Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, ..., 8, 9, 10   >   >>

[RP ouvert]..." L'Imaginarium"...

--Salvador.
.
« La Terre tourne sur son axe,
la faucheuse fait son œuvre et la couveuse lui répond,
là bas un tavernier esseulé pleure le manque de client,
ailleurs on fête le retour d’un frangin dignement. »


Et pendant ce temps là, à l’Imaginarium commence l’aventure d’une création…


La soirée passée en compagnie de la comtesse Oane restera à jamais gravée dans la mémoire de Salvador. Décidément s’est-il dit le lendemain au réveil « Ce comté recèle en son sein bien des merveilles cachées »

Merveilles qu’il compte bien découvrir dans le futur, s’étant bien gardé ce soir là d’aller au-delà des convenances, jugeant que son ignorance sur la personne de la comtesse ne l’y autorisant pas. Cela dit, il a mis un peu de temps pour se remettre de cette soirée « caliente » son éducation sévère ne lui ayant pas laissé le loisir d’avoir une vie dissolue.

Remis du trouble généré par cette soirée peu banale, l’espagnol a repris le fil et a tout préparé pour le grand jour.

Cali et son époux Yoyo ayant livré le panneau de bois plus tôt, le grand jour est enfin arrivé.

Le panneau de bois apprêté par la dépose du « gesso » ; un enduit de plâtre permettant l’utilisation de plusieurs techniques de peinture ; n’attend plus que les artistes.

Avertie au dernier moment par l’espagnol qui ne tenait pas à ce qu’elle ait trop de temps pour y penser, Cali est arrivée le jour dit avec une légère appréhension que Salvador s’est empressé de chasser en mettant sa partenaire à l’aise.


- aujourd’hui nous allons faire les fonds à tempera, enfin surtout vous ma chère, comme pour le travail sur icône c’est très simple, je prépare la couleur et vous peignez là où je l’indique.

- Très bien maestro je suis prête. Répond elle d’un ton conquérant.

Détendu, Salvador lui donne un pinceau et une écuelle à demi remplie de couleur noire, puis l’invite à l’accompagner devant l’immense panneau posé à plat dans un coin de la salle.

- pour une première étape nous allons travailler au sol, ça évite les coulures car pour le fond il faut pas hésiter à y laisser de la matière ! parfois c’est trop et ça dégouline.

Du bout d’une dague dorée qu’il a décroché d’une chaîne qu’il porte autour du cou, il délimite l’endroit où Cali va devoir peindre le fond noir, après quoi il repart à la table où est entreposé le matériel et se met a broyer des couleurs dans un mortier.

Ses mélanges terminés, il revient prés de sa partenaire et dépose deux pots accompagnés de pinceaux à coté d’elle
.

- muy bien !! Fait-il suite à l’examen du travail accomplivous allez continuer par du bleu sombre ici et par cette couleur pierre là.

Retour de la dague sur le gypse pour tracer les périmètres d’action.

C’est ainsi, penchés sur le panneau pour y peindre les fonds qu’ils vont passer la première journée de travail.


.
Cali
Avec le panneau de bois requis pour l'oeuvre envisagée par Salvador, Cali ramena une découverte faite dans les trésors que recelaient les coulisses du Théâtre. Elle disposa l'objet de torture sur une des étagères avec une indication sur son utilité.






Citation:
OCHYDACTYL
Appareil permettant l'assouplissement des doigts pour les Artistes et les Musiciens


- He ben ça n'est pas moi qui mettrait les doigts là dedans.

Cali grimaça et pensa aussitôt que le peintre n'était pas prêt non plus à utiliser cet engin de torture. Hochant la tête, elle le rejoignit pour écouter ses conseils et se mettre à la tâche.

- pour une première étape nous allons travailler au sol, ça évite les coulures car pour le fond il faut pas hésiter à y laisser de la matière ! parfois c’est trop et ça dégouline.

Ca n'était pas commun de peindre ainsi à même le sol. Amusée, la brune Thouarsaise avait l'impression d'être comme ces gamins qui dessinent du bout de leurs bâtons des formes sur les chemins de terre. Elle s'appliqua à poser la première couleur noire délimitée par le tracé de la pointe d'une dague dorée que l'hispanique portait toujours à une chaînette entourant son cou.

- muy bien !!vous allez continuer par du bleu sombre ici et par cette couleur pierre là.

C'était curieux et intéressant de se laisser guider sans avoir une idée du travail fini. Un peu comme une chasse au trésor, découvrant à chaque étape un indice la menant à l'étape suivante. Elle continua par les couleurs préparées par Salvador en chantonnant à voix basse, enthousiasmée de partager la création de l'oeuvre de cet artiste qu'elle admirait sincèrement.

