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[RP] Hôtel de Cetzes

Astana
    [Nuit de vendredi à samedi]

Le gage n'est plus. Pourtant Blondeur est bien là, allongée non loin de ce qui semble être la carcasse endormie du Comte. Guère plus captive, mais ici de son plein gré. Ses effets personnels n'auront pas quitté la chambre voisine comme il était prévu. Soit par manque de temps, ou tout simplement parce qu'atteinte d'une maladie incurable nommée flemmardise. Jean, lui, n'a pas semblé particulièrement pressé de la virer non plus ; parce qu'autrement il ne l'aurait pas entrainée jusqu'à son pieu. CQFD. Et puis avouons l'inavouable : c'est un bon amant.

Soubresauts. Sommeil agité.

Une sombre discussion tourne en boucle dans la carafe danoise. Les échos ricochent.
Traumatisante de réalisme et d'humour grinçant. Qui la tourmente plus qu'elle ne veut bien l'avouer.

Jusque dans ses rêves, bordel.

« Il suffit d'une fois », dit le borgne. Une fois pour quoi ? Pour crever ? Ouais. Mais surtout pour voir son ventre arrondi. Pour devenir aussi pleine qu'une vache. Juste une fois. Le cousin enfonce un peu le clou, allant jusqu'à souligner la nature de leurs ébats. Un bâtard quand on cause d'héritage est une tare ; mais un bâtard réformé ça rattrape le coup, ça sauve l'honneur. Bon. La blonde beugle qu'elle sera grosse quand elle l'aura décidé, comme si elle pouvait réellement avoir un quelconque contrôle dessus. Elle sait que c'est faux. Elle sait. Ca lui est déjà tombé sur le coin du museau, une fois. T'avais pas l'air fine ce jour-la, tiens. Depuis, Astana ne fait plus usage des plantes, elle n'entrave plus. Ne veut plus. Parce que sûrement que ça lui a bousillé tout l'intérieur, de faire passer l'ange, de toutes façons. Mais on sait pas, c'est vrai. Tout ce qu'elle espère, c'est que le Très Haut ne lui fera plus de cadeau du genre - pas tant qu'elle n'aura pas dit oui. Et puis la grossesse, ça pue. On finit toujours abandonnée dans un bled en Flandres, duquel on met facile trois mois à sortir le temps de se reconstruire un égo. L'équivalent des Flandres dans le sud c'est quoi ? Le Béarn ? Eeww.

Voilà. La scandinave a peur de tomber enceinte. Tellement qu'elle se réveille en sursauts.


- « Putain... »

Ralerie étouffée entre ses dents tandis qu'elle zieute le compagnon assoupi. Lèvres pincées. Bouffée d'angoisse.
Non, je peux pas rester. Faut que j'aille prendre l'air avant de me transformer en poule pondeuse.

La sénestre glisse naturellement sur la joue masculine. Rare geste d'affection qui sera passé sous silence. Il pionce, il sent rien, elle dira pas.

Et la rasée d'aller prendre l'air.... Dans son propre appartement. Avec ses affaires.
Ouais, elle s'est tirée. Mais il comprendra. Ou pas.

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Merci Rosie pour la bannière ♥
Jean.de.cetzes
      [Samedi.]

Dormi. Il avait enfin dormi. Il était temps après une semaine ou presque sans fermer l'oeil, tourmenté par cette présence qui avait maintenant disparu. Il s'y attendait finalement. Il comprenait même qu'elle se soit tirée. Et oui. Enfin il s'en doutait car il avait rêvé de la même chose, ayant assisté et participé à la même conversation avec ce pernicieux cousin. Un petit de Cetzes courant dans l'hôtel ? Hors de question ! Et puis de toute façon elle n'allait pas crécher là tout le temps. On ne met pas un oiseau en cage sans le faire dépérir. Ce qui l'étonnait d'avantage c'est qu'elle n'ait pas cherché à récupérer la noire guenille.

(...)

Journée de travail. Démissions, querelles, armées, diplomatie, économie et tutti quanti. Une vie (mal)heureuse de Comte de Toulouse.

(...)

Comment expliquer cela à un valet qui allait faire courir les plus folles rumeurs dans toute la ville ? Impossible. Il sortit donc, encapuchonné, pour se rendre dans un quartier sombre de la capitale et y visiter un apothicaire, officiellement de mauvaise réputation bien que toute la cour fréquente son échoppe.


