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[RP] La clairière de la Foi

Sancte
La guerre civile. Beaucoup d'excommunications. Peu de foi. Et Dieu dans tout ça ? Peau de balle. Parfois le réformé se demandait profondément si la spiritualité et l'amour de Dieu pouvait encore apporter sur les faces paralysées par le vice, le souris des vertueux. Contrairement aux apparences, il y croyait encore, et ce, en dépit de la facture qu'il aurait à payer au-devant des Hommes.
Maleus
Point d’aveugles ni de borgnes pour la foy.

Le regard perdu au loin, peut être en direction du lointain front angevin, le borgne fumait la pipe. Le séant bien posé sur une des dernieres caisses pleine de vinasse il glandait tranquillement laissant venir par bouffées et s’en aller via volutes de fumée ses pensées.

Il songeait à l’Anjou, au front angevin qui etait aussi mou que la queue d’un vieux moine, au Ponant aussi, à tout ces glandus qui pour ne pas perdre la face se devaient de se faire pousser des valseuses, au moins une bonne chose.
Trop lent malheureusement, ils avaient foutu le camp direction la Guyenne, direction un duché en proie à des luttes intestines avec son lot de politiciens fatiguants et abrutis locaux.
Que du bonheur.

Il n’etait pas venu seul non, mais entre une association qui peinait à marcher et des arrivées en differé le cyclope avait le temps de s’adonner à un de ses buts personnel dans la ville de Montauban… La réforme.
A moins d’être sourd, resultat dégénéré de plusieurs générations consanguines ou simplement cloitré il etait dur de ne pas avoir déjà entendu parler de cette fameuse ville en Guyenne où l’ont pouvait trouver ces réformés aristoteliciens, ces " hérétiques " selon la très grande, très haute, très sainte très bla bla bla et très corrompue église aristotelicienne romaine.

Voila un bon moment qu’il songeait à s’en rapprocher, mais peut être par habitude ou stupide aveuglement il s’etait accroché à l’EA enchainant deceptions sur deceptions, deceptions sur dégout véritable.

Montauban donc, et plusieurs discussions avec ces fameux huguenots, confirmation de ce qu’il pensait, en accord sur à peu près tout, que du bon pour lui permettre de faire un pas en avant.
Enfin encore fallait-il qu’il trouve cette foutue clairiere que tous lui indiquait comme lieu où se rendre… Avec le sens de l’orientation déplorable qu’il se tapait et que sa condition de borgne n’avait pas ammélioré, il n’etait pas rendu…
A l’exterieur de la ville qu’on lui avait dit, à l’exterieur oui mais où ? Une foret, une clairiere ouais mais bon, vaste l’indication tout d’même.

Laissant ses caisses sous la surveillance de l’abruti scandinave ex cerbere de la Zoko, il s’en alla chercher ce petit havre de paix où le fameux "lecteur " faisait office avec les autres gens de sa confession..
Et clairiere il finit par trouver alors que sa pipe elle, toute essoufflée du trajet ne donnait plus signe de vie.

Le lieu ? Reposant oui, un peu trop peut être pour le borgne qui lacha un leger baillement.
Le cyclope se sentait à l’aise, calme et serein, chose dont il n’avait guère l’habitude depuis bien longtemps, il regrettait tout de même que les " vils " huguenots n’aient point de lieu de culte comme cette chere EA, non pas qu’il attachait forcement de l’importance à cela mais ayant oublié à quel point dans le sud du royaume il pouvait faire lourd, il pensait fortement au plaisir que pourraient lui apporter de tels batiments toujours très frais à l’interieur…

La pogne posée sur le pommeau de son épée il regardait les alentours sans y distinguer vraiment signe de vie, peut être encore de la faute de son champ de vision réduit ou pas...

" Kaoc’h… Je n’me suis pas gourré de clairiere tout de même… "

Et de lacher une fois de plus l’un de ses habituels grognement.

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Adieu Fab'
Sancte
[Les pois de la clairière.]


