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[RP ouvert]..." L'Imaginarium"...

Cali
Cali avait passé la tête par dessus l'épaule de Miana, lui collant une bise sur la joue au passage, et regardait avec curiosité l'espèce de crotte de bique que la roussette sortit de sa besace et une théière bizarre pour manchot.
Entre Zézé et Sandino, ça déballait de partout des objets tous plus étranges les uns que les autres, pour leur plus grand plaisir à tous.
Mais la plus grande surprise arriva toute seule sur pattes, dotée d'un accent que la Thouarsaise ne risquait pas de confondre.


- buenas tardes señoras, je suis Salvador de Valverde, le peintre, celui qui a fait votre portrait à Thouars señora Zézé, je suis enchanté de vous rencontrer c’est inespéré, permettez que j’aille saluer votre sœur avant de revenir.

La visite la plus improbable! Surtout que Cali imaginait l'espagnol partout sauf ici dans l'imaginarium.

- buenas tardes señora Cali !!
- Signore Salvadore! En voilà une surprise!

Un sourire jusqu'aux oreilles, la brune alla à la rencontre de l'artiste et le salua aimablement.

- C'est un réel plaisir de vous croiser à nouveau. Je vois que vous avez reconnu Zézé. Venez que je vous présente Sandino, son compagnon.

Glissant son bras sous celui de l'hispanique , la jeune femme l'accompagna vers le couple.

- Voici le merveilleux artiste qui a peint le portrait de Zézé et la fresque à la Caverne.
Puis s'adressant à Salvadore dont elle avait lâché le bras.
- Savez vous qu'après votre passage, mon beau frère, inspiré, a écrit un poème en votre honneur sur les murs de la taverne?

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Zeze5
Zézé, poings sur les haches ... comme le faisait quand elle réfléchissait ou qu'elle grondait Sandino de son regard noir .... se disait qu'ils allaient devoir embaucher quelqu'un pour faire la poussière une fois qu'ils auraient repris la route. C'est pas le tout d'exposer des objets, encore fallait-il entretenir les lieux, elle allait en parler à Sandino.
Elle en était dans ses pensées, quand une voix à l'accent hispanique l'interpelle. Zézé fait face à l'homme et plonge son regard dans celui du peintre.

- Hola hombre !! je suis aussi ravie de vous rencontrer et de vous remercier pour le portrait que vous avez fait de moi, portrait sommes toute très flatteur !!

L'homme reste droit avec un port de tête que seul les Hispaniques savaient faire ... les Hispaniques et les gitans ... la fierté était innée chez eux. D'un mouvement très théâtral, il se détourne de la gitane pour aller saluer Cali qui l'accueille avec un plaisir non simulé. Zézé le regarde marcher en souriant ... "il mériterait que quelqu'un peigne son portrait" se dit t-elle

- Si Amore, c'est bien le peintre qui à fait des merveilles à la taverne "la Caverne" de Thouars, il a un talent rare et lui demander de peindre ici est une très bonne idée, mais pas sûre qu'il accepte, tu crois que si nous lui donnons un .....

Pas le temps de finir sa phrase que Cali approche avec le peintre, la gitane lui pose la question sans attendre.

- Siñor Salvador, Sandino a pensé de vous demander encore d'exposer votre talent en faisant une fresque, ici même, dans ce lieu de l'imaginaire et de la découverte ?! ... demandez ce que vous voudrez et vous l'aurez ... heu ! enfin si nous pouvons !!
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--Salvador.
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L’espagnol rencontre enfin les bohémiens dont Cali lui a parlé durant son séjour à Thouars. Si la présence de ce peuple en Espagne est récente, il a déjà une réputation, au point lui avait-il été rapporté d’obtenir de la couronne espagnole le droit d’aller et venir sans restriction. A cela s’ajoutait sur leur provenance un mystère qu’eux-mêmes entretenaient, laissant entendre qu’ils venaient d’Egypte, la population dés lors leur avait donné le nom de gitanos en référence à leur origine supposée.

Dans la salle quatre femmes et trois hommes étaient présents. Si Salvador connaissait Cali et sa sœur Zézé, une rousse et une femme plus jeune le dévisageaient, l’un des hommes dormait dans un coin, un autre bedonnant prés de la rousse l’observait aussi, quant au dernier on venait de le lui présenter comme le gitan de Zézé et beau-frère de Cali.

- enchanté señor Sandino, je suis ravi de vous rencontrer et vous remercie de cet hommage que vous m’avez rendu à La Caverne et dont on vient à l’instant de me rapporter la nouvelle.

