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[RP]Vous n'aurez pas la Champagne et la Lorraine? Sûr?

--Ferrand_le_forgeron
la route avec le Roy des Thunes, ce colosse impressionnant ne fut pas des plus reposantes. Les deux comparses, l'ancien bagnard et le jeune apprenti forgeron à califourchon sur leurs mules, avaient quitté la Lorraine pour rallier le camps des brigands en vue de délivrer la duchesse. Les deux comparses s'étaient connus quelques heures plus tôt quand Ferrant, renvoyé à ses affaires par les gardes lorrains cherchait affolé le moyen de prévenir le castel de l'endroit où était retenue la duchesse.

Il avait en effet réussi à suivre la virée sanglante des Rats jusqu'à Troyes, il fut témoin des atrocités infligées aux villageois et fermiers rencontrés sur leur passage. C'est donc choqué qu'il s'était présenté au castel lorrain, mais sa triste mine inspirait plutôt la méfiance que l'écoute.

La rencontre fort propice du Le roy des thunes le réconforta et une fois les armes dérobées chez son patron le forgeron, les ânes récupérés chez une matrone qu'il détestait, ils étaient partis tous deux. Arcs, flèches, fléau, épées et bâtons, ils étaient prêts à en découdre s'il le fallait.

Il leur fallu pas moins de deux jours pour arriver non loin du campement. Non loin de celui-ci Ferrant fit signe à son compagnon mettant un doigt sur la bouche, de faire silence.
Ils planquèrent les ânes dans le bois voisin et se mirent à ramper en direction du camp. Ils y observèrent les gardes, les tentes, et virent la duchesse baillonnée qui tentait de crier. Elle ne semblait pas leur rendre la vie facile.

Au signal de tête convenu entre eux deux, ils s'en retournèrent en arrière aussi discrètement qu'ils s'étaient approchés. Il leur fallait se planquer et réfléchir au moyen d'agir.
Honorable
[Côté gentils dans Langres la belle, la fière]



Langres, une ville sans vraiment d'attrait, sans vraiment d'animation. Une ville que l'on pouvait souhaiter quitter. Mais, cette ville était la sienne celle où il avait grandi, celle où il avait fait de belles rencontres, croisé de belles personnes. Il en aimait la nonchalance le calme.

Ces derniers jours par deux fois il avait passé son temps sur les murailles. Les murailles, les combats potentiels, pas vraiment son affaire cela ! Il était « L'Honorable » second universitaire champenois a maîtriser l'ensemble des connaissances connues a ce jour. Il se savait ou voulait bien croire qu'il était lettré, envié au sein de sa communauté, respecté.

Il était là sur son mur, a observer l'armée qui campait sous les murs de la ville. Les villes du sud de la Champagne savaient qu'elles ne pouvaient compter que sur elles mêmes. De toute les façons la Champagne comptait peu en ce moment. Il n'était là que pour Langres. Il savait qu'en face il y avait des soudards rompus au maniement des armes. Des hommes et des femmes contre lesquels il n'avait aucune chance.

Il savait qu'en cas d'attaque la défaite serai l'issue la plus probable. La défaite et peut être la mort, sa mort. Mais ce soir, et d'autres soirs peut être il serai là. Car même si tout cela n'était que rêve il était prêt a mourir pour ce qu'il croyait et un érudit a l'image de nos ancêtres grecs et autres romains se devait de mourir et vivre debout.

L'Honorable était étrangement serein. Le calme avant la tempête...

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Honorable

Humble érudit Langrois voie de l’État.

Cultivateur de maïs. Maître fromager et propriétaire de la taverne "Bel Épi".
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Jenifaelr
[Les Rats dansent !]

Pour la soirée, la tenue est plus détendue que le reste du temps, si elle porte bien ses braies et sa chemise noire, que la poitrine est bien bandée sous le tissu pour être maintenue et amoindrie, la tignasse est libre et la jeune femme désarmée, si ce n'est cette éternelle dague dans sa botte. Elle semble profiter de la soirée, comme tous les autres, amusées près de ce feu. Mais ce soir, il n'est pas question que de simples ripailles, mais d'aller plus loin. C'est toute une comédie, que l'on va jouer, c'est tout un ensemble de gestes, de paroles, qui provoqueront l'amusement de l'assemblée présente. Son rôle est déjà défini : elle sera curé. Puisqu'un mariage a déjà été fait à l'église de Limoge, il lui fallait un enterrement, pour pouvoir compléter la liste des choses que la Corleone avait été menée à faire. L'oeil d'aigue-marine se lève vers l'auréolé de fumée lorsqu'il prend la parole.

- Rats des villes, rats des champs... Joyeux drilles, faites vos gens.

Et elle sourit, que la farce débute, il est temps. Un peu d'alcool est englouti, une bouteille de vin saisit, elle se lève et fait le tour pour se rapprocher.
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Vivia
𝐋𝐚𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐞 𝐫𝐨𝐮𝐠𝐞 - 𝐏𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐁𝐥𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝐞𝐭 𝐀𝐧𝐬𝐨𝐚𝐥𝐝.


Concentrée, le Barbier l'est et pour cause ce n'est pas le travail qui manque pourtant les plaies importantes se font rares. Petits bobos, entorses, entailles légères, en somme des maux relativement faciles à gérer et qui ne nécessitent qu'une prise en charge moindre. Mais voilà, la Fêlée attend autre chose pour s'occuper, quelque chose de conséquent, qui lui active le palpitant et lui remue les méninges. Une épaule en piteux état qui demande a être sciée pour être libérée de son membre arraché qui pend de tout son long, une épée encore plantée dans la tripaille, un buste privé de ses membres inférieurs, en somme, du lourd. Pour sûr, cette envie est contradictoire avec cet intérêt quasi maternel qu'elle voue aux Rats, à cette vermine qu'elle n'a de cesse de soigner au quotidien. Elle en est pleinement conscience et pourtant...L'envie est là, prenante et malsaine. Elle veut nicher ses phalanges dans de la tripes, plonger dans cet antre encore pure qu'aucun homme n'a encore souillé. Être la première, non pas à marcher sur les cieux mais à tripatouiller les tréfonds. S'abandonner avec son colocataire dans cet amas d'hémoglobine, de chair et d'os, pour en saisir l'essence et en réparer les rouages, mettre à profit ses connaissances pour réparer la machine avec un détachement complet pour l'hôte de son vaisseau.

