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Aphrodite Acte 2 réouverture: Willkommen, Bienvenue, Welkom!

Angele
[Angèle et Evroult]

Inconsciente du poids des mots - et du choc des photos – la jeune voleuse distillait piques et sous-entendus sans imaginer leur impact sur Loupiot, qui prit la balle au vol. Boire peu, elle qui en faisait un échappatoire pour oublier, certains soirs, sa condition, lui semblait assez irréel, mais ce devait être l'apanage des gens sans aucun soucis.

Alors quel type d'ivresse venez-vous chercher ici, Evroult ?

Pour sa part, l'aveu aurait été simple, voler lui procurait une sensation de puissance et de liberté, quand l'acte était réussi. Un sentiment de légèreté lorsque enfin le larcin était plié, que le butin se retrouvait au chaud, contre son corps, et que ses pas l'avaient assez éloignée du pigeon pour ne pas être rattrapée. L'ivresse venait ensuite, quand l'argent récolté sonnait assez pour que son ventre soit repu et qu'il en restait suffisamment pour le déposer sur un comptoir et gueuler au tavernier sa commande.

Angèle l'observa lorsque ses paupières se rouvrirent. Evroult et sa belle gueule. Evroult et son sourire mutin. Evroult et son clin d’œil appuyé qui ne laissait maintenant plus de doute quant au jeu auquel il jouait lui. La messe était dite, le jeune homme la prenait pour une courtisane. L'art ou la manière importait peu. Était-ce donc ça, le jeu de séduction auquel les catins devaient se plier avant d'écarter les cuisses, finalité devinée dès que le client venait de poser ses prunelles sur sa proie ? Jouer pouvait être amusant, mais il faudrait faire attention à ne pas se brûler les ailes, un écart de sa part et Flav l'enverrait tout de suite tapiner à l'étage. Elle jeta un coup d’œil à droite, à gauche, vérifiant que des oreilles indiscrètes ne chopent pas leurs échanges, pour l'instant rassurée d'être dans un coin assez tranquille pour que peu de monde ne puisse les observer. Mais voilà qu'il tentait de l'amener à la lumière. Et quant au dépouillement...


Nous verrons bien qui des deux gagnera à ce petit jeu, Evroult, répondit-elle avec un sourire enjôleur.

Car si pour l'instant l'heure était au badinage, Angèle n'en imaginait pas moins qu'il devait se trimballer avec quelques biens dont elle ferait bien son quatre heure. Laissant les mains habiles effleurer ses peu de formes, un nouveau frisson vint se ficher au creux de ses reins. Voilà que ce diable d'homme commençait à lui faire de l'effet, en plus du vin. Et il n'était plus question là de sous-entendus, le grivois semblait s'être invité à la partie après seulement une gorgée de vin épicé avalée. Elle en sourit, car enfin, il fallait avouer que la tournure lui changeait des « Hé, cocotte, viens là qu'on se fasse une partie de bête à deux dos », lancé dans les tavernes crasseuses à la faveur de la nuit, quand plus aucune retenue n'existe pour les poivrots les hantant.


Vous avez l'air d'avoir l'imagination fertile, je me goure ?

Invitation à peine voilée pour qu'il aille plus loin dans ses idées d'apprentissage. Si l'idée n'était pas de le coller dans son lit contre quelques écus sonnants et trébuchants, profiter de cet instant suspendu dans le creux des bras du brun à la belle gueule n'était finalement pas pour lui déplaire. Entraînée au milieu des danseurs après avoir déposé sa coupe vidée en quelques gorgées, dans un corps à corps qui pour l'instant ne l'éloignait pas de son cavalier, Angèle l'avisa avec une petite moue.

Si vous êtes piètre danseur, je suis quasiment sûre d'être encore pire ! J'ai jamais dansé de ma vie, va falloir être un peu plus habile que ça.

En gros, tu conduis, je me laisse faire, pigé Loupiot ? Sa main ayant rejoint le bras d'Evroult, la jeune voleuse se senti cruche, là, au milieu de tout ce beau monde sautant comme des cabris. Son regard alla de l'un à l'autre, silhouettes connues et inconnues, et Angèle pigea absolument que dalle à ce qu'ils étaient en train de faire. Il prit ensuite le chemin du visage du brun, relevant son menton pour l'aviser avec attention.

La renommée de ce lieu accuse juste, et encore, les peintures grivoises ne sont que l'infime part de ce qu'on peut découvrir derrière ces murs ! J'ai fouiné partout et je peux vous dire que la visite va vous décrocher la mâchoire.

En un clin d’œil et quelques mots, Angèle venait de sceller la suite de la soirée, si toutefois Loupiot ne se faisait pas happer par une vraie courtisane pour assouvir quelques besoins et envies que pouvait faire naître un lieu comme l'Aphrodite.
Yohanna.
[Demi tour vers Justin, puis retour sur la piste, avec Gisèle pour compagne, et d'autres femmes ensuite, dans ce pas de danse masculin – puis Lucas. Puis Gysèle...]


Elle n'a presque pas changé. Hinhin ! Et lui est toujours aussi charmeur.
Et lui ? A-t-il changé ? Que se rappelle-t-elle de lui, après tout ?
Il était beau. Il l'est toujours. Il était farceur, toujours joyeux, et ses petites blagues continuent de le laisser penser. Il aimait les hommes, il n'avait donc attiré que peu son intérêt. Jusqu'à ce qu'il touche à Lui. Que celui-ci vienne se jeter dans ses bras, se sentant sale d'avoir cédé à un homme, et qu'elle devienne pour lui une façon de redevenir viril. Elle avait alors trouvé un intérêt à ce jeune homme qui aurait pu devenir important s'il n'avait pas fui avec une blanche peau, après… Après cette après-midi, ou elle s'était rendu compte qu'il était loin d'être un mauvais coup.
Tout cela semblait si loin à présent… Si l'histoire avait été différente, n'auraient-t-ils pas pu au moins être amis ? Il est peut-être temps de changer l'histoire.
Mais avant tout, la danse.


Valahia. Je lui parle hum… En oiseau ! J'aurai mille chose à te raconter sur ce beau pays. Toi qui aimes l'aventure, qui a toujours tant de projets, tu aurais aimé y participer… N'est-ce pas ? Tu es toujours celui-là ? Non attends… Ne réponds pas.
Après la danse. Nous aurons le temps…


Et de se faire entraîner par la rousse vers la piste. Elle en est encore toute à sa rêverie du passé quand la belle lui pose sa question. Il lui faut encore quelques pas pour émerger et revenir à des souvenirs plus récents, moins douloureux. Et Baronne sourit, ne voyant pas le vol subtil de sa cavalière.

Je l'ai rencontré en Anjou. Je devais tester ma fidélité. Savoir si j'étais capable, ne serait-ce qu'une fois… De résister. Il m'a tellement convaincu du contraire, et avec un tel talent, que j'ai retenté l'expérience en Limousin. Bien que je n'avais personne à tromper. Juste lui à…. acheter.
Et vous ?


La question n'est pas anodine, alors qu'elle la guide pour prendre place dans la volte. Son regard se fait perçant, sondant sur le visage le moindre petit tic de mensonge, tandis que les esgourdes cherchent à capter la musique comme on capte des battements de cœur.
Les pieds s'agitent en rythme, les mains se placent. Elles dansent. H attend sa réponse, car très bientôt, elle va changer de cavalière…
Ou se retrouver face à un nouveau cavalier. Un brin essoufflé et étonnamment dévêtu. Mais rien n'était choquant à l'Aphrodite, surtout quand la soirée avançait pour se glisser dans une nuit pleine de secrets. Une jeune femme à sa place en aurait sans doute eu les joues rougissantes, mais c'est un simple sourire qui fend le visage de la femme accomplie. Elle le laisse donc engager les pas, la guider dans la danse, bien qu'elle doit sembler maladroite à se laisser faire. D'autant que les mots de l'homme révèlent tant sur lui et sur le reste. Il est le maître. Et rien ne lui échappe. Puisqu'il regarde Evoult, que Baronne lorgne une seconde avant de revenir à celui qui tient sa main, puisqu'il ose commenter et donner son avis. Puisqu'il a ce charme et cette façon de s'exprimer qui ferait tomber des murs, des donzelles et des politiques de son côté. Il faudra peser chaque mot de la réponse et les choisir très vite, car le duo se finit bientôt. Et pourquoi pas plutôt avouer tout en cherchant à savoir ?

Que lisez-vous de moi ? Suis-je une femme friande plutôt..
Un léger saut, un pas en avant.
De fougue ? Ou de maîtrise ?
Le pied se recule, la hanche frôle.
D'hommes ? Ou de femmes ?
Le visage se penche, le sourire apparaît.
De duo ?…
Un pas. Une main qui se lève.
De Trio ? Plus ?
La main s'abaisse en salut. Un regard qui questionne, qui suppose, qui laisserait deviner une idée avant de la laisser s'envoler là où que les réponses ne sont pas dites. Et ils repartent vers Gysèle, laissant les aveux pour peut-être d'autres pas, d'autres nuits. A présent, les yeux de la brune parcourent la salle et deviennent plus attentifs au reste. S'il lui faut à nouveau être perturbée en pleine discussion, au moins qu'elle ne soit plus autant prise de court. C'est qu'elle est un peu chasseuse aussi, et ne sont-ils pas tous à présent dans une grande forêt de mondanités ?
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Ysaoth
Avant de se faire capter par sa brune, il regarde "Elle" un sourire particulièrement affiché. Et puis, afin de ne pas trop laisser la Galante sur sa faim, il décide de lui répondre du tac o tac
    Cette volte m'aura pourtant semblé bien courte Messire...