- Ola señor Salvador !! me encanta de connoscervi !! hombre !! vous méritez mieux que l’hommage d’un bohémien de passage !! usted eres un grandissimo artista un poco narvalo comme on dit chez nous, mais soyez rassuré d’autres ici même le sont tout autant que vous.


Les salutations échangées avec le gitan, l’espagnol qui est au centre des regards, ne sait encore s’il doit répondre favorablement à la demande de la sœur de Cali. Le lieu à ce qu’il en sait par les conversations de taverne, serait comme un magasin où les gitans entreposeraient tout un bric à brac glané sur les routes afin que chacun puisse les contempler.

Pour le peintre l’idée est innovante et avant de donner son accord il a une requête.

- señora Zézé, rien que pour vos beaux yeux je serai prêt à accepter toutes les demandes, mais avant por favor faites moi l’honneur de la visite des lieux et expliquez moi de quoi il en retourne, je veux être certain d’être à la hauteur de vos espérances.
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Zeze5
L'arrivée de Salvador réveillait un peu le lieu dédié à la découverte. La curiosité n'était pas un défaut pour Zézé qui avait le désir d'apprendre des autres et des choses. Elle apprenait encore et jusqu'à la fin des ses jours, sa soif d'apprendre ne serait jamais tari.

- Señor Salvador, vous faire découvrir toutes nos merveilles sera un plaisir pour moi, même si vous aviez décliné notre demande de fresque. Sandino et moi aimons partager !

Prenant Salvador par le bras, elle le guide à pas lents pour qu'il est le temps d'observer.

- Vous voyez cet animal ? c'est, d'après ce qu'on nous a dit, un dromadaire. Il nous a été offert vivant par notre filleule, Eden, qui a fait un voyage en Egypte. D'après ses dires, il est utilisé pour se déplacer, comme nous les mules ou les chevaux. Mais hélas, le climat sous nos cieux lui a été fatal !!

C'est devant l'étal de pierres que Zézé s'arrête après.

- Voilà quelques pierres d'une beauté rare qui démontre que notre terre renferme des trésors inimaginables ! regardez le médaillon que j'ai autour du cou, il m'a été offert par Sandino il y a quelques années, je ne le quitte jamais, c'est une pierre de lune, vous ne trouvez pas qu'elle est belle ?! d'après la légende elle développe l'intuition, amène protection aux voyageurs et porte chance !

La découverte des lieux se poursuit lentement au gré des arrêts devant chaque chose que la gitane décrit à Salvador qui écoute chaque explication avec un intérêt qui se voyait à sa façon de faire rouler les bouts de sa moustache entre ses doigts.

- Señor Salvador ! vous qui utilisez les couleurs, savez-vous qu'en Inde il existe une fête où chacun s'asperge de pigments de couleur pour fêter le printemps et la fertilité ?! Les gens habillés de blanc circulent avec des pigments de couleurs et les jettent sur les autres passants, c'est la fête de Holi ! ils dansent et chantent en défilant dans les rues. Un vrai tableau vivant !!! Pour tous, l'événement est important car pendant la Holi, il n'y a plus de barrières sociales , il n'y a plus de classes, plus de différences. Symbole de fraternité, la Holi est l'occasion de manifester son amour, son amitié aux autres. Un peu comme vous qui vous exprimer au travers de vous oeuvres !!

Après avoir fait le tour de la salle, Salvador et Zézé reviennent aux cotés de Cali et Sandino.

- J'espère que vous avez aimé l'Imaginarium, Señor Salvador ! nous avons encore quelques trésors à exposer et bien d'autres à découvrir !!
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--Salvador.
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Bras-dessus bras-dessous avec Zézé, l’espagnol a eu droit à une visite rapide mais complète. Aux explications fournies concernant certaines pièces il a hoché la tête en guise de commentaires, se permettant tout juste à l’invitation de la bohémienne à prendre en mains les morceaux choisis, cessant pendant ces moments là de friser ses moustaches, souriant franchement à l’évocation d’une fête orientale où les couleurs ont le beau rôle.

Présenté durant la visite à ceux à qui il ne l’avait pas été, il s’est montré chaleureux, honorant Miana et Sacha d’une révérence un peu martiale accompagnée d’un « encantado señora » et d’un « ola macho » à Paim avec qui il a échangé une poignée de main virile.

Soulagé de rejoindre Cali, la seule du clan qu’il connaisse, l’espagnol un peu impressionné par le groupe qui l’observe s’adresse à elle.

