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Info:
Deux navires, quinze petits fous, un bien long voyage…

[RP] Galère éphémère pour folie inassouvie

Ceriera
RP d'introduction à watmil mains… merci à chacun des participants !
Pour la suite… situer vos RP dans le temps et l'escpâââceuh, RDV au magasin d'images/de code.



Quoi ?

Un voyage au bout du monde connu, depuis bien longtemps rêvé, et sur le point de se réaliser pour la bande de petits fous qui se lancent dans l'aventure.


Qui ?

Voici justement les petits fous en question :




Arabella avec Fresca sa pingouin
De la guerrière à la voyageuse … Jeune fille de 16 ans presque 17, lasse de sa carrière politico-militaire, Arabella est en proie au doute, tout arrêter, partir en voyage en solitaire parce qu’elle est de nature nomade, telle est la question. Mais à la place Aryanna lui proposera Alexandrie en bande, chose qu'elle acceptera. Parce que pour elle l’amitié est une chose sacrée, alors voguer en solitaire ou entre amis le choix lui fut facile.
Si Arabella semble être une femme de caractère avec certains traits durs c’est au fond une jolie jeune fille douce, rêveuse et pleine de maladresse qui la rendent adorable. D’un naturel discret, elle arbore un sourire qui ne la quitte jamais. Toujours prompte à aider, toujours présente pour ceux qu’elle aime, protectrice avec ses amis toujours présente pour eux , mais sans jamais les étouffer pour autant, elle reste une toulousaine sur laquelle on peut compter, coûte que coûte.
Elle aime sa liberté telle une hirondelle qu’on ne peut mettre en cage.



Aryanna avec Boulapic le hérisson, Albert et Marguerite les pigeons
La Bohème, ça voulait dire, on a vingt ans.
D’apparence indifférente, lointaine et raisonnable, la noirceur de ses longs cheveux tressés et de ses yeux plongés sur vos âmes (fuyez ! pauvres fou) peut parfois dérouter. Son calme constant étonne, mais représente le mur qui sépare Le monde de Son monde. Ceux qui ont franchi la barrière la décriront sans doute comme “douce, dispersée et candide”, mais en fait elle a surtout un grain (de folie, de sel ou de moutarde), indubitablement.
Aux passe-temps de courses effrénées dans des couloirs ont succédé l’invitation au voyage, sans pour autant délaisser sa passion onomatopique et sa bêtise immense.
Cerièra l’aura invitée à partir bien des mois plus tôt parce qu’il lui paraissait inconcevable de partir sans sa soeur de coeur, qui s’est avérée être sa petite soeur. Aussi elle emmènera dans cette aventure alexandrine ses deux pigeons pour faire voyager raisons et sentiments ; ainsi que son petit hérisson estropié, Boulapic, toujours planqué en boule, dans sa besace, entre deux parchemins.



Ayorjo avec un pigeon, Sam-Sung (d’origine Coréenne) avec forfait international
Le Chaurien est un homme discret, parfois imprévisible, il reste dans bien des situations en retrait. Il tient toutefois à montrer de lui l’image d’un homme sur qui l’on peut compter, droit (mais souvent gauche), intègre et serviable.
S’il montre un humour joyeux et rafraîchissant, pour certains, bien que frôlant parfois les pâquerettes, peut-être est-ce une façon de cacher un certain manque de confiance en soi.
La passion du bruitage, mauvaise manie, le feront s’essayer à l’imitation d’animaux ou d'atmosphères en tout genre (vent, ressac des vagues etc.).
Il sera sans doute devenu un peu fou (mais ne l’était-il pas déjà avant ?) au bout de deux mois de gestion des mines toulousaines, jusqu’à parfois confondre sa tâche de tavernier faiseur de tisane avec celle de CaM ; “ trois quintaux de bois et cinq kilos de foin avant d'atteindre le seuil de rupture de la mine de tisane “…
A ce jour, il semble chercher une reconversion, de nouvelles perspectives d’avenir, comme celle de testeur de matelas. Ou promeneur à dos de chameau, Même s’il a parfois des volontés de nageur olympique ou de clandestin dont courir est le destin
Mais aujourd’hui, il est surtout devenu la preuve vivante du “il ne faut jamais dire jamais, ja-mais !”, certain d’embarquer pour une nouvelle vie… Ô la belle viiie...



Cerièra et son fidèle emplumé Pèire
Sur le coup depuis le tout début avec Lyviia. La brune ne tient déjà naturellement pas en place, alors une destination lointaine et inconnue lui est irrésistible. Vous la croiserez souvent à la barre de la Yemaya, des mois qu’elle potasse la navigation dans ce but ! Alexandrie pour elle ? Quelques emplettes, la curiosité, mais sa priorité c’est Séleucos. Elle espère bien avoir un petit entretien avec le Créateur. Elle voulait prendre rendez-vous, mais le secrétariat était fermé.



Damsy
(Bientôt, vous saurez presque tout de lui…)


Dragibus, «Wallin» pour les intimes
Étrangement pour le solitaire qu’il est, Wallin accepte avec facilité de se joindre à la troupe. Lui qui ne vit que de grand air et surtout sans entrave quelconque s’est vu enrôlé dans une liste comtale puis dans une armée alors autant finir dans un bateau au milieu de presque inconnu. Il n’est plus à ça près désormais. Un pas définitif vers le droit chemin ou la dernière étape avant de s’apercevoir que ce n’est pas sa destinée? L’avenir le lui dira.



Julian
Il aura fallu force négociations pour lui faire avaler l’idée d’un voyage si long et surtout, pour lui, sans intérêt aucun. Une perte de temps et surtout d’argent pour celui qui peine à quitter le Toulousain dès lors qu’il ne s’agit pas d’une mission officielle. Deux mois et demi de promiscuité? Assurément, il en rêve. Un défi improbable à relever pour un militaire sans arme.


Kevin, dit «Le Bleu» avec son chien loup Fumée
Toujours partant pour un voyage, au ruisseau de la "vie", la décision avait été prise conjointement avec sa Lumière, de tenter l'aventure. Même si la présence des Calderon semblait l'inquiéter, il devrait par ce voyage, prouver sa valeur d'homme à tous. Avant sans doute de faire le grand saut dans l'inconnu que représente la paternité...



Lyviia avec son pingouin Kalinou
Aventurière dans l’âme, rêveuse, pochtrone à ses heures perdues, Lyviia n’en reste pas moins une jeune femme sociable, dynamique, entourée de fidèles amis. Anéantie par la perte de son grand amour, trouvant réconfort auprès de son amie de galère Ceriera, elles décideront toutes deux, lors d’une soirée beuverie, de partir à la découverte d’Alexandrie .. ce nouvel objectif lui permettra de tenir le coup .. Quoi de plus beau que l’aventure finalement pour redonner un sens à sa vie, se reconstruire et prendre un nouveau départ .. tout cela sans compter l’arrivée d’un nouvel homme dans sa vie !!


Manga
Manga accorde très peu de crédit à sa propre pensée, toutefois, il est évident que si l’on cherche à la connaître un peu plus, si on arrête de l’écouter et que l’on creuse derrière sa folie furieuse, elle reste quelqu’un de douée, de motivée. Une âme généreuse qui cherche à bien faire, surtout à dos de Pensebeste, qu’elle est bien triste de devoir laisser derrière elle. Mais, en même temps, à quoi donc pourrait servir un veau dans un bateau ? Si ce n’est à préparer des grillades.



Manon avec La Flêche l'escargot
Une expédition un peu folle vers l’inconnu vécue comme un défi pour celle dépourvue de ce petit grain de folie dont ne manque pas ses compagnons de galère. De plus, après un mariage en pleine guerre, un voyage de noces en milieu hostile sonne comme une suite logique. Alors quitte à bousculer sa petite vie bien rangée, autant que ce soit pour une aventure collective qu’elle espère inoubliable.


Pipo avec Kinder Pingui
Pipo est un jeune homme de 19 ans d’origine ibérique qui n’a connu que le monastère et les études… C’est au monastère qu’il a connu la plus terrible histoire d’amour de sa vie et c’est en homme écorché vif qu’il rencontre Lyviia… Tous deux ont des points communs et de Pantoufles en Escarpins, Lyviia et Pipo s’accordent à se déclarer leur Flamme… Leur aventure lui aura permis de tracer de manière définitive quant à son angoisse de rencontrer une femme. Ensemble ils ont parlé du futur voyage de Lyviia et l’idée de les accompagner en Alexandrie a germé dans son esprit, il s’est même enquis du navire familial pour réduire les coûts.



Sloan avec Helios le faucon-mouflet
Vénitienne de 23 ans, timidement douce, mais qui ne se laisse pas faire pour autant. Il lui arrive aussi d'être de nature têtue et boudeuse. Imprévue au voyage elle sera invitée par son jumeau, son double Sowelo, pour lui faire oublier sa dernière peine de coeur. La jeune fille hésitera jusqu’à la dernière minute, mais sans jamais vraiment le montrer, puisqu’elle participera aux préparatifs en faisant du pain pour la majorité du groupe. Faisant avec plaisir différent aller retour pour aider chacun. Un véritable défi pour cette solitaire, se retrouver en groupe sur un bateau, alors que son dernier séjour en bateau à finit par un naufrage, la perte de ses parents et de son jumeau qu’elle a retrouvé il y a quelque temps au détour de Foix.


Sowelo avec Algiz la corbeau
Étant au courant de ce voyage depuis plusieurs mois, Sowelo, un jeune homme aux yeux vairons de 23 ans, n’est dans l’aventure que depuis le dernier mois précédent le voyage. Avec sa jumelle, Sloan, il accepta d’y participer afin, en premier lieu, d’assouvir sa grande curiosité à propos d’un voyage qu’il faut faire au moins une fois dans sa vie. Voyage unique donc, et l’opportunité d’y aller entouré de connaissances et d’amis plutôt qu’avec des étrangers sera très certainement unique. Instable et déprimé ces derniers mois, il a retrouvé il y a peu un certain équilibre et une envie de vivre.



Véra-Lucie
La douce Véra, c’est ainsi sans doute que tout le monde la qualifie sans qu’elle le sache vraiment ; elle est surtout d’une grande timidité.
C’est une jeune femme de 20 ans qui ne vit que pour le bonheur de son époux le Bleu à qui elle voue un amour sans faille. Si elle ne va jamais au devant des affrontements, il n’est pas bon de s’attaquer aux personnes qui lui tiennent à cœur. Ses coups de griffes sont aussi rares que piquants. Elle est très discrète mais si elle s’engage, elle ne décevra pas.
Ce voyage en Alexandrie elle le fait pour le plaisir de son mari avant tout, mais aussi par amour de la mer. Un vieux rêve qu’elle n’a pu réalise encore.




La genèse



Tout a commencé l’été 63, dans une taverne fuxéenne. Deux femmes seules, deux cœurs en peine qui apprennent peu à peu à se connaître. Deux sacrées poivrotes qui enchaînent chopes et confidences, ces deux-là se comprennent. L’une, Cerièra, a les pattes qui démangent, elle ne tient pas en place. L’autre, Lyviia, est bloquée dans le comté et rêve d’ailleurs. Au fil de la discussion leur vient cette idée folle, cette destination usine à rêves… l’Orient. «Dès qu’on peut, on part, oui on y va», une sorte de pacte entre les deux femmes.
Mais un projet peut rester inabouti si rien ne vient l’alimenter. C’est l’arrivée à Foix d’une troupe de gitans avec lesquels Cerièra se liera d’amitié qui ancre l’idée, la matérialise, lui donne forme. «Vous y êtes allés, que pouvez-vous m’en dire ?» La brune est curieuse et note précieusement toutes les informations qu’elle reçoit de la gitane. La machine s’emballe dans son crâne, et c’est enthousiaste qu’elle ira les partager avec Lyviia : Lyviiaaaaa, Lyviia j’ai eu des informations sur Alexandrie !


Un beau jour de fin janvier 1464, réunion au sommet chez Lyviia. Discussion à bâtons rompus.
Ils partirent sur une idée pour arriver sur une solution. Ils passèrent par diverses choses donc un fût d’alcool. Un résumé plutôt réussi quant au but du voyage : « Un voyage de deux mois et demi...deux mois et demi d'absence en toulousain. Pour ? Voir une chute d'eau ? Du sable fin ? ». Ils échappèrent à un contrat béton et à l’abandon d’un des leurs. Ils rêvèrent aussi en secret d’une herbe “bleue”..Et pourquoi pas d’une tenue orientale ?!




Chacun à leur tour, ils l’ont bien cherché



Les deux femmes en parlèrent rapidement à leur entourage… quant à partir, autant ne pas laisser ses proches derrière soi et partager avec eux cette aventure. Ainsi ils se retrouvèrent rapidement huit, de quoi remplir une embracation. Lyviia en avait parlé à Manon, logiquement le «Pitaine», jamais bien loin de la lescurienne et qui deviendrait plus tard son époux, serait du voyage. Le Bleu, ami de Manon, se greffa également, prêt à travailler la navigation pour relayer Cerièra, elle aussi le nez dans les livres, à la barre. Bien entendu Véra l’accompagnait.
La griotte quant à elle tenait à ne pas laisser Aryanna et Manga dans le comté pendant qu’elle humerait les embruns.



