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[RP ](public)février 1464 - Creusons la tombe du lys

Alatariel
Yap.
[Lance de Makknoh - dans un champ]

Marre ! Yap en avait gros ; et son courroux se déversait comme une langue de haine sur la terre ; et ce pour un salaire de misère. Elle bêchait, remuait les mottes de terre, arrachait les mauvaises herbes, hurlait en levant haut les bras contre le ciel. Ce Ciel impassible qui ignorait la misère du monde, cachant en son sein la présence divine d'un dieu qu'on attendait plus. Cette Terre qui avait déjà bu trop de sang et renfermait dans ces entrailles les os des pauvres hères qu'on avait dépouillé de leur dignité, déracinés de leur pays pour lever le fer au nom de la liberté, de l'indépendance, et de la fierté de la nation angevine. Tandis que ses dirigeants restaient cloîtrés dans leurs murailles froides, attendant que le déluge s'abatte sur le peuple ; car c'était eux qui étaient en première ligne de front. Enfants, femmes, anciens, hommes de la terre qui n'avaient le droit de vivre que pour nourrir des bouches qu'ils ne verront jamais.

Et Yap couvait dans ses tripes cette injustice. Elle était revenue de la guerre entière, chose dont on se vantait rarement au retour d'une longue croisade. La gueuse en avait même profité pour rapporter des souvenirs dont elle comptait bien mettre à profit ; mais l'affaire ramait, car aucun tisserand n'avait voulu toucher à sa camelotte. Et personne ne voulait écouter son histoire et soutenir son projet. C'est ainsi que le germe de l'injustice fleurissait, car bien qu'elle ait tué deux ducs ennemis pour l'Anjou, celui-ci ne dégnait lui accorder l'aumône d'un regard. Comble de cette histoire, la noireaude était tombée malade comme un chien. Tandis qu'elle s'avançait vers le bord du gouffre, seule et si maigre qu'on aurait pu croire qu'elle cherchait à se rendre invisible, elle avait reçu un courrier de son chef de lance. Makknoh. Il s'ennuyait. Ce fut le pompom pour Yap, qui prise par le délire à cause de la fièvre, rédigea une lettre l'invitant à sortir de ses songeries pour venir se confronter à la dure réalité du terrain. Sa lettre fut reçue avec plaisanterie, personne ne vint à son chevet, et la haine grignota de plus en plus l'esprit torturé d'une noireaude en mal d'attention. C'est ainsi qu'elle avait déserté cette guerre qui ne la concernait plus.

La brune s'essuya le front d'un revers de manche en grimaçant. Sa sueur trahissait son activité de la veille : elle s'était saoulée comme un marin dans le cadre d'un concours organisé par elle-même, où elle était bien sûr seule à participer. Le but du concours avait été de décerner la palme de la meilleure bibine d'Angers, le troquet gagnant ayant l'honneur de recevoir la visite quotidienne de Yap. Elle avait foutu le souk dans chaque rade où elle posait ses miches, trinquant à tout va, claquant le peu de pécule qui lui restait en poche, pour finir ronde comme une barrique devant les portes du château à brailler comme une tarée. Elle avait été réveillée au petit matin par les gardes qui lui donnaient des coups de pieds dans les côtes, la menaçant de la foutre entre quatre murs si elle ne décampait pas dans la minute. La brune s'était tirée en traînant sa gueule de bois jusqu'à la mairie, où elle dénicha une offre d'emploi pour la journée. C'est dans un champ qu'elle se trouvait maintenant, à l'ombre d'un arbre, s'accordant la pause de la mi-journée. Elle scrutait les remparts de la ville. Combien de temps avant qu'il ne la retrouve et l'envoie au bagne ?

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Makknoh
[Lande de Makknoh - le campement]

Point du jour, les retranchements des diverses armées s'éveillent lentement et Makk fulmine déjà et arpente le campement de long en large, Il vient de faire le tour de ses ouailles et sur les deux absentes d'hier, il lui en manque toujours une. De la première, il a pensé fort justement à un simple moment d'égarement. N'ayant eu que des rapports enjoués avec elle, un petit courrier plein d'à propos et de douces amabilités makkknohvienne avait rapidement et sûrement remis ça dans l'ordre et Henora avait rejoint les rangs. Par contre le nom de la deuxième absente l'avait mis en garde et ce matin commence à lui courir grave sur le haricot. Depuis plusieurs jours il échangeait avec l’intéressée force d'amabilités et de mots tendres à faire rougir un moinillon jusqu'au haut de la tonsure. Pas bégueule pour deux deniers, l'ours du Périgord avait trouvé le verbe et la faconde de l’irascible bien distrayant en ces temps de disette de présence royaliste. Mais là fallait pas pousser le bouchon trop loin dans le fondement de la cruche à pinard. Depuis des heures et bien avant la nuit, la gueuze aurait du rejoindre le groupe et prendre les ordres. Un tour des tavernes hier soir ne lui avait pas non plus permis de localiser l'absente. Il inspecte les charrettes et visite les tentes les unes après les autres.

Berdol de foutue bourses du Pape !!!! YAP !!!!!!!!!!

Un tour sur les remparts, histoire de vérifier qu'elle n'est pas entrain de cuver par la haut, mais là non plus le recherche n'apporte.


