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[IG/RP] La Vouivre et le Pholcus -La vie Ducale

Alatariel
Elle rédige rageusement le décret d'imposition qu'elle entend soumettre aux maires. Certes elle a oublié de le faire, mais était-ce une manière de lui dire d'aller faire autre chose ?

Mais elle écrit machinalement. Son esprit lui, tourne et retourne. Quoiqu'il en dise, il reste un turon qui conchie les Penthièvre et une partie de ce qui fait l'Anjou. Car oui les familles ont fait l'Anjou : Dénéré, Beaufort, Penthièvre, Montmorency.

Quand la cheminée craque, elle lève des yeux cinglants. Elle n'a pas envie d'être dérangée. Il s'adosse à la cheminée, distance raisonnable pour ne pas prendre la furie qui l'attend. Elle pose la plume et le regarde, attendant ce qu'il peut lui dire avec rage et inquiétude.
L'amour à des raisons que la raison ignore.
Quelques années plus tôt, pour avoir dit cela elle aurait réclamer sa tête à un de ses neveux. Mais ils l'ont reniés.
Quelques semaines plus tôt elle l'aurait souffleté.
Elle ne dit rien, un seul soupire fatigué sort de sa poitrine. Elle recule la chaise curule et se lève, le regarde quand il s'approche.

Ce n'est pas le poème qui fait s'apaiser la tempête, mais l'aveu de sa blessure. Elle n'avait pas pensé lui faire mal. En bonne angevine elle avait transformée sa blessure en une rage farouche. Mais c'était là quelque manière de garder de la distance pour penser ses propre plaies.

- Falco, je ... hmmmpf. Je ne pensais pas vous faire mal.
Elle s'avance encore jusqu'à être tout proche de lui, mais point contre lui non plus.
- L'idée de nous savoir fâchée est une brulure plus douloureuse encore que ma rage de tantôt. Je vous aime, Falco. Grand dieu, je vous aime tant.

Falco vs Alatariel, 2-0
_________________
...
Falco.
Angers - Chateau Ducal

Dans le bureau clos les mots portent avant de retomber doucètement dans le silence.
Que répondre à ces mots sinon des évidences bleuettes?Lui aussi? Oui pardi! Il vient d'errer comme spectre en quête de sa présence, meurtri par quelques mots glaçé.
Inutile de dire.
Le brasero crépite, un léger vent sort de la cheminée au secret dévoilé, il léve la main, effleurant un col de renard.
Index et majeur prudents se chargent d'électricité sur les poils soyeux avant d'aller frôler une ligne de machoîre. Crépitement infime.
Remontant l'os puis la pommette, les deux doigts stoppent sur les pattes d'oies de l'oeil.
Stries fines ou profondes, brèves ou longues , la pulpe digitale les énumère , déchiffrant une histoire de vie.

Alors l'amour a rendu plus rieurs ces yeux , ma Dame.
Nous portons durement nos années, vous arrivez à gagner en charme.
Je veillerai à ne pas vous revenir plus enlaidi.

Il sourit, contre ses doigts une minuscule veine bat follement.
Nous venons de défoncer une vieille armure , celle de nos origines.
A mon retour je vous garde surprise, puisse Deos avec bienveillance et moins de douleur
faire que nous continuions à nous mettre à nu.

Adieu regard caressé, la main se fait peigne jusqu'à la nuque alors qu'il se penche pour l'embrasser.
Contact où il se surprend à beaucoup donner, se rendant compte qu'il aura, pour une fois,une solide raison de revenir entier.
Séparation.
Disparition.
Encore une fois, parler serait vilaines fioritures.
A l'aube il est à la Flèche ou leur armée en rejoint une autre au noir oriflamme.
Dommage pour les nerfs fragiles du Mans tout proche.

Mais avant cela, dans une taverne délaissée, avec un marchand frère Réformé il fera affaire.
Se faisant plumer sans sourciller pour avoir l'adresse d'un joaillier et trouver une pierre colorée.
Acte Réformé s'il en est.
L'or n'est pas une fin en soi, mais uniquement un moyen d'action.


Citation:
0/11/1463 23:20 : Vous avez vendu à Theodule 10 Solidi pour 5,00 écus.
10/11/1463 23:20 : Vous avez vendu à Theodule 6 Solidi pour 5,00 écus.

Ainsi la boucle sera bouclée.
Sa Vouivre charmée retrouvera son Escarboucle.

A la Flèche il y aura des mots crus, des haches volantes, et petit miracle rigolo.
Un aveugle gagnant quelques écus au ramponneau.
La vie Ducale.

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Evidence
Sous ses tonnes de pelisses, le Fossoyeur circule dans la Capitale.
Sur sa charrette pas de cadavre, un pot de colle de poisson et des affiches.
Le tout tout droit sortie d'un atelier de copistes clandestins planqués sans les bas fonds du Chateau Ducal.





RAGO DUCO
n°2


Horrible Exigence Archiducale à la Flèche!


En visite à la Flèche avec l'Armée du Capitaine Ducal, l'Archiduchesse a obtenu de la Maire Karolane la parution d'un décrêt surprenant.
Quelles basses manoeuvres politiques ont permises cela? Mystère total.
Le Duc n'a pas souhaité faire de commentaire mais s'est plié à l'Archiducale volonté.
Falco. de Cartel.
On peut lire dorénavant au Fronton de la Taverne Municipale de La Flèche:

Dans mon verre comme dans mon cœur, l'Anjou apporte le bonheur !

Par la volonté de sa grâce l'archiduchesse Katina_choovansky , le duc Falco se verra dans l'obligation de porter le serre- tête pailleté à chacunes de ses visites flêchoises






Affaire des Gouters Ducaux


Alors que dans le Chateau Ducal les goûter ont fait place à un plateau de noisettes et un Pic Epeiche, que les feux de cheminées sont interdits au nom de l'austérité Réformée et des pénuries de bois, l'Archiduchesse serait l'instigatrice d'une contrebande de sucrerie.
Ceci grâce à la complicité d'un dénommé Ricks.
Le Duc , indécrottable rigoriste Réformé a tenté d'allumer un contre feu en proposant
des
POIRES TAPEES.Spécialité renommée de la Ville de Chinon où il a longtemps vécu.



