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[RP] Hôtel de Cetzes

Jean.de.cetzes
- « Vous... vous ... devriez réveiller vos gens. J'ai besoin d'un bain. »

Déjà pour commercer, il lui lâche un taquet dans la main. On montre pas du doigt ! On t'a pas appris ? Et, colérique, il lâche : Dites donc, vous vous foutriez pas un peu de ma gueule ? Un bain à deux du mat' ? Avec du lait d'ânesse tant qu'on y est ?

Bon ça le gave, sérieux. Mais... mais.... comme les serviteurs on passé la nuit précédente à baiser, ce coup-ci c'était à lui de les embrener. L'autre poivrote va se sentir tout puissante, ce qui ne lui plait pas du tout, mais alors pas du tout. Mais les servants l'avaient pas volé. Sauf que... en attendant le bain fallait patienter. Tirer l'eau au puits, la faire chauffer, préparer le baquet, le linge, sortir les onguents. Bref, une plombe à attendre. Enfin ... vu l'état de la donzelle, le temps de monter à l'étage ça devrait le faire. Pour peu qu'elle monte les marches à quatre pattes... Et puis si l'attente s'avérait désagréable elle en valait sans doute la peine. il avait compris la rupture qui s'était établi dans la cervelle - ou ce qu'il en reste - de la mégère. C'était la seconde fois qu'elle ne terminait pas une phrase du genre - la dernière ayant commencé par un "vous êtes vach...". Deux mystères à éclaircir.

Il tire sur le cordon, faisant sonner une cloche au grenier. La maisonnée se réveille. Ca grogne dans les chambres de bonnes. Mais ça s'active. Un valet se pointe, JdC lui explique de côté, à mi-voix, pour pas qu'elle entende. Il s'en va, sans mot dire et n'en pensant pas moins, exécuter les ordres du maitre de maison.


Soit. Mais alors je vous en prie, éloignez-vous en attendant. - version poli du fameux "Alors le cageot il dit merci et il ferme sa boîte à caca !"*



* Franck Pitiot, Kaamelott, Livre V, L'épée des rois, écrit par Alexandre Astier.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Astana
Elle s'est tirée, la danoise. Tout là-haut. Monter les marches ne s'est pas révélé aussi laborieux que prévu, suffisait d'avoir la technique appropriée - une main contre le mur, l'autre près du sol histoire de prévenir toute chute inopportune. Elle s'est contentée de suivre l'hargneux valet jusqu'à la salle de bain, zappant le Comte et ses pseudos bonnes attentions. Elle ne réalise pas immédiatement, non, que pour se faire elle a dû traverser la chambre de Jean. Ça vient plus tard. Lorsque la scandinave est déjà affalée par terre, dos au mur, en pleine phase sur le feu où chauffe déjà l'eau, et qu'elle se fait gentiment dégager par le clébard de service.

- « M'enfin restez pas là ! Y'en a encore pour une bonne demie heure ! »
- « ... »


Ouais. Bon.
Demi-tour alors.

La chambre est spacieuse, éclairée par deux fenêtres face au lit de l'hôte. Des tapisseries de bonne facture ornent les murs, sur lesquelles la mercenaire pose à peine un oeil, peu intéressée. Parce qu'à y regarder de plus près, c'est un vrai foutoir cette pièce. Toutes sortes de papiers s'amoncellent sur le parquet. À croire que môssieur a des soucis d'organisation et dévoile une forte tendance à s'éparpiller. Oui. Il s'éparpille. Comme ses mains qui viennent souvent papillonner contre sa peau. Voilà. C'est un bordélique en puissance qui ne respecte rien ni personne.

La blonde nouvellement fouine fiche son nez un peu partout. Elle ouvre le coffre en bois sculpté au pied du lit, l'armoire, regarde sous le lit, mais ne trouve rien. Rien qui soit honteux, ou peu avouable. Tandis que chez Astana on trouve un objet louche tous les deux mètres. Blasée face au constat, la rasée se laisse tomber en arrière sur la couche. Et reste là. Ici non plus on ne voit pas le plafond. Amer bilan qui lui arrache un long soupir. Il reste combien à attendre ? Au moins une bonne plombe. Soupir.

