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[RP ouvert]..." L'Imaginarium"...

Arylis
en terrine ou lardée et rôtie sur une tranche de pain ?

Arylis le fixa avec de grands yeux où se mêlaient doute, horreur et amusement. Le rire du peintre la rassura, en partie au moins, et elle oublia cette réflexion peut sympathique envers les bergeronnettes dès que les mots venus d'ailleurs résonnèrent à ses oreilles. Sa curiosité étant sur des charbons ardents depuis qu'elles étaient entrées, la blonde ne se fit pas prier pour suivre le gardien à travers les étagères.

je vais vous faire partager une expérience dont Manu et moi-même raffolons, avec nous vous allez découvrir une des nouvelles pièces qui nous sont parvenues il y a peu.

La brodeuse échangea un regard entendu avec l'aide de Salvador, puis elle s'accroupit près de la caisse choisie par l'espagnol. Un sourire ravi sur le visage, elle contenait à grand peine son excitation et son impatience à déballer le nouveau trésor de l'Imaginarium.

On commence ?
--Un_donateur_anonyme
HEEEYYY MAIS FAIS ATTENTION 'SPECE DE GROS LOURDAUD ! GOUGNAFIER D'MES DEUX.... ROUPETTES !!! Tu veux qu'on s'fasse virer ou quoi ? Qu'le patron l'a ben dit qu'si y'avait UNE seule éraflure on s'prendrait la porte dans les dents manu militari. Quoique j'sais pas c'que ça veut dire mais ça doit dire que c'est IMPORTANT !!! T'as compris ???? !!!

OH ça va l'bouseux ! j'suis quand même pas babache ! Té r'garde r'garde, l'est droite.. lààà t'as vu ? Bon, faut dire aussi que... ça donne des idées une table pareille. Normal qu'je m'penche un peu... sur son cas !

et un rire gras, benêt, à la limite du stupide, de s'échapper de leurs gorges d'imbéciles heureux.


L'patron y fréquente trop les bouges de La Rochelle... toutes ses p'tites ben gaulées là, ça finit par lui travailler un peu trop l'chapeau. Enfin... il a dit qu'ses idées fumaient d'sa tête et qu'il fallait ben qu'il en fasse quèque chose. Qu'il a dit aussi qu'c'était un cadeau pour la boutique à bizar'ries.

Quoi qu'on fait alors ? On laisse là et y s'en arrange ?

Ouais ! Z'ont qu'à l'ranger au milieu de tout leur fatras de bric et de broc qui sert à que dalle.

Enfin, moi j'f'rai ben aut' chose avec avant d'la ranger heiiin...

regards visqueux et lubriques qui se déposent sur l'objet qu'ils sont venus livrer. Puis deux soupirs s'échappant de concert.


Allez.. on la laisse avant qu'il arrive des noises et qu'on nous accuse. On a fait not' boulot, qui s'débrouillent avec.

Joignant le geste à la parole, nos deux sagouins de planter devant la porte de l'Imaginarium le fruit de leur labeur et de se tirer sans demander leur reste, oubliant d'adjoindre le message que le sculpteur et donateur leur avait pourtant également confié. Tant pis.


--Salvador.
Incapable de deviner ce qu’ils vont trouver, l’espagnol a dissuadé la visiteuse de prendre part à l’ouverture.

- je déteste l’idée que vous puissiez vous blesser séñorita, pire même, que dans cette caisse se trouve un reptile embarqué par mégarde et que ce dernier vous morde.

De sa miséricorde qu’il garde accrochée à une chaîne d’argent sous sa chemise, Salvador aidé de Manu, force les fines planches sur le dessus de la caisse choisie pour sa forme allongée et de bonne taille.

Intrigué par des bruits extérieurs qui tiennent du raclement et de la conversation, l’espagnol a tendu l’oreille un moment puis s’est remis au travail, Manu étant chargé d'aller dehors contrôler.

Poussant de long gémissements les planches ont fini par céder.

Roulé dans un morceau de voile usée, le peintre avec précaution, met alors à jour un tapis peu banal qu’il déroule devant les pieds des deux femmes.

Comme souvent un bout de parchemin accompagne la pièce, récupéré au fond de la caisse, Salvador en fait la lecture.