Sowelo et Sloan arrivèrent dans l’aventure presque en même temps. Le premier, au courant de ce voyage depuis de nombreux mois, fut invité par Cerièra, revenant avec un convoi comtal partis chercher de la pierre. Sowelo l’avait rejoint à Castelnaudary, lieu de retour du-dis convoi, comme il l’avait promis, et, autour d’une chope en taverne, la diaconesse l’invita pour participer à ce long voyage. La première question de Sowelo fut à propos de Sloan, pour savoir si cette dernière était aussi comptée dans l’aventure, refusant de la laisser toute seule sur la terre ferme. Cerièra lui indiqua alors que Sloan était aussi invitée à venir avec eux, qu’elle savait que Sowelo rechignerait à laisser Sloan. Quelque jour après, à Toulouse, lorsque Sowelo reçu un pigeon de Sloan portant les peines de coeur de celle-ci, il lui répondit en faisant mention du voyage, le lui proposant ainsi pour lui faire oublier ses peines. Les deux hésitèrent pendant plusieurs jours jusqu’à se greffer complètement au groupe.

Damsy était sorti de chez les moines courant mai et avait refait surface dans le paysage et la vie toulousaine. En apprenant la nouvelle, Aryanna n’avait pas hésité à le contacter. Elle s’inquiétait et elle avait par la même occasion une demande à lui faire. C’est donc tout naturellement que la noire lui avait évoqué Alexandrie, l’invitant dans ce même courrier et au voyage oriental et à la retrouver dans un relais de poste entre Albi et Castres quelques jours plus tard. Car, alors Comtesse de Toulouse, elle n’avait pas le temps de se soucier du départ qui arriverait le mois suivant, n’avait le temps de se préoccuper - en plus de tout ce qu’il y avait déjà pour Toulouse - de tous les préparatifs. Certes elle avait déjà donné sa contribution pour le bateau, mais toute la nourriture était à pourvoir encore. Et c’est durant cette rencontre de relais de poste qu’elle lui avait donné davantage de détails sur le voyage, comme il avait accepté, ainsi que contracté une créance. Le Seigneur de Cénac devenait donc officiellement créancier de la Vicomtesse de Montfa, mais surtout il devenait LE treizième Homme ! Il faudrait donc veiller à ne pas se lever en premier, une fois en pique-nique désertique.

Un jour c’est Arabella qui rejoignit cette folle aventure. Au détour d’un couloir, au début du mois de mai, la noire avait croisé la brune. Et c’est au cours de cette conversation en l’apparence classique, qu’elles avaient échangé sur leurs projets de fin de mandat. Elles avaient besoin de repos, toutes les deux, c’était indéniable, indubitable et totalement impensable que le repos salvateur soit une énième fois repoussé.
Aussi Arabella songeait-elle à tout arrêter, jusqu’à même démissionner de sa charge de Lieutenant de Toulouse pour voyager seule et Aryanna lui avait évoqué Alexandrie. La mer, la bière et le soleil (sea beer & sun tralala). Elle avait semblé intéressée. Et c’est lors d’un débat sur le port que l’affaire s’était concrétisée, l’oiselle lui avait proposé de les accompagner, la brunette avait accepté.
Par la suite il avait été nécessaire pour Arabella de rattraper son retard dans les préparations. Mais quand on est efficace et débordante de motivation, rien de plus simple !

En bon dernier ce fut Ayorjo qui se joignit à la folle aventure alexandrine, à cette folle vie de galère. Et pourtant il avait déjà effectué ce voyage jusqu’au bout du monde.
Débarqué à Foix début juin  il s’était attendu à trouver un groupe prêt à partir, ce qui n’était pas encore tout à fait le cas. Guidé jusqu'à ce repère d’alcooliques à cheveux longs pour des affaires on ne peut plus personnelles, c’est un aveu fait à la noire qui l’avait presque propulsé à bord, alors même qu’il avait songé à suivre les navires à la nage ou devenir clandestin. Celle-ci avait proposé au barbu une place à bord, après lui avoir donné l’assurance qu’il ne dérangerait pas le moins du monde, aussi avait-il accepté, rassuré.
Sa préparation au voyage avait été rapide - grâce à ses manies d’écureuil - et tout en reprenant goût au voyage, par l’effervescence qui régnait ici et là, il prenait un malin plaisir à tourmenter sans le savoir Aryanna.




Quelques jours avant le départ : extraits



“Mais, qu’est ce que ce … ”
Dans l’encadrement de la porte, Manon retient un juron en  découvrant l'agitation qui règne ce jour sur le Castel Lescurien où se prépare le convoi Albigeois. Si les chevaux arrivent à tirer tel encombrement, elle peut déjà imaginer les charrettes se renverser au premier virage si ce n’est pas les essieux qui lâchent sous le poids des marchandises.  
Certes, ce voyage n’a rien à voir avec leur précédent où il suffisait d’enfiler une armure et de se contenter de quelques affaires jetées en vrac dans une besace. Non. Il faut prévoir sans savoir, prendre tout en ayant de la place pour rien, boucler les comptes en priant que les récoltes soient bonnes. Leur retour d’Anjou était encore frais qu’il fallait repartir aussitôt, vers l’inconnu cette fois.
“Pourquoi y a t’il une charrette pleine de sacs de blé?? ”
La Lescurienne prit les choses en main, bien décidée à faire partir le groupe en temps et en heure et avec l’essentiel pour que chacun puisse trouver un minimum de confort. Hors de question de se nourrir de pain si sec qu’ils devront le mouiller à l’eau de mer alors que Margot a rempli des malles entières de vivres en tout genre tandis que Camille se charge du linge indispensable.
Ce n’est pas moins de huit charrettes qui se tiennent à présent dans la cour fin prêtes pour le départ.
Sous bonne escorte, Damsy, Dragibus, Julian et Manon prendront la route jusqu’à Foix en ligne directe rejoindre leurs compagnons de voyage.
Que l’aventure commence!



Entre temps, à Foix…
Lyviia, c’est toi qui a ma médaille de Saint-Grégoire ? Je n’y pensais plus, mais Antoynette préférerait que je l’aie. disait Cerièra à son amie en partageant une chope. Ou un peu plus d’une, soit.
Grigri porte-bonheur offert à le griotte par l’évêque de Clermont qui irait dans la cabine de pilotage de la Yemaya, alors que Lyviia se demandait ce qui pourrait porter chance à l’Étoile de Marseille. Cerièra sortit alors de sa besace le trèfle à quatre feuilles en bois offert par Doemie et le tendit à Lyviia : Tu ne le perds pas hein ?
Les deux navires seraient parés.


La veille du départ, tous avait pu dire au revoir à Antoynette. Toynou leur amie qui resterait derrière pendant qu'eux iraient crapahuter dans le désert. L'au revoir avait été dur, triste et ils regrettaient tous qu'elle ne puisse venir avec eux. Mais elle ne pouvait venir, engager au niveau comtal pour permettre aux éternels habitants du Castel de partir, la voir les suivre n'était plus possible. Elle s'était "sacrifiée" comme elle le disait si bien, pour ses amis et pour tout le reste.
Antoynette cette jeune mère pleine de vie et toujours présente pour Foix et ses amis. Elle ne pensait pas pouvoir venir leurs dire au revoir le soir du départ, aussi tous évitèrent de pleurer pour ne pas rendre les choses plus tristes encore. Mais le fait est que c'était triste. Laisser l'estropiée à l'arrière, avec Olympe, sa fille, serait bien plus dure que quiconque pourrait imaginer. Même si elle avait déjà effectué le voyage alexandrin par voie terrestre, même si elle n'avait accepté de venir avec eux à chaque fois que cela lui avait été proposé.
Ils s'étaient promis de s'écrire, tous. Et tous emporteraient le petit mouchoir brodé à son nom qu'elle avait confectionné avec tant de soin. Même s'il était impensable que quelqu'un l'oubli ce petit mouchoir leur ferait penser à elle, à chaque pas, à chaque fois qu'ils sortiraient des besaces, à chaque mots écrits sur leurs lettres.

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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Manon
[En chemin, Montpellier - 23 juin 1464.]

La chaleur était telle ce jour là, et la route encore longue, qu’il ne restait que la fraîcheur bienfaisante d’un bon vin blanc dans une des tavernes plus ou moins sordide de la ville pour survivre à l’été et à la suite du voyage.
Taverne choisi au hasard et à peine le temps d’ouvrir la porte qu’un blond se présentait hardiment.


“Bonjour, moi c’est L., le chiant.”

A l’évidence et à se présenter de la sorte, l’homme n’avait pas envie de bavarder ce qui incita Manon à rester, par pur esprit de contradiction. Et la conversation s’engagea d’elle même loin des questionnements habituel de politesse. Souhaitant probablement se débarrasser de la brune, le voilà donc énumérant les personnages hétéroclites habitant les différents endroits ouverts au public.

“Les trois dernières tavernes sont pour celles qui veulent se faire … se divertir sportivement.
Vous trouverez également un masseur incompétent en haut à droite.
Celle là bas dans le coin, c’est un violent.
Sinon, vous avez en bout de ruelle quelqu’un qui vous recevra fort bien mais qui a un truc coincé dans le derrière.”


Entre temps, sa joliette était entrée pour participer au débat suivie de près - trop près?- par un homme dont la capacité à changer de nom pouvait se chiffrer en heures. Mais l’homme étant trop “normal” et ayant épuisé la patience dû-dit chiant au bout d’une heure tout de même, la brune se mis en quête d’un autre endroit avec comme seul critère, l’une des étrangetés citées plus tôt.

Entre un tendu de la colonne vertébrale, un masseur immobile et un violent … les bordels du coin sans intérêt… au vu du degré d’enquiquinement de la comtesse… le choix se porta étonnement pour le violent.

Fallait il s’ennuyer à ce point depuis leur départ pour faire naître ce grain de folie bien loin du modèle de ces compagnons de route? Assurément. Être anonyme dans une ville telle que Montpellier, loin des dictats de la noblesse, pouvoir jouer de soit et des autres sans honte aucune et sans limite l’entraînait directement vers le bouge du coin sans savoir vraiment quels risques elle prenait à agir si insoucieusement.

L’homme en question était seul à essuyer nonchalamment quelques godets et tandis qu’elle s’assoit, l’oeil avisé de celle qui s’attendait à tomber sur une brute épaisse ne décèle rien de tel. Elle commande à boire, il réclame l’écu. Elle s’insurge du prix, il lui sert son meilleur vin. Jusque là, du banalement ennuyeux.
Alors, elle s’accoude au comptoir et le fixe ostensiblement.


Une rumeur vous dit violent.
Les gens racontent vraiment n’importe quoi. Lui répond t’il un brin étonné.
Vraiment? Je suis déçue. Si les rumeurs ne sont plus fondées, où va le monde!
Il rit puis poursuit d’un ton narquois. Vous voulez une gifle?
Un léger sourire étire les lèvres de la brune tandis qu’elle lui répond le plus sérieusement du monde. Seriez vous un violent dénué de cervelle? Laissez moi donc commander quelques autres tournées car à l’évidence, si vous frappez les gens dès qu’ils entrent, votre chiffre d’affaires ne doit pas être mirobolant.
Il rit et la sert à nouveau moyennant finance. La gifle pour plus tard alors.
Elle hausse les épaules. Mon époux me bat chaque jour alors...
Et vous aimez ça? Il la regarde avec une curiosité malsaine à présent.
Nouveau haussement d’épaules.
Je rend coup pour coup. Devant le regard médusé, elle reprend. Ne vaut t’il pas mieux se battre chaque jour plutôt que d’aller courir l’adultère?
Peut être. Mais pourquoi vous battez vous?

Elle réprime un sourire et poursuit sa comédie. Hier, c’était pour un quignon de pain. J’en raffole voyez vous et il me l’a chipé.
Et bien moi, je vous l’aurais laissé sans batailler.
Vous êtes bon à marier.
Il rit. En même temps, il rit pour un rien.
Mais imaginez que votre épouse brûle tout vos vêtements, que lui feriez vous? Vous n’iriez pas servir vos clients nu comme un vers j’imagine.
Il porte alors sur elle ce regard qu’elle ne connaît que trop bien, de celui qui tend une perche avec l’espoir qu’elle sera saisie. Je la battrais et la prendrais de force jusqu’à ce qu’elle s’excuse.
Dieu que les hommes sont prévisibles... et diable qu’elle ne joue pas dans cette cour là!
Elle le regarde avec un touche de dégoût.
Vous êtes un idiot. Qui ne vous dit pas qu’elle n’attend que cela?
Il acquiesce l’air un peu con.

La conversation poursuit son cours au rythme du vin qui coule un peu trop. Une nouvelle heure s’est écoulée et la faim tiraille son estomac. Elle se lève alors et conclut la discussion tout en lissant sa robe. Dois je donc démentir cette rumeur?

Abus de vin? Débilité profonde? Brute épaisse finalement? Tandis qu’elle relève la tête et se tourne pour prendre la sortie, il lui empoigne violemment d’une main les cheveux. La réaction est instinctive et sans l’ombre d’une hésitation. Elle pivote et son poing s’écrase sur la glotte du malotru qui s’étouffe mais ne la lâche pas, s’agrippant même de ses deux mains à sa chevelure. Les cheveux, sérieux? Quel manque de virilité pense t’elle en lui décochant un nouveau coup de poing en plein nez qui lui permet de se dégager. Il pouvait s’estimer heureux qu’un comptoir les sépare sans quoi, il aurait définitivement perdu ce qui fait de lui un homme.

Tandis qu’elle se dirige l’air de rien vers la porte, un dernier regard vers la brute dont les mains encerclent un nez ensanglanté. Il ne bronche pas, ne cherche même pas à la suivre et conclut même d’un clin d’oeil pervers. Un dégoût profond passe sur le visage de la brune et, avant de quitter l’endroit, elle se promet de revenir sous bonne escorte.

