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[RP Archives. Printemps 1459] L'éclosion d'un bouton ...

Sarah_elisabeth
[Jour J + tellement trop : quand les leçons dérapent]


J'vais m'coucher.

Garde à vous fixe! Le petit soldat se dresse et au regard de son Jules, lisse son jupon, salue de la tête rapidement et se carapate à la suite du mâle. Se rend elle seulement compte à quel point son comportement est parlant? Pour le moment, elle s'en fiche un peu, avouons le. La nuit a été longue, elle meurt de faim et de sommeil. Puis elle a besoin de calme pour songer à l'ouragan qui vient de bousculer sa vie et lui donner une direction nouvelle. Alors sans bruit, sur la pointe des pieds, elle traverse le couloir et referme la porte de la chambre du courtisan derrière elle. Elle resta là un instant, à regarder Jules se dévêtir, remplissant ses mirettes du spectacles. "Payez tant que vous voulez clientes. vous n'êtes que des écus dans une bourse pour nous faire vivre. Moi ce spectacle à se damner, il est tout à moi."

C'est rougissante que la jouvencelle du coup le voit s'allonger dans ses draps et l'attendre. Alors prise d'un impulsion, elle retire très lentement les lacets de son corset en se mordillant la lèvre, le laisse s'ouvrir en corolle sur une poitrine qui prend en rondeur avec les jours qui défilent. Le carcan chute au sol et le jupon suit peu de temps après. Les gestes sont un peu maladroite, le regard guère assuré, mais le désir sourd est là : il est prêt à s'enfuir pour elle, pour la protéger et cette évidence l'émeut plus qu'il ne faudrait. c'est donc un petit caméléon, nu comme au premier jour qui vient se glisser contre Jules blottissant son corps frais de la nuit contre le sien.
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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial head translator - Imperial Marshal of Arms
Jules.
[ Quelques jours avant la fuite de la Rose Noire : quand tout a basculé]

Elle se déshabillait lentement, et il appréciait le spectacle de plus en plus appétissant de ce corps qui prenait forme, salivant déjà à l'idée de reprendre là où il n'avait pas même pu commencer, une heure plus tôt...

Son bras rapprocha Emilla contre lui. Une heure plus tôt, quand elle était venue l'entretenir des projets de Désirée.. Sa main se balladait lentement dans le dos de la jouvencelle, au gré de ses pensées. Quelle soirée, tout de même. A présent, ils allaient fuir. Désirée, Rouquine, Emilla, et même le jeune Marceau... A présent la petite ne serait plus forcée de se vendre, Il n'y aurait plus de leçons, elles etaient inutiles... Il n'aurait plus à la voir partir avec d'autres, et il l'aurait pour lui seul....

La main se figea soudain sur la croupe d'Emilla, en pleine caresse. Pour lui seul ? Mais bougre d'idiot, si Emilla ne se vendait plus...Son esprit fit un bond de plusieurs mois, de plusieurs années en avant, en avance rapide. Emilla tombant enceinte.. de lui, évidemment... Et le mariage qu'il faudrait célébrer, car il n'etait pas homme à...

Le corps raidi par la prise de conscience, l'air lui manquant, il comprit que le droit que lui avait donné la Dame Rouge à ce corps tendrement lové contre le sien, il ne l'avait plus. Pas s'il ne comptait pas l'epouser, faire d'elle une femme honnête. Quel salaud il serait, s'il la rendait grosse, pour ensuite ne pas assumer...?

Le membre dressé la seconde précédente retomba sur sa cuisse, ramolli aussi surement que par un baquet d'eau froide, et la main revint, à contre coeur, se poser sur l'epaule de la jeune fille. Un chaste baiser fut déposé sur son front. La repousser maintenant serait trop cruel, et il ne pouvait de toutes façons s'y résoudre. Mais jamais plus il ne pourrait la toucher ainsi.

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Sarah_elisabeth
[Un petit univers qui bascule]

Emilla soupira d'aise quand elle sentit enfin le corps nu de Jules contre le sien. Sa chaleur, son odeur, auprès de lui elle était libre, protégée, rassurée. Ses yeux se fermèrent en sentant sa main contre son dos, la caresse de ses doigts qui provoquaient une fine chair de poule sur son épiderme, désir naissant de ses étreintes, de leurs soupirs cette nuit encore, comme tous ces autres soirs, ces dernières semaines, ces dernières fins de nuit qu'elle attendait toujours fébrilement. Un sourire nait sur ses lèvres, ses jades s'ouvrent et elle songe que bientôt tout sera parfait. Plus de peur, une vie nouvelle, plus besoin de se cacher, de trembler de se donner, trembler de devoir quitter ses bras pour d'autres. Lueur de désir qui illumine ses prunelles jaugeant le spectre de ses désirs de femme qu'il avait su éveiller en elle.