- señora Cali, je constate que tout ce que vous m’avez dit au sujet de vos familiers et de leurs activités est exact, c’est la première fois que je rencontre pareille troupe et j’avoue être un peu perdu au milieu de vous.

Toujours hésitant quant à la suite à donner à la demande faite au sujet d’une fresque, le peintre regarde les espaces libres d’un air vague et c’est à la faveur de cet instant d’observation muette que Sandino intervient.

- maestro vieni con me, inspectons de plus prés ces parties de murs libres et voyons si vous pouvez y faire quelque-chose, j’aurai une proposition à vous faire en échange si cela vous intéresse.

- Ché !! vamos a ver hombre!... Répond Salvador.

Accompagné du bohémien, le peintre fait un second tour de l’imaginarium, cette fois pour regarder les vides. A chaque station, les deux hommes discutent avec entrain et force mouvements des bras. En passant devant le borgne qui soupire dans son sommeil, Sandino explique brièvement ce qu’il en est, puis entraîne son interlocuteur plus loin tout en plaisantant au dépend du dormeur ce qui fait rire le peintre de plus en plus à l’aise.

L’inspection terminée, commence alors un long conciliabule mené dans un mélange italo-franco-espagnol, ponctué d’expressions et de gestes propres aux deux hommes qui donnent à la discussion un aspect de comédie. L’accord scellé d’une accolade qui les voit se donner de grandes claques dans le dos, Sandino demande à tous de se réunir autour de la table pour entendre ce que Salvador et lui on a dire.

Monté sur une caisse, le bohémien récupère sur le haut d’une étagère le flacon qui contient la poire dans l’eau de vie et rejoint la table où tout le monde a convergé.

Le temps de servir à chacun un fond de poire et de trinquer avec Salvador, et le voilà qui fait part de l’accord auquel le peintre et lui sont parvenus.

- le maestro de Valverde et moi sommes tombés d’accord, il va peindre et en contrepartie séjournera et s’occupera de l’imaginarium durant notre absence, réceptionnera nos envois ou les dons des visiteurs et ce jusqu’à notre retour d’Italie d’où nous lui ramènerons des pigments rares et chers pour paiement de ses services, cependant il a posé une condition que je lui laisse vous expliquer.

Plus détendu qu’à son arrivée, Salvador fixe tour à tour la tablée.

- si j’ai posé une condition c’est que je ne peux faire autrement, l’œuvre que je propose d’exécuter doit avoir une taille imposante vu l’espace dans laquelle elle va être, pour pouvoir la réaliser j’ai besoin d’aide, Sandino m’a dit que certains d’entre vous sont capables de m’aider, j’ai déjà constaté les capacités de Cali qui peint des icônes, Sandino m’a dit que la señora Miana et Don Paim ont il y a peu participé à un concours de dessins, la señora Zézé a décoré l’intérieur de son vago et peint des décors, Sandino m’a dit peindre comme il chante, faux, reste la señora Sacha dont il ne sait pas si elle peut et veut, si ceux qui peuvent sont d’accord, alors ensemble sous ma direction nous allons donner à ce lieu l’œuvre qu’il mérite.
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Sandino
…Si l’arrivée providentielle du peintre espagnol à l’imaginarium rajoute un supplément d’âme au chantier, il a besoin d’espace pour installer son matériel ce qui ne fait qu’augmenter le chaos dans la salle.

Maladroit et trop nerveux pour les travaux de dessin et de peinture, Sandino s’attache à compenser le manque de bras en travaillant d’arrache-pied pour achever l’installation des pièces, sans rien perdre pour autant des activités du peintre et de ses auxiliaires qu’il va observer travailler régulièrement pendant ses pauses. N’émettant alors aucun commentaire, si ce n’est d’étranges mimiques d’encouragement à ceux qui se tournent vers lui.

Toutefois, et c’est la règle, quand il faut y aller faut y aller. Tous savent que le temps est compté et que l’aide qu’ils ont apporté au peintre s’achève, sauf pour Cali qui va faire son possible . Rien n’est compromis mais la majeure partie du travail va se faire sans eux, à Salvador d’organiser la suite et de terminer l’œuvre qui s’annonce grandiose.

En passant par le morse noir de la mer Karmake, animal nain mais d’une rare méchanceté au point d’être associé au diable dans les contes locaux.



Par des plumes de caille maçonne ramassées il ne sait plus où.



Et La « Gourdatan » nom qu’il a donné à une flacon en terre cuite orné d’un visage, que lui a confié le seigneur de Dampierre pour qu’il soit rajouter à la collection de l’imaginarium.