Un mercenaire borgne sur le retour qui erre dans la clairière de la foi. Vous me direz, les chiens ne font pas des chats. Les plus clairvoyants et les plus honnêtes au fond, sont ceux qui se sont frottés à la dure réalité du monde et peu soucieux de leur réputation, s'engagent corps et âme contre la forfaiture. Pour le corps, quoi de plus facile. Mais pour l'âme ? Pour lisser son âme, on prenait en l'occurrence autant de risques qu'en s'affichant sous plusieurs bannières différentes. C'était la raison pour laquelle tant d'anciens combattants et divers repris de justice se tournaient vers la Réforme Aristotélicienne. Non qu'ils y trouvaient un terrain plus favorable à leurs activités souvent mal acceptées par le populaire lambda, mais parce que c'était là le socle d'une foy pure, sans avantages matériel ni artifice. Aussi Sancte Iohannes redressa la tête lorsqu'il entendit un grommellement inaccoutumé en ces lieux surtout fréquenté par des femmes, plus soucieuses de leur salut et de celui de leur fils que les hommes dont la paresse spirituelle était connue de tous.

Sois le bienvenu, Maleus. Tu es bien au bon endroit. J'imagine que si tu es là, ce n'est pas pour venir tondre les moutons, n'est-ce pas ?
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Aarnulf
[Plus curieuse ... tu meurs ...]

Elle était arrivée la boîteuse, tant bien que mal ... Le voyage ne fut pas des plus agréables, et bien des fois au cours du périple, notre sauvageonne a regretté le temps heureux où parcourir les chemins n'était que pure partie de plaisir. Désormais, sa soif d'aventure se devait de composer avec l'âge de ses artères et la Rastignac ne parvenait pas à à se faire à cette idée pourtant ô combien évidente : ses jeunes années étaient bien loin.

C'est donc le corps perclu de vieilles douleurs, épuisée et encore plus ronchonne qu d'ordinaire qu'elle a franchit de nouveau, il y a quelques jours à peine, les portes de Montauban la Réformée.
Depuis, la Rastignac s'est informée succintement sur la situation, désireuse de se faire infirmer ou confirmer les rumeurs entendues depuis son départ du Front Angevin. Non que les détails l'intéressent particulièrement, mais si l'on peut avoir besoin de ses griffes, alors elle répondra présente.

Et puis il y a son gamin, et l'entraînement qu'elle lui a promis. Le blondinet grandit à toute allure et il lui faut bien ouvrir les yeux, une fois encore, il lui échappe, jour après jour. Le valeureux n'aspire déjà qu'à marcher dans ses traces, et les combats l'appellent, tel le chant des sirènes. Après avoir lutté des mois et des mois contre ce sentiment, elle a finalement compris. Jamais elle ne pourra l'empêcher d'emprunter le chemin qu'il a choisit, bien malgré elle. Alors ... autant l'armer le mieux possible pour affronter les tourments que la vie qui s'ouvre devant lui va lui causer. Transmettre son savoir, lui apprendre à se défendre et à sauver sa peau. Alors, et seulement alors, pourra-t-elle enfin tirer sa révérence avec ce sentiment encore inconnu du devoir accompli.
Peut être même pourra-t-elle sourire en rendant son dernier soupir et se dire "Je n'aurai pas servi à rien sur cette maudite Terre ..."

Mais pour l'heure, la Rastignac erre comme une âme en peine dans la campagne Montalbanaise, ménageant sa jambe raide qui ne cesse de se rappeler à son mauvais souvenir. Installée depuis la veille dans l'une des annexes du Domaine de L'Alambra, la féline peut traîner librement son ennui ... et ses grandes oreilles alentours.

Hasard ou pas, ses pas maladroits la mènent, et ce pour la seconde fois de sa vie, vers la Clairière de la Foi. Attirance incontrôlable ou hasard de ses errances ? Nul ne peut le savoir. D'ailleurs, si elle n'avait pas entendu ce grognement reconnaissable entre mille, sûrement aurait-elle fait demi tour en reconnaissant le lieu.

Seulement voilà, notre sauvageonne est bien trop curieuse, et depuis qu'elle a appris les projets insensés du Borgne Mélancolique, sa curiosité est piquée au vif. C'est donc le plus discrètement possible qu'elle s'approche de Maleus, constatant en un demi sourire qu'il a déjà trouvé l'homme qu'il cherche.

Tapie dans l'ombre, la voilà donc prête à ne rater aucune miette de cette conversation, qui, bien que jamais elle ne leur avouera, l'interesse au plus haut point.

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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
Maleus
Et encore une fois, tout observateur qu'il etait, son oeil gauche manquant lui avait caché la presence de Sancte. Plus à un agacement près le borgne, déjà bien des années que son foutu champ de vision lui jouait se genre de tours.
Haussement d'épaules, le voila donc le fameux Sancte, celui qui il l'esperait lui apporterait les réponses, voir surtout une confirmation quand au chemin qu'il s'etait décidé à emprunter.

