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[RP Très ouvert ]La bibliothèque de Tonnerre est ouverte !!!

Fantou
Fantou avait enfin trouver dans un bâtiment jouxtant la mairie une trés grande bâtisse, les murs étaient en parfait état, la toiture aussi, elle était haute sous plafond avec une immense salle, c'est juste ce qui lui fallait pour mettre son projet à exécution. Les travaux ne prendraient pas énormément de temps pour que les portes s'ouvrent aux villageois de Tonnerre qu'elle espérait nombreux. Elle était débordante d'enthousiasme et se mit tout de suite à la tâche.
Elle fit revenir les équipes qui avaient travaillé aux thermes pour leur savoir faire et leur rapidité d'exécutions.
Avec ces artisans pas besoin de discuter des heures et des heures, il suffisait d'exposer l'idée, le projet et aussitôt compas, règles, plumes, papiers étaient sortis sur un grand tréteau et naissaient les premiers plans du futur lieu.
Fantou argumentait, donnait son avis, demandait une correction ici ou là et enfin le projet fut mis en oeuvre.
Il y eut grand charroi pour amener tous les ouvrages ... Les charpentiers avaient fait merveille en ce qui concernait les rayonnages qui couraient le long des murs, l'espace étant très grand ils avaient prévu une galerie supérieure par laquelle on accédait par un magnifigque escalier de bois, une balustrade de sécurité avait été placée. Tous les bois avaient été choisis avec soin, ils étaient teintés, cirés.
Enfin les livres furent placés par catégorie, par auteurs, des tables, des lampes, du papier, du matériel pour écrire prendre des notes.

Tout ceci avait pris tout de même deux mois de travaux avec tous les corps de métier, mais quand du haut de la galerie elle vit le résultat la satisfaction l'a combla ! Elle espérait plus que la venue des premiers lecteurs et auditeurs.
Des lectures avaient été prévues pour les enfants et les personnes qui ne savaient pas lire..... D'ailleurs....Si... Je pourrai... Déjà dans sa tête des idées avaient surgies mais chaque chose en son temps.....

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Isora
Isora bien trop curieuse ne resista pas, elle ouvra la porte et était émerveillée !!
Des livres à perte de vue !!
Un pur bonheur, des heures à lire, apprendre !!
Décidément Fantou était vraiment une magicienne.
Elle resta un bon moment à ne savoir que penser. Son complice serait si heureux de voir cet endroit magnifique, lui amoureux des mots.
Elle repris son chemin en soupirant. Mais quelle joie ! !
Fantou
Fantou s'était installée dans un coin de la bibliothèque une petite pièce non accessible au public, son bureau en somme, un endroit où elle compulsait les ouvrages et faisait des résumés.
Là elle mettait sur un grand parchemin... Un conte qui parlait de la fée Mélusine ....


Et voila fini il ne me reste plus qu'à le présenter !


Une belle légende médiévale... La fée Mélusine




Sire Philippe le Templier prend la plume pour nous conter une très vieille légende que sa sœur l’Abbesse Clémence lui a transmise. L’origine en est très lointaine, bien avant le Moyen Age. Le mythe de la fée serpent est universel et très ancien, on retrouve des histoires semblables chez les Celtes, les Romains, les contes Arabes et même au Japon… En France c’est le roman en prose de Jean d’Arras écrit au Moyen Age entre 1387 et 1392 qui a contribué à sa popularité. Peut être que vous-même, un soir au coin du feu, vous raconterez à vos petits enfants cette belle légende, contribuant ainsi à la transmission orale de nos contes, légendes et traditions... Je laisse la parole à Philippe…





Je vais vous conter aujourd’hui, à défaut des grandes douleurs du Moyen Age, une histoire que Clémence a recopiée et enluminé et qu’elle m’a racontée, je parle donc par sa bouche. Il s’agit du mythe de Mélusine, grande bâtisseuse et grande amoureuse s’il en fut… Histoire faite de rencontres et de coups de foudre, et mettant en relief l’inconstance des hommes et leur méfiance funeste.



