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[RP]Vous n'aurez pas la Champagne et la Lorraine? Sûr?

Ferrant_le_forgeron
Ferrant et son compagnons ont eu le temps de repérer le lieu où était retenue la duchesse. Son compagnon le roy des thunes l'entraina vers une grange.

Citation:
Nous sommes bien loin de chez nous. Nous sommes passés en Champagne sans autorisation.
Les soldats et miliciens champenois s'ils nous attrapent peuvent bien nous mettre en geôles ; et ce serait leur droit le plus strict.
Je te propose de nous "planquer" quelques temps, juste pour voire venir. On ne sait jamais, une armée lorraine pourrait bien être envoyée pour délivrer la Duchesse.
Je vois là une grange, déjà nous pourrions nous y reposer afin de nous remettre de cette marche forcée et de tes émotions.


L'homme plus âgé que lui et plus expérimenté de la vie lui parlait sagement, mais le jeune homme avait l'innocence de la jeunesse et surtout la folie qui vous fait agir sans trop de réflexion, presque par réflexe.

Les soldats de Lorraine ? pffff si on les attends on va attendre encore trop et quand je vois comment y m'ont reçu ! m'ont même pas écouté, quand j'suis allé les voir pour leur dire ce que j'avais vu. J'veux pas les attendre, et on sait pas c'qu'ils vont faire à la duchesse ! si t avais vu les carnages dont j ai été témoin lors de mon voyage retour ! l'horreur

le regarde d'un air décidé


Le Roy, j'va aller en ville faire un tour incognito, j aurai une dague et un arc sous ma cape, j 'passerai inaperçu, qui pourra s'inquiéter d'un jeune gars comme moi ? reste là et j'verrai avec toi c'qu'on fera. Promis j'reviens

Il sortit presqu'aussitôt les paroles dites et courut au village voisin. Langres ! le camp avait bougé aux alentours de cette ville. Après quelques temps de marche au pas de course, il passa sans encombre les murs de la ville, et se dirigea vers la place de l église.
Pourquoi une telle foule ? nous ne sommes pas jour de marché, ni jour de fête religieuse ! Ferrand fend la foule et découvre une scène inimaginable

Deux femmes les seins nus, attachées à la vue de la populace et leurs geoliers riant de les voir honteuses et apeurées. Les filles étaient jeunes probablement du même âge, son sang ne fit qu'un tour. Comment les sortir de là ?

Un regard alentour, les gens semblaient attirés par la triste scène ne disant mot. Les gardes à priori au nombre de deux semblaient trop occupés à s'amuser pour s'inquiéter de quoique ce soit. Le jeune apprenti encapuchonné se blottit entre deux murs dissimulé à la vue des passants, mais lui, il avait une parfaite vision du haut des marches de l'église. Il lui faudra faire vite car le roy n'était pas là pour l'aider, il n'avait pas prévu d'agir, tout était spontané. il sortit son arc, prépara la flèche et banda l'arme. Bien viser, viser le brigand le plus éloigné et retirer une seconde flèche avant que le premier ne réagisse.

Le garçon inspire profondément puis tire sa première flèche; Elle atteint le premier homme qui s'effondre sans un mot. La seconde flèche part vers le second homme qui semble ahuri de ce qui lui arrive. Il a été touché et tombe face au sol.

La foule crie et c'est la cohue, c est ce que Ferrant espérait. Sans plus attendre il court coutelas en main vers les filles et les détache en coupant leurs liens.


Courrez, fuyez, ne restez pas là !!!
leur dit il tout en s'enfuyant à toute allure.

Le garçon ne les attend pas, il se faufile dans la foule, s'éloigne au pas de course de la place et s'en retourne vers la planque où lui et le Roy ont pris refuge.


Citation:


























Le.roy.des.thunes
Le jeune Ferrand avait pris la décision d'agir.
Il ne voulait pas rester là à attendre l'arrivée d'éventuels renforts lorrains.
Il craignait pour la vie de la Duchesse de Lorraine.
Sans que le Roy des Thunes n'ait eu le temps de réagir, il avait quitté la grange pour courir sur le chemin menant à la ville la plus proche Langres.

Les heures passent.
L'inquiétude gagne Le Roy des Thunes.

Pourvu qu'il ne soit rien arrivé au gamin !
Il est parti armé, mais que va-t-il trouver dans cette ville ?
Des brigands en nombre très probablement.
J'aurais dû le suivre discrètement, ne pas lui montrer que je veillais.
Disons plutôt que ce jeune me plait bien.
Il me rappelle un certain "moi" à son âge : intrépide, fougueux, un peu fou ; mais lui a toutefois la tête sur les épaules, très intelligent, ce qui ne gâte rien.
Tiens, voilà que je parle tout seul maintenant !!!
Probablement des réminiscences de ces années de bagne où j'étais seul dans une cellule et afin de ne pas y devenir fou comme certains "collègues" ; je me racontais des histoires, repensant à ma famille, à mon passé.
Aujourd'hui tout cela est loin derrière, plus de famille, mais un avenir à créer de toutes pièces.
Et ce gamin ... il faut absolument que je prenne soin de lui.