Toutes les bonnes choses ont une fin et la frustration est souvent une puissante motivation...
Alors elle enchaîne l'air de rien
    Il me fut plaisir de passer ce moment avec vous.

Il ouvre la bouche, mais elle ne lui laisse pas le temps de répondre, pas immédiatement.
    J'ose espérer qu'il fut partagé et que l'envie de le renouveler sera votre... Il me serait plaisant de tenter de vous "perdre" dans les affres de l'Aphrodite, sire Ysaoth...

Ses yeux se mettent à pétiller. Il aurait pu lui répondre "Bien sûr que non, ça ne m'a pas plus, je n'ai pas eu d’occasion convenable de vous mettre une main au cul…" mais, bien que capable, il ne le fera pas, et restera pour le moment correct, d'autant plus qu'il avait effectivement apprécié la compagnie trop brève de la galante.
Je suis toujours partant pour renouveler ce genre d'expériences.
Cependant, pour convenable qu’il était resté, il Pas le temps d'en dire plus, comme si l'instant voulait qu'il n'e dise pas plus, les cymbales le coupent dans son mouvement, ou dans sa parole plutôt.
    Les cymbales ont parlés et le regard de votre dame est éloquent, vous êtes attendu Ysaoth... pardon... Messire Ysaoth.

Il se tourne à nouveau lors de l'évocation de sa Dame, et constate que les grappins ont déjà été lancés, que l'abordage est donné et que bientôt, il se retrouvera au milieu de la piste de danse. Il sent déjà l’attraction, cependant toujours à l'attention de la rose, il lance.
Les regards de ma compagne sont toujours évocateurs. Mais vous n'avez pas grand chose a lui envier sur ce point.
Et c’est avec les yeux pétillants qu’il se laisse embarqué dans sa troisième volte. Il aurait bien signifié à la rose qu’il voulait bien qu’elle reste dans le coin, mais les circonstances ne s’y prêtèrent pas, et Elie s’en chargea pour lui. Sa brune avait bien raison, il n'était pas contre retrouver la rose plus tard dans la soirée, si elle était toujours disponible, ce qui était peu probable.
Il attendit qu’Elie eu finit son verre de vin. Elle laissa un petit fond, sachant que la brune ne tenait pas l’alcool il ne fut pas surpris, et à peine étonné de son expression bizarre sur le moment. Le vin était charpenté et, pour quelqu’un qui n’en avait pas l’habitude, ça pouvait racler la gorge. Il en profitait pour contempler son visage. Les yeux d’Elienore était ce qui pouvait attirer le plus rapidement le regard sur son visage lumineux. De beaux yeux verts. Mais ce n’était pas la préférence d’Ysaoth qui se délectait sans commune mesure ni lassitude du nez de la brune. Il lui arrivait souvent, lorsqu’ils étaient tous les deux, de lui déposer un baiser sur le bout de celui-ci. Cette soirée était parfaite pour lui faire oublier les quelques soucis que Paris lui causait bien trop souvent. Et il n‘y pensait pas. Le Parlement pouvait prendre feu en ce moment même qu’il ne s’en soucierait que modérément. Il eut un sourire lorsqu’elle lui fit un compliment sur son choix, et considéra qu’il était important de préciser.

Je n’ai rien choisit ma chère, c’est elle qui est venu me déconcentrer et je dois avouer qu’elle a de quoi déconcentrer.
La seconde remarque fit apparaitre une moue sur sa bouche. Il tourna le visage mais effectivement plus d’Eglantine. C’était fâcheux, la petite semblait prometteuse. Mais au final, il n’était pas plus déçu que ça, il aimait bien les choses simplement poussées par le hasard. Il avait horreur des arrangements, même si certains étaient nécessaires et préférait laisser ce pan de sa vie – les rencontres - s’en remettre au jet de dés. Ses yeux tombèrent sur Lucas et il ajouta l’air de rien.
Je dois avouer que le bonhomme qui veux te mettre la main dessus ne ressemble pas au débutant du coin.
La danse fut exécutée peut-être avec plus de proximité que ne laisse entendre la réalisation classique des pas de volte. Proximité qui se renforce. Le jasmin l’envahit. En cette soirée, il se croirait dans un bosquet de fleurs. Ceux de la pointe de l’île de la cité à sa préférence, pour des raisons de proximité, d’habitude. Souvent il longe la berge de la Seine pour terminer dans les jardins royaux du Palais. Le jardinier et son équipe en charge de l’entretient et la réalisation des massifs floraux fait toujours un travail remarquable. Pourtant Ysa n’y comprends rien en fleurs et n’aura certainement jamais la main verte, contrairement au bois. C’est d’ailleurs souvent sur ce sujet que les deux hommes, lorsqu’ils se croisent encore par le fruit du hasard, discutent, brièvement car trop rapidement happés par leur tâche respective. Mais bon pour l’heure, bien que lui donnant l’impression d’être dans les jardins, sa brune lui annonce la découverte du soir. Le grenat.
Quel grenat ?
Voilà, coller une femelle dans les pattes du barbu et il n’est plus du tout matérialiste et se contre fou, assez globalement, des évènements environnants. Il n’a pas entendu parler de grenat. En fait, il l’a oublié l’espace d’un instant. Il se souvient presque aussitôt que « Elle » lui avait parlé d’un grenat. Sur le coup il avait laissé l’information de côté, mais a priori, elle prenait de l’importance. Il baissa la truffe en direction des « fameux » petits seins d’Elie puis renoua rapidement le contact avec ses yeux.
Ha ! oui le grenat….
Sauf que, si « Elle » lui avait suggérer qu’il y avait un grenat, il avait beau réfléchir un instant, ça lui évoquait pas plus que le caillou, certes joli, mais qui, pour l’instant, n’avait pas plus de profondeur que sa valeur intrinsèque. A moitié déconcentré en plus par les effleurements provoqués par Elie, entre son coup, ses lèvres, les quelques baisés qu’ils s’échangent, l’évocation de ses seins, le souvenir des courbes de la rose, de celles de Loyse, il était manifeste que LE grenat, il s’en contrefoutait un brin. Ça devait se voir sur ses yeux.
C’est quoi ? Un cadeau ? Tu l’as trouvé où ?
Quelques explications plus tard
Ha ! Je comprends maintenant pourquoi tu as tiré une tronche pas possible en buvant ton vin. J’ai mis ça sur le compte de ton manque d’entrainement au vin rouge…
S’imagine soudainement trouver un caillou dans son verre. Certainement que, une fois l’objet indésirable retiré, il ne se serait pas privé pour gueuler une invective bien sèche à l’attention de celui qui lui aurait joué ce tour, avec sans aucun doute un début à base d’un « Putain de Dieu… » bien senti histoire de se mettre en forme et lancé le flot. Flot qui, sans aucune originalité, aurait pu continuer ou finir, selon l’inspiration, par l’idée d’enfoncer le dit grenat dans le fondement du type responsable…ou dans son œil. Elie avait cette élégance qu’il n’avait pas en certaines occasions. Avise le père Lucas qui, l’air de rien s’approche du couple et l’imagine avec un œil rouge grenat. Ça lui irait bien au teint. Il sourit et, sans se démonter balance.
Et vous avez suffisamment de goût pour lui tourner autour.
Puis il reporte son attention vers Elie, qui semble tout aussi amusée que lui.
Je vois que tu ne vas pas t’ennuyer… lui glisse-t-il à l’oreille avant d’ajouter, sur un ton bonhomme.
J’ai faim.
De quoi ? Excellente question.
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Elienore
[Grand Salon. Pause salvatrice avec Ysaoth, puis regard brûlant sur Lucas]

Était-ce la volte ou le vin qui lui faisait tourner la tête? Un peu de l'un et beaucoup de l'autre sans aucun doute. Il était temps pour la brune de ralentir. Il est vrai que l'histoire entre le Duchesse de Ravel et le vin était des plus paradoxale. Indubitablement elle l'aimait, appréciant son goût âpre de tanin. En revanche le vin ne l'aimait pas. Un ou deux verres passaient mais au delà il la trahissait invariablement. Toutes ses inhibitions s'envolaient et lui faisait jeter aux orties huit année de bonne éducation et de maintien rigide dispensées au couvent. Si ce soir elle s'en délestait avec ravissement et une dose d'insouciance, ce n'était pas pour autant qu'elle devait se laisser emporter beaucoup plus loin. Si elle voulait bien passer aux yeux de tous pour une séductrice il n'était pas question de verser dans la fille facile.