Contraception.. Contraception.. Voyons voir.. Des cornes de buflles ? Non. De la poudre de crapeau ? Non, pas ca. Des couilles de taureau ? Surtout pas ! De la bouse d'éléphant ? Ah oui ca c'est bien ? Que dites vous ? Dégueulasse ? Bon... Je suppose que le suc et la substance provenant de fœtus animal mort-né. Hein ? Oui aussi. Bien sur. Ah ! Ca y est. Oui, voilà. Un talisman très efficace constitué de testicules de mulet que la dona doit porter à la ceinture. Ca vous convient ? Parfait, parfait.

Si j'puis me permettre, je vous recommande vivement le coït anal - ça fonctionne à tout les coups - et d'agir en galant homme qui sait se retirer à temps, si vous voyez ce que je veux dire. C'est pas pour vous ? Ben vous ferez passer le message...


Bon, comme vous m'êtes sympathique, ça fera 100 écus. Ah oui, oui c'est cher, mais la tranquillité est à ce prix.

Quoi ? Pour le Comte de Balma ? -
Oui l'enturbanné avait de l'humour, enfin... ça dépendait pour qui. Euh... Bon. Je pourrais le faire savoir ? Ah ! Disons 50 écus ? Vendu.

De retour il missionna un coursier pour porter le pli indiquant son état d'esprit - pas d'enfant et tout ça, les conseils de l'herboriste, et le talisman. Pas un mot de plus. S'il ne s'était pas fourvoyait, elle comprendrait et reviendrait, selon l'envie. Ou pas.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Astana
    [Dans le quartier du Vieux Pont, appartement Danois]

Fumée bleue qui encombre l'appartement. Blondeur a repris la fumette en même temps que sa présupposée liberté. Sa carcasse git sur un banc recouvert d'une étoffe rouge, n'ayant plus de raison de se tenir aussi raide que la justice. L'austérité faite femme* n'est plus. C'est même plutôt l'inverse : une loque humaine sombrant lentement dans l'ivresse pour ne plus psychoter quant à la possibilité d'être enceinte ou non. On a dit que ça allait pas être possible.**

On frappe à la porte, Athelstan va ouvrir et revient quelques secondes plus tard avec un pli.


- « Ton amant t'as envoyé un cadeau ! »

Grognement. Elle lui prend sèchement le paquet des mains et l'ouvre fissa.

- « Ce n'est pas mon... AHHH ! », en balançant le talisman plus loin.
- « Ho, c'est un eunuque ? Il t'a envoyé ses valseuses ? », douloureusement.
- « Mais c'est DÉGUEULASSE ! », en commençant à lire le vélin qui l'accompagne.
- « Jamais je pourrais m'en séparer moi. Jamais... », dit-il en grimaçant, la main sur les parties.
- « ... Contraception de mes deux ! », rageusement. De Cetzes va prendre. Ouais tu vas prendre.
- « Il les a coupées pour pas que vous ayez d'enfants ?!! », complètement ahuri.

À vrai dire, la blonde n'entend pas le roussâtre échafauder son hypothèse foireuse.
Elle a déjà attrapé de quoi écrire, et griffonne avec empressement.



Citation:


    Gardez vos talismans pour vous. Tout autant que vos croyances occultes. Mettez donc votre vie entre les mains du premier imposteur venu si ça vous chante, mais gardez-vous d'y inclure la mienne. On ne fait pas rempart à la volonté du Très Haut.

      A.



Si elle a abandonné les plantes, ce n'est pas pour se parer de testicules de mulet ensuite. Faut pas déconner.
Le vélin une fois confié à l'anglois - et avant de foutre le talisman au feu -, la danoise conseille :


- « Si jamais l'occasion se présente, pète le nez d'un des valets. »
- « Pourquoi ? Ils sont Irlandais ? »
- « Pire. Ils m'ont empêchée de dormir. »


Ainsi donc l'Athelstan s'en va s'acquitter de sa mission, persuadé de se rendre chez un eunuque. Avec cet air affligé sur la trogne commun à toute la gent masculine, dès lors que l'idée qu'on puisse heurter le symbole même de leur virilité leur traverse l'esprit. Empathie ? Ouais. Un peu.

* JdC powa.
** Pfouah, désolée.