(à suivre)
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Dernière édition par Le.roy.des.thunes le 20 Avr 2018 13:41; édité 1 fois
La.plume
La Plume, écrivain public de son état, voyage de villes en villes pour proposer ses services, tant aux Régents, qu'aux nobles, artisans et commerçants, et habitants.
Cette noble mission lui permet, en plus d'apporter aide et assistance, de rencontrer des "gens" de toutes catégories sociales.
Perché sur sa vieille monture, un baudet, qui peine sous les poids de sa très noble personne et de son matériel d'écriture, il voyage actuellement sur les route entre les villes de Vesoul et Langres.

L'heure du repas approchant, il décide de s'arrêter quelques instants pour se sustenter, puis faire une petite sieste réparatrice.
Le soleil printanier étant chaud, il recherche un abri.
Remarquant une grange situé légèrement en retrait de la route, il s'en approche, ouvre la porte et se retrouve immédiatement avec un coutelas sous la gorge.


Halte-là, qui va là ?
(s'écrit l'individu)

Hum, je suis La Plume, écrivain public.
Je ne vous veux aucun mal. Je ne suis même pas armé.
Je veux juste manger un quignon de pain avec un morceau de fromage, boire un coup à ma gourde.

Il tend sa besace pour que l'homme vérifie ses dires.
Et faire ma sieste quotidienne, puis reprendre la route vers Langres lorsque le soleil ne sera plus au zénith.

Bon, bon ! (répond-il)
Mets-toi dans un coin, mange et dort, mais je ne veux pas entendre le son de ta voix !

La Plume, terrorisé, obtempère ...

Judicael.
𝖈𝖔𝖙𝖊́ 𝖇𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉𝖘



Loin du tumulte Judicael avait terminé sa petite affaire, loin de se douter encore qu'un de ses hommes était à terre, et que les filles avaient été libérées. Croisant un groupe d'hommes en maraude, il siffla pour attirer leur attention.

- Mes frères, allons visiter le diocèse... Rameutez les autres, qu'on éventre l'église pour voir ce qu'elle a dans la panse...


Avec un peu chance, il y aurait même des nones.

Les bottes fendirent les herbes sèches, et le roux ferma la marche. L'esprit demeurait ailleurs, sur la route des deux qui étaient partis la veille, bien qu'attendus à couverts. Feraient-ils route sans encombre? Pendant que les rats grignotaient du terrain et détruisaient les campagnes, les deux silhouettes avaient quitté la Champagne dans la nuit, capuches enfoncées sur les trognes...

S'il y avait un dieu des Roux, qu'il continue ses bonnes grâces. Car le chargement était précieux.

Au devant, après une longue marche, les béliers firent céder les portes de l'église de Langres et une nuée d'hommes armés et fortement alcoolisés pour certains s'y engouffrèrent comme un essaim de guêpes... En brisant le silence religieux de leurs cris de bêtes.

Déserte. Au même titre que les villes croisées jusqu'ici. Les Champenois se terraient, et avec un peu de chance, n'avaient pas emporté tous leurs biens, préférant emporter leur vie.

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Recueil-galerie d'avatar
Thea_
Coté Brigands ….Coté bon vivant

En taverne ''Au trou a Rats '' soirée du mardi soir.

La Mairesse ,donc moi ,se doit d'être sobre ...Ha... hein!!
Interdiction de picoler ,faut montrer l'exemple ,bah ouais ,té !Vous me connaissez !Je suis l'exemple même.
Toute façon les caisses étaient a sec ,l'ancien maire avait tout piqué ,et donc impossible de remplir les futs.
On ne se torchera pas ce soir ,c'est sûr !!
Sauf que La Marie ,aussi généreuse que ses courbes attirent tous les miliciens du royaume ,sortie de quoi remplir les fûts


-Marie ,tu es trop bonne !!
-Tournée générale !!

-Et après ,je veux qu'on m'apporte ''les mignardises ''de ce P'ain de Juge
.

J'étais furieuse .
Alors que ma fille voyageais tranquillement sur les terres de Champagne en compagnie de tata Marie ,donc bien protégée la mome ,j'avais toute confiance .
Le juge avait mis en procès que la gamine .Ouais ,il avait les chtouille de s'attaquer aux autres .Donc pas de couille finalement .


Alors pour calmer ma rage ,j'avais picolé ,trop picolé .
Et quand fût le moment de rentrer a mon bureau pour garder la mairie ,sous bonne escorte .
bah forcement je titubais dans les rues ,hein!!


-C'est a boireuuuhhh qu'il me faut ,ho....oh.....hohooooooo!C'est a boireeuuhh!!
-Humm tu sais que t'es beeeauuu toi...Euhhh!
-Allez viens ,je t’emmène 'hips',on va faire des folieeeees cette nuit!!!! Hips !!


Sauf que le grand Rats roux avait besoin d'aide ....a suivre.
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_sylvan_de_habsbourg
[Côté mirabelle, en direction de Langres]



Halte-là !