Nous sommes loin dans le temps de la légende et de l’histoire entremêlées, le Roi d’Ecosse Elinas, chassant, rencontre en forêt une femme se baignant nue dans une fontaine (à la claire fontaine), il s’agit de la Fée Persine, la reine des Fées d’Ecosse. Elinas rempli d’amour la contemple, tandis que celle-ci lui annonce que leurs vies vont se mêler en un amour parfait, néanmoins, pour que cela soit, Elinas doit promettre de ne jamais rencontrer Persine durant ses couches, Fou d’amour, Elinas jure tout ce que l’on veut. Le marché étant conclu, Persine met au monde trois filles : Mélusine, Mélior, et Palestine. Malheureusement le bonheur comme toute chose est éphémère, Mataquas, fils d’un premier lit d’Elinas distille le doute dans l’esprit de son père, tant et si bien qu’un jour ce dernier surprend Persine et ses trois filles au bain. Fatalitas.. ! Le couple se sépare et la Fée disparaît alors avec ses trois enfants pour la célèbre île d’Avallon où elle élève seule et dans le chagrin Mélusine, Mélior et Palestine. Du sommet de l’île elle contemple l’Ecosse et ressasse sa rancœur : ses filles s’en aperçoivent et à l’appel de l’aînée, Mélusine, elles décident de venger leur mère. Devenues expertes en sciences occultes elles enferment par magie leur père au sein d’une montagne. Apprenant le sort funeste d’Elinas, Persine maudit ses trois filles et les chasse d’Avallon, prédisant à Mélusine, seule responsable à ses yeux, un avenir incertain : tous les samedis (jour de sabbat) elle sera changée en femme à queue de serpent, personne ne pouvant la voir durant cette période, et surtout pas un hypothétique époux. Persine prédit également à Mélusine qu’elle sera la source d’une nombreuse descendance noble et célèbre. Mélior quant à elle deviendra la Reine des étoiles filantes, tandis que Palestine sera princesse des cygnes blancs…



Mélusine chassée d’Avallon entre en terre de France, plus précisément en Poitou, et passant de nuit près de la Fontaine de Sée, en forêt de Colombier, se dénude et se baigne à la clarté de l’astre des nuits. Dans les environs, Raimondin, compagnon du Comte de Poitou, galope furieusement, car… Fatalitas… Il a occis son oncle Aimeri lors d’un accident de chasse. L’histoire se répète, rencontrant Mélusine, il tombe en amour et oublie ses tourments, la Fée lui promettant la félicité à condition de ne jamais chercher à la rencontrer le samedi. Raimondin, pardonné pour la mort d’Aimeri obtient le fief de Lusignan (nom qui deviendra fort célèbre), épouse Mélusine dans une chapelle construite dans la nuit par cette dernière. La Serpente Fée donne alors tout son art à la construction : abbayes, églises, châteaux, aidée en cela par le Petit Peuple des Lutins, Farfadets et autres Korrigans. Ainsi sortent de terre grâce à la Fée Architecte, Tiffauges, Talmont, Parthenay, Vouvant, les tours de la Rochelle et de Niort et tant et tant d’autres. Il ne faut surtout pas déranger la Fée dans son œuvre, sinon le travail sera inachevé, ainsi il manque la dernière pierre de la flèche de l’église de Parthenay.



De son union avec Raimondin elle aura dix fils, bizarres, bizarres, l’un a une griffe de lion, l’autre une grande dent, un gros nez, les yeux pers, voire une peau de serpent comme sa mère. Fatalitas, l’histoire se répétant et la jalousie aidant, Raimondin conseillé par son frère le Comte de Forez craignant une tromperie surprend un samedi Mélusine en Serpente Fée au bain, cette dernière lance alors un cri déchirant et s’envole par la fenêtre, disparaissant et quittant Raimondin pour toujours… Raimondin fou de douleur se fait ermite au Monastère de Montserrat, tandis que la fée, mère avant tout revient en cachette s’occuper des ses dix enfants, lesquels deviendront les ancêtres de lignées fabuleuses.



L’on dit qu’elle est toujours présente, veillant sur son petit monde, et qu’elle apparaît lorsque l’un de ses héritiers est proche du trépas ou lorsque l’une de ses constructions doit quitter le legs familial. On la nommera alors la Mère Lusigne (mère des Lusignan, l’un d’entre eux deviendra un jour Roi de Jérusalem, mais ceci est une autre histoire) Par cette légende, nous retrouvons quelque peu le mythe d’Isis et de celui de Médée... Comme quoi l’inconstance et la méfiance sont de toutes les époques.



Source site histoires et légendes médiévales .... Cependant pour toutes les légendes j'ai fait un travail personnel dans les textes ce n'est pas qu'une simple copie ! Je ne vais pas éditer toutes mes interventions. Merci pour votre compréhension.