Le bohémien finit par dénicher une pièce qu’il a toujours trouvé amusante. D’un coffre il a extrait le « Saumen » créature venue des terres blanches du septentrion, étendue sauvage glacée où l’on ne doit pas aller et où dit-on un peuple de sorciers vivant au centre de la terre remonte parfois pour relâcher des chimères.



Se souvenant qu’au bas de la fresque de Thouars, Salvador a représenté un poisson avec des jambes, il porte jusqu’au groupe dirigé par le peintre la créature chimérique pour la lui montrer.


- señor Salvador guardate !! le “saumen” des marches glacées, des terres loin au nord du nord de la terre connue !!

Un instant médusé, l’espagnol écarquille les yeux, puis les plisse en regardant en détail la chose que Sandino lui tient à hauteur des yeux.

- Ché !! ostia !! como se puede ser cosa tan féa !!

S’en suit une discussion durant laquelle tout le monde donne son avis sur la chose. Palabres animées qui vont se prolonger autour d’un repas frugal, déviant peu à peu sur le sujet du jour. Le départ du clan des Romané Chavé pour l’Italie le soir même.

C’est ainsi qu’en fin d’après-midi, avant de tourner le coin de la rue, tous saluent une dernière fois Don Salvador de Valverde à qui revient la charge de l’imaginarium.

Le peintre, du seuil répond aux signes de la main et les regarde disparaître, une main sur le pommeau de sa fine épée de Tolède.

Cali
Cali se plaça près de Salvador pour regarder la petite troupe s'en aller. Le peintre avait eu droit à la petite visite des lieux et fit connaissance avec chacun d'eux succinctement, pendant que la jeune femme découvrait les dernières trouvailles de Sandino, pouffant sur le " Gourdatan" venu tout droit de Dampierre.
Ainsi donc les deux hommes s'étaient entendus pour que l'espagnol aux moustaches rigolotes reste à demeure pour s'occuper de l'Imaginarium et y apporter sa petite touche de folklore. Ce qui n'était pas pour déplaire à la Thouarsaise qui appréciait ce peintre pour son grand talent mais aussi pour son humanité et son originalité.


- Bon...

La jeune femme remonta ses manches et se tourna vers Salvador.

- C'est pas tout ça mais on a du boulot nous. Mon cher, j'ai comme dans l'idée que je ne suis pas au bout de mes surprises avec vous. Et ce n'est pas moi qui m'en plaindrais.
Donc...
Cali agita ses mains.

- Ces petites menottes sont à votre service, pour mon plus grand plaisir. Comme disait mon grand-père : " Le métier ça se vole avec les yeux". Alors je vais aussi vous observer pour en apprendre plus et me perfectionner.

Donner un coup de main à Salvador lui permettrait en même temps de passer d'une porte à l'autre pour rejoindre le Théâtre , et faire un tour au marché de Poitiers pour régaler leurs papilles.
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--Salvador.
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Salvador Galo Anselmo reyes de Valverde del Rocio, n’est pas de ces courtisans qui à la vue du moindre jupon s’émoustille à l’avance.

S’il ne dédaigne pas galantiser, il apprécie les femmes pour ce qu’elles sont avec leurs propres manières qui donnent à la vie une palette polychrome et à ce titre, a accueilli favorablement les mains tendues par celle qu’il considère maintenant comme une partenaire artistique.

En présence de Cali s’il succombe à son charme à chaque rencontre ce n’est que pour mieux respecter la confiance qui s’est instaurée entre eux durant son passage à Thouars. La sachant désormais mariée et amoureuse de fait il demeure courtois et chaleureux autant ce faire que peut.

En sa compagnie il se comporte comme avec une cousine et n’hésite pas à lui donner le bras pour aller au marché si elle le demande. Partageur il répond à ses questions et lui donne les conseils qu’elle sollicite, au travail et pendant les repas qu’ils partagent quand elle est libre, ils plaisantent et le peintre à qui soutirer un sourire est difficile, ne se fait pas prier pour rire franchement en se frisant la moustache, le regard brillant.

Mettant à profit les connaissances de son aide dans la peinture d’icône, Salvador a décidé de travailler les détails et de faire de l’or la couleur dominante de l’œuvre. Ce faisant, Cali est en terre connue et n’a qu’à faire évoluer son coup de main, la base étant déjà acquise.

Assuré par Sandino que les dépenses seront couvertes, il a pris le parti de la démesure dans le format et celui de la richesse des sujets abordés. Mais pour l’heure, rien n’est encore vraiment commencé, les discussions qu’ils ont autour des esquisses, les tours répétés de l’imaginarium pour y repérer les pièces qui vont être représentées sur le tableau, les idées que l’un et l’autre avancent, tout ça participe au cheminement créatif, et c’est avant tout cet état d’esprit qu’il tient absolument à transmettre à sa partenaire qui chaque jour qui passe change en amie.