A ces mots, la caravane de marchands s’arrêta. Quelques hommes, visiblement tendus, commencèrent à se précipiter vers une des charrette dans laquelle étaient stockés des tonneaux. Le blond qui venait de demander à cette joyeuse troupe de s’arrêter momentanément les apostropha :

Non, mais vous faites quoi là ? C’est pas parce qu’on fait une petite pause de vérification des bas côtés qu’on doit se pinter la gueule, hein !

Incroyable comme des lorrains à qui on a subtilisé leur duchesse deviennent nerveux.. Descendant de cheval, le chef d’Armée déguisé en marchand spécialisé dans les vins et spiritueux alla trouver un couteau. Il avait remarqué quelque chose en bordure de chemin, et… il préféra s’équiper. Sous le regard sans doute abasourdi de ses camarades de voyages, Sylvan marcha afin de regagner les quelques mètres où son attention s’était arrêtée.

Ah… Alors qu’avons nous là ?

S’accroupissant, couteau en main, le blond sectionna d’un coup net la base d’un champignon. Oui, un champignon… Après un coup d’œil sommaire la déception se lue sur le visage de l’excentrique. Un entolome de printemps.. comme si on n’en avait pas en Lorraine.. Bon, au moins, ça se bouffe, mais… c’est décevant. Se relevant afin de regagner le groupe à quelques mètres, Sylvan tomba nez à nez avec le Régent.. ou plutôt, avec le marchand chef de la compagnie. Il semblait assez interrogatif sur le motif de cet arrêt, alors, il y eut une explication :

Bah, j’avais repéré des champignons. Mais c’est de la merde en fait. Ça se bouffe, hein, mais c’est un peu de la merde, quand même, ça vaut pas grand-chose, et ça donnerait pas beaucoup de goût au… Humpf.

C’est vrai, les lorrains étaient nerveux quand on leur piquait leur duchesse.. et apparemment, le cousin de la duchesse n’était pas une exception. Le Chef d’Armée comprit qu’il venait de faire sans doute un peu de zèle… Alors, il chercha une justification :

Non, mais quand on aura retrouvé Elenna, je suis sûr qu’elle serait ravie de pouvoir manger un bon repas.. Attendez, elle est avec des brigands, et en Champagne.. niveau gastronomie, ça doit vraiment être une double catastrophe.. Mais.. oui bref. Plus d’arrêt. D’accord. Promis.

Il y avait des regards qui ne trahissaient pas. La cueillette sera donc pour plus tard.. Heureusement, ces champignons, c’était de la merde.
Cette pensée réconfortante s’évada cependant aussi vite qu’il ordonna à la colonne de se remettre en marche. Hum.. Sortant discrètement sa flasque, le blond bu une bonne gorgée, et grimpa à nouveau sur son cheval. Les brigands ne devaient plus être loin, maintenant… Il allait falloir faire preuve de discrétion ; mais ça, c’est une autre paire de manche que la cueillette.
Gwenvael
Côté brigands... Côté Gentil (le bien, le mal, c’est une question de point de vue)

Ennuyeux... Mortel... Surveiller les deux Andromèdes sans pouvoir en profiter plus qu'avec les yeux très peu pour moi et puis de tout façon j'préférais l'plaisir partagé à deux.
Alors sans aucunes hésitations je cédais ma place a deux compagnons pour aller me désaltérer au trou a rats, j'descendais quelques bonnes chopines avec Théa et ceux qui avait fait le lointain chemin depuis la Bretagne et l'Anjou.

La soirée n'avait finalement pas était si longue que cela, mais vous connaissez la légendaire sobriété des bretons.... Alors certes j'avais artillé sérieusement mais j'arrivais encore a marcher a peu prés droit et surtout je voyais toujours que deux seins sur la poitrine d'une femme, donc sûr j'étais encore en capacité d'agir. Ce qui hélas n'était pas le cas de la mairesse que j'devais me trainer sous l'bras pour la ramener pieuter sur son bureau municipal.

Et j'vous l'assure elle en tenait une sacrée, j'en rigolais même a la voir. Mais bon nous avions eu la réussite et elle avait le chagrin du procès d'sa fille a noyer, comment lui en vouloir?


Ouais, ouais, là c’est plutôt moi qui t’emmène et j'signe de suite pour les folies! mais vu ton état j'ai comme un léger doute.

J'souriais amusé, sauf que bordel l'chemin jusqu'au trou municipal était encore long et j'la surveillais du coin de l'oeil au cas où elle viendrais a m'offrir une belle gerbe, mais voilà...

Un rat m’arrêtais au milieu de la rue. Il était essoufflé et tout excité, et ben p'tain du calme l'ami tu va m'faire un crise cardiaque, respire, calme toi. Bon quoi bordel tu va m'le délivrer ton message, aller merde accouche, j'vais pas y passer la nuit.

Bordel de couille de pompe a merde! Tu pouvais pas l'dire plutôt que l'Renard a besoin de la mairesse et de moi! au lieu de souffler comme un boeuf là, p'tain va falloir arrêter la fumette, la picole et faire de l’exercice. L'heure était grave! Je devais rapidement rejoindre l'église. Du coup changement de direction pressant un peu plus l'allure, j'devais bien la secouer la pauvre Théa...


Oh!! Brunette!! arrête de déconner, l'Renard a besoin d'nous!