Lorsqu’elle revint enfin en soirée, finalement, l’idée d’aller rendre une petite visite médicale au dernier cité par le chiant lui effleurait l’esprit mais sans compter sur sa mémoire défaillante à se souvenir du nom de la taverne, elle ne pourrait rien en faire. Alors elle retrouva ses compagnons de voyage à qui elle proposa un petit jeu enclin à tourmenter le violent, le tout, sans mot dire quant à l’altercation de fin d’après midi.

Le sourire en coin du tavernier laissa place à une amère surprise lorsque ses compagnons entrèrent à sa suite. Mais si la jubilation d’une vengeance facile la contentait déjà pleinement, la comédie de Manga jouant un rôle dans une perfection qui aurait mérité un tonnerre d’applaudissement mis une touche finale digne du meilleur scénario. La prochaine fois, il réfléchira à deux fois avant de porter sa main sur une femme.

Lorsqu’elle rejoint bien tardivement le groupe s’apprêtant à reprendre la suite de leur expédition, la Lescurienne se dirigea directement vers Julian. Elle se blottit dans ses bras sans mot dire, probablement à la surprise de son époux quant à cette marque d’affection publique, et savoura un instant la sécurité qu’elle trouvait dans son double.

Elle ne contera sûrement jamais cette histoire à personne. D’une part parce qu’elle craignait autant les remontrances, justifiées, de son mari que sa réaction envers la brute écervelée. Cette même brute qui malgré l’anxiété lui avait tout de même demandé un tête à tête vicelard d’un murmure entre deux tournées. Et d’autre part, parce que combattre l’ennui par des actions stupides, n’était pas très malin.


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Ceriera
«Ô Capitaine mon Capitaine…»

Le Cercle des poètes disparus



Ou comment Sowelo est devenu Capitaine de la Yemaya1


[Arles, le samedi 25 de junh, tard dans la soirée…]


Cerièra n’avait pas osé le lui demander, toute la journée elle avait espéré que son vairon embarque avec elle, pour ne pas être seule dans ce vaste navire nouveau pour elle le lendemain, pour partager ces instants avec lui un peu comme s’ils avaient été deux naufragés sur une île déserte. Finalement c’est ensemble qu’ils se rendaient dans la nuit vers le port, comme si finalement la chose était entendue d’avance. Mais elle avait la manie de ne rien lui imposer et lui celle de ne pas s’imposer.
Ils approchaient main dans la main de la Yemaya lorsque Cerièra entendit quelques mots en provençal d’une religieuse s’avançant vers eux…


Sœur Marie-Clarence déambulait dans les rues d’Arles en se posant des questions sur le groupe qu’elle avait vu le jour même. La curiosité est un vilain défaut, certes. Mais parfois la curiosité a du bon. L’une des quatre ressemblait étrangement à quelqu’un qu’elle avait connu. Certes c’était il y a plusieurs années déjà, toutefois, le doute n’était qu’infime. Ces cheveux noirs, ce teint pâle et cette voix fluette ne pouvait bien qu’appartenir à une seule personne. Celle qui, cinq années auparavant avait disparu sans mots dire. Elle avait grandi, mais rien n’avait réellement changé sans doute. Elle restait l’orpheline qui avait grandi au milieu d’elles toutes durant toutes ses années.
La blonde Marie-Clarence les avait donc suivi à bonne distance jusqu’au bureau de la Mère Supérieure, Célestine. Elle avait détaillé les compagnons de la petite, une femme brune aux traits fins, un air de ressemblance, deux hommes un brun barbu et un brun, plutôt grands. Et lorsque la porte s’était refermée, elle n’avait que peu hésité avant d’essayer de savoir de quoi il en retournait.
Aussi, ce soir, alors qu’elle marchait lentement sur les quais du port, lorsqu’elle aperçut la brune accompagnée du grand brun (avec une chaussure noire), la vieille Soeur s’était dirigée vers eux, à la fois craintive et curieuse.

D...Dòna ? Desencusatz me. 2
Excusez-moi. Je vous ai vu aujourd’hui, à Saint-Césaire et… Dieu me pardonne mon excès de curiosité, mais… je vous ai entendu.
Lorsque j’ai vu la jova2 Ariana je me suis demandée ce qu’elle faisait ici, ce qu’il se passait. Elle est partie depuis si longtemps.



Òc ?2

Un peu étonnée, la brune se félicitait d’avoir grandi à Montferrier et de parler encore son occitan des montagnes qui lui permettait de comprendre le provençal de celle qui venait de l’interpeller. Elle l’écouta… une des nonnes de Saint-Césaire donc. Toute attentive à Aryanna la journée, elle n’avait pas en mémoire les visages des personnes croisées avec lesquelles elles ne s’étaient pas entretenues. Quelques petits hochements de tête à ses dires, puis de répondre calmement mais un peu surprise :

Nous étions au couvent ce matin, en effet, j’y accompagnais ma sœur Aryanna. Vous… l’avez connue plus jeune ? Vous êtes… ?

C’est qu’elle ne s’était pas présentée… et la brune aime bien savoir à qui elle a à faire.


Elle avait ouvert de grands yeux à l’évocation d’un lien sanguin entre les deux jeunes femmes. Des soeurs ? Elle avait pâli légèrement, elle ne savait pas cette partie de l’histoire, elle ne savait bien que ce à quoi elle avait assisté et ce qu’on lui avait dit du temps où la Mère Floriabelle lui en avait parlé. Une histoire étrange que celle-ci.

Votre… soeur. Ha.
Mais oui Excusez-moi. Je suis Soeur Marie-Clarence,
J’ai connu Ariana lorsqu’elle était encore toute petite et jusqu’à ce qu’elle disparaisse un jour.
Nous avons eu peur, longtemps, pour elle. Nous avons cru qu’elle avait retrouvé sa mère.. la Conti a toujours eu une réputation étrange, ici, vous savez…
Graziella a disparu lorsque Mère Floriabelle a trouvé Ariana. Mais, à chaque fois qu’elle me contait cette histoire, le doute n’était que peu probable. Elle a ses yeux et son tempérament, vous voyez ? Et elle était la seule enfant née dans la région, à cette époque, c’est la Mère Floriabelle qui a aidé à l’accouchement et elle disait toujours qu’elle se souvenait de chaque enfants qu’elle avait vu naître, de Paul le fils du boulanger à Flora celle de l’herbier. Une femme dévouée et intègre, elle nous a quitté bien trop tôt. Ariana en a été bouleversée, elle n’a pas parlé pendant des semaines, puis elle a disparu.

Elle avait marqué une légère pause, c’est qu’elle parlait beaucoup. Puis la demoiselle lui avait demandé un instant, avant de revenir vers elle. Soeur Marie-Clarence avait alors attendu sagement, en silence.


La brune avait longuement écouté la Sœur, hochant doucement la tête, son visage marquant l’étonnement à de nombreuses reprises. La Mère Floriabelle, celle dont Aryanna lui avait parlé au Presbytère, celle qui lui était si proche… «La Conti»… Pour sûr cette religieuse avait beaucoup à lui apprendre, aussi elle devait lui consacrer un temps d’écoute certain, tout du moins devrait-elle s’absenter un certain temps.

Ma Sœur, je vous prie de m’excuser un instant.

Elle alla parler à voix basse à son vairon, lui expliquer que le couronnement de leur journée de recherche serait peut-être dans les souvenirs de la religieuse. Compréhensif, il avait opiné du chef et se chargerait de prendre les commandes de la Yemaya à sa place jusqu’à ce qu’elle puisse le rejoindre. C’est soulagée qu’elle le laissa sur un baiser, souriante à l’idée d’avoir un homme merveilleux à ses côtés, avant de revenir vers la Sœur :

Allons marcher un peu si vous le voulez bien. Je vous remercie d’être revenue à moi, vraiment.
Aryanna m’avait parlé de la Mère Floriabelle et de leur lien, je sais bien que sa disparition a été terrible pour elle. Ce n’est que récemment que nous avons découvert que nous étions sœurs… en fait… que mon père était aussi le sien. Cette révélation nous a secouée toutes les deux, mais je m’en veux qu’Aryanna n’ait pas pu grandir avec ses parents comme moi, aussi je me suis promis de l’aider à retrouver son histoire à elle.
Vous m’avez dit… la Conti ? Sa mère s’appelait Graziella Conti ? Savez-vous ce qu’elle est devenue ?

Elle lui demanderait sans doute plus tard quelle «réputation étrange» la mère de l’oiselle avait bien pu avoir, ça n’était pas le plus important pour l’instant. Chaque chose en son temps. Proche de la Sœur, elle lui avait parlé d’une voix douce : pourquoi recevrait-elle mal les confidences d’une femme peut-être curieuse de son côté mais venue aider ? Au fil des pas lents des deux Aristotettes longeant le port, elle attendait ses réponses en regardant le clapotis de l’eau.


La Soeur avait acquiescé à la proposition de la brune. Marcher était sans aucun doute nécessaire pour elles deux, pour que les confidences et les révélations puissent se faire. La blonde était mal à l’aise, elle ne savait pas que ce petit groupe n’avait pas connaissance du nom de Graziella. Avait-elle fait une erreur en le leur révélant ? Elle se le demandait.
Car si la Mère Floriabelle ne l’avait pas dit à Aryanna il y avait sans doute une raison. Et si la Mère Célestine ne l’avait pas révélé non plus lors de leur visite du jour, c’était peut-être pour la même raison. Laquelle ? Elle ne savait pas, cela n’était pas une énigme pourtant. Et pourtant cela ressemblait bien à un secret de polichinelle… Dire que toutes les soeurs présentent avant l’arrivée d’Aryanna savait cette histoire et que jamais personne ne le lui avait raconté… Elle se demandait bien pourquoi. Et même lorsqu’on est aussi vieille qu’elle, certains questionnements demeurent sans réponses. Aux regrets énoncés par Cerièra, la Soeur s’était arrêté un instant et avait osé prendre tout doucement la main de cette soeur qui se sentait si préoccupée par la vie de sa nouvelle cadette...

Vous savez, ma petite, la vie est parfois faite de bonnes surprises et de désenchantements. Les voix du Seigneur sont impénétrables, si le destin d’Ariana a été celui-ci c’est que cela était nécessaire. Vous ne pouviez savoir et vous n’avez pas à vous en vouloir. A présent vous êtes là l’une pour l’autre, je suppose, et c’est bien là tout ce qui importe.

Puis, elle avait bien vite relâché la main de l’inconnue, car ce geste était un peu trop familier et surprenant même, pour repartir dans la déambulation arlésienne.

Je me souviens de l’époque où Graziella est arrivée ici, elle disait venir de loin, avec son accent italique et son parler nettement plus méridional. Bien sûr nous la comprenions et elle a bien vite appris. Mais elle est restée longtemps très secrète sur sa vie avant son arrivée. Jusqu’à l’arrivée d’un homme avec qui elle s’est liée d’amitié tout d’abord. Il l’a fait sortir de sa coquille.
Lorsqu’elle a disparu, on ne l’a plus jamais revue, et nous n’avons pas eu de nouvelles non plus. Comme si elle s’était envolée.
Mais… Oui. Conti, elle s’appelait bien Conti.



L’intention était bonne de la part de la Sœur, et c’est finalement ceci que Cerièra retint, même si elle avait bien du mal à souscrire au «c’était nécessaire». Oh elle raisonnait ainsi avant, se disant qu’il y avait une raison à toute chose, mais Asphodelle l’avait aidée à sortir de cette idée au décès d’Alexandre, sinon elle n’y aurait pas survécu. Non, tout n’arrive pas pour une bonne raison, tout n’est pas nécessaire. Et il n’y avait aucune nécessité à ce qu’Aryanna ait vécu cette enfance-là. La seule cause de tout ça était l’irresponsabilité des adultes ou, si elle se montrait charitable pouvait-elle se dire à la limite «ils ont fait ce qu’ils ont pu».

Elle sourit à la Sœur alors, lui répondant : Nous sommes là l’une pour l’autre… comme nous le pouvons. Cette culpabilité encore de n’avoir pas pu être là comme elle l’aurait dû pour sa cadette, tellement à son propre chagrin qu’elle n’avait pas pris la mesure de sa détresse. Finalement elle avait certainement fait comme ses parents auxquels elle avait tant reproché ces derniers temps : ce qu’elle avait pu, dans ses limites, ni plus ni moins. Mais elle ne laissa pas ces pensées apparaître sur son visage, il n’était pas question que la religieuse lui redise «ne vous en voulez pas», il n’était pas question d’elle, Cerièra, ce soir il était question de la mère d’Aryanna. De cette femme que son père avait sans doute dû aimer, qui s’était lié d’amitié avec, qui lui fait fait du bien… «Il l’a fait sortir de sa coquille», à ces mots la brune retrouvait ce père qui lui était devenu étranger depuis qu’elle l’avait soupçonné d’avoir trahi sa mère. La griotte ne comprenait pas, ne concevait pas l’adultère. Vision sans doute naïve et romantique des jeunes filles que les désillusions ne sont pas encore complètement venues ternir, pourtant elle connaissait «le mal», elle savait qu’il existait, mais elle n’en voulait simplement pas.

Cet homme dont vous me parlez… connaissez-vous son nom ?