Tant pis. C'est sleeping time !

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Merci Rosie pour la bannière ♥
Jean.de.cetzes
Qu'elle se barre pourvu que j'ai la paix. Y'en a pour une plombe à préparer le bain. Autant en profiter pour bouffer. Retour direct dans la cuisine et pétage de sous-ventrière. Ouh qu'il est bon le saucisson ! Ouh qu'il est bon le pâté. Ouh qu'il est bon le ... Bon allez ça suffit. Assez mangé. Sinon ca va être impossible de ronquer après. Petite glissade du tout avec un bon verre de clairet et direction l'étage. En plus ça doit être bon pour le bain. Faudrait pas louper ça tout de même ! Une éponge d'alcool dans la flotte ça s'observe pour voir s'il y a réaction chimique.

Il grimpe les escaliers à toute berzingue, pénètre dans la chambre, légèrement en désordre, oui légèrement - En réalité ce n'est pas loin du capharnaüm mais pour lui, c'est à peine en chantier - et découvre la blonde qui roupille. Tss. Il file discrètement, plein d'attention, apparement, pour la danoise, vers le baquet que le valet s'apprête à remplir d'eau. C'est prêt. Il le renvoit dans son grenier et va s'occuper de la chauve.

Oohh que oui ma jolie, tu ne vas pas y couper. T'as voulu un bain ? Tu l'auras.

Doucement il s'approche du lit, passe ses bras sous elle et l'y enserre, portant ainsi tout doucement la belle endormie, qui exhale toujours d'abominables vapeurs d'alcool, jusqu'au dessus du cuvier dans lequel il la plonge toute habillée.


*** SPLASH ***
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Astana
SPLASH !

L'idée n’était pas bête. Lâcher la blonde au bois dormant dans un cuvier d'eau chaude pour qu'elle s'y noie, ou à défaut s'y ébouillante. Beaucoup aimeraient l'y voir couler et ne plus jamais remonter - et peut-être que Jean en fait partie. Vrai que mourir dans son sommeil, y'a pas mieux. C'est indolore. D'autres encore, préféreraient la voir se réveiller en gueulant jusqu'à s'en péter les cordes vocales - et peut-être que Jean en fait partie. Histoire de lui donner une bonne leçon. Quelques rares élus choisiraient plutôt que lui maintenir la tête sous l'eau, afin d'en finir une bonne fois pour toutes avec le parasite danois - à cette catégorie Jean n'appartient pas, car un Comte ne se salit pas directement les mains.

Rien de tout ceci ne se passe. Du moins pas exactement.
Pas de réveil enragé, pas de meurtre, pas de noyade.

Astana n'a pas senti ses mains l'enserrant, elle n'a pas senti non plus qu'on la transportait vers la cuve de bois cernée. Rien.
Astana a ouvert les yeux un quart de secondes avant que le De Cetzes ne se débarrasse d'elle comme un vulgaire sac de jute.

Il a mal visé. La tête a cogné contre le rebord durant le plongeon forcé. Un aller simple direction les vapes.
On avait pourtant dit qu'il fallait pas toucher à son crâne fraîchement réparé. Teuh.

Elle coule aussi lentement que le teutonique - rha non, le Titanic -, et comme d'habitude, c'est la faute d'un autre.

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Jean.de.cetzes
Euh... dona ? Youhou ? ..... Astana !!!

Ooh pute-borgne. Il l'a zigouillé ! Que faire ? Jetez le bébé avec l'eau du bain ? Non. Trop visible. Il faut la découper avant ! Mouhahaha Je suis le Roi du Monde ! Mon Dieu ! Non, non, non !! Il pose sa main devant sa bouche pour couper le son qui s'en émet. C'est un accident ! Tout ça s'explique. Quoi-que... Le découpage peut-être une activité amusante. Noon ! Bon déjà faut la sortir de la flotte. Manipulation exactement similaire à celle qui l'avait amené là. Zieute le lit, puis le sol. Oui le sol, c'est plus près. Il la dépose plus délicatement que dans le baquet, et glisse un linge sous son crâne. Est-elle morte ou est-elle vivante ? Oui parce que bon finalement, à bien considérer les choses, une vermine pareille ça n'est pas censée passer l'arme à gauche aussi facilement. C'est donc le chat de Schrödinger dont on ne sait l'état ! Une danoise morte-vivante ! Brrr.