C'est donc un peu grise mais encore parfaitement consciente de ses faits et gestes qu'elle se retrouva dans les bras de son compagnon pour danser et échanger quelques parole. Ysa avait cette faculté de pouvoir jauger une personne d'un simple regard et il se trompait très rarement. Ses céladons se posèrent sur Lucas qui papillonnait d'un groupe à l'autre.


Je le définis comme un être sans foi ni loi si ce n'est que la sienne, ne se préoccupant pas du lendemain. Ce qui me convient parfaitement pour cette soirée pleine de permissions.

Revenant au sujet du grenat, elle failli pouffer de rire en constatant qu'il n'avait absolument aucune idée de quoi elle lui parlait et des conséquences envisageables d'une telle découverte. Il était comme ça, incapable de se concentrer sur plusieurs informations à la fois. Trop de sollicitations diverses et principalement de jolies dames sous son nez et il avait zappé celle concernant le fameux sésame. Elle lui fournit les indications nécessaires pour que la lumière se fasse dans son esprit. Cela le plongea dans une série de réflexions qui lui étaient propres alors qu'elle même se demandait toujours ce qu'elle allait faire de ce cadeau qui pouvait se révéler empoisonné. Ce n'est qu'en entendant la voix chaude de Lucas qu'elle se rend compte qu'il les a rejoint pour un bref instant. Sur un ton suave et enjôleur elle lui répond

Je n'oublie jamais rien et certainement pas les promesses des plaisirs offerts...

La remarque de son chéri glissée dans le creux de son oreille lui dessine un sourire amusé sur ses lèvres charnues.

Je n'ai nullement l'intention de m'ennuyer, bien au contraire...

Elle leva un sourcil a son exclamation. Avait-il faim de nourritures terrestres ou était-il affamé de plaisirs inavouables pour tout autre qu'elle même? Elle l'entraina, passant son bras sous le sien, vers le buffet. Autant commencer par le plus facile, le reste viendrait certainement au fil de la soirée.

Moi aussi...Echappons nous avant que les cymbales ne nous piègent dans une nouvelle volte.

Sur une assiette elle disposa un vaste choix de mets en tout genre et plus raffinés les uns que les autres. Elle se retourna fouillant l'assistance de son regard perçant pour retrouver celui qui lui avait fait la promesse de lui faire découvrir les parties cachées de l'Aphrodite. Elle n'avait plus envie de danser dans le pavillon de chasse où elle n'avait pas trouvé de quoi l'émoustiller. La biche préférait le loup solitaire. Elle picora un petit canapé de foie gras au confit de figues. Enfin ses pupilles accrochèrent la silhouette de Lucas. Son regard se fit incandescent, aussi puissant que des fers chauffés au rouge. Il ne pouvait pas ne pas sentir les braises de ses yeux sur lui, ne pouvait pas manquer de répondre à son appel muet. C'est lui qu'elle voulait pour l'accompagner dans cette folle soirée et aucun autre.
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Evroult
[GRAND SALON - ANGÈLE]


    - Je n’étais pas venu chercher l’ivresse… mais rencontrée en route, je ne puis l’ignorer.

    Il ne mentait pas, quand bien même s’était-il douté ne pas finir la soirée seul ou en l’unique compagnie de baronne. C’est qu’à l’instant où sa brune bienfaitrice avait laissé sur ses lèvres couler le nom de l’Aphrodite & que lui, assoiffé, était venu en récolter les gouttes, il avait été évident qu’il aurait la nuit productive, au point où il avait fallu parier sur qui, de Yohanna ou d’Evroult, baiserait le plus de lèvres. Visiblement, il avait préféré miser sur la qualité plus que sur la quantité.

    Voilà donc l’ivresse qu’il recherchait toujours. Prédateur bienheureux des abandons de ses proies, il s’enivrait des fragrances brutes de conquêtes difficiles & de leurs coupes interdites & dangereuses. Se faire catin n’avait été que la cerise sur le gâteau de chairs qu’il dévorait à pleine bouche, quand toute son ivrognerie s’alimentait de courbes rondes & de gorges diverses. Yohanna était l’exemple même de son incapacité à se contrôler. Trois jours de jeûne avaient suffi à prouver qu’il ne pouvait pas, & qu’en bon satyriase il lui fallait obtenir toutes les femmes sur lesquelles ses onyx s’attardaient un peu trop.

    Le sourire qui maquilla le coin de ses lèvres fut sans équivoque. Persuadé qu’il gagnerait, il n’eut pas un instant la présence d’esprit de se méfier de la frêle carrure qu’il tenait entre ses doigts. S’il savait combien la femme était calculatrice, jamais il n’eut pensé qu’en cette tête mignonne & bien faite s’élaboraient peu ou prou les mêmes stratagèmes qu’en sa propre caboche. Tous deux se rêvaient en prédateurs quand l’autre était la proie, & étaient convaincus de pouvoir de faire l’autre d’une manière ou d’une autre. Nul doute qu’à se connaître mieux, ils en auraient ri de concert. Avant de reprendre aussitôt leurs tentatives comme si de rien n’était.

    - Et vous, tendre Angèle… quelle ivresse venez-vous cherchez ici ? car si j’ai bien l’imagination fertile… abondante… & généreuse… je n’oserai pas encore vous prêter des intentions qui ne sont pas les vôtres.

    C’était bien une question rhétorique, car la réaction de sa petite voleuse aux pressions de doigts habiles contre ses reins n’avait pas échappé à l’adroit courtisan. Finement attentif à la moindre mimique de celle sur qui il avait jeté son dévolu, il laissa sans gêne un sourire carnassier habiller son minois à la promesse de sa belle. D’un regard un peu zélé, peut-être, aurait-on pu apercevoir un clin d’œil fin envoyé vers baronne, comme la promesse d’un jeu qu’il était en train de remporter haut la main. Il eut, même, une mimique mi méprisante, mi suffisante balancé au minois de Gysèle devant laquelle ils passèrent, alors que d’une manœuvre habile il saisissait la main d’Angèle comme un cadeau précieux, apposant un baiser en son dos d’un sensuel qu’il n’avait pas besoin de feindre.

    - Ma mâchoire, déjà, se décroche rien qu’à vous détailler… ma douce Angèle alors, soyez mon guide. Je m’en remets à vous.
    Et puis, saisissant l’aveu dissimulé.
    - Ainsi l’Aphrodite n’a pour vous plus l’ombre d’un secret ?

    Ô délices d’une partie qui s’annonçait plus intéressante que tout ce qu’il aurait pu imaginer.

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[REFONTE]
Montparnasse.
{Dans les jardins avec Ambre}


Paris un Paradis. Pour Montparnasse Paris avait toujours été synonyme d’enfer. Mais il ne comprenait que trop bien ce que la jolie parfumeuse exprimer. Cette ville était complète, un parfait mélange de bon et mal, de clair et d’obscure, de riche et pauvre, deux mondes qui se côtoie, qui se frôle sans jamais vraiment se croiser. Son regard se perdit un instant dans les yeux de sa partenaire du soir. Il faisait tous les deux parties de ce monde, mais chacun dans leur sphère. Le paradis pour elle, l’enfer pour lui. Tandis qu’elle revêtait un masque dans la capitale, Montparnasse lui pouvait ôter le sien entre ces ruelles sombres pour se laisser aller a ces plus sombres humeurs.
Une dualité qui fit légèrement sourire Montparnasse, même si son regard devient un peu mélancolique quand il répondit :


- Votre explication ne me paraît pas étrange, au contraire je ne la comprends que trop bien. Il est en revanche étrange que vous aimiez à mettre un masque, d’autre cherche désespérément un endroit où ils peuvent le retirer sans crainte d’être jugé.

Il n’ajouta rien de plus sur ce sujet et but une autre gorgée de ce vin blanc que leur avait apporté Lucas. Elle lui demanda ce qu’il envisageait pour la suite de la soirée. Après avoir écarté la premiere pensé lubrique qui lui vient a l'esprit, il réfléchit plus sérieusement à la question. Il n’aimait pas vraiment danser aussi il fut rassuré qu’elle n’y tienne pas non plus. La nuit commençait à devenir fraiche aussi, en véritable galant qu’il était, il retira sa veste et la proposa à la belle en ajoutant, sans se dépêtré de son sourire charmant :

- Il commence à faire frais dans le jardin, nous ne nous nourrissons pas de rosée, aussi je pense qu’il serait plus sage de rentrer. Si vous n’aimez pas danser, je peux vous proposer plusieurs chose, comme par exemple commenter la façon de danser de Lucas, l’un contre l’autre sur une banquette moelleuse en se susurrant a l’oreille des commentaires plus ou moins désagréable qui vous décrocherons un rire amusé, tandis que je contemplerais votre gorge ainsi dévoilé, sinon nous avons des bains qui sont fort agréable pour se réchauffer le corps après s’être échauffé l’esprit par ce divin breuvage. Ou, si vous appréciez tellement ma compagnie, que vous voulez me gardez pour vous jalousement, je peux vous inviter à rejoindre un des petits salons privées ou nous pourrions continuer à discuter de vos essences et finissant un ou deux bouteilles de ce magnifique vin sucrée.
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Angele
[Evroult, Angèle – Angèle, Evroult]

Sous-entendus, allusions, piques franches, les deux jongleurs semblaient s'entendre à merveille pour jouer avec les mots et leur perception. En grandissant, Angèle se rendait compte à quel point il était important de les maîtriser et venait à peine de toucher l'ampleur de leur pouvoir. Là, maintenant, tout de suite. Poupée pas si innocente que cela dans les bras du brun, la jeune pie savourait en avance ses futures prises dans les rues de Paris, songeant dorénavant à changer de tactique sournoisement. Plus de bousculades, plus de rentre dedans. Un sourire, des mots courtois, des œillades faciles et lourdes de sens, des allégories bien placées et voilà que les pigeons s'y laisseraient prendre sans voir le coup venir. Il faudrait juste qu'elle calme un peu sa gouaille pour que ça fonctionne.