Je la trainais le plus rapidement possible, lui mettant quelques petits gifles pour essayer de lui faire reprendre ses esprits. P'tain d'bordel, satané bonne femme de Bretagne, toujours a picoler ou a rester sobre quand il faut pas...Trop lent, pas l'choix, j'la prenais finalement sur mon dos quitte a prendre le risque de subir le ressac d'bière qui devait tanguer dans son estomac.

Ouf! j'là pensais pas si... Lourde... Bon d'accord ça doit être dû aux litres de bière ingurgité, j'n'oserais pas dire que la brunette est lourde sinon hein!

Finalement nous arrivions a rejoindre l'parvis de l'église, la nuée de Rats avait déjà investis le bâtiment. J'posais Théa au sol essayant tant bien que mal de là r'mettre en état, enfin ou du moins a peu prés présentable...Sans grand succès hélas...


Gast! Tonnerre de Brest! c'est pas bien possible un tel bordel!

Rien a faire... Elle m'aimait toujours autant et j'vous passe les détails qu'elle me donnait concernant l'éventuelle nuit que nous pourrions passer au bureau municipal.
Euh z'êtes sur que l'Renard a besoin de moi finalement? J'hésite soudain, hein nan!! j'déconne. Peine perdu... J'là recharge sur mon dos comme un sac de blé et en trainant un peu l'allure et en fin de cortège j'pénètre enfin dans l'sein de l'église.

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Ferrant_le_forgeron
Le jeunot n'a pas attendu voir si les filles se sont enfuies, il doit rejoindre son comparse qui doit se faire un sang d'encre. Il court à travers bois et champs puis arrive essouflé dans la planque. Il s'y engouffre et s'arrête net en voyant un individu inconnu qui semble apeuré.

Le garçon pose un regard interrogatif sur chacun des deux hommes, Le Roy et le nouveau.


Bj'our, ch'uis ferrant l'forgeron - et toi t'es qui ?


trop excité par son aventure, il ne laisse pas le temps au pauvre gars de se présenter : il se met à raconter son histoire. Les mots se précipitent et il en bafouillerait presque.

Le Roy, ch'uis allé à Langres, l'village voisin ; les rats y sont déjà et z'ont prit la ville. C'est dingue, sont partout. ch'uis allé vers l'église, y avait plein d'monde et j'comprenais pas pourquoi quand j'ai vu deux filles attachées en haut des marches d'l'église, elles étaient à moitié dénudées. Deux biaux brins'd'filles j'peux t'l'dire, mais les pauvres elles étaient apeurées.


le regarde un peu craintif par la révélation qu'il va lui faire

et j'ai pas pu m'contrôler : j'me suis planqué et j'ai tiré sur deux gardes. La foule s'est mise à paniquer et j'en ai profité pour couper les liens des filles. J'm'en suis enfui. ch'sais pas si elles ont pu fuir, j'espère bien.


L'apprenti s'arrête, dévisageant son interlocuteur ; quelle réaction va t il avoir ? C'est aussi à ce moment là qu'il réalise ne pas avoir laissé le temps à l'invité ? de se présenter.

Pardon m'sieur, ch'uis désolé, z'êtes qui ?
La.plume
La Plume est réveillé en sursaut par l'intrusion dans la grange d'un jeune homme tout excité.
Il se met à raconter une histoire abracadabrante à Le Roy des Thunes.
La Plume ouvre toute grandes ses oreilles.
Lorsque le jeune arrête de parler, il peut enfin s'exprimer.


Bonjour Messire Ferrand le forgeron.
Moi, je suis La Plume, écrivain public qui voyage de villes en villes.
J'avais l'intention de proposer mes services à Langres.
Mais, vous nous annoncez que la ville est à feu et à sang.
Que vais-je devenir ?
Je n'ai même pas un petit coutelas pour me défendre !


Il espère une réaction de la part du grand costaud qui semble être le chef.

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Eusebius_
Côté brigands... Côté Bon Vivant


*Troyes*
Après avoir pris largement mon temps a trancher et pourfendre la chair des miliciens j'entame un cours d'anatomie grandeur nature en pleine rue. Étude poussée des muscles et différentes vicaires. J'aime bien étudier, un brigand peut aimer se cultiver, sur les bancs de l'université pour tuer le temps entre deux voyages aventureux mais l'étude seule sans travaux pratique c'est d'un barbant.

Le seul regret que j'ai et d'avoir à le faire seul. Ma blonde aurait adoré ce cours... Et ont auraient enchaînés avec ardeur un autre type d'étude d'anatomie. Quoiqu'il en soit la vexation de mon entrée en scène ratée se trouva atténuée par cette activité. J'y passe le reste de la nuit.

Au petit matin, la prise de Troyes est une réussite pour notre troupe des Rats. Une troupe bien vivante et joyeusement récompensée par les diverses réjouissances offertes... Généralement de force. Fatigué par ma nuit, j'avise le battant de bois d'une fenêtre au but de la ruelle. Je fais gaffe à pas me vautrer dans tout le sang et les tripes qui sont sur le sol. Je soulève le battant et me glisse dans la bâtisse. Je tombe dans une salle de vie commune, une femme et un enfant en bas âge sont agrippés l'un à l'autre, les yeux devenus vident. Vu la distance ils ont dû tout entendre de mon labeur nocturne. L'un des gars était toujours en vie quand j'ai commencé à le découper et le fit bruyamment remarquer avant de noyer ses cris dans le sang quand j'ai tranché son cou.