Lentement, sa caboche puis le reste de son corps pivotait en direction de son interlocteur et l'habituel sourire du mélancolique fit son apparation.
Bienvenu il etait dans cette clairiere, bonne chose à savoir pensait-il, rares etaient les endroits où l'on ne lui demandait pas de foutre rapidement le camp car sa presence n'etait point désirée et désirable.

"Trugarez sieur Sancte, vous êtes bien perspicace, quoi qu'un ragout de mouton accompagné d'une bonne miche de pain frais à defaut de la tonte serait bien agréable... "

Pas de feu, la pipe en berne il se decida à la ranger dans une de ses poches de mantel.

"Je suis venu trouver des réponses, peut être même embrasser la réforme qui sait... Ma foy en le très haut demeure et demeurera jusqu'à mon trépas, mais ma foy en l'Eglise romaine s'en est allée pour de bon, pourrais-je trouver en la communauté réformée plus de sincerité ? ..."

Pas sûr d'avoir été clair le borgne, trop entourés d'hommes et de femmes qui ne croyaient plus qu'en eux, il avait perdu l'habitude de parler de cela.

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Adieu Fab'
Sancte
Embrasser la Réforme Aristotélicienne. Fichtre. Celui-ci venait de loin pour vendre son âme au diable. Une approche très suspecte ? Pas vraiment. Iohannes avait déjà reçu bon nombre de courriers de l'intéressé. Comme il en avait reçu de la part de Theodore. On voit le chemin que ce dernier a accompli depuis. Non. Cet homme là n'avait pas la main légère ni la volonté molle. Il lui sembla compact en ses certitudes et honnête en ses principes. Ils devenaient assez nombreux, ceux qui ressentaient la double impression d'avoir été abandonnés à la fois par Dieu et l'humanité. Innombrables étaient les occasions où les hommes, clercs ou laïcs, démentaient les préceptes de la foy dont ils se revendiquaient. Autant d'hypocrisie et de cynisme laissait forcément des traces. Aussi face à ses doutes, voici Maleus plongé dans l'inexpérience d'une foy saine, purgée des fats en bure s'égosillant sur les parvis de leurs cathédrales pour monter des bûchers ça et là.

L’Église Romaine n'est pas Dieu. La vie est un théâtre. Certains jouent les empereurs, les roys, les ducs, les évêques, les princesses, d'autres les paysans, les artisans, les soldats, autres laquais et petites gens. Mais à la fin de la représentation, les costumes tombent, et tous se retrouvent égaux devant la mort sous l’œil du Grand Juge. Voici pourquoi les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers: qui s'humilie dans sa vie, Dieu l'élève.

Qui désire user de l'humilité de l'Aristotélicien va la chercher dans les Saintes Écritures qui sont la bouche de Dieu, et non dans la bouche de ces Hommes qu'ils appellent père, alors qu'ils n'ont qu'un seul père, celui qui fut révélé par Aristote et identifié comme la cause première. Maleus, ta défiance est justifiée. Le Clergé a depuis des siècles accumulé les erreurs, corrompu et déformé les paroles divines, fait boutique et marchandise de sacrements qu'ils pensent aujourd'hui pouvoir dissoudre et souder quand et comme bon leur semble dans l'aveuglement de leur vanité, pourvu qu'ils aient en échange la soumission de cœur de ceux dont ils emmagasinent les secrets inavouables sous le scel d'une confession auriculaire aussi inviolé que le con d'une courtisane.

Mon constat est rude. La réalité l'est plus encore. On nous répondra: "Il existe des clercs consciencieux, pieux, et investis dans le respect des Saintes Écritures. On ne peut généraliser." Assurément. Cela est vrai. Ne généralisons pas, ne synthétisons pas, n'analysons pas, ne classifions pas, et n'examinons rien. Nous risquerions de conclure.

Si c'est la sincérité dans ton rapport à Dieu et l'édification spirituelle que tu recherches sous le signe du Très-Haut, alors oui, la communauté Huguenote est faite pour toi. Ils ne t'apparaîtront probablement pas plus vertueux que les papistes dont la foy est sincère -il en reste- quoique entachée de lâcheté. Mais parce qu'à leurs yeux le sacerdoce est universel, sans doute te paraîtront-ils plus dignes.