Bref, ça ne tourne pas rond entre ses tempes, les Rats le savent et étrangement, malgré son expérience, son sérieux et son application, le sadisme et l'esprit troublé du Barbier fait défaut à cette confiance aveugle qu'ils devraient – Tout à fait – lui vouer. Mais fort heureusement, certains parviennent quand même à pénétrer la bâtisse, soit parcequ'ils sont trop blessés pour s'en sortir par eux-mêmes, soit comme Ansoald, parcequ'ils sont inconscients et conduit sur sa table d'opération à leur insu.

Sans attendre, elle lève la main à l'attention des patients les moins sérieux et leur fait entendre qu'ils doivent attendre et se sortir les doigts du fion seuls, le temps qu'elle puisse évaluer la situation, examiner et comprendre l'état dans lequel Ansoald se trouve. Ha, il est loin le temps où ce dernier était niché sous la table d'une taverne pour y goûter les cuisses d'une Italienne et où il pouvait entendre la Mère des Rats jouir sous les coups de reins de son Barbu. Il la ramène moins l'amateur d'infanticide.

Épieu brisé encore présent dans le flan droit, brûlure importante sur l'ensemble du côté droit qui lui prend le bras, le flanc, une partie du cou et de l'oreille. Pour ne rien arranger, sur la chair à vif, elle constate divers corps étrangers, divers cailloux et merdes qui se sont accrochées à cette peau délicatement pourrie.

Elle voulait du sérieux, elle en a. Loué soit le Malin. Aussitôt, elle s'empare d'une éponge préalablement imbibée d'huiles essentielles et de plantes macérées qu'elle appose contre les voies respiratoire d'Ansoald. Il lui faut soulager ses maux, la douleur et surtout empêcher que ce dernier ne s'éveille tandis qu'elle s'active pour le maintenir hors des limbes. Puis, avec soin, elle examine ce qui reste de cet épieu dont la pointe en fer plat est encore encrée dans sa chair. Elle écarte les tissus, vérifie ce qui a été touché et finalement, dans son malheur le bougre s'en était bien tiré. Avec minutie, elle extrait donc la lame, millimètre par millimètre en prenant soin de ne point trembler et de ne point meurtrir d'avantage les chairs. Des linges sont fourrés dans le flan pour éponger l'amas de carmin qui cherche à brouiller sa vision et finalement, au bout d'efforts lents et méticuleux, elle finit par retirer l'objet. Intérieurement, elle jubile et pour cause, le challenge est là et entre ses tempes, l'euphorie est constante. Si l'objet était retiré, il lui fallait pourtant s'activer pour recoudre la plaie proprement et éviter une cicatrice disgracieuse. Enfin, vu ce qu'il lui restait encore à faire et cette peau encore à vif qu'elle effleurait malgré ses précautions pour s'occuper de ce premier point, elle allait surtout faire au mieux.

Soucis numéro deux et non des moindres, la brûlure. Les tissus sont retirés, les diverses saletés, graviers et immondices sont retirées à l'aide d'une pince et la chair déjà noircie est soigneusement découpée. De tous les maux, la brûlure était à son sens, le Mal le plus pénible à soigner, surtout vu les conditions d'hygiènes dans lesquelles ils sont voués à évoluer. Quoiqu'il en soit, une fois la plaie importante nettoyée à base d'une teinture de souci et d'une lotion de millefeuille, le Barbier installe un tissu propre sur les parties brûlées afin de les protéger le temps que le remède soit préparé. Pour cela, plusieurs remèdes étaient utilisés par ces confrères et si le choix était vaste, elle n'avait pris pour l'heure que le nécessaire pour le voyage. En somme, c'est un macérat huileux de millepertuis qu'elle appose sur la chair à vif en couche épaisse et qu'elle masse avec délicatesse pour mieux en faire pénétrer les effets. Finalement, après une bonne heure voir plus, de soin..qu'elle ne pourra nullement lui facturer, elle se contente de recouvrir les plaies de linge propres et de bandages.

Le travail finit – du moins pour l'instant – les mains encore ensanglantées du Barbier se plaquent contre ses reins alors que l'échine se tord vers l'arrière. Un soupir est lâché alors que les reins et l'échine se fondent en une douleur constante, bien qu'infime. Un bain chaud, un massage et une pipe à opium. Rien de plus, rien de moins.

Ha et Hel dans ton ça ? Le regard las se tourne vers la Blanche qu'elle dévisage alors qu'elle examine rapidement les blessures. Le bras bien qu'entaillé semble barrer ce qui semble être le plus touché.

Ceux qui peuvent bouger et donner un coup de main, sont priés de transporter le corps d'Ansolad dans la couche des anciens propriétaires. J'aurai besoin de la table pour d'autres, sait-on jamais. S'il se réveille, vous m'appelez. J'ai hâte de lui annoncer qu'il est encore en vie et qu'il sera aussi moche que mon frère....Ricanement de B.I.T.C.H.

Lentement et sans oublier la Blanche, la Hyène rassasiée – pour un temps - par cet amas d'hémoglobine et de chair calcinée, s'approche de la bassine pour nettoyer ses mains et avants-bras avant de prendre soin de la table d'opération. La propreté, maître mot dans la profession..

Laisse-moi examiner tes blessures Hel. C'ton tour.

Finalement, rien de transcendant. Petites blessures légères qui ne nécessite que l'application d'un onguent aux vertus cicatrisante. Sûr que comparé à Ansoald, les maux de ces Rats ressemblaient à du pipi de chat. Peut être que ce qui intéressait la Blanche n'était autre que cette place au chaud, loin du front..Qui sait.

