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Le retour du fils prodigue ?

Arkadien
Dînons !

Était-ce donc là, tout ce qu'il y avait à dire dans la présente situation ?

Arkadien lâche la main de Noëllie et serre ses poings à en faire blanchir les phalanges.

Il vient de faire la déplaisante expérience de la trahison ! L'homme qu'il estime et respecte le plus au monde, celui qu'il désespère de satisfaire, celui qui ne lui a jamais manifesté la moindre affection et que pourtant il ne peut s'empêcher d'aimer sans espoir de retour, cet homme-là ...
ce père n'est pas son père !

La stupéfaction, céde la place à une déferlante d'amertume et de bile :


Μου είπες ψέματα ! S'exclame Arkadien Μου είπες ψέματα για δεκαεπτά χρόνια !
Que m'avez-vous caché d'autre ?
Est-ce là l'idéal des chevaliers que vous vouliez m'inculquer ? Vivre dans le mensonge ?


Arkadien est à deux doigts de s'effondrer en larmes, malgré sa colère. Mais impossible de le faire devant le vieillard fatigué. Ce serait lui donner raison encore une fois.

Agressif, il se retourne contre Akaryne et Charles Guido :

Et vous ! Qu'attendez-vous de moi exactement ? Que suis-je sensé faire ? Avez-vous d'autres révélations inédites à me faire ?
Allez-vous me dire enfin, pourquoi je suis ici dans l'ignorance ?
questionne-t-il masquant ses sanglots sous une hargne belliqueuse.

Code:
Μου είπες ψέματα ! = Vous m'avez menti !
Μου είπες ψέματα για δεκαεπτά χρόνια ! = Vous m'avez menti pendant dix-sept ans !

_________________
--Charles_guydo


Charles demeure muet, mais il ne cesse de s'interroger.
Pourquoi, diable, Eloras a-t-il celé son identité à Arkadien ?
Qu'est-ce qui avait bien pu le motiver à ne rien dire ?
Certes Hélène avait essayé de faire assassiner Arkadien en même temps que sa mère lorsqu'il avait trois ans ! Mais lui cacher cette vérité, était-il sensé le protéger ?
Avait-il reçu des instructions précises en ce sens du roi Jean ?


Charles frissonne en pensant que cette garce arriviste aurait pu retrouver la trace de l'enfant et le faire supprimer sans qu'il se méfie le moins du monde. Il aimerait poser la question au vieux guerrier. Mais seul à seul. pas maintenant !


Μου είπες ψέματα !
Charles ne comprend que trop bien quel sentiment doit animer le jeune homme désormais, lorsqu'il lance cette accusation à Eloras.
Pourtant sa sympathie va droit à Eloras. Il sait l'homme droit et fidèle. Il n'a pas agit ainsi sans raisons.

Le fils du roi Jean est fort remonté et agité, il leur cherche querelle autant que des réponses à ses questions.


Que lui répondre ?
Qu'il peut légitimement prétendre au trône de Chypre ? Que Charles fera tout pour lui rallier la noblesse de l'île, car ils sont nombreux à détester la reine Hélène comme lui-même, et déçu de l'attitude de l'archevêque Jacques qui a fui chez les mamelouks ?


Mais le jeune homme qu'il a face à lui, lui parait moins que qualifié pour remplir ce rôle. Il préfère s'abstenir et laisser l'initiative à Akaryne
Akaryne
Akaryne savait que les révélations qu'il venait de faire n'allait pas être facile pour le jeune Arkadien.
Il allait lui en demander beaucoup, mais tout de suite. Les choses doivent aller avec leurs temps. Et Arkadien semblait fragile. Il ne valait mieux pas le brusquer.


Il regarda à côté de lui. Charles était assis paisiblement en apparence. Il n'était pas encore intervenue. Mais il le ferait en temps voulu. Son esprit devait bouillonner de réflexion.
Puis il reprit son attention sur Arkadien.


Tu ne dois pas en vouloir à Eloras. Le roi lui avait demandé de te protéger et de t'élever loin des tensions de la cours de Chypre et de ta belle mère.

Même si tu en doutes, d'une certaine façon, il est un père pour toi.

Il faut que tu connaisses ton histoire avant de le juger trop sévèrement.