Ô rien que pour cela, Angèle aurait pu faire d'Evroult son sauveur du soir, lui qui venait de lui ouvrir des portes et des aspirations beaucoup plus grandes à l'avenir, mais elle en faisait plutôt son cobaye. Les sourires se répondaient, lourds de sens, dévoilant les quenottes, s'agrandissant au fur et à mesure des esprits taquins et développant en leur sein toutes les stratégies possibles pour appâter l'autre. Et c'était tout simplement un régal.


Vous avez l'air sacrément joueur, je vous laisse vous y prêter ! Et je suis quasiment sûre que vous avez pas besoin d'invitation pour ça.

Douce et tendre, voilà qu'il la couvait de mots qu'elle n'avait jamais reçus, faisant se plisser sans se retenir les paupières alourdies par le vin, la chaleur et la proximité de ce corps mâle qui jouait avec ses sens aussi bien qu'avec les mots. Ses frissons se jouaient pourtant d'elle au fur et à mesure de leur avancée, participant au jeu du chat et de la souris qu'ils construisaient tous deux, et du plumeur déplumé qui se dessinait dans l'esprit légèrement embrumé d'Angèle.

Ses lèvres s'entrouvrirent au baiser déposé sur sa main, laissant les picotements couler le long de sa peau jusqu'au creux de son coude. Angèle ne bougeait pas, confiant à Loupiot leurs mouvements, louvoyant au milieu des danseurs qui leur jetaient maintenant quelques œillades. Après tout, chacun était en train de mener sa propre danse, la jeune pie pouvait donc le laisser conduire avant de se mettre à la manœuvre à son tour. Délicatement. Il était près, tout près, presque assez près pour qu'elle puisse sentir, toucher, appréhender tout trophée se trouvant à portée de main. Mais plus tard, il fallait laisser le quiproquo s'installer sans faille pour l'instant, sourire accroché aux lèvres, regard ne quittant pas le sien, corps profitant de cette contiguïté électrique qui faisait naître en elle, il fallait l'avouer, quelques bouffées de chaleur non simulées.


Je suis trop curieuse, que voulez-vous, c'est mon péché mignon ! Et si vous me faites confiance, je vous révélerai tous ses secrets.

La dernière phrase fut dite sur le ton de la confidence, alors qu'à nouveau sa bouche alla traîner au creux de son oreille, main encore emprisonnée dans celle d'Evroult à dessein, profitant de l'approche pour déposer une main fine à sa taille. N'était-ce pas le renflement léger d'une bourse que la pie sentait là ? Concentrée sur son objectif final, Angèle ne réalisait pas à quel point ses paroles pouvaient être libres d'interprétation, elle qui tout simplement venait de se lancer dans une invitation à découvrir le lieu, ses alcôves, ses salles aux installations improbables et ses tentures grivoises et libertines absolument indécentes, mais bien cachées. Une simple visite en somme, elle qui aimait à fouiner partout pour ne pas se laisser surprendre.
.elle

"Elle" et Lucas
(RP écrit à 4 mains)



    ~ Le chasseur ~


Le poète vous aurait dit que femme ne rime pas avec mathématiques. Manifestement, et même s’il ne se targue pas de faire partie de cette caste, Lucas Dentraigues pouvait désormais vous faire la même affirmation. Si Ysendre avait un soucis dans l’équilibrage des sexes, la baronne de Chambertin se préoccupait elle aussi des nombres et de leur mystérieux attrait. A ses questions, le galant n’avait répondu que par une pointe de malice qui perla derrière son regard. la H faisait manifestement partie de la clientèle recherchée par le Maître. A la pêche, la patience est d’or. Lorsque l’on veut que les plus beaux specimens mordent à l’hameçon, laisser quelques lignes dériver au gré du courant sans y prêter plus d’attention que cela pouvait souvent s’avérer payant.

Et pendant que la patience s’aiguise sur le bord de l’O, pourquoi ne pas s’adonner à cette activité complémentaire qu’est la chasse? Surtout quand la biche se permet de défier aussi impudiquement le loup solitaire d’un tel regard. Même les prédateurs les plus affirmés prennent plaisir à se sentir traquer.N’y a t-il pas chasse plus excitante que lorsque proie et chasseur alternent échangent successivement leur rôle? L’ingénue libertine avait exacerbé ses envies. Ce soir, festin serait donné. Par qui? Et pour qui? Entre ces deux-là, cela restait à déterminer.


- Pardonnez-moi ma chère mais je pense que…

Son regard dévia vers l’incendie qui embrasait les émeraudes de la duchesse de Ravel, invitant celui d’Ysendre à le suivre

- … l’on me demande au buffet.

Avant de quitter l’étuvière, il lui glissa dans le creux de l’oreille:

- Souhaitez-moi bonne chance…Et je vous laisse choisir les sels pour le bain. Il parait que la Lyre d’Eurydice est réputée pour cela aussi.

Une idée en tête, ses yeux scrutèrent le Grand-Salon à la recherche de la galante à la Rose. La dernière fois qu’il l’avait croisé, « elle » s’était mise en frais de faire tomber le Ducastel dans ses rets. Si ceux-ci avaient eu la décence d’attendre la fin de la volte pour aller batifoler, le Dentraigues pourrait mettre son idée à exécution. Manifestement, vu la distance séparant les lèvres masculines de leurs consoeurs féminines, mieux valait d’ailleurs ne point trop tarder.

- Sire Ducastel? Permettez que j’emprunte votre cavalière?

Sans même demander l’autorisation de la galante, la dextre vient rejoindre la senestre pour la libérer des griffes du séducteur royal. Avant d’entrainer « Elle » au coeur de la dernière volte, il lança à destination du prime huissier:

- Je viens de vous sauver la vie Sire! « Elle » est la méduse d’Aphrodite, un seul baiser et elle vous transforme en pierre jusqu’au petit matin.


    ~ La rose~


    Jeu de séduction interrompu pour la seconde fois par un Lucas en grande forme, qui cette fois-ci l'arracha purement et simplement aux bras d'Edouard , la rose s'excusant d'un regard vers le prime huissier la bouche encore entrouverte de stupéfaction, tout autant que lui probablement.
    Lippes se refermant l'une contre l'autre, un grondement sourd fut étouffé en gorge, alors que les pas glissés sous le velours rouge n'avaient guère d'autre choix que de suivre le maître, dont le sobriquet pour ce moment présent, relevait plus de la domination que de l'avocat;
    Le galant allait devoir avoir une sacrément bonne raison, autre que l'envie de danser en sa compagnie, pour lui avoir fait perdre ainsi un membre qui lui avait l'air tout acquis pour une visite privée de l'établissement.
    Et cette phrase ?
    Mais où allait-il trouver telle sornette, son chignon c'était-il tant fait la malle au cours des différentes voltes, qu'on pouvait la prendre pour une femme à la chevelure serpentine ?
      Il n'aura là pas loisirs d'en juger grâce à vous... Peut-être devrais-je le tester sur vous ?


    Le ton s'avérerait sec et froid, loin de l'enjoleur ou provocateur habituel, si la rose ne pouvait nier apprécier converser et partager avec Lucas, ce n'était ni le lieu ni le moment pour une de ces petits moment de complicité naissante, les émeraudes accrochant billes d'argent pour se mettre à chuchotter tout en dansant de petits sauts, suffisamment proches pour s'entendre, senestre, liée à dextre masculine, s'abaissant et se relevant en fonction de l'éloignement et du rapprochement s'effectuant entre eux..
      Mais quelle mouche vous pique ?
      Nous aurions pu danser à une autre occasion.

    Pas se stoppant et bras gauche étreignant la taille masculine en symétrie de celle étreignant la sienne, la conversation se poursuivit sur le même ton confidentiel.
      Vous êtes "on ne peut mieux placé" pour savoir que j'ai dette à épurer, et vous venez m'arracher à un huissier vraisemblablement acquis à ma cause ?
      Dans les bras de qui "vous" m'avez envoyé d'ailleurs ?
      N'aviez-vous pas réussi à attraper dans vos filets la duchesse ? Je l'ai cru quand elle m'a murmuré de ne pas trop m'éloigner..

