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[RP Archives. Printemps 1459] L'éclosion d'un bouton ...

--Jules.


Il ne la quittait pas des yeux, guettant le moindre déglutissement, le moindre signe de trouble ou de peur... Après une légère hésitation elle avanca enfin. Complètement concentré sur elle, ses réactions, ses craintes, il en oublia qu'il était homme, et très vite sa peau le lui rappella.

Un frisson de plaisir le parcourut au frôlement qu'elle lui infligeait, et il retint un grognement de justesse.


Ca fait mal?

Les prunelles assombries, il secoua la tête. "Non, ça fait du bien", songea-t-il mais il sentait confusément que ça lui ferait peur au lieu de l'encourager. Il la regarda inspirer profondément pour se donner du courage et sut qu'il avait eu raison de se taire. La petite main sur son abdomen lui fit contracter ses abdominaux. Ne pas bander, pas maintenant, pas trop vite... "Dieu, elle est si innocente, comment pourrais-je..?" Le silence était lourd, d'appréhension, de tension... Et quand elle releva ses yeux immenses sur lui, il décida qu'il fallait le rompre, l'encourager - Dieu lui pardonne - à entrer plus avant dans ce monde adulte ou seul le vice l'attendait...

Continue. N'ai pas peur. Prends ton temps.

Mots laconiques, regard essayant de la rassurer. Il ne pouvait rien faire de plus que ce qu'il avait déjà fait.. s'attacher au lit.

--Emilla_kair_d_ancle



Emilla sent le frémissement de la peau de Jules sous ses doigts. Toute son attention se concentre sur ce qu'il se passe : il dit ne pas souffrir mais frissonne : peut être a t'elle les mains froides? Sa peau lui semble si brulante sous sa main. La chaleur troublante irradie de la paume de sa main dans son corps semblant couler comme un flux ininterrompu jusqu'à son ventre pur.

Continue. N'ai pas peur. Prends ton temps.


Les jades acquiescent à son regard rassurant et Emilla tente de sourire pour le rassurer : il semble aussi tendu qu'elle. Elle doit lui sembler tellement maladroite. Continuer, oui mais à faire quoi? La main sur le ventre durci soudain, l'effleure et découvre les muscles qui se découpent sous la peau et disparaissent à l'orée du drap.

Emilla laisse un instant sa main glisser au bord de celui ci mais le trouble qui l'envahit la fait devenir écarlate et la main se réfugie, plus rassurée sur le torse, les doigts glissant pour découvrir le triangle de poils virils qui en ornent les pectoraux. C'est doux et les doigts instinctivement jouent avec, le regard s'éveillant à ce jeu moins périlleux que le drap fatidique. Un index s'enroule et Emilla ne peut s'empêcher de laisser échapper un sourire en songeant qu'elle roule d'ordinaire une mèche de ses cheveux auburns à son index.

Emilla toute à sa découverte, se détend un peu et ne fait plus tant attention à elle, ni à sa chemise entrouverte dévoilant l'arrondi du haut d'un sein, ni à ses méches rousses qui cascadent sur la hanche de Jules. Ses petites dents mordillent sa lèvre inférieure ourlée d'un rose intensifié par la légère morsure. Les jades observent attentifs, réconfortés de se savoir en sécurité.


Ca va comme ça? Tous les hommes sont ainsi? Il faut les explorer?


--Jules.



Il déglutit alors que les doigts innocents longeaient la frontiere du drap, serra les mâchoires pour ne pas emettre un son... puis sourit, mi attendri mi soulagé, lorsqu'elle se prit au jeu et investit le terrain bien moins sensible de son torse.

Ca va comme ça? Tous les hommes sont ainsi? Il faut les explorer?

Il blêmit un peu lorsque son regard glissa malgré lui sur l'échancrure de la chemise, que les cheveux vinrent lui caresser la hanche.. Et, malheur, lorsqu'elle s'agaca la lèvre, son bas ventre, en traître, réagit. A peine, mais suffisamment pour faire bouger le drap. Priant pour qu'elle ne s'en rende pas compte, il détourna les yeux et pensa fort à sa grand mère.