Astana ! Elle respire. Oufffff - Quoi que.. Astana ?!

Il s'assoit à côté d'elle, trempant ses braies et lui tape sur la main pour essayer de la faire sortir de sa torpeur. Ouhou ?! Appel sans réponse. Il l'observe.

Ah je sais ! - Il file chercher de l'eau de vie à son bureau - oui il picole en travaillant, parfois - et revient en trombes pour lui en faire respirer les vapeurs. Ça devrait marcher ça !

Astana...
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Astana
La bestiole ne réagit pas. Ni à la tape sur la main - depuis quand on tape sur les pognes des morts pour les réveiller ? -, ni aux effluves d'alcool fichues sous son museau. Elle reste inerte. Déjà sacrément beurrée à la base, c'est pas en lui collant de l'eau de vie sous le pif que la semi-crevée réussira à faire la différence, de là où elle est. Encore moins avec sa robe trempée qui sent autant que la boutanche tendue, et qui brouilles les pistes. Ses lippes se teintent de bleu. Ce que beaucoup interpréteraient comme un signe de mort. Pourtant, la chose est commune chez ceux ayant la peau affreusement blanche quand ils prennent l'eau. Couleur cadavre. Pourtant... il y a bien un pouls. Même s'il a chuté. Il est là. En dormance.

Derrière le couple pathétique, deux valets. Complètement flippés.
Qui s'engueulent en chuchotant sur la version des faits.


- « Je l'ai vu... il lui a cogné la tête volontairement j'te dis ! »
- « Beuuuh. Il f'rait pas ça. Il l'aime bien quand même... J'te crois pas. »
- « Ah ouais et comment tu sais ça toi, hein ? T'écoutes aux portes p'têtre ? »
- « Ben non mais il en invite pas beaucoup des comme elle... R'garde, il écoute son coeur ! J'te dis qu... »
- « Pour vérifier qu'elle est bien crevée, té ! Tu vas voir qu'après c'est nous qu'on va devoir aller la balancer dans la Garonne... »


[...] Ils continuent longtemps comme ça. C'est vicieux un valet, faut pas croire.
Alors Jean, tu le trouve ce pouls ? Bordel, je suis pas encore raide !

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Jean.de.cetzes
Mais cassez vous bordel ! - enjoigna-t-il aux pécores qui jactaient dans son dos.

Pourquoi ne bouges tu pas Astana ? Pourquoi restes-tu là à bleuir comme une damnée. Je sais bien que tu ne l'es pas encore. Non de Dieu ! Mais réveilles toi ! Tu ne peux pas crever là. Allez là ! Il était consterné. Que pouvait-il faire d'autre ? Il n'allait pas lui filait une torgnole en travers de la tronche en prime ! Et il n'allait pas non plus prier Dieu, pour ce qu'il intervenait de toute façon autant pisser dans une viole. Tiens d'ailleurs avec toute cette eau il aurait bien eu une petite envie. Rhoo non mais réveilles toi ! Astana reviens ! Reviens parmi les tiens !


- « Tu vois ben qu'il veut la crever sans témoin»
- « j'te dis qu'non ! Il l'aime bien, ça se voit »
- « En la foutant par terre ? »
- « T'y connais rien pis t'peux pas comprendre t'es qu'un bouseux»
- « Parce qu'tu crois qu't'es une princesse toi ? »


Mais tirez vous ! Tirez-vous ! Vous jure si vous disparaissez pas de suite, j'vous fait boucler. J'vous jure, je le fais.*

Il l'aime bien... non il va lui faire son sort.. gnagnagna. Qu'est-ce que ca peut leur foutre ? Oh mais..