L'accueil trés mitigé qu'il a rencontré ne semble pas avoir ébranlé ses certitudes.
Affaire à suivre

E, pour RAGO DUCO
Ninon_
[Bureau de la prévôté. Où l'on en apprend encore un peu plus quand aux mœurs du Duc et de la Baronne]



- Pour vous Mademoiselle.

Evidence me tend un pli du Duc en souriant. C'est la première fois que je la vois sourire et elle dépose une assiette de quelques fruits ratatinés sur eux-mêmes.

Je lis tout en jetant un œil sur l'étrange composition.






Chère Prevôte,,

Le solide navire "Le Valois" devrait être en vue du Port d'Angers.
A son Bord, Estainoise, Dame de Givré, ma vassale ainsi qu'un certain Rey (poitevin matelot) et Dams(Orléannais, solide guerrier que je connais fort bien).
En plus de rapporter des produits luxueux du nord et d'angleterre, ma vassale vient placer son navire à mon service, donc celui d'Anjou.(pensez à Fer, par exemple)
Je vous remercie de faciliter au mieux leur arrivée et séjours parmis nous.

Puisse la marjolaine calmer vos matinales migraines.

FC


Il a des formules bien à lui pépère. Sombrerait-il dans la diplomatie mélancholieuse ? Cela dit le cadeau qu'il me fait livrer me sidère bien davantage.

- Evidence, je serai votre obligée de remercier le Duc et vous prierai de lui dire que je vais faire le nécessaire en l'instant.

Et de jeter un regard circonspect sur l'assiette. La vie est courte, il semblerait inutile de l'écourter davantage.

- Hmmm, cuisiné par la Baronne momifiée ?

Evidence esquisse une moue dubitative.

- Je ne crois pas Mademoiselle. Madame La Baronne porte les braies, Monsieur Le Vicomte tricote, fait la cuisine et porte des jupes.

- Des jupes ? Serait-il d'origine écossaise ?

- Non Mademoiselle. Pas que je sache.

Après tout, chacun ses lubies. Je regarde les étranges aliments dressés dans l'assiette.

- On dirait des figues.

- Des poires Mademoiselle. Des Poires Tapées.

- Ah... une nouvelle variété alors.

Je prends une petite portion de poire décrite, enfourne, mange. Evidence a les yeux braqués sur ma mâchoire malaxeuse. Je mange en prenant des mines de vieille baronne démêlant les poils de son siamois.

- On ne pourrait jamais se figurer que ce sont des poires vous savez. je reconnais un certain caractère dans ce mets. Je l'accompagnerai bien d'un petit Vouvray de l'année passée

Certaines personnes jouissent d'une perspicacité qui les rend infréquentables. Evidence avait le don de lire le mensonge à l’œil nu. Mais la servante est d'un naturel courtois. Elle me scrute et il me semble bien qu'elle abandonne le scepticisme quand à mon appréciation du repas du Duc.
En général elle n'attend pas et se retire aussitôt sa tâche terminée, mais en ce moment elle attend patiemment que je termine avant de reprendre l'assiette. Je me rends sensible aux détresses. Surtout lorsqu'elles sont muettes.

Je mange le tout. C'est délectable j'avoue et rends l'assiette à l'assistante.


- Il aurait fait un fameux cuisinier le duc.

- Je lui rapporterai vos propos Mademoiselle, soyez-en certaine.

Une fois sortie et la porte refermée mon cerveau se met en roue libre pour mieux se consacrer à mon sens gustatif et lui laisser son libre arbitre.

La subtilité moui... c'est dans l'arrière goût que ça se loge. Faudra que je pense à demander la recette au Vicomte. Me manquait qu'un bon cidre ou un Vouvray fin et léger très flatteur en bouche.
J'en claque ma langue d'aise.

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Alatariel
Le baiser tendre du Duc devait sceller une paix retrouvée, mais fut surtout un promesse. Celle qu'il prendrait soin de lui pendant la promenade.

La baronne resta longtemps après son départ, les bras ballants le long du corps. Elle ne pense à rien, n'aspire à rien. Son esprit est en pause pendant que son cœur tente de retrouver le calme. Elle finit par rire seule, se moquant d'elle même : il y a quelque chose de cocasse à voir cette quinquagénaire se comporter comme une amoureuse transit.

Heureusement personne n'était la pour la voir.

Elle retourne à son bureau et rédige le texte sur l’imposition. De nouveaux défis pour cette semaine : trouver du maïs en grande quantité, trouver du bois, trouver des meuniers.

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Dans une taverne andégave, bureau improvisé de la baronne
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Du maïs elle ne a trouvé chez un réformé, encore. Et le Duc l'a prévenu il est coriace en affaires. Après quelques missives infructueuses, elle lui avait donné rendez vous en taverne.
Il ne repartirait pas à avec son maïs, foie d'angevine.

Pour engager la conversation, elle offre une prune, la boit cul sec. Il tousse à la première gorgée. Ça commence bien.
La baronne annonce directement la baisse consenti du prix du fer, après avoir exploité sauvagement la pauvre Shiwan enchainée à son bureau de CAM. Du maïs contre du fer, la baronne expédie en prime 4 tonneaux de vin de Bourgogne - hérésie- qui trainait là dans entrepôts.

Elle en est à se battre sur le prix du poisson, de la laine et du blé, lorsqu'entre le duc. Le dit duc, qui est un réformé comme le marchand, qui est aussi le suzerain du dit marchand. Pratique. Ou pas.
Falco est en commerce ce qu'Alatariel est à l'art militaire : une buse. Il s'est déjà fait plumé par le blond tantôt, mais ça la baronne ne le sait pas. Et le voilà qui en redemande.

Pour assurer l'échange sur les laines il se propose d'acheter à prix d'or quelques pelotes écarlates pour tricoter des pompons à la cagole archiducale. 16 écus la pelote, encore heureux qu'elle est là pour assurer qu'on ne lui refile pas une pelote brun /vert dont la teinture aurait mal tenue.

Un aveugle c'est pire qu'un daltonien.