Ton père,Jean de Lusignan, et roi de Chypre, avait eu pour maitresse Mariette de Patras, fille de l'empereur de Byzance Théodore II Paléologue.
Cette relation n'avait rien à voir avec la politique. Il y avait un amour sincère et indéfectible entre les deux. Comme pour toi aujourd'hui, avec dame Noëllie.

Ton père aimait cette femme, qui lui donna deux fils Jacques II dit le bâtard ou l'archevêque, ton frère,né en 1437 et toi en 1439.

Mais pour des raisons politiques, leur amour fut mis de côté, et ton père du épouser à contre cœur une autre femme. C'était la sœur de Mariette, Hélène Paléologue .

Hélene donna naissance à une fille, Charlotte, qui est aussi ta demi-sœur.
Hélène veut la mettre sur le trône après sa mort, mais pour cela elle devait se débarrasser des deux héritiers, toi dans un premier lieu car tu es l'héritier légitime et ton frère.
Et par jalousie, elle décida de tuer sa propre sœur.

A cette époque tu vivais en marge de la court avec ton frère et ta mère. Quand la jalousie de sa femme devint incontrôlable, ton père chargea deux hommes de confiance de la protéger ainsi que ses enfants.
Il s'agissait de Charles Guydo, ici présent et de Eric Chyro.
Ce dernier mourut en te protégeant, ainsi que ta mère.

Et c'est suite à cette évènement, qu'il te confia à ton tuteur, Eloras.

Tu dois blâmer aucun des deux. Ils ont tous les deux agis pour te protéger de ta belle mère.

Sa connaissance de cette histoire était légère car il n'avait que 12 ans au moment des faits. Mais il se souviendrait toujours du jour où Charles était venu chez lui, une larme coulait le long de sa joue.
Il ne disait rien. Et ma mère s'effondra en sanglot. Mon père venait de mourir.
L'histoire lui fut raconté plus en détaille quand il eu 17 ans, par sa mère.

Mais peut être avait il oubliait un fait.
Arkadien
Arkadien est médusé.

Son passé si longtemps occulté par Eloras vient de surgir telle la lave d'un volcan en ébullition, et comme la lave incendiant tout sur son passage, cette histoire carbonise son esprit.

Je suis un bâtard !
Et ma tante a fait assassiné ma mère !
Tout ceci est invraisemblable !
Il secoue la tête incrédule.

Mais sur le visage fermé d'Eloras il ne voit nul démenti à ce qu'Akaryne vient de relater. Peut-être plutôt la contrariété de voir la vérité enfin révélée ! Lui qui a tout fait pour qu'il ignore son ascendance.

La gorge nouée, il remercie Akaryne :


Je vous sais gré des vos éclaircissement, Messire

Celui-ci va lui répondre courtoisement, lorsque des sanglots dans la voix, il lui coupe abruptement la parole, et sort précipitamment de la ferme.

Une fois à l'extérieur, il peut enfin libérer tous les sentiments qui l'agitent. Les pleurs jaillissent les premiers, abondants, incontrôlables, entre-coupés de hoquets mais bien vite ils sont remplacés par la colère.

Arkadien éprouve le besoin irrépressible de rendre le mal qu'il endure. Méchamment, il décoche un formidable coup de pied à une poule qui picore à sa portée. Mais ce n'est pas suffisant, cela ne le calme pas. Il a besoin de souffrir physiquement pour éloigner cette douleur qui lui vrille l'esprit, alors, dans la nuit, il s'élance en courant en direction de la montagne.

Il court !
Chaque pas tente d'écraser les pensées qui tourbillonnent de plus en plus vite dans son esprit.

Il court !
A perdre son souffle. Il faut priver son cerveau d'oxygène, pour qu'il arrête enfin de lui marteler le crâne !

Il court !
Jusqu'à la limite de ses forces, martyrisant ses muscles et ses poumons.

Il court !
Pour fuir sa douleur !

Inconsciemment ses pas l'ont conduit dans une petite caborne en lisière de la pâture où enfant il venait garder ses vaches. Cette cabane de pierre sèches patiemment construite durant le temps de garde pour s'abriter les jours de pluie, est son refuge secret, connu de lui seul, et peut-être de Mariotte, également.
C'est là qu'il rêvait enfant, qu'il venait pleurer lorsque Eloras le rudoyait.