Mais avant de poursuivre, j'aimerais savoir quelles sont les bases religieuses que tu as hérité de la foy romaine et ce que tu connais de la foy réformée. Prends ton temps. En cette clairière hors de la barbarie du monde, il ne fait pas bon être pressé.

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Maleus
L’éloquence, un don qui ne faisait pas defaut au huguenot ça ne faisait aucun doute. L’aurait presque bu les paroles le borgne, rarement il avait été aussi attentif aux propos d’une autre personne à part peut être lors de réunions stratégiques pour decider de comment botter le fion aux raclures d’en face.
L’en vint même à regretter que Sancte lui redonne la parole, c’est que flemmard qu’il etait, il aurait pu se contenter d’écouter et de hocher betement la tête en écoutant l’autre parler.
Mais il pouvait pas y couper, après tout c’etait lui qui etait à l’initiative de cette démarche.
Assumer, jusqu’au bout…

" Ca vous ennuie pas j’espere si je m’assied avant ? "

Et de joindre la parole à l’acte sans attendre de consentement.

" Ma foy donc… Foy que j’ai toujours pensé perdre avec le temps mais qui s’accroche à moi comme je m’accroche à elle. Pensez vous que d’une certaine maniere je m’y accroche pour éviter de trop m’attarder sur ces mains couvertes de sang ? "

Sourire en coin.

" Pardonnez, j’ai l’ésprit brouillon, il ne faut qu’un rien pour que je m’égare sur d’autres sujets… Donc, aussi appreciable que fut le cureton qui me baptisait dans une petite église Sancerroise, je me rappelle ma surprise de n’avoir pas eu d’enseignements, comme si ceci etait un acte aussi commun que manger une tranche de pain… Du nombre voila, j’ai eu le sentiment qu’ils ne cherchaient pas à encourager la foy mais juste à augmenter le nombre des paroissiens… Un malaise leger que j’ai tenté d’écarter tout aveugle que j’etais. J’ai lu le livre des vertus mais il est vrai que j’ai souvent évité les messes par la suite… Les pretres ne m’ont rien apporté, rien dit, ils m’ont juste jugé de par ma profession eux qui aiment tant se cacher derriere le mot " paix ". Ils m’ont accablé de repproches, suppot du sans nom j’etais de par ma profession, homme tuant d’autres hommes. J’ai donc lu les écrits, je ne vais pas vous mentir, pas tout, de la création jusqu’à la lointaine Oanylone avec son lot d’Archanges et Princes démons par la suite et le jugement du très haut. Pourtant je pourrais me considerer comme inculte, je ne sais pas tout, je n’ai construit ma foy que par moi-même, avec le peu que j’avais pour, seul. "

Un nouveau soupir, le borgne sentait ses muscles se contracter, une certaine tension en lui naitre.

" J’aime le très haut et je sais qu’il me jugera comme il faudra le moment où je passerais devant lui, lui et lui seul jugera ma vie d’homme. Et maintenant sieur réformé, vous me demandez ce que je sais de la foy réformée, de ce que j’en sais qu’elle ne se fie qu’aux textes, qu’elle compte un troisieme prophete autre qu’Aristote et Cristos, un certain Averroe qui m’est hélas inconnu, je vous l’ai dit je suis inculte et c’est peut être bien pour cela que je suis venu vous trouver. Il semblerait qu’il y ait en plus quelques differences que je ne saurais vous citer n’ayant pas plus d’informations. La communauté dont je viens, cette EA Romaine, n’a jamais cherché à expliquer à ses fideles les differences que vous autres huguenots aviez avec "nous ", juste le fait accompli, comme d’habitude, des hérétiques c’est tout ce que nous autres devions savoir. "

Les épaules du cyclope s’affaisserent.

"Un cas désésperé je dois être, puisque tout ce que je viens de dire me semble vain et hors sujet, peut etre même plein de non sens. Ai-je répondu ne serait-ce qu’un peu à votre question ou bien comme d’habitude suis-je parti dans tout les sens. Ai-je montré à quel point je ne savais plus ou ne savais pas, je ne sais."

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Adieu Fab'
Sancte
Rassure-toi, tu as bien répondu. Et tout ignorant que tu crois être, tu en sais davantage que bon nombre de baptisés, y compris chez les aristocrates, où la médaille Aristotélicienne fait souvent office de bibelot.