- Les icônes demandent plusieurs couches de peinture. Il faut du temps, de la patience et des prières. Heureusement que ça n'en est pas une. Pas envie de réciter des Pater et des Ave.

Cali se redressa soudain.
AH! J'ai failli oublier! Le pâté!


Les artistes avaient une relation très étrange avec la distorsion du temps. Le ventre, lui, se chargeait de remettre les pendules à l'heure. La jeune femme se leva, alla se laver les mains et sortit de son panier de quoi se restaurer. Sur une assiette elle coupa le pâté , puis le pain en tranche à la croûte craquante et croqua dedans avec reconnaissance.
A Salvador qui était debout à regarder le tableau d'un air concentré, elle présenta devant son nez, en amuse-bouche, un petit bout de pain recouvert de pâté surplombé d'un triomphant cornichon.


- Goutez moi ça. Vous m'en direz des nouvelles. C'est l'heure des estomacs pas contents. Sur la table un verre de vin du Poitou vous fera apprécier cette spécialité du coin.
_________________
--Salvador.
Sous un soleil mordant
on cherche dans l'ombre
la complicité du vent

Et pendant ce temps là, à l'imaginarium se lève le rideau sur le second acte...


Dans l’esprit de l’espagnol, le tableau existe déjà, toutefois il évite de trop en dire, laissant à Cali le plaisir de la découverte à mesure de la réalisation, s’étant promis de ne pas divulguer certains éléments jusqu’à ce que le tableau soit achevé et qu’elle puisse le voir dans sa totalité.


Mais ils n’en sont pas encore là, nous les retrouvons quelques jours après la mise en place des fonds qui ont séché pour débuter le second jour de travail en commun.

Les deux compères assis sur le sol, partagent un repas froid arrosé de vin coupé à l’eau avant de démarrer, Salvador profite de ce moment de détente pour donner des précisions sur la suite.

- j’ai fait le choix de la perspective linéaire pour le tableau, le Florentin Brunelleschi qui a expliqué ce procédé, dit qu’il permet de représenter le monde tel qu'il se donne à voir à l'oeil humain en créant l'illusion de la profondeur sur une surface plane.

Salvador se frise la moustache en observant la réaction de Cali.

- si señora, vous avez bien entendu, la illlllOUUUUUU…CION !! vous rappelez vous notre discussion à la Caverne sur le réel et ses multiples voiles, en voilà une illustration parfaite, pour donner à voir de manière véritable il faut alors utiliser l’artifice !!…Rire fort du peintre…Ché !!stupendo no ?!!

Le peintre qui continue à rire doucement fait le plein des timbales et poursuit.

- je pense que la découverte du Florentin permet de démontrer que sous l'apparent chaos du monde il y a un agencement secret et que ce principe bien que secret est déterminé et de facto compréhensible pour peu qu’on en perce les arcanes, je vous le dit Platon n’aurait pas affirmé le contraire.

Se relevant soudainement en emportant les reliefs du repas jusqu’à la table, il revient avec un plateau où voisinent pots de couleurs, pinceaux et flacons.

- bon allez !! assez discuté, il nous reste que peu de lumière, vous allez remplir ce ciel bleu-noir que vous avez réalisé la dernière fois en y peignant à l’or des étoiles, une comète qui d’après ce que m’a dit Sandino vous concerne et un croissant de Lune qui vous concerne aussi d’après votre sœur cette fois, pendant ce temps sur le fond couleur pierre je vais faire l’architecture sensée représenter l’imaginarium, mais pour cela nous devons passer à l’huile !! adelante mi prima* !



* Prima=cousine
Cali
L'espagnol était un personnage aussi atypique que sa peinture. Des originaux comme lui elle n'en croisait pas souvent la Cali. Mais celui ci était attachant. Drôle, fin, pittoresque, de quoi avoir attiré son attention lorsqu'il avait atterri à la Taverne des pensées éphémères de Thouars où trônait à présent deux de ses oeuvres parmi les poèmes et les mots laissés par les voyageurs de tous horizons.
Fichtrement doué en art pictural, heureusement qu'il lui donnait parfois des indices pour comprendre la symbolique de ses peintures. En général elle arrivait à suivre, mais la dimension dans laquelle évoluait le peintre au travers de ses peintures était ponctué d'imaginaire tel que l'on pouvait s'y perdre et devenir à moitié fou à force d'essayer d'interpréter les signes qui les peuplaient.