Elle aurait pu le dire elle-même, mais un «Enric» valait mieux qu’un «Ah, oui, Enric, maintenant que vous le dites». La confirmation serait plus ferme.


Elle avait acquiescé, heureuse de savoir que l’une était là pour l’autre, que l’autre était la pour l’une et toute les deux ensemble et inversement.
A la question qui vint, la Soeur pris le temps de la réflexion; Un nom ? Cela faisait des années… Elle l’avait su, à n’en pas douter, mais elle ne l’avait que très peu aperçu cet homme, de loin, dans les rues arlésiennes, Graziella à son bras parfois. Graziella n’en parlait que très peu lorsqu’elle venait se recueillir à l’Eglise Saint-Césaire, même après qu’ils aient commis le péché de chair.

Je crains que ma mémoire ne me fasse défaut. Mais ce que je peux vous dire c’est qu’il était grand avec les cheveux sombres. C’est quelque chose d’étrange la mémoire.
Mais il était séduisant, avec les traits fins. Toutes les femmes d’Arles parlaient de lui, surtout quand il s’absentait pendant des mois. On se demandait souvent, d’une fois sur l’autre, s’il reviendrait.
Ah ! C’est vraiment quelque chose d’étrange les souvenirs, on attache parfois bien de l’intérêt à des détails un peu stupides.

Mais ça c’était sa curiosité. Elle avait cinquante ans, était entrée au couvent à l’âge de 12 ans, elle n’avait jamais connu autre chose que ces quatre murs, que l’aristotélisme. Alors, parfois, elle se laissait aller à une vie comme les autres. La curiosité surtout.


Longer le port dans l’autre sens… toute à la longue discussion qui avait eu lieu. Sœur Marie-Clarence avait vu son père, qui avait eu son petit succès. Elle ne se souvenait plus de son nom, mais à sa description Cerièra n’avait pas eu grand doute. S’imaginer cette époque, ce contexte, la laissait pensive. Plus vraiment de colère mais beaucoup de questions…
Sans doute irait-elle faire un tour à Montferrier en rentrant de voyage, pour l’heure elle essayait de ne rien oublier de ce qui venait de lui être dit. Conti… elle l’avait fait épeler et l’avait noté, mais pas le reste. Se souvenir…



Sur la Yemaya, tard dans la nuit…


Nouvelle lune ou presque…  elle n’y voyait rien Cerièra pour monter sur le navire ! C’est très prudemment qu’elle avait franchi la passerelle, presque à quatre pattes comme lorsqu’elle avait rejoint l’Osiris II au large de Blaye sa poire à la main. Il avait fallu qu’elle se prenne les pieds dans ses affaires encore entreposées sur le pont pour qu’elle se décide à ouvrir sa malle à tâtons et attraper un chandelier pour rejoindre sa cabine à la lueur d’une bougie.

Elle longea les cabines et vit Sowelo profondément endormi dans l’une d’elles qu’il semblait avoir choisie. Elle entrouvrit encore un peu davantage la porte et le regarda un moment, un petit sourire aux lèvres. L’envie d’aller se faufiler dans ses bras la traversa, mais il était si paisible son vairon et il avait eu une journée si éprouvante… elle ne dérangerait pas son sommeil. Et puis… elle était tiraillée entre le besoin de son contact et le danger que représente le fait de partager le lit d’un homme. Elle choisit de s’affaler de tout son long dans la cabine voisine, l’esprit tout encore à la conversation avec Sœur Marie-Clarence. Aryanna devait être tenue au courant de cette drôle d’histoire, mais elle ne la reverrait plus avant Alexandrie. Elle lui ferait donc un courrier, le temps de mettre de l’ordre dans tout ce qu’elle avait appris, pour lui narrer cette rencontre.


RP à quatre mains, avec Jd Aryanna dans le rôle de Sœur Marie-Clarence. *clap clap clap*
1 En vérité, IG, j’ai foiré l’embarquement ! Ça commence bien… heureusement que Cerièra est secondée !
2 Dame… excusez-moi / jeune / Oui ?

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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Lyviia
[A bord du Phoenix - 27 et 28 juin 1464]


[Trois visions différentes pour une même soirée. ]



La nuit avait été quelque peu mouvementée pour Lyviia. Entre les ronflements de son Pipo qui dormait juste en dessous d’elle et le filet qu’il lui avait installé en guise de hamac sur le pont du bateau, elle n’avait cesser de s’agiter, apeurée par l’idée de tomber, n’osant trop bouger, maudissant ses jambes qui ne voulaient pas tenir en place et n’arrêtaient pas de passer à travers les mailles dudit filet, elle aurait pu être grognon .. très grognon même et pourtant en cette fin de journée, calée sur le pont du bateau, profitant du soleil, une missive à la main, Lyviia, terminait sa lecture un grand sourire se dessinant sur ses lèvres ... C'est donc de bonne humeur, de très bonne humeur même, qu'elle décida de rejoindre le mess espérant se désaltérer un peu et faire partager sa joie à ses compagnons de voyage.

Dès son arrivée au mess, elle fût assaillie par des tournées de bières .. inutile de se poser la question .. Manon et Pipo étaient déjà présents et bien entamés évidemment. Les quelques hips qu’elle entendit par ci par là confirmait leur état respectif.

Le temps de poser ses fesses, boire une ou deux chopes que l’alcool se tarissait déjà .. En temps normal, Lyviia aurait ronchonner mais à la grande stupéfaction de son compagnon et de sa douce, aucune réaction. Rien n’aurait pu entacher sa bonne humeur, ce qu’elle fit savoir, décidant malgré tout de les faire tourner en bourrique pour se venger de ne pouvoir picoler à sa guise !!

N’en revenant pas de ne l’entendre râler, la voir si bien, ils en vinrent à la questionner sur le pourquoi de cette si bonne humeur ... qu’est ce qui pouvait rendre Lyviia aussi sereine et joyeuse ??? Rien d’autre qu’une missive leur répondit elle .. laissant planer le doute sur le contenu et l’expéditeur, les laissant imaginer tout et n'importe quoi, connaissant la curiosité de sa douce et les questions qui allaient suivre ... bien décidée à laisser perdurer le mystère et leur en faire voir de toutes les couleurs par la même occasion .. z’allaient pas s’en tirer comme ça .. Avoir vidé le mess sans l’attendre méritait bien une petite vengeance !!

Les questions s'enchainèrent, les suppositions aussi .. à tel point que Lyviia, amusée par la situation poussa le vice jusqu'à ajouter quelques élucubrations .. pliée de rire en voyant leurs mines dépitées, son Pipo ronchonnant de plus en plus fort, prêt à prendre sa planche pour se jeter dans la gueule des requins qui devaient sûrement roder non loin, Manon se prenant la tête entre les mains de désespoir allant jusqu'à lui dire à quel point elle l'a trouvait insupportable ce soir là .. Pipo pour sa part la traitant de "pesteuse" .. le manque d’alcool pesant de plus en plus sur tout le monde …

Un long moment après les avoir laissé faire d’invraisemblables hypothèses, elle se décida finalement à leur avouer le nom et le contenu de sa missive, un sourire au coin des lèvres .. missive venant de sa filleule qui avait décidé de reprendre sa vie en main, se remettre sur pieds .. regardant l’avenir d’un meilleur côté .. son ancienne histoire d’amour refaisant surface .. pour sûr, Lyviia était plus qu’heureuse de cette grande nouvelle .. et satisfaite de les avoir rendus chèvre .. poursuivant sur sa lancée, elle termina en les provoquant à nouveau ..


Je vous offrirais bien une tournée mais .. y'a pu à boire !!!

Les regardant tout deux .. elle pouffa alors de rire ..


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A l’évidence, le Capitaine n’avait aucune d’idée du bénéfice qu’il aurait pu faire avec la fine équipe à bord et ce, malgré le courrier de la Lescurienne dont le point fort sonnait comme un enrichissement certains. Il n’en restait pas moins que pour la seconde fois de la journée, plus aucune goutte d’alcool ne coulait, ni même la moindre vapeur de chouchen à respirer après avoir testé la méthode d’Arfie sur Lyviia. Méthode qui ne fonctionna pas, tellement la belle était résistante, ce qui en devenait réellement inquiétant. De fait, elle avait été insupportable toute la soirée.
Les yeux au plafond, Manon réfléchissait à une vacherie pour punir le Capitaine de sa maltraitance tout en le rendant seul coupable de la pénibilité de sa jolie. Et le sourire s’étira à mesure que l’idée prenait forme.

Au petit matin après s’être assurée que l’armateur se tenait bien à son poste, la brune rassembla ses acolytes, pas vraiment frais, au mess muni de son coffre à outils. Oui, Manon avait embarqué tout un tas de trucs plus ou moins utiles jusqu’à ses instruments pour sculpter en paix en cas d’ennui. Elle avait également chipé tous les crochets non utilisés qui traînaient sur le navire.


Alors voyons… 7 chaises, une table…. 4 tonneaux vides… Ha il faut descendre le plafonnier… Elle compte le nombre de crochets chapardés et grimace. Flûte, il va en manquer un. Tant pis, on clouera deux chaises ensemble.

Le coffre à outils trône à présent au milieu du mess, à disposition, et chacun s’attelle au machiavélique ouvrage. Les crochets trouvent ancrage au plafond avec le moins de bruit possible tandis que le plafonnier et descendu. Chaises et table sont retournées afin de placer des fixations aux pieds reliées par des cordes croisées, empruntées elles aussi. Les tonneaux vides, quant à eux, ne seront maintenus que par un bord pour plus de facilité. Bien sûr, la Fuxéenne aura bien vérifié qu’ils ne contiennent vraiment plus une goutte.
Il faudra bien six bras pour hisser le tout au plafond et solidifier l’assemblage, le but n’étant pas que le capitaine se prenne une chaise sur la tête en entrant tout de même.
Le coffre à outils se voit tirer vers la porte pour positionner le plafonnier à même le sol bien au centre de la pièce tandis que les trois comparses admirent le résultat au seuil de l’endroit retourné digne d’une pièce de théâtre décalé.

Je crains qu’il refuse de nous transporter une seconde fois…

Les chandeliers muraux sont retournés pour donner la touche finale et la dispersion sonna comme une évidence pour chacun d’eux. S’ils étaient débarqués à coups de pieds aux derrières, ils sauraient pourquoi… Mais assurément, le Capitaine ferait preuve de plus de prévoyance à l’avenir!



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A boire, un mess vide est un sans vie

Pipo était là avec Manon, en fin de journée lorsque sa Lyly est arrivée, l’air très enjouée… Les chopes coulèrent bons train et ce qui devait arriver arriva, Lyviia avait tout bu…

Cependant, loin d’en paraître affectée, Lyviia était toute souriante et arborait un sourire malicieux, étrange tant le manque de bière et d’alcool devait se faire sentir…

C’est là, qu’avec Manon, nous avons commencé à la presser de questions sur le pourquoi de ce bien être affiché en telle situation….
Une missive, de la part de quelqu’un qui veut l’épouser…


Et puis quoi encore… Pipo se mit à Ronchonner… C’est à ce moment que Lyviia fini par nous dire la vérité… C’est aussi à ce moment là que Manon comme possédée, voulait mettre le mess, sans dessus dessous… l’idée était certes saugrenue, mais avait un petit quelque chose d’amusant et d’existant.

Le voilà donc plonger dans une sorte de ménage de printemps à la mode Albigeoise sous le commandement de la Comtessa Manon de Calderon…

Les tabourets, les tables, les fût vides, tout était cloué au plafond… Après un rapide dernier coup d’oeil dans le mess, tout le monde reparti pêcher enfin, surtout Manon…



RP à six mains avec JD Manon et JD Pipo

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Manon
[Marseille - 29 juin]


Mais quelle épouse peut n’avoir strictement rien prévu pour l’anniversaire de son mari? Manon, assurément.

Alors même qu’elle découvrait le double anneau glissé à son doigt pour le sien presque un an plus tôt et à quelques jours de la date fatidique seulement, elle faisait part de cet oubli à sa jolie qui s’évertuait déjà à se rendre utile de quelques idées. Une fête? Non, il n’apprécierait pas. Un dîner aux chandelles? Non plus, c’était monnaie courante. Un cadeau? Oui mais quoi?? Et surtout loin d’une quelconque boutique intéressante pour un achat de dernière minute, qu’elle n’avait pas.

C’est alors que l’idée d’un tonnelet de tisane émergea dans son esprit tandis qu’elle faisait part à Lyvia d’un possible mot personnalisé de chacun en guise d’attention commune. Il n’en fallut pas plus que le rire de la belle devant les possibilités de souhaits à lui laisser pour se décider à lancer son plan d’urgence. Pli fut donc envoyé ici et là dans l’espoir d’une participation aussi drôle que spontanée.





Bonjour à tous,

Me voici bien ennuyée à me tourner vers vous car l'anniversaire de Julian approche à grand pas et je n'ai strictement rien prévu. Oui, oui, "bouuu la vilaine épouse", je confirme.

Je ne tiens pas à organiser une fête ni même un simple dîner mais je me demandais si chacun d'entre vous pouvait me renvoyer un petit mot à son intention que je réunirais pour lui donner dimanche?
Le tout sur un tonneau de tisane en guise de cadeau. Ceux qui le connaissent comprendront.

Alors certes, il est ... ce qu'il est. Certains l'apprécient, d'autres pas, certains ne le connaissent même pas.
J'aurais tendance à vous dire que même le mot le plus acide lui fera plaisir. Vous pouvez en abuser sans crainte.

Si vous pouviez me rendre ce petit service, je vous en serais fort gré!