Ce jour là assis face à face, suite à une discussion sur le théâtre qui héberge l’imaginarium et dont Salvador a obtenu de Cali qu’elle le guide pour une visite, le peintre qui a gardé un bon moment le silence, donne quelques pistes sur l’œuvre qu’ils doivent réaliser et pour laquelle il a une idée de plus en plus précise.

- je commence à avoir une vision du tableau que nous allons faire sortir de son support de bois, un intérieur qui doit faire penser à ‘limaginarium, seront représentés le minéral, le végétal, l’animal et la création humaine, ce faisant nous serons complètement dans le sujet ce qui était une évidence.

Désignant l’espace où il compte accrocher le tableau, il poursuit.

- je pense qu’un personnage dans le tableau s’impose, j’hésite et vous en dirai plus quand je serai fixé, par contre et c’est là une demande de Sandino, la fantaisie doit l’emporter.

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--Manu_tentionnaire



Manu était un gamin des rues comme on en voyait partout dans le royaume. Il avait quitté sa famille pour éviter, une fois de plus, les coups de son père. Pour vivre, ou plutôt survivre, il louait ses talents. Débrouillard, il trouvait toujours de quoi s'acheter son pain journalier, parfois même un bout de viande ou quelques fruits.

Se jour, sa vie allait changer. Sa rencontre avec un gitan sédentaire allait faire de lui le livreur attitré à l'Imaginarium. Enfin c'est ce que le vieux lui avait dit, de toute façon il s'en fichait du moment qu'il aurait quelques pièces. La chaîne humaine des bohémiens devait faire parvenir au musée les éléments qui allaient grossir la collection.
La première livraison de Manu, n'était pas très lourde, si elles étaient toute comme ça, il allait vite devenir riche sans se fatiguer, pense le gamin en allant vers l'Imaginarium, son paquet sous le bras.
Trouver le lieu est assez facile, fallait juste suivre les discutions des gens dans la rue, outre le changement du roi qui allait survenir sous peu, les objets du musée de l'étrange était le sujet de conversation.
La porte s'ouvre avec un bruit de clochette au dessus, Manu entre les yeux levés vers le carillon. C'est après qu'il voit une dame et un homme discuter face à un mur vide. Le gamin ne cherche plus à comprendre les adultes, il avait assez reçu des coups suite à une question pour ne plus demander des explications.

-B'jour ! chui Manu Tentionnaire, Manu pour les zamis, chui envoyé par les bohémiens qui, parait, sont en voyage. Zon dit qu'je devais livrer ce qu'ils zenvoyaient. C'est za vous qu'je dois le donner ?

Le gamin hésite à donner le paquet à l'homme qui avait une moustache. Il était grand et intimidant et surtout il avait une canne. Manu avait encore les marques de celle de son père sur le dos. Il tend le colis entre la femme et l'homme.





Bonjour

Nous sommes en ce moment à La Trémouille, que nous devons, normalement quitter ce soir. Un membre du groupe a oublié de suivre en partant de Poitiers... non ce n'est pas Sandino.
Je vous fais parvenir cette éponge marine. Ici à La Trémouille, chaque maison en a, Sandino dit que c'est parce que le village est humide. J'espère que la livraison se passera bien. Bien à vous !

Zézé
Cali
L'affaire était entendue, et c'est avec naturel que l'espagnol et la poitevine poursuivirent ce qui avait pris naissance dans l'antre de la Caverne à Thouars, une complicité qui peu à peu s'installait, construite sur le respect de l'autre et sa découverte.
Dans Poitiers on commençait à reconnaître le grand échalas qui passait parfois au marché, bras-dessus bras-dessous avec Cali. Son allure si particulière, ses moustaches salvadoresque, ses manières et sa façon de rouler les r ne pouvait qu'attirer l'attention. De regards curieux, voir pour certains suspicieux, les attitudes se transformèrent avec le temps en gestes familiers de mains qui se levaient pour les saluer.

Pour se familiariser, prendre ses marques et voir fleurir ses idées, l'hispanique avait fait le tour du théâtre adjacent et de l'imaginarium, échangeant ses impressions avec Cali.
Assis face à face ils devisaient sur la suite à tenir, selon les désirs de Sandino sur la création du tableau commandé. Salvador ne manquait pas d'idées. Ca poussait chez lui plus vite que le blé demandant à être fauché.
L'arrivée d'un gamin portant un petit paquet amena une petit distraction bien agréable.