Comme lorsqu'il était enfant il s'effondre et se laisse submerger par les larmes.
Il pleure ce père qui n'a jamais été son père et qui ne pourra plus jamais l'être.
Il pleure une relation qui n'a jamais existé.

_________________
--Charles_guydo


Arkadien vient à peine de franchir le seuil, que Noëllie se lève déjà pour le rejoindre. Charles, qui intuitivement a une vague idée de toutes les pensées qui l'agitent, se sent obligé d'intervenir.


- Veuillez le laisser ! Il a besoin d'être seul pour prendre sa décision !
dit-il impératif.

D'une voix grave de basse, il poursuit :


- D'ailleurs, vous aussi avez une décision, à prendre. Allez-vous l'empêcher d'accomplir son destin en tentant de le retenir en France ?
Ne pensez-vous pas qu'il serait de votre devoir, de lui faciliter la décision en le quittant dès à présent ?

Je suppose qu'il vous aime et que vous l'aimez également.
Mais il est fils de roi !
Il ne pourra jamais épouser une roturière ! Vous serez un obstacle, ou une épine dans sa future vie !
Vous accrochez à lui, ne pourra que le faire souffrir un peu plus.


Fixant Noëllie de son intense regard d'oiseau de proie, il propose :


- Renoncez à lui dès à présent !

Cette longue tirade lui a asséché le gosier. Il saisit le pichet de vin qui trône sur la table et s'en sert une rasade, en boit une gorgée et fait claquer sa langue contre son palais. Ce vin-là ne vaut pas le résiné de Chypre, mais il se laisse boire avec facilité.

Pour la première fois depuis son entrée, il s'adresse enfin à Eloras :


- Excellent ton petit vin, ma foi !

Mais son attention se reporte vite sur Noëllie, chez qui il sent monter l'indignation. Il sait déjà qu'elle ne renoncera pas facilement. Il va falloir la convaincre.
Noëllie
Elle est abasourdie.
Au moins tout autant qu'Arkadien.
Sa souffrance la déchire, sa colère la submerge. Elle voudrait ne jamais avoir proposé de rencontrer son père.

Elle aurait comblé le vide affectif qui le rongeait, elle l’aurait aidé à oublier et ils auraient vécus ignorants mais heureux loin de tous ces terribles mensonges…

Son cœur bat à grands coups et elle sent son sang pulser dans ses tempes douloureuses. Elle se mord l’intérieur des joues pour ne pas pleurer et ne pas accabler davantage Arkadien.
Elle le sent au bord du gouffre et quand il quitte brutalement la cuisine, elle redoute le pire.

Sa première réaction est de se lever pour le rejoindre et tenter de d’apaiser sa peine, de calmer sa colère.
Elle voudrait le prendre dans ses bras et le bercer doucement comme un petit enfant en attendant que ses larmes tarissent.
Mais elle sait que pour le moment aucune parole ne saura le réconforter.
Il fallait qu’il fasse deuil de cette filiation inexistante et à jamais perdue… Il fallait qu’il assimile toutes ces douloureuses révélations.

Quand Charles lui intime l'ordre de se rasseoir elle avait déjà renoncé.

Néanmoins elle se rassoit pas et le fixe effrontément de ses prunelles flamboyantes.
Toute rage contenue, elle entend le flot de paroles qu’il éructe. Sa tirade lui a donné soif, voilà une bonne occasion de se resservir. Vieux pochtron !
Elle n’a pas besoin de vin pour se donner du courage elle !


Ma famille vaut autant que la votre messire.
Les récits des exploits de guerre des miens ont bercé mon enfance…
Ma mère était reine, son royaume de lumière et son château une ruine sans prix…

Je ne suis pas fille de roi messire ? Qu’en savez-vous ?

Mais jusqu’à ce jour... Arkadien ne l'était pas non plus. Il n'était rien d'autre qu'un jeune homme mal dans sa peau.

Certes il fallait le protéger mais pourquoi lui avoir caché ses origines ?
Si vous vouliez le mettre sur ce trône déchu dont vous parlez avec tant d'ardeur et de fierté… Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lui apprendre la vérité ???


Puis elle se tourne vers Eloras.

Vous avez failli… Arkadien est ce que vous en avez fait…

Ne m’accablez pas, je suis la seule ici qui lui ai témoigné assez d’affection pour qu’il se sente un homme, je lui ai redonné confiance en lui…


Elle regarde avec dégoût le vieil homme se tasser sur son siège et ne lui laisse pas le temps de répliquer.

