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[RP] Voyages Trécorrois

Imagine
... VOYAGE DE NOCES .... Fin

- TREGUIER

Gin arrive les bras chargés, précédée par Max.

- Non pas celle là, l'autre la longue.. la grosse..oui celle là !

Max est moins chargé mais pas facile de trier une clé dans un trousseau chargé et avec une seule main. Il fallait s'y attendre le trousseau lui échappe de la main. Max accroupi , tatonne le sol, une pile de draps dans l'autre bras callés par son menton, l'empêchant de se pencher.

Gin s'apprête à lui faire glisser le trousseau avec son pied quand une petite main la prend de court. Tristan se redresse les clés en main

- C'est moi , c'est moi !

et se précipite sur la porte essayant de l'ouvrir sans introduire une clé dedans. Il se contente de tourner son poignet en faisant cliquer les clés sur la serrure.

- Tristan, Passe-moi les clés s'il-te-plait ? Max lui tend la main
- Non c'est mouaa ! Tristan lui adresse un regard noir, pousse la main qui se tendait et trifouille la serrure.
- Donne les clés à ton frère Tristan, allez , on est tous chargés !

Sur ce, Leenn arrive , dépose la caisse qu'elle transportait, attrape le bras de tristan, arrache les clés des petits doigts cripés et tend enfin le trousseau à son frère ainé. Vexé Tristan se jette au sol en pleurant. Max ouvre, enjambe son frère et pousse la porte avec son pied.

Gin et Leenn enjambent à leur tour et entrent dans la maison sombre.

- Viens Tristan, je te laisserai fermer la porte à clé mais attends que l'on ait fini de décharger la carriole.



. Ils sont arrivés ce matin. Le voyage en carriole se termine. Retour à la case départ. Un beau voyage de 3 mois, avec des hauts, des bas mais qui leur a permis à tous de mieux se connaitre.

La vie va reprendre son cours dès demain. Pris par leur travail, ils ne vont surement que se croiser.

Gin doit reprendre en mains ses champs. Elle a embauché durant le voyage, le travail est bien avancé mais il va falloir qu'elle s'active toute seule maintenant. Continuer à planter, arroser régulièrement et surtout être prete pour les récoltes. Puis reprendre la fabrication à la boulangerie et les marchés pour la vente des pains. Bref les jours ne seront pas assez longs. Elle va engranger pour cet hiver aussi elle espère que la nature sera généreuse et lui laisse le temps de tout faire.

Il va falloir également qu'elle organise la vie de famille. Elle est pleine d'espoirs et au même temps pleine de doutes, de craintes. La tâche ne lui parait pas si facile que ça.

Elle verra comme tout le monde ce que l'avenir lui réserve...
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... Tréguier ... deux jours après

Gin referme lentement la fenêtre, pensive. et tire les rideaux.

Elle ne les avait pas vus mais ils se sont montrés à elle. L'un sortant d'une petite ruelle, deux autres devant la taverne, et celui qu'elle attendait, adossé à un arbre, juste en face de sa maison. Lorsque leurs regards se sont croisés, il lui parla en signes de mains. Signes qu'elle ne pensait plus voir un jour. Ils doivent se rencontrer.

Signes que les enfants connaissaient sans le savoir. Appris innocemment aux cours des jeux auxquels ils jouaient tous, du plus petit au plus grand. Jeux de cache-cache. Les enfants devaient savoir se dissimuler, se fondre dans la masse, se faire oublier . Jeux de rôle par lesquels ils apprenaient à faire "le caméléon". Savoir s'adapter à toutes les situations, que cela devienne un automatisme. Du gueux au noble. Du pire des bandits à plus honnête. Jeux des signes ou jeux du muet où il fallait se faire comprendre. Signe de mains. Regards. savoir lire dans le regard de l'autre. Envisager. Prévoir. s'attendre à ..Jeux de silence , savoir se déplacer sur des feuilles sèches en silence. Controler sa respiration après une course folle. Calmer les battements de son coeur pour mieux entendre. Controler sa peur, son corps et tendre l'oreille. Jeux de rapidité. Rapidité d'esprit, rapidité corporelle .savoir saisir l'instant. Déjouer, feindre. Ne pas se répéter, surprendre constamment.
Jeux d'instinct : controler l'incontrôlable. S'attendre à tout. S'attende au pire. Simuler, répéter, s'entrainer pour se controler soi-même.

Elle a été formée comme ça sans s'en rendre compte jour après jour, elle les forme comme ça, jour après jour.

Elle les a vus. Elle sait qu'elle doit se rendre disponible pour une rencontre. Lui viendra à elle. Elle ne peut qu'attendre. Dorénavent elle se déplacera le moins possible avec les enfants. Elle ne craint pas un danger pour eux, elle sait comment ça se passe. Les familles sont surveillés, protégées. C'est donnant-donnant. Elle ne veut pas les enfants avec elle tout simplement parce qu'ils comprennent la langue des signes. Ils savent les reconnaitre. Ils connaissent le signe distinctif. Entre les jeux et la réalité il n'y a qu'un pas qu'elle ne veut pas qu'ils franchissent. Son intention est de préparer les enfants. Seulement les préparer pour le cas où. Pour leur survie , pour leur sécurité, mais ça s'arrête là. Il n'est pas question un instant que ça n'aille plus loin. Certains le font, elle le sait. Certains utilisent leurs enfants. Pas elle. Elle donne mais ne veut rien en retour. Il n'est pas question que l'on touche à sa famille. Il le sait.

Elle sait aussi que lorsqu'il s'approche aussi près d'elle c'est qu'elle va devoir reprendre du service. Elle sait qu'elle va devenir un pion dans un jeu qu'elle ne controle pas. C'est la règle. Suivre les instructions. Point à la ligne. Exécuter sans poser de questions. Exécuter les ordres. Exécuter.

Durant les années où elle a été exilée des 3 autres filles, elle a exécuté sans se poser de questions. Aujourd'hui, tout à changé. Elle est mariée et a une vie de famille. Ses objectifs ne sont plus les mêmes. Mais elle n'a pas le choix, elle a signé. Elle va devoir faire abstraction de sa vie le temps de la mission. Une première pour elle.

Zak ? est-elle au courant elle aussi ? fait-elle partie de la mission ? interdiction d'en parler. Elle ne saura pas et ne cherchera pas. C'est ainsi. Elle ne laissera rien paraitre.

Pour l'heure star doit arriver à tréguier. Elle va laisser les enfants au grand-père. Il ne les a pas vu depuis leur départ. Elle va se rendre chez zak. Elle va aller en taverne. Elle va faire ce qu'il faut pour se rendre libre. Pour favoriser le contact.
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... Tréguier...

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Starine arriva le matin à Tréguier avec son fils philippe. Gin s'apprêtait à aller la voir chez sa soeur Zak quand ce fut Star qui vint à elle.
La visite de star fut brève, pressée d'aller faire un tour à la plage. Elles se reverront plus tard. Du coup, Gin venait de gagner du temps, elle n'avait plus à passer chez zak et put emmener les enfants chez leur grand père KERMABON . Elle les lui laissa pour toute l'après midi. Se rendant libre.

Et c'est au retour, lorsqu'elle coupa par le petit bois qu'il vint à sa rencontre. Il se montra. Elle s'arrêta et le laissa approcher. Elle se contenta de regarder les hommes postés tout autour au loin, sans les saluer. Il est devant elle, elle lui sourit.Les hommes au loin disparurent. Ils commencèrent à chuchoter.

- ça va toi ?
- Bien comme tu peux le voir, en pleine forme et toi ?
- bien, comme tu peux le voir aussi.... J'ai un peu pris du poids mais ça ne me fait pas de mal.

L'ombre la détailla.

- Ca te va bien c'est vrai mais on va reprendre en mains tout ça hum ?
- ah ! Elle le fixa du regard
- oui "ah ! " Il lui sourit.
- et ?
- et le plus tôt possible.
- mais ...

Il lui coupa la parole.

- oui, je sais Gin, tu as une famille mais je suis coincé là. Il me faut encore des filles pour compléter une équipe. Tu es déjà surplace. Ca se passera ici, en bretagne. Tu connais les règles Gin ? Tu n'as pas d'enfants de ton sang. Donc pour le réseau tu es disponible. Crois-moi Gin, si tu es là c'est que je ne peux faire autrement. Je t'ai laissé tranquille jusqu'à là, tant que j'ai pu. Aujourd'hui je n'ai pas d'autres choix.


Gin prit une grande inspiration et se demanda comment elle allait pouvoir s'organiser.

- Cela durera combien de temps ?
- une seule journée pour la mission. Par contre tu dois passer par les entrainements tu en as besoin depuis le temps et connaitre le dossier par coeur. Je ne t'apprends rien .

Gin leva ses yeux au ciel
- les entrainements oui. Je les avais presque oubliés ceux-là !

Il lui sourit.
- Je t'avais dit de ne pas les arrêter. Forcément tu vas en baver ! Il lui pinça une cuisse. Va falloir alléger et endurcir tout ça !

Gin sourit à peine, soucieuse elle se passa une main sur le front.

- bien, je commence quand ?
- Dès demain. Gin sentit son coeur lui porter un coup. Il te reste très peu de temps pour t'organiser. Demain tu attaques l'entrainement. Sois là à 14H00. On te prendra en charge. Après l'entrainement, tu auras chaque jour une heure pour apprendre ce qu'il te faut savoir pour la mission ensuite on te ramènera au meme endroit. Comme d'habitude, tu ne connaitras pas le jour de la mission. Elle te sera annoncée le jour même.

Gin acquiesça chaque point nommé. L'ombre sortit un bonnet noir et le tendit à Gin.

- C'est pour le transport jusqu'au camp d'entrainement . La bas tu auras ta tenue complète. Des questions ?

Gin rangea le bonnet dans sa besace.

- Non. Aucune question.
- Bien. Il lui sourit. A demain !

Il se retourna et rejoignit ses hommes. Gin continua son chemin sans se retourner.

Changement de programme. Finalement elle mènera tous les après midi les enfants au grand père jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre.