Depuis plusieurs jours, Cali travaillait à l'aveuglette sous les mains du maître. Elle qui aimait savoir où elle mettait les pieds était bien avancé là. L'oeuvre imaginé par Salvador prenait vie peu à peu sans qu'elle sache encore à quoi elle ressemblerait. En tout cas, la jeune femme apprenait des techniques qu'elle ne connaissait pas et dont elle ne soupçonnait même pas l'existence.


- bon allez !! assez discuté, il nous reste que peu de lumière, vous allez remplir ce ciel bleu-noir que vous avez réalisé la dernière fois en y peignant à l’or des étoiles, une comète qui d’après ce que m’a dit Sandino vous concerne et un croissant de Lune qui vous concerne aussi d’après votre sœur cette fois, pendant ce temps sur le fond couleur pierre je vais faire l’architecture sensée représenter l’imaginarium, mais pour cela nous devons passer à l’huile !! adelante mi prima* !

Le pinceau en l'air, Cali regarda Salvador avec un air étonné.

- Ah bon? Vous en savez des choses sur moi. Je ne savais pas que Sandino et Zézé vous en avaient parlé. C'est juste. Cette comète comme vous dites est en fait une étoile ou une planète située à un lieu précis, et la lune... alors celle là . Je ne peux que reconnaître qu'elle me ressemble un peu sur bien des points. Ce doit être pour ça que Zézé, ma soeur d'adoption, m'a nommé fille de la Lune lorsque nous nous sommes connues il y a bien longtemps déjà.

Tout en peignant, la jeune femme sourit pour cette intrusion dans le tableau de deux
éléments important de son propre paysage lunaire.

_________________
--Salvador.
.
Sur la soie des corps
Comme sur un mur
Le clair et l’obscur
Font un mouvant décor

Et pendant ce temps là, à l’imaginarium sous la soie des pinceaux se révèle l’or.

Debout devant le tableau qu’il a redressé une fois les derniers travaux secs, le peintre voit ce qu’il désire voir et son pinceau transpose sa vision sans la moindre hésitation. L’artiste bouillonne d’énergie et ne cesse de balancer d’un pied sur l’autre ou d’hausser une épaule expressive. Parfois il s’exprime à haute voix pour lui-même, s’encourageant ou se grondant suite à une erreur minime.

Obnubilé par son travail, l’arrivée de sa partenaire ne le détourne pas de son œuvre, à peine a t’il conscience d’une présence. Sensation qu’il éprouve régulièrement entouré qu’il est par les pièces muettes de l’imaginarium, qu’il suspecte parfois de l’observer et de commenter son travail à la nuit, quand il n’est plus présent.

Son pinceau continuant de s’activer au même rythme rapide, ce n’est que lorsque Cali s’éclaircit la voix qu’il la sait derrière lui, interrompant son geste il se retourne et sourire aux lèvres se penche en avant, le buste cassé.

- ola mi prima !! ravi de votre présence, je pensais bien vous voir sous peu et vous faites bien d’être là nous avons du pan sur la plancha !! mais avant regardez ce que j’ai fais depuis la fois dernière.

Outre le ciel étoilé de Cali, on peut maintenant distinguer un mur de pierres taillées troué d’une fenêtre avec volet dans le coin droit du panneau, et sur les deux tiers du devant des piliers fins reliés entre eux par une corniche et décorés de lianes fleuries.

- voilà l’imaginarium !! Fait Salvador en montrant de loin et du bout de son pinceau la partie concernée.

Geste qui produit des projections de peinture sur la tenue de l’artiste, lequel salue la chose en rigolant.

- ché !! qué gorino soy !! bon alors voilà ce que vous allez faire, primo vous allez me passer piliers et corniches au doré dilué, puis tout le bas du tableau comme pour un fond, suite à quoi vous ferez les détails du volet et vous remplirez les trous dans la corniche qui représentent des joyaux, enfin vous exécuterez le cadre d’un miroir que je vais dessiner.

- TOUT ça !! vous êtes sur !!

Devant la mine affolée de Cali, l’espagnol roule des yeux en frisant sa moustache.

- madre mia !! ne faites pas cette figure mi prima !! vous êtes si jolie sans ça, allez je suis avec vous et n’oubliez pas que nous travaillons à l’huile, le séchage par évaporation est plus rapide et ce grâce à ce bon Van Eyck qui a trouvé la recette idéale en ajoutant de l’essence de térébenthine aux pigments liés à l’huile de lin, hélas lui et le florentin Brunelleschi sont morts il y a pas si longtemps, mais trop pour que j’ai pu avoir l’honneur de les rencontrersoupir du peintreallez rendons leur hommage en donnant le meilleur de nous-mêmes.

