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[RP ](public)février 1464 - Creusons la tombe du lys

Sepa
(La Flèche: Ville Fantôme)

Voilà maintenant plusieurs mois que les Angevins titillaient Sa Majesté et il était bien temps de leur montrer que les angevins étaient en territoire français. Pour une fois, le Borgne participait en tant que Capitaine de la Garde Royale et non plus comme soldat de la Connétablie, à ces heures ci, les deux rôles étaient quasiment les mêmes bien que la protection de Sa Majesté était la priorité. Le temps était un peu long en territoire français mais cela s'arrangea lorsque les troupes avancèrent en sol Angevin, le Capitaine était fort content de pouvoir embroché quelques angevins mais hélas contrairement à ce qu'il attendait, seul une victime fût à compter et une ville déserte se montra. La peur ou plutôt la lâcheté des angevins étaient à déplorer, Sepa était un peu dépité de voir ça mais venant d'eux, cela semblait normal.

Quelques jours d'attente en espérant des mouvements mais encore rien, les armures commenceraient presque à rouiller mais le duel viendrait et comme on dit:"plus c'est long,plus c'est bon". Le Borgne sortit un petit peu en taverne ce qui était plus que rare de sa part mais il fallait bien s'occuper sur le sol ennemi sachant que les tavernes seraient remplis de binasse françoise. Prenant possession totale de la ville, Sa Majesté décida de monter un QG dans une taverne donc après un réveil tranquille et rafraichissant, le Von Stavanger décida de se rendre sur place mais avant d'y aller, il fit rassembler TOUS les membres de la GR, une fois tout réunis, le Capitaine prit la parole


Bonjour Gardes, Sa Majesté a réquisitionné la taverne honteuse "A l'union des rebelles", rebaptisée : "A la gloire du Lys",pour en faire notre QG, celle ci a été réorganisé et mise à nos couleurs, vous ne pourrez pas la loupé. Je dois avouer qu'avec ces nouvelles nominations, celle ci est beaucoup plus accueillante.

Une fois les consignes données, le Borgne se rendit sur le lieu de la nouvelle taverne, autant dire que le voyage fût extrêmement calme tant tout le monde était parti. Enfin, le Capitaine resta prudent et veilla qu'aucune attaque arrive, bien oui, il faut se méfier de l'eau qui dort comme on dit. Arrivée à la taverne, celui ci entra et vit Sa Majesté. Salut en bon et dû forme en la présence du Roy

Vostre Majesté,bien le bonjour, j'ai prévenu la garde de ces lieux, ils devraient arriver. La ville est bien vide mais nous continuons à surveiller les rues que certains de tente pas d'idiotie à votre égard

Le Borgne scruta la salle en attendant les recommandations du Roy.
_________________
Gatimasse., incarné par Falco.
Dans la nuit du 1er au 2 mars, Pont de Cé- Armée tourangelle Ante Mortem

Cela faisait quelques jours qu'ils les observaient.
Gati sentait en elle une haine profonde. Tout lui revenait en tête.
Le pillage de cet été -et les nombreux autres-, la mort de Feodor, l'arrogance de leur duchesse, l'irrespect quotidien pour les tourangeaux.
Elle voulait jouer un rôle, utile, dans cette guerre.
La Touraine n'avait pas les forces de se battre. Elle, elle l'avait. Elle irait seule, ou presque.
Quelques uns l'avaient suivie dans sa folie.
Deux barons, un gueux, un nanti et une petite fillote de famille traitre -fallait se racheter..!-
Ils n'étaient pas beaucoup, il valait mieux.
Leur mission était ô combien périlleuse.

Leur objectif était simple : reconnaitre un maximum de monde pour évaluer leur défense. Faire un rapport. Permettre aux armées royales de savoir ce qui les attend.

La nuit était tombée. Les ombres s'approchaient du pont. On voyait grouiller pas mal de monde, telle une fourmilière. On pouvait déjà évaluer un nombre, pas rassurant pour la suite.... Ils s'ennuyaient, se demandant quand l'attaque aurait lieu, quand la guerre éclateraient vraiment.
Gati donna le signal d'un hochement de tête et tous se précipitèrent.
Deux armées face à eux, Les Vrais Saigneurs et Requiem
Les coups d'épées se faisaient entendre partout autour d'elle. Elle reconnut pas mal de monde mais dès qu'elle posait les yeux sur quelqu'un, celui ci la touchait, la transperçait.
La douleur était intense mais comparée à d'autres douleurs, elle ne trouvait pas cela insupportable. Sans Feodor, c'était pire. Respirer tous les jours sans lui était une torture. Elle sentait les lames la délivrer de sa tristesse.

Elle voyait ses compagnons de fortune se battre d'arrache-pied mais ils étaient bien trop nombreux....
Son laquais, Homer, la ramassa du sol. Quasi inerte.

Pour les angevins, leur acte était de l'idiotie. Pour les royalistes c'était de la stratégie. Pour elle, c'était la délivrance.
Homer chevaucha jusqu'au Rivau. Il espérait encore sauver sa maitresse, mais il était trop tard et les blessures bien trop nombreuses pour y faire quoique ce soit.
Elle ignorait comment allaient ses ''soldats''.

Allongée sur son lit, le sang dégoulinant à moults endroits, elle demanda du papier et une plume.
Ses heures, ses minutes étaient comptées.
Elle écrivit en premier lieu à Linoa, son amie, pour qu'elle veille sur son fils.
Ensuite, elle eut la force de prévenir le GMF, l'issue de la mission...


Citation:
Cher GMF,

J'espère que vous arriverez à me relire...
Me voilà bien affaiblie, mes heures sont comptées.
Notre mission a été accomplie.
Voici le rapport tant attendu. Dans la bataille, j'ai reconnu beaucoup de monde, voici les noms de ceux que j'ai vu.

02/04/1464 04:10 : Votre bouclier a été détruit.
02/04/1464 04:10 : Votre arme a été détruite.
02/04/1464 04:10 : Chalva vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Ansoald vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Liette vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Salebete vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Alysson vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Makknoh vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Shanephillips vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Unega vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Eleonore. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Merelhyn vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Bizz vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Nosilla_mac_allan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Cadfael91 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Fraisine vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Finam vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Edouard_de_noireterr vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
02/04/1464 04:10 : Scorpius. vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.
02/04/1464 04:10 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Requiem." dirigée par Rose et l'armée "les Vrais Saigneurs" dirigée par Marieladamnee_.




Je vous joins également le rapport du baron Jason de Prie-Montpoupon
02/04/1464 04:10 : Jamesclayton vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Thea_ vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Makknoh vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Ministere2 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Basseterre vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Bizz vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Xerces vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Daithe vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Finam vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Maryk031 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Mordy vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Elvarathiel vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Syagrius vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Bizz vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Syagrius vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Senorita_fantasia vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Lokkit vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Kem vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
02/04/1464 04:10 : Yap. vous a porté un coup d'épée. Vous avez été secoué, mais vous n'êtes pas blessé.
02/04/1464 04:10 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Requiem." dirigée par Rose et l'armée "les Vrais Saigneurs" dirigée par Marieladamnee_.