Où traîne ta maudite carcasse !??! YAP !!!!! Me faire courir la ville de bon matin !!!! J'vais t'étriper !!!! Par Déos j'vais y prendre un plaisir que tu peux pas imaginer.
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Responsable des embauches, incarné par Yap.
[Fonctionnaire de mairie - Sur les remparts de la ville]

L'gros type renifla au dessus de la paperasse sous laquelle il croulait depuis quelques jours. Une goutte s'écrasa sur la dernière ligne de son rapport, et il prit ce signe comme une invitation à prendre l'air. Le responsable des embauches en mairie grogna tandis qu'il tournait le loquet de la porte de son bureau sombre et froid, et colla sur celle-ci la pancarte "fermé jusqu'à midi !". La matinée s'était étirée avec lenteur, égale à toutes celles qu'il avait passé dans son petit bureau ; les seules petites distractions de sa journée étaient les visites journalières des chercheurs d'emploi, mais ceux-ci repartaient aussi vite qu'ils entraient. Malgré le fait qu'il travaillait là depuis une dizaine d'années et qu'il voyait souvent les mêmes têtes, personnes ne se souciaient de savoir s'il allait bien. L'gros type se doutait même qu'on sache son nom.

Une fois dehors, il inspira à plein poumons l'air frais de la ville en songeant qu'il serait temps qu'il change de bord. Même si sa fonction lui permettait d'avoir une situation confortable pour lui et sa famille, il trouvait que son travail ne le satisfaisait pas entièrement. Il avait envie d'aventure, d'action, de bravoure et de noblesse ! et non pas de cette petite vie de fonctionnaire dont la seule distraction était les disputes qui éclataient entre demandeurs d'emploi. D'ailleurs il se trouvait fortement diplomate lorsqu'il s'agissait d'apaiser les conflits ; l'armée avait peut-être besoin d'un conseiller militaire ? Il étira un bref sourire en pensant à la dispute qui avait éclaté ce matin dans son bureau entre deux guenons, et comment il avait réussi à apaiser le conflit en les menaçant de ne donner ni à l'une ni à l'autre l'offre d'emploi, mais d'avertir le bagne que deux mochetés se portaient garantes pour creuser les tombes des guerriers tombés au combat.

Ses pas le menèrent jusqu'aux portes de la ville, et prit d'un petit coup de folie, il grimpa en soufflant fort comme un boeuf les escaliers qui menaient en haut des remparts. Il voulait contempler la vue en s'imaginant ce que c'était d'être un soldat. L'esprit d'équipe, le courage, les femmes prêtes à se déshabiller pour...


Citation:
-Où traîne ta maudite carcasse !??! YAP !!!!! Me faire courir la ville de bon matin !!!! J'vais t'étriper !!!! Par Déos j'vais y prendre un plaisir que tu peux pas imaginer.


L'gros type sursauta. Yap ?! Oui, ça lui revenait... c'était la gonzesse qui avait tapé scandale plus tôt le matin dans son bureau. Il n'aimait pas balancer, mais c'était une occasion pour lui de mettre à épreuve son esprit d'équipe. Aussi, l'employé de mairie trottina jusqu'à Makknoh ; la position de ce dernier permettrait peut-être au gros type de rejoindre les rangs de l'armée ? C'est ce à quoi il songea quand il adressa la parole au soldat :

-Hééé beh soldat, pas la peine de taper une crise comme ça ! Garde ta rage pour les combats à venir ; j'sais où elle se trouve ta gonzesse. Yap, hein ? Elle est venue ce matin à mon bureau, elle travaille chez Messire Orian toute la journée. Désignant d'un geste un champ situé entre deux grandes exploitations : -Là bas ! Ahem... l'avait pas l'air d'bonne humeur la donz'. Ah au fait, j'me suis pas présenté : Kanig, fonctionnaire de la mairie, j'm'occupe des embauches. Z'auriez pas besoin d'une paire de bras supplémentaire, dites...?
Rose
Parce que chercher une branleuse dans un champs c'est comme chercher une pucelle dans une maison close, elle ne perd pas son temps à tenter l'impensable. Cette satanée déserteur, si elle n'avait pas assez de courage pour casser quelques cailloux, ne serait certainement pas là où lui proposerait un boulot, si bien payé soit il. Pour elle, il était évident qu'elle trouverait celle à qui elle avait promis une correction à la hauteur de son insolence dans un bordel, au taudis, un marché à la sauvette ou à se saouler dans une des tavernes de la ville.

A peine une petite heure à faire le tour interne de la ville que déjà elle distingue les formes immanquables de la gueuze à travers les planches grossières de la grange de Liette et Aly. Regard lourd sur sa victime qui se terre déjà alors qu'elle pousse la porte en bois.

L'endroit est au sommet de la mode angevine... Des caisses retournées, des ballots de paille, quelques couvertures pour les culs sensibles, une tavernière au regard méfiant, ajoutons à ça quelques souvenirs disgracieux de la décoratrice d'intérieur et nous voilà avec un savant mélange de finesse et une capacité attractive pour tout les pochtrons de la terre. Pour l'heure, et il est pourtant tôt, c'est une taverne à la clientèle plutôt raffinée qui se regroupe autour d'une Yap bruyante. Katina, alibi corrompue, Lady, témoin sans parti, Liette, patchée à court terme, Eluh, sans parti pris et Mario, qui se brosse de la situation.

Silence. Le regard de Rose se pose sur la petite escroc qui beugle la première pour tenter de se sortir d'une situation inconfortable ... La faute est renvoyée sur Makk, sur Katina, sur les décrets, les lois, la liberté d'expression, tout y passe, presque la couleur de la culotte de sa mère...