Je saiiiis - Il jeta la bouteille dans la baignoire, prit the danish girl dans ses bras pour la serrer contre son coeur à lui - qui battait haut et fort - et lui murmurer à l'oreille ce qu'elle ne voulait pas entendre, ce qu'elle ne voulait pas savoir ni reconnaitre. En gros, et en mieux, il lui dit qu'elle lui avait tapé dans l'oeil, que c'était réciproque et que c'était pas la peine de crever pour y échapper ! Au moins l'une des affirmations devrait la faire réagir ! Sinon... bah c'est qu'elle était intellectuellement crevée. Que l'encéphalogramme était plat.

- « Oh c'est trop meugnon. Té tu vois gros plouc »
- « Hmpf »


Regard noir qui les fit cette fois dégager pour de bon, et même fermer la porte derrière eux.


*vaguement adapté de Kaamelott, A. Astier - again.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Astana
    [Jeudi]

Prémices d'un réveil.

- « R'garde, r'garde, elle a bougé ! »

- « Tssss. T’interprète trop. L'est morte j'te dis. »
- « Mais noon ! R'garde ses doigts ! RE-GAR-DE ! »
- « Arrête de ra... HAN elle a bougé ! T'as vu ?!! »
- « Ha tu vois ! On a bien fait de pas la balancer dans la Garonne... »
- « Mmmh... pfff... rhaaa... »
- « AAAAAH ! »
- « AAAAAH ! »


Sous les cris, Blondeur sursaute et se redresse brutalement, la main fichée à l'arrière de son crâne. Ce qui a pour effet de faire brailler les valets un peu plus fort, l'espace d'une seconde, avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils n'ont pas affaire à un quelconque cadavre revenu à la vie, et qu'elle ne leur sautera pas à la gorge. L'inconsciente de service, de son côté, ne comprend pas. Il est déjà prêt le bain ? Haussement de sourcils. Pourquoi je suis à poil ? Et pourquoi je suis dans ma chambre ? Et pourquoi ils me zieutent avec des yeux de merlans frits, ceux-la ? Quelle heure il est ?! C'est quoi ce putain de mal de crâne carabiné ? Et c'te bosse ? Et pourq...

- « On est bien contents d'vous revoir, m'âme ! »
- « On a bien cru qu'il vous avait zigouillée ! »
- « Même que... »
- « STOP ! »


Astana n'entrave pas. Faut arrêter de fumer les gars, je pige quedal. Alors elle gueule pour les faire taire, pour qu'ils se calment et expliquent avec les mots qu'il faut. Ainsi donc la danoise obtient le résumé de la soirée, garanti sans faussetés : Jean l'a balancée dans le cuvier en lui cognant la tête pour la tuer dans son sommeil sur un coup de sang ; pour être sûr qu'elle était bien morte il a voulu lui fendre le crâne avec une bouteille, mais comme il a semblé regretter son geste après coup, ce dernier a tenté de la faire revenir « parmi les siens » en lui balançant des horreurs mielleuses aux esgourdes. Après ils savent pas. Ils ont été virés. Pas d'explication pour la nudité, donc ? Non. Mais l'un deux pense que le patron a peut-être des penchants nécrophiles - bah ouais, ils pensaient qu'elle était morte !

Et la blonde de manquer de s'étouffer à la dernière phrase, puis de beugler en congédiant les deux loustics :


- « JEAAAAAAAAN ! »
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Jean.de.cetzes
Il avait veillé toute la nuit durant. Il était resté près d’elle, l’avait déshabillée - et avait remarqué qu'elle était toute nue - normal - et toute bronzée, de la mer du Nord jusqu'aux Pyrénées, ou sale - au choix. Il l'avait couverte d'épaisses couvertures, s’abaissant au rang de valet de chambre pour elle. Il avait chauffé la pièce, fait prévenir un médicastre qui lui avait affirmé ne rien pouvoir faire de plus que le temps, et que si elle passait la nuit elle serait sauvée. Il avait donc finalement prié. Elle ne pouvait pas crever là, pas comme ça, pas maintenant. Les champs Elysées* ne sont pas ouverts pour toi. C'est impossible. Je l'interdis !

Reste. Je t'en prie. Nous avons encore tant de choses à nous faire subir - pour quelques jours au moins. Oui, reste.