Les autres rapports vous seront transmis par mon laquais, si j'arrive à les avoir...
J'espère que nous vous aurons aidé. Si nous mourrons tous, veuillez vous souvenir de ces soldats qui ont sacrifié leur vie
Jason
Marti15
Sarah.ar.sparfel
Beun37
Maredsous

Vive la France, Vive le Roy, Vive la Touraine.

Gatimasse de Talleyrand, Vicomtesse du R.....


Soulever la plume était trop difficile.
La feuille tomba. Homer la prit et l'apporta aussitôt.

Merci Homer, fais vite...
Le pauvre simplet qu'il était ne comprenait surement pas que c'était la dernière fois qu'elle lui parlait. Un dernier ordre pour finir leur relation de dominant dominé.

Gati tourna la tête pour regarder à travers la fenêtre. Le jour s'était levé depuis quelques heures. C'était un beau matin de printemps. Cette vue la réconforta. Voilà la dernière image qu'elle aurait de ce monde. Son cher jardin, son domaine, son coeur était léger.

Elle ferma les yeux, pensa à Feodor, son fils, ses amis, esquissa un petit sourire. Toute cette vie pour finir ici, seule.
Elle soupira et s'endormit, à tout jamais.
.mahaut.
[sous les remparts d'Angers, commando daimesque royalisto-poneysque]


Jusque là, tout se passait bien. Très bien, même. Mis à part le ragondin-loutre-musaraigne et la pluie. Oui, bon, et les flaques d'eau. Et les pieux, d'accord. Et mis à part le fait qu'ils avaient une armée dans le dos et une devant. Mais ils avaient le moral, chose primordiale dans une situation comme celle-là. En plus, ils avaient une tactique de oufs.
Du moins en était-elle sûre, ne restait qu'à la découvrir.


- J'ai écrit à l'archiduchesse pour lui dire qu'on arrivait. Je sais pas quel accueil elle va nous réserver, donc je serai d'avis de passer par les égouts, de suivre les canalisations jusqu'au parvis de la cathédrale et de donner rendez-vous au propriétaire du nécessaire dans une taverne louche. Et ensuite, d'attaquer le château pour manger des chouquettes.

D'accord. Bon, finalement ils n'allaient compter que sur leur moral. Pleine d'espoir, elle releva la tête quand Jean pointa du doigt la muraille.

- Ou bien, on passe par là, on assomme deux gardes et on se trimballe en ville déguisés en Angevin, on trouve le propriétaire, on rend le paquet contre des chouquettes et on file avec la caisse. Ou sans, si on n'a pas le temps.


Haaaaaa, ben voilààààà ! Y'avait qu'à demander ! Ils avaient désormais tout ce qu'il fallait pour y aller. Y compris le sens absolument inné de l'inconscience, prêts à foncer derrière une muraille où des centaines d'angevins devaient les attendre avec des armes en guise de comité de bienvenue.

- EXCELLENTE idée. Excellente. On fait ça. Vous passez devant, hein.
- Au fait, vous savez qui vous a prêté le nécessaire à escarpins ?
- Aucune idée mais quelqu'un de bon goût. On n'aura qu'à le chercher en criant ça. Sinon j'ai le petit mot avec, si ça se trouve quelqu'un reconnaîtra l'écriture. Y'a une tâche de caramel on dirait.


Au même instant, sans qu'ils le sachent, ni même qu'ils s'y intéressent, une arquebuse était pointée sur eux depuis les remparts.
Quand l'explosion retentit au dessus d'eux, elle se recroquevilla sur elle-même selon la célèbre technique : "si je me fais petite, on ne me frappera pas". Miracle ou gros coup de bol, le coup rata sa cible.
Néanmoins, il explosa de la terre et des pierres tout près d'eux.


- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

Mettant comme elle le pouvait les mains devant sa bouche pour arrêter son cri, la brune se plaqua contre la muraille, cherchant d'où venait le tir. Jusqu'à présent elle aimait bien la guerre, c'était fatiguant de marcher bien sûr mais on y rencontrait des gens, on parlait mode, nan, vraiment c'était sympa. Mais voilà, il fallait toujours que quelqu'un s'énerve et essaye de massacrer les autres. Allez comprendre. Et le pire, c'était qu'on la prenait elle pou cible. Elle ! Sainte Boulasse herself !
Paniquée, elle regarda Jean histoire de vérifier qu'il n'était pas orné de ses boyaux. Apparemment, non. Bon sang mais pourquoi ? Pourquoi ? On pouvait pas faire une guerre gentille pour une fois ? Une guerre où tout le monde mourrait, mais pas elle. Et pas les gentils. Voilà, une guerre où seuls les méchants mourraient. C'était quand même pas dur !


- On est gentils ! On est gentils !

Elle sentait encore son coeur qui s'emballait. Bon sang, elle était menacée par l'ennemi, il fallait qu'elle réagisse mieux que ça ! Tonton n'allait pas apprécier si on lui disait qu'elle était morte en criant "câlin gratuit" ! Bon, notez, il serait peut-être content de savoir qu'elle était morte, donc on ne savait jamais. Mais Papapair, lui, n'apprécierait pas. Et Elayne encore moins. Et Roudoudou ? Houla, Roudoudou il râlerait un max. Non, quitte à y risquer sa peau, elle devait tenter un coup de bluff, façon "j'ai peur de rien". Elle fit signe à son compagnon façon "t'inquiète, je gère !".

- Enfin on est gentils mais faut pas nous chercher quand même hein ! On sait tuer des ragondins dans l'noir j'vous préviens ! Elle glissa ses mains le long de la muraille pour retrouver le passage. Faites gaffe... Inspection de chouquettes !

Voilàààà. Là ils stresseraient à mort, à coup sûr. Elle retrouva le passage et fit signe au guyenno-breton.

- On peut aussi dire qu'on a oublié notre serviette et retourner l'air de rien au campement, hein... Voire même creuser un tunnel qui nous amène là où tout va bien. Marseille c'est peut-être pas si loin à vol d'oiseau...
Lotx
[Ce petit chemin, qui sent la noisetteuuuuh]

Dites ? Z'avez une rime en "flamboyanteuh" ?
-Plaît-il ?


Le quartier maître se retourna, interloqué, clignant deux fois des yeux face à ce nabot en bure rose qui l'interrompait dans son décompte mental. C'est qu'il en était à trois mille quatre cent vingt trois sacs de maïs et il n'envisageait pas de s'emmêler et devoir tout recommencer.

Ouais, une rime en "flamboyanteuh", c'est pour ma chanson de geste !

Cela faisait déjà de nombreux jours qu'ils faisaient des va-et-viens en rase campagne. Et le nabot était fatigué de devoir se trimballer toute une cargaison de ravitaillements en plus des quelques petites affaires personnelles dont il avait imposé le transport et qui prenaient trois bonnes charrettes. Aussi, afin de le calmer, Keychouchou lui avait vaguement parlé de "laisser les gens se battre et arriver victorieux une fois que tout serait fini". La gloire sans les risques, Lotx avait adoré le concept. Et c'est ainsi qu'il avait commencé à composer une ode à sa gloire, relatant ses très probables futur haut-faits.