Edité le 15 mars 1460 par Fantou
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Antoine_de_cosne
Avec un grand sourire, Antoine entra dans la bibliothèque, en fit le tour, caresssant le cuir des livres sur les rayonnages..
Une fois de plus Fantou en ouvrant cette bibliothèque, partageait avec lui son amour des parchemins.

Il l'écouta attentivement conter l'histoire de Mélusine, puis couru l'embrasser pour la féliciter !

Fantou, je t'ai apporté un parchemin, qui je le sais te fera plaisir autant qu'à moi !
Il s'agit, tu l'auras devinée, du prologue du Roman de Renart.
J'en conterais au fil des jours l'intégralité !







Messieurs, vous avez entendu de nombreux contes
que beaucoup de conteurs vous ont racontés,
comment Pâris ravit Hélène,
les maux et la peine qu'il en eut,
l'histoire de Tristan que la Chèvre a écrite
qui est fort bellement racontée,
et des fables et des chansons de geste,
des romans sur lui et sa lignée,
et beaucoup d'autres contes par nos contrées.
Mais vous n'avez jamais entendu parler de la guerre
qui fut extrêmement dure
entre Renart et Ysengrin,
qui dura tant et fut si acharnée.
Ces deux seigneurs, c'est la pure vérité,
ne s'aimèrent jamais,
il y a eu maintes querelles et maintes batailles
entre eux, c'est la vérité.
Je vais maintenant commencer l'histoire
de leur tapage et de leur dispute.
Vous allez entendre à présent le début,
le pourquoi et par quelle embrouille
il y a eu entre eux deux un manque de confiance.
Écoutez donc si cela ne vous ennuie pas,
je vais vous raconter pour le plaisir,
comment ils apparurent,
ainsi que je l'ai appris en lisant,
qui furent Renart et Ysengrin.
J'ai trouvé jadis dans un reliquaire
un livre, qui avait pour nom Aucupre.
Je trouvais là de nombreux récits
sur Renart, et d'autres choses
dont on doit bien parler, et j'ose.
A coté d'une grande lettre vermillon
je trouvais là maintes merveilles.
Si je ne l'avais pas trouvé dans le livre,
j'aurais tenu pour ivre
quiconque aurait dit une telle aventure;
mais on doit croire les écritures.
C'est à bon droit qu'il meurt de honte,
celui qui n'aime pas les livres ni ne les croit.

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Isora
Isora écouta attentivement Fantou.
Ce conte était amusant, ah ces hommes..!!


Ravissant ma chère Fantou, j'ai adoré.

J'attends avec impatience d'autres, contes, légendes, histoires.......

Un peu de lecture, un peu de rêves, avant de débuter une nouvelle journée,
voilà qui est un excellent remède pour moi se dit Isora...........
Fantou
Fantou regardait Antoine qui caressait les livres, elle voyait son enthousisame qui se manifesta par une impétueuse embrassade qu'elle lui rendit en riant !!!

Oui, tu vois j'avais ce projet en moi comme je t'en avais parlé au cours de notre voyage, et enfin je l'ai mis en oeurvre.
Cependant je reste ton adjointe à la GBB Grande Bibliothèque de Bourgogne et je pense que nous pourrons faire des échanges culturels.
Merci pour la lecture du Roman de Renart, tu sais combien j'aime ce livre qui sous la figure du goupil et tous les autres animaux trace un portrait des humains pas toujours à leur avantage..

Tiens regarde donc une petite merveille qui te plaira j'en suis sûre, pleine d'une "méchanceté" bien appliqué à quelque prétentieux rimailleur !

Elle lui chuchota à l'oreille C'est de Clément !!!



A un poète ignorant

Qu'on mène aux champs ce coquardeau,
Lequel gâte (quand il compose)
Raison, mesure, texte et glose,
Soit en ballade ou en rondeau.

Il n'a cervelle ne cerveau.
C'est pourquoi si haut crier j'ose :
" Qu'on mène aux champs ce coquardeau. "

S'il veut rien faire de nouveau,
Qu'il oeuvre hardiment en prose
(J'entends s'il en sait quelque chose) :
Car en rime ce n'est qu'un veau,
Qu'on mène aux champs.