Sa voix est ferme, elle est résolue.

Akaryne semble surpris, son éclat sera encore remarqué mais elle s’en moque. Plus rien n’a d’importance… Qu’ils pensent ce que bon leur semble.
Elle revient à Charles qui attend visiblement sa décision.


Si je suis une épine dans sa vie messire, vous serez toujours le gravillon dans sa chausse…

Oui j'aime Arkadien et je suis sûre que c'est réciproque mais détrompez vous, je ne serai pas un obstacle.

Je ne veux pas de mariage.
Je n’en ai jamais voulu bien que votre prince me l’ait souvent proposé.

Vous ne me connaissez pas et sauf le respect dû à votre grand âge, taisez vous, vous ne savez pas ce que vous dites.

Je l’aime suffisamment pour m’effacer et le laisser accomplir son destin si c’est ce qu’il désire.


Sa voix se brise sur ces derniers mots :

Je pars... Il saura toujours où me trouver.
_________________
Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

--Pierrot


Le pauvre vieux avait les oreilles qui bourdonaient. Le coup qu'il fit à la porte ne fit de grand bruit. L'artrose de ses articulations le rongeait trop. L'air se trouva fracassé à la colère d'une jeune femme. Le vieux pris un escabot de boit ,celui, quand le vieux singe éloras fait sa grimace en regardant le chemin fleuri de tristesse. Il vit toute la scène de la fenêtre. Il regarda , que de colère et de stupidité. Pierrot dut intervenir cela ne pouvait plus durer. Il prit une buche couper pour l'hiver à l'entrer de la maison et enfourcha de force la porte de chaine. Il rentra dans la maison canne en main, les poing sérrré et le coeur acroché.

Eloras vieux bougre ta pas finit non mais... Vieux cinique. T'es pire q'un aracheur de dentw. Tu merite bien l'ennui que tu as. Quand tu as bonne reception, tu l'honnor pas. Je me rappel ta jeunesse, vieux bougre. La hercheuse n'était point princesse! Et pourtant rien ne t'as empéché de l'aimer en cachet. Tu ne reproche pas ce qu'on ta contraind deja?
--Eloras
C'est parce que les hommes s'entêtent à contrer leur nature et l'ordre des choses qu'ils vivent dans le chaos.
A cette heure le dîner aurait du être achevé, le contentement de l'estomac aprés la juste journée de labeur remplaçant toute la sagesse du monde.

Folle jeunesse qui veut tout et tout de suite. Qui renie puis revient, refuse puis réfute avant de vous reprocher justement d'avoir exaucé leur souhait.
L'âge s'installe entre ses épaules comme un vieux singe cruel.

Les mots fusent, éclats de silex coupant qui lacérent chaque coeur présent.
Folle jeunesse. Quelle erreur a-t-il commise pour qu'Arkadien reste étanche aux valeurs enseignées ?

L'Obeissance aux aînés, la patience dans l'épreuve, domestiquer le monde sans vouloir le tordre a tout prix.
A la tablée il murmure d'une voix rauque :


Tout est dit. Arkadien est Roi. C'est un brave garçon et la raison l'emportera.
La couronne est lourde, mais c'est son destin.

Jeune Dame, si vous l'aimez, vous devez savoir qu'Arkadien se refuse à son état d'Homme. Avec vous il a cessé d'être un enfant... Puissiez vous le rendre adulte au plus vite.


Sa porte claque encore, c'est Pierrot, ce vieux briscard insupportable qui s'invite.
Cela ne l'etonne pas car c'est dans l'ordre des choses vue l'heure.
Si sa maisonnée n'était si bouleversée, son compagnon l'aurait déjà trouvé dehors avec une bouteille et deux verres.
Ils boivent parfois sans se dire plus de trois phrases, partageant des souvenirs silencieux.


Té! J'étais soldat et point des hautes tables ni des palais !
Et soldat je veillais à ne pas m'abibocher de la premiére joliette trouvée !J'sais qu'armée en campagne c'est un guerrier pour trois catins, douzes valets et autant de piques assiettes.
Jamais je n'aurais ajouté marmaille en plus...