Comment ça flamboyante-euh ?
-Ben ouais, comme dans "Avec la grâce et la beauté falmboyanteuh !"
-Mais... ça ne veut rien dire !
-Non, mais ça fait douze pieds, c'est déjà suffisemment compliqué de devoir écrire en alexandrins alors si en plus faut que ça veuille dire quelque chose hein !
-...
-Du coup z'avez une rime ou pas ?
-Eh bien... Comme ça, de tête, je dirais "agaçant-euh" !
-Ben ouais, mais c'est pour mettre dans "Lotx triompha de sa bravoure..."
-Oui, oui, "agaçanteuh", ça irait très bien.
-Mais elle est pas agaçante ma bravoure !
-Ah, vous trouvez ?


Parce que le quartier maître lui trouvait. Et il se détourna afin de reprendre son travail.

Trois mille quatre cent vingt quatre, trois mille quatre cent vingt cinq...
-Raaaaah, "Monseigneur seigneur de Fayolle, Lotx quasi-princesse nawak de Poloniaiserie et d'Abrutsie" ça rentre pas dans un alexandrin.
-Trois mille quatre cent vingt six...
-Vous croyez qu'on peut avoir une dérogation pour des alexandrins de vingt-neuf pieds ?
-Trois mille quatre cent vingt neuf... non, vingt sept !
-On pourrait appeler ça des Lotxendrins, comme ces vers écrits pour décrire les épopées de Lotx Le Grand en l'an de grâce mil quatre cent soixante-quatre.
-Trois mille quatre cent soixante-quat... Non, non, trois mille quatre cent vingt huit...
-Du coup faut que je refasse tout le reste avec vingt-neuf pieds ? Alors euh... "Avec la grâce et la beauté falmboyante ainsi qu'une très grande modestie que le monde entier lui envie, / Monseigneur seigneur de Fayolle, Lotx quasi-princesse nawak de Poloniaiserie et d'Abrutsie". Ah ah, ça marche ! J'en suis déjà à deux ! Plus que neuf cent quatre vingt dix huit pieds et j'ai mon épopée héroïque !
-Trois mille neuf cent...


Le quartier maître poussa un long soupir. Il fallait s'y attendre, il venait de perdre son compte.

Dites d'ailleurs, faudrait peut-être que j'vous demande avait de continuationner trop mon ode en Lotxendrins.
-Moui ?
-Nous on est des angevins ou des royalistes ?

_________________
Katina_choovansky.
Sur les remparts, coté Porte Toussaint




Elle cherchait Cravant.
Quelques instants plus tôt, un pigeon aux accents de beurre demi-sel l’avait trouvée pour l’alerter de l’arrivée imminente d’une délégation neutre dans cette guerre de valeurs: celle de la Mode.
S’il y en avait un qui pourrait comprendre l’importance d’accorder certains usages à la diplomatie même en temps de guerre, c’était bien Falco. Vu qu’il passait ses nuits devant la porte Toussaint tout précisément, il était devenu l’handicapé de la situation.
Le Pont de Cé étant l’unique passage encore praticable pour gagner Angers, ses hôtes arriveraient forcement par là et c’est donc là qu’elle était.
Pragmatisme forever.



- « C’est lui là-bas ? », demanda-t-elle en plissant les yeux comme si ça aidait à mieux voir, désignant la silhouette de Falco d’un doigt manucuré.
- « On dirait bien Madame », admit Gligor qui ne trompait personne quant à sa fiabilité visuelle avec son strabisme divergent.
- « Qu’est-ce qu’il fait ? » marmonna-t-elle sans arriver à distinguer ce que le manchot traficotait, se penchant un peu comme si grappiller dix-huit centimètres allait tout arranger.

Un mouvement dans les fourrés juste en dessous attira son attention.


- « Et ça c’est quoi ?... »
- « Un ragondin », hasarda Gligor qui voulait éviter de se pencher des fois que sa maitresse se sente d’humeur à blaguer en essayant de le balancer dans le vide.
- « Ils ont grossi ces derniers temps, non ?» observa-t-elle placidement en voyant le mouvement de l’animal, l’esprit déjà ailleurs.
- « L’hiver a été clément », avança le Bossu pour faire celui qui en savait long sur les ragondins.
- « Venez Gligor, on y va discretos et on lui fout la trouille de sa vie, au vieux. Avec un peu de chance, le cœur lâchera… »
- « C ’est un coup à ce que la Baronne en ferme son atelier pour consommer son deuil. »
- « » Moue. « D’accord, on lui enfonce juste les doigts dans les côtes alors… »



Quelques instants plus tard, à la Porte Toussaint.

- « C’est pour faire une blague au vieux, j’vous dis. »
- « Vous n’y pensez pas Votre Archi-Grace », tentait de lui opposer un des nombreux gardes. « C’est dangereux. »
- « C’est pas moi qui ai choisi de laisser un un aveugle manchot de 86 ans avec une arquebuse » argumenta-t-elle avec cette implacable logique que seuls possèdent les Grands Esprits. « Allez, soyez chics, et je dirai rien à Rose. », bluffa-t-elle.
- « Lui dire quoi ? » s’inquiéta spontanément le garde.
- « Vous savez bien… »
- « Non mais je… »
- « Si, vous savez, » l’interrompit elle, catégorique.
- « Mais… »
- « Mais ! »
- « … D’accord mais juste les doigts ! Vous le poussez pas et vous ne touchez pas l’arquebuse ! »

Ayant eu gain de cause, elle avança sur la pointe des pieds, se rapprochant donc du vieux tout accaparé à autre chose, lentement, très lentement, les index tendus, prêts à s’enfoncer dans les os quand…

AH! Entendu ptit galopin!
BAM!

On aura beau dire, même avec une excellente composition physique, quand on n’y est pas préparé, un coup d’arquebuse à moins de trente centimètres des oreilles, ça crée une réaction, la plus part du temps irréfléchie et incontrôlable, genre, un beuglement de surprise en portant ses mains à son cœur.


- « AAAAAAAAAaaaAAAaaaaaAaaaah...»


Si les tympans de Falco s’en sortaient indemnes, c’est qu’ils résisteraient à tout, comme à ce qui allait suivre.

- « MAIS CA VA PAS BIEN ??? », protesta-t-elle, encore toute engourdie de stupéfaction, prête à lui dire en détail tout le bien qu’elle pensait de lui à cet instant quand dans la nuit, une voix retentit :

- « On est gentils ! On est gentils !
Enfin on est gentils mais faut pas nous chercher quand même hein ! On sait tuer des ragondins dans l'noir j'vous préviens ! Faites gaffe... Inspection de chouquettes ! »


- « Punaise, je les attendais pas avant Mai… », marmonna la brune dont l’attention toute entière venait d’être emportée par le mot « Chouquettes ». «Ouvrez les portes ! C'est pour les chouquettes! » ordonna-t-elle aux gardes en se dirigeant vers eux pour recevoir dignement les Inspecteurs Sanitaires. « Et vous le vieux, quand je reviens, on va reparler de cette arquebuse. Si la guerre vous rend sourd, je donne pas cher de votre survie dans les couloirs du palais, vous pourrez pas dire que je vous avais pas prévenu… »
_________________
Alatariel
[Au chaud dans la taverne du Canard laquais]

La baronne ignore tout de ce qui se trame du côté de la porte Toussaint. Hélas ! Elle devrait le savoir, par la section du Bois doré est sensé y tenir position avec la couleuvrine et de l'artillerie.