Tu te débrouilles très bien. Doux euphémisme, songea-t-il avant de répondre à sa seconde question. Non, tous les hommes ne sont pas faits pareil... et pour l'exploration..

Un soupir lui échappa. Ne pas lui faire peur.....

Euh... c'est agréable, mais là c'est surtout pour que tu t'habitues doucement.

Et il se tut. Nul besoin de lui redire de continuer, il fallait bien qu'elle découvre un corps d'homme et à la prochaine leçon, il ne serait pas attaché....


--Emilla_kair_d_ancle



Emilla sourit, soulagée d'apprendre qu'elle ne s'y prend pas trop mal. Elle sait que d'elle dépend le futur de plusieurs personnes. Se redressant un peu pour ne pas se laisser glisser sur Jules, Emilla laisse ses cheveux caresser le ventre plat inconsciemment, surtout intriguée par un mouvement du drap. Jules éprouverait il quelque chose de ces contacts? Une bouffée de chaleur envahit Emilla à cette idée, et son regard se trouble décontenancée et le souffle plus court.


Se reconcentrant, elle se mordille la lèvre, retenant sa respiration d'apprendre qu'elle réussit à lui être agréable. Elle aime Jules, beaucoup et savoir que sa corvée n'est pas trop barbante la rassure. Ses doigts effleurent le torse, caressent le rond de l'épaule et suivent le chemin des jades sur les traits de Jules, texture de la barbe, pulpe des lèvres. Emilla rougit de son audace et de la sensation qu'éveille la douceur de la bouche de Jules sous ses doigts.


C'est si doux... Pourquoi les hommes sont si brutaux alors qu'ils peuvent se révéler doux?

Emilla veut comprendre, comprendre pourquoi les hommes l'ont tant fait souffrir tout ce temps et pourquoi, là près de Jules, elle a pourtant envie de le découvrir malgré sa peur, de se blottir contre lui et de finir sa nuit contre cet homme étrangement rassurant.


--Jules.


Soulagé de la voir sourire tout d'abord, il accusa légèrement le coup en voyant ses yeux se troubler soudain et sa poitrine se soulever plus irrégulièrement. Elle avait donc vu... Un bon point toutefois, elle n'avait pas pris ses jambes à son cou, et il se détendit un peu. "Je ne lui fais pas peur" songea-t-il, et réussir sa mission lui parut soudain moins irréalisable. Les yeux rivés sur elle, rien ne lui échappa. La respiration retenue, le rose aux joues, la détermination aussi. "Brave petit soldat", songea-t-il. "Elle a compris que c'est la seule solution..."

L'exploration continuait, et il fit de son mieux pour subir sans broncher les doigts légers éveillant ses sens, courrant sur son torse, son épaule, dans sa barbe.. Rougissant maintenant, elle avait atteint les lèvres et il eut cédé à l'envie de les attrapper si elle n'avait posé une question.


C'est si doux... Pourquoi les hommes sont si brutaux alors qu'ils peuvent se révéler doux?

Le regard de Jade le questionnait, confiant, et il soupira.

La loi du plus fort. Etre brutal c'est question de survie, souvent. Faut défendre son territoire, sa ville, sa famille...Défendre son pain des autres brutes.

Vite, la rassurer. Lui faire penser amour et non violance... la séduire... Mais il n'avait jamais séduit que des femmes. Emilla était fille. Que n'avait-il la langue doucereuse et suave des autres courtisans ? Serrant les mâchoires, d'une voix grave mais basse, il tenta d'expliquer.

Mais la plupart des hommes sont brutaux seulement entre hommes, Emilla. Pour les femmes, on est doux, parce qu'elles le sont.

Songeant à l'état dans lequel un sale porc l'avait mise, serra les mâchoires et sa voix se fit plus sourde.

C'est déshonorable de s'attaquer à plus faible que soi, et celui qui t'a fait ça mériterait....

Que je lui arrache les entrailles pour lui faire bouffer. Non, ne dis pas ça, Jules....

Mon pied au cul.

Il se forca à lui sourire.

Avec moi tu crains rien. Et tu le sais...non ?

Jamais il n'avait autant parlé, songea-t-il. Fichues femelles, si curieuses, si compliquées, si... belles.