Fantou achevait de dire le poème quand elle entendit des pas légers et une voix familière, se retournant elle vit la grâcieuse Isora et lui sourit tout en l'accueillant avec une amicale bise.
Citation:
Ravissant ma chère Fantou, j'ai adoré.
J'attends avec impatience d'autres, contes, légendes, histoires.......


Merci Isora ! J'ai encore en réserve quelques contes du même genre souvent d'auteurs inconnus car ils sont très anciens, ils se sont transmis très longtemps par voie orale ! Aujourd'hui grâce à Messire Gutenberg depuis qu'il mit au point son invention de la typographie en 1440 ils sont enfins imprimés dans des livres pour notre plus grand plaisir.
Ils sont charmants, parfois drôles et de temps en temps un peu moralisateurs. Ils ont aussi subit quelques "remaniements" par les conteurs oraux mais leur fond est le même!!!
Mais tu sais n'hésite pas à venir feuilleter et lire à voix hautes quelque joli texte qui t'aura plus, quelques pages de livre, poème, maximes et adages, légendes ou gaies chansonnettes tout ici est bienvenu pour le plaisir de tous.


Poème dont l'auteur est Clément Marot puisé dans un recueil de poésies

Edité le 15 mars 1460

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Antoine_de_cosne
Antoine sourit à Isora.

Cette jeune femme était charmante et son goût pour les lives en faisait quelqu'un d'interessant outre ses nombreuses autres qualités.

Isora, pourquoi ne participerais tu donc point à notre bibliothèque ?
Je suis certain que toi qui aime poèmes et histoires en connait que tu voudrais nous faire partager !

Et ce serait grand plaisir pour nous que de te les entendre conter !

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Isora
Isora sourit à Fantou et à Antoine.

C'est gentil, merci mais dans l'immédiat je me fais
grande joie à vous écouter.
Mais soyez certains que je vais y penser.

Pour l'instant je me régale à vous entendre.


Je vous souhaite à tous deux plaisante journée,
moi la mienne grace à vous débute avec gaité !!


et Isora est encore une fois en retard.
Kristel
Kristel qui se promenait dans le village aperçu un nouveau batiment, oh mais qu'est-ce que cela peut-il bien être.

Elle entra et découvrit une magnifique bibliothèque:


Oh mais quel merveille, c'est magnifique, elle passa sa main sur les livres, elle aimait tellement lire en plus. Elle s'installa dans un des fauteuil et rêva tout en regardant les étagères et pensant quel plaisir je vais avoir d'y venir lire ici en troute tranquillité.

Elle ferma quelque peu les yeux en pensant que cela doit être l'initiative de Fantou et en était fière elle admirait énormément son amie et était fière d'être ainsi la sienne.

Elle se releva et parcourue les étagères doucement en regardant tous ses livres et était comblée de voir tout cela. Mais elle devait retourner au travail, elle quitta donc la bibliothèque à regret.
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Antoine_de_cosne
Supprimé, seule "l'Histoire RR" pouvant être citée.

L'exposé figure dans les Archives.
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Isora
Isora écoute attentivement Antoine raconter l’histoire de sa chère Bourgogne.

Et bien que d’évènements, de femmes prises dans cette tourmente !!

Isabeau de BAVIERE aura 12 enfants avec son époux Charles VI dit le bien aimé !

Et son fils Charles VII marié à Marie d’Anjou ont eu 14 enfants.


Oui, Isora adorait l’histoire, de France, d’Angleterre, d’Italie….
D’ailleurs elle avait entendu parlé d’un certain « Lorenzo di Piero de Medici »,
issu d’une des plus grandes familles Florentine, on parle de lui comme
un garçon jeune par l’âge, vieux par le savoir mais en qui toute espérance est mise.
Sa mère Lucrezia Tornabuoni serait poétesse.


Merci Antoine pour cette aventure !

Isora repart aux volets bleus......
Antoine_de_cosne
Quel plaisir que de trouver une jeune femme férue d'Histoire !
Rien n'est plus agréable que de partager une passion avec quelqu'un !

Antoine se mit donc à fouiller dans ses parchemins pour trouver quelque anecdote méritant d'ête contée.
Il tomba soudain sur la fort longue Chanson de Rolant et décida de faire part de la partie concernant sa mort, après avoir en vain sonné du cor pour appeler à la rescousse Charlemagne qui arrivera trop tard pour livrer combat aux armées sarrazines victorieuses.