Le marché est conclut, et voilà notre baronne cernée de réformés. Deux fois plus que ce qu'elle côtoie d'ordinaire, c'est beaucoup. Sauf que la baronne est une papiste indécrottable qui a enterré profondément toute envie de rébellion contre l'absurdité de la hiérarchie romaine à coups de procès par la Sainte Inquisition. Alors forcément ça coince à un moment. Là il est question de la confession. La conversation peut se résumer ainsi


- Il n'y a de vérité que dans les écritures, le clergé ne peux pas perler au nom de Déos, la confession une hérésie.

- La confession est une chose nécessaire pour que l'homme reconnaisse ses pêcher et puisse devenir meilleur et suivre l'enseignement du Très Haut et de ses prophètes. Pardonner est un acte d'amour, c'est la mission de chaque créature que de rependre l'amour du Très Haut.

- Mais le confesseur ne peut accorder le pardon au nom de Déos alors qu'il n'est qu'homme.
- Si Déos est en tout chose, il l'est aussi aussi dans le pardon qu'accorde le confesseur. Il serait prétentieux que de présumer de ce qu'IL pense de mes actes. Le regard d'autrui et sa miséricorde sont l'expression de sa volonté.


Parce que oui, la baronne est pieuse et le duc l'est tout autant. On est pas rendu et la discorde menace de percer à tout instant. Leurs joutes n'ont pas finit d'animer les taverns.
- Rassurez-vous, Madame, verser du plomb fondu dans l'oreille que quelqu'un n'est pas le meilleur moyen de lui faire écouter les enseignement du Très haut.
- Vi
- Par contre en verser dans sa bouche pour le faire taire.
...


Le blond finit par retourner vaquer à ses occupations. Et les deux bigots se retrouvent ensemble comme deux collégiens à l'abri bus. Tendre, passionné et pourtant résolument chaste. Il se refuse à la brusquer, elle prie Aristote de lui avoir donné amant aussi peu entreprenant.
- Votre honneur aura raison du mien, mon Duc.
Hein ? Non rassurez vous, nulle promesse d'étreinte scabreuse. Tout juste obtiendra-t-il de poser sa main valide au creux de ses reins lors d'un baiser d'adieu.
Les galipettes en taverne sont pas pour tout de suite.

Plus tard, la baronne attend son lapin dans les bas fond de la capitale. Il revient la voir, nerveux comme un adolescent se préparant à inviter son premier rencard. Il tapote nerveusement sur la table, il parle d'un sujet inintéressant.

- Je reviens de faire l'inventaire des cheveux, on en a 9 alors que nous sommes 8.
- C'est donc que vous avez perdu quelqu’un.
- Non, on a un cheval de trop.
- Tant que c'est pas un poney...


La baronne voit rien venir, et quand enfin il lui demande de l'accompagner, elle trouve fin de lui faire répéter.
- Mais vous voulez que je vous accompagne à Craon ?
C'est ce qu'il vient de te dire, espèce de sotte. Elle sourit béatement. Ce soir, habillée d'une houppelande de laine et fourrure faites pour la vie de château, elle chevauchera à ses côtés, comme deux collégiens faisant le mur.

13/11/1463 23:23 : Vous avez été embauché dans l'armée.

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...
Falco.
Armée Ducale - Halte Fléchoise

La Flèche fut visite enrichissante. Il suffit parfois de peu, quelques personnes, pour que sortent de leurs mornes quotidiens beaucoup de gens. La petite cité résonne du travail des forgerons et des boulangers, la défense est vivifiée et une Maire par l'Archiduchesse promise aux honneurs angevines.
L'histoire du diadème pailleté n'en sera que seule anicroche.
Le Vicomte délabré en tire petite leçon de vie.

Rire de tout, tous et toutes choses est saine liberté. Des gens, au nom de principes ou de croyances, qui l'interdiraient à eux même et aux autres, y perdraient toute humanité.
Puisse l'Anjou rester à jamais ainsi.
Deux jours loin de sa Baronne, il en ressent grand vide que peinera à combler une traitreuse salve de godets dans une taverne Fléchoise.
Oh, c'est secret de polichinelle qu'ils sont épris l'un de l'autre.
Mais la bienséance leur interdit d'afficher leurs tendresses.
Ce qui cause parfois des quiproquo, surtout de la part des plus jeunes à l'esprit saturé d'hormones.
On les suppose amants, ils sont seulement amoureux.


Armée Ducale -Halte Andégave

Dans le chateau des courants d'airs le Bailli poursuit sa resistance.
Car terrible nouvelle Ducale est tombée.
Le Duc en commentant le détail des dépenses de Prestige a annoncé ceci:

Citation:

Oui..Mais en examinant les comptes et les dépenses fastueuses en sucreries..
J'ai décidé de faire appel à de la Sous Traitance.
Je privatise les Goûter.


http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=89159398#89159398

Par contre les Noisettes et Poires tapées restent gratuites et à volonté.
Et la contrebande sera dûment pourchassée car faussant le système libéral de libre concurrence et d'entreprise qui font la force de l'Anjou.
!


Pour que le Bailli cesse de râler à propos des cheminées éteintes , le Duc, toujours, décide d'améliorer le climat dans les bureaux du révolté.
Vaches, cochons, moutons, poules habituellement entassés dans les étables du chateau sont emmenées jusque dans les locaux du Bailli pour y fournir leur chaleur animale...

Autant dire que les Conseillers sont d'une efficacité redoutable pour le moment.
Ils expédient leur travail avec rapidité et excellence afin de regagner au plus vite le confort des tavernes...En veillant à ne rien oublier car à la nuit tombée la forteresse devient glaciale.
Ceci explique, en partie, pourquoi une CAC oeuvre depuis une auberge la plupart du temps...

Mais foin de ces péripéties gouvernementale, allons au soir directement.
Quand sous une lune de guingois un aveugle guide vers les portes d'Angers une Baronne enlevée.
Duo improbable dans les ruelles.
Une gargouille ayant quittée sa cathédrale pour emporter la gisante d'un tombeau de crypte.
Escapade de jouvenceaux vieux d'un sècle à eux deux.
Armée Ducale.
Appellation trompeuse pour une solide escouade chargée de pratiquer le meurtre légal.Quand l'Anjou lève des armées de guerre, les bannerets sont autrement plus nombreux.
Il enveloppe sa chère mie d'un grand mantel de feutre de jais passé, en enfilant un semblable avant de l'aider à monter en selle.
Il range de la main des méches voulant se faire la belle, régle un étrier une fois Alatariel juchée.
Non loin la petite troupe s'ébranle, informe, calfeutrée dans ses propres capes et capuches d'automne.
Le Duc souvent relie son cheval aux montures de remonte pour que nul n'ait à se soucier de perdre un cavalier plein de cécité.
Personne ne bronche donc quand il rejoint la queue de peloton. Le Capitaine Alessandro crie son ordre..
Cotes à côtes ils ne parlent pas durant tous le trajet.
Les chevaux se font complices au grés des écarts pour que parfois leurs jambes se rejoignent.