Fatigué je jette un faible regard sur le duo. Sans un mot je vire tout ce qui se trouve sur la table, les maigres restes de leur repas, et j'allonge ma grande carcasse. La tension retombé et confiant dans la capacité des autres à gérer la prise je m'endors tranquillement. Si d'aventure la mère avait assez de courage pour me tuer dans mon sommeil c'est que Deos en aurait ainsi décidé. Mais je connais ce genre de regard : le combat est déjà fini, aucun espoir juste de l'abattement. Alors je dormi profondément rêvant à ma blonde... Et à un chartreux des plus vindicatif et obstinément combattif...

Au réveil je beugle, faisant un lien obscure entre le chat de la nuit et la fille de Théa :

- Putain de chat je vais faire de toi une mini carpette pour Princesse !

...

*Langres*
Après Troyes les Rats ont dévoré une autre proie qui résista un peu plus mais, vit son flanc finalement entaillée pour finir béant, Langres.

Durant le trajet entre les deux villes j'avais dissimulé à mes compagnons de route et amis mes diverses griffures. Toujours pas prêt à raconter ma déconfiture. Non que j'en aurais mal prix la rigolade et blagues sur le sujet. Mais, si j'adorais mes activités du moment, la perte de ma blonde me bouffait littéralement de l'intérieur. Ma Stea elle serait heureuse et rayonnante avec nous. Pour l'heure il n'y avait rien que le vide à sa place. Et mon moral était radicalement autocentré sur sa douleur. Je suivais les consignes et répondais présent sans coup férir aux demandes du Roux. Pour le côté social c'était une autre paire de manche. Et comme à mon habitude, mauvaise me gueulerais dessus beau-frère Marie et Théa, je gardais ma douleur pour moi et restait silencieux.

La première tentative de pénétrer armés et en ordre ordonné fût un échec. Malgré mon passé de soldat et l'habitude des combats en armée, comme pour la défense de l'Anjou, je ne réussis pas à me désengluer de mon petit groupe d'assaut et la résistance en face ne permit pas à mes compagnons de nous dégager un espace pour engager aussi le combat. Frustré je ronge mon frein en attendant la nuit suivante. Je laisse trainer mes oreilles au cas où un plan m'inspirerais. Pour la prise cette fois-ci j'avais décidé de bannir la position en hauteur et l'action solitaire.

Je rejoins donc un petit groupe pour mettre à bas les gardes de la porte est. Le but était d'infiltrer le poste de garde, éliminer les quatre miliciens et récupérer leur oripeaux pour prendre leur place et permettre l'entrée d'un groupe plus important. Le coup ne pouvait réussir que par une diversion opportune sur les dits gardes. Pour ça on pouvait compter sur leur penchant pour les coureuses de remparts. La nuit aidant et habillement déguisés nous serions assez proches pour les occire avant qu'ils ne comprennent. Une compagne féminine userait des charmes de voix pour les abuser plus sûrement.

Mission qui réussie enfin jusqu'à l'ouverture des portes... Sorti de nulle part un félin entre par les portes et m'attaque de nouveau. Je bataille plusieurs minutes avant de pouvoir m'en défaire sous les rires de mes comparses. Ma tenue de garde, entre cotte de maille et jambières, me protège efficacement mais la détermination du bougre est surprenante. Quand j'arrive à l'immobiliser en le prenant par la peau du cou je découvre qu'il s’agit du même animal qu'à Troyes.


- P'tain t'es un vicieux rancunier toi ! Et t'as le flair d'un chien de chasse.


Un sourire en repensant à Anna, que je surnomme affectueusement Princesse.

- Tu tombes bien j'ai cadeau à offrir à jeune enfant.

À la lueur des torches on devine un beau poil de chartreux n’ayant pas souffert d'un voyage terrestre.

- Tu vas faire une belle carpette...
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Torchesac
Côté défenseurs - à Reims (le bien, le mal, c’est une question de point de vue, quand on a pas faim, qu'on ne se fait pas taper dessus, et tout cela)

Nous guettions les ombres et les silences à la lisière de la Nuit, des nuits durant, jusqu'aux aubes bleues et aux chants d'oiseaux.

Puis les brumes venaient, précédant les jours, ...

L'ennemi était fort loin.

Nous faisions une guerre d'attente et de mots, une guerre de slogans, d'idées, ...

Les autres armes étaient affûtées surtout, et huilées. On les sortait aux entrainements et aux parades. Il y avait peu de parades.

Lorsque les brumes se levaient, le courrier arrivait pour en effilocher les derniers voiles, et nous apporter les nouvelles.

L'ennemi avait bougé. Il avait pris Troyes. Il avait pris Langres. Il avait signé des décrets. Il ceci, il cela ...

Les gens de là bas avaient enterré leurs trésors. Ils ne pouvaient espérer vaincre avec les armes et les clameurs. Ils vaincraient par le silence et l'attente ...