Roland lui-même sent que la mort lui est proche ;
2260 Sa cervelle s’en va par les oreilles...
Le voilà qui prie pour ses pairs d’abord, afin que Dieu les appelle,
Puis il se recommande à l’ange Gabriel.
Prist l’olifant, que reproce n’en ait, Il prend l’olifant d’une main (pour n’en pas avoir de reproche),
Et de l’autre saisit Durendal, son épée.
2265 Il s’avance plus loin qu’une portée d’arbalète,
Il s’avance sur la terre d’Espagne, entre en un champ de blé,
Sous deux beaux arbres
y a là quatre perrons de marbre.
Roland tombe à l’envers sur l’herbe verte,
Et se pâme ; car la mort lui est proche.

Les puys sont hauts, hauts sont les arbres.
Il y a là quatre perrons, tout luisants de marbre.
Sur l’herbe verte le comte Roland se pâme.
Cependant un Sarrasin l’épie,
Qui contrefait le mort et gît parmi les autres ;
Il a couvert de sang son corps et son visage.
Soudain il se redresse, il accourt ;
Il est fort, il est beau et de grande bravoure.
Plein d’orgueil et de mortelle rage,
Il saisit Roland, corps et armes,
Et s’écrie : « Vaincu, il est vaincu, le neveu de Charles !
« Voilà son épée que je porterai en Arabie. »
Comme il la tirait, Roland sentit quelque chose...

Roland s’aperçoit qu’on lui enlève son épée ;
Il ouvre les yeux, ne dit qu’un mot :
« Tu n’es pas des nôtres, que je sache ! »
De son olifant, qu’il ne voudrait point lâcher,
Il frappe un rude coup sur le heaume tout gemmé d’or,
Brise l’acier, la tête et les os du païen,
Lui fait jaillir les deux yeux hors du chef,
Et le retourne mort à ses pieds :
« Lâche, dit-il, qui t’a rendu si osé,
« À tort ou à droit, de mettre la main sur Roland ?
« Qui le saura t’en estimera fou.
« Le pavillon de mon olifant en est fendu ;
" L’or et les pierreries en sont tombés. »

Roland sent bien qu’il a perdu la vue :
Il se lève, il s’évertue tant qu’il peut ;
Las ! son visage n’a plus de couleurs.
Devant lui est une roche brune ;
Par grande douleur et colère, il y assène dix forts coups ;
L’acier de Durendal grince : point ne se rompt, ni ne s’ébrèche :
« Ah ! sainte Marie, venez à mon aide, dit le comte.
« Ô ma bonne Durendal, quel malheur !
« Me voici en triste état, et je ne puis plus vous défendre ;
« Avec vous j’ai tant gagné de batailles !
« J’ai tant conquis de vastes royaumes
« Que tient aujourd’hui Charles à la barbe chenue !
« Ne vous ait pas qui fuie devant un autre !
« Car vous avez été longtemps au poing d’un brave,
« Tel qu’il n’y en aura jamais en France, la terre libre. »

Roland frappe une seconde fois au perron de sardoine ;
L’acier grince : il ne rompt pas, il ne s’ébrèche point.
Quand le comte s’aperçoit qu’il ne peut briser son épée,
En dedans de lui-même il commence à la plaindre :
« Ô ma Durendal, comme tu es claire et blanche !
« Comme tu luis et flamboies au soleil !
« Je m’en souviens : Charles était aux vallons de Maurienne,
« Quand Dieu, du haut du ciel, lui manda par un ange
« De te donner à un vaillant capitaine.
« C’est alors que le grand, le noble roi la ceignit à mon côté...
« Avec elle je lui conquis l’Anjou et la Bretagne ;
« Je lui conquis le Poitou et le Maine ;
« Je lui conquis la libre Normandie ;
« Je lui conquis Provence et Aquitaine,
« La Lombardie et toute la Romagne ;
« Je lui conquis la Bavière et les Flandres,
« Et la Bulgarie et la Pologne,
« Constantinople qui lui rendit hommage,
« Et la Saxe qui se soumit à son bon plaisir ;
« Je lui conquis Écosse, Galles, Irlande
« Et l’Angleterre, son domaine privé.
« Cunquis l’en ai païs e teres tantes, terres,
« Que tient Charles à la barbe chenue !
« Et maintenant j’ai grande douleur à cause de cette épée.
« Plutôt mourir que de la laisser aux païens !
« Que Dieu n’inflige point cette honte à la France ! »