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Dernière édition par Vivia le 14 Avr 2018 20:24; édité 1 fois
Delio

    Côté brigand - Arc Alix Anne face à son destin


      L'odeur de la guerre, l'odeur de la mort … C'est une fragrance des plus désagréable, et pourtant, elle semble exciter les rats qui ont prit possession de la ville. Ca court dans tous les coins, des cadavres sont éparpillés ci et là, les boutiques et les demeures sont pillées … Et pourtant, le Rital l'a mauvaise ! Il doit se contenter des restes, arrivé trop tard avec l'arrière garde, le rouquin lui payera …

      Avide de se remplir un peu les poches, il déambule dans la ville peu avant le couchant. L'émeraude s'attarde de battisse en battisse, et l'italien peine à en trouver une qui n'a pas encore été retournée ! Quel bande de rat sérieux ! On en laisse même pas un peu pour les copains … A tout hasard, il tente tout de même sa chance pour une demeure lambda dont la lourde pend au chambranle … Il doit se pencher pour entrer, et fait quelques pas à l'intérieur avant de s'arrêter près d'un cadavre … L’émeraude se pose sur le vieillard, celui-là aura eu la chance d'avoir au moins vécu un petit temps … Observant ce qui l'entoure, il constate que la pioche a été mauvaise, tout à déjà été retourné, voir défoncé, il ne doit plus rien rester. Rien qui ne vaille la peine de se fatiguer … Le regard se pose à nouveau sur le vieux, s'arrêtant sur sa main raid qu'il garde serrée contre son torse. Cela intrigue Delio qui s'accroupit pour lui faire déplier les doigts, et d'y trouver un malheureux écu ! Un sourire fend alors la trogne …



        -P'tain d'crevard ! Celui-là tu y tenais !


      Il se redresse en délestant le macabé de son précieux sésame, faisant effectué un court vole à la pièce, avant de la glisser dans sa poche d'un air faussement satisfait …


        -Hop ! C'est un début.


      Se détournant, il prend le chemin de la sortie. A peine a-t-il posé le pied dehors qu'une marathonienne poids plume le percute de plein fouet ! Il s'écarte d'un demi pas à l'opposé en poussant un grognement, histoire d'encaisser le choc brutal.


        -Hmpf ! Puttanna ! *


      Il l'a mauvaise, forcément. Mais la grogne qui rapidement la trogne lorsqu'il se rend compte qu'un bon butin vient de lui tomber dans les pattes. L'émeraude caresse la silhouette de la roussiblonde assise au sol qui vient de lui rentrer dedans, laquelle semble un brin sonné de leur rencontre brutale. Une langue avide se glisse sur les lippes, tandis qu'il se penche pour la saisir par la tignasse et la relever sans ménagement, lui relevant le minois d'une pogne autoritaire, histoire d'examiné le bestiaux …


        -Hmmm … Tu feras une bonne chaufferette ! J'vais t'parquer avec les autres, on va bien s'amuser ce soir !


      L'horreur se lit aisément aux traits de la pauvre enfant, et le Rital exhale un rire narquois, tandis qu'il la charge sur son épaule. Elle semble paralyser par la peur, elle ne se débat même pas ! Ca le mettrait presque de méchante humeur ! Mais peu importe, il se contenterait de ce morceau là faute de mieux d'ici ce soir !

      Et le Rital se met en route, rejoignant rapidement le groupe qui garde la duchesse. Une de plus, une de moins, ils vont pas faire chier !



      * Putain

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    Yohanna.
    Coté brigands - petit passage à la lanterne rouge



      Torture.


    Torture. Tempête, Violence dans sa tête. Toujours ce même amas inconstant de douleurs, de doutes, de violence qu'elle n'arrivait plus à évacuer. Il lui fallait canaliser sa haine, sa force, sa colère sur la mission qu'ils s'étaient donnés. Et dans un si petit corps, le tout débordait souvent trop vite.
    Nouvelle régence en Champagne. Abandon de poste pour la duchesse. Était-elle morte, sans doute tuée par celui qui n'espérait qu'une chose, être son successeur ? La rumeur serait intéressante à faire courir…. De toutes façons, il finirait par payer.
    Nouvelle ville sous leurs pieds, mais la défense était un peu plus serrée. Les rangs plus habitués. Il leur faudra forcer le passage plusieurs fois, mais ils y arriveront. Les rats n'abandonnent jamais.
    Oui mais, qui étaient les rats ? Resteraient-ils unis sous la même bannière aussi longtemps que le plan le demanderait ? La plupart tenait bon. Le tout était de faire le moins de victimes possibles parmi eux. Et être encore plus violent pour affaiblir en face.
    Elle devait tenir le coup. Elle porterait la bannière s'il le fallait. Mais voilà, elle aussi se sentait affectée. Sa douce demoiselle avait réussi à lui broyer le cœur jusqu'à épuisement, pour aller jouer avec une personne censée être là pour toujours la tenir hors de l'eau. Il réussissait quand même, par sa présence, ses larges épaules et sa bonhomie à lui faire entrevoir le beau temps. Alors encore une fois, elle affichait que tout allait bien. Elle faisait comme si tout lui passait au dessus, sans jamais l'atteindre. Encore une fois, elle n'aurait besoin de personne, et sa route se poursuivrait. Encore une fois, elle se jetterait dans la gueule du loup, en attendant qu'on la roue de coups, qu'on finisse par tenter de la pendre haut et court, et peut-être qu'encore une fois, elle s'en sortirait sans trop de dommages. Peut-être.

    Un autre nuage bien trop lourd venait assombrir son tableau. Un nuage de fumée épaisse, sorti d'une église en flammes. La rumeur parmi les rats qu'Ansoald était touché. Et cet idiot se serait brûlé tout seul ?
    Armée de son lourd sac de cuir, la brune se rend à l'infirmerie aménagée, guidée par la lumière rouge. On pourrait croire qu'elle vient pour se faire soigner, la joue tuméfiée, les côtes douloureuses qui sont maintenues par un bras en réflexe, et le sang partout sur ses vêtements. Et pourtant, son regard cherche nerveusement celui qu'elle vient retrouver. Veiller. Les deux femmes sont occupées à soigner et changer des pansements, de fait elle ne s'attarde pas et avance rapidement au chevet du brûlé. La sueur couvre son front et humidifie sa tignasse sale. Il sent la cendre, la douleur, la mort, avec ce fond d'odeur de plantes qui cherchent à apaiser le mal. Une fois n'est pas coutume en public, elle retire son gant de cuir pour toucher de sa main brûlée la joue du souffrant. C'est ça qui apparaîtra sur son cou, son bras, bientôt. Ce genre de cicatrice qui ne part pas, malgré les rituels, malgré les essais et les onguents. Rien n'ôte la marque du feu. Encore faut-il qu'il en réchappe, tant la douleur peut être intense et vider ses forces.