Mais soudain la main se fige, le corps se raidit. Et sagement il quitte son dos pour son épaule et son désir s'étiole aussi surement qu'une brindille dans l'atre. Un baiser si chaste se pose sur son front. Emilla ne comprend pas. A t'elle fait quelque chose de mal? Lui en veut il de l'entrainer dans tout ça? Ne sachant comment réagir, Emilla roule dans les draps et s'assied au bord du lit, silencieuse un moment avant de murmurer d'une toute petite voix.


Peut être préfères tu que je dormes chez Rouquine?
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Jules.
Elle s'éloigna d'un coup, avant qu'il ne puisse réagir. Assise au bord du lit, enroulée dans le drap, le laissant nu comme un ver, elle lui rappelait douloureusement la jeune fille apeurée quelques semaines plus tot, dans la meme position.... alors qu'il l'avait forcée à...

Peut être préfères tu que je dorme chez Rouquine?

Non, il ne préférait pas. Pourtant il lui fallait répondre oui... non ? Si. Les yeux sombres n'arrivaient pas à la lâcher, pourtant. Allons, jules, tourne lui le dos, dis lui de partir, n'explique rien. Elle te haïra et c'en sera fini.

Mais les yeux pleins d'incompréhension lui faisaient mal au sein. Tendant la main, se fustigant de sa faiblesse, il se redressa, l'attrappa par le bras, la taille, et la tira à lui.


Non.

Allons, pleutre, parle.

Je ne préfère pas. Il faudrait, mais... non.

Ses bras en étau autour d'elle, de peur qu'elle ne cherche encore à fuir, incapable d'assumer de la blesser, incapable d'assumer qu'elle parte. Fol, es-tu amoureux ? Attendri ? Trop lâche pour faire mal ce soir, afin de la sauver ensuite ? Le souffle difficile, il posa à nouveau ses lèvres dans ses cheveux et soupira.
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Sarah_elisabeth
Emilla restait là, serrant le drap autour d'elle, faible rempart sur une sensation qu'elle n'expliquait pas : une peur sourde, un gouffre soudain alors qu'elle pensait toucher le bonheur. Jules pourtant la rattrapa et l'attira à nouveau contre elle, avec douceur.

Je ne préfère pas. Il faudrait, mais... non.

Les mots avaient quelque chose de douloureux "il faudrait". Pourquoi? Qui y avait il encore? La vie ne pouvait elle pas être juste simple, un peu douce dans toute sa rudesse? L'élan lui pronait de se lever, là de suite et de partir rejoindre Rouquine pour se blottir dans un coin de son lit. Mais les bras qui l'encerclaient étaient à la fois doux et innébranlables, prison de chair. Que voulait il donc d'elle? Il savait être tendre, tout autant que rude. Soufflant le chaud comme le froid depuis la première nuit. Et Emilla se sentait papillon attiré par la lumière, s'y brulant peu à peu les ailes, toujours en douceur mais inexorablement...

Si tu crois qu'il le faut... Mais pourquoi? Qu'ai je encore fait de mal cette fois?

Le regard était baissé, détourné, elle n'avait pas la force de l'affronter, sentant le froid et cette vieille carapace renaitre doucement.
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Jules.
Si tu crois qu'il le faut... Mais pourquoi? Qu'ai je encore fait de mal cette fois?

Soupir. Pourquoi pensait-elle toujours, mais alors toujours, que c'était sa faute..? Secouant la tête, il la serra de plus belle.

Faudrait. Et tu n'as rien fait de mal.

Plus il lovait le petit corps chaud contre le sien, et plus il en avait envie. On vous fait le dialogue contradictoire dans sa tête ? Allez, va, ça ne sera pas premier, et pas le dernier que vous lirez...

"je peux pas à la fois la suivre pour qu'elle soit pas catin, et la déshonorer moi meme..."
"Ridicule, c'est déjà fait. Saute lui dessus, si elle est grosse eh bien, elle se débrouillera"
"non, c'est dégueulasse !"
"Ah parce que toutes ces filles que tu as troussées quand tu etais soldat, t'es resté assez longtemps pour voir si elles étaient grosses ?"
"Emilla c'est pas pareil, JE l'ai dépucelée !"
"Alors épouse là !"
"nan, j'épouse pas"
"Alors prends là, elle n'attend que ça !"
"Mais elle mérite mieux que ça...."