Pour la troisième fois, Roland frappe sur une pierre bise :
Plus en abat que je ne saurais dire.
L’acier grince ; il ne rompt pas :
L’épée remonte en amont vers le ciel.
Quand le comte s’aperçoit qu’il ne la peut briser,
Tout doucement il la plaint en lui-même :
« Ma Durendal, comme tu es belle et sainte !
« Dans ta garde dorée il y a assez de reliques :
« Une dent de saint Pierre, du sang de saint Basile.
« Des cheveux de monseigneur saint Denis,
« Du vêtement de la Vierge Marie.
« Non, non, ce n’est pas droit que païens te possèdent !
« Ta place est seulement entre des mains chrétiennes.
« Plaise à Dieu que tu ne tombes pas entre celles d’un lâche !
« Combien de terres j’aurai par toi conquises,
« Que tient Charles à la barbe fleurie,
« Et qui sont aujourd’hui la richesse de l’Empereur ! »

Roland sent que la mort l’entreprend
Et qu’elle lui descend de la tête sur le cœur.
Il court se jeter sous un pin ;
Sur l’herbe verte il se couche face contre terre ;
Il met sous lui son olifant et son épée,
Et se tourne la tête du côté des païens.
Et pourquoi le fait-il ? Ah ! c’est qu’il veut
Faire dire à Charlemagne et à toute l’armée des Francs
Le noble comte, qu’il est mort en conquérant.
Il bat sa coulpe, il répète son Mea culpa.
Pour ses péchés, au ciel il tend son gant...

Roland sent bien que son temps est fini.
Il est là au sommet d’un pic qui regarde l’Espagne ;
D’une main il frappe sa poitrine :
« Mea culpa, mon Dieu, et pardon au nom de ta puissance,
« Pour mes péchés, pour les petits et pour les grands,
« Pour tous ceux que j’ai faits depuis l’heure de ma naissance
« Jusqu’à ce jour où je suis parvenu. »
Il tend à Dieu le gant de sa main droite,
Et voici que les Anges du ciel s’abattent près de lui.

Il est là gisant sous un pin, le comte Roland ;
Il a voulu se tourner du côté de l’Espagne.
Il se prit alors à se souvenir de plusieurs choses :
De tous les royaumes qu’il a conquis,
Et de douce France, et des gens de sa famille,
Et de Charlemagne, son seigneur qui l’a nourri ;
Il ne peut s’empêcher d’en pleurer et de soupirer.
Mais il ne veut pas se mettre lui-même en oubli,
Et, de nouveau, réclame le pardon de Dieu :
« Ô notre vrai Père, dit-il, qui jamais ne mentis,
« Qui ressuscitas saint Lazare d’entre les morts
« Et défendis Daniel contre les lions,
« Sauve, sauve mon âme et défends-la contre tous périls,
« À cause des péchés que j’ai faits en ma vie. »
a tendu à Dieu le gant de sa main droite :
Saint Gabriel l’a reçu.
Alors sa tête s’est inclinée sur son bras,
Et il est allé, mains jointes, à sa fin.
Dieu lui envoie un de ses anges chérubins
Et saint Michel du Péril.
Saint Gabriel est venu avec eux :
L’âme du comte est emportée au Paradis...




L'intégralité de La Chanson de Rolant, en vieux français, traduit en français moderne par Léon Gautier au XIX+ siècle est disponible ici

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Antoine_de_cosne
supprimé
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Fantou
Fantou avait une sorte de gros dossier qu’elle posa sur la table. Elle avait mis des signets entres les pages ainsi repérées, elle commença par lire, puis s’interrompant elle écrivait en caractères un peu gros pour plus de lisibilité sur une feuille de papier qu’elle avait pris dans une pile. Elle préparait un document sur les diverses façons d’écrire des poésies du Moyen Age à nos jours.

Elle pensait que de présenter des poésies c’était bien mais qu’expliquer la différence entre les divers genres de poésies et la raison pour laquelle on utilisait cette forme d’expression serait bon à savoir.