Tu as mis le doigt sur le principal. Les papistes considèrent qu'il existe un duo prophétique: Aristote, qui donna aux hommes la raison & Christos, qui leur donna la conscience. A ce duo prophétique, les réformés ajoutent un troisième prophète que tu as déjà cité: Averroës, qui lui donne la conduite pour former un trio prophétique.

De cette base, découle des règles que nous devons suivre en notre existence. La plus importante:

-Soli Deo Gloria. Il n'est de Dieu que Dieu, le Seul et l'Unique. A Lui seul la gloire.


- Sola gratia, Sola fide. Par la seule grâce et la seule foi, l'Aristotélicien est justifié aux yeux de Dieu, qu'il appelle à Salut et le reçoit de sa miséricorde sans égard aucun à sa propre dignité.
- Sola Scriptura. En la seule Écriture originelle, le croyant puise l'autorité.
- Participer au culte et aux Lectures. Hors du Livre, aucune prescription d'homme n'est légitime.
- Ne pas ouïr la messe, même pour "faire semblant"
- Ne pas adorer les Saints.
- Ne pas user de leur intercession en prières.
- Se garder de l'idolâtrie des icônes, médailles, statues, peintures & vitraux.
- Se garder de l'adoration des reliques.
- Se garder de la confession auriculaire.
- Se garder des abus de boisson, et par extension, de tout abus.
- Prononcer le remerciement à Dieu avant chaque repas et prier chaque soir au coucher.
- Ne se nourrir d'aucune autre bête que celles de l'eau et du cheptel (poisson, mouton, vaches, cochons).
- Faire acte de charité envers les pauvres, sans ostentation.

Enfin, et il s'agit là davantage d'une coutume que d'une règle: se rendre au moins une fois dans sa vie en la cité phare de l'Aristotélicité, à savoir Genève.


C'est alors que dans l'ombre, il aperçoit la tignasse de la Rastignac qui s'était pointée sans qu'il ne l'aperçoive de prime abord. Sans doute avait-elle été trahie par ses épaulettes guerrières. Si la panthère était là, ainsi que le borgne ; le géant, la fourmi en bure, la tondue ou le nabot ne devaient pas être bien loin. Son regard s'éleva à l'horizon, pour tâcher de distinguer un regroupement de ce genre. Finalement, ce n'est pas une compagnie de mercenaires qu'ils auraient du monter. Mais une caravane de spectacle.
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Maleus
Mieux fallait-il que le borgne ne regarde pas dans la même direction que Sancte, de par sa presence en ces lieux il baissait sa garde et n'etait plus que Maleus, un homme comme les autres qui gardait fois en le très haut.
Il aurait surement mal pris la presence de la feline, laquelle ne se serait surement pas génée pour le pousser dans ses retranchements via quelques piques bien placées... Pourquoi se serait-elle génée d'ailleurs, il en avait fait de même jadis.

Au lieu de ça il restait concentré sur les mots du réformé et en tirait les leçons qui s'imposaient.

"Puisqu'il donne la conduite, il me faudra m'informer plus longuement sur lui, je suppose que vous pourrez me mettre à disposition des écrits, des textes liés à ce troisieme prophete."

Un peu de lecture par ces temps de disette intellectuelle ne lui ferait sans doute que du bien.

"Toujours est-il que je suis pret à suivre ces règles autant que ma condition d'homme me le permettra. Pour ce qui est de Genève, j'avais de toute maniere l'intention de m'y rendre au moins une fois dans ma vie mais je vous passerais les details Sancte, j'ai en mémoire un conflit contre la Bourgogne où ma compagnie et moi même nous etions alliés au Lion et autres réformés... Alliance qui d'un point de vue humain et militaire m'avait pas mal refroidi... Mais bon, il n'est pas question de cela... Comme je vous l'ai dit, j'ai été baptisé même si après l'incendie de leurs archives il parait qu'il ne reste nulles traces de l'evenement. Dois-je me refaire baptiser et cette fois-ci par la réforme ?"

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Adieu Fab'
Sancte
Non, ce n'est pas nécessaire. Mais tu as raison de poser la question, car le baptême marque l'entrée de l'Aristotélicien dans une communauté, que l'on appelle Église. L'Eglise change aux yeux des hommes, mais le symbole demeure le même, aux yeux du Très-Haut.