    Tournant en mesure de la volte se jouant à ses oreilles, un second regard d'excuse se porta sur Edouard, il lui faudrait faire amende honorable et à minima glisser un mot avant son départ, quand en poursuivant la manoeuvre ses iris herbacées en croisèrent de similaires non loin de beaucoup plus sombres, toujours aussi envoutantes, un léger signe de tête saluant leurs propriétaires respectifs.
    Visage tourné vers le Dentraigues, un léger sourire avait pris place sur ses carmines, un murmure supplémentaire venant s'écraser sur la barbe précautionneusement taillée du chevelu blond, en se positionnant fâce à lui.
      Pardonnez mon erreur, vous n'avez plus qu'à remonter le filet très cher, elle vous viole littéralement du regard.
      Ne vous sentez vous pas légèrement nu sous son regard aussi perçant que peut l'être le mien ?

    Petit retroussement de nez dans un sourire dévoilant un fin liseret de nacre, les émeraudes se firent acerbes sur Lucas, provocatrice à souhait et amusée de voir que le galant avait encore su jouer de sucre pour attirer un magnifique papillon dans les secrets de l'Aphrodite.



    ~ La rose et le chasseur ~

- Ne soyez donc pas si bavarde. Profitez de l'instant présent et de cette volte en ma compagnie. Votre présence m'est agréable et en ce moment, je veux ne penser qu'au plaisir de danser avec vous. Oubliez le filet, Oubliez Edouard, vous ne le regretterez pas je vous le promets
    Dites moi que vous plaisantez Lucas... Vous m'avez fait quitter le sire Ducastel pour votre "bon plaisir" ?

- Le Sire Ducastel vous est acquis. Il reviendra vers vous un autre jour, j'en mettrais ma chemise à parier. Tournez donc votre tête vers le buffet et vous verrez là où je veux en venir

    Je n'ai nul besoin de le faire je sais qui se trouve là-bas
    Léger plissement du regard vers le blond et iris déportés vers Ysaoth, petit sourire s'éveillant.
    Auriez-vous des yeux partout très cher ?

Sourire naissant aux dernières paroles de la Rose.
- Surtout sur les formes des jolies dames très chère. Le Duc de Vichy vous porte intérêt mais pour autant il ne vous est point acquis. J'ai moi-même quelque intérêt envers la duchesse de Ravel et je trouverai dommage que l'un puisse s'ennuyer pendant que l'autre explore le potentiel de l'Aphrodite.

    Rire contenu en figeant son regard dans celui du Dentraigues
    Quelque intérêt ? Jolie façon de voir les choses. J'aurais plutôt dit que le galant a fait mouche et qu'il est temps de récolter le miel à la source qui se languit d'ailleurs.
    Regard jeté vers la duchesse et lèvres s'approchant à l'oreille masculine
    Avez-vous la moindre idée de la façon dont elle doit vous maudire de n'avoir pas accouru à son premier regard, et me maudire surement aussi ?

Mains posées sur des hanches qui se hasardent à visiter les courbes sensuelles d'un charnu rebondi à souhait alors que les brumeux viennent entourer d'un halo de mystères le brasier ardent ravellois.
- Ne jamais répondre aux premières sollicitations ma chère. Si vous voulez faire monter le désir jusqu'à ce point, jusqu'à ce que vous voyez actuellement dans son regard, il faut savoir être patient. Je doute par ailleurs qu'elle nous maudisse car je vous apporte à son époux et vous laisse m'amener à elle pour assouvir ses désirs les plus secrets.

    Les plus secrets... peut-être est-ce elle qui vous fera avouer les votres Lucas... et si à cette occasion nous oeuvrons "main dans la main", j'oublie le maître que cela soit dit et... entendu. Je me dois donc de vous amener à la duchesse selon votre grand stratagème pour la rendre folle de désir pour vous ?

- Avouer mes désirs? Je reconnais que la Duchesse a su éveiller en moi la convoitise, le souhait de faire connaissance de manière plus....intime. Mais cela serait vous fourvoyer que de croire qu'on puisse faire le tour de Lucas Dentraigues en une seule soirée. Quand au Maître que vous pensez pouvoir oublier...A votre guise. Moi, je ne puis changer mon caractère. A propos, la texture de votre robe est...parfaite.

    Rire suave impossible à retenir aux propos vaniteux et pourtant pas si fallacieux, et sourire mutin avec une légère inclinaison de tête.
    Je ne parlais là que de votre requête nominale Lucas, point de qui vous êtes, quand à faire le tour de votre personne, je souhaite bien du courage à qui voudrait y passer sa vie entière sans y parvenir.
    Mains se posant sur les épaules du galant à la verve aussi acerbe qu'enjoleuse.
    Aussi parfaite que la première fois que vous l'avez ajusté...*silence* ...Vos mains étaient cela dit légèrement moins aventureuses, auriez-vous dans l'idée de m'envoler très cher ?
    Sourire mutin affiché, regard lancé vers le duc, le jeu proposé pouvait être fort intéressant.

Retour des éclaireurs sur les hanches de la roseraie avant de découvrir les extérieurs d'une cuisse toute aussi attirante.
- Vous n'y passerez pas toute votre vie Rose...mais quelques nuits en ma compagnie vous donneront un bel aperçu de ce que d'autres dames pourraient découvrir chez moi.
Des prunelles malicieuses qui interrogent les iris herbacées de la fleur d'Aphrodite et qui se reportent ensuite vers la biche et son loup Alpha vers lesquels les galants s'approchent
- Puisque cette robe est si bien ajustée, alors vous devriez peut-être demander au duc de Vichy de vous l'ôter afin de ne point la froisser lorsqu'il vous etreindra

    Pas suivant ceux du bonimenteur dont le talent n'était plus à démontrer.
    Lucas... lorsque nous prendrons le temps de vous découvrir je vous apprendrais alors qu'une rose ne se dépareille pas de sa robe comme on arrache violemment une mauvaise herbe, une rose se découvre pétale après pétale pour exhaler tous les parfums d'une montée de désir menant à....
    Phrase laissée en suspens dans un sourire éloquent se présentant devant la duchesse et le duc au bras du Dentraigues

Finalisation de pensée complétée à l'oreille de la galante juste avant qu'ils ne rejoignent le couple ducal. Paroles prononcées de manière suffisamment forte pour qu'elles n'échappent ni à Elienore, ni à Ysaoth
- ... l'extase? Parfois je découvre pétale par pétale et en d'autres occasions, je n'ai guère de patience pour cela.

    Sourire retenu, rire contenu, reprendre l'attitude "galante", inclinaison et légère révérence devant le couple Alphairis herbacées croisant de nouveau homologues féminins avant les pépites charbonneuses au charisme affolant.
    Duchesse...

- Messire, Rose me disait à quel point elle avait apprécié la volte en votre compagnie.
Revérence accordée aux Ravel-Vichy et regard enflammé envoyé aux braises pour les aviver plus encore.

    C'est exact, tout comme Lucas me disait à quel point vous aviez un goût assuré concernant les femmes.
    Regard pétillant vers Elienore avant de le reporter plus spécifiquement sur Lucas puis Ysaoth.

_________________

Merci JDMonty
Edouard_de_noireterr
[Avec... Plus personne, au milieu de la piste]

Petite moue désappointée, mais avec un sourire courtois le Chien répondit au Maître :

J'aime les défis Lucas, me changer de pierre... Sachez qu'Elle avait commencé à le faire..

C'était pas la phrase la plus délicate, mais il l'accompagna d'un sourire si naïf qu'on pouvait se demander si le double sens était bien volontaire. Il l'était.

Avant que le Dentraigues ne lui vole sa partenaire, il la gratifia d'un sourire plein de mystères et lui fit une nouvelle référence digne de la Reine. Ici, chaque femme était pour lui une reine, après tout, on était premier huissier royal ou on l'était pas !

Une fois seul, il retourna s'installer près du bar, se saisir d'un nouveau verre. Il était hors de question pour lui de retourner voir Cassandre, elle n'était pas un bouche trou, et malgré tout, le chien avait quelques principes.

Il trempa alors les lèvres dans sa coupe, savourant doucement le breuvage.

S'excusant brièvement auprès des personnes en présence, la rose interpella un laquais lui demandant de transmettre message écrit à l'homme auquel elle avait été enlevé sans autre bienséance par son collègue galant.



Edouard,

Je vous prie d'excuser la familiarité dont à fait preuve Lucas en ne me laissant pas même l'occasion de vous saluer convenablement et d'achever notre discussion.
J'ose espérer que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et que j'aurais le plaisir de croiser de nouveau votre regard et votre sourire si... "parlant".

Mille excuses encore de tout ceci, je saurais vous faire oublier ceci si vous m'en offrez un jour l'opportunité.

Sensuellement votre.

Rose


Emeraudes suivant le valet jusqu'à l'huissier, s'assurant que le message avait été reçu, lui envoyant une inclinaison de tête et un sourire entre gène et séduction.