-B'jour ! chui Manu Tentionnaire, Manu pour les zamis, chui envoyé par les bohémiens qui, parait, sont en voyage. Zon dit qu'je devais livrer ce qu'ils zenvoyaient. C'est za vous qu'je dois le donner ?

Cali regarda l'enfant en souriant. Il avait l'air débrouillard et sa petite frimousse ne devait pas rendre bien avares ceux qui faisaient appel à ses services.

- Bonjour mon bonhomme. Si c'est les gitans à qui je pense, c'est bien à nous que tu dois remettre ta course.

La jeune femme prit le paquet tendu, l'ouvra pour mettre à jour le contenu et pouffa en lisant le mot de Zézé qu'elle tendit ensuite à Salvador pour qu'il le lise à son tour. Puis farfouilla dans sa poche et déposa quelque monnaie dans la petite main du gamin.

- Manu je te remercie pour cette livraison. N'hésite pas à revenir pour une autre et si le coeur t'en dit tu peux visiter cet endroit magique regorgeant d'objets fantastiques que tu ne trouveras nulle part ailleurs. Et pendant que j'y pense, fais donc courir le bruit qu'un tel endroit existe!
Cali rajouta dans la menotte deux ou trois écus en faisant un clin d'oeil complice au gamin.
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--Oane_de_surgeres
[Imaginarium, à la tombée de la nuit]





BAM ! BAM ! BAM !

Une longue dame brune frappe à la porte, toute de rouge vêtue, à froufrou et dentelles. L'on dirait une fleur et, pour être plus exact, un coquelicot qui serait échappé des champs. Fleur de la passion, les lèvres rouges comme des cerises détonante apparition sur un opale de porcelaine encadré par une lourde masse de boucles d'un noir de jais qui rehausse encore la pâleur de la peau ; masse sombre relevée en un chignon réhaussant encore le port altier de cette fleur qui n'a que peu mis les pieds au champs, si ce n'est de bataille, mais tout à voir avec l'opium tant le chant de la sirène peut s'avérer addictif dit-on. Mais l'on n'en dit bien des choses sur la Pucelle, la Dame de Fer. Allez savoir aujourd'hui ce qu'elle trame encore à cette heure en pareille endroit... Le martèlement de la porte indique une certaine nervosité à n'en point douter. Mais pourquoi la comtesse se rend elle déguisée en petit chaperon rouge à l'Imaginarium un soir de juin ?


Sinore Salvedor ?
Je suis Oane de Surgères
C'est Sandino qui m'envoie rapport à une affaire dont ils vous a prévenu m'a t il écrit par pigeon ... d'Italie


La De Surgères tend une oreille attentive : Rien. Rien que le silence. Derechef, elle martèle de ses poings blancs la porte de l'édifice :

BAM ! BAM ! BAM !

Don Saladdor ?
Répondez moi !
--Salvador.
Voilà une quinzaine que les bohémiens sont partis. Du clan, par l’intermédiaire d’un gamin au regard éveillé, Cali et Salvador ont reçu des nouvelles et une éponge de mer. Animal marin que l’espagnol a étudié, avant de demander à Cali si s’était pour éponger les futures dettes de Sandino.

Pour l’espagnol Poitiers n’a plus trop de secret . Cali a été un bon guide et à son bras il a gagné des galons, passant de l’étrange étranger à l’espagnol de Thouars, sa présence aux cotés de la médicastre l’attestant tout autant que la réputation de Thouars, où de notoriété publique on dit que là-bas font halte de drôles de pèlerins.

Ainsi durant quelques jours l’espagnol de Thouars s’est mis en quête de ce qui lui fait défaut pour la réalisation du projet pictural. Seul dans l’imaginarium où il passe la majeure partie de son temps à faire des esquisses de plus en plus précises, il se prépare au grand jour.

Penché sur ses dessins, l’espagnol sursaute soudain aux coups frappés à la porte. Surpris par les coups il ne l’est pas par la visite, Sandino l’en ayant averti.

Rajustant sa mise, il ouvre à la visiteuse qu’il invite à entrer après l’avoir gratifié d’une révérence martiale, le buste cassé.

- Entrez signora Comtessa, je vous attendais, je suis Salvador de Valverde encantado ! prenez place et expliquez moi ce que vous attendez de moi.