« Tapis de mer. Origine d’un monastère dédié à St Maclou, tissé par les moines, tous d’anciens marins, par moitié de moustaches de phoques et par moitié de laine récoltée quand la mer moutonne. Ce tapis servirait pour les baptêmes dans le désert de la grande Moukave, la vague tissée tenant lieu d’eau depuis toujours absente dans cette contrée. L’impétrant se plaçant au centre du tapis sous la vague »
Arylis
Malgré sa curiosité et son impatience, Arylis s'était sagement tenue à l'écart du déballage.
A présent, bouche bée, elle était hypnotisée par le tapis de mer.

Brodeuse depuis l'enfance, tisserande depuis plus récemment, la blonde ne pouvait qu'admirer le travail qui avait été fait. L'aérien et le ciselé de la vague la laissaient sans voix. De même que l'ingéniosité qu'il avait fallu pour avoir cette idée et la mettre en pratique.

Ne pouvant se retenir plus longtemps, la brodeuse s'approcha au plus près pour étudier la nouvelle pièce de collection. Pour sûr, elle avait trouvé là sa préférée au sein de l'Imaginarium !

Arylis s'était mise à marmonner des suppositions sur les secrets de fabrication de l'étrange tapis. Elle prenait à témoin de ses hypothèses des personnages invisibles et poussait par moment de petits cris satisfaits ou curieux.
Bien entendu, elle joua avec l'écume frangée de la vague, mais cette partie nettement moins professionnelle ne mérite pas que l'on s'y attarde.

Puis Manu appela Salavador à propos d'une découverte qu'il avait faîte devant la porte.
La brodeuse se demanda vaguement ce qui pouvait bien se révéler plus intéressant qu'un tapis de mer, puis son attention se focalisa de nouveau sur l'ouvrage marin.
--Salvador.
Tout à sa contemplation de l’étrange tapis de baptême, le gardien de l’Imaginarium n’a pas entendu Manu l'appeler.

- diga me !! Lui intime t’il lors qu’il prend conscience de la présence de son apprenti à ses cotés.

Goguenard le gamin fait son rapport, ne pouvant s’empêcher de rire franchement à l’évocation des détails de l’affaire.

Surpris puis amusé par les explications, Salvador lui fait signe de partir devant.

- señoras…Fait-il aux deux visiteuses…Je vous laisse le temps de réceptionner une donation mystère.

Laissant là les dames, il part à grandes enjambées, triturant sa moustache, intrigué par la manière choisie par le donateur.
Nadjka
Nadjka, comme toujours dans ce lieu magique laissait libre cours à sa rêverie... Elle avait suivi Salvador et Arylis à la découverte de nouvelles merveilles. Un tapis marin pour les baptêmes! Enturbannée, elle se voyait au milieu du désert de sable, prête pour la grande cérémonie... Le retour du gamin et les paroles de Salvador la sortir de sa douce Torpeur. Elle se souvint que le chemin n'était point achevé et qu'elles devaient reprendre la route. Elle se tourna vers sa captive tout à l'observation minutieuse du tapis.

Arylis, suivons le maître de ces lieux vers la sortie. La prochaine étape nous attend. Elle prit d'autorité le bras de la blonde et regagna la sortie. Elle s'arrêta tout net devant la bien drôle de dame, euh... de table, abandonnée là devant la porte de l'Imaginarium! Elle caressa le bois d'une main experte et annonça à l'espagnol:

Et bien, Salvador, votre mystérieux donateur ne s'est pas moqué de vous! L'ouvrage est en chêne et plutôt bien travaillé. Vous devriez peut-être ne pas le laisser ainsi au bout milieu de la rue si vous ne souhaitez pas créer une émeute ou que quelques esprits mal intentionnés n'accrochent une lanterne rouge à la porte de l'Imaginarium!

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Arylis
Arylis, suivons le maître de ces lieux vers la sortie. La prochaine étape nous attend.

Hein ? Mais ... Non ... Encore un peu. On est bien là !