.
Cali
Le travail avançait doucement mais sûrement. L'espagnol l'avait devancé durant son absence. Illuminé comme seuls les artistes peuvent l'être, habité même, pensa Cali, le peintre l'accueillit d'un:
ola mi prima !! ravi de votre présence, je pensais bien vous voir sous peu et vous faites bien d’être là nous avons du pan sur la plancha !! mais avant regardez ce que j’ai fais depuis la fois dernière.

- Oui, sur la planche c'est le cas de le dire. Car c'était bien sur une planche qu'ils peignaient à deux mains. Quoique la Thouarsaise se demandait parfois si Salvador ne peignait pas avec les pieds en douce... peut-être même avec ses moustaches qu'elle regarda frétiller pensant qu'il agitait son pinceau en répandant sur lui de fines gouttelettes de peinture, ce qui l'amusait grandement.
Cali sourit et découvrit enfin, comme un puzzle dont les pièces rapportées mettaient à jour le futur dessin, le tableau qui avait pris naissance dans la tête de l'hispanique. L'imaginarium... Quelle bonne idée!

La jeune femme grimaça à l'énoncé de ce qui lui était demandé.


- madre mia !! ne faites pas cette figure mi prima !! vous êtes si jolie sans ça, allez je suis avec vous et n’oubliez pas que nous travaillons à l’huile, le séchage par évaporation est plus rapide et ce grâce à ce bon Van Eyck qui a trouvé la recette idéale en ajoutant de l’essence de térébenthine aux pigments liés à l’huile de lin, hélas lui et le florentin Brunelleschi sont morts il y a pas si longtemps, mais trop pour que j’ai pu avoir l’honneur de les rencontres …allez rendons leur hommage en donnant le meilleur de nous-mêmes.

- Oui ben mon Yoyo adore mes grimaces! Heureusement d'ailleurs, je ne fais que ça ces temps ci. La jeune femme poussa un profond soupir et sourit rêveusement. Bien plus profond soupir que celui du peintre. Elle quand elle soupirait, elle arrivait à soulever sa mèche. Puis elle regarda Salvador.

- Bon alors? Pas bientôt fini de bailler aux corneilles? C'est qu'on a du pain sur la plancha je vous le rappelle.

Puis elle ronchonna un peu entre ses dents en se mettant à l'ouvrage.
- Hommage.... humpf.. aux mages... connais pas moi ces deux là
si en plus je dois penser à des morts que j'ai jamais vu de leurs vivants.... où va l'monde ma p'tite dame!...


Bientôt les grognements firent place à plus d'apaisement. Peindre était une passion pour la jeune femme et un moment de détente. Elle avait ronchonné pour la forme , et c'est détendue qu'elle s'appliqua à exécuter le travail demandé.
_________________
Theophraste
"Long et dur est le chemin qui de l'enfer conduit à la lumière". Lord Milton

Tu erres, perdu dans les ruelles. Tes yeux se posent et se détournent devant le spectacle bigarré s'offrant à eux. Du marron de la rue, des vêtements rouges, jaunes. Un ciel bleu, des nuages blancs. Des poutres noires. Des visages sombres. Des visages lumineux. Toute la fantaisie de l'espèce humaine rassemblée en ce point. Et toi; écervelé, morne, tu sens que tout ceci te dépasse. T'es paumé vieux, et ceci n'est pas un jeu. Y'a un chapitre dans la vie que t'as sauté; une phrase que t'as pas capté; une lettre que t'as pas pigé. Tout reste tout noir, toujours, dans ta tête.

Tu sais pas ce que tu as. Tu regardes les autres, et tu te sens pas comme eux. Tu te sens moins qu'eux; t'es pas tout à fait humain. Tu as l'impression d'être une coquille vide, ou plutôt tu as la sensation que tu es pas exactement une telle chose. Une coquille vide ça voudrait pas comprendre, mais toi tu veux. Tu en as plus qu'assez de sentir peser tous ces regards chargés de mépris que tu crois posés sur toi. Tu te sens suffisamment idiot pour ne pas comprendre les autres, tu te sens trop intelligent pour ne pas t'en appercevoir. Et là ça pose problème.

Pour toi il n'y a aucun doute, t'es maudit. A un moment t'as fait une connerie qui a irrité le divin, et tu subis ce supplice. Ou alors tu as rencontré un type un jour, un gars que t'aurais pas du, un gars que t'aurais mieux fait d'abstenir de lui baratiner ta vie, et il t'a décérébré pour la peine. En tout cas c'est un truc réparable. Car le contraire serait trop dur. Pourquoi tu ne comprendrais jamais rien et les autres si ? Pourquoi, plutôt, tu aurais toujours la sensation de rien comprendre ?