Tu l'aimeras tant ce temps qui reste. Ces batailles à remporter, ces bouteilles à boire, ces mièvres à conchier, ces cons à emmerder, ces océans à parcourir, ces routes à arpenter, ces réformes à mener. Oui tu l'aimeras ce temps. Des heures, des jours, des années, il t'en reste à vivre (malgré ton âge avancé) !

...

Chaque prière qu'il lui adressait, à Lui et à Elle, restait sans réponse. Finalement rompu par les tourments de son geste il s'endormit sur son bureau, en train de rédiger une missive au cousin de la Danoise, dont il garda les stigmates d'encre sur la joue.


- « JEAAAAAAAAN ! » - Sursaut. Excitation.

She's alive ! Aliiiive ! Il se précipite vers le bureau, pousse les bâtants des portes et se jette au bord du lit, craignant que ce ne soit un cri d'Adieu. Il lui avait donné un gage mais en portait le fardeau. C'était sa croix. Ô Dieu miséricordieux, délivre nous du mal ! Pourquoi qu'elle est pas morte ?!

Tais* toi. - Occitan ou français ?

Il lui raconta ce qui était advenu, encore emprunt de l'inquiétude nocturne, la bonne acquiesçant aux propos, rétablissant la vérité qu'il ne savait pas avoir été corrompue. Le récit achevé il ne demanda pas plus pardon que la dernière fois, la regardant simplement, et s'apprêta à affronter l'ire de l'étoile du Nord qui de nouveau illuminait son hôtel.


* Blaireau en occitan.
**Je ne pouvais pas décemment mettre Carlos sans son Joe.

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Astana
Elle écoute. Sans rien dire. Hochant la tête par moments, fronçant les sourcils à d'autres. Vu comme ça, vrai que ça change tout. Nettement moins palpitant. Mais au final, Blondeur s'en fout. Elle fait simplement acte de présence, luttant pour ne pas replonger entre les draps, la tête dans l'oreiller. Crevée. Ouais, c'est mignon que tu te sois occupé de moi, que t'aies eu les chocottes et tout ça. Si fait, si fait. Même que je pourrais être touchée, peut-être, si j'avais pas autant mal au crâne, tu vois ? Sûrement que si j'avais entendu la teneur de ton murmure de la veille, j'aurai tendu la main. Sûrement. Mais tu t'es bien gardé de me le répéter.

- « Hum. »

Pas de retour de bâton. Pas de cris. Ni un mot plus haut que l'autre.

- « Je suppose que je dois vous dire merci. »

Alors voilà, merci. Ce sont les yeux qui parlent. Je peux pas faire plus.

Une main passe derrière son carafon. Grimace sous la bosse.
La grisaille finit par balayer la chambre d'un regard circulaire.


- « Dites ? Où avez-vous bazardé ma robe quand vous avez profit...'hem, m'avez dessapée ? »

Léger rictus. Eh quoi ? L'occasion était trop belle.
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Jean.de.cetzes
Il parle. Elle écoute. Il raconte. Elle opine, il explique, elle arque les sourcils, il conclu. Elle semble moyennement convaincu. Un brin moqueuse, un chouïa sonnée. Tout est dans cet horripilant "hum. Je suppose...". Peu importe. Tout est perdu ? Fors l'honneur ! Elle ne disait pas plus merci que lui pardon ? Aucune importance. Ses yeux comme les siens parlaient. C'était bien suffisant puisque cette fois ci ils se comprenaient. Et la tendresse bordel ? On s'en fout.

- « Dites ? Où avez-vous bazardé ma robe quand vous avez profit...'hem, m'avez dessapée ? »

Profit.. ? Ah ouai... AAah ouaii ? Ben tiens !

La guenille noire ? Au feu. - Il désigna l'âtre d'où crépitait les buches enflammés. En vérité il l'avait faite confier aux lavandières. Elle sentait trop la transpiration et la gnole. Il la lui rendrait donc. Peut-être.
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Astana
Le cœur loupe un battement. Les yeux s'écarquillent. Et la face se décompose. Lentement.