Mais non, la baronne est occupée par la gestion des greniers. Les armées devaient recevoir aujourd'hui de nouvelles charrettes de pains et de maïs pour la distribution des vivres de la semaine. Devant elle trois hommes, larges d'épaule, la gueule cassée des gens qui ne sont pas là pour faire de la broderie et le sourire carnassier de la buse pur sang.

    - Vous avez eu à manger ?
    - Oui m'dame.
    - Vous avez faim ?
    - Bah c'est que je m'ferais bien un petit sauciflard là tout de suite avec une bonne chope.
    - Ouais, mais une bouilli de maïs ou une miche de pain nature ça vous donne pas envie... on est d'accord ?
    - Ah bah, on peut peut pas vous mentir à vous, on voit que vous avez tout vu d'la vie.
    - En rajoutez pas trop hein ! Bon vous êtes embauchés. Quand l'Amiral enverra l'ordre aux entrepôts vous me chargerez trois quintaux de pains par armées et autant de maïs.
    - Et un peu de charcuterie ?
    - La semaine prochaine, si tout va bien vous aurez du lard pour agrémenter l'tout. Et on ferra un cochon à la broche si les armées arrivent.


Se disant, la baronne retourne à son occupation première, boire du vin et de la prune en brodant une robe. C'est qu'elle a reçu un nouvelle commande urgente de bourgogne. Et puis il faut dire qu'elle préfère largement l'ambiance de bas fonds des tavernes que l'humidité et l'odeur de cuire graissé qui règne à la porte Toussaint. Là dessus arrive en trombe un gamin, trempé.

    - M'dame la Baronne, M'dame la Baronne ! Vos hommes ont tirés porte de Tousaint, on nous attaaaaaaaque, il faut venir de toute urgeeeeeence.
    - Ils ont tirés sur quoi ?
    - Ah bah ça je sais pas, moi. Vous m'avez dit "si tu entends du grabuge vient me chercher en courant." alors je suis venu vous chercher en courant.
    - Hmmmm, mais ils ont tirés sur un royaliste ou juste un passant, comme hier ?
    - Heu bah je sais pas, ils ont tirés qu'une fois.

Sortir dans le froid, l'humidité avec le poids de l'armure à plaque que le Vicomte lui fait porter en tout instant, c'est un euphémisme de dire que ça l'enchante guère. Mais par précaution et aussi parce que l'envie lui a pris d'aller voir son vicomte, elle enfile un lourd manteau de laine bouillie et doublé en renard blanc. Une merveille douce, chaude et somptueusement bordé de l'arbre d'or du bois doré.
_________________
Jeanjakou, incarné par Enored
[Pas assez loin de l'impact d'arquebuse, trop près des remparts d'Angers]

La Périgourdine et le Guyennais de Bretagne devisaient gaiement sous les remparts, cherchant à haute voix une ruse pour entrer dans la ville sans se faire étriper. Et voilà que l'ennemi les prenait pour des canards ! Jean, n'écoutant que son courage, plongea au sol pour sauver sa peau. Trop loin d'un pieu pour être embroché, mais assez près du trou fumant de l'impact pour se rendre compte qu'ils l'avaient tous les deux échappé de peu.

- On est gentils ! On est gentils !
Enfin on est gentils mais faut pas nous chercher quand même hein ! On sait tuer des ragondins dans l'noir j'vous préviens ! Faites gaffe... Inspection de chouquettes !


« On va mourir », pensait le Bretonneux qui entama aussitôt une prière pour la bénédiction du kouign amann. « Et en plus on va mourir le ventre vide. »

C'est alors que la porte s'ouvrit pour les laisser entrer. Jean se redressa en écarquillant l’œil valide. Il s'approcha de sa compagne brune et lui chuchota :


Vous croyez vraiment qu'ils ont gobé cette histoire d'inspection de chouquettes, ou c'est une sorte de ruse pour nous utiliser comme cibles vivantes aux fanatiques de l'amadou ?

Il vit alors près de la porte Toussaint une femme très élégante. Il se sentit un peu plus en confiance (mais pas trop quand même). Peut-être allaient-ils finalement trouver le ou la propriétaire du nécessaire à escarpins : puisqu'il y avait à Angers au moins une dame à la mode capable de différencier la couleur pourpre de la couleur lie de vin, sans doute saurait-elle indiquer la provenance du caramel qui avait tâché la note.

Vous voyez la dame, là-bas ? A tous les coups elle saura nous dire qui vous a prêté le nécessaire ! Allons-y !

Il se dirigea résolument vers la porte, souriant de toutes ses dents en levant les deux bras, comme s'il prêchait ou allait embrasser quelqu'un.

Demat ! Je veux dire : bonjour. Je suis l'inspecteur Jean, de Bord... oh ! Heu... Jean Landreger, inspecteur ès pâtes beurrées, et voici... voici ma collègue... Heu...

Il souffla à Mahaut, prenant soudain conscience de l'énormité de sa situation :

Au fait, j'ai cru comprendre en écoutant les hommes que vous aviez comme qui dirait un lien de parenté avec... avec le roi. C'est pas vous sa nièce préférée, j'espère ?
Orka
[Côté poney rose... On avance et on recule.. Comment veux tu que.... Aheum]





l'avant veille, à Craon :

-Oh..; On tourne pas comme d'habitude! On s'éloigne. Oh et regardez comme c'est mignon! les chèvres nous disent au revoir! Elles ont l'air de particulièrement vous suivre d'ailleurs machin, je le vois bien. Un attachement particulier?
-MAIS PAS DU TOUT... Je ne les ai jamais vues!
-C'est pas c'qu'on m'a dit!
-SI C'EST FLEURETTE QUI VOUS A PARLE, SACHEZ QU'ELLE MENT COMME UNE CHEVRE!
- Pfff .... Mais moi j'men fous hein? Vous vous tapez qui vous voulez! Vous connaissez leur p'tit nom? Et dites moi, si je dis au chef que vous nourrissez un attachement contre nature à Fleurette, ça va être bien vu pour un chevalier?
-Rhaaaaa..; Allez dites ce que vous voulez!
-Faut m'porter
-Non
-CHEEEEF... CHEEEEEEEEEEEEF?
-Naaaan... pfff, allez y grimpez sur mon dos.. tain que vous êtes lourde!
-C'est pas moi c'est l'oriflamme! Les paillettes lui ont rajouté un certain poids! Allez au trot machin, portons nous en tête, faut que les angevins nous voient. Il parait qu'ils accueillent les armées ennemies en leur lâchant des chouquettes du haut des remparts, et j'adoooore les chouquettes.
-Oui ça se sent! Vous avez pas pris des joues récemment?
-CESSEZ DE RALER MACHIN! Et avancez plus vite, faut qu'on arrive avant la dauphine!C'est des goinfres là bas, j'ai encore été obligée de les ravitailler hier! Vont tout bouffer! ALLEZ HUE MACHIN AU GALOP
-Rhaaa. Si vous pouviez cesser de hurler aussi, j'ai déjà plus de jambes, je pense que je vais perdre l'ouïe aussi!