Le message fut passé, et un sourire courtois et énigmatique s'afficha sur les lippes du bâtard. Se recroiser ? Plus tôt que vous ne le pensez ma dame...

partie italique écrite par jidé Elle

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Gysele
[Avec Yohanna dans leur volte, puis brièvement Lucas, à nouveau Yohanna et enfin face à Evroult et Angèle]

Pourquoi ne suis-je pas surprise qu'Evroult ait aimé le jeu de faire céder la baronne ? Pourquoi, lorsqu'il s'agit de défis, aucun membre Ponthieu n'est capable de résister à l'appel ? Visiblement, mon benjamin s'est fait une belle réputation auprès de Yohanna, ça m'irrite bien sûr, quand moi j'ai eu l'occasion de voir ce qu'il se cache derrière sa gueule d'ange. Mais mon masque est bien en place quand je tourne et me laisse guider par les mains habiles de ma cavalière. Et lorsqu'elle me retourne la question, un simple...

    - C'est mon petit frère.

... fait office de réponse. Je n'ai jamais eu aucun mal à l'avouer. Celui que ce lien agace le plus, c'est bien Evroult et puisque je peine à me contrôler à son sujet, j'aime autant disperser de petites gouttes de venin ci et là, qui devraient le brûler un jour ou l'autre. Mais je n'ai pas le temps d'épiloguer, les bras de Lucas se chargent de nous séparer et de me voler sa compagnie avec un toupet digne de sa réputation. Un fin sourire s'étire sur mon minois et j'observe les pas de danses volés par le Dentraigues. Le galant est aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau et on sent les années d'expérience marquer chaque geste, parole, regard avec une fluidité déconcertante.

Lorsque je récupère la baronne d'une main rejoignant la sienne, je la scrute attentivement tandis qu'elle semble vouloir guetter les alentours. Un regard capte mon attention, celui du Ponthieu junior qui paraît trouver plaisir en compagnie d'Angèle. Angèle, ma mignonne, tu ne sais pas dans quels bras tu t'es jetée ! Cette proximité me fait tressaillir légèrement, mais l'on pourra mettre ça sur le compte du coup de cymbale qui vient de retentir. Les cavaliers doivent s'échanger et j'en ai un particulier dans ma ligne de mire. Libérant la main de Yohanna avec un sourire tout calculé, je m'incline et lance taquine :


    - Vous feriez un homme intéressant Yohanna. Mais vous êtes une femme et en ça, vous êtes donc redoutable. J'ai pris plaisir à danser avec vous, je savais bien qu'Aeligh avait eu bon goût en tombant dans vos bras. Je cède ma place à un autre... peut-être à plus tard.

Je lui souris, persuadée qu'elle m'avait reconnue plus tôt. Peut-être viens-je de lui laisser un indice qui l'éclairera davantage, malgré moi. Dans le tourbillon de corps et de jupons, je me faufile et disparais pour rejoindre Angèle et mon frère. La jeune femme est littéralement collée à lui et la bouche semble fureter vers son oreille comme l'eut fait une galante. J'ignorai qu'elle avait changé d'avis sur ce poste, à moins que le charme evroultien ait encore frappé. Qu'importe, je tapote délicatement sur l'épaule féminine et étire mon plus beau sourire en lançant :

    - Angèle, tu permets ? Il faut échanger les cavaliers !

Remarquera-t-elle que je suis un chouia plus crispée et que mon sourire tremble légèrement à la commissure de mes lèvres ? Rien de moins sûr, mon masque est solidement replacé. Mais quand je viens caresser du regard le corps d'Evroult comme si j'observais l'homme le plus attirant du monde, comme si j'observais l'homme le plus aimable, comme si j'observais Louis-Marie en somme, il n'y a plus de doute sur une chose : lui et moi sommes frère et sœur, par le sang ou dans le vice, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
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Elienore
[Grand Salon. “Le regard, indécent, s'avère plus polisson que la parole.”** Avec Ysaoth, rejoints par Rose et Lucas]

La puissance d'un regard impudent, emplit de promesses sensuelles, est d'une efficacité infaillible à l'encontre de l'être sur lequel il est posé. A la lisière de la forêt enchantée ce n'était plus la biche aux abois papillonnant d'un mâle à l'autre mais bien la louve affamé qui appelait de ses émeraudes flamboyantes le solitaire. L'hallali allait bientôt sonner. Il n'y aurait ni vainqueur, ni vaincu. Chacun ayant combattu honorablement avec ses armes de séduction. La capitulation serait volontaire et réciproque dans la clairière de l'Aphrodite.

Il avait perçu son appel. Un œillade furtive de ses gris perlés le lui avait assuré. Déjà un sourire triomphant commençait a se dessiner sur ses carmines en le voyant quitter sa cavalière aux mèches auburn, yeux en amande d'un bel azuré. Pourtant ce sourire n'eu pas le loisir d'éclore, remplacé par une moue contrariée. Le Dentraigues dirigeait ses pas vers son analogue au parfum de rose tubéreuse et non vers le bouquet de jasmin.
Les mirettes se plissent rendant le regard encore plus intense, si cela est possible, lorsqu'il enlève littéralement aux bras d'Edouard la jolie galante. Elle les observe, remarquant le mouvement des lippes de chacun dans un conciliabule hors de porté de ses oreilles mais qui, elle n'en doute pas, concerne le couple Vichy & Ravel. Elle en est même complètement convaincue lorsque la belle les lorgne et leur adresse un petit signe de tête. La Duchesse y répond en une inclinaison similaire et un brin complice.
C'est finalement un sourire mutin qui s'épanouit sur sa jolie bouche charnue. Ainsi donc le jeu du chassé-traqué vient de reprendre. Les rôles se sont à nouveau inversés, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Elle se penche légèrement vers son compagnon.


Mon Soleil, mon petit doigt me dit que tu vas être rassasié de ta faim de loup et ta Lune tout autant...
Le premier de nous qui rentre au logis pensera a renvoyer le fiacre pour venir quérir l'autre.


La Lune avait bien l'intention de briller jusqu'aux aurores. Elle déposa distraitement l'assiette qu'elle tenait toujours à la main et qu'elle avait à peine touchée. Les mets étaient excellents mais lui semblaient fort insipides en comparaison aux autres délices qui l'attendaient.
Lucas et Rose les rejoignaient, ayant probablement jugé que l'attente avait été suffisamment longue pour exacerber tous les désirs les plus secrets jusqu'à provoquer...l'extase. Le mot était lancé tout près d'elle par une voix chaude répondant parfaitement à ses pensées de l'instant présent. Elle en frissonna d'anticipation. La patience est d'or, elle est la vertu des forts et elle savait en jouer autant que le galant. Malgré les regards flamboyants qu'ils échangèrent c'est sur la fleur qu'elle se concentra.


Damoiselle...
Le goût en matière de femmes du Duc de Vichy peut pourtant parfois être sujet à caution mais cette fois il remporte largement mon approbation...Comment pourrait-il en être autrement?


Le regard de la Duchesse est tout aussi pétillant. Les deux femmes se ressemblent de façon incroyable, très loin des blondes plantureuses et ordinaires qu'Ysa goûte de temps en temps. Ayant assuré à sa presque jumelle qu'elle avait toutes les autorisations et latitude pour conquérir le corps à défaut du cœur du Chancelier de France, la brune porte son attention sur le Dentraigues.

Nous nous retrouvons Lucas. Le temps de tenir nos promesses respectives est venu.
Moi de vous revenir exclusivement et vous de me faire visiter les lieux les plus secrets de l'Aphrodite.


Il était effectivement temps de récolter les fruits savoureux de leurs patiences.

** Le Mal de terre par Gilbert Brévart

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Septimus
Tout allait de mal en pis. Et l'abominable cétacée qui lui tenait lieu de cavalière faisait tout pour le torturer avec le dernier des sadisme. Comble de l'absurdité, dernier degré de non sens, suprême degré de bêtise, voilà qu'il terminait en une révérence appuyée la danse.

Ô Rage.
Ô Désespoir.
Ô Jeunesse pas assez vite perdue.

Tout le monde idéalisait cette période de la vie ou le ventre est plat et la peau élastique. Pourtant, voyez, lecteurs, à quelles extrémités ce temps de toutes les idioties pouvait mener!

Certes, pour les femelles, il est le temps de la splendeur, non seulement parce que le ventre est plat et la peau élastique, mais aussi parce que le sein est lourd et rond, comme ces vins que des vignerons au pif rouge et granuleux extraient en taillant les veines de la terre pour y recueillir son sang. Oui, pour la femelle, la jeunesse est le temps de la lourdeur pulmonaire et de lé légèreté cuissarde. Ce temps stupides où toutes les toisons et toutes les lèvres sont prêtes à s'offrir dans cet espèce de clapotis biologique qui mène souvent ces mêmes poumons et ces mêmes cuisses à s'échouer comme des bateaux ivres sur les récifs impitoyables de la peau d'orange et des vergetures.

Pour l'homme, il en va tout autrement. Pour l'homme, la jeunesse est ce temps de toutes les soumissions, de tous les compromis. Y compris dans le domaine mondain. Le jeune homme se doit d'être fort, de bouger, d'être en mouvement perpétuel. Pourquoi? personne n'en sait rien et à dire vrai tout le monde s'en fiche. Seule compte l'illusion de l'action bien plus que l'action elle même. Cette constante universelle obligeait à danser une volte que l'on nommait déliée mais qui pourtant avait tout d'un emprisonnement.

la danse finie, il remis sur son dos la lourde cape noire qui ne le quittait que rarement.