    Ho Ansoald, voilà où t'as mené ta folie. Voilà où nous a mené la mienne… Je n'ai pu échanger que quelques mots avec toi, et déjà tu ravivais le manque, mais aussi la haine. Combien plus l'amour ? Ho Steaua Mea… Tu ne me laisses pas plus te tuer que t'aider à vivre… N'abandonne pas maintenant…

    Ses doigts aux coutures brûlantes depuis longtemps immuables passent dans les cheveux noirs et humides, longuement, lentement, et tous les sens de la mercenaires sont à l'écoute, comme si elle pourrait entendre, capter une différence dans son souffle, dans son battement de cœur. Mais rien. Il n'y a rien. Juste cette immobilité et cette souffrance physique qui traverse les pores de la peau du jeune homme. Juste cette absence de réponse, ce manque d'espoir qui la gagne.
    Longtemps elle reste là, perdue dans la contemplation de ce visage qui ne sera plus jamais aussi parfait. De ces yeux fermés qui ne retrouveront jamais l'éclat qu'elle lui avait vu une fois, ou deux…
    Ses noisettes courent sur les bandages, imaginant le mal qui peut s'y cacher. Si la H est douée pour fabriquer tout une flopée de potions, soins, onguents, elle est parfaitement incapable de les utiliser pour soigner, encore bien moins capable de tenter les actes chirurgicaux pratiqués ici. C'est pourquoi elle est impressionnée du travail accompli. S'il vit encore, c'est grâce à Vivia.

    Quand trop de souvenirs reviennent la hanter, quand elle sent qu'elle ne pourra plus endurer cette vision un seconde de trop, elle se lève pour aller vers l'entrée de la tente aménagée.


    Je vous ai amené des simples, quelques onguents, et du pavot. Avez-vous encore besoin de bandages propres ? Ou autre chose ? La nuit risque de s'annoncer encore mouvementée… Et les prochaines aussi…

    Heureusement qu'elles sont là. Car les rats ne sont pas qu'une bande de sales personnes sans cœur, pas que ! Il y a des amis, des amants, des chefs, des décisionnaires, des cuisiniers, des amuseurs, des infirmiers, des soutiens, des gens qui ont traversé plus les uns avec les autres que les nobles d'un pays pourront vivre avec leur propre conjoint. Et ces gens-là comptaient les uns pour les autres. Chacun d'entre eux aurait quelqu'un pour le pleurer s'il ne s'en remettrait pas. Et les victoires seraient longtemps chantées et racontées parmi eux… Mais encore fallait-il gagner.
    D'ailleurs, il était tant qu'elle aille retrouver l'un d'entre eux. Un foutu Breton qui a traversé le bout du monde avec elle, et l'un des seuls qui réussira à lui faire garder le sourire au moins jusqu'à la fin de ces épreuves…

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    Beltane
    [Côté brigand, Beltane/Judicael]


    Trainée de force malgré sa vaine résistance, gémissant de peur, elle regretta bien vite sa réponse pensant que le silence aurait été plus profitable. Le conseil dispensé à ses oreilles, sonna, incisif, comme une menace. Elle était impétueuse la jeune fille mais pas stupide. Maintenant que les mains qui la contraignaient la relâcher un peu, elle aurait dû se sentir soulagée de reprendre ainsi un peu de liberté de mouvement, mais il n’en fut rien. C’était désormais une toute autre forme de captivité qui la soumettait. Ses pupilles rencontrèrent les yeux pers. Là, soumise au regard avide de son agresseur, le temps semblait s’étirer. Elle sentait la rage monter en elle et le cœur battre dans sa poitrine d’être ainsi dominée. Plus encore lorsque, ayant parlé, l’homme passa du statut de simple brigand à celui de rabatteur. Mais elle n’eut pas le temps de protester que déjà il la jetait dans les bras d’un de ses compagnons. Puis tout alla trop vite pour elle. Le coup porté à sa joue droite lui arracha un cri de douleur. Et avant même qu’elle puisse porter sa main à son visage elle se retrouva par terre, pieds et poings liés. Etourdie et éprouvée par tout ce qu’elle venait de vivre, la jeune fille sombra inconsciente, à la merci des rats.

    [Côté brigands, prisonnière]


    Un brasier dans la nuit noire. Des ombres qui dansent animées par une lumière rougeoyante. Pour Beltane, les nuits passent et se ressemblent. A ceci près que cette fois ce n’est pas la ville de Troyes qui brûle mais un brasero géant qui semble comme porté par la musique, les rires et les chansons. Et à ceci près que cette fois, Beltane n’est plus la jeune fille libre qu’elle était. Assise à même le sol, les mains liées, la fierté ravalée, elle observe de ses mirettes le spectacle diabolique des rats. Le vin qu’on avait porté à sa bouche et presque administré de force lui montait à la tête. L’alcool tel un poison s’insinuait dans son esprit et affaiblissait ses sens. Les tambours résonnaient dans sa tête s’accordant parfaitement à la migraine qu’une violente gifle lui avait causé. Les bohémiennes qui dansaient, les hommes qui riaient et se bousculaient n’était plus que des silhouettes, ombres machiavéliques sortant des flammes de l’enfer. Là, au milieu de ce brouhaha incessant, elle pouvait entendre les cris de douleur et de peur qui avaient animés la ville durant l’attaque des rats. Elle revoyait les visages crispés de terreur, les corps mutilés, le sang déversé. Toutes ces images n’auraient pas fini de hanter ses nuits. Mais combien de nuits passerait elle encore ? Combien de temps devrait-elle encore subir la vision de joie de ces misérables bêtes qui n’avaient d’appétit que pour le sang et la chair ? La question lui vint à l’esprit de ce qui allait advenir de son sort ou plutôt du leur. Trois prisonnières, trois inconnues que le destin avait décidé de réunir pour des raisons qui lui sont propres. Quoi qu’il en soit elles étaient dans la même galère. C’est là ce que son regard semblait dire lorsqu’elle posa ses yeux sur la jeune fille à côté d’elle. Blonde, rousse, au regard de l’obscurité de la nuit elle ne saurait le dire. Toutes deux semblaient avoir le même âge, avec leur captivité ça leur faisait deux points en commun. D’un air encore saoulé par l’alcool, le regard dirigé vers les scènes de liesse autour du feu de camp, elle s’adressa à sa voisine d’un ton qui se voulait méprisant à l’égard de tous ces rats.