Ramassage des copies samedi soir denier délai je vous prie.

Bonne fin de journée à tous,

Manon.


Il ne restait plus qu’à croiser les doigts.



[Un anniversaire sur l'étoile - Dimanche 3 juillet 1464.]
Citation:


De moi, Véra-Lucie
Lumière du Comté de Toulouse
à vous, le Capitani, amateur de champignons.

Ainsi vous voila accablé d'une annèe de plus.
Dire que le temps n'a pas de prise sur vous serait un piètre mensonge que vous même ne croiriez pas. Alors inutile d'entâcher ma bouche qui jamais ne trompe.
Cependant, oubliant toutes les malveillances, rosseries, vilénies, railleries et autres, que vous avez eues à mon égard par le passé, je vais faire un voeu pour vous.
Que cette année et les suivantes vous fassent un peu plus aimable.
Je sais, je suis d'une nature optimiste.

Bonne anniversaire Julian
Véra.





"A vous Comte Julian de Calderon
De moi, MangaRofW, dicte Manga.

Je me souviens encore du premier jour où nous nous sommes croisé.

J’ai de gardé en milice et vous êtes apparu !

Capitaine de la garde des Mantels Rouges !

Je suis tombée sous le charme dès cet instant….

Quelle prestance, quel obscurantisme, quel Homme !

Bref, le destin a fait que finalement vous avez trouvé la comtesse Manon.

Je vous souhaite tout le bonheur du monde et j’en profite pour vous remercier de ne pas m’avoir virée du poste de chancelière à l’époque où j’ai fait ma bourde monumentale !

Que le très haut veille sur vous.

Manga

Ps : Bon anniversaire."







Objet
bon aniversaiiiiiiiiiiiire face de baraccuda ..

A Julian de Caldéron dicte l'Odieux

Quel ne fut pas mon étonnement quand j'ai appris que c'était votre anniversaire..
Il est vrai que je pense à vous à chaque fois qu'il me tombe un oeil ... Et comme les deux
sont toujours présents.. Je le regrette d'ailleurs fortement quand j'ai le malheur de vous
croiser .. Vous voir est parfois , je vous l'avoue, insoutenable .. Mais bon chacun sa croix et
la mienne est lourde....

Bref en ce jour , je me suis dit allez sois gentille avec lui.. Après quelques vomissements
à l'idée de vous écrire pour vous souhaiter quelque chose pour l'occasion de votre vieillerie,
j'ai donc pris la plume ...

Joyeux* Anniversaire ...

Que les puces de mille chiens galeux colonisent votre fondement et que vos bras soient trop courts pour vous gratter.

Une belle journée à vous, pleine de fleurs, d'étoiles , de paillettes et de jolies petites bébêtes à poil roses.

Voilà vous noterez l'astérisque après joyeux.. Et ceci sera mon premier cadeau ...

Joyeux : Qui éprouve de la joie, qui est gai.
Qui, par nature, est porté à rire, à s'amuser, à prendre gaiement la vie.
Qui exprime la joie, s'accompagne de joie, est inspiré par la joie.
Dans des formules de souhait, bon, heureux.

En ce jour festif, gràce à moi vous vous coucherez moins... Enfin plus... Enfin bref...

Le second cadeau vous sera peut-être livré quand vous serez en mer ... Et je vous promets que celui ci vous allez l'adorer ...A suivre ...

Allez , une petite trêve passagère..

Joyeux Anniversaire Julian et ca vient du coeur...

Que le Très Haut vous garde en vie pour que je ne perde pas ma purge à venin...

Arfie de Corvay de Chiotte..




Capitaine,
Je suis heureuse de vous souhaiter votre anniversaire car je sais que chaque année que vous prenez fait que ma douce va se lasser de votre physique vieillissant et de votre caractère de plus en plus grincheux ainsi reviendra t'elle très vite à la raison et se retrouvera t’elle à mes côtés .. chaque ride, et Dieu sait si il y en a, me réjouit fortement !!
Je joins à ce petit mot, un sachet de sel , à mettre dans votre tisane ou sur vos blessures .. souvenir d’antan !!
Un très bon anniversaire à vous Capitaine.
Avec toute mon amitié.
Lyviia




Je doute que l'on vous souhaite beaucoup de bonheur et tout le tralala habituel. Alors je vous souhaite de passer cet anniversaire bien entouré à défaut d'avoir beaucoup de compliments.
Wallin.




A vous Julian Calderon dict l’inconnu pour moi,

Je ne vous connais pas ou peu j’ai du vous croiser deux fois dans ma vie, et entre vous et moi à part savoir que vous me faites peur je ne connais pas grand-chose de vous.

Alors depuis minuit, je n’arrête pas de penser à la meilleure façon de vous souhaiter votre anniversaire. J’ai tout d’abord pensé à un lâcher de pets arc en ciel à paillette rose qui sentent bon ou tout simplement à un lâcher de pétales de fleur et de poissons depuis mon bateau vers le votre, ou encore à vous faire livrer votre poids en boisson tisaneuse ou même à faire venir des troubadours sur votre navire pour vous chanter une chanson rien que pour vous. Nan en faites ce n’est pas vrai ne vous connaissant pas et parce que un être qui vous est cher me l’a soufflé un simple petit mot suffira, voir un simple épitaphe en faite.

Alors voilà mon petit mot et mon épitaphe pour fêter votre vieillerie.

En tant que Capitaine une petite esquive à droite, une parade à gauche, une pirouette, une feinte… Gardez bien votre défense mon cher ! Car même si, avec votre dynamisme, je suis convaincu que vous ne prendrez jamais de coup de vieux, il vaut mieux se méfier de l’âge qui passe… Un bon anniversaire !

« Vous me foutez la trouille, mais « Joyeux anniversaire ! » »

Sloan




Cher «Pitaine», ou peut-être dois-je vous nommer «Calderon», précédé d'un «Votre Grandeur» d'usage, bien que ce qui me viendrait le plus naturellement soit «Monsieur Manon».
Pourquoi cette appellation ? Tout simplement parce qu'à me pencher sur ce bout de vélin pour laisser glisser quelques mots, je réalise que je ne sais absolument rien de vous, ce qui pour la grande curieuse que je suis est ô combien frustrant.
Aussi, je vous saurais gré de ne pas me laisser en tel état et de me faire parvenir au plus vite votre couleur préférée, votre plat préféré, votre chanson préférée, ainsi que tout ce qu'il vous semblera pertinent de me partager.
Quant à moi, ce sont de bons vœux d'anniversaire que je vous envoie avec la présente missive.
Ceriera




Dans le doute où la chose entraînerait un nouvel accès de solitude le conduisant à aller s'enfermer dans leur cabine, il trouverait alors un pichet du meilleur vin bordelais accompagné de quelques lignes :

"Avant même de songer à vous perdre dans les affres de l'oubli, veuillez accorder encore quelques instants à votre épouse dont, je vous l'accorde, si les idées ne sont pas toujours lumineuses, elles partent tout de même d'un bon sentiment.

A l'évidence, votre noirceur apparente trouble, attire, effraie ou attise la curiosité.
Votre caractère peu docile et votre sens de l'amabilité laisse apparaître chez certains d'entre nous, un répondant aiguisé et tranchant que l'on manie avec un plaisir inavoué.
Et s'il est vrai que vous êtes avare de compliments en égal écho à ceux que vous recevez, il n'en reste pas moins que vous ne laissez personne indifférent, ce qui n'est pas chose courante.

Mes voeux seront simples.
Que chaque marque du temps soit dû à vos rires et sourires,
Que vous puissiez vous ouvrir davantage tout en gardant votre part d'ombre,
Que notre vie soit un éternel jeu malgré les années qui passent,
Que vous restiez odieux et effrayant de froideur devant chaque femme en mal de diableries enviant ma place.

Puisse cette journée être tout à votre honneur.

Bon anniversaire.

Manon."



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Ceriera


Lundi 4 juillet.



Les yeux bruns aux reflets d'ambre de la capitaine ne quittaient pas l'azur. On aurait pu croire en la regardant qu'elle scrutait l'horizon, mais il n'en était rien. Le bateau inconnu avait été évité et il n'y en avait pas d'autre en vue, et bien qu'ils aient semé l'Étoile de Marseille elle venait de mettre le cap vers le Sud confiante avant de passer les commandes au Bleu qui ne tarderait pas à venir la relayer.

Donc non, en vérité elle ne surveillait rien du tout. À moitié avachie sur la barre, elle laissait ses pensées vagabonder au fil des flots. Elle était assez bien dans la cabine de pilotage, elle s'offrait des moments de solitude et d'évasion de l'esprit qui lui manquaient un peu depuis le début du voyage. La chose lui posait d'ailleurs question : trouverait-elle suffisamment d'occasions de se ressourcer pendant les semaines à venir ? Les réflexes de celle qui était restée si longtemps solitaire revenaient : quand elle se triturait l'esprit… courage, fuyons ! Dans la solitude de préférence. Satanée solitude qui avait failli la tuer, parfois sa pire ennemie, mais encore de loin en loin une amie sollicitée.

Dix mille questions lui traversaient le crâne en même temps : pourquoi était-elle comme ça, déjà, à se poser des questions ? pourquoi personne n'en imaginerait le quart du tiers de la moitié ? pourquoi n'était-ce jamais simple pour elle ? et pourquoi ferait-elle, autant que faire se peut, comme si de rien n'était ? pourquoi se sent-on si seul parfois lorsqu'on est entouré, et moins seul en allant rechercher la solitude ? pourquoi se sentait-elle si inutile, et paradoxalement, pourquoi cherchait-elle tant à se rendre utile ? que cachait-elle derrière ses initiatives ou que fuyait-elle ? le savait-elle elle-même ? et pourquoi cette perpétuelle impression de tout faire de travers ? Liste non-exhaustive de ce qui se bousculait à ce moment-là dans la tête de la griotte.


Allez, décampe, lâche cette barre !

Il était temps de lâcher du lest, de passer la main. Le Bleu la relayait volontiers, elle pourrait tenter sa chance à la pêche, et se prendre enfin une cuite bien méritée. Une de celle qui vous cloue sur place et qui vous assomme : rien de tel pour espérer que la machine à pensées ne s'enraye, enfin. Depuis quand n'avait-elle pas franchement roulé par terre ? Très longtemps, trop longtemps… en voulant toujours être en première ligne pour les autres, mener le convoi en terrestre, puis en mer… elle en aurait presque oublié qu'elle était fuxéenne.

Mise à jour du carnet de bord qu'elle laissa bien en vue pour le capitaine, elle déposa sur la table son «chapeau», celui avec lequel Sowelo l'avait «couronnée» : drôle de couvre-chef que ce bateau en papier sous lequel elle devait avoir bien fière allure, la drôle de dame capitaine. Une dernière phrase écrite sous le relevé de leur position : «C'est bleu !» Trait d'humour à la destination de son successeur, l'expression voulant dire «tout va bien». Et avec le Bleu, tout irait bien.


À nous deux la poiscaille !

Elle descendit les quelques marches qui séparaient la cabine de pilotage du pont un peu nonchalamment pour aller installer sa canne à pêche. Appuyée sur la rambarde, elle reprit sans trop tarder son exercice de pensées au fil de l'eau. Le poisson finirait bien par mordre, ou pas, et au fond elle s'en fichait : elle n'en avait pas vraiment besoin. «Surveiller» sa pêche serait un nouveau prétexte pour retarder d'encore quelques instants le fait de voir du monde. Le bateau, c'était la liberté, et pourtant… quelque chose l'oppressait sourdement sans qu'elle ne sache bien quoi et c'était à l'air libre qu'elle se sentait encore le mieux. Seul le soleil pourrait la faire rentrer lorsqu'elle sentirait qu'il commencerait à trop brûler sa peau de porcelaine.
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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Aryanna


[Le 29 de Junh - Dans une taverne Marseillaise]

L'atmosphère avait été survoltée ou survoltante. Allez savoir. Quand certains sortaient, d'autres entraient et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste bien que les deux hiboux toulousains à l'intérieur. Riche en rencontre, riche en découverte aussi. Et la noire n'en revenait pas. Entre les grossesses, les mariages, les fiançailles, toutes ces évocations jusqu'aux enfants qui portaient presque le même nom. Partout, partout, partout !
Aussi avait-elle pris bien vite un vélin pour répondre à la lettre que sa sœur lui avait envoyé. Ce soir, il serait temps d'écrire et de rattraper le retard qu'elle avait pris sur les lettres auxquelles elle n'avait répondu encore et celle qu'elle devait écrire.

Marseille la ville à mariages, épousailles, enfantillages, enfantements. Une ville tout à fait amusante et pleine de vie, jusqu'aux derniers visiteurs-déménageurs...
Enfin ! Un vélin donc.


Citation:
    A Toi, Ma très chère Cerièra,
    Bonser,


      Je t’écris depuis une taverne marseillaise qui ne se désemplie pas, les gens entrent et sortent, d’autres arrivent, c’est fou ! Il a fait beau ici, la ville est belle, surtout son port, assez pratique.
      Cette ville est assez curieuse, tu n’imagines pas !
      Nous n’avons bien que croisé des couples ou des femmes mariées et enceintes, ou des femmes fiancées. Partout, partout, paartout !
      Ou sinon, fait très étrange... Les enfants portent presque tous le même nom, en rapport avec la Lune, surtout les filles en fait. Au début j'ai cru que nous étions tombés dans une ville de dingues - puis je me suis souvenue que nous étions là aussi et que nous paraissions plus fous qu'eux -, alors j'ai pensé à une secte. Oui... je l'avoue, j'y ai pensé. Le regroupement des personnes heureuses. Enfin, j'ai fini par me dire qu'ils étaient sans doute normaux, mais qu'en fait... les gens heureux finissent ici. Et depuis, l'idée ne me quitte plus trop. J'appelle donc Marseille la ville à mariage, mais aussi et surtout la ville à bonheur. Cela doit porter bonheur... Dans le doute, ou sur un malentendu, on ne sait pas !
      En tous cas, je n'en démords pas : Par-tout !
      Et je n'arrête pas de le répéter, je dois devenir folle.