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Merci Rosie pour la bannière ♥
Jean.de.cetzes
Voui ? C'est pourquoi ? Une missive ? D'ast... Hmm. Bougez pas. Plantage de valet sur le péron et portage de missive. Comte. Votre maitresse - qu'vous avez essayé zigouiller - vous a écrit.

Hmm. Elle était chiiiaaannte, mais chiaaaaanteeee. Pas contrariant sur ce coup, il lui répondit donc laconiquement.

Citation:
À votre guise.

    JdC.

      P.S. : Vous reverrais-je ?


L'interrogation finale avait de prime abord tout d'une banalité mais à un esprit affuté comme celui de la danoise le sens réel de la demande devait apparaitre. Si les vapeurs de fumées ne l'avait pas définitivement embrumé...

Mais alors ? C'est qu'il acceptait le risque ? Oui. Le JdC avait un peu réfléchi la chose et, après tout ce n'est pas lui qui se faderait un polichinelle dans le tiroir, ni son éducation d'ailleurs. Il y a des précepteurs pour cela. Mais de toute façon il se montrerait galant, à moins que la dame aime ... enfin vous voyez quoi.

Retour de flamme.


Té voilà pour elle.- on se tutoie entre valet, non ? Et pis elle en dit quoi d'tout ça ? - un valet c'est curieux, non ? - Parce que lui il a l'air de tourner en rond ! - Un valet ca balance que des conneries, non ?
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Johanne.
Quelques mots échangés en taverne malgré une séparation d'un certain temps qui aurait pu les faire converser un peu plus longtemps. Pourtant, même si elle ne s'attendait pas à des retrouvailles d'amoureux où la femme attend son époux revenant blessé mais vivant de la guerre, elle aurait aimé un petit geste affectueux ou juste un sourire. C'est donc par écrit qu'elle exprima ce qu'elle ressentait et qu'elle se rendit devant chez lui. Lettre serrée contre elle, elle regarda la demeure et se retînt de frapper à la porte de peur de ne pas croiser une nouvelle son regard qui était si fuyant. Elle déposa le petit parchemin sur la marche d’entrée et recula de quelques pas avant de tourner le dos au bâtiment pour prendre la direction opposée.


Johanne a écrit:
Jean,



Lorsque nous nous sommes rencontrés jeudi soir, j’ai remarqué que les mots ne sortaient plus de votre bouche et que vous n’aviez rien à me raconter alors que cela faisait un mois que nous ne nous étions pas vu. J’ai voulu croire, au fond de moi, que votre nouveau statut dans le comté vous prenait énormément de temps, mais ce silence pesant n’a fait que confirmer ce que je redoutais le plus, votre fuite.
Pendant ces trois semaines enfermées jusqu’à ce moment même, il n’y a pas une seule seconde où je n’ai pas pensé à vous ; cependant à voir votre réaction, je redoute que ces pensées ne soient réciproques. Me laisserez-vous le doute de penser que je vous ai fait quelque chose qui ait pu vous blesser ou bien aurais-je, peut-être un jour, la vérité ? Je vous laisse sur ces derniers mots en étant à la fois triste et dans l’incompréhension.



Johanne.
Athelstan


Je poireaute, tu poireautes, il poireaute... Elle aussi elle poireaute ? Ah non. Elle veut pas. La blonde se tire en laissant une lettre sur le péron sans même le voir. À croire qu'il fait déjà partie du décor. Il ne s'en offusque pas. À peine a-t-elle tourné le dos qu'il l'a déjà oubliée. Elle voulait p'têtre postuler pour devenir servante chez le castré. Bref. Le rouquin aux grandes oreilles patiente en chantonnant un truc rapport à la danoise :

- « I was born to make you happyyyy... »

[Je suis né pour te rendre heureux(se)]

C'est pas loin de la vérité. Il n'y a pas grand chose devant quoi Athelstan reculerait pour ce grand bout de blonde. Bouton d'or. Pas même devant une lame. Elle lui avait sauvé la vie il y a des piges, il lui était redevable. Et d'une loyauté sans faille. On ne dira pas que le roussâtre est un génie, mais il n'est pas non plus attardé. Naïf ? Sur certains points - comme le fait de croire qu'Astana pourrait prendre un eunuque pour amant... C'est un gosse piégé à l'intérieur d'un corps d'homme. On le verra souvent ricaner bêtement. Une vingtaine d'années au compteur, taillées à force de poings dans la tronche, mais suffisamment de vice pour vous embrouiller en trois secondes. Don qui n'est pas inné mais simplement acquis sur le tas dans la rue. Athelstan est à mi-chemin entre la fouine et le renard. Et c'est ce qui fait tout son charme.