    Tu crois qu’ils vont faire quoi de nous ? J’aurais encore préféré crever dans cette ville que de croupir ici à attendre qu’on décide de notre sort.

    Puis, tournant son visage vers celle à qui elle s’adressait, un sourire ironique aux lèvres, un regard presque moqueur elle poursuivit.

    Au moins les morts ne souffrent plus. Je m’appelle Beltane, et toi ?
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    Honorable
    [Côté gentils dans Langres la belle, la fière nuit de samedi a dimanche]


    Ce Qui Est Dit Doit Etre Fait *


    Ce qui est dit doit être fait
    Ce qui est fait était écrit
    C'est comme ça
    C'est la vie



    Ce qui est dit doit être fait Il avait dit au Maire qu'il prendrait un des postes de miliciens. Il avait dit a la Rectrice qu'il ne donnerait pas son cours pour cause de défense. Il en avait trop dit, trop dit a trop de monde alors il était resté sur ces maudits remparts. Il croyait a la parole, il croyait aux engagements alors Ce qui est dit doit être fait

    Ce qui est fait était écrit Être là devait être son destin. Le destin il marchait vers lui, l'apocalypse en marche. Des cris des flammes, le bruit métallique des armes, les boucliers frappés. Et pour lui, la peur, tout ça pour finir sur la muraille de sa ville. Il avait beau avoir peur nulle surprise il ne s'attendait a rien d'autre en prenant ce poste Ce qui est fait était écrit

    C'est comme ça Et de nouveau un sentiment de quiétude, qu'importait l'avenir, la peur s'évanouissait il devait être là. Pour lui car il était homme, et un homme se doit d'être debout. Pour Langres sa ville car il l'aimait, même si amoureux transit il n'avait pas toujours manifesté ses sentiments. C'est comme ça

    C'est la vie ou la mort...

    * Ce Qui Est Dit Doit Etre Fait: Paroles empruntées et détournées du Grand Jacques RIP

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    Honorable

    Humble érudit Langrois voie de l’État.

    Cultivateur de maïs. Maître fromager et propriétaire de la taverne "Bel Épi".
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    Gwenvael
    Côté brigands... Côté Gentil (le bien, le mal, c’est une question de point de vue)

    Week-ends a Langres.

    Et oui comme tous, les rats aiment ce pignoler par moment. S'engraisser en bouffant comme des gorets sans rien foutre de leurs journée, a ricaner aux moustaches des chats, a s'imbiber d’alcool et a ce foutre sur la tronche entre eux. La cohésion de groupe a l'état pur!

    La fièvre du samedi soir.

    La journée avait été violente en action, bah tiens j'vous jure la sieste ça épuise!
    La nuit lentement tombée et avec elle venait pour les bouseux, les étranges et angoissants bruits nocturne...
    L'angoisse du noir, le sommeil troublé par les cauchemars, la peur dans vos yeux...
    C'était l'heure des rats, l'un après l'autre ils quittaient leurs caches, fuyant le soleil mais bronzant a la lune, les rats lentement et inexorablement s'approchaient du navire, pour monter a bord.
    C'était l'heure des danses macabres, les rats voulaient ce déhancher, remuer leurs belle queues aux chants des bouseux affolés et apeurés.
    Mais... les videurs ne semblaient pas apprécier nos tenues vestimentaires...refouler! saloperie!
    Pourtant nous étions en nombre et nous espérions entrer en consommant des fûts a s'en faire péter l'foie jusqu’à la cirrhose.
    Malgré quelques mandales et marrons, impossible de décider l'tenancier du rade a nous laisse entrer...
    Tant pis pour cette fois... La queue entre les pattes, nous repartions festoyer avant l'arrivée de l'astre solaire, dans nos caches pestilentielles.


    Un long dimanche de fiançailles.

    P'tain avec nos conneries de la veille, l'heure de la messe avait passée... Ah ben merde j'y suis con l'curé se terre... comme un rat.
    Bordel mal de tronche ce matin, night club municipale loupé mais biture quand même, l'en faut plus pour démotiver les troupes.
    Ordre du jour? on se retape la même activité que l'samedi après-midi.
    Sauf que là... on décuve surtout et on compte les ratiches en moins.
    Pas d'panique les dents des rongeurs ça pousse tout l'temps, d’où l'obligation de ronger.

    Cette nuit, tactique différente,

    Tout le monde en tenue d'soirée d'la haute, fiançailles de rates!
    Et hop! en cortège bruyant et désordonnée, nous filons vers l'navire municipal.
    L'astuce fonctionne a merveille,
    En nuée successive nous pénétrons par toutes les portes et les ouvertures, nous engouffrant vers l'bureau du maire.
    Là nous déchirons nos étincelantes tenue d'soirée, pour offrir nos vrais visages!

    Les rats sont dans la place!!

    En nombre, nous chassons les chats, mordant leurs chairs pour les infecter de bactéries.
    Ce soir nous festoyons dans l'navire!
    La fiancé du soir est désigné a l’unanimité, enfin de ceux qui suives, parce que déjà les trois-quart sont partis ronger a droite et a gauche tous ce qu'ils pouvaient se mettre sous là dent.
    Comme a Troyes, l'honneur revient a la brunette Bretonne, Théa, pas de fête pour elle.
    Le travail d'abord et toujours, se sera pour une autre fois... Faut bien quelques rats sérieux quand même, bah ouais mine de rien c’est un chaos organisé.
    Nous libérons son bureau pour foutre le boxon dans le reste du navire.
    j'lui file en guise de félicitation un coup d'queue sur les fesses. La queue du rat bande de pervers! a quoi pensiez-vous? quoique... Un p'tit coup sur l'bureau avant qu'elle ce mette a œuvrer, faut bien la récompenser de son travail.