    [...]


Combien de temps était-elle restée en semi-suspend sur cette lettre ? Elle n'en savait rien. De temps en temps elle ajoutait un mot. Mais mis à part la légèreté, elle n'arrivait pas à savoir quoi dire sur toutes les révélations qu'elle lui faisait. L'heure du départ pour Toulon avait toutefois fini par arriver. Elle avait évoqué le sujet avec Ayorjo, maintenant il fallait qu'elle réalise, qu'elle intègre, qu'elle s'y fasse... Parce qu'elle ne pouvait retourner en arrière poser toutes les questions qu'elle avait en tête...




[Le 3 de Julh – En mer, sur l’Etoile de Marseille]

Elle se sentait un peu mieux. Depuis leur montée sur l’Etoile et même celle sur le Phœnix, l’oiselle se sentait patraque. Elle avait essuyé quelques vertiges un peu inexpliqués, peut-être dû au tangage des vagues, elle n’en savait rien. Mais surtout, elle avait eu un peu de fièvre durant les premiers jours étoilés. Et tout cela était vraiment étrange.
Toutefois, le tout avait fini par passer, aussi avait-elle décidé, entre deux balancements aux cordages pour s’occuper des voiles, de finir sa mission courriers.



Citation:
    [...]

      Je reprends la plume ce jorn pour terminer cette missive débuter voilà quelque jours. Une petite fièvre m'ayant tenu loin de l'encre. Mais tout va mieux.

      Il faut dire, aussi, que j'ai mis quelques jours à réaliser vraiment le contenu de ta lettre, bien que j'en ai parlé quelque peu avec Ayorjo, le lendemain de sa réception.
      Ce que tu m'as appris m'a un peu chamboulé...
      J'aurai aimé pouvoir repartir en sens inverse et trouver cette Marie-Clarence, pouvoir lui poser toutes les questions qui me sont venues en tête depuis que j'ai lu, relu, relu et relu ta missive. Ne serait-ce que, aussi, pour pouvoir me souvenir d'elle. Car... je ne me souviens plus d'elle. Et n'ayant jamais appelé quiconque par son prénom, là-bas - mis à part Floriabelle - je ne sais de qui tu parles. Il y a peu de possibilités, mais si d'aventure, tu te souvenais de quelques traits, peut-être cela me permettrait-il de me souvenir...

      Pour ce qui est de ce nom, de mon nom, l'Autre nom... Comme me l'a fait remarquer Ayorjo, la théorie italienne se confirme donc. Et je ne saurai presque quoi rajouter d'autre tant j'ai de questions, tant je suis surprise de cette avancée inattendue. Mais, dans un sens, je suis heureuse de savoir que... tout n'est pas perdu.
      Je suis soulagée aussi, malgré tout. Soulagée de savoir qu'il n'y a pas eu que l'adultère, qu'il y avait autre chose de plus fort que cela derrière. Même si cela n'excuse rien, même si cela reste impardonnable vis-à-vis de ta mère, vis-à-vis de toi...

      Enfin... Nous verrons bien à notre retour.
      Donnes nous de tes nouvelles sur la Yémaya, de vos nouvelles à tous.

      Je t'embrasse,
      Le Très-Haut vous garde,




    Entre Marseille et la mer, les 29 de Junh et 3 de Julh


    PS : La Mission est accomplie.
    Le paquet a été trouvé. Je répète, le poisson a été pêché.



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Elle avait donc terminé le mot à Cerièra, puis était passée à sa réponse qui tardait, pour Toynou…

Citation:
    A Toi, Chère Antoynette,
    Bonjorn,


      Excuse-moi per le temps de réponse, tu dois connaître ma rapidité à répondre, à force, mais tout de même !
      Nos avons embarqué voilà quelques jours dans nos bateaux respectifs. Entre Toulon et Arles et nos voguons vers des contrées encore inconnues per la très grande majorité d’entre nos. La Yémayens avance à… voile abattue, alors que nos, Etoilés, avons eu quelques difficultés avec le vent. Mais tout se passe bien. Tous les membres de l’Etoile de Marseille se portent bien, je crois être la seule à avoir eu un peu de fièvre durant ces derniers jours, mais avec du repos tout s’arrange.
      Per le moment tout se passe bien, Arles nos a offert bien des surprises et des réponses, alors que Marseille nos a enlevé un de nos compagnon le temps de deux jours, le temps qu’on vienne également le chercher… Peut-être s’y cherchait-il une femme ? C’est la grande question que je me pose parfois, en y repensant, car là-bas, on n’y croise que très rarement des célibataires s’y j’ai bien compris… Certains se dessèchent à l’ombre à cause de la chaleur, selon une marseillaise.

      Je suis heureuse de savoir qu’à Foix tout se passe plutôt bien, que les choses repartent. La situation s’arrange-t-elle davantage par rapport à la semaine passée ?
      Willyam est-il rentré ? Et Doemino, avec lui ?

      Qu’en est-il de ton 4ème devoir per le séminaire ? As-tu réussi à le commencer ?
      Tout ne doit pas être tout à fait simple, mais j’espère que tu te portes toujours aussi bien et qu’Olympe aussi !

      J’espère être plus réactive à t’écrire, bientôt,
      En attendant faites bien attention à vos,


    Vos nos manquez avec Olympe, et Sleiii aussi, parfois,
    Le Très-Haut vos garde,

    En mer, le 3 de Julh



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Vint ensuite une autre lettre qu’elle avait mis beaucoup de temps à débuter, certes. Mais elle y pensait souvent. Et l’important était sans doute qu’elle l’écrive et l’envoie. Albert serait certainement très heureux d’apporter celle-ci après être passé par Foix. Ainsi il découvrait du pays…

Citation:
    A Vos, Liloia de Jacetenia de Baish, Héraut d’Armes Royal de l’Ordre Equestre et du Saint Sépulcre, dicte Sépulcre,
    De Nos, Aryanna Vidal-Conti,
    Bonjorn,

      Chose promise, chose due. Voici des nouvelles du… front maritime méditerranéen !
      Voilà deux petites semaines que nos avons quitté lo Comtat de Tolosa, Nos vos écrivons donc en pleine mer, quelque part au large de la Corse, nos semble-t-il.
      Per le moment nos n’avons encore rencontré aucun pirates, ce qui n’est sans doute pas plus mal. Il serait sans doute fort dommage que nos coulions et nos nos noyons au large d’une île italienne, sans même avoir parcouru plus de chemin que cela.

      Nos avons traversé quelques villes per nos rendre en Provence, en Toulon ou Arles, selon l’emplacement des bateaux que nos souhaitions prendre. Certaines villes amusantes et animées, d’autres animées mais parfois étranges.
      Toutefois, notre voyage se déroule per le mieux. La proximité et la promiscuité fera peut-être ressortir la folie chez certain de nos – dont certainement moi, mais cela ne Vos étonnera en rien, Nos en somme persuadée – mais je doute qu’un Homme finisse à la mer tout de même.

      Comment Vos portez-vos ?
      Vos m’aviez informé, à l’issue de cette Cérémonie d’Allégeance Tolosana qui nos a fait nos rencontrer que Vos pensiez retourner dans le front de… l’Ouest. Comme cela se déroule-t-il ?
      Vos chevaliers et vos-même vos portez-vos bien ?
      Nos nos demandons parfois ce qu’il en aurait été si Nos Vos avions enlevé et embarqué per des aventures inconnues dans un désert qui sera sans doute chaud.
      Espérons que nos ne nos dessècherons pas à l’instant même où nos y poserons tots le pied. Cela serait fort dommage, si nos arrivons jusque-là en un seul morceau.


    Espérons Vos lire bientôt et apprendre que Vos vos portez per le mieux,
    Le Très-Haut vos garde,

    En mer, le 3 de Julh 1464,



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Et la dernière, la plus particulière, celle qui serait glissée sous une porte. Avec la fièvre, elle n’avait vraiment eu le temps de se pencher dessus, aussi devait-elle rattraper son retard, son éternel retard.

Citation:
    A Vos, Sénher Capitani,
    De Nos, Aryanna,
    Bonjorn,


      Vos connaissez déjà ma faculté à être d’une rapidité remarquable et donc évidemment toujours en retard, aussi ne Vos étonnerez-vos pas de voir ce pli se glisser sous votre porte de cabine, alors même que Notre Très Chère Comtessa Manon Vos aura remis les mots écrits avec, je n’en doute pas, grande application de la part de nos compagnons de galère.

      Un mot donc. Je pourrais faire court, mais je n’en ai – étonnement – pas envie.
      Mais Manon nos a dit un mot, aussi un mot vos aurez :
      « Chemise. »
      Voilà. Je peux donc m’arrêter là !
      Ciao, bisous (sur le séant droit)



      Vous y avez cru ? Ha… Naïveté !
      Trêve de plaisanterie. Pourquoi une chemise ?
      Parce que ça tient chaud. Du moins c’est ce que dirons certains…
      Je doute que vous ayez oublié notre première rencontre, en l’Hôtel Assézat, voilà bien plus d’un an. Votre couturier, lui, ne l’aura sans doute pas oublié, en tous cas.
      Je me souviens de ce jorn comme si c’était hier. Vos m’aviez surprise avec votre voix sortie d’outre-tombe, d’un coin sombre alors que je ne vos avais même pas remarqué, tant vos étiez planqué.
      Ce mélange de surprise et de crainte qui m’avait assailli alors me faisant vos juger comme : imposant, sévère, peu amène à l’excentricité, m’a toutefois quitté. Fort malheureusement per Vos.
      Car Vos fûtes tout de même l’un des premier Tolosan que j’ai rencontré… Que j’ai bien vite trouvé grognon aussi, avant que de pouvoir faire plus ample connaissance avec Vos, au détour d’un conflit armagnaco-béarnais, au détour d’un campement militaire, puis au détour d’un Conseil.

      Je crois pouvoir dire que, même si Vos m’aviez impressionné la première fois que Nos nos étions rencontrés, même si Vos aviez l’air d’être si stricte et que pourtant vos me fasciniez d’une certaine manière, j’ai dû vos apprécier très rapidement. Bien plus rapidement que votre couturier en tous cas. Si je recroise ce chenapan d’ailleurs, il prendra le pied de Doppel ou Gänger dans le séant, je pense. Si jamais il n’a rien à faire donc, envoyez-le du côté de Montfa ! Montfa vos en saura gré.

      Je crois que, même si vos prenez une année de plus, ce jorn. Année qui vos rapproche à n’en pas douter de la fin de votre vie. Il faut garder à l’esprit ce que Vos êtes, ce que Vos êtes devenu, ce que Vos deviendrez. Malgré tout ce que tous peuvent penser, malgré les opinions de tout un chacun, je puis affirmer avoir été heureuse de Vos rencontrer au détour d’une salle d’entretien ambassadesque, vos avoir connu davantage au cours d’un conflit où Vos n’arrêtiez pas de m’appeler « la nudiste », car mon plan de diversion était bien le meilleur du monde. La preuve : nos avions vaincu les félons et brigands. J’ai gardé cette chaisne, d’ailleurs. Peut-être devrais-je Vos en faire cadeau, que Vos puissiez Vos souvenir de mon grand esprit stratégique indéniable. Mais, là encore je m’amuse. Ma faculté à dire d’énormes âneries je crois.

      En tous les cas, Julian, Vos que j’appellerai sans aucun doute toujours « Sénher Capitani », je souhaite que cette année passée vous ai été non pas tout à fait pénible, mais au moins un peu enjouée. Et je ne pourrais vos croire si vos me disiez le contraire, car après tout vos avez épousé l’une des plus belle perle Tolosana. Je souhaite que cette année future vos soit agréable, unique, animée – en espérant que vos ne succombiez pas à la chaleur alexandrine que je suppose étouffante -.
      Puisse le ciel vos faire garder votre caractère odieux et grognon. Nos savons bien tous les deux que cela n’est pas tout à fait cela, mais que cela ne changera jamais. Cependant, je n’en dirai pas davantage des fois que quelqu’un tombe par inadvertance sur ce pli et que votre réputation se voit ternie. Car, à n’en pas douter, vos avez un « sale caractère, vos êtes un gros méchant, vilain, tout pas beau ». Et personne ne pourra jamais en douter une seule seconde.

      Je crois qu’il est préférable que je m’arrête là.
      Après Vos allez finir par croire que je suis amoureuse de Vos, ce qui serait sans doute fort étrange. Pour vous comme pour moi. Et je ne voudrais surtout pas Vos voir me regarder avec des yeux de grenouilles à chaque fois que nos nos croisons. Ce serait gênant.


    Le Très-Haut vos garde,
    Et j'oubliais : Un Joyeux Anniversaire à Vos. Parce que c'est bien pour cela qu'on m'a demandé de vos écrire.