Voyant le valet rappliquer, il retient de justesse un rire dingue. Pour sûr qu'il lui manque des cases au rouquin, mais c'pas un secret. Il s'empare de la lettre tout en zieutant le larbin, se promettant intérieurement de ne jamais finir comme ça. Valet VS. homme de main/ami = rien à voir. On joue pas dans la même cour.


- « Et pis elle en dit quoi d'tout ça ? Parce que lui il a l'air de tourner en rond ! »
- « Elle en dit que la contraception c'est dégueulasse - bon, c'est pas tout à fait ça... - et j'crois qu'elle s'occupe au mieux avec Gaetan - le manchot qui lui sert de béquille, 8 ans d'âge, donc non elle tourne pas en rond - C'est une vraie orgie là-bas ! - de produits de contrebande en tous genre - Mais je crois qu'elle se mine pour oublier qu'il s'est coupé les valseuses... »

Aïe. Cette pensée fait toujours mal. L'espace d'un instant le grand dadet observe ses pieds. Les chasses bleues se posent alors sur le pli laissé un peu plus tôt, qu'il ramasse et tend au type d'en face.

- « Ah oui. Il y a une sorte de blonde jaunâtre - forcément à côté de la dépigmentée les autres blondes sont jaunes - qu'a déposé ça aussi. C'est courant les femelles qui passent ici ? »

Non parce que... les eunuques sont pas des gardiens de harems normalement ? Ça expliquerait pas mal de choses. Athelstan, ou l'indélicatesse mêlée à la connerie. Oui.
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Jean.de.cetzes
Tiens une blonde. C'était festival en ce moment. Encore plus aimable que la danoise à même pas saluer. Au moins l'autre elle gueulait. Hmpf. Le valet aurait bien planqué la lettre quelque temps pour la peine... Il hésitait encore en la ramassant. Il déciderait plus tard. Le domestique est taquin.

« Elle en dit que la contraception c'est dégueulasse et j'crois qu'elle s'occupe au mieux avec Gaetan. C'est une vraie orgie là-bas ! Mais je crois qu'elle se mine pour oublier qu'il s'est coupé les valseuses...»

Va pas être Content le Comte... Pis en plus c'est quoi cette histoire de valseuse ? Bon.. Du coup, j'lui donne ou pas ? Si je lui donne il va râler en disant que j'sais pas prendre d'initiative. Si je lui donne pas il va me reprocher d'en prendre... Ah et le Comte m'a demandé de vous remettre ceci à son attention. Il tendit une pipe magnifiquement ornée, pour laquelle il avait du certainement vider ses bourses. Oui parce qu'une pipe de cette qualité ça vaut bien deux bourses pleines ! Pourquoi il lui avait acheté cette cochonnerie ? Aucune idée... Encore une histoire à la mord moi le noeud, à tous les coups. Sur ce, je vous r'tient pas.

Rentrant dans l'hôtel, lettre à la main, il rejoint l'enturbanné, affairé à son bureau sur une histoire de prestige à laquelle lui ne comprenait rien du tout. Ahem. Une blonde qui avait pas l'air d'être sure d'elle a déposé ce pli sur les marches de l'hôtel. Et ... - j'lui dis ou pas ? - le rouquin de coursier il dit que la dame à qui vous écrivez elle fait des orgies avec un certain Gaetan...

Quoi ? Alors j'espère que tu ne lui as pas remis la pipe ! N'est-ce pas ? Ben voilà... se dit le valet... C'était couru d'avance. Il leva les épaules et parti tout effronté qu'il était, laissant la missive sur un coin du bureau que JdC lu dès qu'il se fut barré.

Lecture de la lettre. Pensée pour la danoise. Relecture de la lettre. Nouvelle pensée pour la traitresse. Pauvre Johanne. Si elle savait... Non ça lui briserait le coeur et il avait pris un serment, auprès d'une autre de ne jamais lui faire de mal. Situation odieuse que d'être attiré par la plus vile des maitresses, qui déjà le trompait, et de n'avoir qu'amitié pour la plus sainte des toulousaines. Que pouvait-il faire ? Lui dire la vérité tout de go ? Lui mentir pour la protéger ? Pour la ménager ? Elle était si aimable, si belle, mais si chaste... Il reposa la missive. Il lui fallait encore du temps, qui lui avait par trop manqué la voyant dans la taverne l'autre jour, le laissant, une fois n'est pas coutume, sans voix.

