce visage là, difficile de l'oublier, des borgnes on n'en croise pas tous les jours, quand bien même l'on mène une vie de bohème. Un noble … elle n'aurait pas parier sa chemise miteuse sur ce coup là, rien en lui ne dénote un quelconque trait de noblesse, ni sa mise, ni ses attitudes, ni enfin sa façon de parler.

Demi sœur …, voilà qui explique peut être la différence physique entre eux, elle à la chevelure brune, presqu'aussi foncée que la sienne, lui quasiment blond. Elle l'observe un instant, peut être reste t-elle d'ailleurs trop longtemps à le détailler. Il aurait pu être beau s'il souriait, et malgré les cicatrices sur son visage. Le gris de son œil unique est inexpressif … ni froid, ni affable … tout simplement vide, sa voix sans émotion aucune. Drôle de gugus, boarf c'est pas un bavard, elle le note et s'en souviendra. De toute façon, c'est pas vraiment la conversation qu'elle recherche avec les hommes en général, pas plus avec lui qu'un autre.

Nouvel haussement d'épaule, la Féline se désintéresse de lui alors que sa main est enfin serrée. Si le frangin est peu loquace, l' « Amberle tout court » (sourire en coin en réaction à cette précision) est quant à elle une vrai pie. Et ça gazouille, et ça commente, et ça s'éparpille, et ça sort du sujet.

La sauvageonne se contente de secouer la tête négativement quand elle lui tend la flasque de liqueur. L'alcool c'est seulement pour les grandes occasions, et il n'est pas certain que cette rencontre en soit une pour le moment. De plus, elle n'aime pas boire, ça ne lui réussit pas, et préfère garder les idées claires. Une fâcheuse tendance à dérailler et à finir ses nuits alcoolisées à dormir sous les escaliers des tavernes, la Félina. Enfin la confiance ça se mérite et elle ne la donne pas à grand monde.

Et la brunette qui continuer à babiller, lui causant de la Guyenne, d'amis, de mariage, de pigeons. La pogne de la Féline lâche son homologue et vient se poser sur le pommeau de la selle, ses doigts le tapotant d'agacement. La laisser parler, en profiter pour la détailler du regard. Si l'homme est armé, ce n'est pas le cas de la demoiselle. Se contenter de sourire, sourire de convenance, avoir l'air aimable et voir venir.

Enfin, une question qui arrive, sourcil froncé, regard attentif : connaît elle Varennes sur … ? Le nom complet ne semble pas revenir, faudra faire avec … bonjour la précision. Ça part sur les routes et ça sait même pas ou ça va, ça promet !

Iris noirs levés au ciel, soupir d'agacement mal dissimulé. Pourtant la Féline réfléchit et fouille sa mémoire. Tant de lieux traversés, se souviendra t-elle de celui là? Heureusement, le Bourbonnais- Auvergne elle connaît comme ses poches, et puis des Varennes elle n'en connaît pas dix mille. Un Varennes tout court en champagne, si c'est cette ville qu'ils cherchent, ils ne sont pas vraiment sur la bonne route. Sinon dans le coin, y a Varennes sur Allier, déjà plus plausible qu'il s'agisse de ce nom là, et elle le connaît, ayant fait de nombreux allers et retours entre Moulins et Montbrisson. Elle sort une pomme de sa besace, ramassée en route, et croque dedans à pleine dent, tant qu'à faire une pause, autant se nourrir. Le trognon est ensuite jeté au sol, et c'est l'Alezane qui finit le repas.


Si vous parlez d'Varennes sur Allier, ouaip j'connais c'nom, c'est un domaine juste en dessous de Moulins si j'me goure pas.

Pourquoi qu'vous voulez allez là bas ? Elle le pense, mais se retient de poser la question. Trop de questions tuent la question, et surtout, elle sait qu'elle pourrait les agacer. Elle a bien conscience qu'ils la testent, mais surtout maintenant elle sait qu'elle peut leur servir et les mener là où ils souhaitent. Allez à Moulins c'est faire un détour pour la Féline, mais personne ne l'attend à Montbrisson et elle connaît aussi du monde là bas. Enfin et surtout, la curiosité l'emporte, et l'envie de savoir pourquoi ces deux là se disputent, et ce qu'ils cherchent à Moulins.

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Juliuz a dit : "Felina, que j'ai convertie aux joies du brigandage, une vraie perle de franchise et d'humour"
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