La voix de la brodeuse n'était plus qu'un filet inquiet. Ses protestations étaient pour la forme car elle avait reconnu dans l'attitude de Nadjka, si détendue et rêveuse quelques instants auparavant, l'autorité militaire de celle qui a l'habitude qu'on lui obéisse. De toute façon elle n'était pas de taille, elle le savait à présent, et l'Imaginarium ne se prêtant pas à une crise de nerfs, la blonde se laissa embarquer.
Elle jeta quand même un dernier regard au tapis de mer, et il lui traversa vaguement l'esprit qu'il était peut-être plus sain de s'attacher aux humains qu'aux objets et aux meubles. Mais comme à l'accoutumée, ce ne fut qu'un éclair dans l'esprit-papillon qui se penchait déjà sur la manière dont il faudrait gérer la bête d'angoisse qui remontait lentement son estomac.

Et bien, Salvador, votre mystérieux donateur ne s'est pas moqué de vous! L'ouvrage est en chêne et plutôt bien travaillé. Vous devriez peut-être ne pas le laisser ainsi au bout milieu de la rue si vous ne souhaitez pas créer une émeute ou que quelques esprits mal intentionnés n'accrochent une lanterne rouge à la porte de l'Imaginarium!

Arylis regarda la table et, malgré elle, ses joues rosirent. Qui avait donc pu oser pareille création ? Avec celle-là au moins, la brodeuse était certaine de ne pas tomber sous le charme. Bien trop vulgaire ! Elle préférait de loin sa porte mystérieuse et son tapis original à cette table impudique. Coeur d'artichaud certes, mais la brodeuse avait quand même quelques critères quand à ceux qui pouvaient espérer ravir son coeur. Même quand il s'agissait de membres du mobilier ! Sait-on jamais ils auraient pu soudainement s'animer ...

Puis la brune reprit le chemin de leur taverne, la blonde sur ses talons. Les yeux clairs osèrent quand même quitter quelques secondes la poussière des bottes pour se fixer sur la moustache de l'espagnol et la bouille de son assistant.

Merci pour tout ...

Le brouhaha de la rue étouffa les mots soufflés, de la même manière que le salut angoissé fut avalé par la foule passante.
--Salvador.
A peine avait il tourné les talons que Nadjka s’adressait à lui, ces dames devaient partir et lui recommandaient vivement de rentrer au plus vite le cadeau mystère avant qu’il ne provoque des troubles.

Décidément les deux visiteuses ne manquaient pas d’esprit et il avait partagé les rires qui avaient accompagné la recommandation finale.

- nous allons nous empresser de rentrer l’objet ou le corps du délit, quant à vous sachez que votre visite nous a honoré, ce fut une véritable grâce de vous avoir ici et j’espère sincèrement que vous nous ferez la joie de revenir.

Les saluant de la main une dernière fois avant qu'elles ne se fondent dans la foule il les remercie chaleureusement d'une voix forte.

- muchas gracias señoras d’avoir pris le temps de passer un peu de temps avec nous, au plaisir.
--Salvador.
Au fil du temps, les curiosités commencent à se faire de plus en plus nombreuses dans ce grand espace froid et quasiment vide. La table a trouvé sa place dans un coin de l’Imaginarium, elle va pouvoir servir doublement, comme pièce de la collection et comme table.

De retour de Thouars où il a visité sa cousine Cali et a assisté au baptême d’Odyssée, Salvador s’est attaqué à déballer des objets relégués dans une boite et qui gardent encore leurs mystères.

La première curiosité consiste en une paire de pattes griffues qui semblent animales, sur certaines des griffes on distingue des inscriptions qui ressemblent à des runes.

Sur le bout de manuscrit qui accompagne les deux pièces, le peintre découvre de quoi il est question.








Paires de pattes de Phrédy, dîtes « les griffes de l’Anuit » semi-homme d’origine austro-moukave, région de l’Anuit où dit on il fait très sombre, le Phrédy peut décapité d’un coup de ses griffes rétractables la tête du pauvre voyageur égaré dans cette région crépusculaire.

--Salvador.
Averti par Manu lors de la venue de ce dernier à Thouars qu’une livraison était arrivée à l’Imaginarium, Salvador est rentré à Poitiers une fois le passage à la nouvelle année fêté avec sa cousine Cali.

De l’unique caisse livrée par un bateau qui a croisé les gitans dans les eaux au large de Carthage, l’espagnol a extrait un papyrus de grande taille dont la majeure partie est occupée par un texte en hiéroglyphes. La gravure sur le coté gauche n’étant pas très explicite, il essaye néanmoins d’en tirer quelque chose mais en vain.