Et plus il se débattait, et plus ses mains, profitant que son cerveau soit occupé, caressaient l'épaule, le cou, la hanche, mues par une tendresse toute habituelle. Se reprenant enfin, il garda les yeux dans le vide, n'osant la regarder, et lui sortit la vérité dans toute sa "splendeur".


Je ne veux pas que tu ailles dormir ailleurs, mais.. je n'ai plus le droit de...

Grognement enervé. Bon, t'accouches, Jules ?

... tu as encore une chance de vivre une vie d'honnête femme. Je ne veux pas te mettre grosse.

Soupir.

Je tiens trop à toi pour ça.

Eh ben voilà, tu vois quand tu veux !
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Sarah_elisabeth
Faudrait. Et tu n'as rien fait de mal.

Emilla n'y comprend rien, ne veut rien y comprendre parce que tout ce qu'elle arrive à cerner c'est que ses instants de bonheur, à l'orée de sa liberté viennent définitivement de s'envoler. Et pourtant, pourtant il se tait de nouveau. Pourtant ses doigts reviennent à l'assaut en de douces caresses qui vrillent ses sens et l'éveillent une nouvelle fois au désir de son corps contre le sien, sur le sien, au plus profond d'elle. Il presse son corps contre lui, ses doigts enivrent ses sens. Emilla y croit encore, pauvre gamine crédule, et puis...

Je ne veux pas que tu ailles dormir ailleurs, mais.. je n'ai plus le droit de...
... tu as encore une chance de vivre une vie d'honnête femme. Je ne veux pas te mettre grosse.


Un battement de coeur de loupé. Puis la machine immuable reprend sa course... à vide. Une petite pièce dans la mécanique bien huilée vient de se briser et Emilla pâlit, le visage heureusement dissimulé par le rideau de ses cheveux. Elle était assez bien pour lui quand elle était bonne à être catin, mais là elle ne méritait plus ses caresses. Elle devenait "dangereuse". Il venait sans s'en rendre compte de lui signifier qu'elle n''était assez bonne qu'à le satisfaire sans la prise de risque de devenir une charge. Un instant, Emilla voudrait disparaitre dans les draps et ne plus reparaitre.

Je tiens trop à toi pour ça.

Les mots passent à peine la barrière de sa conscience. Certes il tient à elle, tout comme Rouquine. Mais il vient de mettre des limites nettes et elle les prend en pleine figure la petite : elle est un plaisir nocturne, auquel on s'attache et elle, folle et inconsciente, elle a laissé son coeur sans protection. Mais pour qui s'est elle prise, petite prétentieuse? Elle n'est qu'une gamine ramassée dans la rue, et éduquée ce qu'il faut pour faire illusion devant de riches clients. Concentre toi Emilla, ne laisse rien paraitre. Il est temps de se réveiller et de ranger tes rêves de gamine au placard. La vie de chacun dépend de ta capacité à faire face à la noirceur de la réalité...

Alors Emilla pose sur son visage un sourire nouveau, fait de douce distance, contenant juste la chaleur nécessaire pour ne pas inquiéter et acquiesce aux paroles de Jules. La jouvencelle vient de perdre ses pétales d'innocence et se frotte à la vie implacable.

Je comprends. Il est temps d'arrêter de fuir. Je vais enfiler une chaisne pour ne plus te tenter.

Et se levant, elle attrapa une longue chemise et s'y glissa sans un mot. Elle a peur, la petite. Peur de la souffrance, du vide, de l'abandon. Elle a pris gout à être deux et va devoir réapprendre à se contenter d'elle, du silence seule et non à deux, parce que ces quelques miettes de lui là elle n'y a plus droit. Pour être "honnête" et "honorable". Elle referme le tissu sur son corps pour tenter de calmer ce froid intérieur et masquer cette envie de hurler un Non tonitruant. Non elle ne veut pas comprendre, non elle ne veut pas être honnête si c'est pour le perdre. Mais elle le connait son soldat, et sa morale particulière, alors elle s'assied sagement sur le bord du lit avant de s'allonger à coté de lui, sans oser le toucher, laissant le froid finir d'engourdir son coeur.