Armée Ducale- Arrêt Craonnais


Quartier libre aux aurores. A peine quelques haussements de sourcils en découvrant de qui la troupe s'est enrichie sans préavis.
Le Capitaine n'en pensant pas moins. Trouvant qu'on a rarement vue romantique garçonnière si bien gardée.
Dans le bourg les deux s'égarent à dessein.
Du moins au sien, de dessein.
Avantage de l'aveugle que de pouvoir se perdre de façon trés naturelle.

La petite Eglise sans Curé de Craon.
Porte mal fermée, vitraux manquants, pigeons bruyants dans la charpente.
Plus froide encore que le chateau ducal.

Nous parlons souvent de Foi, ma Dame. Et nos croyances sont séparées.
Il fait trop frais pour un tendre moment au verger ou autre instant volé, où , seuls, loin des regards et sans craindre de surprises, nous aurions pu mieux nous livrer.
Sous le regard de Deos, de Dieu, nous avons mieux à faire de ces heures chapardées.

Il tient sa main, qu'elle a glacée et labyrinthique de ridules, la regardant de ses orbites creuses.
Il y a dans ces murs à gauche de l'autel, une niche sans sculpture.
Vous avez comme moi quelquechose d'intime qui mérite, enfin, belle sépulture.

A son côté, son sac empli de fatras, de pelote d'où il avait un tiré un jeune crâne, jadis à laval. Ils en étaient encore à saisir, avec effroi, que leurs coeurs s'accordaient.
Il avait fait promesse et proposition qu'elle avait acceptée d'un souffle endolori, le moment était venu.

_________________
Charlotine_
[Savoie]

Quelque part sur les routes savoyardes, une brune chevauche en direction de la France. Seule, face à son destin, à Déos et avec une âme tourmentée. Pourtant, jamais elle ne s’est sentie aussi libre, d’être, de penser et de faire. Femme complexe s’il en est, bien loin de se satisfaire de ce qu’elle a, mais pourtant, incapable de savoir ce qu’elle recherche. Au détour d’un vallon, à la lueur d’un feu de camp, elle se pose. Elle sait, qu’il arrive un moment où il faut accepter les choses, telles qu’elles sont, même si ce n’est pas ainsi qu’on voudrait les voir. Elle sait, qu’ils sont rares ceux auprès de qui elle portera réellement une oreille attentive. Il faut comprendre, elle est bornée, et sans doute passionnée, alors on ne lui fait pas entendre raison comme ça. Et quand ça arrive, telle une gamine capricieuse qui aurait besoin qu’on l’a remette à sa place, elle se dirige toujours vers un de ces vieux fous qu’elle affectionne tant, qui ne mâchera pas ses mots, qui la fera maronner et grimacer, mais dont eux seuls ont le secret pour qu’elle finisse par rester silencieuse, le temps de ... du moins.

Elle en a deux à Genève, alors pourquoi partir si loin ? Sans doute parce que justement, elle a besoin d’entendre un autre discours, d’avoir une autre vision, de s’ouvrir un peu plus encore. Et puis ce vieux là, il est aveugle. Si elle fait les cent pas en parlant, si elle mime un étranglement ou encore, qu’elle a de la fumée qui sort de ses oreilles, il ne le verra pas. Et ça, c’est chouette. Non ? Comment ça ? On n’apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces ? Haussement d’épaules de la brune en question, elle prend quand même la plume pour prévenir de son arrivée.




Cher Falco,

Ou devrais-je dire, cher Duc ?

Ma lettre va surement te surprendre, alors même que nos routes ne se sont plus croisées depuis combien ? Plus d’une année ? Quand nous échangions encore au synode de Nîmes ou à la diaspora et que nos divergences de points de vue étaient importantes. Nul doute qu’elles le sont encore aujourd’hui, mais là où je ne voyais de vérité que dans la vision genevoise de la Réforme, aujourd’hui, j’applique la mesure, remplie de doutes et de questionnements. Étonnant dans la bouche de la Prima Inter Pares que je suis devenue n’est ce pas ? Peut être qu’il m’aura fallu en arriver là pour que ma foi soit à nouveau mise à l’épreuve.

Dans quelques jours, je serais en Anjou. Outre le fait que j’espère pouvoir y entrer sans trop de difficulté, ne connaissant pas la situation par là bas, j’aurais aussi aimé que tu m’accordes un peu de ton temps. La bourrique que je suis n’en a pas moins beaucoup d’estime pour ta personne et aurait bien besoin d’échanger avec un frère Réformé aux idées opposées aux siennes. Bien sur, je comprendrais que tu refuses. Après tout, je ne t’ai pas épargné quand j’ai quitté le synode, énervée, en particulier contre une de tes vassales, si ma jeune mémoire ne me joue pas des tours.

J’espère pouvoir te dire à bientôt

Que Déos te garde


Theodule
[Dans la même taverne andégave]

Des missives à la négociation face à face, il n'y avait qu'un pas. Le pas fut franchi sur le seuil d'une des tavernes sur la capitale. Toc pressentait une rude recherche d'un accord avec l'harpagon du commerce angevin. La négociation commença. Du fer pour du maïs, de la laine et du blé. Le poisson s'ajouta à l'affaire. Il était fort cher, trop cher : 18,5 écus. Le blond n'en voulait pas.

Cependant ... cependant il pensa aux futures transactions avec le sans Roy ni Maistre Duché d'Anjou. Il proposa d'en acheter 10 unités. La baronne ne l'entendit pas de cette oreille. Pour 40 deniers, elle réussit à vendre 40 unités supplémentaires au blond marchand. Toc, avait il perdu son opiniâtreté ? D'aucuns aurait pu se le demander. C'était sans compter la vente du blé et de la laine. Les prix d'achat proposés lui permirent un bénéfice d'un écu par sac et par ballot, mais ça la baronne ne le sait pas. Pour la forme, il soupira, il pesta pour la forme plus que pour négocier. Il finit par accepter.