    La fête, l'orgie et les vices ne faisaient que commencer a Langres, cité Ratonne en ce jours.

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    Judicael.
    𝖈𝖔𝖙𝖊́ 𝖇𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉𝖘 , 𝕮𝖆𝖊𝖑 / 𝕶𝖊𝖑𝖊𝖑𝖔𝖗𝖓𝖆



      [Langres]



    La duchesse avait été emportée, ainsi que les deux autres filles vers Langres, sans se douter que deux couillus les avaient pris à bonne distance en filature depuis la Lorraine. Il avait désigné à Kelel les deux autres, entre deux messes basses, d'un doigt résigné.


    - Celles-ci, au bordel. La duchesse elle restera là encore un peu... Les Lorrains n'ont pas répondu à la demande de rançon. Attendons encore un peu avant de lui couper quelque chose...

    Mine de rien, l'abimer lui coûtait. Cette femme n'était pas n'importe qui... Le pli qui était parti vers la lorraine quelques jours auparavant tenait à peu près ce contenu:




    Au bon peuple de Lorraine.

    nous Rats, détenons entre nos pattes ta douce Duchesse Elenna, comme le meilleur souvenir de tes contrées. Quoi qu'elle fut un peu difficile à manier je te l'accorde, aucun mal n'y a été fait, demi oreille y veille. Gardée en retraite sûre, elle a fini par cesser de hurler, peut être résignée à son sort. Néanmoins, si tu veux la revoir, fais parvenir Cinq mille écus et deux barriques de bon vin à Troyes, ville Ratte depuis peu et accorde droit de passage à ceux qui te la rendront. Ne tarde pas trop, Von Stavenger est encore entière , et pour t'en assurer, vois, une mèche blonde et pure de ta duchesse. Il se pourrait que si ta lenteur à payer n'égale son caractère de goret, tu reçoives quelques autres morceaux moins nobles de son anatomie sous peu.

    Les Rats de la Cour des Miracles.



    Les yeux se posèrent sur Kelel. L'ancienne et le renard se portaient une confiance mutuelle saine et dénuée de toute rivalité. Malgré sa jeunesse, le Roux avait su se frayer un chemin jusqu'à L'Azur et prouver son honneur à la Cour, et bien que de clan différent, demi oreille savait fédérer et rassembler les âmes. Si la Champagne tremblait, c'était bien du fait de ce pouvoir de mouvement qu'il savait insuffler aux autres. Persuadé que le risque payait toujours, il avait parcouru bien du chemin et profité des regards tournés vers Namaycush pour grignoter du terrain. L’aparté se poursuivit, bien qu'audible de leurs captives.


    - Cela ne me dit rien qui vaille. Je crois savoir qu'elle est appréciée de son peuple...


    L'esprit vif avait tôt fait d'en tirer les conclusions. Si la Lorraine ne répondait pas, la Lorraine était en marche pour venir récupérer son bien. Il se gratta un peu le menton, analysant la situation. De toute évidence, la prise de Troyes et de Langres allait encore faire enfler la menace de représailles. On ne se ballade pas impunément avec un tel objet et une telle propension à brûler toutes les terres foulées.

    - J'ai demandé à Hel de partir. Ne t'en étonnes pas. Elle n'est plus en état de se battre.

    Sans s'étendre sur le sujet puisque qu'Owenra savait déjà tout, il fit signe à un homme de porter à boire aux prisonnières en ajoutant : "
    Attache les deux villageoises sur la place de l'église, seins nus, que les hommes aient un peu de baume au coeur...". Il revint à son vis à vis. Et reprenant à propos de la norvégienne:

    - Elle n'est dejà plus là.

    Enceinte. Apres la perte de son premier fils dans les attaques du limousin, Judicael n'espérait plus voir l'albine porter un autre enfant. Mais le dieu des roux en avait visiblement décidé autrement, permettant au ventre fécond d'engendrer d'autres progénitures, mâles il en était certain, pour perpétuer son sang. Trop précieuse pour être maintenue au milieu des cris et des rixes qui opposaient les rats et les champenois, il avait organisé son départ pour la laisser chez l'allié; la mettre en lieu sûr, escortée par l'Orpilleur qui avait déjà su prouver sa valeur. Eloigner son talon d'Achille du tranchant des épées était la meilleure chose à faire. Hel s'en était allée sans se retourner, avec la promesse de retrouvailles prochaines...

    Hélas... Le brigand ne savait pas à cet instant qu'il n'était pas prêt de revoir sa femme avant un long moment.


    - J'vais pisser.

    L'oeil atone observa encore Elenna Von Stavenger avant de s'éloigner. Si les Lorrains ne répondaient pas dans les deux jours, il ne pourrait plus s'opposer au plan établi...

    Un arbre loin des regards accueillit le renard, arrosé copieusement d'une chaude et abondante pisse. Langres était tombée cette nuit, après avoir vaillamment résisté la nuit précédente. Les rats gagnaient du terrain.



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    Gwenvael
    Côté brigands... Côté Gentil (le bien, le mal, c’est une question de point de vue)

    Langres, place de l'église.

    Cael avait parlé,


    " Attache les deux villageoises sur la place de l'église, seins nus, que les hommes aient un peu de baume au coeur..."

    Je m'étais exécuté, après avoir étanché quelques peu la soif des prisonnières, je les menais. Les libérant d'une geôle pour les conduire a une autre. Aux petits soins du chef, elles seront exposés a la vue de tous sur la place de l'église, telles étaient les paroles du renard pour réchauffer le cœur des hommes.

    P'tain bordel, j'me serais bien réchauffé le cœur en prime time avant de partager les donzelles a la vue des compagnons.
    Je chassais ses pensées en ricanant et je trainais les deux villageoises dans les rues de Langres, cité ratonne jusqu’à la place de l'église.