Quoi ? T'as fait quoi ? Au feu, tu dis ? La grisaille se perd dans l'âtre, la douleur odieusement visible. On touche pas à ce genre de symbole. C'est pas fair-play. Et même s'il ne sait rien de l'attachement particulier de la mercenaire envers le vêtement, ce n'est pas quelque chose qui se fait. Quand bien même l'objet soit chargé d'amertume et de tout un tas de choses plus infâmes les unes que les autres. Quand bien même la scandinave souhaiterait voir cramer son propriétaire initial... On ne touche pas à la robe. Ça pique. La blonde secoue la tête, incapable d'y croire.


- « Non. Vous n'auriez pas fait ça... »

Hein que t'aurais pas fait ça ? T'aurais pas osé, sérieusement ?

- « Vous ne l'auriez pas fait. »

Ricanement nerveux. Les yeux reviennent sur le Comte. Noirs.

- « Je l'espère pour vous. »


Regarde-moi bien : sinon tu vas prendre.
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Jean.de.cetzes
À moins que ce ne soit les deux robes et la perruque que vous n'avez pas porté de la semaine. Je ne sais plus, la nuit fut si longue.

Réponse insatisfaisante ? Oui, comme tu l'avais été, Astana, pendant cette horrible et merveilleuse semaine. Qui avait commencé ? Sans doute ni l'un ni l'autre. Tout était parti de ce stupide défi de lancer de dague, et ce fut l'escalade. A qui mieux mieux... Tout homme censé l'aurait mise à la porte. Lui avait au contraire attisé le phénomène. Il l'avait poussé à chaque fois un peu plus loin. Elle se jouait sans doute de lui, soufflant le chaud et le froid - d'avantage peut-être, mais il le savait, le sentait et s'était laissé faire. A l'inverse toute femme censée aurait sans doute prie le partie de dire les choses ou de s'enfuir mais elle était restée jusqu'au bout. Serrant les poings et la mâchoire.

La semaine avait été une partie de chasse. Mais à ce jeu il n'y aurait que deux perdants. Ou deux gagnants, selon ce que chacun pouvait attendre. Alors autant y aller jusqu'au bout. Il avait cru qu'ils étaient deux animaux de nature différente, mais à y regarder de plus près, ils étaient aussi têtu l'un que l'autre, aussi stupidement orgueilleux, parfaitement conscient du mur qu'ils allaient prendre en pleine poire. A quoi bon aurait demandé un modéré. Mais sur ce terrain la danoise et le toulousain était semblable. Question de principe, d'intégrité. Et comme une bande de vieux syndicalistes, sachant la cause perdue d'avance, ils vous auraient sans doute répondu : on lâche rien.


N'espérez rien pour moi, je n'espérerai rien de vous en retour.

Oui leur espèce était bien la même. Ils étaient d'âges différents. Mais c'étaient en la matière deux enfants intransigeants.
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Astana
La dépigmentée affiche un air dépité. Très certainement qu'elle a dû louper un épisode durant son black-out, ou plusieurs. Toujours est-il qu'elle n'entrave pas ce retour d'animosité envers elle, qui semble lui avoir pris comme une envie de pisser. Pas d'vacances pour les vrais gars ? Ouais, bah non, pas cette fois-ci. J'ai déjà dis que j'avais mal au crâne ? Tu causes trop. Ta gueule. J'ai mal je te dis. Si Astana était un panneau de sécurité routière, elle afficherait très certainement ce qui suit : "Chaussée glissante". Réflexions balayées d'un revers de main blasé.

- « Je n'ai pas envie de me battre avec vous, là. »

En plus, franchement, si quelqu'un doit tirer la gueule ici c'est moi. C'est un peu trop facile de montrer les crocs pour un rien alors que c'est moi qui ai tout pris dans la tronche. Comme d'habitude. La danoise n'est pas du genre à courber l'échine, mais n'aime pas non plus s'épuiser pour rien. La partie de chasse a suffisamment duré. Aujourd'hui, la d'Assay-Sørensen n'est pas d'humeur à assister à une mise à mort. Ni de l'un, ni de l'autre. J'en ai fini de jouer. Je suis trop vieille pour ces conneries. La faute au coup sur la carafe, sans doute.