Abandonnant le papyrus sur la grande table massive et multi-usages, il tire de la caisse un parchemin écrit de la main de Sandino, où il en découvre la traduction. Il y est indiqué que la gravure représente Isis et Osiris occupés en cuisine à faire un gâteau d’anniversaire, le texte en détaillant la recette.

Les délices de Kéops

20 kg de dattes dénoyautées.
Réserver les noyaux.

5 kg de suprême d’Ibis royal

10 jarres de vin de palme.

2 douzaines d’œufs de crocodile du Nil.

2kg de sucre de palme

4 barracudas de bonne taille.

10 paires de pattes ( 20 pattes) de grues de Louxor


Laisser mariner les suprêmes dans le vin de palme jusqu’à ce que tout le liquide soit absorbé, aider le cas échéant en prélevant quelques litres afin de désaltérer le pâtissier assoiffé.

Vider les barracudas en veillant à ne pas détruire le squelette, remplacer la chair par les suprêmes d’Ibis marinés, recoudre et passer au four.

Réduire les dattes en pâte et en recouvrir les poissons farcis à la chair d’ibis, recouvrir le tout de la chair des barracudas crue, recouvrir le tout des 2 kg de sucre de palme mélangés aux 2 douzaines d’œufs de crocodiles, râpé les noyaux de datte sur le dessus, planter les pattes de grues en fonction de l’âge.


Le cœur au bord des lèvres, l’espagnol pose le parchemin sur le papyrus et va prendre l’air sur le seuil de l’Imaginarium.

Remis de son léger malaise, il se remet à la tâche, curieux de voir ce que lui réserve la suite.
--Salvador.
L'hiver se retire sur la pointe des pieds, le marais fume à l'envie, sur la côte on attend l'équinoxe qui au large va lever des vagues destinées à déferler sur les rivages Poitevins. Ainsi l'année Lunaire s'achève, sous les hospices de l'avant garde printanière qui fait aux branches des arbres de petites ailes d'un vert tendre.

Dans l'Imaginarium, les premiers rayons de soleil de l'année pénètrent directement dans la grande salle qui n'a connu des jours d'hiver qu'une lumière indirecte. Dans le faisceau presque solide des rayons qui s'écrasent sur le sol, dansent des particules de poussière en suspension traversées par de minuscules moucherons tout juste nés.

Allongé à même le sol sur une couverture, Salvador s'est placé sous le bombardement lumineux dont il étudie la structure et l'ombre qui l'entoure afin de pouvoir reproduire l'effet dans sa peinture. La belle saison arrive et pour un peintre c'est synonyme d'un surplus de lumière quotidienne qui fait cruellement défaut l'hiver. Les yeux fermés il se laisse baigner de chaleur un moment puis lentement relève le buste en s'aidant des coudes, replie ses jambes et assis le dos bien droit, récupère dans une des poches dissimulées dans les revers de ses bottes, un message qu'il a reçu le matin même et que le plaisir d'enfin voir le char d'Hélios franchir les ouvertures de l'Imaginarium lui a fait retarder la lecture.

Vite décacheté, le pli livre son contenu à l'espagnol qui en prend connaissance tout en se frisant la moustache, geste qui chez lui indique l'intérêt et la satisfaction. Sandino l'auteur de la lettre, il l'a reconnu à la simple vue de l'écriture nerveuse et serrée. Ce qu'il apprend en lisant est en grande partie la confirmation de ce qu'il savait être en préparation. Le clan a vendu la nave sur laquelle les gitans des mers ont navigué deux ans, navigation qui les a amené par deux fois en Egypte et une fois à la grotte du Taureau, pour les destinations les plus exotiques. De retour à terre ils ont retrouvé des membres d'un clan parent et des amis voyageurs avec lesquels ils vont entreprendre un grand tour du royaume.

Leur passage est donc certain et dés à présent le bohémien demande à Salvador de travailler sur un projet d'envergure. Suivent les détails du susdit projet qui à la lecture font se lever les sourcils de l'espagnol. A la seconde lecture, l'idée de Sandino a trouvé son chemin dans l'esprit du peintre qui tout sourire, la moustache fière, regarde à nouveau les rayons cascader des petites fenêtres, content d'apprendre que les bohémiens vont passer et impatient de travailler sur le projet de son cousin.