--Emilla_kair_d_ancle




Emilla écoute Jules parler des hommes avec une pointe de lassitude. Ainsi les hommes qui la frappaient le faisaient parce qu'ils voyaient un jeune garçon? Les hommes se frappent entre eux pour déterminer le plus fort, comme les animaux et les chiens? Emilla regarde Jules incrédule. Pourquoi ne se parlent ils pas tout simplement?

Les hommes sont doux avec les pensionnaires de la Rose?

Elle doit savoir ce qu'il l'attend. Elle n'est pas dupe, ce qui l'attend ne sera pas facile, mais elle a vu aussi que quand un client semble violent, Lea se précipite pour protéger les pétales de la Rose. Et puis savoir soudain que Jules la protègera la rassure, Jules la rassure. Sans savoir pourquoi elle répond à Jules et vient se blottir contre lui doucement, biche craintive, pour appuyer ses dires et continuer à discuter sans avoir à fixer son regard qui la trouble tant.

Avec toi, je me sens en sécurité, depuis que tu es là, je sais pas pourquoi...

Le petit caméléon se glisse contre le soldat et ses cheveux épars se répandent sur son torse, sa tête se pose au creux de son épaule et hésitante, elle finit par poser sa main délicatement sur le torse et machinalement enrouler son doigt à la toison . Corps menu, blotti contre sa hanche, chemise froissée révélant ses jambes interminables qui n'osent pas se poser sur les siennes, restant sagement contre son côté.

Tu crois qu'on va y arriver? S'en sortir Rouquine, toi et moi? Et quand tu auras fini, je n'aurai plus le droit de te voir?

Des questions, encore des questions, mais Emilla a besoin de se rassurer pour avancer...


--Jules.


Il lui sembla qu'elle réfléchissait à ses dires pendant une éternité, et soudain la question tomba, bien différente de ce qu'il attendait.

Les hommes sont doux avec les pensionnaires de la Rose?

A peine avait-elle parlé, qu'elle venait se blottir contre lui, timidement, et le soldat réprima un tressaut de surprise. La raison de sa présence dans sa chambre n'en fut d'un coup que plus concrète, et il se forca à repousser son appréhension. C'était bon signe qu'elle réponde à l'invitation, même tardivement. Oui, bon signe... Il n'aurait aucun mal à la dépuceler.. non, non, aucun mal....

Avec toi, je me sens en sécurité, depuis que tu es là, je sais pas pourquoi...

Tandis que la chevelure de la jouvencelle envahissait son torse, la culpabilité envahissait son coeur. Elle se sentait en sécurité avec lui, et pourtant c'était lui qui allait faire d'elle une ribaude. Serrant les mâchoires, il tenta de chasser le sentiment en se répétant que si ce n'était pas lui, ce serait un autre, un pire, un impatient, peut-être.. Mais le poids refusa de quitter sa poitrine, l'opressant bien plus sûrement que celui de la jolie tête qui y reposait. Il lui fallait répondre, pourtant. Qu'avait-elle demandé, déjà ?

Les clients de la Rose sont raffinés. Pas comme des marins, ou des soldats.

Elle posa une petite main sur son torse, jouant nerveusement avec ses poils, et il regretta de ne pas pouvoir lui caresser les cheveux pour l'apaiser.

Et si un client te malmène, tu cries. Baudouin, Geoffroi Léah. Ils sont là pour ça. Et moi aussi.

Tu crois qu'on va y arriver? S'en sortir Rouquine, toi et moi? Et quand tu auras fini, je n'aurai plus le droit de te voir?

La question lui fit l'effet d'une douche froide. Pauvre gosse. Elle s'inquiétait autant pour eux que pour elle... Et qui lui avait fourré l'idée dans la tête que.... ? Ses poings se serrèrent et il tira instinctivement sur ses liens. Ne pas pouvoir l'enlacer, la rassurer, était devenu soudain intolérable. Incapable de lui répondre sans voir ses yeux, il dit d'une voix blanche.

Détache moi.

Elle le rattacherait plus tard s'il le fallait...