Alors tu prospectes.
A droite
A gauche.

Alors tu enquêtes.
Tu cherches.

Un bout, un truc à quoi se raccrocher, un espoir de guérir.

Un jour, t'en souviens-tu, c'était hier ou la veille, tu entendis ce graillement quasi-humain. Qui était-ce ? Un quelconque quidam piaillant à ne plus savoir que dire. Il déblaterrait, le brave, à son ami, les idioties habituelles que même toi parvient à reconnaître. Comme quoi rien ne va, rien n'est actif, on s'ennuie. Et l'interlocuteur d'aussitôt répliquer que non, il y avait des choses intéressantes à faire. Même qu'il avait entendu parler d'un lieu où il y avait parait-il des objets intéressants. Souvenirs de voyages ou une chose similaire.

Alors là, de nouveau l'espoir. Et si ils avaient quelque chose pouvant te désensorceler ?
Tant bien que mal tu as réussi à trouver l'endroit.
L'imaginarium.

Une salle dans un théâtre. Tu ignores tout de l'art du théâtre, mais peu te chaut. Tu entres, et tu vois deux personnes affairées. Sans doute ne t'ont-elles pas apperçu.
D'une voix timide tu demandes :


Excusez moi ?
Cali
Toute appliquée qu'elle était, Cali mit un certain temps avant de se rendre compte que son tablier était marqué d'une pluie de confettis colorés. Le problème c'est que les teintes ne correspondaient pas à la couleur du pinceau qu'elle tenait en main.
Elle plissa les paupières en regardant Salvador parler en roulant les " R" et agiter encore dans les airs une pluie de gouttes. A quoi servait un tablier sinon à se faire peinturlurer!
La tête penchée à droite, puis à gauche, la Thouarsaise observait le tableau qui prenait vie peu à peu sous ses yeux. La boutique des curiosités était un peu désertée par les badauds. Il faudrait être fous pour sortir par une telle chaleur. Cali regarda l'espagnol, réfléchit, puis fit une moue. C'était inévitable, logique. Ils étaient donc aussi fou l'un que l'autre.


-Non... vous vous êtes plus fou que moi.
La jeune femme avait marmonné pour elle même et ses propres bêtises la faisaient sourire. Toute concentrée elle faillit ne pas entendre la voix, mais leva quand même la tête.

- Ho! Euh... vous êtes tout excusé mais je ne sais pas encore de quoi.

En se relevant du sol où elle était agenouillée, Cali fit une horrible grimace.

- Aaah. je me rouille, je me rouille.

Le pinceau en l'air, un tablier noué autour de la taille et qui n'avait plus rien d'immaculé, la brune s'approcha de l'homme qui paraissait tout intimidé.

- Oui? Bonjour. Je peux vous aider? Vous voulez visiter l'imaginarium peut-être?
Puis lui chuchotant en ouvrant de grands yeux.
- Dites oui, dites oui! J'ai besoin de faire une pause et de voir des choses horribles!.. euh.. pas vous hein.. des choses étranges que l'imaginarium recèle.
_________________
--Salvador.
.
Tout à sa tâche, Salvador n’a pas entendu l’homme entrer, ni même compris que les chuchotis étaient le fruit d’un dialogue entre Cali et le nouvel entrant. Ce n’est qu’à la faveur d’un de ses arrêts que du coin de l’œil il remarque la présence du visiteur.

Un moment perplexe il l’observe discrètement en se frisant la moustache, puis ne trouvant rien de suspect dans l’attitude de l’inconnu se lève et va jusqu’à la table où sont étalés ses esquisses qu’il étudie tout en continuant à surveiller de loin. Laissant le soin à Cali de recevoir leur visiteur, lequel semble un peu perdu et dont la discrétion cache mal aux yeux du peintre, une nature ombrageuse.

Constat qui lui tire un sourire fugace le temps de se remémorer la réflexion que Sandino lui avait faite à ce sujet, à savoir qu’être ombrageux en pleine été cela permettait de moins souffrir des rayons brûlants d’Hélios et de tenir la vinasse au frais.
.
Theophraste
Elle semble bienveillante à ton égard. Tu prends ceci comme une simple marque de politesse; peut-être est-elle serviable. Il se pourrait même que tout ceci ne soit qu'une forme de coutume, comme ce "bonjour" ou "bonsoir" que l'on dit quelque soit le temps, et dont tu n'arrives pas à comprendre la raison. Pour toi il semble que l'ivresse dépende du flacon et tu ne te sens pas prêt à ingurgiter la gnôle quotidienne; tandis que l'hypocras te semble inaccessible.