Yap... Ou tu rentres dans les rangs illico, où je te jure que je te fais ligoter et attacher derrière le canasson de Makk. qui se fera un plaisir de te trainer comme un vulgaire sac de maïs au premier faux départ donné !

L'insolente s'insurge, se rebelle, tente une première attaque et cherche des yeux une main secourable autour d'elle. Déjà se signent les plus improbables croyantes angevines et s'illuminent le profit d'une nouvelle entreprise dans les yeux de Liette et Eluh qui semblent calculer combien leur reviendra le premier cadavre qui promet d'arriver vite. Katina tente une percée mais très vite déclare forfait sous la menace suprême d'une suppression de sucrerie... Les amies d'un jour se désolidarisent sous le regard noir et c'est seule que la vermine se retrouve face à une Rose furieuse...


Je te file 2 minutes pour rejoindre ta section !

Non fut le seul mot qui composa son argumentation. Un non ferme et définitif. Un verre vole, un beignet cuisant, le col est attrapé, Yap s'écroule en se tortillant tel un ver pris de convulsions. Vraiment, quelle volonté de lutter, à moins que ce ne fut qu'une volonté de se démarquer. Peu importe, c'est pas le jour de la faire chier, d'ailleurs, c'est jamais le jour. Mais ce jour là encore moins qu'un autre.

Ligotez moi ça par les poignets et par la taille puis attachez là au cheval de son chef de lance, et si elle gesticule encore, attachez lui également les pieds !

Liette s'empare de la trop bonne occasion, saucissonne la furie qui hurle au complot puis lui colle un verre dégoulinant de mousse sous le museau... Esprit sadique enfermé dans un si petit corps, la Mésange excelle dans les idées maléfiques quand on lui en donne l'occasion. Regard hilare de la duchesse qui trouve la scène très à son gout. Eluh se chauffe en accrochant la manant d'une corde à la taille avant de l'attacher, comme convenu, au bestiau pour l'instant paisible.... Nul ne sait encore comment Yap a atterrit jusqu'à ses sabots, seul un coup de pied perdu semble l'avoir dés lors dirigé vers la sortie....
Yap.
    Ca avait pourtant bien commencé.


La gueuse avait passé sa matinée au champ à se battre avec une fourche à qui il manquait une dent, jusqu'à ce que l'heure de la pause sonne. Qu'ils aillent se faire voir avec leurs épis de blés et leur salaire de misère ! Car c'était midi, heure du génépi, et on ne dérogeait pas à ce rite, sous peine de se faire renier par Sainte Boulasse. Ainsi, elle fila illico presto en ville, se planquant au moindre coin de rue, roulant à terre tel un espion, avec cette moue anxieuse sur la trogne : celle des traqués. Car oui, Yap avait une fois de plus déserté son poste. Et elle comptait bien se réfugier là où elle se sentait en sécurité : à la taverne ! Effectivement, son statut de présidente du Comité des Goûteurs de Bière (CGB) lui conférait l'immunité absolue, et elle songeait sérieusement à s'installer dans un des troquets de la ville afin d'échapper à l'appel de guerre. Depuis son partenariat commercial avec le Dragon Mésangé, elle picolait même gratos là bas.

Ouais, ça avait vachement bien commencé.

Dans ce rade d'allure modeste, elle fut reçu en grande pompe par le gratin angevin ; on s'intéressait même à son association ! La brune jubilait, braillait, trinquait, lançait des vannes foireuses à tout va, des histoires sans queue ni tête, et l'espace d'une fraction de seconde, elle crût avoir des potes. C'était sans compter sur l'apparition de Rose qui brisa ses rêves de compagnonnage et pourrît par la même occasion le reste de sa journée. La gueuse s'enfonça dans son siège, la truffe cachée derrière une chope, tandis que le monde entier se retournait contre elle. Une fois de plus, Yap perdît foi en l'humanité. La claque assénée par son cheffe de guerre lui grilla la joue et le peu de neurones valides qui lui restaient après cet apéro, et la noiraude se rebella. C'était comme se tirer une balle dans le pied, car toute l'assemblée présente ce jour là faisait partie de la société angevine. Evidemment qu'elle ne tiendrait pas deux minutes face à Rose !

Ainsi, c'est tout naturellement que Yap se retrouva saucissonnée comme un vulgaire rôti, et elle pesta en se tortillant, braillant comme un porc, d'une voix à crever les artères, celle de la haine, celle qui criait à l'injustice et à la vengeance.


-Mais lâchez moi bordel d'fout'cul !! Allez crever tous en enfer ! M'faire ça à moi ?! A MOI ?! Liette ! T'as intérêt à c'qu'j'retrouve po l'chemin d'ton rade parce qu'j'te jure qu'j'vais tout faire cramer ! TOUT CRAMER ! ET TANT MIEUX SI Z'ËTES TOUS D'DANS, BANDE DE TRAIIIIIIITRES ! Katinaaaa tu f'ras jamais parti du comité ! JAMAIS ! POURRITURES ! CREVURE D'BASSE FOSSE !

La brune cracha un graillon en direction de celui qui l'attachait au cheval de Makknoh, puis elle se laissa tomber à terre de tout son poids afin de lui compliquer la tâche. Et elle continua de hurler, ce qui malheureusement, eut pour effet de faire paniquer la bête.

-ROSE ! Portes tes couilles et balance moi en taule, ça m'évitera d'me tartiner vos gueules d'vendus ! et au moins, y'en aura une qu'sera sauve quand les royalos raseront vot' pays d'merde ! FIOTTE ! PFFEUUUH !