D'une main, elle remonte le drap pour se recouvrir - comme si cela servait réellement à quelque chose - et demande, changeant totalement de sujet.


- « J'ai dormi longtemps ? »

Non parce que... Il est quelle heure, là ? On est déjà vendredi ?
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Jean.de.cetzes
La qualité principale de la danoise est sa constance. Une emmerderesse de premier choix. Un morceau de première qualité.

« J'ai dormi longtemps ? »

Quelques heures. Une dizaine, tout au plus. - Les cloches retentissent. Il est 14h00. Ouaip. On est jeudi, le gage est pas fini. Pas de bol hein ? C'est la vie mon petit. Allez une gentillesse histoire de faire passer. Reposez-vous ma dame. - Gentillesse. Pas obséquiosité. En plus il aura la paix comme ça. Ce qui l'arrange puisqu'il lui faut rencontrer un primat romain et le cousin de la danoise à qui il écrivait justement qu'il risquait d'avoir du retard. Finalement non. Je dois vous abandonner pour l'heure. Nous nous reverrons je suppose ce soir si vous êtes remise. Lui dépose un baiser sur la main qui venait de la couvrir et s'en va. Il ne savait pas encore que le soir le gage prendrait fin.

      [Jeudi soir - au Blaireau Vérolé puis au TPJ's bar]

Pour sur qu'elle était remise la bougresse ! Comment avait-il pu en douter une seule seconde. Une vrai tique. On lui scie les jambes et ça repousse ! Et teigne en plus de ça. La pauvre et douce Johanne en aura fait indirectement les frais. À peine arrivée, se tire face au mutisme comtal, bien involontaire au demeurant et bien évidemment causé par l'agacement profond que lui insuffle le comportement délétère de cette étoile du ch'nord qui ne sait briller que par son insupportable caractère.

Elles étaient loin les indes galantes !

Au final il lâche que la danoise s'est fort mal acquittée de son gage, ce sur quoi elle saute à pieds joints, comme un gamin dans un flaque d'eau boueuse, pour se dédire. S'en suit une interminable tergiversation, dans laquelle entre en jeu le cousin, qui à renfort de religion, de morale et peut-être de sadisme ramène la peste dans des dispositions plus sages, jusqu'à ce que finalement - ce qui n'étonnera personne qui la connait - elle leur claque dans les doigts et se barre dans la taverne voisine. Jean, plus con que Comte sur ce coup, la suit, abandonnant complètement le pauvre Maleus sans mot dire, et tente - fou qu'il est - une conciliation. Echec. Cuisant échec qui failli finir en eau de boudin puis en presqu'ouverture si le cousin, pour la seconde fois ne les avait pas interrompu. Bref. C'était la fin. Il n'y avait plus de gage. Plus de danoise.

Rideau.


      [Vendredi. Hôtel de Cetzes. Harmonie retrouvée.]

La chambre de l'enturbanné était close, comme les volets et les fenêtres. Seules quelques bougies et le feu de cheminée aurait pu permettre à d'indiscrets spectateurs de saisir ce qui se tramait dans la pièce. Au sol, toujours les papiers éparpillés du Comte. Ébauches de traités, de code militaire, de corpus législatif, listes de transactions, de maréchaux de la prévôté. Tout autant de documents encore inachevés. À y regarder de plus près, les documents ne trainaient plus seuls sur le sol et ici ou là avaient été jetés, au gré des mouvements, des vêtements. Tous de type masculin. Jusque là rien d'incongru. Ce qui était plus surprenant c'était les doublons. Deux braies, deux chainses, deux épées. Hmm ? Oui. Astana avait repris, l'espace d'un instant, sa tenu de combattante avant de se retrouver avec le Comte, tous deux nus, essoufflés et transpirants*. Les Cloches retentissent. Il est 14h. Demain était déjà un autre jour.
    Jamais un vain désir ne trouble ici nos coeurs.
    S'ils sont sensibles,
    Fortune, ce n'est pas au prix de tes faveurs.**.

*Idée de JD Astanichou, vous vous doutez que moi j'y aurais jamais pensé XD
*Extrait du texte du Rondeau des Indes galantes de Rameau.

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