    Dans une cabine pas loin, le 3 de Julh



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A présent il était temps d'aller glisser cela sous la porte. Puis de retourner se balancer de cordes en cordes afin de s'occuper des voiles. L'activité hautement divertissante de la journée, encore...
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Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait
Lyviia
[Mardi 5 Juillet à bord de l’Etoile de Marseille]


Réveillée très tôt par le vent sifflant dans les voiles, le bruit des vagues se fracassant sur les flancs de la nave, passant la main à ses côtés à la recherche de son compagnon, reprenant ses esprits, se souvenant alors qu’il était aux commandes de l’Etoile de Marseille, Lyviia se leva précipitamment, le ventre agité, pensant alors à la tempête qu’il avait annoncée la veille à l’ensemble de ses compagnons.

Sans réfléchir, inquiète, le temps d’enfiler une simple chemise empruntée à son compagnon, elle se glissa hors de sa cabine, ballottée à droite à gauche par les mouvements des vagues, se dirigea tant bien que mal en direction de la cuisine afin d’aller chercher de quoi restaurer son homme qui n'avait quitté sa barre durant toute la nuit .. puis une tasse de tisane remplie à moitié pour ne pas prendre le risque de la voir se vider en route, elle se hâta alors d’aller le rejoindre dans la cabine de pilotage afin de prendre des nouvelles.

Se faufilant alors aussi discrètement que possible à l'intérieur de la cabine, tenant fermement la tasse d'une main, venant poser l'autre sur le torse de son homme captivé à faire avancer la nave sur les remous de la mer, luttant contre les vents pour suivre sa trajectoire, se blottisant contre lui, lui déposant un doux baiser dans le cou comme elle aimait tant à le faire quand ils se retrouvaient seuls … un sourire aux lèvres malgré ses hauts le coeur dûs au mal de mer ..


Bonjour Vous ...

Je venais simplement voir comment vous alliez, vous dire combien vous me manquiez et savoir si vous aviez besoin de quelquechose ... hormis moi bien sûr ..

Petit sourire provocateur alors qu'elle le lâchait à grand regret pour lui faire face, se rapprochant du tableau de bord .. s'apprêtant à lui tendre la tasse qu'elle tenait à la main tandis qu'une vague déferlante secoua doublement le navire ... Déstabilisée, manquant chuter, se rattrapant de justesse à la barre pour ne pas finir les quatre fers en l'air, lâchant la tasse qui vint finir sa course sur la carte entreposée précieusement devant son homme ...

Confuse en regardant le liquide se répandre, se mordillant la lèvre, cherchant à réparer sa bêtise, prenant la manche de la chemise enfilée à la hâte, commençant doucement à tenter d'éponger, s'apercevant de la couleur colorée que cette dernière prenait au fur et à mesure ... rougissant discrètement, un sourire niais, regardant son homme avec des yeux de biche, se tournant à moitié en direction de la sortie de la cabine .. pointant du doigt la direction du pont ..


Humm je crois que ... je ferais mieux d'y aller .. on doit avoir besoin de moi sur le pont ... les autres doivent sûrement m'attendre ....
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Manon
[Sur l’Etoile - 5 juillet]




Au réveil, les yeux se teintent des jours de grandes colères, lorsque l’azur vire au gris tempête en signe de forte contrariété. Pour une fois, Julian n’en est pas la cause mais la juste réaction d’un haut-le-coeur face à la danse endiablée dont l’Etoile paraissait vouloir mener la cadence. Mais si elle avait été jeté malproprement du royaume des rêves par Poseidon, son sombre époux, lui, semblait lutter pour rester dans les bras de Morphée malgré un visage pâle et une parasomnie évidente.

Certes, Pipo avait fait annonce de vents plus ou moins forts pour le lendemain alors bien incrédulement, elle s’était imaginée un jour de grand Autan sans même penser que la terre ne souffrait pas d’ondulations variables … comme en mer. Forcément, pour celle qui avait grandi en montagne, la vie maritime était source de découverte jour après jour.

A l’évidence, la position parallèle au plancher ne seyait pas à son estomac ainsi malmené à chaque fois que le bateau semblait prendre un creux. Alors, voulant faire grâce à son conjoint de la vision d’une régurgitation malheureuse, elle troqua sa chemise pour la première robe qui tomba sous sa main et quitta la cabine en emportant la cage de sa bestiole.

Cage qu’elle manqua de lâcher au choc de la rafale de vent qu’elle prit de plein fouet en sortant avec tant de surprise qu’elle en chancela. Chaque cordages, chaque possible ancrages pour sa main libre fut agrippés à en faire blanchir les phalanges. Ses bottes glissaient sur le pont ruisselant d’embruns qui allaient et venaient au gré de l’inclinaison de la nave tandis que le fracas du navire brisant les vagues trouvait juste mélodie dans le vent s’engouffrant dans les voiles résistants vaillamment à la pression.


Lorsqu’elle atteint enfin le mess en un ultime refuge, il lui sembla refermer derrière elle la porte de l’enfer marin, effrayant et assourdissant, où elle laissa sans regret aucun les piques qui maintenaient plus tôt un chignon sommaire aussi vite réalisé qu’envolé. Quelques passages de doigts agiles dans la raide chevelure iodée afin de redonner un semblant de coiffure admissible avant de vite abandonner la coquetterie pour l’inspection journalière de sa bestiole.

Elle observait avec amusement le regard curieux ou choqué des gens se demandant pour quelle raison obscure la Comtesse de Venès se baladait avec un escargot. Il faudra remonter quelques mois plus tôt et situer la scène sur les terres dévastées d’un Anjou en pleine guerre lorsque affaiblie par une blessure au combat, son esprit tourmenté de solitude avait fait un bon dans un passé enfantin à la simple vue du petit gris. Une affection - bien trop - étrange pour le baveux se dessina plus clairement chaque jour jusqu’à créer l’inquiétude chez ses compagnons d’armes qui alertèrent Julian quant à la folie passagère de son épouse. Il vint alors se rendre compte par lui même bien sûr mais dans sa grande sagesse - si, si - la laissa jouer de sa bestiole jusqu’à participer au choix de son nom. “La flêche”, nom de la ville théâtre de mariage, blessure et convalescence. Certes, Manon l’aurait volontiers appelé plus simplement “cagouille” mais céda devant l’argument incontournable de Pipo : A la flêche, les ordres arrivent à la vitesse d’un escargot. Ce qui était on ne peut plus vrai.

Construite de ses propres mains et de bonne taille, l’habitat conçu juste avant le départ semblait convenir. Cependant, le mucus excessif en son fond indiquait un désastreux et dangereux apport en sel tandis que le gastéropode s’accrochait sur une paroi,replié dans sa coquille. Le détachant avec délicatesse, elle le déposa tout aussi délicatement sur la table le temps d’aller chercher un peu de bière dont elle versa quelques gouttes autour de lui à même le bois. Si le sel tue les escargots, l’alcool aussi. Sauf celui ci. Encore une étrangeté Angevine qu’elle avait découvert un soir de test hautement débile mais au final fructueux.

“Allez, courage” lui dit elle, bien plus à elle même au demeurant face à la houle nauséeuse et éreintante pour l’équilibre. Et tandis qu’elle gardait un oeil sur sa bestiole reprenant vie, l’habitat se vu entièrement vidé et nettoyé à l’eau claire. Quelques rajouts de morceaux de bois, des grains de blé trempés dans l’eau et de la pomme finement émincée en complément. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il n’est pas le mal de mer et s’il survivait à tel voyage, elle en ferait assurément un roi à Lescure.

Quant à elle, elle n’avalerait rien tant que la mer ne cesserait pas son déchaînement et son vacarme assourdissant pensait elle lorsqu’elle entendit des cris étranges. Prise d’inquiétude soudaine, elle quitta en trombe le mess, non sans avoir “rangé” le baveux mais délaissant les traces de bave de son passage sur la table, pour affronter la tempête et cerner l’origine des cris à travers. Elle se figea stupéfaite, les cheveux tourbillonnants autour d’elle et les bras ballants devant Aryanna s’agitant dangereusement sur les cordages en criant des choses incohérentes. Le plus étrange résidait dans le fait qu’elle semblait totalement dans son élément aussi, la regarda t’elle faire un long moment sans mot dire, telle la spectatrice d’une bien intrigante scénette.

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Mangarofw
La Yemaya.


Pont / Mess de la Yemaya, 1er jour






Manga s’installe au mess, qui est sous son contrôle, et se fabrique une canne à pêche avec un bout de bois et de la ficèle…. Cerièra arrive sur les entre faits et elles se mettent à discuter… Sloan arrive à son tour…. La discussion se poursuit…. Manga finit enfin son ouvrage, elle accroche un appât et quitte le mess pour le pont… Elle met sa ligne à l’eau et attache la canne pour ne pas qu’elle se barre toute seule en son absence.

Alors que ses dames continuent de discuter Manga aperçoit sa canne bouger, elle file comme le vent tire de toutes ses forces et vlannnn !

Une belle jambe de bois bottée atterrit sur le pont ! Elle regarde sa prise un peu éberluée !

Elle en discute avec sloan et elles décident se partager le butin… A Sloan la jambe et à Manga la botte ! Sloan lui donne l’idée de pêcher avec la botte !

C’est alors que Manga est à nouveau prise d’un haut le cœur et qu’elle, oui oui, vomit ! Mais pas n’importe où ! Elle vomit dans la botte ! Elle n’a pas eu le temps d’aller jusqu’au bord du bateau….

Elle grimace puis….


Bah, ça fera de l’appât pour les poissons !

Et ce n’était pas peut dire, la botte à vomis accrochée à la canne à pêche lui rapportèrent trois jours de suite un beau poisson et …. Allez savoir pourquoi et comment, une grande échelle.
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MangaRofW, dicte Manga.
Nulle en orthographe, grammaire et histoire géo et.... Depuis toujours en plus, dsl.
Mais je fais des efforts.
Pipo
[Mardi 5 Juillet dans la cabine de pilotage]


Pipo était au commande cette nuit là, car les vents étaient au rendez-vous et cela sifflé dans les voiles...

Il donna les ordres pour réduire la voilure afin de ne pas la déchirer et commença à se maintenir derrière la barre, il savait que la nuit serait longue...

Au petit matin, la porte s'ouvrit mais trop concentré il ne vit pas tout de suite qui était entré dans la cabine.


Lyviia a écrit:
Bonjour Vous ...

Je venais simplement voir comment vous alliez, vous dire combien vous me manquiez et savoir si vous aviez besoin de quelquechose ... hormis moi bien sûr ..


Bonjour Lyly,

Comment allez vous ?
Je ne suis pas très présent ces derniers jours, mais tant à faire entre la barre et la cale à ranger...


Pipo la prends contre lui entre ses bras tout en maintenant la barre...

Une grosse vague, oh oui elle était grosse celle-ci... et tout à coup, la carte devant lui, plus rien, hormis de la tisane dessus...
Il souriait à voir faire sa Lyly avec la manche de sa propre chemise qui avait été emprunté plus tôt...

C'est alors qu'il la vit partir plus sûre de ses pas en direction du pont, sûrement à vouloir voir les dégâts que peut causer une mer creuse...

Il se remit à la barre et repris sa surveillance, il connaissait par coeur le secteur et savait où il devait aller pour se rapprocher du Yemaya...

Une dernière pensée pour sa Lyly et la mer le repris pour le reste de la matinée...
Mangarofw
Retour vers… le passé.


Manon a écrit:
[Montpellier - 23 juin 1464.]

Lorsqu’elle revint enfin en soirée, finalement, l’idée d’aller rendre une petite visite médicale au dernier cité par le chiant lui effleurait l’esprit mais sans compter sur sa mémoire défaillante à se souvenir du nom de la taverne, elle ne pourrait rien en faire. Alors elle retrouva ses compagnons de voyage à qui elle proposa un petit jeu enclin à tourmenter le violent, le tout, sans mot dire quant à l’altercation de fin d’après midi.

Le sourire en coin du tavernier laissa place à une amère surprise lorsque ses compagnons entrèrent à sa suite. Mais si la jubilation d’une vengeance facile la contentait déjà pleinement, la comédie de Manga jouant un rôle dans une perfection qui aurait mérité un tonnerre d’applaudissement mis une touche finale digne du meilleur scénario. La prochaine fois, il réfléchira à deux fois avant de porter sa main sur une femme.


C’est vrai qu’entre Manon et Manga c’est pas l’amour fou… La faute à qui ? Allez savoir !
Pourtant ce soir là, Manon demande son aide à Manga…. Ou plutôt un service.
Manga, allez savoir pourquoi, accepte de rendre service à Manon… Il s’agit de faire semblant d’être possédée pour enquiquiner un tavernier qui a été incorrect avec la comtesse Manon…. Sauf que Manga ne sait pas faire la possédée ! Bien sur, elle tait cet état de fait.

Ni une ni deux… La troupe d’amis se retrouve dans la taverne du malotru.

*Et c’est ici que tout va être conté pêle-mêle…. Et en abrégée….*

Et que ça grimpe sur le tavernier, que ça le léchouille, que ça le mord, que ça lui montre sa ceinture de chasteté en s’asseyant sur ses épaules… Que ça lui bouffe même un bout de comptoir au lieu de lui mordre le mollet !

Que ça n’a de cesse de dire..

"Je suis le nombre ! 666 ! "

Que ça mord même doigt de pied tout sal d’un client qui n’était là que pour se rafraîchir un peu et prendre du bon temps, un temps !

Puis le tavernier, d’en avoir surement assez, de se retirer….