    J'attachais les deux femmes sur la place-parvis de l'église, bien a la vue de tous.
    Je croisais leurs regards, remplit de désespoir, de résignation ou de haine?
    Je ne m'attardais pas a le savoir,
    Délicieusement et avec minutie je laissais mes mains et mes doigts prendre le temps de libérer leurs poitrines du tissu qui nous privé de leurs vue.
    Je laissais mes yeux quelques instants profiter du spectacle avant de relever mon regard sur leurs visages.


    Mettez-y du votre, souriez, vous êtes les déesses de la place pas les gargouilles de l'église.
    Et puis, l'autre là haut veillera surement sur vous... Ou pas...


    Sourire narquois, je venais du bout des doigt sous peser leurs poitrines avant de m'attarder a rouler leurs tétons entre deux doigts délicats pour les faire pointer et gonfler un peu leurs poitrine.

    Ah, voilà qui est mieux!
    Faite contre mauvaise fortune bon cœur! quel meilleur endroit qu'une place-parvis d'église pour un calvaire.


    Mon œuvre réalisée, je prenais place sur un petit muret tous proche des deux Andromède. Bah ouais faut bien veiller sur la marchandise quand même, si elles s'affament ou se dessèchent, elle n'auront plus aucune valeur et au lieu de raviver les cœurs elles offriront des hauts le cœur.
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    Anna..
    Côté brigands...

    Anna était fière d'être là avec sa mère, sa soeur et les autres. Petit à petit elle avait fait son trou et son expérience. Trop petite pour participer aux combats, la fillette de maintenant dix ans avait des missions a mener, donné par sa mère ou d'autres. En l'occurrence, la mission du jour c'était de voler un chandelier dans une maison de la ville. Sans se faire voir, il va de soi...

    Profitant de la panique et de l'effervescence, l'enfant c'était glissé doucement le long des murs, à la recherche de LA maison. Se redressant, elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Trop pauvre... Elle ne trouverai pas ici... elle poursuivi son chemin, esquivant un petit groupe qui passait en courant. Elle se souvenait des consignes de base: se cacher si elle croisait un groupe, quel qui soit; toujours garder son petit couteau non loin. Le groupe passé, elle se redressa et passa à la suivante.
    Ah! Celle-ci semblait intéressante. Prudente, elle se glissa à l'intérieur, sans bruit. Elle retira ses bottes, les gardant à la main. On ne savait jamais. Un habitant pouvait être encore présent dans la demeure... L'ensemble semblait plongé dans la pénombre. Son pied glissa sur un morceau de bois qui crissa contre le sol. L'enfant s'immobilisa, à l'écoute des bruits. Dans la rue, de nouveaux bruits de pas, bruit de course. Elle se demanda fugitivement où était sa mère, mais elle savait aussi où la retrouver. Tout aller bien... Elle reprit sa progression, vers l'objet de son désir. Là, sur la table. D'un geste vif, elle faucha le chandelier, et s'en retourna vers le couloir, puis la porte.

    Se dépêcher enfin. Rejoindre le groupe. Rejoindre sa mère. Sans se faire prendre...

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    Honorable
    [Côté gentils dans Langres la belle, la fière. Langres la défaite]


    Ce qui devait arrivé était arrivé. Langres était tombée sous les assauts mais uniquement la seconde nuit. Que quelques villageois est tenu en échec une armée en disait long. Long sur le courage de la population, long sur...

    L'Honorable y avait laissé beaucoup, une jolie épée et un non moins magnifique bouclier explosés dans la bataille. Et lui quasiment dans le même état, brisé détruit pouvant a peine se déplacer. Se mouvoir était un calvaire. Nul doute qu'il était mieux plongé dans les livres. Passe encore qu'il enseigne la stratégie, les techniques de combat a l'Université mais de là a passer a la pratique... Quelle folie !

    Une certaine normalité allait se réinstaller dans la ville. La normalité pour lui c'était faire des affaires. Car les soudards quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense pour qui possède une taverne c'était une aubaine ! Ceux là il est vrai des soldats irréguliers devaient être rincés avec quelques précautions ils pouvaient se croire les rois de la ville et dispensés de payer ! Avec quelques tournées offertes et force de marques de sympathie, de louange de leur courage tout cela pouvait s'arranger.

    Pouvait ou plutôt aurai dut s'arranger car il y avait peu, pas assez de monde dans sa taverne. Cela était inquiétant, des soudards qui ne boiraient pas ? Il s'en inquiéta. On l'informa d'une animation organisée place de l'église qui attirait la populace et les vainqueurs. Les vainqueurs, ses clients...

    Il prit la route, son courage a deux mains et se dirigea en clopinant vers l'église. On peut dire qu'il mit son temps. Lui qui avait l'habitude d'arpenter ces même ruelles d'un pas de notable satisfait de lui il arriva finalement péniblement a destination.

    Là il vit un spectacle excitant et répugnant. Excitant par la plastique des deux femme livrées aux regards. Répugnant par la peur que l'on percevait dans leurs regards. L’excitation qu'il avait ressenti disparu rapidement et la compensation s'imposa a lui.

    Il questionna au hasard ses voisins.


    Qu'ont elles fait ? Que va t'il se passer pour elles ? Le savez vous ?

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    Honorable

    Humble érudit Langrois voie de l’État.

    Cultivateur de maïs. Maître fromager et propriétaire de la taverne "Bel Épi".
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    Dernière édition par Honorable le 16 Avr 2018 21:47; édité 1 fois
    Alix.anne
    Au sol, le souffle coupé, elle ne comprend pas pourquoi l'air ne vient plus bruler la gorge, pourquoi la tignasse retombe sur ses épaules, quelle est cette chaleur qui s'empare des joues brulées par le vent frais d'un Troyes traversé au pas de course...

    Levant les yeux, elle le devine plus qu'elle ne le voit. Elle interprète plus qu'elle ne comprend, aussi. Jusqu'à ce qu'il l'attrape.
    La peau du crâne se soulève avec les cheveux, tirant affreusement sur le front, derrière les oreilles. Un instant, elle est persuadée qu'elle va finir scalpée.
    Meut-on d'avoir été tirée par les cheveux ?