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Katina_choovansky.
Le concept du chevalier blanc existait partout. Même en Anjou. Si, si.
Brave (évidemment), beau (toujours, existant en plusieurs modèles), prêt à défendre la veuve, l’orphelin (et même les femmes mariées et les familles nombreuses), à intervenir dès que gente dame est menacée (et même les pas gentes, c’est le chevalier blanc, il fait aucune distinction, tout est sauvable), et généreux de son or comme de son temps... C’est à ce point-là de l’histoire qu’il perd toute crédibilité en Anjou et devient une espèce incongrue que l’on préfère éviter au cas où ce serait contagieux.

Il n’y avait donc eu aucun chevalier blanc pour sauver Yap de Rose et ses hommes, car quiconque ne souhaitait pas finir comme elle, avait fermé la bouche. Dans son infinie sagesse et mue par un incroyable instinct de survie, Katina l'avait donc bouclé après une tentative de sauvetage à mi voix et en toussant, et avait suivi le tout sans moufter.

Sauf qu’on ne peut pas lutter contre l’injustice indéfiniment. Quand son nom et sa sentence crevèrent le ciel d’Angers et son tympan , elle laissa échapper une protestation :


- « C’est dégueulasse, j’ai payé mon droit d’entrée… »

Puis, après un instant de réflexion, voyant que l’animal commençait à trouver la proximité bruyante de Yap angoissante et le manifestait .

- « Par contre, si ça finit par être un comité d’handicapés, je veux qu’on me rembourse… »
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Ladyphoenix
Du rhum des… beignes


Pour une fois, elle pouvait se détendre en taverne. Pas de « duchesse » par ci, pas de « duchesse » par là. Pas de mines à entretenir au dernier moment, pas de contrat commercial, pas de rapports horribles à lire, rien de tout cela. Juste un groupe de copains, l’habituelle compagnie d’un moment agréable, moins Rose, ce qui gâchait nettement le moment de détente, il fallait bien l’avouer. Quelques jours plus tôt, elles avaient pu passer une petite heure à se plumer mutuellement aux cartes, et le plaisir ressenti dans ces quelques dizaines de minutes avait suffi pour effacer des semaines de tourments, de stress, et autres crises en tous genres. Rose, c’était la complice immuable, à laquelle il n’était pas besoin de formuler les choses pour qu’elle les saisisse, voire – et souvent -, qu’elle les anticipe. Cette femme avait un don certain pour prévoir ce que Lady finissait par capter – en retard, et souvent avec son aide, d’ailleurs.

Mais une bénédiction divine, du moins le crut-elle un instant en voyant la porte s’ouvrir à la volée, Rose apparaissant dans l’encadrement, avec la tête des bons jours, parut se produire rapidement. D’instinct, la tête est rentrée dans les épaules, et l’inventaire de tout ce qu’elle peut avoir éventuellement à se reprocher, établi. La chope est retournée, pas de hips ; ça, ça va. Elle n’a pas non plus déconné sur l’ordre de marche ou la concentration ; ça, c’est bon aussi. D’un coup d’œil rapide, elle vérifie sa coiffure et ses ongles, respectivement par un reflet à la vitre, et par un coup d’œil sommaire, avant de réaliser que non, c’est idiot, évidemment ; Rose ne serait pas furieuse pour ça. Enfin… sûrement… Et si ? Dans le doute, la main est passée à la chevelure, afin de mettre tout ça en place. Fort heureusement, l’objet de son courroux est désigné par un « Yap ! » salvateur et bientôt vociféré.

Les jambes sont croisées, comme à l’habitude, et le spectacle de se dérouler sous ses yeux ébahis. Rose a une allure quand elle est comme ça ! A son port altier et fier naturel s’ajoute une aura sombre d’ire toute courroucée. Auréolée d’une superbe inaltérable, elle traverse la pièce pour rejoindre une Yap planquée derrière l’Archiduchesse, qu’elle venait d’essayer de corrompre pour la faire rentrer de Dieu sait quelle combine. Cinquante écus l’adhésion, ça fait cher du syndicat… Lady avait bien tenté de vanter l’art archiducal en gratifiant le gribouillage d’œuvre inestimable, sans succès. C’est avec véhémence qu’elle avait tenté, d’ailleurs, mais en vain. Godet qui vole, contenu éclaboussant Rose ; Yap couinant, mâchoire douloureuse, suite à la réaction musclée d’une Rose qui peine à supporter l’haleine fétide et avinée d’une Yap résolument beurrée et décidée à poursuivre la désertion… Non, pas à dire, ça avait une singulière finesse, ce jeu de marionnettes. D’ailleurs, Rose secouait les plumes d’un pantin désartibulé, alors que Yap pesait pour atteindre un sol qu’elle imaginait peut-être salvateur…

Les tentatives archiducales sont vite tues comme la colère de la brune meneuse s’exacerbe ; il est des prétentions défenderesses qui s’éteignent d’elles-mêmes, lorsque l’intégrité physique est menacée. Lady, elle, se fend de quelques conseils envers Yap ; prendre Rose au sérieux, notamment, avoir conscience que l’attitude est suicidaire… Toujours, la loyauté est exprimée, affirmée, même ; bien mal avisé celui qui pourrait en douter. Parfois, même, l’admiration n’est pas ternie par un silence qui la dissimulerait. Non, décidément, Lady est cent pour cent derrière l’épineuse, si furieuse soit-elle. Les menaces de Yap, lancées à tue-tête, sont considérées avec réalité, alors que la fautive est saucissonnée par Liette et Eluhanne, les brunes complices et amies. Une affaire rondement menée, somme toute, et une balade tirée à cheval par-dessus le marché, pour une déserteuse ne regrettant pas son geste.