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Starine
[A Tréguier... enfin! Chez Zak...]

Avec Ruby, elles avaient marché toute la nuit en direction de Tréguier. Starine découvrit petit à petit le village en passant par la plage. Le matin était brumeux et frais, mais la joie qu'elle ressentait lui faisait presser le pas. Elle avait croisé un badaud à qui elle avait demandé son chemin. malheureusement pour elle, il ne parlait que le Breton. L'homme haussait les épaules en signe d'incompréhension.
Pour se faire comprendre, elle dût faire des gestes en montrant ses cheveux puis un morceaux de tissu rouge en disant Zakarine en bien espaçant les syllabes.


ZA .. KA.. RI..NE.. oui, elle habite ici!

Le villageois se mit à sourire en balançant sa tête de haut en bas. Ouf!!!!!! Starine se mit à rire! Il avait enfin compris!
Il cessa tout communication dans sa langue et lui montra le chemin avec ses mains.


Merci beaucoup, Sieur! Hum.. Trug... je ne sais plus quoi!

Elle pensait que décidément, elle n'y arriverait jamais. Ce n'était point grave cependant, elle devait repartir très bientôt..
Ils repartirent chacun dans leur direction.


Ça va Ruby? Pas trop fatiguée ?

Les deux filles marchèrent en discutant tranquillement. De loin, elles aperçurent une maison dont le jardin était fleuri. Elles s'approchèrent. Starine vit une pancarte sur lequel le nom sa sœur était inscrit.

Elle frappa à la porte et elles attendirent. Un chien aboya derrière la porte, puis vint Zak qui ouvrit. Elle se jeta au cou de Starine pour la bisouiller, puis salua l'amie de celle-ci. Les deux sœurs étaient enfin réunies..
Starine la regardait, elle trouvait que quelque chose avait changé chez elle: la coiffure!
Zakarine prit aussi Philippe dans ses bras. Elle le trouvait grandi.. et oui, la dernière fois que la sœur de Starine l'avait vu, il n'était encore qu'un tout petit bébé..


Comme ça te va bien! je veux la même!

Tout le monde entra à l'intérieur. Les filles visitèrent la jolie maison de Zak, elles déposèrent leurs affaires dans les chambres que la rouquine leur octroyait.

"Avez-vous soif? Je peux vous servir quelque chose ? Je vais en cuisine finir le repas de midi..
Faites comme chez vous, ne vous gênez surtout pas! "

Si tu nous prends par les sentiments.. oui, j'ai très soif, ma Zak! Tu as du chouchen? J'adore ça!


Tout à coup, on entendit un bruit suspect dans un coin de la pièce. Toutes les trois tournèrent la tête en sa direction et se mirent à rire ensemble.
Le petit jouait avec Papaouille qui lui léchait tout le visage, Philou étalé par terre qui riait aux éclats. La soupe de poissons que Zak leur servit était succulente. Elle lui rappelait celle que leur servait leur mère lorsqu'elles étaient enfants.


Cet après-midi, on va faire un tour à la plage avec Philippe, ça dit à quelqu'un de venir avec nous ?

Zakarine lui répondit qu'elle devait aller au moulin, Ruby qu'elle se promènerait en ville. La brunette prépara donc un goûter pour elle et son fils, puis partirent en direction de la mer qu'on voyait danser le long des golfes clairs...



[Chez Imagine et Daovarius]

Pendant que Zakarine était à son moulin, Starine en profitait pour visiter le village. Croyant reconnaitre une silhouette adossée sur un mur, elle s'arrêta soudain devant la maison.
Philippe jouait avec son épée en courant vers la demeure. Lui aussi avait reconnu Gin!


Philou, viens par ici, ne cours pas!!!

Ze veux voir tata Zin! ze veux lui faire un bizou!

La brunette accéléra pour voir son amie en riant.

Bonjour, Gin. Tu vas bien ? Tu as vu le chevalier? Il a toujours son épée dans sa main!

Gin ouvrit ses bras à Philippe et le souleva de terre.

- Alors mon grand, qui tu vas tuer aujourd'hui ?

Gin l'embrassa, le déposa et lui ouvrit la porte

- Entre, Léen et Max sont dans la cuisine.

Elle s'avança vers Star le sourire aux lèvres et l'embrassa aussi.

- Je m’apprêtais à te rejoindre chez ta sœur. Tu vas bien? Tu as fait bon voyage ?

Oui, très bien merci. Je ne rentre que deux minutes, avec Philippe on va faire un petit tour à la plage

Les connaissant toutes les deux, la Labritoise préféra avertir la Trégorroise que sa visite serait très rapide..
Starine déposa sur le seuil de la maison, à même la terre, les affaires qu'elle avait préparées pour leur promenade et pénétra chez Imagine. Pendant que l'enfant jouait au preux chevalier avec Léen, les deux amies discutèrent un moment de ce qui c'était passé à Rohan.
Gin n'était déjà plus là quand Star avait fait sa fausse-couche.


Et toi? Ton voyage de retour à toi? Dao et les enfants vont bien?

Philippe commençait à s'exciter dans la cuisine. Le chevalier voulait sauver la princesse Léen qui n'en avait pas vraiment envie. Il revint voir sa mère en boudant.

Maman! Ze veux aller à la mer voir les poissons!

Starine regarda son amie d'un air désolé.

Oh! Je te prie de m'excuser, mais je sens qu'on va y aller, là.. Il a tant envie d'y aller depuis qu'on est passés à côté ce matin en arrivant à Tréguier !

On se revoit plus tard de toute façon, soit chez Zak soit en taverne, hein?! Au revoir les enfaaaaaaaaaants ! Amusez-vous bien !!!


Starine fit la bise à Gin. Elle prit son fils par la main, ouvrit la porte et récupéra le pique-nique prévu pour le goûter et repartit.



[La plage Trégorroise]

La fameuse plage de Tréguier dont Zakarine lui avait tant parlé! Starine voulut y aller avec son fils.
Le temps était doux, contrairement à ces derniers jours le soleil avait même pointé le bout de son nez! Elle avait préparé un goûter pour passer quelques heures dans cet univers marin.

Starine avait déchaussé son fils et en avait fait tout autant. Ils s'amusaient à chercher des coquillages dans le sable, faisant un concours à celui qui trouverait le plus beau.


Té maman! Regarde comme il est beau cuilà, cé pour toi!

Humm oui, très beau mon chéri! Viens on va un peu dans l'eau..

Le petit ne se le fit pas dire deux fois. La mère et le fils coururent vers la mer. Les vagues allaient et venaient. Philippe s'amusait à leur courir après en riant sous l’œil vigilant de Star qui le surveillait comme le lait sur le feu. Ils s'amusèrent comme deux fous. On pouvait les entendre rire de l'autre côté de la plage.

Le petit goûter fut englouti à la vitesse grand V. Starine fit un gros câlin à son bébé. La peau de Phil avait le goût du sel. Elle était heureuse à ce moment-là. Un être manquait pourtant à l'appel. Elle aurait aimé que Noct soit là pour partager cet instant!

La soirée arrivait bien vite. Les deux Labritois avaient pris de jolies couleurs rosées sur le visage. Ils rentrèrent chez Zak, le cœur en joie et la besace pleine de coquillages.




[Retour chez Zak]

La journée était passée rapidement. Star et son fils avaient passé la fin de journée à la plage, Zakarine à son moulin.
La rouquine regarda sa sœur d'un drôle d'air.. Elle lui dit en souriant:


"Une petite coupe de cheveux ne t'irait pas trop mal, à toi non plus! Je connais un merveilleux coiffeur!
Tu ne trouves pas qu'il a fait du bon travail avec mes cheveux?"

Changer de coupe de cheveux? Pourquoi pas, tiens!


Zakarine passa ses doigts dans sa crinière de feu, toute fière du résultat.Starine trouvait sa sœur très jolie coiffée comme ça. Elle décida de faire la même coiffure.

D'accord, à condition que coiffeur me fasse pareil que toi! Tu sais quoi? Je ne dirai rien à Noct dans mes courriers, je veux lui garder la surprise pour quand il me verra.

Elle se mit à sourire tout à coup. Il serait bien capable ne ne pas remarquer la différence!

"Allez zou! Marché conclu! Je te mène chez mon coiffeur, puis on va en taverne toutes les deux!"

Les deux sœurs confièrent Philippe à Ruby qui, entretemps, était revenue de sa promenade en ville. Starine prit Zakarine par le bras et elle sortirent ensemble en riant.



[La taverne municipale: L'aileron de rouquin

Après leur détour chez le coiffeur, Zakarine et Starine arrivèrent, la main dans la main, dans l'auberge municipale. Elles étaient heureuses de s'être enfin retrouvées, comme au bon vieux temps..
La rouquine entra la première et fit visiter l'établissement à la brunette. Malgré leur couleurs de cheveux différentes, elles se ressemblaient beaucoup. En fait, c'était des fausses jumelles toutes les deux.
Après les chambres, vint le tour de la salle de la taverne. La tavernière passa derrière le comptoir. Connaissant Starine, elle avait déjà sorti deux chopines.


"Alors, tu en dis quoi? Je l'ai bien décorée? Hum.... Un petit coup de Chouchen ?"

Starine trouvait cette auberge bien accueillante, tout à l'image de sa sœur. Tout comme Zakarine, elle ne crachait par sur une bonne chopine de chouchen, de bière, d'armagnac, de liqueur de gland etc... Enfin, de tout ce qui se buvait ici-bas, quoi!

Du chouchen? Tu demanderais à un aveugle s'il veut voir toi?

Starine se mit à rire en tendant la main pour récupérer la chope tendue gracieusement par Zak. Elles trinquèrent et burent cul-sec, ensemble..

Santéééééééééééééé et joie dans les braies!!!

"Irmaaaaaaaaaaaaaaattttt"


Starine s'essuya la bouche avec le revers de la main, sa sœur aussi. Elle n'avait jamais remarqué qu'elle faisaient presque tout pareil, même après des années de séparation.
Une idée lui traversa l'esprit. Elle demanda à Zak le nom du portier. Elle lui répondit qu'il s'appelait Arthur. Elle prit sa besace et sortit un parchemin, une plume et de l'encre.