Symboliquement, le baptême est une alliance entre Dieu et les Hommes, et par conséquent l'union des Aristotéliciens au Créateur. Car le baptême est d'abord le fruit d'une grâce invisible signifiant la renaissance du baptisé et son entrée dans une vie nouvelle. Le baptême, c'est ensuite le don de l'action divine, qui fait qu'un Homme peut se considérer comme "fils de Dieu" et par conséquent, appeler le Très-Haut "mon père". Le baptême, c'est enfin une ordonnance divine par laquelle Dieu accepte le croyant dans Son royaume et le place au sein de Son peuple pour qu'il atteste ses engagements envers les Écritures. Et qu'il l'atteste avec force, dans la douleur et la difficulté, car l'Univers conspire toujours en faveur des Hommes de volonté.

En conséquence, parce que cette symbolique est similaire, les Aristotéliciens Réformés ne "rebaptisent" pas les fidèles romains convertis, puisque ayant déjà reçu ce sacrement, fût-ce par un clerc, cela n'aurait aucun sens. Le souci des réformés ne réside pas dans le fait que les Clercs baptisent. Mais au contraire dans le fait qu'ils se revendiquent seuls à pouvoir administrer ce sacrement, avec les abus qui en découlent.


Il n'y avait pas de mystère. Pour devenir une fine lame de la foy Aristotélicienne, comme Theodore ou même Matalena pouvaient l'être, l'intérêt et la curiosité traçaient le chemin, en ouvrant toutes les portes. Maleus semblait bien parti. Peut-être qu'il deviendrait même prodigieusement une légende réformée pendant que le vent balaierait ses cendres de vieux sicaire sur le retour, attendant le ravitaillement pour plier les gaules avec la certitude que ce qui aura été fait n'a pas été vain. Quoiqu'il en soi, tout à ses pensées, il oublia un moment qu'ils étaient surveillés par un félin, et glissa un manuel dans la poche du borgne. Qu'il était décidé à lui laisser selon toute apparence.
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Aarnulf
Malgré sa situation, rendue très inconfortable par la douleur lancinante dans sa jambe raide, la Rastignac ne perd pas une miette de la rencontre au sommet entre les deux hommes. D'aucun la connaissant serait d'ailleurs surpris de ne pas l'avoir vu détaler comme un lapin dès les premièrs mots ouïs. D'ordinaire, la thématique de la religion a en effet sur elle un effet totalement soporiphique, à la limite même du répulsif anti-félins.

Pourtant, contre toute attente, la Féline est attentive comme jamais, et l'on pourrait même croire qu'elle est interessée par ce qui se raconte. Non seulement, la voilà qui découvre enfin la face cachée du Borgne, ce "frère-ennemi", celui avec qui elle a bien souvent devisé de longues heures par le passé, mais qui depuis des lustres est surtout son compagnon de joutes verbales et autres échanges d'impolitesse ; mais en plus, elle réalise que les mots du Von Frayner trouvent presqu'écho en elle.

Impossible ...

Mazette ... Jamais la mercenaire jamais repentie n'avait réussit à écouter quelqu'un aussi longtemps sans étouffer un grognement ou un baillement d'ennui. Quel diable d'homme peut donc avoir le pouvoir d'éveiller en elle des sentiments si nouveaux, et si constratés ? Rustre au premier abord, le Lecteur Réformé est emprunt d'une telle sagesse, que même notre sauvageonne s'apaise rien qu'en l'écoutant. Un pas vers l'inconnu, et pourtant, sans aucune peur, aucune méfiance.

Se pourrait il qu'il ait raison ?
Se pourrait-il que son verbiage ait un véritable sens ?
Se pourrait-il que le Vrai Chemin soit le sien ?

Se pourrait-il qu'elle commence à le croire ?
Se pourrait-elle qu'elle commence à ...
Croire ?

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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
Maleus
Livre de poche, quoi de plus pratique, un moyen d'aller partout et nul part avec de quoi bouquiner, "la litterature de poche mangez-en !".

Le borgne ne pu s'empecher de sourire, il lui semblait qu'il pouvait faire confiance à cet homme et que la confiance etait réciproque.
C'etait donc le bon chemin qu'il prenait, enfin le bon, le plus vrai en tout cas et il etait certain qu'il ne ferait pas demi-tour.

Le cyclope avait conscience du danger du chemin dans lequel il s'engageait, il aurait sur le dos les bien-pensants aveugles et les vils curetons romains mais cela lui importait peu, après tout il avait déjà pas mal de monde sur le dos de par se profession, ça ne lui changerait pas plus que ça la vie.