La réponse fut faite le lendemain, en après midi.

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(Impossible de lire mes mp IG...)
Jean.de.cetzes
    [Le 11 octobre, à l'aube.]

De Cetzes rentre. La danoise l'a éconduit et vertement. Il titube sur le chemin de son hôtel, d'une ivresse maintenant intolérable, et d'un sentiment de rejet qui lui noue l'estomac et le fera dégobiller, aigre de la rupture. Exécrable mélange que celui de l'amour déçu et de l'alcool, ce chasse-spleen qui n'en est pas un.

- « Grandissez. »

Les mots de la chauve résonnent encore, bourdonnent même à ses oreilles échauffées par ce "conseil" assassin. Il est grand. Il le sait et il lui aurait crié, comme un gamin hurlant à sa mère, qui l'appelle bébé, qu'il n'en est pas un. Car c'était à pareille situation que la Danoise le renvoyait. Elle le congédiait comme une mère pourrait le faire de son enfant fautif. Cela ne passera pas. Il pouvait tout endurer, mais rien en rapport avec cela. C'était un changement de position radicale. Que voulait-elle à la fin ? N'avait il point été constant ? N'avait-il point accepté à la fois son attitude, sa tenue vestimentaire, sa religion, son physique, ses amis et même son cousin qui lui avait tiré un carreau dans le turban ? N'avait-elle point compris qu'aucun enfant ne l'aurait pu, ni voulu. Pourquoi ne voyait-elle pas la maturité de celui qui l'avait apprécié par delà toutes les apparences ? N'avait-elle compris que de fait sa confiance était sans borne, bien qu'il ne lui ait pas dit et qu'il lui fallait, oui, de temps à autre, quelque preuve de son amabilité. Car même de cela il s'était passé. Il ne lui demandait rien, pas un geste, pas une affection particulière autre que sa présence ou sa conversation, même déplaisante. Quel enfant accepterait cela ? Quel être non mûr pourrait se passer des cajoleries et autres mièvrerie de l'adolescence ? Aucun. Lui avait pu. Conclusion ? Il était grand. Elle ne s'en était pas rendu compte, s'arqueboutant sur ses propres peurs, fruits sans doute d'un passé douloureux. Mais voilà, JdC n'était pas comme les autres. Il ne l'aurait pas abandonné, il ne l'aurait pas quitté. Elle l'avait fait. Il en était ruiné.

La pomme était-elle donc pourrie ?

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Natale
    [Le 16 octobre]


C'est à la sexte, autrement dit midi à l'heure du soleil, que l'Andorran décida de faire un incroyable périple à travers les rues de la Pink city. Rendez-vous compte ! Depuis la Tour des Trois Renards, dans le Quartier Saint-Sernin, chez les richards de la France d'en-haut, jusque chez les parvenus du Quartier Saint-Étienne.
Dans la Foscari's Corporation on tient à son rang, heureusement donc que la famille bourgeoise en question a de grands desseins pour le Comtat, l'Infini et même au-delà !
C'est sans scrupules qu'il envisageait la mise en place et l'aboutissement de toutes ses entreprises, et s'il fallait en passer par là, autant mettre les pieds dans le bousin et y aller de bon cœur.
Et puis c'était une moindre perte et l'occasion fait le larron comme on dit.
... Et puis il fallait bien reconnaitre quelques qualités à ces Tzetze. Son épouse disait de Jean qu'il était un bon Héraut et en tout cas le Comté n'avait pas trop à souffrir de sa gestion.

Le Blond Tyran gara Ferrari, sa belle jument brune, à l'entrée du logis.

- Veille donc sur elle et garde les lieux.
Spok, lui aussi en cavalier monté, n'avait plus qu'à s'exécuter.
- Et tant que j'y suis, annonce-moi au Maitre des lieux.
Ce dernier souffla donc dans sa corne, histoire de bien signaler sa présence à tout le quartier et s'exclama :
- Hola bonnes gens, faites place, Son Altesse d'Andorre souhaite avoir une entrevue avec Sa Grandeur de Toulouse.
ça c'est fait.