Arthuuuuuur! Vous pourriez faire une gravure de Zak et moi? Je voudrais l'emporter en souvenir..

Oui, bien sûr Dame!

Le portier se mit immédiatement à l'ouvrage. Son dessin fut tellement réussi, que Starine lui demanda s'il ne pouvait pas en faire un autre pour Zak. Elle lui donna un autre parchemin.




Encore une tournée, tavernière! Et n'oubliez pas notre ami Arthur car il le vaut bien!

Ils burent tous ensemble. Arthur ressortit ensuite à son poste sur le pas de la porte de la taverne.

Je crois que Gin va venir aussi. Je lui ai rendue visite avant d'aller à la plage cet après-midi. Nous n'avons pas trop eu le temps de discuter car Philippe était pressé de ramasser des coquillages.

En attendant leur amie d'enfance, elles burent quelques tournées tout en discutant.

Gin arriva et leur fit la bise. Elle regarda son amie bizarrement. Elle la dévisagea, même.


- ça te va très bien, comme à Zak d'ailleurs. Fais voir, tourne toi. Ca va, c'est bien coupé. Noct va retrouvé une autre femme. Le sourire t'est revenu. Bien et moi , j'ai couché avec un gascon, je n'ai pas droit de boire ?

Starine était interloquée par ce que venait de dire Imagine. Non pas que sa nouvelle coiffure lui seyait à merveille, non, ça elle le savait!
Mais que Gin avait couché avec un Gascon , cela dépassait son entendement!


Qui, quand, où ça ? Zak une chope pour la cachotière s'il te plait!

- comment ça qui, quand, où ? tu ne penses quand même pas que j'ai couché avec un gascon star ? je plaisantais. J'ai dit ça parce que personne ne me servait à boire... comme si j'avais couché avec un gascon !!! Comme si ... petite nuance !

Gin se mit à rire de la méprise. Zakarine les servit et elles trinquèrent à nouveau, mais en trio cette fois.

Santouille! Irmaaat comme vous dites ici! Il ne manque que Sisoue et le quatuor aurait été parfait! Dommage qu'elle habite si loin... à trois jours d'ici...

Starine se consola en buvant le chouchen qu'elle appréciait de plus en plus..
Après quelques tournées bien arrosées, elles sortirent de la taverne en titubant... légèrement, Gin surtout!





[Le départ]

Le séjour à Tréguier arrivait à sa fin..Starine avait été très heureuse de revoir sa sœur, mais Noct manquait trop à sa compagne et à son fils. Son problème avait été résolu à Rohan: tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes!

La Labritoise avait préparé les bagages de son fils et les siens. Ils étaient prêts pour le départ..
Avec Gin, elles avaient passé leur dernière soirée touts trois réunies. Starine avait encore mis Arthur à contribution pour un croquis. Elle savait qu'elle ne se verraient plus d'ici un long moment...



Les larmes aux yeux, elle embrassa Zakarine en la serrant fort dans ses bras et Gin qui les avaient suivi jusqu'à la chaumière.


A très bientôt! Rendez-nous visite quand vous voulez, la maison vous sera toujours ouverte!

Le petit Philippe assis sur la charrette, Ruby et Starine partirent doucement en direction de la route qui les mèneraient vers St Brieuc

[Bonjour, retrait des smileys cf règles d'or des arpenteurs. Modo cheffe Sad]

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... Tréguier ...


Le lendemain matin.


Dans son lit, pensive, les yeux rivés sur une branche feuillue qui balance devant la fenêtre. Un oiseau vient s'y poser et la voilà revenue à la réalité. Il est tôt encore. Tout le monde dort sauf elle.


Les volets ne sont plus fermés depuis quelques jours .Elle les laisse ouverts quand Dao n'est pas là. La nuit l'a toujours angoissé et bien plus lorsqu'elle est seule. Une jambe qui était sur son ventre, se plie, se cale sur sa hanche et pousse. C'est Tristan qui est en travers du lit et qui se repositionne à son gré. Jusqu'ici elle n'avait pas osé bouger de peur de le réveiller. Elle se pousse un peu et le remet doucement dans le bon sens. Il ouvre à peine ses yeux, mâchouille on ne sait quoi, et repart dans ses rêves. Elle sourit. Impossible de l'endormir dans son lit hier soir, il a fini par l'épuiser et a obtenu ce qu'il voulait. Dormir dans le lit de papa.


Après s'être ébouriffé le plumage, l'oiseau s'envola et la branche repris son balancement. Elle ses pensées. Ses tracas.


Hier, elle ne s'entendait pas à ce que L'ombre lui demande de reprendre une mission. Plus elle y pense et plus elle se dit qu'il ne lui a rien demandé. Il lui a imposé. Elle ne se comprend pas. Elle l'a suivi bêtement, sans protester. Complètement soumise et elle s'en veut. En temps normal, elle ne perd pas sa maitrise même si elle feint certainement fois. Tout reste sous contrôle. Mais l'Ombre la déstabilisait. Elle perdait sa volonté et s'en remettait à lui. Elle le suivait aveuglement et n'avait jamais pu lui dire non. Elle en était consciente. Très certainement qu'il en était aussi conscient. C'est même certain. Quelques hommes avaient ce pouvoir sur elle. Son père, Dao et L'ombre. Toujours ce maudit sentiment d'abandon qui lui pourrissait la vie. Qui la faisait se soumettre de son propre gré. Elle se soumettait toute seule et s'en voulait après coup.


Bien, c'est fait. Encore une fois elle n'avait su dire non. A elle d''en assumer les conséquences. Et des conséquences il y en avait. Comment allait-elle se sortir du guépier dans lequel elle venait encore de se fourrer. Tout ça pour un mot qui ne voulait pas sortir. Alors que le temps allait lui manquer pour mener à bien les terres, la boulangerie, les enfants, elle se permettait encore d'accorder des heures à l'ombre. Comment arriverait-elle à tout assumer ? elle allait laisser les enfants au grand-père. Il les garderait avec plaisir. Il était vaillant mais tout de même les années étaient là. Ca la gênait. Et puis comment justifier ses absences ? Un jour, deux jours... elle trouverait bien une excuse mais là il lui faudra bien plus que deux jours. Elle n'aimait pas mentir et avait l'impression de ne faire que ça. Caché. Omettre. Dissimuler. Même si cela partait d'une bonne intention, il n'empêche qu'elle mentait. ça aussi ça la rongeait. Ne jamais avoir l'esprit en paix. Epuisant. C'est tout ce qu'elle demandait, avoir l'esprit en paix. Elle se demandait si ça existait. Est ce que les autres avaient l'esprit en paix ? En regardant autour d'elle, finalement, rares étaient ceux qui ne cachaient pas quelque chose. C'était rassurant mais ça ne la sortait pas pour autant de ses problèmes.


L'heure approchait. Son angoisse aussi. De l'eau avait coulé sous le pont. Elle n'y arriverait pas. Elle n'était plus aussi fiable et avait perdu dans tous les domaines. C'est une évidence. Presque deux ans qu'elle n'avait plus rien touché. Elle le sait. L'Ombre aussi. Alors pourquoi faire appel à elle ?
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.. TREGUIER ...


- Déroulement de la journée.


Gin est passée trés tot ce matin arroser ses champs à la fraiche. Elle est retournée ensuite chez elle réveiller les enfants. De là, ils sont tous partis à la boulangerie. Pendant que Gin s'affairait au four et dans l'atelier, Max resta à la vente au comptoir de la boulangerie. Il savait compter et rendre la monnaie. Ce qui facilita la tâche à Imagine. Leenn était chargée de surveiller son petit frère et l'occuper avec des restes de pâtes à pain. Autorisation de se servir des moules, rouleau à patisserie et autres, à la condition de rester assis à la table.

Après une matinée bien remplie, ils rentrèrent déjeuner chez eux . Gin monta à l'étage se mettre ses braies noires sous sa robe, enfila ses bottes, s'assura que son bonnet était bien dans son sac, prit quelques épingles à cheveux et descendit remplir sa gourde.Prête ? elle ferma son sac. Oui elle l'était.

Il partirent tous direction la maison du grand-père Kermabon. Gin, dans la main un panier de légumes frais ramassés du potager. Leenn, grignotant de temps en temps de petits morceaux de croute croustillante prélevés sur la miche de pain qu'on lui avait confiée et Max tenant par la main son petit frère , Tristan.

Le temps de se faire offrir une tisane, de parler de tout et de rien le sourire aux lèvre, elle repartit vers son rendez-vous. A son grand étonnement, le beau-père ne lui posa aucune question. Elle saisit l'occasion et n'aborda pas le sujet de son absence, préférant garder son excuses pour le lendemain.

Les mains moites. La peur au ventre et une boule dans la gorge, elle s'éloigne de la maison.

Elle est en avance sur son rendez-vous et prend le temps de faire un détour par le menhir.

Il est si grand, si robuste, solide. Elle s'y adosse, plaque la paume de ses mains sur la pierre, espérant y puiser la force qu'elle ne trouve plus en elle. La tête vers le soleil, les yeux fermés, elle se recueille, sans prier. Elle pense juste à ce qui l'attend et cherche à déposer sa peur ici.

Elle se revoit à l'époque avant Tréguier. Les images défilent. Tout a changé maintenant elle n'est plus la même. Elle n'est plus seule et ça lui fait peur, ça la paralyse. Elle sait qu'elle n'y arrivera plus.

Le temps a filé. Elle prend plusieurs inspirations et se traine vers son rendez-vous. La peur ne reste pas ici et la suit.

Quelques minutes plus tard, un regard autour d'elle. Des champs et des champs. Personne en vue. Elle entre dans le petit bois et s'y enfonce. Elle tarde pas à repérer en hauteur les deux cavaliers qui sont en pleine vue. Ils portent le signe distinctif et sont accompagnés d'un cheval libre. Elle leur fait un signe. Ils ôtent le signe distinctif. L'un d'eux trottine vers elle, tirant le cheval libre, identique aux deux autres.