--Emilla_kair_d_ancle



Emilla écoute Jules, blottit contre sa chaleur, se sentant en sécurité et moins apeurée. Il l'a dit, si un client s'en prend à elle, il sera là et un poids se retire de ses épaules. Tant qu'il sera là, elle ne risquera rien.

Détache moi.

Emilla se redresse d'un coup, surprise par l'ordre et le ton de la voix. Obéissante et n'osant pas protester, elle se penche vers les liens et les retire un a un, d'abord les jambes puis les bras. Que se passe t'il? A t'elle dit une bêtise? Ne veut il plus l'aider à s'en sortir? Le regard inquiet, elle obtempère cependant, avant de se tourner vers lui, jades perdues qui le détaillent pour tenter de comprendre ce qu'il ne va pas.

Qu'est ce que j'ai fait de mal?


--Jules.


Elle s'exécuta, fort heureusement, sans hésitation, méfiance ou peur de ce qu'il comptait faire. Jules grogna son impatience tandis qu'elle détachait ses mains, puis l'aida en s'occupant d'une de ses chevilles, prenant garde que le drap ne glisse pas trop. Il allait l'enlacer quand...

Qu'est ce que j'ai fait de mal?

Elle trouvait encore moyen de se blâmer elle même. Echappant un profond soupir, il plongea son regard dans les jades levées vers lui et, assis face à face, posa une main sur chacune de ses épaules.

Rien.

Les mots qu'elle avait employé lui revinrent en tête " quand tu auras fini "... Il crispa les mâchoires.

Qui t'as mis en tête que t'aurais plus le droit de me voir, jouvencelle ?

Et se laissant à nouveau retomber en arrière pour s'adosser aux oreillers, il l'attira doucement avec lui afin qu'elle reprenne la même position que lorsqu'il était attaché. Un bras autour de ses épaules, il attrapa le drap de l'autre pour se couvrir un peu.

Oui, on va s'en tirer, petite.

Il posa sa bouche dans les cheveux d'Emilla, sur son crâne, et ne bouga pas pendant un long moment, complètement tiraillé entre les sentiments presque paternels qu'elle lui inspirait à l'instant, et les sensations que lui procurait ce jeune corps lové contre lui. Plus elle montrait son innocence et sa fragilité d'oisillon perdu, plus il avait envie de la protéger... et moins il avait envie de la toucher. Cette horrible impression qu'il la forcerait.... Et s'il n'y arrivait pas ? Par dessus la tête de la jeune fille il jeta un regard perplexe à son entrejambe parfaitement immobile sous le drap blanc. "Je suis pas dans la me...." songea-t-il.

--Emilla_kair_d_ancle



Emilla rougit quand Jules pose ses mains sur ses épaules. Pas tant pour les mots mais car il est là torse nu devant elle et la chaleur de ses paumes irradient sur sa peau. Elle a beau avoir peur des hommes, elle a confiance en Jules. Ce qui a pour effet de ne pas laisser autant en place ses petites barricades mentales. Résultat, les hormones qui se découvrent en elle trouvent la situation des plus troublantes. Se concentrer sur la question pour ne pas penser à la situation.

Tu es là pour obéir aux ordres de la Rouge et quand tout sera fini, tu auras d'autres affaires à t'occuper que moi. C'est normal. Tu prends déjà beaucoup de temps à m'apprendre bien des choses et tu ne dois pas avoir que ça à faire.

Elle se doute bien le petit caméléon que Jules fait ça parce que la Rouge lui a demandé, après tout. Elle n'est qu'une fille parmi celles de la maison et bientôt une "pensionnaire" de plus.

Soudain, Jules se laisse retomber doucement dans les oreillers, l'entrainant avec lui. sur le coup, Emilla se tend imperceptiblement, il est visiblement le temps d'apprendre. Mais non, Jules l'attira contre lui pour reprendre la position de tout à l'heure, enroulant juste ses bras autour d'elle. Se détendant, Emilla se sent comme dans un cocon, moment de calme et de .. bien être? Instinctivement, la jouvencelle vient frotter le bout de son nez contre le torse de Jules, chatouillée par une mèche de ses cheveux et rougit et sentant la bouche de Jules contre ses cheveux. Ne pas bouger, apprivoiser le moment et se détendre. Peu à peu, le corps d'Emilla se laisse aller et se love contre celui du soldat, une main ose et enlace sa taille pour se serrer contre lui.