C'est une petite vieille un peu costaude qui ouvrit l'huis, du beau linge blanc pour le personnel de maison, on se soigne comme on peut.
Le beau gosse pénétra donc dans l'antre du Lion en prenant soin d'inspecter les lieux, leur architecture, l'agencement. Tout cela n'avait certainement pas d'équivoque avec son cher Palazzo Rosso devant le Rialto, mais il y avait du goût, on voyait l’ascension récente de la classe laborieuse.
C'est ainsi qu'on le mena de détours en escaliers jusqu'au bureau du Bourgeois.

- Votre Grandeur ! Quel plaisir de vous trouver céans !
Dit-il de son habituel air affable de "je t'embobine sans que tu t'en rende compte".
- J'espère ne point vous déranger dans vos ouvrages, c'est en tout cas une bien belle demeure et je tiens à vous dire que vous faite un ex-ce-lent travail à la tête du Comté. Si si, j'y tiens. J'ai de bien belles choses à vous conter.
Les politesses étaient faites de son côté, il ne restait plus qu'à ce qu'on l'invite à prendre place, que l'on serve quelques mets, pour qu'enfin ils puissent tenir leur conciliabule dans le saint des saints.
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... et baron de Saint-Jean-de-Luz
Jean.de.cetzes
C'est donc le réveil du Matou qui ne dormait que d'un oeil. Les rumeurs lui avaient indiqué le retour de l'Andorran et ses espions lui avaient confirmé cette information. Et que faisait il pour commencer sa tournée toulousaine ? Il venait le voir. Classique. Banal même, mais courtois. Alors il fallait dignement recevoir ce Toulousain et de Cetzes n'eût rien besoin de dire à ses gens pour que toi soit préparer en moins de temps qu'il ne faut le dire. L'efficacité de la domesticité à l'état brut. Boissons, nourriture, et de l'eau - pour se rincer les doigts.

Plaisir partagé votre grandeur !

Je vous en prie, installez-vous. Pose le grattoir dont il se servait pour effacer quelques lignes d'écritures d'un parchemin trop vite gribouillé, et indique des deux bras tendus, symbolique de l'accueil, pour l'inviter à s'installer.

Comme nous sommes en privé, nous pouvons peut-être nous passer des formules protocolaires, sinon nous allons passer notre temps à nous envoyer de la Grandeur Prétentieux ? Une paille.. Et comme nous savons d'une part que c'est le cas et que nous avons d'autre part autre chose à faire, je pense qu'un simple messer suffira bien. Qu'en pensez-vous ? Pause.

Je suppose que si vous vous déplacez, outre le plaisir mutuel que nous tirerons de notre rencontre, c'est que vous avez quelque chose en tête. Parait même que l'Andorran ne fait rien sans rien ni pour rien.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Natale
- Volontiers... Messer.

Il en profita pour manger quelques grains de raisin et boire un peu d'hypocras. Ainsi fait, il avait partagé la nourriture de son hôte. Les politesse étant échangées il le regarda un bref instant, comme pour mieux le jauger et prendre le temps de réfléchir pour savoir comment il allait le tourner.

Un sourire éclaira son visage.


- Ah si vous saviez... En tout cas il est bien bon que de revoir le pays. Vous savez j'ai fait de grands voyages, très au loin sur les mers.
D'ailleurs est-ce-que vous avez déjà pêcher ... Messer ? Je ne parle point de quelques truites sur la Garonne ou sur le Tarn ou dans quelques-autres viviers. non je parle de la pèche au gros, à bord d'un bateau, avec la mer pour seul horizon.