Aussitôt elle fait glisser sa robe sur ses pieds, l'enlève et la roule dans son sac. Chemise, braies, bas, bottes noirs, Elle se relève les cheveux sur la tête qu'elle maintient avec les épingles et enfile le bonnet noir par dessus et vérifie qu'aucune mèche ne sort.. Elle met alors son sac en bandoulière. Le cavalier s'arrête devant elle. Elle fait un tour complet devant lui. Il approuve de la tête. Rien de dépasse du bonnet. Elle est prête !

L'homme lui tend les rennes du cheval sans un mot. Elle les prend, attrape la selle, mets son pied à l'étrier et se hisse sur le cheval. Elle suit le cheval qui la précède maintenant.Ils rejoignent le troisième cavalier. Les trois chevaux sortent du petit bois, et s'élancent au galop sur le chemin.

Rien ne les distinct les uns des autres. Trois cavaliers identiques.
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Toujours au galop. Les cavaliers mettent une grande distance entre eux. Ne jamais rester groupés. En cas, d'attaque, la distance permettra aux deux autres de voir venir et rebrousser chemin s'ils le peuvent. Gin est en deuxième position.


A la croisée de chemins, s'il n'y a pas une vue assez dégagée pour voir le premier de la lignée prendre le bon chemin, elle met en application la méthode. Elle ne s'approche pas du croisement, rebrousse chemin et part à la rencontre du cavalier qui la suit. Ils se croisent. Il lui indique par un unique signe le chemin à prendre... droite, gauche ou centre... le tout s'en s'arrêter ni même ralentir. Elle continue sa course en sens inverse, fait demi tour et repart au galop sur ses traces, respectant la distance. Elle se retrouve alors en dernière position. Le premier cavalier lui prendra systématiquement un mauvais chemin, parcourt une certaine distance. L'expérience lui permet d'apprécier le temps que ses suiveurs mettront à l'échange de places. Il rebrousse chemin à son tour et repart au galop, croise alors le cavalier qui va ouvrir maintenant le chemin et continue sa course jusqu'à croiser Gin, la dépasse, ralentit fait demi tour pour se retrouver derrière elle à grande distance.


Gin doit toujours retrouver sa place au milieu. Le dernier cavalier étant maintenant le premier et le premier étant passé dernier. Ils n'ont jamais été les trois ensemble au même moment et ne se sont jamais retrouvés deux ensemble à la croisée des chemins. Bien trop dangereux. La course reprend ensuite.


A chaque fois qu'un choix de chemin doit se faire pour Gin, chacun répètera ce manège. Eux connaissent le lieu où ils doivent se rendre. Elle non. Ils ne communiquent que par signes entre eux. Interdiction pour Gin d'entendre leurs voix et visé versa. Elle connait leurs visages et eux connaissent le sien, le fait de connaître les voix n'a aucune importance mais ils appliquent d'ores et déjà les consignes comme s'ils étaient en réelle mission. Les appliquer au plus tôt les aident à rester concentrés sur ce qu'ils ont à faire. Rester vigilants et sur leurs gardes même s'il n'y a aucun danger comme ici. Etre toujours prêts. Répétitions constantes des gestes, des balais, des consignes et procédures. Tout doit devenir réflexe. Pas le temps de penser ou réfléchir. Cela se passe et se passera toujours ainsi, quelques soient les lieux. C'est ainsi et tous le savent.


Après une bonne heure de trajet, ils débouchent sur des champs, dégagés de tout arbre. Le domaine assez éloigné est déjà visible. C'est certainement ici. Tous les lieux ont ces points communs, à l'écart des villes, visibles de loin et dégagés. Autant ils peuvent le voir, autant les gardes sur la muraille peuvent les voir arriver de loin. Les lieux sont occupés une dizaine de jours au maximum puis sont désertés. Un autre lieu apparaît ailleurs, seuls ceux concernés par la mission en cours le connaitront.


Ils ne sont plus très loin maintenant, toujours au galop. Le premier cavalier est déjà à la grille. Il met son signe distinctif et décline son identité en signant. Les lourdes grilles s'ouvrent lentement. Les distances entre Gin et le poursuivant se font moindre. Ils arrivent ensemble devant la grille et entrent sans se présenter. Les grilles se referment. A l'intérieur les chevaux sont aussitôt retenus. Un chemin arboré s'offre devant eux donnant sur les jardins. Une bâtisse s'y dresse derrière. Sur la muraille qui l'entoure, des silhouettes régulièrement réparties fixent l'horizon. Ils ne passent pas par l'entrée principale mais contournent l'édifice au trot.
Arrivés derrière , ils descendent de cheval, remettent les rennes à la personne présente qui part avec les chevaux aux écuries.


Gin suit les cavaliers et entre par une petite porte qui descend aux caves. Il y fait plus frais, bien agréable après ce voyage. L'humidité se fait sentir. On n'entend que leurs bottes dévaler les escaliers de pierre. Ils empruntent un long couloir vouté, terreux. Beaucoup de portes de part et d'autre. Les cellules. Ils s'arrêtent et un des cavaliers lui ouvre une porte en bois. Elle y entre seule. La porte se referme derrière elle. Elle se retrouve dans une pièce assez petite et sombre. Une seule lucarne, en hauteur apporte la lumière, impossible de voir ce qu'il s'y passe derrière. Mais elle reconnaît immédiatement les bruits qui lui parviennent. Des bruits de sabots, d 'épées, gémissements d'efforts humains, bruits de pas de course... et les voix des Maîtres. Son coeur s'accélère. Elle respire à pleins poumons et expire le plus lentement possible pour se détendre.

Un seul meuble. Un banc sur lequel est disposée sa tenue.


Durant tout le chemin, elle a eu le temps de penser et repenser. Les premiers réflexes lui sont revenus instinctivement, elle suppose que les autres viendront aussi. Elle n'en doute pas, juste une appréhension. Elle les a assez répétés pendant des années. Ce qui l'inquiète c'est la reprise des entrainements. Elle n'est plus au niveau physiquement et elle sait qu'elle va en suer sans pouvoir vraiment récupérer. Elle a ses champs à s'occuper et puis les enfants. L'inquiète aussi la masse d'informations qu'elle va devoir ingurgiter. Elle a perdu de sa concentration. Elle ne l'a plus travaillée depuis des lustres. D'ailleurs elle n'était pas censée penser durant la chevauchée et pourtant cela lui a échappé. Elle s'est complètement relâchée ses deux dernières années. Elle se pensait à l'abri. Elle ne devait plus reprendre. C'était prévu comme ça avec L'ombre, étant recherchée, elle sortait du réseau. C'était fini pour elle !

Tout cela tombe mal. Très mal. Dao est parti depuis quelques jours pour ses affaires et études. Il n'est même pas au courant de ce qu'il se passe ici pour elle et elle doit se débrouiller seule à Tréguier. Impossible de lui faire parvenir un pigeon qui pourrait être intercepté. Elle lui a déjà parlé de L'ombre. Il sait ce qu'il a fait pour elle. Elle a omis de dire ce qu'elle a fait pour lui. Elle est tenu au secret et était persuadée ne plus avoir à y revenir. Elle a cru bon de se taire. Cela ne changeait rien pour eux. Aujourd'hui elle ne sait même pas ce qu'il en penserait, ni s'il l'aurait autorisée.


Elle écarte immédiatement ses pensées qui ne résoudront pas son problème dans l'immédiat et ne font qu'augmenter son angoisse. Il est trop tard, elle est là.


Elle avance se dégage de son sac en bandoulière, sort sa gourde, la débouche, en prends quelques gorgées, se nettoie le visage et la dépose sans la reboucher sur le banc. Ce sont les dernières gorgées qu'elle boit jusqu'à ce qu'elle rentre ce soir chez elle. Alors elle savoure. Ici chacun porte son eau. Dès qu'elle perdra sa gourde de vue, elle n'utilisera plus l'eau qu'elle contient. Elle la considèrera comme empoisonnée. Ils font tous ainsi.


Elle prend avec précaution, du bout des doigts, ses protections sur le blanc, les inspecte et se les mets. Dossard, genouillères et coudes. Elle enlève son bonnet, le dépose sur son sac. Sur le banc un pot de graisse sur lequel est plié un carré de linge. D'un geste elle jette le bout de tissus au sol et l'écrase méthodiquement avec son pied, elle le ramasse, le déplie doucement, l'inspecte et le dépose sur le banc. Elle saisit le pot de graisse, le sent, s'en met une touche sur le dos de sa main, masse. Elle se rince le doigt avec l'eau de sa gourde et se sèche sur ses braies. Elle laisse agir la graisse. Pendant ce temps, elle prend les poignards les sort de leurs fourreaux, inspecte l'intérieur, remet les poignards dans leur étui, en glisse le trois quart à l'intérieur de chacune de ses bottes, laissant dépasser la garde et les attaches. Ambidextre , ils le sont tous. Les poignards ne portent pas de marques distinctives, comme les originaux, seules les lames diffèrent, ici pour l'entrainement elles sont en noyer. Doucement elle prend maintenant la cagoule en lin et recommence le manège. La jette au sol, la piétine lentement, la ramasse, inspecte son intérieur, l'époussète en la claquant sur sa cuisse et la dépose sur son sac. La paire de gants subit le même sort avant d'être répartie dans les deux poches de ses braies. Elle vérifie si la graisse posée sur sa main a laissé une quelconque rougeur ou picotement. Rien. Elle reprend le pot de graisse et se noircit le visage, s'essuie les doigts avec le linge. Il ne lui reste plus que la cagoule à mettre, elle se la passe en prenant soin de ne pas accrocher ses épingles à cheveux et la noue. Elle a déjà l'impression de suffoquer. Le maquillage du visage est complètement superflu, personne ne va lui enlever sa cagoule ici. Interdiction formelle de toucher aux cagoules. La sanction est fatale pour celui qui s'y risquerait. Tué sur place. Cela n'est arrivé qu'une fois à ce qu'il parait. Sanction sévère mais nécessaire pour la sécurité de tous. Le maquillage est uniquement là pour en protéger la victime. Partiellement seulement parce qu'avec la sueur et le lin qui vous frotte le visage, des zones de peau sont découvertes. En mission, leur visage est bandé soigneusement d'une sorte de gaze noire. Impossible à enlever au cours d'un combat sans vous avoir immobilisé complètement. En entrainement les visages sont maquillés et à son connaissance aucune cagoule n'a été arrachée.