Absorbé par ses premières réflexions sur ce qu'il va devoir mettre en oeuvre pour commencer à y travailler, Salvador n'a pas entendu entrer un homme qui l'ayant interpeller d'une voix forte l'a fait sursauter.

- Une livraison. Répond-il quand le peintre lui demande ce qu'il veut.

Agacé d'avoir été dérangé de prime abord, l'espagnol se lève avec joie à l'évocation d'un colis, certain que l'expéditeur est ce même cousin dont il vient de lire la lettre.

Le livreur payé, il dégage de son corps de bois et de la paille qui la protège, une vue de la grotte Séleucide du Taureau et de ses environs. Vue qui doit être exposée pour l'édification du visiteur qui jamais n'ira là-bas.

--Salvador.
Dans la grande salle de l’Imaginarium l’atmosphère est studieuse. Autour de la table d’étude, abandonnés sur le sol, des croquis sur du parchemin de mauvaise qualité font une jonchée. Sur nombre d’entre eux les dessins se limitent à des parties distinctes du projet global accompagnées de notations chiffrées, mesures, poids, etc. D’autres sont des explorations dans l’imaginaire du peintre auxquelles il n’a pas donné suite. Enfin, sur une poignée de feuilles les esquisses sont de plus en plus précises.

Le projet étant de construire un vago expérimental dédié à des attractions multiples, tout en conservant une partie privé tenant lieu de logement pour le couple, Salvador a du faire preuve d’inventivité dans le cadre rigide du viable, ce qui n’a pas été partie facile pour lui.

Pour cela il a du faire appel aux connaissances de Yoyo l’époux de sa cousine Cali en ce qui concerne le travail du bois, pour les calculs de masse en mouvement, la hauteur, les risques pour le vago de se renverser, il a du demander l’aide d’érudits. Les éléments épars réunis, il s’est alors mis au travail.

Calculant et recalculant les charges que l’essieu et les roues allaient devoir supporter et faire voyager, il était arrivé à un résultat tangible sur lequel on pouvait raisonnablement s’appuyer. Les contraintes fixées par Sandino étaient satisfaites.

Avec ce vago d’un nouveau genre les conditions étaient remplies, sur un des cotés une scène se dépliait, on allait pouvoir y donner des spectacles et y exposer des curiosités choisies dans le fond de l’Imaginarium que l’on allait stocker, avec les décors et autres accessoires, dans le corps de la forteresse roulante. Tout en haut de l’édifice boisé, perché tel un pigeonnier, un espace réduit servirait de logement au couple.

Sur la table, devant l’espagnol qui du bout de l’index et du pouce se lisse la moustache, le dessin final est achevé. C’est cette épreuve qu’il va envoyer à Sandino pour approbation.

--Salvador.
Les gitans sont enfin arrivés a appris Salvador auquel il tarde d’accueillir Sandino qu’il n’a pas vu depuis un bon moment. D’autant plus impatient que depuis la mise en construction du vago de théâtre que le bohémien a validé, il a du prendre des décisions sans pouvoir en discuter avec lui. Certes l’affaire était entendue entre eux, le chantier mis en route le peintre espagnol devait assumer la totalité de la réalisation quitte à changer du maître plan en cas de nécessité.

Dans l’ensemble, les ajustements à réaliser qui s’étaient fait jour quasi quotidiennement n’étaient pas majeurs et ne changeaient en rien l’esprit de départ, pour autant ils avaient ralenti la construction.

Dans moins d’un mois la troupe des bohémiens devait prendre la route des villages côtiers de l’Atlantique, une tournée des plages durant laquelle le théâtre ambulant allait être mis en service.

L’arrivée de Sandino dans ces circonstances soulageait l’artiste, il allait pouvoir se consacrer à la décoration sous la conduite du vieux gitan qui superviserait en même temps la fin de la construction. Par retour de courrier, celui où était mentionné l’accord de construire, les détails concernant la décoration étaient précisés. Fort de cela le peintre s’était mis à la tâche le soir même de la réception du message, et venait d’en terminer suite à deux jours de travail sans cesse interrompus par le chantier.