Comme nous tous.

Avec l'aube venait un petit vent qui répandait le parfum des jacinthes. L'air sentait bon, et les douces chaleurs à venir.

Les parfums des fleurs se mêlaient à ceux de nos fers et de nos cuirs, ... "esprit de chaudron", "écume de bourrelier" ... et la soupe.

La soupe, c'était ma faute. Le régime pain-viande devenait malsain. Il y avait des jeunes pousses à foison. Une soirée de repos, une discussion avinée avec le cuistot sur les bienfaits des fruits et des légumes de saison, et sur une bande de gamins oisifs qui ne demandaient qu'à se rendre utiles pour la guerre ... et nous voilà à gouter des soupes de cressons et de pourpier, agrémentant les derniers légumes de l'hiver.

Et les gamins de nous les apporter aux avant-postes. Et ils avaient bien appris leurs leçons les bougres : chacun à son tour, sans couper les lignes de tir, chaque fois par un autre chemin. Ils en étaient fiers en plus !

Après la soupe viendrait la relève que voilà.

Quelques mots échangés, les nouvelles ... le plus souvent des biches et des renards que nous avions aperçus dans les environs que des adversaires tapinois.

Puis retour vers Reims avec notre attirail, et les gamins, qui paradaient mieux que nous, armés de marmites vides et de louches propres.

Reims, ... et le camp.

C'était un endroit ... polissé. Les effluves de la ville dominaient celles du camp. Et la ville était proprette itou pourtant.

Des tentes bien rangées, des armes en faisceaux, et des alignements de chaussettes et de caleçons en train de sécher. On avait même sablé les lices ...

De temps à autres, on nous envoyait des brigands pour nous amuser. Et cela nous donnait des occasions de camper où il fallait, le temps qu'ils comprennent que nous avions le temps, et qu'ils se débandent, ou se fassent prendre où ils étaient.

Et en attendant, et bien, c'était comme une grande réunion de famille parfaitement organisée, avec quelques faux départs, quelques vrais originaux, quelques cuites mémorables et d'autres, les vraies, où l'on refaisait le monde.

Et des bulles, de champagne ou de savon.

Le camp donc ... le temps du rapport, quelques mots griffonnés qui disaient tous "tout va bien" ... si tout allait mal, le réveil eût été tout en cloches et en cris, et beaucoup moins en plumes.

Enfin, donc, le rapport, et puis ma paillasse.

Dormir. M'oublier entre les mains de Dieu ... jusqu'au soir, et la prochaine garde ...

...

...

...

... ou presque.

Le réveil vint trop tôt. Un rêve érotique qui s'achève sur une course de cochon. ... une des choses pour lesquelles j'aime la salade : elle ne s'encourt jamais quand on l'approche avec un couteau effilé. Ni ne vient vous réveiller en couinant de terreur, poursuivie par un cuistot rougeaud essoufflé.

Mangez de la salade !

...

Bref, donc, les bras de Dieu. ...
Le.roy.des.thunes
Le Roy des Thunes a écouté attentivement les explications de Ferrand.
Lorsqu'il s'arrête de parler, La Plume prend la parole pour se présenter et surtout se plaindre.
Après quelques minutes de réflexion.

Merci Ferrand pour les risques que tu as pris en allant tout seul à Langres.
Au moins, nous savons une chose, les brigands sont maitres de la ville.

Comme tu as pu le constater nous avons un compagnon un peu pleurnichard.
S'il doit rester avec nous, nous essaierons d'en faire un HOMME, un vrai, un dur ... mais ce sera probablement long.
Mais, regardes-le un peu !
Tout chétif, tout gringalet, on voit bien qu'il passe son temps à l'intérieur des riches demeures à écrire je ne sais trop quoi !
Bref, passons, nous verrons bien ...

Maintenant, que faisons-nous ?
Nous n'allons tout de même pas attendre la "Saint Glinglin" dans cette grange.
Quoique.
Nous avons une magnifique vue sur la ville et les routes qui y mènent.


Soudain, un bruit de chevaux et de roues de charrettes se font entendre sur les cailloux inégaux.
Tous trois sortent pour voir qui arrive !
Et surprise, ce n'est pas l'Armée de Lorraine, mais plutôt un groupe de marchands et de paysans.
Ils semblent bien inoffensifs.
Aussi, Le Roy des Thunes se met-il en travers de la route pour les arrêter.

Holà, marchands, où allez-vous ainsi ?
Vous allez bien entendu me répondre : "Vendre nos bons produits à Langres".
Et moi de vous dire que si vous continuer votre long voyage pour rejoindre cette ville,
vous y risquez votre vie, car elle est aux mains de brigands depuis plusieurs jours.
Nous sommes planqués dans cette grange à surveiller leurs agissements.
Ils pillent, tuent, brulent. Langres est à feu et à sang.
Je vous conseille très fortement de faire demi-tour et de quitter la Champagne !


Il reste bien campé sur les jambes au milieu de la route, empêchant les charriots d'avancer.

C'est alors qu'un homme monté sur un magnifique destrier s'approche ...