Elle se remet son sac en bandoulière. A l'intérieur sa robe et son bonnet. Aucune affaire permettant de l'identifier. Elle sert sa bandoulière de sorte à coller au maximum son sac dans le dos afin qu'il la gêne le moins possible dans ses mouvements. En mission, elle n'aurait pas son sac. Il n'est accepté qu'aux entrainements afin que personne ne puisse y toucher, le fouiller ou y introduire quoique ce soit. Aucun sac personnel contenant les rechanges civiles n'est laissé en cellule. Il ne quitte pas leur propriétaire.


Elle est prête et fait face à la sortie . Prend une longue inspiration, se tient droite et va taper à la porte. On lui ouvre. Elle suit les deux cavaliers en silence. Elle longe le couloir, continue à contrôler les battements de son coeur et sa respiration, maintient le vide dans son esprit. Tout au fond, on lui ouvre une dernière porte, le soleil la surprend quelques instants, les bruits s'intensifient. Elle enfile ses gants, monte les quelques marches. Ils sont tous là.
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Imagine
Une vingtaine d'hommes et femmes, tous dans la meme tenue. Tous s'entrainent à l'abri des remparts. Seules les voix des maitres dirigent. Gin n'avance pas plus. Elle attend que l'on vienne la chercher.

Mis à part un groupe de cinq qui font une course d'obstacles au centre du terrain, tous les autres sont à cheval. Gin se sent un peu soulagée. Se pourrait il que la mission ne soit qu'un transport de documents ? elle prie pour qu'il en soit ainsi. Ces missions sont les plus "chiantes" à exécuter mais comportent beaucoup moins de risques.

L'ombre hurle ses ordres comme d'habitude. Un jour il va y laisser sa voix. Il est énervé, rien ne va comme il le veut aujourd'hui. Il l'aperçoit plantée comme un piquet. Pas trop tôt, elle est en retard. Il s'éponge le front et traverse le terrain la rejoindre à pas vifs .

Il la salue.

- Vous êtes en retard, il y a eu un problème ?

Hum.. le ton est sec , direct ... ça promet ! La voilà mise dans le bain sans autres formes. Elle lui rend son salut. En retard ? comment est-ce possible ? elle ne comprend pas.

- Aucun problème ! Nous étions au rendez-vous à l'heure et avons fait au plus vite, Maître.
Le maitre soupire exaspéré.

- Venez, ne perdons pas de temps en paroles inutiles. Suivez-moi !

il fait demi tour et reprend sa marche rapide.

- Je vais vous suivre personnellement. Je vous laisse vous échauffer 30 mn pas plus et vous me rejoignez aux chevaux.

Elle le suivit. Gin était habituée à ce que L'ombre parle ainsi lorsqu'ils étaient en équipe mais pas lorsqu'ils n'étaient que tout les deux. Un peu véxée, elle ne se permit aucun commentaire. Personne ne put le voir, mais sous son masque , son visage se durcit. Elle baissa son regard.

- bien Maitre !


Elle le quitta pour se rendre au lieu des échauffements, au centre du terrain.

Sous le soleil, là, une personne faisait des assouplissements. Elle la salua d'un signe de tête. L'autre répondit de la même manière. Elle s'aligna à ses cotés et commença ses étirements. Peu de temps après la femme partit aux pas de courses. Gin, elle continua encore quelques minutes puis partie sur ses traces pour deux tours de terrain. Les chevaux avaient leur piste le long de la muraille, autour du terrain. La piste de courses à pieds, étant parallèle à celle des chevaux, en sens contraire, elle croisa des cavaliers en plein exercice. Elle crut en reconnaitre deux . Enfin reconnaitre... elle ne peut vraiment les reconnaitre n'ayant jamais vu leur visage. Mais à leurs manières de se tenir sur le cheval, elle pensait avoir fait plusieurs missions avec qu'eux. Ca la rassura. Un homme et une femme dignes de confiance, s'il s'agissait bien d'eux. Elle espérait tomber dans la même équipe.

Elle est déjà en sueur sous ses vêtements, sous la cagoule qui commence à se coller sur sa peau. Il faisait déjà trop sous la dessous. Son souffle se faisait plus court et rapide..Pfff quelle connerie cette cagoule. Ils sont censés devoir se faire confiance. Chacun remet sa vie entre les mains de l'autre mais ils ne peuvent se regarder en face. Ou on se fait confiance entièrement ou on ne se fait pas confiance. Tout le monde se plaignait d'avoir le visage couvert aux entrainements et tout le monde s'obstinait à leur répondre que c'était pour leur sécurité. Pour ne pas qu'ils s'attachent, pour ne pas qu'ils se trahissent ... comme si une cagoule avait le pouvoir d'empêcher cela. Et les maîtres alors ? tout le monde pouvait voir leur visage... ça n'avait aucun sens. Encore un rite ou coutume, appelez ça comme vous voulez, que personne n'osait ouvertement remettre en cause.

Son échauffement terminé, elle se présenta en nage, devant son maître, essayant de ramener sa respiration à la normale. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas couru comme ça. Le dernier tour de terrain fut fait pour sauver son 'honneur, elle crut qu'il ne se finirait jamais. Ca se confirmait. Elle allait en baver.
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Starine
[Saintes]

le voyage se passa très bien en Bretagne, trop bien peut-être! Les chemins bretons étaient vraiment très sûrs. Ruby, Starine et Philippe profitaient des derniers jours dans la campagne pour pêcher, cueillir des fleurs etc... Vivre la vie de bohème, quoi !

S'en suivirent les premiers villages poitevins où l'accueil fut bon, sans problème. Malheureusement, le tableau idyllique fut noirci par un acte de brigandage en leur encontre... Elle revenaient du ravissant port de la Rochelle joyeusement.
Alors qu'elle baladaient tranquillement, deux sieurs, qui étaient tapis derrière des arbres, attendirent que leurs proies furent assez proches pour leur sauter dessus et les dépouiller sans aucun égard pour leur sexe, ni du fait qu'il y avait un très jeune enfant avec elles..

Elles se défendirent comme elles purent. De peur qu'il arrivât quoi que ce fut à son fils, Starine se battit comme une lionne contre son agresseur.
Logiquement, ils eurent raison de la force de leurs victimes.
Les pauvres femmes gisaient sur le sol.. Starine tenait fermement Philippe contre elle, pour qu'il se tût. Ils la croyaient évanouie, mais elle entendait tout. Elle imprima leurs visages pour pouvoir témoigner plus tard..
Sans vergogne, les deux brigands raflèrent tout ce qu'elles avaient accumulé dans la charrette, même le tonneau de cidre que Star réservait à Nocturnus, son cher compagnon...

Elle passèrent le reste de la nuit là, n'osant pas bouger. Ce n'était qu'au petit matin, après s'être repus et arrosés, que les deux méchants hères repartirent sur les chemins et que les deux amies purent rejoindre Saintes..

Après avoir marché plusieurs heures pour atteindre le centre-ville de Saintes, Starine arriva au bureau de police.
Enfin on aurait pu dire qu'elle se trainait jusqu'au bureau de police plutôt..

Elle venait de vivre une nuit de cauchemar avec son fils pour lequel elle s'était battue comme une hyène pour le protéger et avec Ruby l'amie avec qui elle voyageait..

Encore toute palote, elle frappa doucement à la porte mais n'attendit pas qu'on lui autorise pour l'ouvrir. La brunette tenait à peine sur ses jambes et la patience n'était pas de mise ce jour-là.


Bonjour, je suis Dame Starine et j'habite Labrit, en Gascogne. Je viens porter plainte contre un couple de brigands qui nous a attaqués sur la route du retour chez nous, entre la Rochelle et Saintes. Me croyant complètement inconsciente, ils parlaient entre eux sans cacher leurs noms. Je pourrais vous les décrire parfaitement.

Tout en parlant, Philippe dans ses bras, elle s'assit lourdement sur le siège mis à la disposition des visiteurs.

On lui donna plusieurs formulaires à remplir. Tout d'abord un premier pour le prévôt, ensuite un second pour celui qui s'occupait de la sécurité des routes poitevines. Starine n'en finissait plus avec la paperasse.

On lui promit de tout faire pour retrouver leurs agresseurs, mais elle savait très bien que cela allait être très difficile. Elle les salua en ressortant du bureau et se rendit auprès de Ruby qui n'était pas en meilleure forme..

Starine sortit un vélin à l'attention de Noct pour le prévenir de son retard éventuel à cause de l'attaque. Elles durent se reposer, mais le ventre vide..

Des heures plus tard, un pigeon qu'elle reconnait entre mille se posa près d'elle. Elle prit le message qu'il lui était destiné et sourit. Son amour adoré lui demandait de rester là où elles étaient et qu'il venait les chercher très vite..

Elle soupira d'aise, malgré ses blessures qui n'étaient somme toute qu'artificielles..


Mon amour... je sais que je ne peux compter que sur toi.. Bien que tu ne sois pas au courant, pourras-tu me pardonner le mal que je t'ai fait? Arriverais-je, MOI, à me pardonner???
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Imagine
... quelque part en bretagne ... sur le terrain d'entrainement


A coté de l'ombre, essayant de se débarrasser discrètement d'un point de coté, Gin vidait lentement ses poumons de tout l'air qu'ils contenaient. Il ne la regarda pas. Il la savait là essoufflée et fit mine de ne pas la voir pour lui laisser reprendre son souffle. Il continua à crier ses ordres et conseils aux cavaliers qui passaient à toute allure devant lui.

-Protégez-vous avec le bouclier ! couchez-vous et collez vous au cheval bonsang !