L'arrivée du duc réformé tira plusieurs sourires au saure mercadier et réformé également. Son art du commerce était déconcertant. Son goût des couleurs plus encore. D'aucuns aurait même dit qu'il était aveuglant. Aux ballots de laine blanche s'ajouteront plusieurs pelotes à la teinture écarlate. Teinture issue des terres langedociennes. Elle se tirait des œufs de la cochenille, petit insecte parasite du chêne kermès, arbuste à la feuille vernissée très épineuse abondant dans tout le territoire des garrigues. Finalement le marché fut conclut. Le reste, vous le savez déjà. Des péripéties mandataires étaient cependant à venir.

_________________
Evidence
Chateau Ducal -Pendant que les vieux tromblons font escapade


Si Evidence était un poême elle ne serait pas de ces tirades bancales aux rimes laborieuses.
Métrique, alexandrine au souffle prés, à scander avec prudence pour cause de liaison en embuscade.
Au chateau tous les Conseillers la rencontrent bien plus souvent que le Duc.
Ou auprés de lui à lire à voix basse, monocorde, les missives. A rédiger les réponses dictées.
Voire à se charger de certaines tâches déléguées par l'aveugle qui n'est pas ominiscient,ou doué d'ubiquité comme tant de ses congénères adeptes du full control.

Elle fait partie du paysage.
Quand même plus agréable que de se farçir tous le temps la trogne dévastée du Falco de Cartel.
Neutre à en être agaçante, ni laide, ni belle, pas charmante, pas séduisante.
Servante.
Mais d'un standing haut de gamme.
Quelquepart, ailleur, un certain Batman échangerait bien son singulier majordome contre elle.
Une mary poppins couplée à un droîde de combat.
Sauf qu'elle ne chante pas.

Dans la pénombre du Bureau Ducal, à son haut lutrin dos à la fenêtre toujours ouverte.elle écrit.
D'ailleur une bruine penchée mouille les dalles de pierre.
Une réponse à une Réformée des alpages.
L'aveugle a donné l'armature, elle brode dedans ses propres motifs.
Faire gagner du temps à chacun fait partie de ses attributions.

.




Dame Charlotine,

Que les chemins s'entrelacent à l'improviste est source de richesses pour le pélerin.
J'ai souvenir du Synode comme moment d'exception où notre Foi s'est libérée de sa matrice sombre. La Réforme est fille honnie de la vieille Rome, à Nîmes elle s'est regardée et s'est trouvée assez grande pour ne plus se soucier de sa génitrice jalouse de sa jeune beauté.
Drame familial assez classique puisqu'Anjou et Couronne jouent la même pièce.

Nous avions désaccords c'est vrai. Vous, pétrie de République Génevoise et moi de Féodalité . Nous avions discordance sur la noblesse et l'importance de son rôle dans la normalisation des rapports entres gens de la Réforme et les institutions variées.

La fin du synode ne permis pas de conciliation de nos points de vue, mais sachez que je n'en conserve aucun ressentiment, ni personnel ni au nom de ma vassale consciente de parfois avoir de vives humeurs.

Anjou est en état de guerre permanent contre la Couronne, d'autant plus aprés la chevauchée ayant dispersé aux quatres vents tous les morceaux du Maine.
Nos frontières fermées avec vigueur.
Mais vous serez la bienvenue. Tant à titre personnel qu'en tant que représentante d'une contrée et d'une Foi au vécu fort enrichissant pour l'Anjou.

Puisse Deos rendre aveugles à votre passage vos ennemis.
FC
Duc d'Anjou



Elle appose un scel, rouge, sur le parchemin plié.
Puis le dépose dans la panière d'envoi pour les coursiers.
Le Chateau est calme aprés une effervescence la soirée dernière.
Et la Prevôte est d'accord pour avoir un fouet.

Padbol
Pad en avait assez de vivre dans cette ménagerie qu'était son bureau, alors une idée lui, vient.
Si ,si je vous assure ça lui arrive.



Alatariel
[Craon, dans une église délabrée]

Quand au petit matin il l'entraine dans les ruelles et la guide de son pas d'aveugle, elle sent bien qu'il a un idée en tête. Il était trop nerveux la veille : ses doigts tapotaient nerveusement le bois d'une table dans une auberge. Elle avait mis ça sur le compte d'une timidité aussi improbable que fugace.

Elle se laisse donc perdre, elle qui est voyante. Elle se contente de décrire ce qu'elle voit à son compagnon et de lui faire éviter les ornières. Ici jardin, là une belle charpente, un chèvrefeuille proche de l'église. Elle se demande comment il peut faire pour se repérer si bien. Les bruits et les odeurs changent, on ne peut faire moins fiable pour faire une cartographie mentale d'un lieu.

Quand il l'amène à rentrer dans l'église, elle est perplexe. Ils ne s'entendent pas sur la foi. Et surtout les réformés n'aiment point tant les églises que ça. Il glisse sa main dans la sienne avec douceur et détermination pour l'amener prêt de l'autel. C'est la première fois que la baronne rentre dans cette église, elle observe donc attentivement ce qu'elle y trouve, le nez en l'air sur la voute.

Un rire léger et bref lui échappe lorsqu'il évoque leur différence de foi. Tous devrait les opposer et surtout leur foi respective. Mais il a décidément quelque chose en tête de précis. Quand il avoue son intention, la baronne se fige instantanément. Les deux prunelles vertes scrutent le visage ignoble. La main retombe le long du corps quand il farfouille pour extraire le crâne de sa besace.

Comment pouvait-il, ne serait-ce qu'oser lui demander de le faire, là maintenant, comme ça ? Trente ans qu'elle porte son deuil. Trente-cinq ans qu'elle refuse d'accepter la vérité.

Elle ne dit rien, ne bouge pas, même le battement de son cœur semblent s'être arrêter. Le battement d'aile d'un pigeon trouvant perchoir brise le silence froid qui s'est installé.