Promis, je ferai tout ce qu'il faut pour. Apprends moi...

Emilla est résolue, malgré l'appréhension. Elle a la chance d'avoir Jules, contrairement à ce que les autres peuvent vivre comme lui a dit Rouquine. Elle sera protégée ici. Et de toute façon, ce qui l'attend dehors serait surement mille fois pire. Sans la Rose, elle serait morte à l'heure qu'il est...


--Jules.


[ Le Baiser.]

Le soldat fronca les sourcils. La réponse qu'elle lui avait faite avant qu'il ne l'attire à lui ne lui convenait pas... Elle ne répondait pas tout à fait à sa question.... .

J'ai toujours trouvé le temps, je le trouverais encore. gronda-t-il dans ses cheveux.

Il s'apprêtait à lui demander pourquoi elle avait parlé de "droit" de le voir, quand le bout d'un minois vint se frotter à son torse, et il dégaga sa bouche de l'opulente chevelure pour redresser la tête. Elle prenait ses aises, et peu à peu il pouvait sentir la chaleur du petit corps s'abandonner contre le sien. Un bras gracieux, un peu trop menu encore, vint se poser en travers de son torse. Bien, elle prenait confiance, et s'il fallait "perdre" toute une journée à la garder ainsi contre lui pour faciliter la suite, il en serait ainsi.

Seulement une fois encore, la jouvencelle le prit totalement au dépourvu.


Promis, je ferai tout ce qu'il faut pour. Apprends moi...

Apprends moi. Les mots eurent un effet innattendu sur le soldat. Elle lui offrait son corps avec une telle confiance, une telle candeur...Toutes les femmes que Jules avait jamais connues avaient joué un jeu ou un autre. Emilla ne jouait pas. Apprends-moi...

Lentement, il lui releva le menton, pencha la tête, et frôla les lèvres rosées des siennes, prenant soin d'aller lentement, doucement, afin qu'elle ait un bon souvenir de son tout premier baiser. Il lui devait au moins cela.


--Emilla_kair_d_ancle



Emilla reste blottie contre Jules, tandis qu'il lui parle. Sa chaleur et sa présence la rassure. Elle se sent à l'abri étrangement, alors qu'elle est seule, portant une simple chemise trop grande contre un homme apparemment nu sous un simple drap qui les sépare. Elle est prise par la conversation, par ces émotions controversées qui bataillent en elle, son devoir, sa peur, son trouble naissant pour cet homme qu'elle a appris à admirer en secret, émois adolescents tapis sous les peurs de son enfance.


Et soudain, alors qu'elle se fait attentive et appliquée à apprendre la dure leçon qui fera d'elle une pensionnaire des lieux, l'index de Jules relève son menton, son visage s'approche du sien et le temps ralentit, chaleur de son souffle sur son visage, effleurement délicat de ses lèvres ourlées. Le mouvement est si lent, si délicat que pas un instant Emilla ne songe à fuir, captivée par l'instant, hypnotisée par son regard. Les lèvres enfin se posent, larges et tièdes, souples et légèrement rugueuses. Emilla a l'impression que chaque détail se fixe en elle, et qu'en même temps un maelström informe d'émotions l'envahissent : son cerveau se perd, son coeur s'emballe, sa respiration s'accélère et une chaleur envahit son corps, lui intimant de ne pas bouger, surtout, de peur d'interrompre l'instant. Le petit caméléon est pris au piège d'un sentiment qu'elle n'avait jamais croisé de sa vie : plaisir? Désir? Amour? Langueur? En tous les cas elle est dans un sacré pétrin, foi de narratrice!


--Jules.


Elle ne sursauta pas à son approche, ne chercha pas à fuir, et il sentit son coeur accélerer un peu alors que soudain les douces lèvres de la jeune fille faisaient surgir une pensée en son esprit.