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--Oane_de_surgeres


L'espagnol ouvre enfin la porte en grand. Les océans d'Oane se pose sur le visage aux moustaches comiques qui lui rappellent un peu celle des chats et que le sinore se lustre de temps à autres durant leur conciliabule. La mise est tout autant originale et signe bien là l'artiste peintre que son espagnole à elle lui a décrit.
Oane entre, elle est un brin mal à l'aise du fait de sa tenu que sa bocèle a tenue à lui faire enfiler en disant qu' "à défaut d'avoir lé talenté comtessa, il faut avoir lé look"mais qui lui parait tout à fait inconvenante pour une dame de son rang..


Bonadié Don Salvator de Balverde Encantado, je suis ravie de vous trouver tandem ; je vois que vous avez reçu le pli de Sandino

Car oui Oane n'a pas compris qu'"encantado" signifie "bienvenu" : elle ne parle guère l'espagnol et a cru qu'il s'agissait d'un de ces noms à rallonge dont les ibériques sont friands

Je viens chercher un objet, il faut pour que ma Mission soit réussie qu'il soit cher à vostre coeur. Rassurez vous : ce n'est qu'un prêt : je vous le rendrai aussitôt la Quête accomplie.je sais que nous ne connaissons guere mais je suis femme à qui l'on puit faire confiance... d'ailleurs pour vous remercier de ce prêt Don Savlador de Balverde Encantado, j'ai un présent pour Vous.

Elle marqua un temps, sourit en hochant la tète lentement.

Pouvez-vous dès à présent me confier l'objet de vostre choix ?

Oane darde de nouveau ses océans sur la silhouette dégingandée du maestro. tandis qu'il s'affaire, elle regarde autour d'elle ; ses océans s'agrandissent, un sourire cerise apparaît sur son visage : il y a tant de choses extraordinaires autour d'elle, elle a l'impression de redevenir enfant, une Oane au pays des merveilles.
--Salvador.
Durant la conversation Salvador qui a bien observé l’invitée, s’est dit que décidément le Poitou héberge de biens belles femmes. La comtesse a des yeux d’un bleu maritime où il naviguerait avec plaisir.

Si sa tenue ne laisse aucun doute sur le milieu dont elle est issue, son attitude est décontractée, bien que depuis un petit moment elle laisse entrevoir un début d’impatience. Impatience justifiée face au manque de réaction du peintre qui reste muet, laissant penser qu’il n’a pas compris jusqu’à ce qu’il prononce un simple Ha ! avant d’inviter la comtesse à s’asseoir pendant qu’il va à la recherche de l’objet dont il n’a encore aucune idée de ce qu’il pourrait bien être.

Ecartant les objets lourds, encombrants ou fragiles, il fait le tour des étagères un chandelier à la main en s’arrêtant devant certaines pièces, grommelle des « Ché, ostia !! » puis poursuit sa recherche. N’ayant pas de précisions sur l’usage que compte en faire la comtesse, n’osant pas le lui demander au risque de passer pour trop curieux, Salvador hésite et du coin de l’œil voit bien que la dame est pressée de partir, quand soudain sur une étagère il trouve la pièce qui lui semble adéquate.

Soupirant d’aise il s’en empare ainsi que du bout de parchemin qui l’accompagne et rejoint la comtesse à qui il remet la chose.

- voilà señora, un chasse glandulaire d’une peuple perdu du tropiquateur, ne sachant trop quoi vous proposer j’ai pensé que c’était le mieux, un objet utile et beau, je vous lis les précisions qui l’accompagne.





le « Glandulaire à clochettes » crapaud géant pourvu d’une paire d’ailes semblables à celles des chauves-souris au bout desquelles deux glandes tintent comme des clochettes pendant le vol du Glandulaire. Cet animal de la petite Moukave est un buveur de sang et n’hésite pas à fondre sur le promeneur imprudent qui s’aventure seul car comme dit le proverbe Moukavien… » L’âne qui quitte le troupeau finit toujours sur le tam-tam…


Sa lecture terminée, il donne le bout de parchemin à la comtesse.

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--Oane_de_surgeres
[Danser, c’est comme parler en silence.
C’est dire plein de choses sans dire un mot.
Yuri Buenaventura]


Le Maestro lui tend un bien étrange objet qu’il nomme de son accent chantant « Glandulaire à clochettes » . Les océans le capturent, le déroulent dans leurs flots vermeille ; un mélange de curiosité et de dégoût traverse les océans ; puis, une leur amusée s’installe. Oane referme ses mains blanches et fines sur l'étrange chose et dit de sa voix haute et claire :

Voilà choix digne du grand artiste que vous estes !
Muchas Gracias Don Savlador.


Un sourire cerise plus loin, elle pose l’objet sur une table et reporte son regard sur l’Homme.