Au pieds des remparts d'Angers, au moment même ou les inspecteurs des chouquettes se font canarder


-M'enfin! REMBOURSEZ! Elles sont ou les chouquettes?. Ils me voient pas c'est sûr!
-Ben non vous êtes trop petite
-Ou trop loin! On avance Machin!
-Euh... Mais ils risquent de nous voir! Et ils parait qu'ils bouffent de la blonde au petit déjeuner.. Vous êtes sûre?
-m'enfin machin c'est le but! Des gens qui aiment les chouquettes ne peuvent pas être entièrement mauvais. Allez y avancez, moi j'agite l'oriflamme!
-Mouais. Entre l'oriflamme à paillettes et votre machin que vous appelez armure, ils vont penser à une attaque de korrigans!
-Mmmm.. Vous cumulez vous! En plus d'aimer les chèvres, vous êtes breton? Chef? CHEEEF?
-Ouiiiiii non bon d'accord, on y va! Mais si je meurs je reviendrai vous hanter!
-Aucun risque machin. Allez y moi je regrimpe sur votre dos pour pas saloper mon armure. C'est dégueu ici, on dirait un champ de boue!
-BAAAAM
-HAAAN JE SUIS TOUCHE ! PAPA MAMAN FLEURETTE JE VOUS AIMAIS!
-Mais cessez de faire votre breton! C'pas nous qu'on vise mais les deux qui courent vers la porte là bas! Vous avez juste reçu un peu de boue et une pierre qui a à peine cabossé votre jambière droite! Enfin je vous l'accorde, c'pas des chouquettes qu'ils envoient! Bon demi tour machin, on rentre au campement, on trouvera bien un autre moyen pour bouffer


Campement de Or vincit Omnia le lendemain

-Vous voulez pas sortir de ce tonneau vous êtes sûre?
-BARREZ VOUS ET LAISSEZ MOI JE DEPRIME. C'est la guerre la plus déprimante que j'ai jamais faite!
-Ha? Parceque vous en avez fait beaucoup?
-PLEIN! Enfin une... Y'a longtemps. Contre un certain Georges...On avait fait un pique nique, on avait des seaux de mayo et des tonneaux à foison. Et Optat avait pris deux charrettes d'ail et une de champignons. ET ON ETAIT PAS OBLIGES DE DORMIR DANS LA BOUE! Enfin à l'époque, les armées royales savaient faire la fête pas comme maintenant! JE VEUX UN LIT! ET MES MALLES! ET LE VIL MARI DE MOI! ET MEME MA SOEUR C'EST DIRE SI JE M'ENNUIE!
-Ha ben pour le lit zallez en avoir un sous peu on repart à Craon!
-HEIN? HA NAN HEIN? MEME PAS EN REVE! J'Y SUIS J'Y RESTE! HEEEEEEEEEEEEEE! Mais qu'est ce que vous faites avec ce tonneau? JE VOUS INTERDIT DE LE REFERMER! LAISSEZ MOI SORTIR JE VEUX ME RENDRE!
-Ha moi j'ai des ordres hein? Et permettez moi de vous dire que pour une fois ils me font plaisir! Allez les gars chargez moi ce tonneau sur la charrette du ravito, et plantez l'oriflamme dessus qu'on le reconnaisse. On repart dans une heure
-NAAAAAANNNNN ! AU SECOUUUURS! MYRMILLEEEEEEUH! MAOOOOOOOOOOO TONTOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!





Enide.
[Je suis innocente... C'est qui les méchants ?]


Quelques jours plus tôt, Lisieux, Normandie

N'y allez pas, vous êtes folle, c'est la guerre.
Mais si j'y vais pas, je verrais pas mon frère.
Et votre frère, il ne peut pas venir ?
Ben... Si y'a la guerre pour que j'y aille, y'a la guerre pour qu'il vienne. J'vais pas lui faire une surprise si j'lui dis de venir...

Elle est blonde, mais tout de même.
Suite à cet échange hautement intéressant, elle apprit malgré tout qu'il lui faudrait des autorisations pour passer les différentes provinces et que dans tous les cas, rien ne garantissait qu'elle y parvienne entière.
Quelques échanges épistolaires plus tard, elle partit pour son périple avec comme seul objectif de retrouver son grand frère.

Enide avait quitté la "maison familiale" parisienne le lendemain de son quinzième anniversaire. La vie là bas ne lui convenait plus du tout mais elle ne connaissait que cette vie, cette maison et ce quartier. Premier voyage donc pour la blonde naïve qui n'avait nulle part où aller. Elle s'était alors mis en tête de retrouver son frangin, perdu quelque part dans le royaume, mais ne s'était pas imaginée qu'il serait si difficile à rejoindre.



La veille, Craon, ville franche anciennement angevine

Y'a pas un chat dans ce patelin...

Un village désertique, pas âme qui vive, la jeune blonde s'imaginait déjà dans une ville fantôme, hantée ou maudite. Très peu rassurée, il était hors de question pour elle de passer une nuit ici.
Elle quitta Craon après avoir passé sa journée à enfouir des cailloux qui ressortaient de la route. On s'occupe comme on peut.

La nuit tombée, elle se mit en marche vers le sud-est, dernière ligne droite avant d'atteindre son but, Angers. Après plusieurs heures, son impatience, la solitude et le silence la firent ronchonner sur tout et pour tout.


Il fait trop noir, j'vois rien. J'suis fatiguée, j'en ai marre de marcher. Et en plus, j'ai faim !

Elle décida de poser son fessier sur le haut d'une butte, adossée à un rocher. Le nez dans les étoiles, elle grignotait un reste de pain qui traînait dans son baluchon tout en écoutant le murmure du vent dans les arbres.
Elle avait dû s'assoupir puisque lorsqu'elle ouvrit un oeil, des éclats de voix s'approchant se firent entendre. La jeunette se cacha rapidement derrière son rocher. En boule, les mains plaquées sur sa bouche, elle osa à peine respirer tout le temps de laisser le convoi s'éloigner. Rêve, réalité, elle n'aurait su dire sur l'instant puisqu'un tonneau parlait et que l'oriflamme militaire était... Unique en son genre.

Le calme enfin revenu, elle reprit la route aussi vite qu'elle put. Mettre de la distance entre elle et cette armée devenait primordial. C'est ainsi qu'au petit matin, elle se retrouva aux abords de la capitale.



Angers, encore angevine

Génial... J'fuis une armée pour en avoir plein en face...

Elle repartit dans ses bouderies, ronchonneries, tout en réfléchissant à comment agir. Son problème et non des moindres était : Qui sont les gentils ? Qui sont les méchants ? Parce que c'était bien joli toutes ces couleurs de drapeaux, mais ça ne l'aidait pas vraiment à répondre si on lui posait la question de quel côté elle était.
Doigts croisés, fesses fortement serrées, elle avança, un pas après l'autre tout en psalmodiant


J'vais passer, j'vais pas passer, j'vais passer, j'vais pas passer...

"Passe, passe, passe, passe..." Tête haute, regard fixe, murmure indistinct répétant inlassablement ce même refrain, elle franchit les grandes portes en retenant son souffle.
Depuis son départ de Craon, elle était passée à côté de pas moins de six armées et la voilà arrivée à bon port, indemne.


Yiiiiiiiiiiiiiiooooouuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiii

A défaut d'être un véritable son, son cri du coeur avait bien dû faire siffler les oreilles à des lieues à la ronde. Elle laissa échapper sa joie triomphalement.