(à suivre)
_________________


Dernière édition par Le.roy.des.thunes le 20 Avr 2018 13:40; édité 1 fois
Beltane.


[Côté brigands. Echappée]


Le temps passait et on ne saurait dire depuis combien temps maintenant les deux prisonnières étaient exhibées à demie-nue. Résignée, Beltane s’était laissée aller de tout son poids, retenue par les seuls liens dont elle était prisonnière. La tête penchée en avant, les cheveux cachant le haut de son buste, elle aurait presque paru morte si sa poitrine n’était pas bercée par le rythme de sa respiration. Mais un léger et rapide sifflement vint fendre l’air, éveillant son attention. S’ensuivit le fracas d’un corps qui s’effondre puis d’un second. Cela avait suffi à lui faire relever la tête. Puis il y eut les cris de la foule et un homme surgit de nulle part, couteau à la main. Il fonça droit sur les deux prisonnières les libérant de leurs attaches. Désormais délivrée des liens qui la retenaient, Beltane s’écroula à son tour de tout son poids, peinant à comprendre ce qu’il venait de se passer. Mais enfin libre et animée d’un instinct de survie, elle ne tarda pas à se ressaisir. Elle se rhabilla prestement et courut vers Alix Anne pour l’aider à en faire de même. Les mouvements étaient précipités, il fallait faire vite se serait peut-être leur seule et unique chance de s’évader. Le cœur à mille l’heure, les sens désormais bien éveillés par l’adrénaline, elle attira à elle la blondirousse la pressant de se dépêcher. Le regard se portait partout autour cherchant une échappatoire. Ne pouvant prendre le risque de couper à travers la foule, Beltane se décida à prendre la direction opposée. Déjà des hommes s’élancer à leur trousse.

Dépêche-toi Alix ! Par là ! Cours et ne te retourne pas !

Les deux jeunes filles s’élancèrent dans une course effrénée, contournant l’église, la laissant derrière elle. Telles des pouliches au galop dans les rues étroites de la ville, on pouvait entendre leurs pas légers sur le pavé, le froissement de leur robe, le souffle rapide de leur respiration puis les foulées lourdes de leurs poursuivants. Gauche. Droite. Demi-tour. Il y avait à chaque croisement un court moment d’arrêt avant que l’une des deux ne choisissent l’itinéraire à prendre. Parfois un cri de peur retentissait de sentir ou de voir la présence de leurs ravisseurs derrière elles. Dans leur fuite folle les bâtiments semblaient comme défiler autour d’elles. Portées par un irrémédiable instinct de survie, elles couraient aveuglément et à toute allure à travers les rues comme si la mort elle-même les poursuivait. Trébuchant quelques fois, se relevant toujours, elles couraient vaillamment fonçant sans le savoir vers une impasse.
Promether.von.strass
Le voyage semblait sans fin. Paraistre ce qu’on n’estait pas n’estait pas alsi simple. Tout le monde estait prudent, aux aguets. D’altres s’y prestaient plus facilement au jeu que d’altres, on pouvait se laisser prendre tant leur rôle leur allait comme un gant. Je ne manquais pas de sourire quand je dévisageai les affublements que portaient mes camarades. L’ambiance estait bon enfant quand vint le moment de faire un camp après une longue journée de marche. Nos nos établissions toujorns à l’écart des routes et loin des bourgs ou villages. Nos voulions rester entre nos. C’estait le moyen de se relâcher un peu après des heures à surveiller nos moindres agissements. Tout ça pour que le stratagème mit en place perdure le plus longtemps possible. Je vivais mal depuis l’absence de ma cousine. La reverrais-je ? Scapin ne montrait pas ses craintes à ce sujet ou peutestre, il ne souhaitait guère nos les divulguer et préférait affiché son optimisme habituel. Plus le tens passait, plus on avançait vers nostre but et plus je m’interrogeai sur le comment tout ceci allait finir. Le croyant que je suis, il priait chaque jorn pour que cela se termine en Happy End.

J’alternerai marche sur le dos de ma monture, qui estait un âne un peu nerveux qu’il fallait freiner et marche pédestre au costé des altres. Estre assis pendant des heures n’estait pas agréable. Je n’avais nul envie d’estre obsédé par un tiraillement de mal de dos ou de fessier -y des limites que mes fondements ne peuvent supporter. Soudain, un
« Halte-là ! » se fit au-devant du convoi. J’avançai en tenant les reines de mon âne jusqu’au niveau du chariot du marchand d’alcool de luxe. Je vis Sylvan alquans mèstres plus loin, s’accroupissir, couteau en main et… donner un coup à un champignon. Je le regardai perplexe. « Il fout quoi lui ? La mirabelle lui est montée à la teste ? Ou il a trop humé l’herbe fraiche des pâturages ? » Il tentait de se justifier. Je le regardai avec la meisme expression qu’au début. « Mouai Mouai… c’est cela ». Je finis par sourire en regagnant mon âne. Puis, le convoi reprit la route. Jusqu’à ce qu’un homme se précipite pour nos barrer le chemin et nos mander de nos arrester. Acte qui nos surprit tous sans que pour autant on ne perçoive cet acte comme une menace et qu’on dégaine comme des tarés nos armes. Je rejoignis Sylvan. L’homme nos manda -nos marchands- où est-ce qu’on allait, de nos prévenir que si nos continuons vers Langres, nos risquerons nos vies car la ville estait occupée par des brigands. Nos touchons au but. Les brigands estaient encore là et n’avait pris route vers une altre ville à s’accager et y semer l’horreur et la désolation. L’homme nos expliqua qu’il surveillait au loin les brigands, qu’il avait vu toutes les atrocités qu’ils avaient commi… et qu’il nos conseillait de faire demi-tour, de partir de la Champagne. Je descendis de mon âne. J’estai un pèlerin et portai des affublements larges, long et fort sobre, une besace, un collier aristotélicien bien apparent et un large chapeau. Je pris mon bourdon -j’estais bien dans mon personnage là- et manda.