Si vous permettez, pour vous remercier de vostre confiance et vostre générosité, et puisque les poitevins semblent vous avoir adopté, Maestro, j’ai pour ma part adopté une de vos coutumes célèbres, une danse... Je vais tenter de vous l’intérepreter.. un Flamenco. Soyez indulgent... Gandrélina, c’est ma servante et une de vos compatriotes, n’a eu qu’une modeste après midi pour m’enseigner cet art...

Pour ce faire, j’ai besoin d’aide, accepteriez-vous de m’accompagner ?


L’espagnol se lissa les moustaches en plissant ses yeux noirs d’un air curieux puis sans mot dire saisit une des petites guitares accrochées sur un mur parmi d’autres instruments de musique inconnus de la comtesse.

Oh ! Vous jouez également ? Magnifique !

La comtesse lui sourit, ce qui éclaira ses yeux bleus ourlés de cils d’un noir de jais puis, son visage se referma un peu traduisant son anxiété.
Elle se positionne comme la bocèle le lui a montré ; face au peintre-espagnol-a-la-moustache-lustrée, elle lève le menton, fière, ça, elle sait faire !

Oane, entre dans la danse fait danser tes boucles brunes

Les paupières closes, les bras levés elle dessine dans l’air devenu dense, des entrelacs de peau et dentelles mêlées d’où émerge telle une fleur en corolle, un éventail blanc. Sous le visage de porcelaine, impassible, Oane se concentre car, si, à force de cours de danse avec son mestre attitré depuis l’enfance, la De Surgères sait les danses de salons de son siècle et y a un talent certain, et si, à force de marcher sur les branches des arbres, elle a appris à marcher sur un fil et joue à ses heures les funambules, le flamenco, reste une langue étrangère qu’elle balbutie. Heureusement Gandrélina lui a montré moult astuces pour attirer l’oeil et dissimuler le manque de techniques. Un long sourire s’étire sur l’opale.
Les notes s’égrainent d’abord lentement. Oane inspire, elle fait quelques pas et se tourne dans un mouvement énergique, la jeune femme présente alors son dos où se lit une musculature fine de femme d’arme, et sa nuque dégagée, sa longue chevelure aussi noire qu’une nuit sans lune retenue dans un chignon où s’auréole un coquelicot ; ses mains blanches dessinent des arabesques d’abord aériennes puis, se rapprochent de son corps et enveloppent son torse et sa poitrine, renflement à peine dessiné, soulevée, d’un millier de caresses.



O fièvre sensuelle !

Guidée par la musique et la voix grave de Don Savlador, Oane d'abord un peu génée et emprunte de rigidité, se laisse peu à peu en danseuse passionnée, couler dans ce ballet de sens enflammés. La guitare du gitan résonne dans l’Imaginarium. D’abord pressée d'en finir, la jeune femme se laisse aller au rythme de cette folle transe en danse orchestrée avec maestria par le peintre espagnol. Elle, taille bien cambrée, de ses pieds nus frappe le sol. Cadence de plus en plus effrénée. Son corps endiablé danse ses amours morts nés, elle chante la douleur d’aimer, aimer sans retour, jamais... Bat son éventail. Il chante l’amour vrai, la danse sensuelle des corps qui un instant d’Eternité s'ébattent à l’unisson. Violence et Grâce s’enflamment, se lient en un serment de braise et les transportent au firmament, le plafond semble disparaître pour laisser place à un ciel étoilé. De la gestuelle de ses bras, elle enlace ses émois rêvés jamais réalisés.

Leurs regards
S’égarent
Foudroient l’émotion
Et du long cri du tzigane
Surgit l’Explosion
De la Danse Gitane

El Canto Jondo.

Oane, grisée, relève et fait bruisser ses rouges jupons
Elle dessine de ses longues jambes blanches des ronds
Tantôt nues, tantôt de rouge vêtues, jeu de cache-cache
Des promesses sans lendemain, un tantinet bravaches
Elle s’approche à pas de louve de musicien
Au bout du crescendo, le tempo serein devient
Elle se penche et murmure, par la danse essoufflée
Au Don
"vous chantez et jouez merveilleusement Don Encantado, mercit" et,
sur sa joue, la comtesse des Saints Songes dépose un Baiser.

Rouge apparition, écume d’incandescence
Quand la porte derrière elle, se referme
Ne restera en l’Imaginarium que l’Absence
D’un crapaud du tropiquateur en perm.

Un Saint Songe aux couleurs andalouses.





Et le Concours spectaculaire continu !

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