On devrait surement dormir. Les prochains jours seront difficiles...
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Jules.
Je comprends. Il est temps d'arrêter de fuir. Je vais enfiler une chaisne pour ne plus te tenter.

Quelque chose avait changé dans ses yeux... mais il ne put, ou ne voulut pas mettre le doigt dessus, trop soulagé qu'elle dise comprendre. Et si elle le disait, ce devait être vrai, forcément... Pauvre idiot, encore à prendre les mots des femmes pour argent comptant... ou pauvre lâche, refusant de creuser plus loin... ?

Il consentit à la libérer, et la regarda se rhabiller, mi décu mi soulagé. Mais Emilla n'etait pas qu'un corps, loin de là.. Il lui devait de se contrôler.

Surpris qu'elle s'allonge à côté de lui et non dans ses bras, elle qui recherchait toujours d'ordinaire sa chaleur et sa tendresse, le courtisan fronca les sourcils... Alors, quoi...? Parce qu'il songeait à la préserver de la honte d'être fille mère... parce qu'il ne voulait plus la posséder charnellement... elle... s'éloignait ? Déglutissant, il tenta de se mettre à sa place. Peut-être avait-elle juste besoin de temps... Mais même éprise de lui, ne voyait elle pas le respect de sa décision ? Ne voyait elle déjà plus son attachement, lui qui prenait des risques pour la suivre dans sa fuite..? L'idée de n'être pour elle qu'un corps lui traversa l'esprit, mais il la chassa bien vite. Ridicule.... Elle tenait à lui, il le fallait, où tout cela ne rimait plus à rien...Les leçons, les sourires, la tendresse, la confiance, même les silences...


On devrait sûrement dormir. Les prochains jours seront difficiles...

Il hésita clairement. Ne rien dire serait facile. S'endormir après cette nuit plus qu'éprouvante... Mais...

Tu... ne viens plus dans mes bras, Emilla...?

Bêtement peut-être, il avait cru pouvoir au moins garder leur complicité silencieuse, sa compagnie discrète... Ses sourires du matin.
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Sarah_elisabeth
Emilla regarde le ciel de lit, perdue, glacée. Il serait tellement plus facile d'apprendre à se fermer comme le fait Désirée : sans sentiments, on ne souffre pas. Elle y arrivait avant, dans la rue. Oui ce serait tellement plus simple, même si injuste. Car après tout Jules se prépare à fuir pour elle, il ne la touche plus pour elle, il est attentif pour elle et il tient à elle. Seulement, elle se sentait le jouet de la vie et des autres, poupée que l'on déplace, pour qui l'on décide, désarticulée à ne pas être maitresse de son avenir. Porcelaine fragile, on veillait sur elle, on s'inquiétait d'elle.

Emilla pince les lèvres. Si Rouquine était là, elle lui passerait un savon et la traiterait d'ingrate. Et puis cette voix, hésitante...

Tu... ne viens plus dans mes bras, Emilla...?

Et en un instant, la gamine devenue femme qui tente de se murer derrière une barricade craque et Emilla pousse un petit cri et se blottit tout contre Jules, cachant un flot de larmes stupide, sans aucune raison, sans queue ni sens que ce constat qui la stupéfait et la glace : elle l'aime. Comment va t'elle survivre à ça?

Pardon...
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Jules.
Le petit cri de bête blessée lui vrilla les tripes, et il la recut de plein fouet contre sa poitrine, refermant les bras autour d'elle sans même y songer. Bientôt sa peau fut humide des larmes qu'elle versait, et il lui caressa les cheveux, un peu paumé, comme beaucoup de ses semblables, confrontés aux pleurs d'une fille.

Pardon...

Je... Ne pleure pas, douce...

Ses mains cherchèrent le petit visage, le soulevant vers lui, baisant ses joues, ses yeux, lêchant ses larmes comme pour les effacer.

Je suis désolé, pleure pas...

Il ne savait pas vraiment lui même ce qu'il avait fait de mal, ni pourquoi elle pleurait si fort.... Il ne la quittait pas, il ne la repoussait pas, et le fait qu'elle puisse l'aimer déjà au point de souffrir qu'il ne lui fasse plus l'amour ne lui traversa même pas l'esprit.

Mais elle pleurait, c'était obligatoirement de sa faute, cela, il le savait. Et de la serrer contre lui, de baiser tendrement tout ce qui tombait à sa portée, lèvres, joues, front. Petits bécots maladroits, hâtifs, désordonnés
.

Je suis désolé, désolé...