Le chemin d'une foy saine avec bien moins d'hypocrisie, balade de santé aussi accidentée qu'elle pourrait être.

"Par ce present, dois-je me considérer comme nouveau membre de la communauté aristotelicienne réformée ou bien dois-je voir cela comme un pas de plus dans la bonne voie ? Il va de soi que je lirais ces écrits avec la plus grande attention quel que puisse être la réponse... Je n'ai plus de preuve à faire sur les champs de bataille mais ici, quand il s'agit de ma foy, c'est amusant je me sens gamin. Un marmot qui a soif de connaissance, chose que je ne pensais jamais ressentir de nouveau, fait un bail que je traine ma carcasse dans de fichu royaume."

Et l'habituel haussement d'épaules se pointer quand le borgne sentait qu'il s'étalait de trop.

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Adieu Fab'
Cyrinea
[Les jours s'en vont comme les chevaux sauvages dans les collines*]

Elle avançait à petits pas, mâchouillant une tige de blé, juste de quoi se donner des allures décontractées et sereines. Suffisait de pas faire parler la tige et l’illusion serait parfaite.

Elle entendit des voix et en fut agacée, du moins dans un premier temps. Ce n’est qu’en se dissimulant derrière un arbre et que, reconnaissant les protagonistes, elle expira, soulagée. Pas de mondanités en vue, uniquement la voix grave et réfléchie d’Iohannes, apaisante, à laquelle répondait celle du borgne.

S’installer légèrement à l’écart. Prier. Exorciser ses blessures, sa solitude, cette plaie béante qui parfois se rouvrait au gré des circonstances et fallait dire qu’en ce moment elle était servie. Trop sensible derrière son cœur de glace la Sirène.

Elle traversa le lieu en les saluant, trop discrètement sans doute pour qu’ils lui répondent, avisa son coin de prédilection, se calla le dos contre un tronc, étendit les jambes, scruta le ciel, ferma les yeux. Refouler les larmes. L’envie de se casser aussi. Prendre Alrik, armes et bagages et filer en Espagne. Ou bien se battre, enfin, et expulser la rage.

Mais elle savait qu’elle ne ferait sans doute rien de tout cela. Alors, elle pria oui, comme elle savait le faire, par le vide et la communion, le don de son âme et de tout son être. Deos était le seul en qui s’abandonner vraiment.

Les voix, le vide, le sens puis le non-sens, déchirure, âme oscillante côtoyant l’enfer, donner et reprendre, ne plus donner. Jamais. Rien. Sauf son âme à Dieu. Y plonger et s’y perdre. S’oublier. Renaître.

Ecouter. Ne plus souffrir.

Cyrinea ouvre les yeux, tend son être vers les voix.


*Bukowski, titre d'un recueil de poésie
Sancte
[Sois un père pour la vertu et un parâtre pour le vice.] *


Des petites billes sombres unies dans le doute et la souffrance. La vicacité d'une cité enterrée dans le néant. La prose s'éteint devant des votes qui se meurent. L'apparition fantomatique de Cyrinea suscita chez lui un malaise. Mais Maleus, par son silence, lui rappela qu'il était toujours là à attendre réponse. Ou du moins une réaction.

On se lasse de tout dans la vie. Hormis du plaisir d'apprendre. Voilà pourquoi en ce jour tu renais en ton âme d'enfant. La curiosité intellectuelle, c'est le propre de l'intelligence. Et l'arme fatale contre l'ennui. Tu seras membre de la communauté aristotélicienne réformée lorsque tu te reconnaîtras en elle. Et que, in fine, elle se reconnaîtra en toi. Méfie-toi. Cela peut arriver plus tôt que tu ne le crois.



*Cervantes, Don Quichotte de la Manche.
Aarnulf
Tout aussi silencieusement qu'elle était venue, et sans s'être rendue compte que le Lecteur Réformé l'a aperçue, la Rastignac tourne les talons et s'éloigne en boîtant de la Clairière le front barré d'un pli soucieux qu'elle n'avait asurément pas en arrivant.

Qui peut alors dire ce qui se passe dans la caboche embrouillée de celle qui n'a jamais rien cru en rien à part en elle même ?

Que peut bien avoir appris une femme comme elle de ce court échange entre le Borgne et Sancte ?

Qui peut entrevoir les conséquences de tout cela ?

Personne ... assurément ...

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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
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