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[RP Archives. Printemps 1459] L'éclosion d'un bouton ...

Jules.
Soupirs, ondulation encore timide mais ô combien délicieuse. Sans cesser ses caresses, le soldat se risqua lui aussi, plus par besoin que par décision, à onduler du bassin, et sa main libre quitta la hanche pour venir taquiner un sein haletant.

Comme ça... c'est... bon?

Foutre Dieu, pourquoi fallait-il qu'elle soit si... généreuse, à se préoccuper de son plaisir à lui en un pareil moment ? Attendri, les barrières soignement érigées s'effritant peu à peu, il redressa lentement le torse avec un léger grognement d'effort, et sa main quitta le petit orbe blanc pour se glisser derrière la nuque d'Emilla et l'attirer à sa rencontre. Baiser lent, et pourtant emprunt d'urgence, profond... dans lequel il déversa tout ce qu'il se refusait à lui dire.

Retombant sur le lit sans pour autant rompre le baiser, il la forcait à le suivre, à se plaquer à lui, torses collés, bassins ondulants, lèvres jointes. La main à présent coincée entre leurs ventres prit soin de séparer les douces lèvres pour que le bouton salvateur puisse encore recevoir le doux frottement de sa toison, avant que de s'extirper, se posant au creux des reins pour l'encourager encore à danser sur lui.

Mais malgré lui, entre deux baisers avides, la phrase qui lui brulait les lèvres réussit tout de même à se frayer un chemin, s'échappant d'une voix rauque tout contre les lèvres de la jeune fille.


A moi.. tu es à moi.
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Sarah_elisabeth
Quelques temps de cette danse maladroite et timide et le bassin de Jules vint emboiter le pas pour l'entrainer inexorablement sur la musique de leurs corps réunis.Emilla soupire du plaisir qui s'insinue et efface la douleur, les chairs s'accoutument à cet écartèlement diabolique et les sensations se font de plus en plus troublantes.

La main qui agace son sein, rapeuse et mutine n'arrange rien à l'affaire de ses sens qui s'emportent et quand elle quitte sa poitrine frustrée pour se glisser sur sa nuque, Emilla vient avec délice au devant de ce baiser lent et suave qui l'enivre. Il y a dans cet instant tant de tendresse, d'attention et de sentiments que le petit caméléon n'ose s'aventurer à expliquer qu'elle soupire éperdue son nom contre ses lèvres.

Jules.... Mon si troublant soldat...

Et Jules de l'entrainer contre lui dans les draps, leurs corps emmélés, leur lèvres soudées. Dans cette position, la jouvencelle découvre de nouveaux plaisirs. La pointe de ses seins tendus, si sensible, lui envoie des petites décharges d'envie dans tous le corps. Allongée sur lui la toison de son soldat enflamme son bourgeon et son pieu moins impérieux et envahissant ainsi la distend moins accentuant en contrepartie les ondulations plus aisées qui lui tirent désormais des gémissements incontrolés. C'était bon, tellement bon, meilleur encore que les caresses de ses doigts. Elle se sentait enfin complète et son corps incontrolable en voulait encore davantage, besoin impérieux, escalade de sensations de ses sens affolés.

A moi.. tu es à moi.

Emilla laisse échapper un petit cri de surprise et d'émotion mélées. Son baiser se fait plus passionné et d'instinct ses ondulations sont plus exigeantes. Oh oui, elle est à lui, au delà même de ce qu'il peut imaginer. Quoiqu'il advienne plus tard, elle est et restera sienne. Il est celui qui l'a protégée au départ de la Rouquine, qui a pris le temps de veiller sur elle et au delà de ça, de lui apprendre à lire, de s'arrêter sur ce qu'elle est vraiment. Emilla ferme les yeux un instant de la peur de ce qu'elle réalise. Il y a et n'y aura surement jamais que lui désormais. Et si d'autres paieront pour disposer de son corps, ils n'auront jamais ce qu'elle offre cette nuit sans retenue, presque éperduement. Elle est sienne, oh, oui elle l'est, bien plus qu'il ne l'imagine, et les jades qui s'ouvrent à nouveau sont peut être le seul indice à quel point elle le sera toujours.

Oui, Jules, je suis toute à toi...
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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial head translator - Imperial Marshal of Arms
Jules.
A mesure qu'elle s'enhardissait, accélérait ces vaques délicieuses, le courtisan se laissait aller, prenant ses levres, appuyant sur ses reins pour mieux l'accompagner. Le petit cri d'Emilla à ses paroles lui fit prendre conscience qu'il en disait bien trop, toutefois... bien trop pour son bien à elle, et pour le sien aussi.... Mais comment ne pas apprécier les mouvements accentués grâce à ces mots dangereux ?