Son pouce vient jouer avec l'alliance qu'elle porte encore au doigt. Trente-cinq ans qu'elle la porte et il voudrait qu'elle l'abandonne là, à Craon ? Craon banlieue à peine fréquentable de l'Anjou ?
Il voudrait qu'elle abandonne ce qui la relie à cet amour à jamais perdu dans une église en ruine sans aucune signification pour elle ?

Posé sur l'autel dédié à elle, enterré au pied d'une souche, jeté dans le lavoir pour déposer au fond d'une crypte, fondu dans un brasier de paille voilà qui aurait pu être acceptable. Là, au côté d'un crane dont elle ne connait pas l'histoire dans cette église que ne connait pas, c'est impensable.
Le doigt s'agite, elle ferme les yeux. Le silence semble durer une éternité. Quand elle rouvre les yeux ses pas lui font faire demi-tour. Elle sort seule et droite comme un cierge.

Ce que peut penser Falco en cet instant lui importe peu. Plus tard elle se mordra les doigts du mal qu'elle est en train de lui faire. Mais là elle est perdue dans ses pensées. La porte claque lorsqu’elle laisse retomber le battant.

Son pas se fait plus rapide et l'amène jusqu'au chèvrefeuille croisé quelque mètres avant. Ses feuilles ont pris des teintes violacées, et les fleurs ont donné de petits fruits noirs. Elle en cueille une branche. Le craquement de la branche ligneuse la tire enfin des nimbes dans lesquelles elle s’abimait.

Le souvenir de son époux, de leur nuit de noce, de leur rire, de leur tendresse s’envole instantanément. Il ne l’aura jamais vraiment connu finalement. Il n’aura même jamais su qu’elle était enceinte de lui.

Un soupire étouffant un sanglot déchire sa poitrine, les larmes menaçant de percer pour de bon la carapace de cette veuve éternelle. Elle lève les yeux au ciel et retourne sur ses pas, inquiète de savoir s’il sera resté. Elle remonte à sa hauteur, la branche de chèvre feuille dans la main qu’elle serre trop fort. Elle aurait voulu que sa voix soit calme et apaisée, mais à la place c’est murmure noyé dans la douleur qu’elle n’arrive plus à contenir.


- Il est temps oui…

Elle défait l’anneau avec l’index et le pouce. Les autres doigts tiennent toujours fermement la branche sur laquelle elle glisse l’anneau. Elle se dirige vers la niche, glissant sa main tremblante avec l’anneau et le chèvre feuille dans celle de Falco.
Elle aurait du adresser une prière mais c’est un poème qui lui vient.


Je t'ai cueilli ce chèvrefeuille
Il pousse au tombeau des amants
Sans que ceux-ci ne le veuillent...
Il fleurit aussi à Montreuil
Éternel attachement

Il te dira combien je t'aime
Et cette ardeur que j'ai au cœur
A chaque fois que tu y sèmes
Toute cette force lorsque tu m'aimes.
Ces liens se tissent au fil des heures...

Je t'ai cueilli ce chèvrefeuille
Il pousse au tombeau des amants
Sans que ceux-ci ne le veuillent
Je t'ai cueilli ce chèvrefeuille
Pour que tu saches que je t'attends.


Elle avait pensé lui murmurer ce poème au creux de son oreille, dans un moment tendre où l’abandon finirait par être complet. Ce poème devait être l'aveu de l'amour qu'elle lui porte, il sera celui de l'amour qu'elle porta à un autre. Tant pis, elle n'arrive pas à penser au mal qu'elle lui fait en cet instant. L’anneau est enfin posé avec son doigt de chèvrefeuille. Le sanglot finit par la submerger. Tant pis. Elle n’a pas pleuré depuis la mort de LadyLoo. L’aveugle a lui aussi déposé son offrande, alors elle s’effondre contre lui. Il ne sait pas qu’il vient d’achever le travail de son suzerain et de réussir ce que d'aucun jugeait fou de tenter.

Chèvrefeuille par Artémisia

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...
Falco.
Craon - Eglise abandonnée

Elle ne dit mot et elle part.
Première pensée planté la devant l'alcôve vide.
Deos, tu n'aurais pas laisser ici quelque graffiti obscène pour rire d'un aveugle, hum?
La haut la cloche tinte, chahutée par quelques rafales faisant danser sa corde.
Une Effraie tord son cou du haut de la nef pour observer le duo disloqué.
Tirée de ses songes silencieux peuplés de mulots aux yeux affolés.


Plus de quarante années de guerre, d'escarmouche, aucun amour sinon une flambée vite soufflée auprés d'une mirandole.
La Réforme et les armes en gangue d'acier ceignant sa poitrine.
Capitaine de Compagnie ayant jeté en holocauste les plus fidèles des cavaliers dans la bouche vorace d'Angers. Parce qu'il se refusait à être complice d'une prise de Chateau dénuée d'honneur, de respect envers l'ennemi angevin.
Quarante années avec de bons compagnons, des personnes extraordinaires ,des rencontres rares, mais aucune pouvant se targuer d'être son ami.
Sauf celle dont il tient le crâne à présent.
Et elle ne le savait même pas.
Il ne se souvient pas lui avoir dit.
Ano jojo, folle soldate, juge espiègle, un demi mot suffisait à compléter les phrases.
Combien d'années à porter cette relique au fond de son sac?

Qu'est il à présent?
Il a renoncé à commander les gens.
Ecoeuré de n'avoir à leur promettre que larmes et sang du simple fait de le cotoyer.
Duc?
Oui, il est Duc d'Anjou.
En sera t'il un bon dans ce duché piégeux en pleine révolution profonde?
Qu'est il?
Un vieux soldat aveugle épris par surprise.
Tout connement.
Pas besoin de fanfares ou d'effets dramatiques.
C'est banal au possible.
C'est humour de Deos ayant décidé au dernier épisode d'une vie d'en changer le cours tracé.

Elle revient.
Il le savait de façon intime.
Parce que ce matin ils finissent de franchir les 5 pont du Styx.
Ensembles quoiqu'il leur en coute.
Le Déni.
Rageuse acceptation aprés les remparts dansants de Laval
La Colère
Elle s'achève, enfin.Elle se rapproche, odeur de sève rompue.
Marchandage.
Ce qu'ils offrent en tribut maintenant.
L'adieu à une amie faisant part d'humanité.
Elle donne à celui qui part ce qui aurait du revenir à celui qui vient.
La dépression?
Deos ! Elle s'abandonne contre lui comme statue s'écroule dans sa ruine.