Vous vous rouillez ? Vous êtes donc faites en métal ?

Te voilà marmottant dans ta filée

Je ne connaissais pas de statues vivantes...

Tu aurais envie de la tâter, que quelques palpations bien senties te permette de croire un peu plus au miracle enregistré par tes pupilles. Assurément te voilà pénétré dans une bien étrange tanière. Tu souris de toutes les dents, même celles te manquant.

Oui, je crois que vous pouvez quelque chose pour moi !

Tu n'as même pas décelé le zig se trouvant dans la pièce.
--Oane_de_surgeres


Comme le Destin est joueur, c'est précisément á ce moment lá que la Dame de Fer choisit pour débouler elle aussi á L'Imaginarium, souhaitant tenir sa promesse faite plus tot au peintre hispanique.
Oane, glissa le long des flancs de sa monture, toute de métal vêtue cette fois, finie les robes á froufrous et les danses exotiques : elle était en partance pour un "nettoyage" en règle avec le capitaine de sa garde au coeur des marécages de Luçon et avait revetu son armure de plate complete. A l'exception du heaume qu'elle laissa au capitaine. Elle ne se doutait pas que le lieu était si plein et s'attendait davantage á trouver le maestro esseulé. A dire vrai, elle n'y avait guère réfléchit. Elle sortit un masque épouvantablement effrayant de ses fontes et le serra dans ses bras avec précaution puis, la jeune femme avança de son pas martial en cliquetant vers les lourdes portes de la bâtisse. Elle frappa puis entra en faisant grincer les lourdes ventaux sur ses gonds.


Mestre Savlador ? Mestre Savlador ?
Olé l'Glandulaire !






Oane était dans le noir, elle tendait le masque aux airs pas tibulaires mais presque devant elle. Juste devant son visage. Imaginons bien la scène... Une femme grande et mince toute en armure de plate, autant dire un fil de fer géant, brandit devant son visage un masque affreux et dit á voix forte

Olé l'Glandulaire !

Sur ce, le masque muni de grelot se met á grelotter pour sur !

diling! diling! diling!


Le temps que les océans d'Oane se fassent á l'obscurité ambiante après un court voyage sous un soleil resplendissant dans un ciel limpide, la jeune femme faisant enfin le point reconnut Dame Cali en compagnie d'un homme qu'elle ne connaissait pas et qui avait manifestement un air un brin égaré, pour ne pas dire effrayé. L'artiste et médicastre semblait lui murmurer quelque chose. Derrière le peintre se rapprochait.
Cali
Le pinceau toujours en l'air, Cali, attentive à l'expression de l'inconnu dont la voix prenait plus d'assurance, pouffa en l'entendant.

Vous vous rouillez ? Vous êtes donc faites en métal ?
Je ne connaissais pas de statues vivantes...


Le sourire spontané et aérien, qui n'avait rien à voir avec le courant d'air de ses rares dents manquantes, apporta au visiteur la fraîcheur qui manquait à cette journée d'un été étouffant.

Oui, je crois que vous pouvez quelque chose pour moi !

- A la bonne heure! Si c'est dans mes possibilités ça sera avec plaisir. Puis Cali lui chuchota Je peux vous assurer que je ne suis ni une statue, ni un tas de ferraille. Du moins pas encore! Mais le métal je le travaille. Je suis forgeronne!
Tournée vers l'hispanique dont les petits regards en coin ne lui avaient pas échappé, la jeune femme pointa le doigt dans sa direction.

- Laissez moi vous présenter le signor Salvador. Un peintre talentueux qui a accepté de partager avec moi, ce qui est assez rare pour le souligner, quelques règles de son art, et de supporter mon caractère impulsif.

Mestre Savlador ? Mestre Savlador ?
Olé l'Glandulaire !

La soudaine intrusion du spectaculaire personnage portant haut sa voix fit sursauter Cali en la laissant bouche bée quelques secondes avant de refermer ses mâchoires devant l'étrangeté de l'ensemble. Une silhouette fine mais impressionnante, engoncée dans une armure, devancée d'un masque étrange. Elle hésita entre se mettre en bouclier devant son voisin et se planquer derrière en l'utilisant comme barricade. Néanmoins, tirant doucement sur sa tunique, les yeux toujours fixés sur l'apparition, elle lui murmura.

- C'est vous qui avez fait ça? Non parce que quand je parlais de voir des choses horribles je plaisantais hein... Vous... vous avez un don ?