N'est-ce pas ce que font les richards, la pèche au gros ?
- C'est vraiment très agréable vous savez. D'ailleurs je me souviens d'un thon prit au large du Portugal... il était bien gros comme ça.
Dit-il tout en posant son hanap et en écartant bien les bras.
- Ce fut une pèche miraculeuse puisque dans le poisson se trouvait une bourse d'argent qu'un marin naufragé avait laissé à la mer...
Si vous saviez, la mer est un véritable espace de libertés.
- Avec le Capitaine Romain de Saint-Clair j'ai donc contourné toute la péninsule ibérique, en passant par les Colonnes d'Hercule, puis à Bayonne je suis retourné à Tarragone... Ah ! La Catalogne et le Royaume d'Aragon si vous saviez ! ce sont de très beaux endroits et très vivants. J'y ai de grandes connaissances. J'y ai d'ailleurs de la famille. D'ailleurs cela me fait penser que ma doulce filleule va venir me voir sous peu. La pauvre petite a perdu son père, feu mon frère, elle n'a plus que moi pour veiller sur elle.
La voix se fait soudain plus triste, le regard lui-même semble perdre en intensité.
- Elle s'appelle Andréa. Ah la vie n'est pas facile avec tout le monde hein ! Je vous la présenterai bien si vous voulez.
... Où en étais-je ? Ah oui ! Tarragone ! Et bien c'est là que j'ai mis un pied dans la quête du Testament d'Aristote. Il fallait voir l'effervescence autour de tout cela. Mais au final qu'en est-il sorti ? Moi je vous le dit : On ne nous dit pas tout !
En tout cas cela m'a permis de faire un tour en Campanie, ainsi que dans mon marquisat vénitien. Cela faisait depuis si longtemps que je n'y étais pas retourné. Tout est tellement plus raffiné là-bas. L'architecture elle-même est tout à fait merveilleuse.
Si vous le désirez je vous inviterai un jour en mon palais, mais il faudra faire un peu de route par contre.

C'est ainsi qu'à travers quelques bavardages, le Blond menait sa barque, distillant petit à petit l'information importante tout en imposant son statut. L'idée n'était pas de dire, mais de suggérer et qu'ainsi sa volonté ressorte comme si elle avait d'abord germé dans la tête de son interlocuteur.
- Je crois que j'aurai grand plaisir à vous faire découvrir tout ça, même rien que l'Andorre qui ne se trouve pas si loin.
Il en profita pour faire un pause, reboire un coup et prendre un grain de raisin de la pointe de ses doigts.
- Vous êtes quelqu'un de pragmatique, Toulouse a besoin de vous et comme on dit chez-moi : "l'union fait la force".
Un clin d’œil furtif suivi d'un sourire avant d'avaler le grain de raisin.
- Car vous savez, bien qu'en voyage, je vous soutien et je vous ai soutenu jusque-là. Un conseil comtal c'est important, la sécurité du Comté aussi. Il est bon de pouvoir compter sur des gens de confiance, surtout aussi quand les majorités sont si retreintes. ... Mais vous savez ça mieux que moi je présume.
A peine voilé... Tout y était ou presque quand soudain il regarda le couvre-chef de son hôte et une véritable interrogation naquit dans la tête du Foscari, et comme il est du genre à dire tout ce qu'il pense :
- Mmm... Comment vous faites pour faire tenir ça sur la tête ? Ma Mie m'invite à porter ce genre de chose, il parait que c'est à la mode. Mais je trouve ça un peu chaud et j'ai toujours beaucoup de mal à le faire tenir sur mon crâne, alors je me disais si par hasard vous avez une technique particulière....
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... et baron de Saint-Jean-de-Luz
Jean.de.cetzes
Oulalala. Flots de paroles. C'est vrai qu'en y réfléchissant bien, le Natale il était bavard et qu'il avait la réputation de picorer du raisin à tout bout de champ !

Hmm oui, la pèche au gros. Face à pareille histoire, il faut bien répondre pour alimenter le discours, qui n'en a peut-être guère besoin. Ah voilà un bien gros thon ! Ca me fait penser à l'histoire d'un petit bonhomme de Foix. Ahum. Quelle histoire ! Aah la politesse... Hein ? Où vous en étiez ? A Tarragone je crois. Attention en plus faut suivre, il feinte le Matou. Et de Cetzes, qui bien jeune n'était pas né de la dernière pluie. Il avait donc immédiatement saisie l'objet de la visite. Ce serait l'histoire d'une femme gentiment amenée au milieu d'un récit inopportun sur les terres andorrane, qui pourrait être l'autre objet de la visite tant il tenait à coeur au prolixe Natale de se voir reconnaitre la souveraineté de cette province. L'union fait la force, pour sur. Tiens troisième motif de la visite. Tout avait été dit. La rencontre était historique, le sujet complexe : les femmes, les terres et la politique. En somme une histoire d'alliance emmitouflée dans un chaud turban dont tout le monde, décidément, lui parlait.

Voulez-vous vraiment, cher ami, que je vous narre comment je mets le matin mon turban ? J'ai peine à y croire. Peut-être souhaitez-vous d'avantage développer l'un des sujets qui vous amène, car je sens que derrière la plaisante discussion, qui m'agréée au plus au point, se cachent quelques sérieux motifs.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Natale
Pour autant, le Blond aurait donné son pesant d'or afin de savoir comment mettre "le truc" sur la tête.
Aussi, comme il n'était pas du genre à mettre tous ses œufs dans le même panier il continua sur le fil clair de leur discussion.