Acceptation.
Voilà dans la nef délaissée ce qu'ils ont de meilleur à s'offrir en instant de Noce.
Arracher du passé en toute violence pour s'étreindre ensuite.
Dehors, quelle tempête lui a retirée ses si anciens oripeaux de veuve lui donnant cette identité si connue?
Dedans, sur quoi a t'il fait une croix?Sinon la certitude de ne pas s'accorder à nouveau ce qu'il a laissé ici?
On ne peut aimer et avoir d'amitiés.
Deos sera satisfait, Lui qui appreciait tant d'avoir reître à la violence dépassionnée.

Alors il la laisse disparaître entre ses bras, laver ses yeux contre le gambison.
Blanchir ses doigts autant qu'elle veut.
Aveugle de telle façon qu'il ne peut ni pleurer ni clore ses yeux.
Il a le visage, sans le savoir, vers la peinture écaillée de Deos créant le Monde au dessus de l'autel.

Nous payons plus que le prix, Dieu jaloux.
Ce matin envers nous tu es en dette.

Elle finira par recouvrer contenance.
Mine défaite faisant peine à voir, poitrine creuse et lui tout autant emplie en retour.
Il est entré avec une veuve.
Il sort avec une Femme.

Rupture. L'Histoire peut commencer
Dehors. Craon la calme. Lieu choisi car il est le dernier à craindre atroces destructions. Il est des sépultures qui méritent de ne pas être outragées.
Il soulève le poignet de sa Dame de son moignon encapuchonné.
Pour glisser dans la manche large un vélin roulé serré.
Vers sans rimes.




Elle est ma nef des fous aux blanches voiles déchiquetées.
Sa mature grinçante,ses os aiguisés; sa poitrine,le vent dans les
pans d'une misaine déchirée.
Voguant dos aux tourments du passé, écartant les flots de sa proue
couronnée.
Les membrures dépouillées de cette frégate ancienne dévoilent
quelques rondeurs dans l'écume.
Personne à la barre sauf un défunt espoir, rejoindre ses morts
qui dorment aux abysses.
Elle écrase l'eau, indifférente aux noyés, corbeaux, albatros
gisent dans les pièges de ses cordages.
Impavide, les pluies la cinglent, il neige dans ses cales, on la
dit vide, sauf d'échos légendaires.
A demi mort, entrainé dans son sillage.Par une brêche de son
flanc, j'ai vu la flamme orpheline d'un trés antique brasier cerclé de fers.
Je me suis réveillé sur son gaillard d'avant, ligoté de doux
haubans, filant droit vers de sombres présages.
Vivant comme jamais.

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Evidence


Chateau d'Angers - La Vie Ducale - Extraits(Tirés du CD d'Anjou).

Bureau de la Prévôte

Elle appuie du pied un coup sec sur une extrémité de sa planche à roulettes, ce qui la relève à la verticale et permet de l'attraper.
Le tout sans qu'une seule vaguelette d'étoffe ne rompe la rectitude de sa robe noire.
Regard peut être un poil de souris plus pénétrant vers la Prevôte quand elle murmure.
Puis elle fait un pas invisible, semblant glisser vers le panneau, pour le lire.

Au sujet de la cachette à Chouquettes?Messer de Cartel a longtemps oeuvré pour le Tribunal de Touraine, Dame Prevôte.

Ce n'est pas vraiment un indice, c'est une information objective.Dans le cadre de la rectitude imposée par la fonction.
Sa main, trés blanche, aux gestes millimétrés de joueuse de harpe ou de scalpel tire d'une manche un billet.
Nouveau glissement de robe, vers le bureau, en contournant Ninon.
Evidence est toujours d'un magnétisme opposé à celui des gens, comme un aimant, elle évolue à distance invariablement correcte des autres.
L'index réaligne une pile de parchemin. Le billet est donné.





Estimée Prévôte,

-Dans le cadre du versement des Viandes pour vos maréchaux, pensez à expliciter vos besoins au mieux car ce sera Lluwella qui officiera comme CAC les jours prochains.
Ayant eu fort affaire ailleur, une information nette lui facilitera le travail et comblera vos demandes avec aisance.

- La Flèche. Vous n'êtes pas sans savoir que des forces royales supplémentaires sont au Mans.Avec le calme serein qui habite le guerrier aguerrie je suis convaincu de votre vigilance réactive.
- Meurtres: Comme entendu, les sieurs Ruthenix.jr et leandre_p sont tuables à merci.

Par ailleur.
Je vous souhaite tous le bonheur du monde, sous le regard bienveillant de Déos et le respect des Ecritures, dans votre mariage.

FC


Visage de porcelaine d'une politesse de pierre aimable, Evidence lisse un plis qui n'existe pas sur sa tenue.
Avez vous d'autres désirs?




Bureau du Bailli Padbol


Un instant elle écoute derrière la porte avant d'entrer.
Depuis quelques jours, en plus des bruits animaliers, il ya des préparatifs suspects chez le Bailli. Et une affiche circule.
Cela affecte peu Evidence. Elle sert en toutes conditions. Rien n'entrave sa diligence ou ne peut retarder l'accomplissement de ses tâches.
Elle entre, fait son léger sourire à Padbol qui gribouille entre deux poules pondeuses.
Elle prend un oeuf comme presse papier pour caler son billet.




Cher Bailli,

L'élevage bat son plein dans tout l'Anjou.
Il a rapporté plus de 3000 écus au Duché la semaine passé.
Cela consomme des quantités certaines de céréales.
Et vous savez les tensions sur les marchés actuellement.
Hors notre stock de blé me semble assez tendu.
Celui de Maîs nettement moins, mais il intégre les reserves militaires en cours de constitution.
Y a t'il des difficultés à trouver des céréales pour maintenir la production animale pour répondre à la demande?
Désirez vous une aide quelconque pour dénicher des silos à blés jusqu'ici oubliés?
Ou nous attacher les services de cultivateurs?

Puisse Deos apprécier votre douceur avec les vaches ducales

FC

PS: Amateur d'antiquités, j'ai acheté une trés vieille arbalète à la détente trés sensible.
Vous pourrez venir l'admirer en mon bureau à l'occasion...Elle a la facheuse manie de se déclencher quand le sol vibre trop fort dans le couloir.C'est facheux, ne trouvez vous pas?