Ô Rage.
Ô Desespoir.
Ô Je sens que ce n'est pas encore fini.




-Tomber des jouvencelles est un sport d'amateur. L'on met aujourd'hui qui l'on veut dans son lit pour vu que l'on sache un peu parler le bon françoy et que l'on ai quelque esprit de conversation. Personnellement je préfère la pêche, on trouve plus de résistance dans un poisson qui mord à l'hameçon que dans une femme sur un sommier. Excepté en cas de guerre où l'on pratique assidument le viol. C'est à dire finalement, la séduction à sens unique. Même là cependant, l'intérêt est limité. Ceux qui prétendent avec ardeur que la séduction est une chasse difficile n'ont jamais essayé d'attraper un brochet sur les bords d'un étang, croyez moi.

Lucas.

      — Grand Salon, avec Elienore, « Elle » et Ysaoth —


La prima Noctae. Les légendes voulaient que les seigneurs de certaines contrées pas si lointaines aient le privilège de la première nuit de toute mariée, fut-elle jeune ou pas. D’aucun pensent que ceci n’est qu’affabulation d’esprits jaloux. D’autres estiment que ce droit de cuissage a réellement existé dans certaines campagnes. Elienore, Duchesse de Ravel, aurait elle ce privilège: être la première membre de la Nouvelle-Aphrodite à disposer pendant une nuit des services de Lucas Dentraigues, galant. Le blond à la chemise débraillée laissa le soin au duc de Vichy de se défendre quand à ses gouts en matière de femmes. Ce soir au moins, le parisien ne pouvait qu’approuver les choix du chancelier, tant en ce qui concerne celle avec laquelle il est entré à l’Aphrodite que celle avec laquelle manifestement il comptait finir la nuit et sans doute voir le jour se lever.

- Elienore…

Un privilège acquis est souvent difficile à révoquer. Il faut parfois toute une révolution pour y arriver et comme la Bastille est encore loin d’être prise, notre galant n’est pas prêt de céder celui d’appeler la duchesse de Ravel par son prénom…surtout après le regard qu’elle lui a lancé. Surtout après le jeu de la séduction qui s’était installé entre elle et lui pendant la soirée. En temps normal, c’est par le choix d’un parfum qu’une Aphrodite signifiait au galant quel plat du menu du Dentraigues elle désirait déguster. Ce soir, ce fut par des mots, une danse, une chasse.

- …Promesse dites-vous? Il n’y a que deux choses qui sortent d’entre mes lèvres: la vérité…et le plaisir.

Évidemment, la vérité à la mode Dentraigues avait de nombreux détracteurs, incluant les maris trompés, et bon nombre de personnes avaient déjà trouvé ses manières plus que contestables, totalement haïssables, complètement immorales. Quand à celles qui n’avaient d’intérêt pour la vérité, elles n’avaient que peu de reproches à formuler quand au résultat obtenu. Le galant joignit sa senestre à la dextre de la duchesse et du regard, l’invita à rompre l’amarrage qui la retenait à Vichy. Il fit passer la duchesse derrière lui, alternant leurs mains jointes dans son dos et pendant ce temps Il se pencha à l’oreille de Rose et cette fois, ce qu’il lui dit resta dans la sphère du privé. Lucas salua le Duc d’un hochement de tête, envoya un regard complice en direction de l’épineuse et emportant la Ravel, le couple se fondit dans la foule avant de disparaître complètement de la vue des invités.

En chemin, il apostropha un valet et lui chuchota quelques mots à l'oreille. Quelques mots que même Elienore ne put entendre. Attrapant le velours qui liait ses cheveux, il libéra la cascade blonde de cette entrave et donna le ruban de tissu noir à serviteur de l'Aphrodite. Il hocha la tête vers l'homme en guise de remerciement, un sourire satisfait ancré à la commissure de ses lèvres.




      — Mystique puis quelque part, dans un coin obscur, avec Elienore —


Il avait une idée en tête. La première porte qu’il avait pensé lui faire franchir était celle de l’Initiée, chambre d’habitude réservée aux personnes timorées, qui avaient besoin de se sentir plus en confiance pour pouvoir profiter pleinement des plaisirs d’Aphrodite. Lucas ne considérait pas qu’Elienore faisait partie de cette catégorie de visiteuses. Foi de Maître, si la duchesse de Ravel avait encore quelques appréhensions, c’est que Lucas Dentraigues ne devrait plus s’appeler Lucas Dentraigues. Elle lui avait clairement signifié de quelle plaisante manière elle voulait terminer la soirée et si l’homme s’était fourvoyé à ce point sur ses intentions, il ne méritait plus le titre de galant. Il se ravisa donc, et lui fit retraverser le Grand-Salon en direction de la Mystique, pièce plus en harmonie avec les pensées qui l’assaillaient dans le moment présent.

Sitôt la porte donnant sur le Grand-Salon refermée, il pressa la duchesse contre celle-ci, son corps s’ajustant aux courbes de sa partenaire et ses bras s’enroulant autour de sa taille, refermant la dernière échappatoire possible. Ses lèvres se firent gourmandes sur les siennes, ses mains pressantes sur le haut de ses jambes par dessus l’étoffe de sa robe. Ils avaient joué à séduire, il avait besoin d’apaiser le feu qu’elle avait fait naître au creux de ses entrailles. Ses doigts rejoignirent les siens, se nouèrent les uns dans les autres alors que ses lippes parcouraient leurs vis-à-vis avec un empressement non feint. Il ramena leurs mains au dessus de la tête couronnée, la joue glissa sur le décolleté qu’elle avait généreusement offert à sa vue pendant toute la soirée. Le ton de ses paroles trahissaient l’impatience à se débarrasser de toutes les barrières vestimentaires qui entravaient ses caresses charnelles.


- Suis-je suffisament près pour que vous reconnaissiez les fragrances que je porte aujourd’hui? Saurez-vous en découvrir la signification?

Le tissu de sa robe se froissait sous les caresses prononcées, sous les doigts qui faisaient sentir leur présence le long de ses cuisses, dans le bas de son dos. Il dénuda un peu encore son épaule qu’il couvrit en échange d’un drapé de baisers.

- Savez-vous que c’est par le choix d’un parfum qu’une dame venant à l’Aphrodite peut choisir la nature des plaisirs qu’elle souhaite obtenir de votre loup solitaire?

Trop de lumière. Il y avait dans cette pièce bien trop de chandelles allumées pour permettre la mise en place de l’ambiance désirée par le Dentraigues. La libérant de l’étreinte corporelle à laquelle il venait de la soumettre, il la tira par la main pour l’emmener au fond de la chambre.

- Certains aiment à s’affubler d’un bandeau pour se plonger dans l’obscurité tandis que leurs partenaires peuvent laisser aller leur côté voyeur. Moi, tant qu’à choisir, je penche toujours vers ce qu’il y a de plus…naturel.

Face au mur, il agrippa un chandelier de sa paume gauche et la fit pivoter vers la gauche. Un clic se fit entendre et une partie de la paroi se révéla, démasquant un passage qui menait vers un endroit sombre. Un libertin un tantinet curieux n’aurait eu aucun mal à trouver l’endroit s’il avait passé les mains sur le mur du fond: le faible courant d’air qui émanait de la pièce derrière la porte trahissait sa présence. Cette partie de l’Aphrodite n’avait pas pour vocation de cacher aux yeux des profanes les plus grands secrets du monde mais de donner aux visiteurs un terrain de jeu propice à devenir le cadre de certains de leurs fantasmes.

Lucas Dentraigues se courba légèrement pour franchir le pas de la porte dérobée et tendre la main à sa maitresse de la soirée. Enfin, il était encore prématuré de présenter Elienore de Ravel comme sa maitresse pour la soirée mais l’arrogance du Maître ne le faisait douter de rien.


- Obscurité totale...ou presque. J’espère que vous apprécierez ce que ce lieu a à offrir.

Il referma le passage secretderrière la duchesse, remit en place le chandelier de l’intérieur du couloir, et main dans la main, il progressa dans la l’obscurité la plus totale.

- Il parait que ce couloir est hanté par les âmes des maris dont les femmes venaient ici à leur insu… et croyez-moi, il est inspirant.

Ils avaient bien fait une cinquante de pas lorsqu’il s’arrêta de nouveau dans l’obscurité, son pied butant contre un petit « quelque chose » qu’il s’attendait à trouver là. L’objectif atteint, Il se retourna alors vers Elienore, ses mains s’attachant à ses hanches pour l’attirer contre lui. Dans le noir le plus complet, les doigts coururent le long de l’échine, grattèrent l’étoffe d’une robe qui commençait sérieusement à l’agacer, tira un à un sur les lacets du haut et donna ainsi plus d’amplitude au tissu.