Oui, Jules, je suis toute à toi...

Il est si facile de contrôler un homme par son ego... Flatté, excité, il envoya au diable ses doutes, ne laissant parler que le feu qui lui brûlait les reins, et placant ses mains solidement sur elle, les retourna tous les deux, oubliant qu'elle en souffrirait peut-être.

Mais se retrouver là sur elle, ondulant entre ses cuisses éparses, les cheveux de la jeune filles en corolle sur l'oreiller, collé à son corps, les petits seins ecrasés contre son torse, la tête enfouie au creux de ce cou blanc..

Les coups de reins, encore timides et peu profonds, s'accélèraient pourtant, encore et encore....


Oui, mienne. Mienne.

Bercé de ces mots ennivrants, il la prenait, enfin, comme il le voulait depuis des mois sans jamais accepter de se l'avouer. Bientot la petite mort viendrait, très bientot, et il ne cherchait pas à la retenir.
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Sarah_elisabeth
Ses mains, ses lèvres, sa barbe qui chatouille son cou. Ultime univers qui tourne, et la voici captive sous son poids. Pourtant nulle peur d'être à sa merci, de ne pouvoir se protéger de cet assaut. Jules a sa confiance, son corps, son coeur, même s'il ignore à quel point le dernier est conquis.

Peu à peu, ses intrusions se font plus rapides, et même si elle y est plus préparée, Emilla renverse la tête en arrière et se mord la lèvre sous l'intensité qui s'amplifie peu à peu. La douleur diffuse revient doucement, mais le plaisir est là, bien plus puissant et implacable et ce dernier balaie le reste, elle ne veut plus qu'il arrête. Quoiqu'il arrive, qu'il aille au bout, qu'il la possède que cette escalade des sens trouve son aboutissement!

Oui, mienne. Mienne.

Les mots gémis à son oreille la font chavirer définitivement. Il la prend sans concession avec passion et fusion des sens. La danse s'endiable, les corps se mêlent, les souffles sont rapides et rauques. Emilla a l'impression que tout son corps brule de lui et soudain son corps tout entier se crispe, ses cuisses se serrant aux hanches de son soldat, ses mains s'agrippent à ses fesses tendues des coups de reins qui la rendent folle.

C'est trop, douleur et plaisir, tendresse et passion. Emilla laisse échapper son nom d'une voix rauque avant de mordre sa lèvre pour ne pas crier. Que lui arrive il? Jules...

Jules!!!
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Jules.
Les mains aggripées à son séant, les cuisses en étau autour de lui, son nom crié. Autant de signes qu'elle basculait, et qui suffirent à appeler cette petite mort qui n'attendait qu'un coup de pouce. Mordant légèrement l'épaule de la jeune fille, il se laissa aller à la vague qui l'emportait dans un râle, avant de s'affaler contre elle, souffle court, membres détendus.

Jules resta ainsi quelques secondes qui lui semblèrent une éternité, savourant le parfum de sa peau, le plaisir d'après...Savourant l'instant. Et puis il roula sur le dos, ne voulant pas lui imposer plus longtemps son poids.

Les yeux aux plafond, il reprit lentement sa respiration, la tête délicieusement vide. Profite, Jules, parce que demain....

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Sarah_elisabeth
Intensité insoupçonnée, implosion des sens, Emilla bascule et se perd. Même la morsure à son épaule ne la ramène pas, le râle de son amant la poussant au contraire plus loin encore dans cet ouragan. Son poids sur elle, mais nulle crainte, une sensation de fusion et de bien être. Complète, apaisée, un peu perdue par la chaleur qui a envahi son ventre quand à son tour il s'est laissé submergé par ses sens.

Les rougeurs reviennent à ses pommettes, alors que le souffle court, le corps comblé, elle réalise : son amant... Sa virginité... Elle est femme désormais, par lui et pour lui. Elle sera peut être la ribaude d'autres hommes, mais elle ne sera jamais femme que pour lui et ça, personne ne pourra leur prendre. Alanguie, elle le sent rouler dans les draps et l'accompagne paresseusement, pour enlacer sa taille et caresser de son visage et de ses lèvres son torse qui se soulève encore si vite.


Merci... D'en avoir fait un moment unique... A nul autre... Que je puisse chérir...