Bureau de la CAM Séquestrée
Enjambant les chaînes qui trainent par terre, Evidence entre dans le bureau sombre de la CAM séquestrée.
Elle dépose sur le bureau, aprés avoir posé une bille de rapports sur une autre, un petit cadeau.



Messer de Cartel vous remercie pour votre excellence à produire sans cesse assez d'argile malgrés sa consommation conséquente.
Et que cela soit fait avec un coût minime l'a rendu souriant.
Quand il a entendu la quantité d'Or extraite, il a même sifflé.

La bonne nuit Dame Shiwan
Charlotine
Angers, Château Ducal

La veille j’avais foulé les terres angevines, avec cette pensée en tête, paroles d’une amie, prononcées au détour d’une conversation où je faisais ce constat qu’entre une Provence trop rigide et une Helvétie trop souple, je n’avais finalement que peu trouvé ma place ; ce à quoi elle me répondait que l’Anjou était un juste milieu. Oui mais voilà, complexe je suis, complexe je resterais. Insatisfaite de l’insuffisance, lassée de la suffisance, je n’en appréciais finalement pas plus quand c’était « entre les deux ». Et je serais tentée de dire : mais qu’est ce qui me convient donc ? Et bien, à la fois tout et rien, tant que c’est passionné et enivrant au point de me faire perdre tout sens. Tout ça pour dire que ce n’est pas en tant que future angevine, pas plus qu’en tant que soutien d’une Réformée à un Duché qui se bat pour être indépendant, que je suis venue ici. Pure égoïste, je ne cherche qu’à dénouer un esprit torturé auprès d’un homme qui, pourtant, risque de me remplir la tête de nœuds.

Angers aujourd’hui se présente devant moi. Le voyage s’est fait sans encombre mais autant mon camarguais que moi-même aspirons à récupérer de ces quelques jours de route. N’étant pas attendue à un moment précis, je fais une halte dans une auberge de charme. Train de vie normal d’une voyageuse ordinaire, j’y déjeune, avant de rejoindre ma chambre, de prendre un bain et de remplacer une tenue de route par une robe bien plus gracieuse. Après tout, j’allais voir le Duc même si lui ne me verrais pas, en fait, mais bon, n’était ce pas un détail ? A la nuit tombée, fraîche (la nuit, mais moi aussi) et reposée, je pars à pieds à travers des ruelles tantôt sombres tantôt animées, jusqu’à rejoindre le parvis du castel que je grimpe rapidement, car oui, l’hiver arrive, et mon manteau ne suffit pas à me réchauffer. J’interpelle un des gardes en faction, ne sachant même pas si Falco est là.


Bonsoir, je viens voir votre Duc. Pourriez vous me guider jusqu'a lui et lui annoncer l’arrivée de Charlotine Durand je vous prie ?
_________________
Falco.
Chateau d'Angers - Bureau Ducal

Tempus fugit, encore et toujours.
Déjà la moitié du mandat ducal et, il faut bien l'admettre, encore la moitié du travail reste à accomplir pour venir au bout de sa feuille de route.
Fort heureusement les conseillers ducaux demeurent loin de toute apathie et monotonie.
Une autonomie sur laquelle il veille discrêtement et qui lui offre, ma foi, assez de temps pour d'autres choses.
Comme ces heures en compagnie d'une Baronne devenue plus déliée dans ses tendresses.
Pour dire vrai, alors qu'ils demeurent fort prudes, ils se sentent en couple.
Un duo ayant encore un long chemin à parcourir.
Advienne que pourra de tout cela.
Cela lui soulève des questions de Foi, mais comme Déos l'a à la bonne devinez ce qu'il ne cesse de croiser en Anjou?
Des Réformés!

D'ailleur devinez qui s'annonce aux portes? Et pas des moindres.

Evidence, faites la venir ....hum...Dans ce petit cabinet avec l'armure cabossée de Paquerette.

Déplacement d'aveugle une fois la servante éclipsée.
Tintement de grelots, parfois, au passage d'une porte ou d'un croisement.
Chacun d'eux à sa note.
Il entre brièvement dans le bureau vide la Prévôte vérifier que l'Oreiller de Pierre est livré.
La jeune femme est fraichement mariée et cela semble avoir quelques effets sur sa fraîcheur matinale.Cela ou d'autres choses, peu importe pour le Vicomte chauve.
Mais tout comme il séquestre la CAM, il a ordonné que la Prevôte dorme au chateau en son bureau quelques nuits par semaine. Dans un confort spartiate peu propice aux rendrez vous amoureux.




Charlotine...Il ignore à quoi elle ressemble, n'en connait que la voix tranchante et convaincue. Son rôle au sein des combattants Réformés, qui doit éxiger un caractère trempé.
Dans la petite pièce nul mobilier sinon une armure féminine esquintée, piquetée de rouille et une tenture délavée illlustrant la tragédie Angeviniste.
De part et d'autre d'une meurtrière deux banquettes de pierres.
La raie de lumière révéle un dallage inégal peu emprunté.
Quelque serviteur a allumé un haut chandelier de fer forgé et déposé une collation improvisée.
Pas mal de fruits secs, des verres, une bouteille d'un cru local.
Il s'installe à gauche, elle pourra prendre la droite de l'étroite alcôve.

Il l'entend bien avant qu'elle n'arrive devancée par Evidence qui, connaissant son maître, ne s'embarrasse pas d'annoncer leur approche au préalable.

Voici Dame Charlotine Durand, messer.
Installez vous...Vous avez passée les crocs gardant Angers, ils ont mordu au sang ce matin..Cela vous donne droit à passer les mondanités.

Il désigne le seul endroit ou poser les fesses d'un vague geste de bras sans main.

Il est rare que le vent porte la Réforme jusqu'à ce minuscule jardin, dame Charlotine.
Vous voilà loin des alpages bien garnis.Vous devez avoir puissante raison.
Comment va notre ami pêcheur Izaac?

Sa main valide saisie une noisette, la pose sur le banc de tuffeau.
Deux galets fort à propos tiennent compagnie aux fruits à coques.
L'un d'eux sert dans la foulée de marteau.

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