Sans carriole, la balade. Au petit trot, mais au sol.

D'un sourire à l'Archiduchesse une fois Yap embarquée au dehors, toute ficelée de son état, la miel duchesse répondit :

- Plutôt un comité de soutien aux culs de jatte. Je crois que Rose va lui faire limer les jambes pour avoir osé les diriger ailleurs que dans une de ses lances.

Oui, vraiment, y a de ces moments de taverne qui sont parfois très distrayants. Et qu’on voudrait revivre tous les jours.

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Falco.
Visite guidée II. Poliorcétique inversée.



La plateforme d'artillerie gardant le pont de la Treille, ainsi qu'une bonne partie des accostages possibles le long de la Maine est bruyante ce jours.

Anjou n'en peut plus de se préparer et s'est faite avoir comme à chaque fois.
Ils ont supposé que la Couronne serait aussi véloce et organisée que les Compagnies et autres dispositifs ducaux de combat.
Un bon gros mois depuis les Annonces guerrières royales.
Ils sont parés.
Alors dans la capitale tout un peuple en arme passe le temps comme il peut et selon son tempérament.
Amours aléatoires, culbutes de comptoir, facheries de buveur de tisane frelatée...L'air crépite de tension.
Ce matin en prime il tonne.
Une odeur bleutée, âcre, de poudre , dérive depuis le prés jusque dans les quartiers de la ville de l'autre coté de la Maine.

Le Vicomte aveugle a posé un défi aux pauvres malchanceux s'étant trouvés la.


8 tirs à l'heure, la moitié déchiquétent la charette que vous aurez posée à...100 mètres.
Bien sur la surchauffe peut faire exploser les fûts.
Ou l'écouvilloneur mal nettoyer aprés le tir et ça vous pétera à la tronche.
Ou le boulet mal tassé se coincer et se sera l'enfer dans les éclats de bronze.
Ouais..
Ce matin on va vérifier si vous savez décimer de la pietaille royale qui charge, fouettée par ses capitaines à l'arrière.


Anjou dispose de peu d'artillerie à sa connaissance.
Les Compagnies sont composées de reîtres et lansquenets plutôt que d'experts de siége.
Ils excellent dans les assauts rieurs , les embûches marrantes, les coups fourrés ou la vitesse et l'esprit de corps importe plus que tout.
La bataille statique n'est pas leur fort.
Pas de leur faute, manque d'occasions.
Mais quand Couronne viendra il faudra en tuer 3 ou 4 chacun pour égaliser les chances.
Les couleuvrines servent à ça.

Alors , les fesses posées à bonne distance sur un tas de boulets de pierre, il invite, incite et conseille.
La première salve est miteuse.
Pas assez ou trop de poudre
Hausse mal réglée
Roues de l'affût pas calées.
Et on en passe.
Patience, il s'arme de patience.


Quand ils seront devant Angers ils vont creuser des tranchées. Ils vont s'abriter de pavois pour creuser des sapes ou combler les douves.
La meilleure des arbalètes ne suffira pas.
S'ils font brêche ils se presseront comme insectes de métal .
Alors ces engins feront ravages.
Leurs chefs viendront inspecter l'avancement du siége.
Ces engins viseront les officiers.
La couleuvrine c'est leur mettre la peur au ventre avant même de vous avoir dans le blanc des yeux chers guerriers.


Un fracas de bois pulvérisé annonce un coup au but sur la charrette.

Ce matin Falco , en bon aveugle, pas chef de guerre, un poil trop agé pour galoper aussi vite que les bretteurs, tente de faire en sorte que les royaux paient le prix fort .
C'est l'idée, non?
Ils sont censé vaincre un royaume entier lancé contre eux.
Alors la dentelle n'aura pas sa place. Ni les héroîsmes individuels sans doute.
En tuer 3 ou 4 chacun avant même de les avoir à portée de lame...Ambitieux programme.
Et cette artillerie n'est qu'une partie des plans échafaudés par les stratéges variés.

Le bordel qui va tirer du lit Angers ce matin va t'il faire naitre des vocations ou lui valoir des jetés de tabourets en tavernes?



Illustration de Graham turner: Je conseille vivement pour se faire idée des tenues et équipements du XV ième et le cadre militaire des RR de 1464.

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Kirya14
[ ANGERS Il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre]


C'était l'heure. L'heure de faire sonner les cloches d'Angers



Sur le parvis de la cathédrale Saint Maurice à Angers, La diaconesse, de bon matin, fit carillonner les cloches.

L'heure du rassemblement avait sonné pour qui voudrait venir prier Deos avant les grandes batailles à venir. Plusieurs fois, ils en avaient parlé avec Falco et il lui avait dit ' sonnez les cloches jeune pieuse, sonnez les cloches"

Et c'est ce qu'elle fît. Jamais encore, elle n'avait ce genre de choses. Une messe d'avant guerre....jamais encore elle n'avait fait la guerre...ni même connu.

Elle, la diaconesse, l'aristotélicienne convaincue, pacifiste dans le coeur autant que dans l'âme, elle se tenait là, bien droite sur le parvis et espérait fortement fortement la venue de l'ancien Duc, lui, le réformé, pour l'aider, la guider dans cette toute nouvelle tâche.