Fichue rougeur dont elle ne saura surement jamais se départir. Emilla cache son visage dans son cou et mordille sa peau, paresseuse.. Retour du petit chaton matinal.
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Jules.
Corps alangui contre le sien, la jeunette l'avait rejoint, tendre, caressante...Fermant les yeux, il appréciait, tout simplement...

Merci... D'en avoir fait un moment unique... A nul autre... Que je puisse chérir...

Mâchoires crispées, il rouvrit les yeux, contemplant le ciel de lit. "Non, ne me force pas à y songer de suite, Emilla, j'étais si bien..." Trop tard, l'esprit vagabondait déjà, galopant si vite, impossible à retenir... Moment unique, oui, qui ne se reproduirait plus. Qu'elle chérirait... Pauvrette, il la livrait à d'autres, obéissant à la Rouge.

Les images s'imposèrent à lui, impérieuses. Emilla montant avec un autre. Emilla s'effeuillant pour un autre. Emilla sous un autre ! Il tenta de chasser l'image, mais son cerveau, ce traître, la remplaca juste par une autre. Emilla à la place de la blonde angloise, cambrée indécemment alors qu'un client la rudoyait, écartait sa croupe....

Dieu, elle n'était peut-être plus pucelle, mais elle n'était pas encore catin. Etait-ce donc à lui de lui apprendre ces gestes, ces positions, cette soumission monnayée.. ? La Rouge n'avait pas dit. Il restait encore du temps avant la date butoir... Que ferait-il ? Se forcerait-il à l'initier plus avant, ou fuierait-il ce rôle répugnant maintenant que l'essentiel etait fait ? Mais... Livrer Emilla à de tels... sans la préparer..

Grondant intérieurement, agacé d'avoir à songer déjà à ce merdier dans lequel il s'était fourré, le soldat devenu courtisan serra Emilla contre lui sans un mot. Tout ce qu'il eut pu dire aurait juste servi à rompre la bulle de bonheur de la jeunette comme elle avait inconsciemment rompu la sienne.

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Sarah_elisabeth

Emilla sentit un changement subtile du soldat mais ne voulait pas le déranger. Se laissant serrer contre lui dans le silence qui s'installait elle resta un moment la tête contre son torse, à écouter sa respiration se calmer, les doigts jouant instinctivement avec la toison légère sur son torse. Elle tentait de rassembler ses idées et toucher terre. Jules était silencieux comme à son habitude et elle n'osait troubler le silence qui s'était installer.

Silencieuse, elle frotta le bout de son museau contre les pectoraux de Jules et vint cacher son visage dans son cou : calme, odeur rassurante de son soldat. Elle ne voulait pas penser à après, il serait bien assez temps plus tard. juste profiter de ces moments de bonheur fugaces.


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Jules.
De petits doigts jouant avec les poils de son torse sortirent Jules de ses pensées macabres. Petit museau de chat sur son torse, puis dans son cou. Le soldat sourit malgré lui. Qu'allait-il faire maintenant ? La garder dans son lit jusqu'à ce que la Rouge vienne l'en tirer pour la mettre au tapin ? L'éduquer plus avant, quitte à ce que la jouvencelle risque de le haïr ? N'avait-elle pas plusieurs fois dit que tout cela n'était qu'une corvée pour lui ? Et quand bien même c'etait vrai au début... s'il lui apprenait les choses qu'elle aurait à supporter des clients, il la conforterait dans cette opinion...

Emilla...

Un soupir lourd à fendre l'âme s'échappa de sa poitrine. Elle reposait là, si insouciante... et il voulait la laisser transquille mais...Fatigue, inquiétude, tendresse, envie de la protéger, tout cela devenait trop lourd, bien trop lourd à porter. Et avant qu'il ait pu retenir les mots...

J'ai peur de la suite.
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Sarah_elisabeth
Un soupir et la réalité qui revient au galop.

J'ai peur de la suite.

Emilla ferme les yeux pour ne pas voir la chambre de courtisan, la Rose Noire autour d'eux, mais elle est là, elle le sait, tout comme le compte à rebours qui la sépare de son premier "client". Elle songe à Jules, et se dit qu'il n'a suremement pas le rôle le plus évident dans l'affaire. Un autre ne se serait pas fait d'état d'âme. Mais il est différent, surement pour ça qu'il attire chaque soir qui passe les femmes les plus fragiles et moins sures d'elles. Il sait avoir cette empathie envers elles. sauf qu'elle, elle n'est pas une cliente qui disparait avec le jour mais une collègue qu'il croise tous les jours. "J'ai peur" : ces simples mots viennent éclairer sous un nouveau jour le soldat pour le petit caméléon. Alors doucement, elle se redresse sur un coude et dans son regard la résignation et la peur se font écho à ses mots.