C’est alors que tout retombe…

Immense lassitude et gros maux de tête….. Manga disparait à son tour.

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MangaRofW, dicte Manga.
Nulle en orthographe, grammaire et histoire géo et.... Depuis toujours en plus, dsl.
Mais je fais des efforts.
Ceriera
«À la volette», mess de la Yemaya, le 5 de Julh tard le soir…


Le mess avait vu défiler les habitués cette fin de journée… Sloan qui avait dessiné presque machinalement les traits de celui de ses pensées, Manga qui avait régalé leurs oreilles de quelque chant mélodieux, même le Bleu était passé hâtivement les saluer.
En cette fin de soirée ne restaient que les hiboux Yemayens, comme souvent. Cerièra profitait de ce moment de calme pour se pencher sur une réponse à sa sœur, d'autant qu'elle avait évoqué sa fièvre un moment plus tôt à Sowelo et Manga, après qu'ils se soient demandé si l'Étoile avait aussi un passager sujet au mal de mer. Pas Aryanna donc, et heureusement elle semblait aller mieux.

La plume crissait sur le vélin et c'est les bras de Sowelo autour d'elle qu'elle termina les dernières lignes en cachant un peu le texte de sa main, puis qu'elle signa le pli avant de le confier à Pèire en direction de l'Étoile de Marseille.




Depuis le mess, Cerièra a écrit:

    Ma douce oiselle,


    Je profite du calme retrouvé du mess. Ici les journées son rythmées par le mal de mer de Manga, ou un joyeux chahut comme il arrive sur ce navire régulièrement. Quand certaines ne se partagent pas botte et jambe de bois, c'est une échelle qui vient nous assurer un accès au mât. Des infidélités à la poire sont faites, soit pour choir dans les pommes soit au profit de l'Armagnac «emprunté» au Doc. Tout et n'importe quoi est remonté de la mer… surtout n'importe quoi !

    J'ai suivi Manga sur le mât aujourd'hui et je n'ai pas pu résister à un petit plongeon dans la grande bleue. Évidemment je n'avais rien prévu pour remonter sur le bateau et Manga a dû me faire passer une corde. Sinon je serais restée à l'eau et vous n'auriez eu qu'à me récupérer en nous rejoignant…

    Ce que tu me racontes sur Marseille m'a fait sourire, voilà qui change des villes d'esseulées comme il y en a tant… tous les hommes seraient donc en Provence ? Les filles s'appelleraient toutes «Lune» ? Sont-ils tombés sur la tête de donner un prénom si infernal à leurs enfants ou est-ce la chaleur ?

    Que te dire sur Sœur Marie-Clarence ? C'est une dame d'un âge certain, blonde bien que blanche par endroits, elle m'a semblé assez réservée mais très gentille. Elle parlait provençal et prononçait ton prénom à la provençale, «Ariana». J'ignore si cela t'aidera mais ne t'en fais pas, maintenant que nous savons qu'elle est au couvent, peut-être pourrons-nous retourner la voir ?
    En tout cas c'est évidemment une très bonne piste, et je vois qu'elle t'enthousiasme au point que tu aies adopté Conti. Je partage aussi ton soulagement dans une certaine mesure, c'est mieux, c'est moins… ah, je ne trouve pas de mot qui reflète mon idée exacte. Sans doute en rediscuterons-nous.

    Sowelo est évidemment près de moi. Je lui ai lu le début de ce courrier, la partie collective… il semblerait que je n'aie rien oublié selon lui. Parfois je me fais peur avec lui, je ne pensais pas m'attacher si vite, si fort, et ça m'effraie un peu. Mais un jour peut-être je cesserai de me triturer la tête et je ne m'en porterai certainement pas plus mal.

    Je suis contente que ta fièvre aille mieux, fais bien attention à toi. Comment vont les Étoiliens de votre côté ? Personne n'a le mal de mer ? Personne n'a encore eu envie de jeter personne par dessus-bord ? Ici l'ambiance est bonne enfant, ce qui est rassurant. Avec l'aide de Dieu nous arriverons puis rentrerons sans que personne ne se soit pris à détester personne.

    Je t'embrasse, salue tes compagnons de galère pour moi et transmets-leur quelques-unes de ces nouvelles.
    J'ai hâte de revoir l'Étoile dans ma longue vue, j'avoue que je vous guette.
    Que le Très-haut vous garde,



    PS : Merci pour la «pêche», il ne me reste plus qu'à espérer que le paquet soit apprécié.


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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Lyviia
[Nuit du Mardi 5 Juillet au Mercredi 6 juillet à bord de l’Etoile de Marseille]


Tirée de son sommeil par ses papilles asséchées, transpirant par tous les pores de son corps, la tête en ébullition, se rendant compte de son état d'ébriété avancée et se remémorant vaguement la promesse qu'elle avait faite à son compagnon d'aller le rejoindre dans son bureau et de lui apporter une petite bière afin qu'il puisse se détendre un peu, bière qu'elle comptait bien couper à l'alcool fort sans le lui dire quand elle aurait trouvé l'endroit où il le cachait même si elle avait déjà sa petite idée... Lyviia se redressa sur son lit .. Le regard flou, les objets se mettant à flotter dans la pièce, les parois de sa cabine prenant d'étranges formes chancelantes .. elle attendit un instant avant de tenter de poser un pied au sol puis l'autre .. vacillante, elle parvint malgré tout à se mettre debout .. et se trainer tant bien que mal jusqu'au dit bureau, colla son oreille contre la porte et prise de terribles hauts le coeurs ... fit volte face pour s'avachir sauvagement sur son lit ...

Ronchonnant intérieurement contre son compagnon, le maudissant un peu de l’avoir mise dans cet état en lui servant des chopes à tout va la veille au soir au mess, chopes s'entassant devant elle, prenant un grand plaisir à les vider les unes après les autres sans se rendre compte qu'il était en train de l'enivrer alors qu'elle comptait aller fouiller la cale durant la nuit ... Patientant un peu, espérant que les effets de l'alcool s'estompe, elle réfléchit alors à nouveau à la manière dont elle mettrait son plan diabolique à exécution .. objectif : saouler son compagnon pour lui faire lâcher la barre, de gré ou de force ... et pouvoir ainsi profiter un peu de lui .. elle esquissa alors un sourire malgré la terrible nausée qui la tenaillait .. elle devait absolument faire quelque chose pour que son compagnon lui consacre un peu plus de temps .. coûte que coûte elle y parviendrait ... dut elle pour cela affronter sa peur du noir et se retrouver confronté à une grosse bestiole poilue hantant les recoins de la cale du bateau ..

Frissonnant un peu à l'idée de se retrouver nez à nez avec une bestiole dont elle ne savait pas grand chose, se redressant à nouveau, attrapant la carafe d'eau qu'elle gardait toujours à portée de main, étanchant sa soif, humidifiant sa gorge sèche, une idée germa alors dans son esprit. Elle se remémora la fameuse soirée passée avec Dragibus alors qu'ils étaient en route pour le front, soirée durant laquelle cherchant la moindre petite goutte d'alcool, ils avaient terminés tous deux la tête au fond des fûts de bière vides, grimpant les escaliers à quatre pattes, telles deux larves, pour regagner leurs chambres respectives .. La tête toujours dans le brouillard, un sourire diabolique vint se figer sur ses lèvres .. il fallait impérativement qu'elle croise Dragibus et le plus tôt serait le mieux ... pour sûr, il l'aiderait à aller fouiller la cale .. suffisait de lui promettre une bouteille d'alcool et l'affaire était dans le sac ... plus besoin d'affronter seule la cale .. elle irait accompagnée .. si elle arrivait à mettre la main sur lui ..

Rassurée sur la manière dont elle allait s'y prendre, ne tentant plus de lutter contre le sommeil qui l'envahissait, elle se rallongea, ferma les yeux ... regrettant malgré tout que son compagnon ne soit à ses côtés ...

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Sloan
LA YEMAYA




Jour d’embarquement, pour un voyage troublent !



Si la vénitienne avait longtemps hésité à venir en faisant trois pas en arrière quand elle n’en faisait qu’un ou deux en avant. La jeune femme avait finit par partir et grimper sur le bateau après avoir prit une bonne dose de drogue pour soulager sa peur, ses craintes, son angoisse. Depuis qu’elle se souvenait de la nuit ou elle avait perdu ses parents et son frère, cette nuit de tempête ou le bateau avait fait naufrage ou elle et son frère avait finit dans des tonneaux à la mer pour être sauvé alors que leurs parents avaient finit noyés sous des vagues gigantesques et un vent soufflant avec force.

Depuis la petite aile tentait d’apprivoiser la mer et le pont du navire ainsi que tout le reste , elle avait commencé par rester dans sa cabine durant quelques jours doutant de sa place ici, doutant de pouvoir être heureuse doutant, avant d’oser en sortir pour se risquer à donner signe de vie aux autres en allant au mess du navire. Plusieurs verre d’alcool pour se détendre le premier pari était réussit et afin de mieux apprivoiser tout ceci et vaincre ses angoisses la demie blonde continua de passer chaque jours un peu plus longtemps au mess diminuant de ce fait les prises de drogue, une fois qu’elle fut alaise avec se trajet elle envisagea le pont un peu de temps dessus chaque jours en essayant d’y rester le plus longtemps possible, mais ça c’était sans compter sur les singeries de sa folie manga qui n’avait de cesse d’effrayer la jeune fille.

Si dans un de leurs délires un soir ou Manga avait rapporté son butin de pêche ressemblant plus à une botte et une jambe de bois qu’à un poisson. Toutes deux avaient inventés un appât de pêche fabuleux avec la botte à vomi, parce que de base Slo avait proposé à Manga de s’en servir comme d’un filet, mais c’était sans compter que la brune serait pile à cet instant malade et vomirait de dans ajoutant à la botte filet de la nourriture pour appâter les proies et une arme redoutable pour assommer les pirates et les fantômes clandestins présents sur le bateau avec la jambe de bois. La brunette avait aussi pêché une échelle pourrie à la quelle elle avait décidé de monter sans penser un instant que les barreaux casseraient et qu’elle tomberait, manga poussa la chose plus loin en faisant de l’échelle, une échelle de corde sur la quelle la jeune femme remonta jusqu’à atteindre la première poutre ce qui eu pour effet de faire tourner de l’œil la vénitienne qui n’était absolument pas alaise avec le bateau.

Les jours suivants à chaque fois que Manga entreprenait de grimper à cette foutu échelle la demi blonde fuyait s’isoler dans sa cabine tellement elle avait la frousse. Et le pire dans l’histoire c’est qu’elle ne pouvait même plus se calmer avec l’herbe et sa pipe parce que la veille fâché après les remarques de son frère à ce sujet elle était partie en lui laissant le tout en lui promettant de plus y toucher si ça pouvait le rassurer….
Le bateau avait au final un effet bien faisant sur la petite aile, car au fil des jours qui passait elle se trouvait peu à peu, elle se retrouvait, elle se relevait peu à peu , allant de mieux en mieux. Elle commençait à trouver son équilibre en se confiant sur ses sentiments, ses émotions principalement à son frère et à sa griotte elle avait aussi écrit et donné des explications à Olivier quand à son comportement avec lui, depuis elle était à nouveau lumineuse.

Et pour finir son frère lui avait rendu ses biens, mais c’était sans compter le côté tête de mule de la blondinette, qui avait finit par céder et reprendre ses biens avec une idée en tête, elle avait d’abord pensé à les jeter, puis à les remettre dans la chambre de son frère, mais au final elle en ferait une toute autre utilité.



Jour des bêtises, finit la hantise !



Sloan avait décidé de prendre son problème de peur à bras le corps mais aussi de recommencer ses expériences tordues, enfin c’était surtout parce qu’elle était têtu et qu’elle avait bien décidé de tenir sa promesse et de contrarier un peu son frère en s’obstinant.

Bon la vénitienne avait ruminé son plan toute la nuit, au petit matin pour le mettre à exécution et faire des bêtises expérimentales il avait quand même fallu qu’elle fume un peu, beaucoup pour se détendre parce que son plan l’angoissait quand même. Une fois au maximum de sa relaxe Sloan prit la direction du pont avec pipe et herbe en main elle trouva un tonneau vide qu’elle fit rouler jusque sur le pont pas trop près du bord quand même mais pas trop loin non plus pour ne pas avoir à faire des kilomètre. Suite à cela la jeune fille retrouva sur le pont le seau avec la corde qui avait servit à la réveiller quand elle était tombé dans les pommes et la voilà à prendre de l’eau en mer pour remplir son tonneau en espérant attraper quelques poissons au passage ce qui faciliterais son expérience. Quelques allers retours plus tard le tonneau était plein et des poissons nageaient de dans parfait pour la blonde tout était près.

Allumer à nouveau la pipe d’herbe et faire fumer les poissons c’était parti, et voilà notre belle à fumer avec les poissons tout en regardant les bateaux au loin ainsi que celui qui apparaissait et disparaissait sous ses yeux juste à leurs côtés selon. Blondie fonça récupérer sa jambe de bois au cas une attaque se préparait. Elle trouvait ça bizarre tout autant que les poissons nageant désormais sur le dos dans le tonneau. Alors qu’elle faisait maintenant l’étoile de mer sur le pont elle aperçue Raymond Barre lui donnant une Poire, et son réflexe fut de lui coller un coup de jambe de bois quiconque passerait par là se demanderait sur quoi elle pouvait bien frapper si ce n’est dans le vide.


Barre toi de là Raymond …
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