Cette guerre qui s'annonçait la faisait beaucoup réfléchir sur le sens de la vie, sur le bien et le mal, sur la paradis solaire et l'enfer, Sur le Très Haut et le Sans nom. Non que sa Foy en était ébranlée, bien au contraire.
Taniara
Tenant la longe de son renne, la jeune femme louvoie entre entre les groupes, sa charrette est lourdement chargée de la paille pour Étienne son renne , le printemps n'est pas loin mais sur les champs de guerre tout n'est que gadoue écarlate, elle a préférée emmenée la pitance de l'animal.
Caché dans tous ce foin quelques coffrets de victuailles et armes, ainsi que quelques barriques de ce bon vin d'Anjou. Elle a disposé au dessus de la litière une tapisserie bien épaisse et aussi sa peau d'ours, pour un peu de confort et de chaleurs entre deux combats.

Tani entend au loin la voix de Falco et de suite elle se dirige vers lui. , il devrait pouvoir lui indiquer où posé sa charrette sans gêner .
Elle est prête pour l'entrainement, prête pour la messe, prête a mourir pour l'Anjou, a se battre comme une furie.
Melchiore
[Île St Jean]

Malicorne a entre les mains un équidé déplaisant qu’il étrille sans envie. Le regard las d’avoir trop attendu la guerre, de s’être pressé pour accueillir la contre-offensive royale à bras ouverts, il étrille la croupe depuis trois quarts d’heure, et la bête hennit de ses heurts. Il avait songé trouver Angers à sac et en souque, en rentrant. Mais pour tout chaos, il n’a trouvé que le néant. L’inaction, plus terrible encore dans le cœur des jeunes véhéments. Et Melchiore est un de ces jeunes B'hemots, qui se grisent à la vue du sang.

Il faut qu'enfin un sabot malveillant lui cause la douleur de lui écraser le pied, pour que Malicorne s’extirpe de sa torpeur éveillée. Il râle. Il hurle. Il cabale. Et choit, enfin, contre un sac de grains, près d’un mur de grès. Melchiore tempête alors, et invoque le courroux de Neptune, souhaite au cheval de tomber dans la Maine, et d’entrer sous le joug d’un Nazgûl. Tôt, la faute en revient à Alessandro, qui garde sa jument depuis trop longtemps. Il lui écrit :


Citation:
Roja,

Rends-moi ma jument. Celle que je te confiai à la dernière percée au Mans. J’ai entendu dire qu’elle était à Michao*. Rends-la-moi, ou je fais couper ton masque et briser tes cheveux.

M. de Montmorency.


*offerte au sacrifice de sabbat


Du reste, il s’adonne avec ennui à la tâche de tenir sa lance alerte. Ils étaient 8 au départ. L’un se perdit dans l’espace temps qui les reliât à l’armée le jour d’avant. Deux autres, des enfants à peine, se sont enfuis pour retourner travailler aux champs. Des glands. Tous des clampins. Des paysans. Voilà tout ce qu’on lui veut bien donner à commander. Il n’y a bien que Chalva, qui est bonne et bien. Mais elle non plus ne s’anime pas. Ou trop peu. Pour la première fois, il se découvre ennuyé à ses côtés.
Puis enfin, il y a Roarke, dont Melchiore s'est fait un partenaire particulier. Rencontré en Irlande il y a deux années, il l’a retrouvé aux portes du Poitou et l'a repris pour sa compagnie, et pour la teneur de leurs échanges linguistiques. Mais même lui a déserté, pour aller troquer un râteau contre son épée. À lui aussi, Malicorne écrit un sermon :


Citation:
Roarke,

Son of a bitch.
Come back.
Là.

Melchiore.




C’est le bruit formidable des cris de Yap –dont il ignore alors l’existence, qui l’attire-. Les beuglements de Yap, et le sifflement des tirs d’essai de Cartel.

Une heure plus tard, et s’il avait pu voir, Cartel trouverait, à côté de lui, un jeune Montmorency ragaillardi et au fait des derniers potins, qui use de la couleuvrine pour faire délivrer un parchemin. On retrouverait peut-être tard ou tôt, parmi les gens de la lance de Makknoh et sous un bon cap, un message adressé à la furie nommée Yap.


Citation:
Yop,
Quitte ton armée et quitte ta lance. Je troque contre toi deux soldats chenus de chez moi.
Il n’y a de place dans ma lance que pour les plus remarquables des individus.

Tu as du coffre et de la voix, et c’est exactement ce qu’il me manque. Si tu beugles sur mes désaccords de cithare, et la décadence des pas de mes soudards, on soulèvera un mouvement de terreur assez fort pour leur infliger de la stupeur, à ces ennemis qui ne viennent pas. Au mieux, ça leur indiquera le chemin jusqu’à nous.

On m’a dit que tu sentais le chiendent, et que tu balançais autant de jurons à la minute qu’une masse d’arme déchausse de dents. C’est le début de la perfection. Tu seras mon nouveau talent.

Tu y auras à gagner tout l’alcool qui te plaira, et la nourriture que tu voudras : après 5 jours d’essai si tu ne désertes pas.

Faisons l’échange à minuit. Trouvons-nous devant la tour Ouest du château.

Alors, tu crieras mon nom : Malicorne.