On a pas vraiment le choix... Apprends moi pour que ça soit le moins dur possible après...

Fatalité, résolution, le petit visage a de nouveau érigé une barricade entre ses émotions et l'extérieur. Finie la tendresse et l'abandon de son rêve illusoire d'une concorde au delà des devoirs. Distance et acceptation, ce sont ses seules armes face à l'avenir qui se profile désormais.
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Jules.
Mâchoires crispées d'inquiétude, et de colère contre lui même de ne pas avoir su porter seul ce fardeau, il plonga son regard dans celui, résigné et effrayé, de la jeune fille qu'il aurait tant voulu protéger.

On a pas vraiment le choix... Apprends moi pour que ça soit le moins dur possible après...

"Apprends moi...." Pauvrette, savait-elle seulement ce dont il s'agissait ? Les deux grosses mains vinrent encadrer le petit visage, le soulever jusqu'à lui, et tendant la nuque, il prit doucement ses lèvres. Il ne trouverait certainement pas les mots justes.... S'écartant légèrement pour river ses yeux sombres aux jades immenses, il espéra qu'au moins ses yeux paseraient le message..

Je vais le faire.. Mais.. je... veux pas.

Bordel de foutrebleu, elle allait le prendre de traviole !

Enfin si... je te veux mais.. Ce sera pas comme ce soir...les choses que je vais devoir t'apprendre.

Soupir, nouveau baiser. il s'attachait trop. Pourquoi diable fallait-il qu'elle soit si attachante, aussi ?

Faudra pas m'en vouloir, petite.
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Sarah_elisabeth
Mains qui emprisonnent son visage, lèvres qui capturent son âme. S'il avait la moindre idée... Elle sait qu'il fuierait, alors elle se tait et l'écoute.

Enfin si... je te veux mais.. Ce sera pas comme ce soir...les choses que je vais devoir t'apprendre.

Elle savait que ce serait difficile. Elle avait beau être pucelle encore il y a si peu de temps, elle avait vécu dans la rue, et déguisée en garçon, elle en avait entendues des histoires graveleuses de ces poivrots se vantant de leur passage dans les bordels. Mais elle savait aussi que si elle ne pouvait y échapper, elle avait aussi la protection confortable de la Rose Noire et Rouquine lui avait fait comprendre à demi mot. Elle avait déjà une chance énorme d'avoir un courtisan attentif pour la préparer à son avenir. Alors elle sourit de ce petit air de soldat courageux et acquiesce de la tête à la remarque. Nouveau baiser auquel elle répond avec une douceur extrême.

Faudra pas m'en vouloir, petite.

On va y arriver. Au moins, c'est avec toi, et pas avec un détraqué comme Tibère ou Geoffroi... Ils me font peurs...


Emilla soudain ne peut s'en empécher et part dans un rire cristallin. Tension trop grande, absurdité de la pensée qui traverse son esprit? En tous les cas, les mots lui échappent et elle se blottit contre lui pour s'excuser de ce petit accès de folie douce.

N'aies pas peur, je suis là.

Et voilà, elle a pensé tout haut, l'idée surréaliste qui a traversé son esprit. Ce soldat bourru est entré de plein pied dans son jardin secret dont seul Rouquine avait la clé : elle éprouve le besoin de le protéger et pourrait se battre pour le défendre. Elle... la fragile gosse des rues protégeant un soldat... Quand on vous dit qu'elle a des raisons de rire.
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Jules.
Brave petit soldat, elle hochait la tête. Jules s'attendait à du silence ensuite, lourd de pensées non dites, de peurs non avouées... La voix d'Emilla le prit par surprise, et sa douceur lui serra le coeur.

On va y arriver. Au moins, c'est avec toi, et pas avec un détraqué comme Tibère ou Geoffroi... Ils me font peurs...


Tibère, Greoffroi... L'éclat dans leurs yeux en disait long sur leur nature violente, et il arqua un sourcil surpris en découvrant que si elle n'avait aucune expérience des hommes, son instinct lui ne la trompait pas.
Et puis ce rire, innattendu, et la petite tête vint se blottir contre lui. Décontenancé, il l'accueillit, une main dans les cheveux et ouvrait la bouche pour la questionner quand la dernière phrase qu'il eut imaginer sortir de cette jolie bouche le coupa dans son élan.


N'aies pas peur, je suis là.