J'suis passée ! Et j'suis vivaaaaaaaaante !

Prochaine étape, Aubenard.
Abondance.
    [Chic chac choc!]Chic chac choc !!!!! ]



    On pouvait bien se demander ce que foutait Lude en cette période de guerre.
    Abondance quand elle ne se pète pas la panse, elle danse.
    C'est un peu comme le Roy d France et sa cour, en temps de guerre quoi de mieux qu'une pause bal et buffet à volonté?
    Une méditation qui ne s'en finit plus au couvent le plus proche d'Anjou.
    La jeune conseillère militaire retraitée avait du mal à se remettre au travail.
    Il fallait qu'elle s'exorcise de ses idées macabres, celle de tuer ses gosses entre autres.
    Quoi? On dit partout que les angevins sont des sauvages même que c'est vrai!
    La merveilleuse Anjou , rebelle allait donc lui offrir une solution de réveil.

    Des ennemis communs à tout l'Anjou pour se défouler.
    Elle avait quitté Saumur, Lude et Monts pour se rallier au reste des mobilisés à Angers.
    Sa somnolence étant prononcée elle s'était offert le "luxe" de choisir ,
    entre les armées et les tours de garde à la milice municipale.

    Ils étaient si nombreux à attendre qu'enfin le Roy et sa clique se radinent en Anjou.
    Un pincement au coeur en pensant à la stratégie déjà vue et revue.
    Acceptée de se faire amputer des autres villes, pourvu qu'ils tiennent bon dans le coeur d'Anjou: Angers.





    - Duchesse si on vous demande où vous vous cachiez, je réponds quoi?
    - DTC. Non? Pardon. Proche du clocher de la cathédrale d'Angers.
    - Si Brissac vous propose une place dans sa section ?
    - Je répondrais que j'ai poney.
    - Si Melchiore demande si vous avez trouvé son luth.
    - J'ai trouvé !On va pouvoir faire de la musique en attendant les royalos!
    - Mais Abondance, ils son là!
    - Voyez, il faut que je me casse pour qu'ils viennent c'est trop INJUSTE.



    Chic chac choc. * bruit d'épée et autres bombardements *


    -Mais c'est vrai! Mon dieu, mon dieu, mon dieu, SAUMUR EST TOURANGELLE !


    Un signe à cet homme qui va servir d'écuyer.
    Le casque pour protéger la tête pensante.
    Une épée qui lui fait rappeler qu'elle a oublié les deux autres à Saumur -en TOURAINE! Scandale.
    Son bouclier préféré.
    Son fromage de brebis et son pot de yoghourt bulgare périmé.
    En souvenir des anciennes guerres, où les angevins avaient une coutume.
    Vider des pots de chambre par dessus les remparts c'est rigolo bien que crado.
    De chercher la section de Cravant.


_________________
Cmyrille., incarné par Falco.
Angers -Porte Toussaint -Raid Royal

Il suivait les traces tel un pisteur chevronné, relevant ici une brindille cassée, là une odeur différente de ce qu'il devrait y avoir, plongeant son doigt dans ce qui semblait être un petit tas de boue fumante et goûtant. Bon c'est à peu de chose prêt à ce moment là qu'il a arrêté de faire le malin. Parce que d'une c'était pas de la boue et deux les traces étaient tellement nettes qu'on croirait suivre un troupeau de vaches.

Il crapahutait donc dans la boue, rattrapant lentement mais sûrement les deux individus qui avaient sans doute occis le machin mort qu'il a retrouvé plus tôt. Ils arrivaient maintenant non loin des remparts d'Angers, chose qui commençait à lui coller sérieusement les miquettes, parce que s'il suivait deux royalistes, ça risquait d'être la fête à leur cul à tous si les gens sur les remparts les voyaient. Et là....


BAAAMM

- Dedieu!!

On le canardait, c'est sûr. Des angevins avec des armes de pointe, impossible. Ils n'ont même pas encore découvert le couteau à couper l'eau chaude chez eux. Il était encore à bonne distance des remparts, mais fallait pas moisir ici. Soit retourner sur ses pas, en risquant de mourir d'une balle dans le dos, soit courir droit devant en espérant qu'il rattraperait les deux soldats devant lui et que c'est eux qui prendront les balles dans la tête.

Le temps qu'il se décide, pour une course aussi désespérée que stupide vers les remparts de la capitale, les deux personnes qu'il suivait semblaient avoir mené des négociations de paix, ou un truc dans le genre, parce qu'on leur ouvrit les portes de la ville. Et là, ni une ni deux, dans son cerveau pas très équilibré il se dit que ça serait vachement énorme de prendre la capitale à lui tout seul. Et qu'au moins là le Roy il serait obligé de l'anoblir. Et qu'il pourrait épouser Ork et faire la nique à Beau-Pair. Pis au bof. Et à la Moche-sœur. Oui ça va vite un cerveau déséquilibré, surtout quand ça court. Alors il redouble d'efforts et de vitesse pour entrer dans la ville avant que les portes ne se referment, sortant l'épée au clair, et bousculant au passage les deux "ambassadeurs".


- [b]C'est des malaaaades !!!
Poussez-moi, excusez-vous.
C'est des malaaaaades !!

Ben quoi ? Faut quand même bien les prévenir qu'ils vont mettre les pieds en Anjou, non ?
Falco.
Angers -Porte Toussaint - Raid Royal???


Un duo royal, une Archiduchesse , un troisième larron opportuniste..Un aveugle armé.
On est gentils ! On est gentils !
Enfin on est gentils mais faut pas nous chercher quand même hein ! On sait tuer des ragondins dans l'noir j'vous préviens ! Faites gaffe... Inspection de chouquettes ! »


- « Punaise, je les attendais pas avant Mai… », ... « Chouquettes ». «Ouvrez les portes ! C'est pour les chouquettes! » . « Et vous le vieux, quand je reviens, on va reparler de cette arquebuse. Si la guerre vous rend sourd, je donne pas cher de votre survie dans les couloirs du palais, vous pourrez pas dire que je vous avais pas prévenu…

Demat ! Je veux dire : bonjour. Je suis l'inspecteur Jean, de Bord... oh ! Heu... Jean Landreger, inspecteur ès pâtes beurrées, et voici... voici ma collègue... Heu...

C'est des malaaaaades !!


Ouais, le cri de l'Archiduchesse aurait pu lui percer un tympan.
Pour le reste il balance un regard vide (Because ses yeux sont un bocal de vinaigre depuis quelques années) à sa suzeraine tout en achevant des va et vient de goupillon dans le canon de l'arquebuse.
Quand l'autre proclame son pédigree invraisemblable il les léve au ciel ses orbites.
Mais sa main verse de la poudre dans le canon et une bille de plomb.

Quand l'Archiduchesse s'avance sur le glaçis à la rencontre des fadas et qu'un autre déboule comme un lapin de garenne il en est à souffler sur la méche d'amadou.
Pas mal pour un débutant!
En fait c'est comme une couleuvrine en plus petit, plus maniable une arquebuse.