Oyez ! Oyez ! Gentes dames et Damoiselles, Messires et damoiseaux,je vais vous présenter un petit exposé sur la poésie au Moyen Age. Il faut bien savoir que ce fut d’abord en poésie que les auteurs s’exprimèrent, parce que c’est une manière rapide et concise pour dire l’essentiel, la prose demandant plus d’attention et de temps à lire.
On peut dire que le vers a été pendant quatre cents ans le mode d’expression a peu près unique pour toutes les idées et tous les sentiments: parce qu' il était plus clair et mieux compris que la prose, laquelle n’est arrivée à la pleine limpidité que beaucoup plus tard.
Tout ce qui est important a été dit en vers avant de l’être en prose. La concision et la force de l'expression ont été le but suprême du poète. Alors le lyrisme régna en maître. Je vous présente donc quelques généralités sur la poésie au Moyen Age


Dans l’histoire de la poésie, le Moyen Age se divise en deux époques : la ménestrandie et la rhétorique, qui correspondent, dans l’histoire de la langue, à l'ancien français caractérisé par la déclinaison à deux cas (cas sujet, cas régime.) et au moyen français, qui est dépourvu de flexions et tend par la construction à se rapprocher du français moderne.
Au temps de la ménestrandie, poésie et musique sont mêlées, c’est-à-dire que le trouvère est accompagné d’un musicien - en dehors du genre purement narratif ou didactique - et il a généralement pour interprète le jongleur qui chante ou récite en public.
Les rhétoriqueurs écrivent directement pour le lecteur. Notons que rhétorique alors signifiait poétique. Les arts de Rhétorique sont des Arts d’écrire en vers comprenant traité de versification et poétrie, c’est-à-dire mythologie et accessoires de style.
La Rhétorique commence avec Guillaume de Machaut, le dernier poète du Moyen Age, qui fut également compositeur de musique, et Eustache Deschamps qui écrivit "L’Art de dictier et de fere chançons". Dès cette époque, les manuscrits se multiplient; un grand nombre de personnes qui savaient écouter apprirent à lire, même si leur mémoire devait s’affaiblir quelque peu par manque d’exercice, et l’intermédiaire ne fut plus le récitant, mais le copiste.
La Cantilène est un poème fort court d’inspiration pieuse ou guerrière.
Les Vies de saints en vers et les Chansons de geste, sont des ouvrages plus développés.
Tels que La Chanson de Roland qui a donné naissance à la ´ Geste du Roi , et à toute une floraison d’épopées secondaires qui forme la légende de Charlemagne et de ses pairs. De la même façon du lai breton est sorti le roman d’aventure et le roman de la Table Ronde.

Les chansons épiques sont en laisses assonancées soit d’un nombre fixe de vers comme La Légende de Saint Alexis, soit d’une longueur variable comme La Chanson de Roland;
Par la suite, l’assonance est remplacée par la rime.
Celle-ci apparaît de bonne heure; on la trouve déjà dans Albéric de Briançon. Elle prend toute sa valeur dans la poésie lyrique par l’entrelacement des sons, et dans le récit en octosyllabes à rimes plates (romans et fabliaux) par leur diversité de plus en plus grande, et enfin, d’une manière générale, par la recherche toujours plus poussée de la consonne d’appui (belle et telle)

La poésie lyrique aux XIIe et XIIIe siècles comprend principalement des chansons à refrain, rotrouenge, ballette, motet. Mais les genres les plus en vogue sont la chanson courtoise avec son dérivé le jeu-parti, la romance et la pastourelle.
La chanson courtoise est d’origine provençale; elle a un caractère mondain et galant, convenu et assez maniéré; elle est fort monotone avec cette description rituelle du printemps qui en forme l’entrée en matière, les hyperboles à l’adresse de la dame et les objurgations au trompeur ou ´ losengier. Les romances et les pastourelles ont beaucoup moins vieilli que la chanson courtoise.
Les romances s’appellent chansons d’histoire, parce qu’elles forment un récit, ou chansons de toile parce qu’elles étaient censées accompagner le travail des femmes en train de filer ou de tisser. Ce sont des épisodes plus ou moins dramatiques, traités sobrement, des sortes de raccourcis de roman sentimental ou d’épopée. Elles se composent de plusieurs strophes terminées par un refrain.