D'abord raidi de surprise, il faillit se vexer. C'était son rôle de dire ces mots là, à lui de la cajôler, de l'accompagner en douceur sur cette pente savonneuse vers une vie de péché ! Mais le rire cristallin continuait tout contre sa peau, et soudain il mesura l'absurdité de la situation. Oui, il avait peur, peur de ne pas réussir sa mission, peur qu'elle se braque, le haïsse. Les hommes ne sont bien courageux que pour risquer leur vie, les femmes ont le courage de vivre... Et bientôt son ventre tout entier se mit à trembler sous l'hilarité qui l'envahissait, montait dans sa gorge. Tête renversé en arrière, le soldat cessa enfin de tout contrôler. Rauque et tonitruante, sa voix emplit la piece.

Jules riait.


Un rire nerveux, un rire soulagé, un de ces rires qui vous sauvent en plein drame. Il ne se souvenait pas avoir ri comme ça depuis longtemps... Ses bras vinrent enserrer la gamine, la collant au plus près qu'ils pouvaient sans l'écraser, et toujours, il riait. Quoiqu'il lui fasse, quoiqu'il doive lui apprendre, il avait enfin compris. Emila n'était pas sa victime. Elle était son alliée.
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Sarah_elisabeth
Emilla en pleine crise de rire sent Jules se raidir à sa phrase. Il faut qu'elle cesse, il doit être faché. Mais soudain le bras autour de sa hanche la resserre contre le corps puissant et un rire libérateur secoue son soldat. soulagée, elle se love tout contre lui, se hisse sur son corps et vient lui tirer la langue. Oui elle est femme désormais, mais reste un peu enfant et soudain, elle décide que la tension de ces derniers jours n'est que trop pesante et ce rire la pousse à cette petite folie.

Son visage file dans le cou pour en titiller la peau du bout de son nez, et ses mains légères courent sur les cotes de son Jules, en chatouilles innatendues. Elle aime le voir détendu et ce rire, ce sourire sur son visage : ciel qu'il est beau quand il abandonne un instant ce sérieux préoccupé. Il sera temps plus tard de retrouver sérieux et préoccupation. Là Emilla ne veut qu'une chose, rire de la vie pour la surmonter malgré tout. Il y a si longtemps qu'elle ne s'est permis de rire et d'être simplement heureuse. Le bout du nez se fait aider par sa bouche et riant contre sa peau, elle mordille son épaule et la chatouille de ses lèvres.

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Jules.
Jules n'était pas un gars drôle. Jules n'était pas un gars souriant. On pourrait même dire qu'à force d'être droit, sérieux, respectueux des règles, du code de l'honneur, de ses chefs d'armée -ou maintenant de La Rouge- et de la Saincte Eglise, Jules avait perdu toute insouciance sous le poids du devoir, de la responsabilité, de la culpabilité aussi.

Mais face à cette petite qui tirait la langue face à l'adversité, il déposa un instant son lourd bardas, parce que comme disait sa grand mère "il vaut mieux en rire qu'en pleurer". Il n'avait jamais vraiment compris cette phrase jusqu'à cet instant. Il avait plutot tendance à serrer les dents ou les poings.

Donc, elle tirait la langue.. Elle lui tirait la langue ! Et elle le chatouillait..


Ah, petite insolente, attends un peu que je ...

En un éclair le soldat se saisit des mains indsiciplinées, riant toujours ce rire profond qui venait du ventre, et roula sur elle.

...t'attrape !

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour caler les deux fins poignets d'Emilla dans une des ses grosses pognes, au dessus de sa tete sur l'oreiller. Couché sur elle de tout son poids pour la maitriser, il entreprit de lui rendre le même supplice, seulement... Seulement une fois couché sur elle, la main libre parcourant le petit corps plaqué sous le sien, il ne fallut pas longtemps pour qu'en chatouillant les côtes, elle effleure un sein. Il ne fallut pas longtemps pour que le rire se meurt, ne laissant derrière lui qu'une respiration haletante. Il ne fallut pas longtemps pour que le regard rieur du soldat devienne plus sérieux... ni pour que la bouche qui s'esclaffait une seconde auparavant se referme sur celle de la jouvencelle.

Et quiconque serait entré à ce moment là n'aurait vu que deux amants chahutant, puis faisant l'amour. Demain, les leçons reprendraient, le sale destin d'Emilla repointerait le bout de son nez. Mais pour l'heure, il n'y avait que deux sots, l'une jeune, l'autre moins, s'envoyant joyeusement en l'air.

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