Si la guerre ne vient pas, on se la foutra. Par des échanges de mauvais procédés sans précédent.
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Yap.
    [Tour ouest du château]

    Minuit sonne. Et un cri résonne : « Malicorne, malicorne ! » ; c'est l'appel. Yap est là, camouflée par l'obscurité ambiante ; elle n'est qu'une silhouette, une ombre, qui se fond aux murs de la tour. Là haut, on entend les chuchotements des gardes, leurs bruits de bottes cloutées qui font la ronde, des cliquetis incessant d'armures en mouvement, d'épées qui s'entrechoquent, une braguette qui s'ouvre, et merde, le v'là qui se soulage du haut des remparts, sans soupçonner qu'il y a quelqu'un en bas. Ce quelqu'un c'est Yap, aussi discrète qu'un rat en goguette, et à la brune de lui faire un bras d'honneur silencieux. Parce qu'il faut rester discret, et invisible, afin de ne pas éveiller les soupçons : elle s'est tirée en catimini de son groupe, prétextant une chiasse virulente qui justifierait son absence pour une nuit. C'est qu'elle prenait vachement au sérieux la missive reçue plus tôt dans la matinée.


Enfin reçue. Elle l'avait surtout arrachée des grosses pattes d'un bougre suant fort l'alcool qui s'apprêtait à donner la missive à Makknoh, alors que le petit contingent sous ses ordres prenait la pause du casse-croûte. A ce moment là, Yap tirait la gueule dans un coin, comme à son habitude, avachie au raz des pâquerettes en grignotant un bout de pain. La noiraude lançait fréquemment des œillades furtives à son chef de lance, tout en pensant très fort : « j'sais qu'tu m'as à l'oeil, profites en pour t'les rincer une bonne fois pour toute, parce qu'j'ai une dent contre toi et ton putain de bouricot, t'vas m'le payer ». Oui, parce que depuis sa tentative de fuite, on ne lui laissait pas faire un pet de travers ; on surveillait le moindre de ses déplacements, ses paroles échangées, ses courriers, on lui avait même confisqué sa flasque d'alcool, parce que « ça rend con et en plus tu l'tiens même pas ». On s'arrangeait toujours pour qu'elle reste à l'oeil, visible de tous, même quand il s'agissait d'aller soulager des besoins naturels. Et la brune avait décidé de partager son malheur à tout le monde. Elle tirait ainsi une gueule désespérante du matin au soir, traînant des pieds à chaque déplacement ; elle prenait un malin plaisir à tout faire de travers, lentement, mal, bourrée de mauvaise foi, parce qu'elle était chiante, teigneuse comme la pègre, et elle adorait faire chier les gens. Important, purifiant, c'était son truc.

La noiraude fut tirée de sa contemplation perverse par le sol qui tremblait. Elle leva le pif, dévisageant le gros bonnet bouffi qui s'approchait d'eux en trottinant ; il avait l’élégance fine d'un hippopotame asthmatique après une course à pied. La brune ricanna et entreprit de glisser une botte en travers de sa course, quand il annonça d'une voix haletante, au bord de l'infarctus :


« J'ai... pfiouuu ! J'ai une missive pour... euh, pour une dénommée Yop ! Elle est avec vous ? »
« Hé ! Ouais c'est moi ça ! Vas y, donne ! J'attends une lettre de mon cousin qu'va bientôt v'nir, j'suis sûre qu'c'est lui ! Il adore m'appeler par c'p'tit prénom !  »
improvisa-t-elle en se mettant sur ses guibolles, parce qu'elle savait très bien dans quelle poche allait d'abord finir la lettre, et elle ne voulait pas qu'on apprenne qu'un mystérieux inconnu lui envoyait des billets doux depuis quelques jours. Parce que c'était grave la honte.
« Désolée, mais j'ai des consignes. Je dois d'abord la remettre à votre chef de lance.»
« Rhaaa ça, j'vous déconseille, parce qu'mon cousin l'a la lèpre, et ces papiers sont bourrés d'méchants trucs qu'font perdre les doigts après ; moi j'suis immunisée, parce que c'est dans l'sang, toute la famille ou presque se la colle. D'mandez à la frangine, elle vous dira tout. D'ailleurs, 'feriez pas d'la garder trop longtemps dans les mains, r'gardez, z'avez déjà des boutons qui apparaissent.»

Face à l'aplomb de l'ébouriffée, le messager glapit en jetant un drôle d'oeil sur le papier qu'il tenait en main. Croire ou courir ? Donner ou garder ? Yap profita de ce court moment d'hésitation pour arracher des mains dodues la dite lettre et la fourrer dans sa culotte. Elle les défia du regard avec un rictus insolent sur le bout des lèvres. Imparable.« J'vous déconseille d'mett' l'nez là d'dans, z'imaginez po les trucs fous qu'on y trouve ! »

C'est ainsi qu'on lui foutu la paix, parce que personne n'avait envie de lui fouiller la culotte pour peut-être y choper la lèpre. C'est qu'il n'y avait pas de prime de risques dans ce métier, alors bon.


    La brune jetait des coups d'oeil nerveux autour d'elle, levant le pif au moindre bruit suspect. Ce soir, elle passerait l'entretien d'embauche de sa vie ; cette fois, ce n'était ni pour récurer les chiottes, ni pour garder le stock de flèche ou pour marcher au pas derrière un cul de cheval, non, cette fois, c'était pour être SUR le cheval. On la reconnaissait enfin à sa juste valeur, comme étant un élément essentiel à la survie d'un groupe ; troquée contre deux soldats ! C'était pas rien quand même ! Elle se voyait déjà claquer le fouet au dessus d'une bande de coquillards énervés, bravant moult péripéties, sur le dos d'un cheval à crête de feu et aux sabots de fer, tandis que sang et chaos se répandait dans leur sillage... Bon, en fait, elle espérait juste que c'était pas une combine foireuse de l'abruti amouraché d'elle. La brune plongea la paluche dans sa poche afin de vérifier le contenu de la lettre. Et merde. Elle l'avait oublié au comptoir d'un des rades de la ville.