Akaryne..Charles..Chypre peut bien attendre que son Roi soit prêt une nuit de plus....
Akaryne
Ses mots avaient été comme des coups de fouets, déchirant un peu plus le pauvre Arkadien, à chaque coup.
La réaction d'Arkadien, bien que prévisible, attrista Akaryne. Il ne voulait pas le blesser autant, mais il se devait de lui dire la vérité.
Comment aurais je réagis à se place??.... se demanda-t-il.

Surement pareil après tout....


Oui Eloras, Chypre attendra le temps qu'il faut....

Akaryne vit dame Noëllie partir. Malgré ce que pensait Charles, pour lui cette femme allait avoir un rôle à jouer, enfin peut être.

Elle ne devait pas partir comme ça. Il n'est en rien chevaleresque de repousser une femme dans ses retranchements. Charles avait un peu abusé mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il n'avait pas tort d'un certain côté.

Akaryne se leva de table.


Veuillez m'excuser. Charles, Eloras, je sais que vous avez à parler.
Après temps d'année, il est normal.


Puis il porta son attention sur Noëllie

Dame Noëllie, ne partait pas si vite.

Il l'a rejoignis dehors.

J'ai vu en venant un arbre magnifique avec un banc dessous.
Me feriez vous l'honneur de m'y accompagner pour bavarder.


Pour appuyer sa demande, il fit un magnifique sourire.
--Charles_guydo


Cette femelle, décidément, est plus agaçante qu'un taon par temps d'orage, elle l'irrite plus que ne le démangerait un eczéma géant. Du regard il foudroie Noëllie. Au lieu de s'adresser à lui humblement, voilà qu'elle se rebiffe.
Fille de roi ? Elle rêve éveillée. Tout au plus fille d'une haranguière et d'un charretier dont elle a hérité de la naturelle élégance de langage, comme toutes les catins de son espèce.


- Vous ne me connaissez pas et sauf le respect dû à votre grand âge, taisez vous, vous ne savez pas ce que vous dites.

Il reçoit ces derniers mots comme un double camouflet. Aucune femelle ne lui a jamais donné d'ordre, pas même cette Messaline qui usurpe le trône de Chypre, et évoquer son âge est de la dernière goujaterie.
Fulminant, il va pour répliquer, lorsque croyant sans doute le terrasser, elle déclare :

- Je l’aime suffisamment pour m’effacer et le laisser accomplir son destin si c’est ce qu’il désire.
Je pars... Il saura toujours où me trouver.


Au lieu de la colère qui allait jaillir, c'est un sourire satisfait qui éclaire son visage.

- Mais je vous en prie ! Faites ! Nous saurons bien expliquer votre absence à Arkadien lorsqu'il reviendra !

L'intervention d'Akaryne, vient à point nommé. Vas-y mon garçon ! Éloignes-là un instant. Le temps de conférer avec Eloras.
Une résolution soudaine lui est venue, lorsque Noëllie a parlé. Mais l'arrivée, intempestive d'un nouveau venu le contrarie quelque peu, d'autant plus qu'il semble avoir écouté la conversation depuis l'extérieur.

Des yeux, il interroge Eloras avant de formuler sa demande :
Eloras, notre nouvel ami, est-il homme fiable ? Puis-je parler librement devant lui ?

Il ne fait pas attention à la Mariotte pourtant attentive et discrète, car la Mariotte ne compte pas, ce n'est qu'une servante, et les femmes n'ont guère de cervelle, surtout quand elles sont de basses conditions.
Noëllie
Son envie fut grande de flanquer la porte de toutes ses forces mais on lui aurait sûrement reproché son comportement impulsif, elle ne leur ferait pas ce plaisir.
Incapable de prononcer un mot de plus, la tête haute, elle quitta dignement la pièce.

Les propos de Charles tournoyaient dans sa tête.
Espèce de vieux schnock obtus !
Elle aurait volontiers effacé d’une gifle son sourire satisfait.
Oui elle partait, mais ce n'était surtout pas pour lui rendre service et Dieu savait ce qu’il raconterait à Arkadien.

Elle savait que le jeune homme aurait du mal à comprendre son geste. Il penserait qu’elle abandonnait à la première difficulté. Il penserait même qu’il l’avait perdue pour toujours, qu’elle ne pouvait aimer un homme sans courage qui fuyait en pleurant au lieu de se battre…

C’était pourtant un terrible sacrifice que de se séparer de lui, mais elle devait le faire.
Il avait la plus grande décision de sa vie à prendre et il devait le faire seul.