    Paralysée.
    Les pleurs qui tardaient se nichent maintenant dans la gorge, sous les paupières, encombrant le cerveau, bloquant la respiration, le souffle, le nez...
    Elle hoquette mais ne dit rien, ne fait rien.

    Si elle arrête de bouger, si elle fait la morte, peut-être la laissera-t-il là ? Les chats aiment quand les souris dansent, mais se lassent devant les jouets inanimés...
    Pas lui.

    Sans ménagement, elle arrive parmi les autres. Baissant les yeux, la presque môme ne fixe que le sol. Elle n'a aucune idée de qui sont les Rats, ni ce qu'ils font en Champagne. Elle n'entend rien, ne voit rien, ne veut rien voir. Si elle ne peut pas les reconnaitre, peut-être pourra-t-elle rejoindre son couvent ?
    Qu'est-ce qu'il lui prenait, à la jouvencelle, de croire que peut être son avenir était ailleurs ?A peine quelques heures qu'elle l'a quittée, mais déjà elle donnerait tout pour sa cellule spartiate parmi les nonnes.


    Au moins les morts ne souffrent plus. Je m’appelle Beltane, et toi ?

    - Alix Anne... Un hoquet profite de l'occasion pour se faire la malle. Timidement, elle lève lentement la tête vers sa compagne d'infortune. Mourir ?

    Elles n'ont pas le temps de creuser la question. Déjà la sentence tombe. Qu'y a-t-il de pire que la mort pour une jeune Vierge qui se voue à la prière ?

    Attache les deux villageoises sur la place de l'église, seins nus, que les hommes aient un peu de baume au coeur...

    N'étant pas villageoise, la Blondirousse - cette couleur de cheveux restera indéterminée - ne réalise d'abord pas qu'elle peut être concernée par l'annonce. Elle voit bien qu'il y a deux autres femmes dans la pièce, maintenant que le regard a quitté le sol.

    Elle déchante vite.

    Le frisson de dégout qui la prend quand l'homme vient la chercher laisse place à l'horreur quand on l'attache dehors. De nouveau, paralysée, elle n'essaie même pas de lutter... Seul son corps, arquebouté sous les mains trainantes de son agresseur, essaie de fuir le contact honni. Personne n'a jamais effleuré la peau qu'il souille rien qu'à la regarder.
    La poitrine n'a jamais été exposée, toujours cachée. Le blanc laiteux de la peau le prouve désormais au regard des Rats et des souriceaux.
    Les pans épars de sa robe simple, pas de bure mais pas loin, retombent sur ses côtes juvéniles, tandis que le froid, malgré elle, et à sa grande honte, dresse les seins encore hauts et fermes vers le ciel, comme un ultime message.

    Jeunette, tu ne retourneras pas au couvent.

    A côté d'elle, une jeune blonde nommée Beltane.
    Au moins, Alix Anne n'est pas seule. Même si pour l'instant, murée dans sa honte, enfermée dans sa peur, cloitrée par l'horreur, elle est bien incapable d'un quelconque signe de soutien.

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    Beltane
    [Côté brigands. Par ici, entrez* ]


    Asylums with doors open wide,
    Where people had paid to see inside,
    For entertainment they watch his body twist,
    Behind his eyes (s)he says, « I still exist. »*



    Encore une ville tombée aux mains des rats. Langres. Elle la reconnaissait pour y être déjà passée. L’armée des rats semblait donc occuper le sud de la Champagne, c’était une bonne chose. Depuis l’occupation de la ville de Troyes par les brigands elle n’avait cessé de penser à son propre village, à sa tante et à son cousin qui s’y trouvaient. Si la jeune fille n’avait que faire du sort de la première elle s’était particulièrement attachée à son jeune cousin. Le gamin animait en elle un sentiment très maternel. Elle ne supporterait pas qu’il lui arrive quoi que se soit. Alors même si elle éprouvait une certaine tristesse pour les gens de cette ville, elle était soulagée à l’idée que Compiègne restait intacte.

    Trainée de gré parfois de force par son nouveau geôlier dans les rues de Langres, aux côtés d’Alix Anne, vouée au même sort, Beltane ne se doutait pas encore à quelle point ses paroles de la veille prendraient tous leurs sens. Mais quand ledit geôlier les attacha, en plein milieu de la place, elle comprit bien vite la jeune fille, que toutes deux seraient le triste spectacle de la monstruosité humaine.

    Et de ce terrible spectacle, elle en était aux premières loges. Beltane avait assisté impuissante à la détresse de sa camarade. Dans ce genre de situation il n’y a rien de pire que de passer en dernier. Le cerveau a tout le temps de créer un lien pervers entre ce qu’il vient de se passer et ce qu’il va se produire. Et ce qui va se produire est inéluctable, alors le corps tout entier répond aux signaux de détresse envoyés par le cerveau. Le rythme cardiaque s’accélère, la respiration se saccade, le corps se crispe.

    Lorsque son tour vint, elle resta impassible, ou presque, le souffle court, n’adressant aucun regard à son malfaiteur. Son corps était peut-être captif et soumis aux désirs de ses ravisseurs mais son esprit, lui, ne se laisserait jamais dominer. Et le sourire malicieux de l’exécuteur ainsi que ses paroles moqueuses ne venaient que renforcer la rage qu’elle nourrissait. C’est seulement lorsque les mains se posèrent sur son anatomie qu’elle protesta.


    Ne me touche pas ! L’injonction avait été vociférée d’un râle plein de colère qui se termina en un cri strident.

    Elle s’était débattue quelques instants seulement, mais résignée d’être ainsi offerte à la foule, elle se calma, s’abandonnant à son sort. Elle détourna le visage, les larmes aux bords des yeux, vers Alix Anne, la seule dont elle serait capable de soutenir le regard dans ce moment. Là, à cet instant précis, réunies par l’épreuve, la blondirousse avait beau n’être encore qu’une inconnue, elle ne s’était jamais sentie aussi proche de quelqu’un d’autre.

    * Les portes de l'asile sont grandes ouvertes,
    Les gens ont payés pour voir à l'intérieur,
    Pour le divertissement, ils regardent son corps se tordre,
    Mais dans son regard on peut lire "je suis toujours vivant(e)".
    Joy Division - Atrocity Exhibitiion

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