Sa surprise passée, Cali leva le pinceau devant l'apparition .

- Attention je suis armée aussi! Peinture de guerre contre peinture de guerre. Je peux être effrayante aussi! Espèce de... de... Papouse !!

Forte des nombreux récits rapportés par des voyageurs lointains, du temps où elle était tavernière, Cali se rappelait de cette peuplade nommée " Les Papous". Visiblement cette indigène en faisait partie ou à ranger dans la même catégorie, une femme de surcroît à en entendre la voix. Comment connaissait-elle Salvador? Le mystère s'épaississait. La jeune femme regarda l'hispanique, la papouse puis reporta son attention sur leur visiteur.

- Uhm... on peut dire que vous n'êtes pas au bout de vos surprises... et moi non plus d'ailleurs.
_________________
--Salvador.
.
En retrait jusqu’à là, Salvador s’était contenté de saluer d’un mouvement de tête après que Cali l’eut présenté au visiteur, quand soudain la situation changea du tout au tout suite à l’arrivée d’un nouveau visiteur.

Alerté par la vue de l’armure il s’était raidi, cherchant machinalement sa fine épée de Tolède à son coté, laquelle accrochée à son baudrier dans un coin de l’imaginarium, pendait à un clou. Trop loin pour qu’il puisse s’en saisir.

Ce n’est qu’à la vue du masque que le peintre reprit son calme. Quant à la personne qui se cachait derrière, il savait qui elle était, en dépit de l’armure et de la démarche martiale propre aux hommes d’armes.

- séñora Comtessa quelle bonne surprise et quel honneur vous me faîtes.

Buste cassé, Salvador accueille Oane avec toute la chaleur possible que lui concède sa raideur naturelle. Souriant, l’œil pétillant, il l’observe de haut en bas, admiratif, gardant pour lui la tristesse qui naît en lui de voir une femme si charmante partir au combat au risque d’y perdre la vie.

- si ce n’était le plaisir de vous revoir, vous auriez pu confier le masque à l’un de vos valets, vous déranger n’était pas nécessaire, d’autant que vous semblez appelée à une tâche plus importante au regard de votre tenue, qui je l’avoue ne gâche en rien votre charme ma Dame.
.
--Oane_de_surgeres


- Attention je suis armée aussi! Peinture de guerre contre peinture de guerre. Je peux être effrayante aussi! Espèce de... de... Papouse !!

Parbleu non, mestresse Cali !
Vous faictes erreur : je ne suis l'épouse de personne.
Et je ne sais ce que cette "pas épouse" vous a faict mais rangez adonc vos pinceaux, vous allez tacher mon armure de plate et j'vous jure que si Gandrélina doit se retaper le nettoyage, vous allez en entendre parler pendant les vingts prochaines années. Deja qu'elle se plaind que je n'ai toujours pas trouvé d'écuyer...


- séñora Comtessa quelle bonne surprise et quel honneur vous me faîtes.

Salvador lui sourit, elle frémit un brin dans sa prison de fer, le regard du peintre semblant la mettre á nue et la revêtir á sa guise, la redessinant á coups de pinceau en robes á froufrous, ornées de volants légers, de bas de dentelle et autres attirails féminins. Dans la pansarde d'Oane, sous la masse de boucles couleur de nuit sans lune, cela s'agite á nouveau, lors que son coeur accélère. La voix de la grand mère de Surgères retentit, criaillant tout de go en crachotant quelques flammèches :
Quelle idée aussi d'aller danser la gaudriole au nez et á la barbe de ce ... "bohémien" !
Tout aussi aigre que du vinaigre la bien pensante ailleule a craché tout son mépris sur ce dernier mot signifiant pour elle race inférieure de saltimbanques itinérants. Oane pose ses océans sur l'homme et dit de sa voix haute et claire qui a pris quelques accent rocailleux du sud de la France :


- si ce n’était le plaisir de vous revoir, vous auriez pu confier le masque à l’un de vos valets, vous déranger n’était pas nécessaire, d’autant que vous semblez appelée à une tâche plus importante au regard de votre tenue, qui je l’avoue ne gâche en rien votre charme ma Dame.

Maydé, Maydé : ca sent le roussi dans cette armure ! Le charme tout hispanique de l'artiste opère sur la pictave comme un aimant. Lors la Dame de Fer a des vapeurs et se sent irrésistiblement attirée... Elle reste coite, les bras et le masque ballants un instant, dévoilant ainsi son opale de porcelaine.
Olé ben vrai ca, ma p'tiote, pourquoi que t'as pas envoyé ta bocèle ? Nan : pas Gandrelina : ca on sait, mais un valet ? Plutôt qu'd'venir t' fourrer cor' dans les pinceaux du peinturlureur hmm ?