Désolé de quoi, au juste....De ne pas l'aimer assez pour l'épouser ou de l'aimer trop déjà pour la prendre égoïstement, sans penser au lendemain ? Les deux...?
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Sarah_elisabeth
Allez expliquer à un homme que parfois les femmes ont besoin de pleurer pour évacuer le trop plein comme eux tapent du poing dans un mur? Dans les deux cas c'est aussi stupide qu'inutile mais au final, ça soulage. Alors Emilla pleure, elle se vide avec cette eau salée de la tension de ces dernières semaines à craindre de devoir écarter les cuisses pour un inconnue, de la tension de cette nuit où sa vie bascule, de la tension de son corps qui ne connaitra plus les ébats de cet homme qu'elle aime. Ne pas penser à ça, les larmes redoublent. Penser que bientôt, ils seront libres. Ils ne dépendront plus d'une maquerelle, pourront sortir du huis clos du bordel, pourront espérer une vie différente.


Emilla s'accroche à cette pensée pour oublier les conséquences qui vont avec et peu à peu sous les baisers maladroits de Jules, la source se tarit et la "petite", les sanglots calmés, vient se coller tout contre lui pour répondre timidement à ses baisers, n'osant trop poser ses mains sur lui de peur de se laisser emporter par ses sens. Comment, par tous les diables, allait elle apprendre à ne plus le désirer alors qu'au creux de son ventre un feu la consumait inexorablement?

Ce n'est pas ta faute, Jules. C'est moi... Juste moi... Je ne suis qu'une idiote, je ne recommencerai plus...

Emilla lève, embarrassée, ses jades sur lui. Comment lui expliquer qu'elle s'est fait mal toute seule, à se bruler aux tourments de l'amour? Il fuirait plus surement encore. Elle va devoir apprendre à ne plus s'attacher, jamais, car de toute façon, son cœur est déjà à un homme qui n'en aura jamais l'utilité. Inspirant profondément, les yeux clos un instant, Emilla tente un petit sourire pour rassurer Jules.
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Jules.
A force de tendresse les sanglots se calmèrent, mais l'inquiétude de Jules resta. S'attacher, et souffrir de voir l'autre souffrir était nouveau pour lui. La vie de soldat était plus dangereuse, soit... Mais tellement plus simple...

Ce n'est pas ta faute, Jules. C'est moi... Juste moi... Je ne suis qu'une idiote, je ne recommencerai plus...

Il ne fut pas surpris qu'elle se fustige ainsi, elle le faisait toujours... Mais que ne recommencerait-elle plus, alors là, mystère. De pleurer, peut-être...? Ouvrant la bouche pour la questionner, il se ravisa et se contenta de soutenir son regard, lui caressant la joue.

Tu n'es pas idiote.

Il secoua légèrement la tête.

Tant de choses ont changé, si vite. On est tous un peu perdus, va.

Un faible sourire, triste, un dernier baiser, sur le front cette fois. Et il attira à nouveau le joli visage sur son torse, doucement. Incapable de la rassurer sur le sujet délicat des sentiments, il se concentra sur ce qu'il pouvait contrôler.

Ca va être dur de quitter la Rose. Mais je serai avec toi. Tu n'auras rien à craindre.

Jules ferma les yeux, un peu plus en paix avec lui même. Oui, il l'avait dépucelée, sur ordre de la maquerelle, et oui, il s'était attaché plus que de raison. Mais elle se détacherait, avec le temps, non ? Elle aurait tout loisir de grandir, de s'enticher d'un honnête garçon de son âge. L'important n'etait-il pas d'être droit avec elle, en attendant qu'elle soit vraiment en mesure de choisir sa vie ? Déposant un baiser dans ses cheveux soyeux, il s'étonna, comme souvent, à quelle vitesse il s'était pris de tendresse pour elle.
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Sarah_elisabeth
Emilla respire. Jules part sur un autre chemin et la tension s'apaise. Oui elle fait l'autruche, éhontément. Mais parfois, faire la sourde oreille à la réalité évite de chuter de trop. Alors elle se cale contre lui et le laisse s'imquiéter du départ de la Rose et retrouver son rôle de protecteur qui le rassure. Ca il sait faire, ça, il comprend, et elle ne voit pas l'intérêt de le perturber : elle lui cause déjà bien assez de soucis ainsi!

Elle laisse donc le baiser se poser sur ses cheveux, serre un peu plus ses bras graciles au tour de son torse et cache son visage dans le creux de son cou en se demandant bien de quoi leurs demains seraient faits...

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