La pastourelle a pour thème généralement un chevalier qui fait la cour en termes choisis à une bergère de rencontre; parfois celle-ci finit par lui céder, mais le plus souvent elle le rabroue, et il n’est pas rare que le galant trop entreprenant soit reconduit à coups de bâton par l’amoureux en titre et par les chiens…
La pastourelle est un genre aristocratique. Les belles dames, de tout temps, ont aimé a se déguiser en bergères; par contraste, les petites filles de la campagne, dans leurs rondes, se prennent volontiers pour des reines et des princesses. Tel était du moins l’usage dans la vieille France.
Malgré la ressemblance des sujets, rien de moins ennuyeux que les pastourelles; les détails en sont spirituels et pittoresques, les refrains qui sont des onomatopées imitent le son des instruments champêtres et le rythme présente une diversité infinie : on y trouve toutes sortes de vers, de sept, de neuf, de onze, de quatorze et quinze pieds; on y trouve même le vers-écho et la rime enchaînée.
Le genre lyrique ne représente qu’une petite partie de la poésie du XIl’ au XIV’ siècle; tant par leur importance intrinsèque que par le retentissement qu’elles eurent dans l’Europe entière les grandes compositions narratives tiennent la tête : épopée nationale, romans antiques, romans bretons, contes à rire, œuvres morales et satiriques depuis la Bible Guiot jusqu’à Fauvel, cinq recueils d’ysopets avec l’immense prolongement du Roman de Renart, enfin le poème encyclopédique qui s’appelle Le Roman de la Rose.
Dès le XIIe siècle, avec Jean Bodel d’Arras et le Parisien Rutebeuf, apparaît la poésie personnelle


Fantou après ce long exposé reprit son souffle et but un verre d'eau ! Elle regarda si personne ne s'était endormi après cette longue tirade.

Texte mis en forme par Fantou après des sources diverses dont je n'ai pas pensé à faire la liste auparavant désolée.... Après la date de cet édtion j'y songerais....
Edité le 15 mars 1460

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Antoine_de_cosne
Antoine écouta très attentivement le long exposé de Fantou, prenant des notes et apprenant moult choses !
Prenant la mesure aussi du long travail accompli et s'empressant d'aller l'embrasser pour la féliciter !

Quel beau travail Fantou !
Et quelle érudition !
Je vais pour ma part me contenter de vous dire un poème de François Villon que nous avions oubliés lors de notre festival à la grande bibliothèque de Bourgogne !






Le débat du cœur et du corps de Villon

Qu'est ce que j'oi ? - Ce suis-je ! - Qui ? - Ton coeur
Qui ne tient mais qu'à un petit filet :
Force n'ai plus, substance ne liqueur,
Quand je te vois retrait ainsi seulet
Com pauvre chien tapi en reculet.
- Pour quoi est-ce ? - Pour ta folle plaisance.
- Que t'en chaut-il ? - J'en ai la déplaisance.
- Laisse-m'en paix. - Pour quoi ? - J'y penserai.
- Quand sera-ce ? - Quand serai hors d'enfance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Que penses-tu ? - Etre homme de valeur.
- Tu as trente ans - C'est l'âge d'un mulet
- Est-ce enfance ? - Nenni. - C'est donc foleur
Qui te saisit ? - Par où ? Par le collet ?
- Rien ne connois. - Si fais. - Quoi ? - Mouche en lait ;
L'un est blanc, l'autre est noir, c'est la distance.
- Est-ce donc tout ? - Que veux-tu que je tance ?
Se n'est assez, je recommencerai.
- Tu es perdu ! - J'y mettrai résistance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- J'en ai le deuil ; toi, le mal et douleur.
Se fusse un pauvre idiot et folet,
Encore eusses de t'excuser couleur :
Si n'as-tu soin, tout t'est un, bel ou laid.
Ou la tête as plus dure qu'un jalet,
Ou mieux te plaît qu'honneur cette méchance !
Que répondras à cette conséquence ?
- J'en serai hors quand je trépasserai.
- Dieu, quel confort ! Quelle sage éloquence !
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Dont vient ce mal ? - Il vient de mon malheur.
Quand Saturne me fit mon fardelet,
Ces maux y mit, je le croi. - C'est foleur :
Son seigneur es, et te tiens son varlet.
Vois que Salmon écrit en son rolet ;
" Homme sage, ce dit-il, a puissance
Sur planètes et sur leur influence. "
- Je n'en crois rien : tel qu'ils m'ont fait serai.
- Que dis-tu ? - Da ! certes, c'est ma créance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Veux-tu vivre ? - Dieu m'en doint la puissance !
- Il le faut... - Quoi ? - Remords de conscience,
Lire sans fin. - En quoi ? - Lire en science,
Laisser les fous ! - Bien j'y aviserai.
- Or le retiens ! - J'en ai bien souvenance.
- N'attends pas tant que tourne à déplaisance.
Plus ne t'en dis - Et je m'en passerai.

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