On n’aime pas les gens pour soi… Aimer c’est donner tout ce que l'on peut, sans rien attendre en retour et quand il faut choisir il faut le faire avec amour... vouloir le garder près d’elle serait égoïste.

Mais pour l’heure il lui était impossible de le lui expliquer, il faisait nuit et elle ne savait pas où le trouver.
Une fois rentrée à Valence, elle lui écrirait une longue lettre même si ça ne valait pas une franche explication.

La porte s’ouvrit et elle vit Akaryne s’approcher… Que lui voulait-il ?

De sa voix douce il la convainquit de l’accompagner sous le grand acacia et la prenant par le coude, il l’entraîna sur le banc.

Elle s’assit docilement près de lui et appuyant sa tête sur le tronc, elle leva les yeux. Une légère brise agitait les branches chargées de grappes de fleurs odorantes et Noëllie se rappela les beignets qu’elle avait proposé de confectionner pour le dîner.
Ses larmes se mirent alors à ruisseler sur ses joues et des gros sanglots la secouèrent.
Rien ne s’était passé comme prévu.
Jamais elle ne ferait partie de cette famille, elle resterait seule, à jamais…

Sans réfléchir elle se jeta dans les bras d’Akaryne qui les referma sur elle pour la laisser pleurer tout son saoul.

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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

--Charles_guydo


Une fois Noëllie sortit, Charles s'adresse avec calme à Eloras :

- Je me doute de ce que tu penses d'Arkadien, mais ce n'est pas le caractère qui est primordial. J'ai rencontré des Comtes et des Ducs plus débiles que lui installés sur des trônes plus branlant.
Ce qui compte, c'est qu'il soit de lignée royale. C'est là le seul point important.


Charles scrute le visage de son vieux comparse, mais sans attendre son assentiment, poursuit :


- Cette jeune femme ...


Ces mots semblent avoir de la peine à sortir facilement.

- Cette jeune femme, me semble un obstacle bien plus grand au rétablissement d'Arkadien sur le trône de ces ancêtres. Il est fort bien qu'elle décide de partir d'elle-même. Mais Arkadien pourrait sans doute avoir l'envie de la retrouver malgré tout.


Il s'interrompt le temps de boire une gorgée de vin et de bien peser les mots qu'il va prononcer. Un instant il il fixe son gobelet dans lequel il fait tourner le vin, puis se décide à formuler sa pensée :

- Il serait plus prudent qu'elle ne revoie jamais Arkadien.

Il arrête son geste machinal pour dévisager son vieux compagnons d'arme. Sans doute a-t-il déjà perçu le fond de sa pensée, mais il n'en laisse rien paraitre.

- Elle pourrait peut-être trouver que ton hospitalité ...
... ne se refuse pas.
Et préférer rester cloitrer dans une chambre sans voir personne ...


A sa droite, son voisin vient de tiquer, comprenant le sens caché de ses paroles. Charles se retourne et vrillant son regard d'aigle dans ses yeux, le plus intimidant possible :
- Vous ai-je raconté qu'à Chypre les oreilles indiscrètes et les langues mal tenues, sont offertes toutes frétillantes aux corbeaux ?
--Pierrot


Pierrot marmocha sa machoir dans tous les sens. Il prit la résolution de prendre la parole et de grogner . Ils n'en pouvez plus.

Il faut qu'on discute ?
ELORAS TU M'ENTEND. c'est des principes et une histoire de vie que vous devez savoir.

Il le regarda . Il voulait un mouvement de ses lèvres. Les pauvres petits.
Il a quoi dans le coeur?


Pardon monsieur et mesdames pour ma grognerie! Mais vous êtes qui?
--Eloras
Dans la Maison ou on dînera pas (et crotte!)

Je sais bien, comme ici en ce Duché ou leur Louvres, que le sang prime sur l'esprit. Il n'y a guére que dans nos légendes que les Rois sont incarnations des qualités de leur charge.
Mais sang de tripes! J'ai essayé d'en faire un guerrier... De toute mes forces.


Ca jasera jusqu'à l'automne, il en est certain. La mariotte et le Pierrot sont deux commères de grande qualité. Mais il n'en a cure.