Gin ne se manifesta pas plus que ça, elle resta en léger retrait grattant le peu de temps qui lui restait pour se remettre.

Du coin de l'oeil il l'observait. Elle ne récupérait pas aussi facilement qu'il l'aurait cru. Il changea alors d'idée. Il se tourna enfin vers elle.

- viens, on laisse tomber les chevaux pour l'instant, tu vas aller grimper...

ah il la tutoyait maintenant et elle en fut soulagée. Elle se détendit un peu . Elle échappait aux chevaux pour l'instant. Tant mieux, elle ne se sentait pas. Non pas qu'elle se sentait plus de grimper mais au moins elle n'aurait pas à courir pour monter un cheval en course. Ils traversèrent le terrain en marchant l'un à coté de l'autre sans se parler. Elle, tête baissée, s'inquiétant déjà de la suite des évènements et lui l'observant à la dérobée, ne la reconnaissant plus.

Devant le mur de pierres, elle se demanda un instant si finalement elle n'aurait pas préféré le cheval. Elle leva la tête mesurant du regard le mur. Elle savait déjà qu'elle n'y arriverait pas. Elle adressa un regard à l'ombre.

- c'est quand tu veux ! mais le plus vite sera le mieux..

Désespérée, un soupir lui échappa.

- il y a un problème ?

Elle secoua la tête.

- alors vas-y !

Il ne la lachait pas du regard, l'observant, devinant son inquiétude derrière sa cagoule. Elle était hésitante et lui étonné.

Elle leva ses bras , s'agrippa aux bords des pierres, puis appuya un pied sur une pierre, s'assura et se hissa collée au mur. Monta son autre pied sur le coté, chercha un appui, monta une main et se hissa. Concentrée, le regard vers le haut, elle répéta ses gestes... heu.. une seule fois en fait parce qu'elle s'arrêta net.

L'ombre, les bras croisés, attendit quelques secondes pensant qu'elle réfléchissait à ses appuis mais elle tourna La tête et la plaqua contre le mur.

- qu'est-ce qu'il se passe ?

Gin ferma ses yeux.

- Oh mon dieu, je crois que j'ai le vertige !
- hum ? à deux mètres du sol ? tu plaisantes non ? monte !
- je ne peux pas.

A entendre le son de sa voix, l'ombre s'avança rapidement et se plaça dessous.

- mais qu'est ce que tu fais ? comment ça tu as le vertige ?
- je ne sais pas, j'ai peur , je ne peux plus bouger.
- Arrête de faire l'idiote et grimpe
- je te dis que je suis bloquée, je ne plaisante pas.

Gin plaquée contre la muraille, se sentait glisser. Un tremblement intérieur la paralysait.

- je vais tomber.
- mais non tu ne vas pas tomber. Reprends toi ! ne regarde pas en bas et ..
- je vais lacher, je te dis. Gin se crispait sur ses prises, les larmes lui montèrent aux yeux. Je ne vais pas tenir..
- bon lache-toi, je t'attrape !
- je ne peux pas. Je suis tétanisée. Je n'y arrive pas !
- essaie au moins de descendre, je te touche les pieds là ! descends un peu et je t'attrape.

Elle essaya en vain et commença à fatiguer sérieusement.

- j'essaie mais mon corps ne m'écoute pas. Je suis bloquée et je ne vais pas tarder à lacher. oh mon dieu, c'est pas possible ça !
- c'est pas grave si tu lâches, je t'attrape.

Le tremblement s'intensifiant, un pied glissa et gin suivit. L'ombre essaya de la récupérer comme il put et ils se retrouvèrent tous les deux l'un sur l'autre, affalés sur le sol

Le temps de réaliser qu'elle venait de tomber sur l'ombre, elle se fit glisser sur le coté.

- tu t'es fait mal ?
- à la joue et au nez, je crois. Gin grimaça et mit le dos de sa main sur sa joue.

L'ombre lui souleva le morceau de cagoule déchiré

- ce n'est rien, c'est juste griffé.

Il resta un moment silencieux à la regarder , pendant qu'elle se redressait lentement en pleurant.
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Imagine
Gin s'épousseta ses braies et ses manches. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle puis se tourna vers le mur. Elle dénoua sa cagoule au niveau du cou et du bout des doigts décolla le tissus de son visage mouillé par la sueur et les larmes, laissant sa peau respirer. Tout en fixant le mur, elle s'adressa à l'ombre.

- bien ! qu'est ce qu'on fait maintenant ?

L'ombre jeta à son tour un coup d'oeil aux alentours. Il est évident qu'on avait du les voir. Il prit son temps pour se relever. Encore un coup d'oeil vers les autres et s'approche de Gin. Prenant appui d'une main sur le mur il la regarde se demandant ce qu'il convenait de faire. La pousser à surmonter sa peur ou bien chercher d'où vient cette peur. Gênée par son regard insistant, les yeux baissés elle tourne légèrement la tête de l'autre coté, n'osant pas la tourner carrément. Depuis qu'elle était arrivée ici, il l'avait sentie différente. Il ne saurait trop dire exactement .. trop calme ou trop docile.. non, elle était silencieuse plutôt. Elle avait toujours su garder son calme. Docile ? oui elle l'était enfin du moins elle se soumettait volontiers à lui. Mais silencieuse quand elle était avec lui , ça surement pas. Quelque chose devait la tracasser.

Il avait largement eu le temps de la regarder pendant qu'elle courait et malgré ses protections, il voyait bien qu'elle avait changé, physiquement changé.. Il n'avait pas osé poser la question parce qu'il savait que cela n'était pas possible... à moins que ...

-hum... tu prends toujours tes tisanes, Gin ?

Elle tourna son visage vers lui, l'interrogeant du regard. Peut-être avait-il été un peu trop direct dans sa question. Il se reprit.

- tu es peut-être fatiguée par tes maux de tête non ?

Elle lui sourit doucement. Il s'inquiétait toujours de sa santé. C'est lui qui lui procurait ses tisanes pour ses maux de tête. Elle ne se rappelle plus quand est-ce que ses douleurs avaient commencé. Elle était encore jeune lorsque les maux de tête sont devenus rapidement insupportables. L'ombre s'était alors procuré deux sortes de tisanes. Le traitement devait être suivi à la lettre. Deux jours une tisane. 10 jours l'autre. Il lui portait lui même les boissons. Le jour où il l'aida à fuir, il a continué à les lui procurer. Il n'y a que depuis qu'elle était à Tréguier, qu'elle achetait toute seule les herbes et faisait ses mixtures comme il le lui avait appris.

- Non je ne les prends plus depuis quelques mois maintenant.

Il parut contrarié. Elle le rassura aussitôt.

- je n'ai plus du tout de douleurs, aussi incroyable que cela puisse paraître. Je suis tombée à cours d'herbes quelques temps avant mon mariage. J'ai laissé trainé et j'avoue que ne plus prendre ses tisanes m'arrangeait bien. Je me suis dit que lorsque les douleurs reprendront je serais toujours à temps de retrouver mes vieilles habitudes. Je n'ai pas eu une seule douleur de tout le voyage mais j'ai quand même acheté mes herbes au retour. Par prévention j'ai repris la tisane et mes maux de tête ont repris. J'ai pensé que les herbes étaient mauvaises. J'ai tout arrêté et depuis je me porte comme un charme.

Il put cette fois-ci cacher sa déception et se força à sourire malgré sa machoire crispée. Ainsi elle lui échappait. Elle devait l'être forcément et elle ne lui disait rien ?

- je vois que tu n'as plus confiance en moi ! Pourquoi ne me dis-tu pas que tu es enceinte ? je ne t'aurais pas fait venir ici.

Elle le fixa droit dans les yeux ne comprenant pas sa question.

- je ne suis pas enceinte. Comment le pourrais-je ? tu sais bien !

Comment pouvait-il penser un seul instant qu'elle soit enceinte ? Lui qui l'avait vu blesser, lui qui l'avait alors transporter chez ses amis au couvent. Lui qui avait tenu à lui annoncer en personne, le jour de sa sortie du couvent, qu'elle ne pourrait pas enfanter. Il se passa une main derrière la nuque mal à l'aise. Elle n'est réellement pas enceinte ou bien elle le lui cache ? Il la scruta. Elle semblait sincère. Il lui sourit.

- oui , comment pourrais-tu l'être. Il se redressa, retira sa main du mur et se la passa sur le visage en soupirant. Je dois être fatigué, excuse-moi.

Elle lui fit face.

- j'ai un peu grossi ces derniers temps. Je vais trop souvent en taverne le soir avec Zak et ..on boit pas mal c'est vrai. Je vais lever le pied. Elle croisa ses mains dans son dos et regarda passer des cavaliers sans vraiment les voir. Elle revint à ses préoccupations après un petit moment de silence. Je ne suis plus dans le coup, tu le vois bien, j'ai du mal à courir et là.. pfff.. je ne comprends pas pourquoi j'ai eu ce vertige, c'est la première fois de ma vie que je ressens ça !

Lui resta sur sa préoccupation. Il s'adossa au mur.

- je sais, je sais. Ecoute-moi, tu vas rentrer chez toi. Demain tu verras un "docteur".

- je me sens en très grande forme, Ombre, c'est seulement que je ne me suis plus entrainée depuis plus d'un an et je ne peux rattraper ce retard en 10 jours. Avec toute la volonté du monde, ça me semble irréaliste. Je ne vois pas ce qu'un docteur pourra faire de plus.

Elle veut l'aider pour cette mission, sincèrement, mais il doit se rendre à l'évidence, sans compter le problème du vertige, elle n'est quand même plus au niveau.

- je tiens à ce que tu le voies, ne serait-ce que pour m'assurer que tes vertiges ne cachent pas quelque chose, et puis il pourra toujours te donner quelques fortifiants.