Sur la table massive de l’imaginarium, des esquisses des différentes parties décorées du vago, alignées les une à coté des autres, laissent deviner ce que va être le théâtre ambulant une fois terminé. Le plus dur pourtant reste à faire, réaliser sur le vago ce qui n’est encore qu’un projet sur papier et le temps presse.





Sandino
…Ces ruelles aux odeurs multiples que le temps bas exacerbe, que le soleil lorsqu’il perce hésite à éclairer dans leurs totalités, dispensant sa lumière alternativement d’un coté pour laisser l’autre dans l’ombre, ces venelles à peine plus larges qu’un couloir mais qui permettent de gagner du temps, ce réseau traversé en son milieu par un ruisseau où tiennent réunions les miasmes rejetés par les habitants, le vieux gitan les emprunte avec joie.

Cette bonhommie qu’il affiche en marchant d’un bon pas est due au fait qu’il va retrouver son cousin Salvador, son bras droit dans bien des projets, un homme qu’il aurait aimé être, un artiste complet, capable de faire face aux défis que lancent l’imaginaire.

Arrivé devant la porte de l’Imaginarium Sandino tape ses bottes sur le seuil et entre en criant.


- Salvador !!! mi primo !!

Assis à la table le peintre espagnol se retourne prestement et se met lui aussi à crier.

- ostia !! Sandino !! qué tal hombre ?

- vale y tù compadre ?


Les deux hommes qui se sont rejoints se font l’accolade en se tapant dans le dos, puis une fois assis, après que l’artiste eut pris des nouvelles de la famille, ils s’engagent dans une longue discussion sur ce qu’a été leurs vies respectives depuis leur dernière rencontre, dialogue qui ne cesse que le temps pour les deux hommes de trinquer et de boire de longue rasade de vin d’Anjou.

Le sujet du passé épuisé, l’espagnol et le bohémien en viennent au présent et à ce qui doit les occuper dans les jours à venir. Satisfait de ce que le peintre vient de lui montrer sur la décoration, Sandino écoute le récit de la mise en construction du vago de théâtre et celui concernant les décisions que Salvador à du prendre face aux blocages rencontrés. A tout il a hoché la tête pour montrer son accord.


- primo, tu as fait un travail remarquable, il me tarde de voir la bête terminée.

- tes désirs sont des ordres seigneur !! seigneur d’où au fait ?

- tu te gausses le Catalan !!


Cote à cote les deux hommes quittent en riant l’Imaginarium par une porte cachée sous une tenture, porte qui donne sur une cour fermée où se construit le vago de théâtre.
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Sandino
…Depuis quelques jours, c’est avec acharnement qu’a travaillé l’espagnol secondé par Sandino qui s’est contenté de remplir les à plats de couleur pendant que le peintre s’occupait des détails. La décoration du vago est maintenant terminée. Fidèle à l’idée de départ le résultat n’en reste pas moins surprenant au regard.

De loin l’architecture particulière attire l’œil et quand on s’approche les symboles omniprésents dans la décoration prennent le relais, faire le tour du théâtre itinérant devient alors un spectacle à part entière.

Satisfaits du résultat, les deux hommes en finissent avec l’aménagement intérieur, ensuite il sera temps de charger les décors, accessoires et curiosités qui vont faire l’objet d’exposition dans les capitales des comtés traversés. Le temps presse et l’on n’est pas encore certain que l’édifice va pouvoir tenir la route, même si le doute n’est pas dans l’état d’esprit de Salvador et Sandino pour lesquels le fait de l’avoir réalisé prouve qu’il est viable.

Trop impatient de montrer à sa gitane et à tous les autres, ce qui va être désormais pour elle leur nouveau logis, et pour toute la troupe le lieu central de leurs performances, Sandino leur a donné rendez-vous dans la cour jouxtant l’Imaginarium. Jadis une dépendance du théâtre que dirigeait Cali et devenue l’atelier à ciel ouvert de l’artiste Catalan, lequel son œuvre achevée a félicité son cousin Sandino d’avoir eu une idée aussi singulière à lui faire réaliser.

Assis à l’intérieur de l’Imaginarium ambulant, les deux hommes attendent maintenant l’arrivée des autres, à l’extérieur les restes du chantier sont encore visibles, on a remis à plus tard de tout ranger, pour l’heure les deux hommes savourent le résultat de leur délire.



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