Des mois qu'il se torturait pour ne pas la voir en femme, parce qu'elle était pucelle, et que son pucelage, qu'il appartienne à la Rouge ou à Emilla...Il ne l'aurait jamais. Croyait-il... Et là, au contact des lèvres de la jeune fille qu'il se refusait à voir s'arrondir et se féminiser.. Il prit conscience que ce pucelage, par un étrange coup du sort... était sien, au final.

Le drap sur son bas ventre bougea d'un millimètre en réponse à la pensée. Mais sous ses lèvres, celles d'Emilla ne réagissaient pas... sa respiration etait un peu plus rapide, mais etait-ce de peur ou de trouble...? Avec une infinie précaution, il posa sa grosse paluche derrière la nuque de la jouvencelle pour lui soutenir la tête, pas trop fort.. Et prit la lèvre inférieure entre les siennes pour la relâcher presque aussitôt. Le souffle frôlant sa bouche, il embrassa ensuite sa lèvre supérieure, et comme elle ne fuyait toujours pas... passa lentement sa langue entre les lèvres entrouvertes, n'osant les forcer à s'ouvrir comme il l'eut fait avec une autre.

Si elle lui ouvrait sa bouche, il aurait gagné, sinon la guerre, du moins une bataille.



--Emilla_kair_d_ancle


Emilla est perdue. Elle ne se reconnait pas. Que se passe t'il? Pourquoi soudain son univers si protégé et distant vole t'il en éclat? Là, ici, de suite, elle n'a qu'une idée, sentir un peu plus la chaleur du souffle de Jules contre sa bouche. Elle sent sa main dans sa chevelure de feu qui se niche derrière sa nuque. Elle devrait se débattre, fuir, elle si proche d'un homme... Mais soudain Jules vient jouer avec ses lèvres, les faisant rouler entre les siens, et Emilla a l'impression que l'air se raréfie, qu'elle pourrait mourir là dans l'instant elle s'en ficherait comme d'une guigne.

Posant timidement ses mains sur le torse viril, elle en explore à nouveau la ferme largeur, hésite, puis soudain, la langue de Jules goutte sa bouche conquise avant même de le savoir. Les lèvres ourlées s'entrouvrent, le regard se trouble infiniment et la jouvencelle laisse échapper un gémissement vaincu, s'aggrippant à ses épaules de peur de le sentir s'éloigner. Jules, oh, Jules... Une fine langue apeurée, darde entre les lèvres et vient à la découverte de celle qui a demandé le passage, offerte, timide mais soumise à un désir qu'elle ne se connaissait pas. Baiser troublant, premiers émois et enfin contre ses lèvres, murmure d'abandon.

Jules...

Le petit caméléon méfiant s'éveille lentement à un monde inconnu dans les bras du soldat.

--Jules.


Une main vint se poser sur son torse, et le soldat se raidit imperceptiblement; était-ce pour le repousser..? Mais non, elle lui ouvrait, sa bouche. Petite victoire.. Les yeux fermés, il ne vit pas les jades troublés de la jeune fille qu'il tenait dans ses bras, mais le gémissement qu'il entendit était une redition qu'il connaissait bien. Ses larges épaules furent saisies, une petite langue vint timidement toucher la sienne. Soulagé, il se prit à penser qu'elle ne serait pas de ces femmes sans passion qui subissent sans langueur...

Leurs souffles emmêlés, le temps semblait suspendu. Dans le silence, leurs respirations légèrement haletantes semblaient décuplées à ses oreilles. Ni l'un ni l'autre ne franchissait le dernier millimêtre pour encastrer leurs bouches l'une à l'autre, et enfin....


Jules...

C'était un oui, et il y répondit par un grondement doux avant de prendre réellement la bouche de son élève. La langue ferme se glissa en elle, la tête s'inclina afin que leurs bouchess s'emboîtent naturellement, et il entraîna la langue d'Emilla autour de la sienne, dans un tourbillon d'une lenteur infinie. Accoudé à présent, légèrement penché sur elle, il laissa glisser sa main de sa nuque à son dos, pour venir se poser à plat au creux de sa taille et mieux l'attirer à lui.

Oubliant une seconde son but. Oubliant, le bougre, qu'elle risquait de sentir la bosse à présent bien présente sous le fin drap de lin...



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