Oui, il y tient. Il tient surtout à vérifier que rien ne viendra déranger ses plans.
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Arcenciel
A GENEVE , quelques jours auparavant

Ciel se réveille. Elle ouvre ses yeux lentement. Il fait sombre, à moins que ce soit elle qui ne voit plus très bien. Elle est en sueur et pourtant glacée, sa mâchoire claque, sa respiration saccadée. Elle est allongée sur un lit de camp, des couvertures remontées sur ses épaules, la tête sur le coté. Elle n'en a pas encore conscience. Une faible lueur lui parvenant de l'autre coté, lui permet de distinguer un homme assis à ses cotés à même le sol, la tête sur ses bras croisés repose sur le bord de son lit. C'est le sergent Korrigans. Elle se croit aux dortoirs de la garde épiscopale de Narbonne et se demande ce qu'il fait là.

Elle n'a pas la force de tourner sa tête et se contente de regarder la vue qui s'offre à elle. Derrière le sergent , un lit, quelqu'un est dessus, il est entièrement recouvert d'un drap taché et troué par endroits. Derrière encore un lit, là elle ne voit qu'une partie d'épaule dépasser. Un regard vers le haut, elle est sous une tente. Des chemises et serviettes sont suspendues à une traverse en bois. Derrière elle, lui parvient le gémissement d'un homme. Son visage devient soucieux, elle cherche.

Ca lui revient maintenant. Elle se revoit la nuit en patrouille à Genève. Tous armés. La colonne se déplaçait au pas, protégée de chaque coté par une lignée de boucliers. A ses cotés les cadets Klara, Godefroy et bien d'autres derrière elle. Juste devant elle , le sergent Korrigans, le sergent Cassiel, le major Annye. Un peu plus loin Monseigneur Gagi et l'aspirant Vidame Domi. Elle avait intégré leur groupe à Chalon et venaient tous de rejoindre l 'armée dirigée par le Bruder Makcimus. de l'Ordre Teutonique. En guerre contre les hérétiques.

L'armée marchait d'un même pas depuis quelques heures cette nuit là, lorsque Ciel entendit au loin des hommes crier. Elle ne comprenait pas mais situait les bruits à l'avant et l'arrière de la colonne. Comme une vague déferlante les ordres furent hurler et répercutés par les gradés.

- EN COLONNE DEFENSEEEEEEEEE !

La garde épiscopale serra les rangs et se regroupa en colonne de 6. Boucliers debout accolés pour l'extérieur. Boucliers couchés au dessus des têtes formant un toit pour l'intérieur de la colonne. Une pluie de flèches s'abat aussitôt dans un effroyable bruit métallique

Ordre fut donné.

- ARCHERS EN POSITION

Les archers frayèrent un chemin aux arcs, entre les boucliers des premières lignes.

- TIRERRRRRRR

Les premières lignes se baissèrent laissant place aux archers juste derrière. Arcenciel au centre de la colonne, maintenant son bouclier au dessus de sa tête et celle de l'archer à ses cotés, eut tout juste le temps d'apercevoir dans les airs une lignée de flèches partir en direction de l'ennemi. Il faisait nuit, les boucliers protégeaient la formation, elle ne voyait rien. Collés les uns aux autres, elle devait maintenir son bouclier en bonne position pour assurer le toit de la colonne et au même temps laisser assez de place à l'archer pour qu'il puisse se mouvoir. Soudain des hurlements.

Les dernières paroles qu'elle entend. Des voix différentes.

- ILS ARRIVENT, RESTEZZ GROUPééééééééS......... Que Dieu nous protège ... oh mon dieu .... ils sont trop nombreux ... Restezzzzzz group..... Nonnnnn... attention à votre droite Major... Sergent par ici !

Des bruits de métal de toutes parts. Des boucliers tombent, la colonne s'étale.

Tout est allé très vite. Elle a du mal à se rappeler.

Elle se voit parer des coups avec son bouclier, donner des coups d'épée, blesser un homme, encore un autre. Puis un coup violent dans son dos. Elle tourne sa tête cherchant ce qui lui arrivait. Pas le temps de voir son agresseur que le sergent Korrigans passe dans son dos et la débarrasse de l'ennemi. Un autre coup s'abat sur son bouclier. L'homme la fait deux fois. Elle essaie de se battre mais ce qu'elle a dans le dos l'en empêche. Le cadet Gaudefroy vint à sa rescousse et s'attaque au molosse. Ciel voit trouble. Le bouclier et l'épée lui échappent des mains sans qu'elle s'en rende compte. Elle fait un pas ou deux sans savoir pourquoi, ni comment. Elle n'entend déjà plus le sergent korrigans qui continue à se battre derrière elle, lui crier :

- Reste derrière moiiii.... Ciel, reste dans mon dos, bonsang ! Attention , CIELLLLLLLL

Une ombre se présente encore à elle, elle ne réagit pas. Elle sent qu'on la transperce. Un grand frisson la parcourt. Quelqu'un la bouscule, lui passe devant et se bat à sa place. Une autre personne passe son bouclier devant lui évitant un autre coup. Elle n'entends plus rien. Elle se sent défaillir. Des mains la soutiennent. Elle croise le regard du cadet Klara et puis c'est le noir complet.

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. Cadet Episcopal de Nimes
...une poussière dans l'Univers ....
Arcenciel
GENEVE ... Quelques jours auparavant

suite et fin.

Le combat a été sanglant, beaucoup sont tombés cette nuit là. Leur armée a été dissoute. On ramasse les morts et les blessés.

Elle reprend de temps en temps conscience. Elle voit des visages qu'elle connait bien se pencher sur elle. Elle entend qu'on déchire ses vétements. Etrangement elle ne sent rien. Elle regarde le ciel. Le jour se lève.

- Maintenez la pression Cadet
- Je fais ce que je peux Sergent !
- Serrez, elle se vide de son sang. Que quelqu'un aille chercher une charette, il faut la transporter, on ne pourra rien faire ici.

Elle perd conscience.


SOUS LA TENTE

Ciel a un main le long du corps. Elle touche les bandages sur son ventre. Son autre main est prise dans celle du sergent Korri.

Quelqu'un passe une main sous sa nuque et lui soulève la tête. Elle grimace de douleurs. Elle le regarde mais la lumière derrière l'empêche de le voir. Ce n'est qu'une ombre qui lui chuchote.

- Buvez, ça va vous faire du bien.

A la voix, il lui semble que c'est un homme.Elle sourit légèrement et boit difficlement le bol qu'on porte à ses lèvres. Ce n'est pas bien bon, un gout amer, c'est tiède mais elle boit puisque c'est pour son bien.

La main repose doucement sa tête sur son oreiller. La personne disparait de sa vue.

Elle reste là à regarder le toit de la tente. Tout le monde dort, elle entend des respirations plus ou moins fortes. Son esprit s'évade.

Elle n'a que 22 ans. Un peu plus vieille que sa demi soeur Kathleenn. Son père a eu une liaison avec sa mère. Il l'a quitté alors qu'elle ne se savait pas encore enceinte. Il a épousé une autre femme avec qui il a eu Kathleenn. Puis après Kathleenn, il y a eu Anne-Marie, un jour où il se sentait malheureux et perdu. Bien que hors mariage, arcenciel et Anne-marie furent reconnu par leur père. Bien que de mères différentes, elles ont gardé toutes les deux , le contact tout au long de leur vie. Leur père le souhaitait. Il a pourvu à leur éducation. Il venait les voir au gré de ses nombreux voyages. Elles n'ont jamais su ce qu'il faisait dans la vie. Elles savaient l'existence d'une troisième soeur. Depuis la mort de son père, l'ombre , l'ami de la famille avait pris le relais et leur donnait régulièrement des nouvelles de Kathleenn. Elles n'ont jamais vu Kathleenn et ne savent pas à quoi elle ressemble. La plus jeune lui ressemblerait beaucoup aux dires du père. Ciel lui a envoyé une lettre à la mort de son père, par l'intermédiaire de l'ombre, pour qu'elle sache enfin son existence. Par contre elle n'a pas pu lui dire pour Anne-Marie. L'ombre s'y est opposé. Elle l'a écouté même si elle n'en comprenait pas les raison.

A l'enterrement du père, son oncle, lui a remis des documents et affaires personnelles. Sur son lit, affaiblit, elle réalise qu'elle aurait du en parler à Anne-Marie. Tout est dans l'armoire de sa chambre, aux dortoirs de la garde épiscopale de Narbonne. Si elle venait à mourir, il faut qu'Anne-Marie récupère ces documents, surtout après ce qu'elle vient de découvrir. Elle se dit qu'au cas, Bibiche cadet également à la GE de Narbonne prendra soin de ses affaires.

Elle grimace, elle sent les douleurs se réveiller et s'intensifier. Comme des crampes. Son coeur s'accélère. Elle a du mal à respirer. Les douleurs deviennent insoutenables. Un gout de sang envahie sa bouche. Elle se sent partir lentement. Elle a la nausée. Elle ferme les yeux, des images de sa vie défilent. On la croirait endormie, si ce n'est ce filet de sang qui s'écoule dans le coin de sa bouche. Sa main après s'être crispée, se détend et lâche celle du sergent Korri.

Le 7 juin 1459 au petit matin, Ciel rejoint le trés-haut. On dira qu'elle est morte au combat des suites de ses blessures. Deux personnes savent de quoi elle est morte réellement.

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. Cadet Episcopal de Nimes
...une poussière dans l'Univers ....
Starine
[Saintes .. toujours]


En attendant que son compagnon vienne la rejoindre, Starine se remettait peu à peu de ses blessures.
Les gens de ce village forestier étaient particulièrement chaleureux et accueillants. Comme à Ruby, Madjka lui avait fourni écus et nourriture à son arrivée à Saintes alors qu'elle était blessée..
Dès qu'elle reprit assez de forces, la bûcheronne dans l'âme se fit prêter une hache par sa sauveuse qui était devenue mairesse entretemps et coupa des arbres chaque jour en les vendant à bas prix par reconnaissance pour tout ce qu'on avait fait pour elle..

Tel un chevalier, Nocturnus arriva sur son beau cheval! Chevalier courtois c'était ce que l'amour de Starine était. Pour remercier la mairesse de s'être occupée d'elle, le Gascon fit un don conséquent à la mairie. La brunette était très fière de son compagnon de vie. Elle le savait d'une extrême générosité et il la prouvait à chaque instant.