En toute logique il se tourne donc vers sa suzeraine, la méche fumante et le calibre braqué à hauteur de son sternum.
10 kilos d'armement renaissant à l'état pré artisanal.
Avec un coté farceur de méche pendouillante bien trop prêt de la lumière de mise à feu.
En toute logique parce qu'elle est un aimant à ennemis.
Il se demande alors si, à l'instar des couleuvrines chargées de mitraille..Une arquebuse bourrée de balles..disons de la taille d'une crotte de chevreau ..De la chevreautine..Pour toucher de prés plusieur gugusses...A creuser..
Chevreautine. Ouais..
De sa belle voix de baryton rouillée phtysique il dit à Katina.


Heureusement que je suis vassal fidèle, hein? Protéger l'Anjou maintenant plutot que me débarrasser à présent d'un péril futur.
N'est ce pas?
Un couillon du Lys pour vous amuser, soit. Trois, ça en fait deux de trop. J'ai qu'un coup, je dégomme lequel? J'compte jusqu'à 3

L'arquebuse change de thorax, se fiant à un piétinement nerveux dans la boue et une brindille de fagot qui craque.

2................
Hein????
_________________
--_mahaut.
[Devant les remparts d'Angers]



Franchement, c'était d'une simplicité déconcertante. A se demander pourquoi aucun officier royal n'y avait pensé avant. Évidemment, parce qu'ils n'étaient pas poneys. Vas-y que je fais des études voie de l'armée, vas-y que je cause tactique, que j'attaque ton flanc ouest en opérant une percée avec mes fantassins, vas-y que naaaan tu peux pas, j'avais ma cavalerie en opposition, mais ouvrir une porte angevine avec une inspection de chouquettes, ça, aucun OR n'y avait pensé. Une preuve supplémentaire de la supériorité des poneys roses sur le monde.
Se redressant pour faire bonne figure, essuyant du plat de la main les petites tâches de boue récoltées sur le chemin, Mahaut releva la tête devant la porte ouverte.
Quitte à mourir, autant voir d'où ça venait en tendant le cou.


- Vous croyez vraiment qu'ils ont gobé cette histoire d'inspection de chouquettes, ou c'est une sorte de ruse pour nous utiliser comme cibles vivantes aux fanatiques de l'amadou ?
- Ben... Si c'était moi j'ouvrirai de suite pour les chouquettes mais c'est pas moi... d'un autre côté ils sont angevins...


Oui. N'importe où ailleurs, elle aurait misé sur "ils vont nous pourrir, courrez, pauvre fou !". Mais on était en Anjou. La terre des fous. La terre qui aurait du la voir naître ! La terre qui... oui bon qui n'avait pas de foie gras. Ni de truffes. Ouais donc non en fait. Mais quand même. L'Anjou c'était la terre des possibles. Il faudrait qu'elle dise à tonton de pas tout raser, tiens.

- Vous voyez la dame, là-bas ? A tous les coups elle saura nous dire qui vous a prêté le nécessaire ! Allons-y !
- Soit. Allons-y. Voilà. Un pied devant l'autre, hein, c'est comme ça qu'on fait habituellement ? Voilà voilà voilà. Faisons ça.


Et tandis que son compagnon avançait bravement vers les angevins, la brune avança doucement, cherchant du coin de l'oeil les armes qui allaient peut-être s'abattre sur eux. Enfin si elle s'était trompée, quoi. Normalement, aucun angevin ne pouvait décemment faire des trous dans une aussi jolie robe. Du moins pas sans pleurer.

- Demat ! Je veux dire : bonjour. Je suis l'inspecteur Jean, de Bord... oh ! Heu... Jean Landreger, inspecteur ès pâtes beurrées, et voici... voici ma collègue... Heu...Au fait, j'ai cru comprendre en écoutant les hommes que vous aviez comme qui dirait un lien de parenté avec... avec le roi. C'est pas vous sa nièce préférée, j'espère ?

Elle déglutit lentement.

- Pour être honnête on n'en sait rien... Je pense que oui, hein, objectivement, je suis nettement plus classe que la blonde mais quand même il n'a rien dit à voix haute. Enfin ça se devine, ce genre de choses. Je le sens, c'est moi. Mais n'ayez crainte.

Elle se redressa.

- Pasmahaut, inspectrice en chef des conditions de tenue des chouquettes en milieu à forte teneur aquatique. On nous a signalé une tenue inhabituellement élevée de vos chouquettes les jours de pluie. Pouvons-nous vérifier vos fours et vos cuisines je vous prie ? Je ne vous cache pas que nous soupçonnons l'ajout de produits non autorisés et non labellisés dans votre recette. Ces choses là sont graves. On en a pendu pour moins que ça. En tant que chargée des conditions d'hygiène et de sécurité des établissements chouquettiers, je vous rappelle que l'ajout de produits illicites dans les chouquettes est passible d'une peine d'hexachlorocyclohexane de 3 ans. Mais bon, nous verrons cela.

Elle agrippa sa besace et sortit un ouvrage dont elle cacha la couverture. Elle en tapota la tranche d'un air entendu.


- J'ai avec moi le Code International des Chouquettes Artisanales, complété des derniers décrets relatifs aux grains de sucre. Nous vous suivons.

De la tenue, de la tenue. Ils n'avaient pas à savoir qu'il s'agissait en fait de "", le dernier ouvrage de Soeur Harlequin qu'elle dévorait le soir au coin du feu.
Coinçant l'ouvrage sous le bras, elle pinça les lèvres en attendant qu'on les dirige. Dans une cuisine, elle saurait survivre. Plus longtemps que sur un rempart du moins.
Commençant à se déplacer façon "inspectrice en chef des conditions de chouquettes en milieu à forte teneur aquatique", elle fut soudain projetée par un individu hurlant.


- C'est des malaaaades !!! Poussez-moi, excusez-vous. C'est des malaaaaades !!

Bordel, manquait que lui. Projetée vers l'avant, elle fit tomber son livre au sol, couverture vers le haut. "Désir sous le soleil" apparut. Rougissante, elle tenta de l'attraper mais ne fit que le projeter un peu plus loin, vers une espèce d'ancêtre à moignon et de la dame bien habillée. Avec un peu de bol, elle serait aveugle et lui captivé par le résumé (à savoir : Dans d’autres conditions, une grossesse aurait été la plus heureuse des nouvelles pour Emily. Un bébé à aimer, que demander de plus ? Pourtant, quand elle apprend qu’elle attend un enfant de Rafael Montoro IV, son amant occasionnel, elle sent le désespoir l’envahir : Rafael n’aura jamais le temps d’être un véritable papa, lui qui est roi. Mais cet enfant qu’elle aime déjà, elle tient à tout prix à le garder. Alors, elle se le promet, malgré la distance et les obstacles qui les séparent, elle mettra tout en œuvre pour rester en contact avec Rafael. Pour son bébé, et pour lui seulement.) Ou alors l'inverse, hein ? En cas de besoin elle en avait d'autres en réserve.
Pinçant les lèvres, elle regarda Myrmillmze qui s’arrêtait juste de courir.


- Et voici Roger-Eudes, notre secrétaire à rien faire. Il est un peu... elle fit un geste vers son chignon. Enfin bref, vous voyez quoi. Des fois il crie. C'est comme ça. Charité aristotélicienne, hein ? Elle jeta un regard furieux à Cmyrille. Ahem. Nous y allons ? Utilisez-vous du caramel dans vos cuisines ?