édit sur la fin pour laisser la possibilité à quelqu'un de trouver la lettre !

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Edouard_de_noireterr
[Auberge des Vrais Saigneurs]


Bon dieu de bon dieu... Qu'est-ce que je fous là moi...

Engoncé dans son armure trop grande, Édouard avait carrément l'air d'un... Niais pour pas dire autre chose. Et V'la pas que Thierry, son vieux garde bougon passait son temps à lui la moral, lui dire de déserter, de rejoindre enfin la raison et le Roy. Après tout, lui disait-il si tu désertes maintenant, tu pourras recevoir un fief si tu trahis l'aveugle manchot maintenant...;
Mais Edouard l'avait envoyé paître. Plusieurs jours auparavant il lui aurait peut-être dit oui, mais là non. C'était trop tard, ou trop tôt... En tout cas c'était pas le moment. Secouant la tête, le jeune homme sorti dans un tonnerre de fer ridicule. Personne en Anjou, ou en tout cas à Angers n'était aussi ridicule que lui à cet instant précis. Pourtant, il n'y avait probablement personne d'aussi fier que lui également.
Écuyer de Cravant Sans cesse, il se répétait ces mots, comme une incantation magique. La momie le pensait-elle vraiment ? Se rendait-il compte de ce que cela impliquait pour le jeune homme ? Sans doute pas, et sans doute avait-il raison de ne prêter que peu de cas à ses lubies, mais Édouard, lui avait l'impression de jouer sa vie.

Marchant pour tromper l'ennui qui commençait à poindre, il venait vers les fortifications, s'imprégner de l'ambiance, découvrir la guerre. Pour l'instant, cela lui semblait si beau. Les bruits, les cris, les hurlements des machines qui s'entraînaient. C'était facile lorsque personne n'était en face. Il appelait les royalistes de ses vœux, mais les voulait-il vraiment ?


Bon... je vais peut-être retourner voir Cartel, il s'est remis de sa branlée... Encore que Nevada a pas fait semblant... Nous verrons... Prétendons encore d'être indispensable et je finirais peut-être par l'être qui sait ?
Disant cela, le jeune homme mit la main dans son armure pour se gratter. il sentit alors une lettre. il l'avait récupéré sur un comptoir et l'avait oublié. Alors un sourire se dessina sur ses lèvres curieuses.
Hé hé j'avais oublié cette lettre ! Allons chercher ce ou cette Yop... 'Tain, t'as personne qu'a un vrai nom ici. Allez Thierry aide moi à chercher ce yop !


Bah voyons mon côlon soupira le vieux garde entre ses dents....

Edit pour trouvage de lettre ^^

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Falco.
Cathédrale d'Angers

Le moignon en écharpe, le pas d'une araignée ayant reçue un coup de tapette à mouche, il a quitté le Canard Laquais ou lui et la Baronne ont appartement.
L'entrainement aux couleuvrines s'est poursuivi sans lui.
Mais le son des cloches est impérieux car il sait qui les agite.

Traversant le marché il constate aux appels marchands qu'il propose des bricoles incroyables mais bien peu de nourriture. Celle ci est drainé vers les tavernes et les inventaires d'armées.
Sparte.
A chaque fois les références à l'ancienne cité s'imposent avec puissance.
Puis sont pulvérisées en passant devant une taverne hilare ou croisant des guerriers facétieux.
Angers est folle sous les armures.
La cathédrale appelle mais peu répondent.
Anjou est tellement désertée par la Foi depuis si longtemps que l'athéisme y fait des ravages. Chose que personnellement il trouve terrible.
Kirya est la.
Taniara passe aussi.
Une histoire de charette vite réglée en indiquant la direction des silos ducaux.
Encore une journée de guerre à venir où les soldats n'auront pas faim.

Jeune kirya, les cloches ravissent mes oreilles et vont faire grincer des dents.
Merci à vous!
D'une façon ou l'autre Déos va entrer dans chaque crâne ainsi! Ah!Ah!
Alors il va falloir parler aussi fort que sonne le bourdon jeune pieuse!
Leur dire que Déos n'est ni du coté du Lys ni du notre.
Qu 'en face ils seront dans l'erreur en pensant la Foi un bouclier justifiant leurs actes.

Mais il faudra surtout les informer qu'il y aura du vin de messe! Ah!Ah!


Il n'aurait pas du rire.
Foutues cotes.
Mais ce n'est pas grave. Comment aider cette jeune femme issue du moule Romain et pétrie de respect envers l'administration vaticane? Elle hésite parfois, n'ose pas, par timidité souvent a ce qu'il en sait.
Mais les murmures et demies mesures n'ont plus leur place.
Dans peu de temps à présent chacun devra donner le meilleur de soi.
Le meilleur pour tuer, c'est vrai.
Mais aussi pour ne pas sombrer dans la bestialité, la colère, la rancoeur.

Il fait frisquet ce matin.
Le soleil brille.
Les merles chantent leurs envies d'amour printanières.
Angers sent la poudre et le pain cuit.


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