Pour leur départ dans la carriole, Starine préparait le peu d'affaires qu'elle avait accumulées pendant son séjour à Saintes. Noct chargea le tout dans la charrette, prêt à partir. La dernière soirée fut riche en émotions. Tout le monde se promit de se revoir bientôt en se bizouillant et les Gascons prirent la route.




[En pleine campagne, juste avant Bazas..]


Le voyage se passait très bien. Tout le monde était content de s'être retrouvé, surtout Philippe qui n'avait pas vu son père depuis très longtemps..
Starine et Nocturnus rayonnaient de bonheur grâce à leurs retrouvailles. Profitant de la présence de Ruby qui s'occupait de l'enfant, le couple pouvait s'éclipser de temps en temps pour enfin se retrouver seuls...

Après le repas du soir, ils avaient décidé de se reposer quelques heures avant de repartir rejoindre Labrit au plus vite.
Un besoin pressant réveilla le petit bonhomme qui en fit part à sa mère en la secouant par le bras. Starine mit son index sur sa bouche pour qu'il ne fasse pas de bruit et ne pas dérange Ruby et Nocturnus qui dormaient profondément.

Elle le prit dans ses bras doucement. Ils étaient descendus de la carriole discrètement, pour ne pas déranger les autres qui se reposaient un peu.
Philou tardait à faire ce qu'il devait faire. Il voulait s'amuser. Les bruits de la nuit l'attirait: du chant du criquet au coassement des grenouilles dans les petits rus. Tous deux avaient aussi observé les oiseaux nocturnes, les chauves-souris qui frôlaient leur têtes en passant au-dessus d'eux. Sans même s'en apercevoir ils s'étaient éloignés de la charrette..

Starine entendit soudain le cheval qui piaffait, puis le bruit de roues dans la terre. Elle avait attrapé son fils et courut jusqu'au campement mais c'était trop tard! Noct avait pris la route avec Ruby qui dormait à l'arrière...




[Labrit.. enfin la maison!]


Le soleil était déjà bien haut lorsque Starine arriva en ville. Elle avait préféré se reposer pendant la nuit avec son fils, plutôt que de s'épuiser à marcher dans les bois, au risque de se faire à nouveau brigander par des hommes sans scrupules.

De sa dernière attaque, il lui restait quelques ecchymoses sur la poitrine qu'elle camouflait le plus possible avec une chemise supplémentaire, malgré la chaleur qui commençait à sévir. Lorsque Noct était venu la rejoindre à Saintes, elle s'était déshabillée dans le noir pour ne pas l'effrayer. La brunette connaissait bien son amour et elle le savait capable de tout. Le mal était fait.. elle ne voulait plus en entendre parler.. Ce qui l'embêtait le plus, c'était le tonneau de cidre qu'elle avait acheté à son compagnon pour lui faire une surprise! Les écus et les provisions de bouche se remplaceraient bien vite, ce n'était pas très important!

Elle continuait à marcher, tout doucement, Philippe dans ses bras. Depuis Saintes, elle voyageait très léger..

Ils voyageaient pourtant tous ensemble au départ de Saintes! Et puis, un soir, son fils avait eu une envie de faire pipi dans la nuit et s'étaient retrouvés seuls.

La maison! Sa si belle maison, construite par leur amour partagé! Starine regarda son fils qui dormait toujours dans ses bras, l'embrassa délicatement pour ne pas le réveiller et accéléra le pas.
Arrivée sur le seuil, elle chercha la clé à sa place habituelle. Le pot de fleurs était toujours à la même place, Starine se saisit de l'objet et ouvrit la porte.

Contrairement à la fois dernière, aucune poussière n'occupait l'espace. Tout était bien propre et la pièce sentait bon. La brunette était heureuse de retrouver sa chaumière aussi accueillante.

Avant toute chose, elle se rendit dans la chambre de son fils pour le déposer dans son lit: là aussi elle fut très surprise! La chambre était saine et bien rangée. Même les draps du petits venaient d'être changés. Philippe fut couché et sa mère sortit de la pièce.

Malgré le petit repos pris cette nuit, la marche avait fatiguée Starine. Elle se dirigea tout droit vers sa chambre qui était toute aussi propre que le reste de la maison. Comme il commençait à faire très chaud, elle se déshabilla complètement sans même prendre la peine de mettre sa chemise de nuit, et se glissa dans les draps pour s'endormir aussitôt..

C'était fini les voyages en solitaire.. Avec Noct, ils ne se quitteront plus jamais...

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Zakarine
[Tréguier... la maison]


La vie était toute calme à Tréguier. La rouquine avait troqué ses livres pour faire à nouveau de la farine. Elle avait besoin de faire un peu d’exercice, de se dépenser. Son corps s’épaississait un peu trop, selon elle et le chouchen qu'elle buvait en taverne n'arrangeait pas la chose!

Heureusement elle voyait régulièrement ses amis le soir pour son moral et aussi Lagunien, de temps en temps.. pour la tenir en forme .. Mais ce n'était pas souvent, qu'ils pouvaient se donner rendez-vous. Ils s'entendaient pourtant très bien, les deux rouquins, mais cela convenait parfaitement à la Trégorroise.

De retour de son moulin, Zakarine vit un pigeon qui l'attendait sur le seuil de sa maison. Elle pensa de suite à des nouvelles de Gin. Connaissant son amie, elle était très étonnée de ne pas en avoir eu plus tôt d'ailleurs, de sa retraite chez les nonnes.

Zak s'approcha tout doucement du volatile et l'attrapa délicatement pour ne point l'effrayer. Elle retira le vélin accroché à sa patte et relâcha l'oiseau.

Ben non, ce n'était pas Gin qui écrivait, mais Starine, sa sœur.


Citation:

Ma très chère Zak,

Voici quelques mots pour te donner de nos nouvelles. Nous sommes biens rentrés à la maison, mais après avoir connus quelques mésaventures! je t'explique:

Le voyage se déroulait très bien jusqu'à ce que Ruby, Philippe et moi ne nous fassions attaquer par deux individus en habits de moines. Qui se seraient méfier, hein ?? Pas nous , en tout cas..

Ils nous ont contraintes à leur donner tout ce que nous possédions, même le tonneau de cidre que je réservais à Noct...
Voyant que nous n'étions que deux femmes, je suppose qu'ils pensaient que nous allions leur céder facilement.
Philippe était dans mes bras et je l'ai défendu comme une louve. Ruby et moi avons été gravement blessées par les deux brigands. Nous avons dû faire une halte à Saintes pour nous remettre de nos émotions.
Les gens de là-bas sont vraiment très gentils et accueillants. Grâce à leurs bons soins, nous nous remîmes lentement de nos émotions et nous reprîmes des forces.

Lorsque Noct eut été au courant, il a accouru pour venir nous chercher jusqu'à Saintes. C'est un homme merveilleux, si tu savais! Pour remercier la mairesse de s'être si bien occupée de nous, il a fait un don de 250 écus à la mairie, tu te rends comptes ?!

Et nous voilà de nouveau sur la route, aux côtés de mon compagnon d'amour, jusqu'à ce qu'un soir alors que l'on prenait tous un peu de repos, Philou eut envie de faire son pipi de la nuit.
Je descendis de la charrette avec le petit dans les bras pour ne pas les réveiller. Comme à son habitude, Philippe voulait s'amuser et nous nous éloignâmes un peu du campement.

Tout à coup, nous croyant endormis à l'arrière, Noct fit partir le cheval. Ce sont le bruit du hennissement et celui des roues qui m'avertirent. le temps que j'arrive à l'endroit où nous étions, ils étaient partis avec Ruby..

Nous étions à nouveau seuls, avec le bébé.. Heureusement que nous étions près de Bazas, la ville qui jouxte Labrit. Nous arrivâmes chez nous à pieds, tranquillement..
Les retrouvailles le furent moins.. mais ça, c'est privé et je ne t'en dirai pas plus!

Nocturnus est vraiment le meilleur des hommes et je l'aime tant!
Je regrette tellement ce qui s'est passé autrefois, pendant son absence! En tout cas, je ne lui dirai rien, je ne veux pas le faire souffrir et surtout pas mettre notre couple en péril, ce serait un terrible gâchis et je ne m'en remettrais surement pas...

Quelles sont les nouvelles pour toi, ma chère soeur? Je voulais te remercier pour ton accueil. J'ai vraiment beaucoup aimé la Bretagne et j'ai été très heureuse d'avoir pu revoir Gin et Sisoue. Elle semblent très heureuses toutes les deux, j'en suis très contente. Mais je me fais un peu de soucis pour toi.. tu es toujours seule. Ton chien Papouille est bien gentil, mais il ne te réchauffe pas la nuit dans ton lit!
Je souhaite tellement ton bonheur! Il ne me reste que toi, tu le sais...

Je t'embrasse ma sœurette, Philippe est entrain de me faire une grosse bêtise et je dois m'occuper de lui.

Star, ta sœur bien-aimée



Zakarine sourit après lecture. Elle savait combien Starine aimait son compagnon et qu'il fallait absolument régler son problème d'enfant illégitime à faire disparaitre. Elles seraient reconnaissantes à jamais envers Chieuz qui avait pu l'aider.

Assise à son bureau, la rouquine entreprit de lui répondre aussitôt. Elle lui raconta que Gin était partie se reposer chez les nonnes, que Sisoue était en voyage avec Fyn et que sa vie à elle avait repris son cours normal. Il ne fallait surtout pas que Star s'inquiète pour elle, que Lagunien venait de temps à autre la réchauffer quand il ne travaillait pas, qu'elle l'aimait beaucoup et heureuse d'être avec lui... mais que cela lui convenait, puisqu'elle aimait toujours autant sa liberté.
Elle lui raconta qu'elle était aussi retournée à son moulin et surtout que sa sœur lui manquait énormément.

Elle sécha l'encre sur le vélin qu'elle accrocha à la patte du pigeon qui attendait dehors et il s'envola vers d'autres cieux, en direction du Sud ensoleillé si cher à Starine.

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