Oui parce que quand même, il ne fallait pas perdre de vue l'objectif premier de leur venue. A part la guerre, quoi.
Enored
[Angers – sur les quais – une régate organisée par le Roy pour amuser un chef de port ?]

La pluie avait cessé pendant la nuit, mais de gros nuages couvraient encore le ciel d'Anjou. Un vent de suroît soufflait allègrement, s'amusant a faire voleter la rousse crinière du chef du port d'Angers.

Debout sur un des quais, moue mi-dubitative, mi-amusée, l'Irlangevine frottait son index gauche sur sa lèvre supérieure. Si elle s'y connaissait en manœuvres maritime, le jeu des bateaux qui passaient sur la Loire était une énigme pour elle.


Une régate ! Ils sont en train de m'organiser une régate juste pour ne pas que je m'ennuie ! Mais qu'ils sont gentils !

Les caraques qui stationnaient devant l'entrée du port depuis plusieurs jours avaient pris la tangente vers Nantes, au grand désespoir de la rousse imaginant déjà que le reste de la journée serait maussade comme le temps. Sauf que voilà, deux naves marchandes pointaient le bout de leurs voiles suivies de près d'une autre caraque de guerre.

Chic ! Je parie sur les naves ! Elles vont devancer la caraque !

La demi-heure qui suivit confirma sa prévision. Les naves avaient rejoint une des caraques ayant quitté Angers le matin, laissant loin derrière le bateau de guerre qui … oh mais ! Depuis Saumur deux nouveaux bateau. Un tout petit foncet, qui donnait l'impression d'être une simple barcasse de pêcheur face à la caraque de guerre qui le suivait de près. Et cette fois la rouquine de parier sur le foncet, petit, léger, rapide, si le capitaine manœuvrait bien, il pourrait rattraper tout le monde et être à Nantes avant la tombée de la nuit, le vent lui étant favorable.

Suite à ses observations, Enored entra dans son bureau afin de rédiger un courrier pour l'amirauté et pour Rose à l'abri du vent. Elle prit le temps d'en écrire un troisième pour un Breton parti au loin.
Dans le courrier pour Rose, elle s'était permise d'ouvrir les paris quand au nombre des bateaux à l'heure du goûter.

Un sourire amusé aux lèvres, elle confia le parchemin pour Rose à P'tit Louis et les autres à des pigeons. Elle les observa s'envoler difficilement, puis profiter du vent avant de reporter son attention sur les navires. Décidément, les royalos avaient réussi à égayer sa journée … il fallait maintenant attendre l'heure du goûter pour vérifier si la régate allait continuer.

S'asseyant sur les bords du quais, les jambes balançant dans le vide, un sourire espiègle aux lèvres elle s'imagina ce qu'elle pourrait faire si elle avait un bateau là, sous la main … Voir les caraques peiner malgré le vent-arrière la fit rire. Décidément, mais quelle idée d'engoncer des bateaux de guerre aussi lourds et aussi gros sur un fleuve aussi changeant connu pour ses bancs de sable.

Fouillant la poche intérieure de son paletot, elle sortit la flasque qu'elle y rangeait, la déboucha et but une longue gorgée de Whiskey. Si elle aimait la solitude des quais, à cet instant, elle aurait bien aimé partager ce goûter improvisé. Refermant la flasque, elle la secoua légèrement … quoique … partager n'était peut-être pas une bonne idée. Flasque vite rangée.

Les billes noisette se posèrent à nouveau sur les bateaux … d'ici peu la rouquine prendrait de la hauteur pour voir la suite de la régate, car, pari gagné, le petit foncet narguait la caraque qui, bien plus lente semblait s'enliser devant Angers. L'équipage avait-il des vues sur la flasque de Whiskey ou sur la Rousse qui se marrait à les voir ainsi patauger ?

_________________
Jeanjakou, incarné par Enored
[Porte Toussaint, Angers. Trop près de la buse aveugle]

Jusque là, le plan ne se déroulait pas trop mal. Il y avait bien eu quelques incidents : un rat-gourdin abattu sur le chemin, un tir d'arquebuse qui avait (heureusement) raté sa cible. Mais tout ça n'était rien comparé à la grande victoire guyenno-périgourdine : faire ouvrir les portes de la capitale angevine sans avoir à utiliser le moindre sapeur ni envoyer les armées royales au casse-pipe. Et mine de rien, réussir à réconcilier les irréconciliables tout en effectuant l'impossible, c'était quand même la classe en grosses godasses !

Si l'affaire commençait à sérieusement puer le relent violent, c'était d'abord parce que Mahaut n'était autre que l'une des nièces préférées du roi (Jean, qui au fond était pour la paix des ménages, supposait que la blonde et la brune arrivaient premières
ex-æquo). En territoire pas franchement royaliste, ça daillait sévère. Autrement dit, ça craignait grave sa mémère en culotte de cheval. Si l'un des Angevins finissait par la reconnaître, c'en était fini de leur super couverture d'inspecteurs de chouquettes diplômés d'état.

L'arrivée du fou furieux n'arrangeait pas non plus leur situation. Mahaut avait eu certes la présence d'esprit de le présenter comme leur secrétaire barjo, mais la folie suffirait-il à expliquer pourquoi "Jean-Eudes" avait dégainé le premier ?

Jean tenta d'en rajouter une couche et tendit la paume pour tapoter la tête de Myrmille. Histoire de rassurer leurs interlocuteurs, de leur montrer qu'il ne mordait pas (en tout cas, pas autant qu'un ragondin). Constatant qu'il devait se mettre sur la pointe des pieds pour toucher le sommet du crâne de son camarade, le Guyenno-Breton-né se contenta de poser la main à hauteur plus confortable, à savoir à l'épaule de son compagnon.


Ce n'est pas de sa faute, vous savez, il est à moitié... Périgourdin ! Ce n'est pas de sa faute s'il est né comme ça, on ne choisit pas toujours ses tares familiales, n'est-ce pas ? Allons Jean-Eudes, rangez cette lame, vous allez finir par blesser quelqu'un. Comme par exemple... Il avisa Falco qui venait de recharger son arquebuse. Papy Manchot, qui en-passant-tient-vach'ment-bien-l'arquebuse-pour-un-vieux-manchot-mais-je-commente-pas-hein-je-constate. Bon, et si on allait inspecter ces cuisines. Ma Dame ?

Jean se tourna vers la dame élégante.

Ma collègue et moi sommes effectivement très pointilleux sur le procédé de fabrication du caramel. J'utilise du beurre à la fleur de sel de mer dans ma recette personnelle, mais en temps de guerre, on ne peut pas toujours - hélas - faire la fine bouche sur la qualité du sel utilisé. N'est-ce pas ?

Il s'approcha de l'archiduchesse et, avec tout l'aplomb dont il était capable compte-tenu de la situation abracadabrantesque dans laquelle il se trouvait, fit une révérence et lui tendit le bras.

Je constate du reste que vos chaussures sont impeccables. Avez-vous un secret pour les garder aussi propres malgré ce temps printanier ?

Oui, il avait tellement plu ces derniers jours que la gadoue lui collait aux semelles. Mais il supposait, en bon natif de Bretagne qui n'avait pas encore connu le printemps à Bordeaux, que le temps était forcément humide au printemps.
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