Un quart de vie à pourir ici, à se grimer en éleveur de vaches.
Toute sa fougue et son expérience militaire dilapidée dans l'éducation d'un enfant insouciant et le curage d'étables.
Pas un jour il n'a craint de voir s'approcher à la nuit des assassins.
Chaque année la vieillesse ramollissant ses réflexes de soldat, le collant un peu plus à la terre.
Il a renoncé à avoir femme, enfants. Pour honorer son Roi.
Le résultat le laisse amer.

Il sert un coup à boire. Puisque le dîner est retardé aux calendes.

Charles, je ne sais si la demoiselle a aimé le portrait de son amoureux ce soir. Possible qu'Arkadien te tombe tout cuit dans les bras, le coeur en miette, mais soudain tout vacant pour cette foutue couronne.

Peut être qu'avec une bourse elle se déciderait plus vite ?
A rester ici il ne lui garantit que des vaches au mieux... Elle ne semble pas encline à la vie de ferme.
L'or aide le coeur à rompre ses chaînes. C'est une leçon des palais chypriote ça..

Sa poitrine se creuse dans un rire acide empli de bile.
Akaryne
Akaryne prit par le bras Noëllie et l'accompagna sous l'acacia.
Une fois assis sur le banc, il ne fallut que quelque instant avant que Noëllie tombe en sanglot. Elle se jeta dans ses bras. Surpris par ce geste, il referma les siens sur elle pour la réconforter.


Pleure Noëllie. Pleure.
Cela soulagera ton cœur et ton esprit


Elle en avait bavé durant la soirée. Charles n'avait pas été de mains mortes ni Eloras. Et la pauvre, malgré son tempérament avait craqué. Mais qui ne l'aurait pas fait.

Puis les sanglots se calmèrent lentement. Et elle se redressa.
Akaryne sortit de l'une de ses poches, un mouchoir qu'il tendit à Noëllie pour qu'elle sèche ses larmes.


Je suis désolé Noëllie, Charles n'a pas été de main morte avec toi, comme je ne l'ai pas été avec Arkadien. Des choses de grandes importances devaient être dite.
Mais ce n'était peut être pas le bon soir.


Y avait il réellement un bon soir pour ce qui a été dit????.....

Tu sais, Charles n'a pas tort. Arkadien est le futur roi de Chypre, s'il le décide et il le fera.
Et un roi ne peut se marier avec une fille qui n'est ni de la noblesse, ni de sang royal. Un roi ne peut se marier par amour, mais par intérêt.
c'est un chose triste à dire, malheureusement.

Je sais que tu l'aimes de tout ton cœur et que lui aussi. Sinon tu ne porterais pas le médaillon que tu as autour du cou.
Je n'étais pas là quand il te l'a offert. Mais mon cousin m'a raconté cette histoire. c'était pendant la fête de la pêche à Valence. Un homme dénommé Loice est venu à l'improvise chez toi, il a mit un genoux à terre et à sortie d'un écrin de soie ce médaillon pour te l'offrir au nom d'Arkadien ainsi quelque mots qui accompagnés ce cadeau. Ces mots n'étaient pas n'importe lesquels. Il venait du fond du cœur d'Arkadien. Et il n'y a cas voir aujourd'hui, ces mots non guère changé.

Tu vas devoir faire un choix. Le laisser ou le suivre. Dans les deux cas tu vas souffrir. Mais sache qu'il va, s'il nous suit, vivre des épreuves très difficile. Et te savoir loin de lui pourrait le détruire.
Mais le suivre pourra être tout aussi dangereux pour toi. Les ennemis d'un futur roi sur le trône de Chypre sont nombreux. Et beaucoup chercheront à te nuire, pour t'éloigner d'Arkadien et ainsi profiter qu'il ne soit pas marier pour accéder à ces faveurs. Et te voir souffrir pourrait l'affecter au plus haut point.

Et là, ce n'est qu'une infime partie de ce qu'il pourrait arriver.

Comme tu peux le constater, il n'y a pas de bon choix. La seul chose sur, vu les circonstances actuelles, c'est que tu ne pourras pas te marier avec lui.

Pas pour l'instant... pensa-t-il. L'avenir restera toujours incertain, et plein de mystère.
Pour Akaryne, Noëllie devait suivre Arkadien. Elle est plus forte que lui par son tempérament. Mais maintenant le choix lui appartient. Si elle le suit, il va devoir en discuter avec Charles.
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