Ma fille, aurais-tu envie de te faire tirer le portrait ? Note, pour chercher un mari, ce serait pratique... dit un ange aux traits et á la voix de sa doulce mére lady en voletant au dessus de son épaule droite
Olé ca, l' portrait : mon oeil oui !


Cher mestre Savlador, je suis heureuse de vous trouver icelieu.
Comme promis, je vous rend le masque avec tous mes remerciements pour ce service.


La comtesse joint le geste á la parole et tend le masque au peintre.

Je vous remercie également du compliment qui me va droit au cuer. Oui, vous avez raison, j'aurai pu vous envoyer un des gens de ma maisonnée mais je voulais vous revoer en personne, Maestro.
Je souhaite vous passer commande d'une oeuvre si vous m#accordez cette faveur : mon ... portrait.
Et comme vous l'avez deviné, ce n'est pas pour tout de suite !
D'abord á vous voer tout deux, je vous sait fort occupés avec cette fresque.
Elle se déplace et se rapproche de l'oeuvre en l'observant de ses océans et tout en en parlant (ben ou c't'une femme : elle est multi-taches !). Mmhh, j'ai hate de la voer finie !

La jeune femme sourit les yeux pétillants, un moment perdue dans ses ailleurs, puis, la De Surgères ajoute :
ensuite, moi mesme : j'ai á faire. Des bandits font du grabuge dans les marais et je ne veux poinct que mes gens soient dévalisés sur les routes pour aller au marché. Sinon, leurs durs labeurs n'aura servi á rien ! Je m'en vais éliminer ce "souci".
Cali
Parbleu non, mestresse Cali !
Vous faictes erreur : je ne suis l'épouse de personne.
Et je ne sais ce que cette "pas épouse" vous a faict mais rangez adonc vos pinceaux, vous allez tacher mon armure de plate et j'vous jure que si Gandrélina doit se retaper le nettoyage, vous allez en entendre parler pendant les vingts prochaines années. Deja qu'elle se plaind que je n'ai toujours pas trouvé d'écuyer...


Quand le masque tomba, parce que les masques tombent toujours, c’est mathématique, Cali pouffa en reconnaissant la comtesse de Surgères qu’elle avait prise pour un envahisseur de terres lointaines. Elle baissa sa garde, soulagée et surprise. Mais se reprit aussitôt en se demandant si elle avait vexée la jeune femme en la traitant de "Papouse." Fort heureusement, Oane avait enchaîné sur un quiproquo sur lequel la Thoursaise rebondit allègrement.

Oups, Dame Oane?
Dans cette tenue d’un autre style
Vous ressemblez plus à un territoire hostile
Qu’à une fleur de Toscane
Veuillez excuser ma méprise
La dernière fois que l’on s’est vue
Vous aviez l’oeil qui frise
Une robe ravissante qui frôlait à la vertu
La légèreté d'un petit flocon de neige qui vocalise
Je ne vous avais pas reconnue
Vous m’en voyez déçue


Espiègle Cali reposa son pinceau dans un pot, profitant de cet intermède également pour se défaire de son tablier taché sur lequel elle se nettoya les mains.

A vos pieds je dépose les armes
Je m’en voudrais d’affronter votre épée de mon pinceau
Et que finisse dans les larmes
Un duel qui ne peut être aussi drôle que dans un fabliau

En dehors de taquiner le Goujon à ses heures perdues et sans pour autant jouer les goujats, la Thouarsaise aimait bien taquiner les gens de bons mots. Ce qui parfois pouvait être déstabilisant, mais aussi plaisant quand son vis à vis enchaînait sur un jeu de mots lui aussi ou un pamphlet, pour son plus grand bonheur.
Pour l’heure, Cali assez fine pour deviner dans les attitudes du peintre, surtout aux frétillements de ses moustaches en arabesque et les regards d'Oane, que ces deux là entamaient une discussion dans laquelle elle n’allait surtout pas à intervenir, se retourna vers le sire à ses côtés, sa curiosité piquée par la demande du visiteur, et trouva là une excuse pour laisser le peintre plus à son aise dans un dialogue avec la comtesse.
Aussi elle l'entraîna en faisant quelques pas, un peu plus loin vers les étagères largement pourvues d’objets assez farfelus pour capter son attention.

- Et si vous me disiez dés à présent en quoi je peux vous apporter une aide quelconque ?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, ..., 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)