- Vous risquez de vous étouffer avec une toilette aussi serrée que celle-ci si mes mains et mes lèvres sont aussi habiles que je l’espère.

La petite sensation du lacet qui se défait…Il n’y a qu’un homme pour comprendre toute la portée érotique d’une telle impression. Le galant releva la tête et la tourna vers la paroi. Quelque part là-haut il devait y avoir ce qu’il était venu chercher. Dans la pénombre, des murmures se firent entendre, des phrases furent lâchées lorsque des lèvres ne glissèrent pas sur une peau satinée pour y consigner baiser sur baiser.

- Dans une telle noirceur, une robe ne sert à rien, elle ne cache rien…

Une épaule..

- Savez-vous pourquoi je vous ai amené ici Elienore?

Une gorge..

- Je vais vous avouer une secret: j’adore rendre hommage aux chevilles féminines quand elles si sont joliment mises en valeur et…

Les contreforts d’une poitrine..
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Evroult
[GRAND SALON - ANGÈLE, PUIS GYSÈLE]

    Oh ! bien sûr, elle le surprit, alors qu’il sentit à sa taille les doigts fins, affirmés, peu farouches. Elle se révélait infiniment plus joueuse que ce qu’il avait imaginé, & de fait rendait l’échange délicieusement excitant. Il ne rêvait déjà plus que de l’éloigner de ce monde agressif de couleurs & de bavardages épais, pour retrouver les ambiances feutrées & étouffées des alcôves de bordel. Là où, d’un voilage chaleureux, il se coupait du monde & du bruit du dragage, là où ne comptaient plus que les corps alanguis sur les bancs matelassés, là où les indiscrets & le monde extérieur n’étaient plus qu’une rumeur d’ambiance. Il l’accrocha d’un regard où brillait nombre de promesses inavouables en l’état, rêvant du moment où, entre couloirs sourds & peintures grivoises, l’Aphrodite se ferait plus boudoir que maison respectable. Échauffé, pommettes roses d’alcool & de chaleur, il se laissa porter par la fragrance osée qu’elle laissait à son lobe de quelques mots ambigus, ne lâchant rien de sa main quand il entraînait à l’écart.

    La danse dans laquelle il comptait l’emporter n’avait rien d’une volte compliquée où l’on partageait sa cavalière avec tous les loups de la meute, non ; & des danseurs encore en piste, peu semblaient être prêts au type de ballets que cette soirée devait selon lui conclure. Il rit, prenant ses doigts aventureux pour ce qu’ils n’étaient finalement pas vraiment, soufflant en réponse une confidence qui pourrait presque lui coûter cher - & ce au sens premier du terme, pour une fois.

    - J’ai la confiance, & tout le temps qu’il faut pour découvrir, un à un, tous vos… ses sec --
    - Angèle, tu permets ? Il faut échanger les cavaliers !

    Il fronça les sourcils. N’était-il pourtant pas le premier à chérir l’inattendu & la surprise dans ces chasses qu’il affectionnait définitivement bien plus que la pêche au brochet, art trivial s’il en était où l’on observait sa prise frétiller en tous sens & remuer la queue sans même obtenir un sourire ? & s’il fallait avouer que l’œil révulsé & le spasme dernier étaient communs aux deux divertissements, le plaisir de faire tomber la femme comme on fait tomber les derniers remparts d’une ville assiégée, qui n’attend plus que sa prise pour vivre d’une main qui rassasie ou mourir tout à fait, ce plaisir-là aurait-il affirmé, méritait bien que l’on s’ennuie quelquefois de quelques jambes légères*. Chasseur alors s’interdit bien de voir dans cette apparition la moindre tension d’un filet plein, & loin d’apprécier l’hameçonnage imprévisible d’une morue à l’odeur trop agressive & à l’œil peu frais, crispa la mâchoire dans le signe évident d’une méfiance inévitable.

    Dans un geste infiniment possessif, il pressa mieux la main de sa conquête du soir, qu’il rapporta à ses lèvres comme on hésite à vider sa coupe d’une traite, l’onyx résolument vissé sur Gysèle. Allons bon, que pouvait-elle faire de plus que lui glisser quelques sifflements venimeux au creux de l’esgourde ? il la savait rusée comme seuls les prédateurs vicieux le sont, & si dans leur sang coulait la même fureur impétueuse il voulait croire qu’elle ne tenterait rien d’absolument idiot au cœur de l’Aphrodite. N’était-elle pas galante ici ? un imperceptible sourire mauvais tordit sa lippe en coin, & d’un baiser appuyé il relâcha la main d’Angèle. Rouquine ne se risquerait pas à perdre son emploi, celui-là même qui pourrait lui promettre une carrière loin des misères de leur enfance. Un instant, il se dit même qu’elle le connaissait trop pour attiser d’autres ressentiments, qui nourriraient inévitablement son besoin viscéral d’emmerder sa fratrie. Paranoïaque, & si naïf pourtant.

    - Angèle, délicieuse amie, souffla-t-il en décrochant l’onyx de son aînée pour le visser sur la petite voleuse, je crains qu’il ne me faille honorer cette invitation au risque de passer pour un goujat… mais dites-vous bien que je compte être vôtre pour le restant de la nuit, & qu’au vu de mes piètres talents de danseur, ma foi…

    Il laissa sa phrase en suspens, deux doigts glissant sous le menton fin dans une caresse légère, & lui décochant un sourire enjôleur, espéra fortement qu’elle ne se vexerait pas de l’abandon. Plus que la curiosité l’étreignant à la vile manipulation de Gysèle, il comptait bien à ce que ce soit l’opportunité de la soirée pour malmener sa sœur & lui apprendre à mieux se tenir, avant qu’il ne file vers quelques couloirs plus calmes & intimes en compagnie d’Angèle. En somme, un aparté.

    - Je préviens, je suis affreusement mauvais cavalier, fit-il en offrant son bras à la rousse galante. Il faut bien avoir quelques tares.

      Mais la vérité Gysèle, c’est que ma tare à moi, c’est toi.


* librement inspiré de Septimus & de sa sublime thèse sur la séduction (pardon, mais c’était trop bon).
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[REFONTE]
Angele
La main fine de la jeune pie s'aventura dans les hauteurs, effleurant un cou, tutoyant l'arrondi d'une clavicule et le délié d'une nuque. Frôlant l'aventurier qui avait voulu folâtrer avec elle l'espace d'une soirée, Angèle savourait la victoire qui était à portée de doigts. Ces derniers se jouèrent d'un fermoir niché au creux de deux vertèbres et d'une jolie agrafe agaçant un col. Tout en finesse, le ballet qui se dansait là passait, espérait-elle, totalement inaperçu aux yeux de Loupiot, bien trop concentré à s'imaginer d'autres chorégraphies sans doute plus sensuelles et grivoises. Le tapotement léger sur son épaule la fit alors sursauter, son cœur loupa un battement de par la peur d'être prise en faute. Angèle se retourna vivement, tout aussi crispée qu'Evroult et Gysèle, mais pour d'autres raisons. Si on la prenait la main dans le sac, c'en était fini d'elle et de son passage dans cette maison qui pouvait lui rapporter gros.

Un léger soupir passa ses lèvres, imperceptible pour celui qui n'y prêtait pas attention, lorsque ses prunelles caressèrent le visage de Gysèle. Sa demande sonna comme un timing parfait, et le sourire qu'afficha la brune laissait deviner toute l'étendue de son contentement. Oh, Angèle aurait très pu vouloir passer la nuit avec Loupiot, après tout, il n'était ni moche, ni désagréable dans ses propos, et ses lèvres posées sur sa paume en un baiser possessif réchauffaient son ventre sans l'ombre d'un doute. Mais il était bien trop tard maintenant pour s'y laisser tenter.


Honorez donc, Evroult ! Notre visite attendra le temps qu'il faudra.

La pie laissa glisser deux doigts chaleureux sous son menton avec un petit sourire d'une innocence pure. Sa bouche changea de cavalier elle aussi, et c'est dans un souffle que la confession fut faite à la rouquine au creux de son oreille lorsque les deux mains se lâchèrent enfin, sans imaginer un instant les liens existants entre ces deux là.

Je te le laisse ! J'ai obtenu de lui tout ce que je voulais.

Reculant d'un pas, main serrée le long de son corps, la brune offrit un dernier regard à Evroult, avec toute la reconnaissance pouvant transparaître de lui avoir fait vivre un tel instant. Et pour cause. En un demi-tour, Angèle s'éclipsa du centre de la pièce, retournant dans l'ombre pour observer les deux cavaliers évoluer, vérifiant que nul regard ne puisse être posé sur elle au détour d'un pas de danse. Enfin, les pans d'une lourde tenture sombre furent soulevés et la pie s'échappa en un clin d’œil, disparaissant de la scène et louvoyant ensuite dans les couloirs pour retrouver le cocon protecteur de sa chambre. Dans son poing brillaient chaînette et agrafe d'argent, dérobées au nez et à la barbe de Loupiot, et sur son visage, apparaissait le sourire carnassier d'une affaire rondement menée. Nonchalamment, la rune d'Elhaz se balançait au rythme de ses pas.
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