- Messer.
Le ton plein d'emphase avait disparu, il dévoilait une des cartes qu'il avait dans sa manche.
- Vos intérêts sont les nôtres.
Il n'ajouta pas qu'il avait aussi grandement à cœur les intérêts du Comté et qu'il aiderait à faire en sorte que cela coïncide aussi longtemps que possible.
- Afin d'asseoir le rang qui vous revient de droit, ainsi que d'appuyer la grandeur et l'antiquité de votre lignage, je vous propose une alliance profitable à nos deux partis.
J'avance ma nièce comme terme de cet accord. Le Très Haut sait combien je l'estime et ne peu lui souhaiter que le plus grand des bonheurs auprès de votre Maison.

Il omit sciemment de dire que c'était une occasion à saisir et qu'elle avait déjà des kilomètres au compteur.
- Je sais qu'en agissant de la sorte la mémoire de feu mon frère sera honorée et ce sera pour moi un heureux réconfort.
On ne le savait pas si pieux le fieu...
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... et baron de Saint-Jean-de-Luz
Jean.de.cetzes
Première négociation : un mariage.

Une nièce que vous souhaitez marier donc. Est-ce d'avantage pour assurer ma lignée que pour placer l'une des femmes de votre mesnie qu'il vous revient de marier ? Règle n°1 : ne pas prendre l'enturbanné pour un naïf. Votre proposition n'est pas dénuée de bon sens, ni d'intérêt, mais quels seraient les termes de cet agrément ? Parlons pognon et terres Et à qui, d'abord souhaitez-vous la marier ? Et puis ? Est-ce une barby girl* ?

Flatte la robe de son dog de Bordeaux, paisiblement assis à côté de lui.

Ne croyez-vous pas qu'il vaille mieux être seul*, plutôt que mal marié ?

Prenez exemple sur cette bête. Pareil animal suffit amplement pour satisfaire tout besoin de cajolerie. Qu'offrira donc votre nièce que cette bête ne puisse satisfaire - en dehors de toute relation charnelle.
La précision méritait d'être faite.

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*Je ne te dis pas merci A.
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(Impossible de lire mes mp IG...)
Natale
Ainsi donc le Cetze était amateur de chiens. Chiens qu'il semblait donc affectionner même en périodes de forte chaleur. En tout cas son hôte eut bien fait de préciser que le chien le satisfaisait en dehors de toute relation charnelle, sinon le blond lui aurait demandé si la canicule l'emballe, ou alors s'il ne vaut pas mieux chourrer le bien du voisin...
Un peu dubitatif, il regarda le chien puis son interlocuteur, à nouveau le chien... fit claquer sa langue dans sa bouche, croisa les jambes, reprit une gorgée de vin et conforta son assise.


- Je pense sincèrement qu'à défaut de passion, un mariage bien arrangé permet de satisfaire les besoins des deux parties. Si ce n'est vous, je pense que dans votre Maison il doit bien y avoir un proche parent qui puisse répondre à nos attentes communes.


Et tout en remontant doucement sa ligne...

- J'entends tout d'abord bien la doter, afin qu'elle puisse tirer revenu de ses terres, et convoler en bonnes et justes noces - tout cela j'en fait mon affaire et arrivera le moment venu.
En ce qui vous concerne vous, en propre, j'ai également quelques bonnes et hautes terres dans les monts pyrénéens qu'il me plairait de bien lotir pour ceux qui sauront saisir l'occasion le moment venu.

A défaut d'achat, il lui proposait ainsi une prise de participation dans son propre "Empire" : la Foscari's International Corporation. Demain vos parts de marché vaudront le centuple !
Il ne dira rien qui dévoilasse de trop ses visées.

- Comprenez... Messer, que la prise de risque est limitée puisque si l'union ne convient point il y a toujours moyen de la dissoudre. Mais j'ai foi en l'avenir.
Et il faisait bien de le dire.
- Ainsi je vous honorerai comme seul un proche parent peut le faire, je demanderai simplement quelques petites choses à quelques moments opportuns. Oh rien de dramatique, mais je suis sûr que le jour venu vous partagerez mes calculs.
Voici donc les termes de mon offre.

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... et baron de Saint-Jean-de-Luz
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