- Hey l’ami.

Et dans mes pensées, sans attendre de response, je fis mine de parler à moi-meisme :

- Mais… comment allons-nos faire pour rejoindre Langres aonques…

Je relève la teste et regardai l’homme :

- Et ces pauvres gens… que sont-ils devenus ? …. Ont-ils pu fuir ? Avec la tonalité de la voix qui baisse : Que pouvons-nos bien faire…

Je réfléchis, passant mes doigts sur mon menton. Et comme saisi par une révélation, je regardai Sylvan :

- Oh, mais tu sais l’altre jorn… je n’avais guère fait attention sur le moment… mais des voyageurs parlaient de choses bien étranges… une armée de brigands qui aurait, soit disant, une duchesse…

Peutestre devrions-nos faire une cueillette de champignons, Sylvan.


Je regarde à nouveau l’homme, mais d’un air contrarié :

- Est-ce que… cette histoire est vraie ?

L'homme surveillait les agissements des brigands et cela supposait qu'il savait bien des choses.
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Judicael.
𝖈𝖔𝖙𝖊́ 𝖇𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉𝖘



Nuit noire

- 9000 tu dis?

Cael se tourna vers sa comparse. Le sourire s'étira. Entre les doigts roula un écu rutilant.



- 9000? Il dormait autant d'or dans cette église?... Les Champenois son vraiment fous de confier tant d'argent à dieu...

La main vint démettre une mèche rousse balayée par le vent pour la chasser de sa vue. Tant d'argent pourrait alimenter le bordel ou le comptoir des usuriers à la Cour. Tant d'argent.. Voilà qui brûlait les doigts à trop le toucher. L'écu fut porté à l'étau des dents pour en vérifier la véracité. Non, ce n'était pas une plaisanterie Champenoise. L'église dormait sur un trésor, et s'il n'y trouvèrent pas âme qui vive, la saccager avait mis à jour un butin qui raviverait les nuits de puutains, l'alcool et de jeux.

Le roux tendit les bras pour soupeser les sacs d'argent. La belle aubaine... Regard à ses acolytes.


- La Nuit s'annonce bonne. Je crois cependant que la Champagne n'a plus rien d’intéressant à nous donner. Nous lui avons ouvert les cuisses et l'avons rongée jusqu'à l'os... Ce soir; que tout le monde vienne en taverne ratte pour le partage du butin. J'offre la mienne.


Il délégua les sacs d'argent à ceux en qui il avait le plus confiance. C'était plus que satisfaisant. Ils étaient venus, avaient vu et bu puis vaincu. Langres leur livrait ses dernières richesses sur un plateau. Tout avait fonctionné selon leurs plans. Toute la populace s'était massée à Reims, attendant une attaque fictive qui n'arriverait jamais. Protégeant une capitale dont les gibiers de potence n'auraient pas tiré un dixième de la générosité d'un diocèse esseulé de toute protection. Laissant les siens profiter un peu de l'ivresse et de l'excitation de ramener des catins dans un lieu saint, le renard se retira. Solitaire, Judicael demeurait. Quelques sombres pensées alourdissant son humeur.

    N'est jamais plus seul qu'un meneur au devant de la foule.


Les lorrains n'avaient pas répondu. Lorsque le soleil serait haut dans le ciel le lendemain, Demi oreille devrait aller voir une dernière fois la duchesse. Et lui dire au revoir. Car il n'était pas question de lui couper un doigt lui-même. Lâche au même titre que beaucoup d'hommes, il laisserait un sbire s'en charger et ne viendrait plus assister à sa déchéance programmée et quotidienne.

Machinalement, ses pas l'emmenèrent vers le campement. A défaut d'y trouver sa femme, il eut besoin de rejoindre l'Owenra. Désireux de s'allonger avec elle, Elles, partageant ses victoires et parfois ses défaites, ses silences pleins de mots, de maux aussi de temps à autres. Les Azzurro avaient fini par se faire à cette présence masculine, tout comme il avait fini par se faire à elles. Kelel. Midia. Larah. Owen... Pour cette dernière, souffrante au point de ne plus trouver la force morale et physique de tenir une nuit en taverne, Renard se consumait au temps qui passait. Égrenant à rebours les jours restants. Judicael appréciait au centuple la moindre seconde, le moindre geste, la moindre raillerie, luttant à sa manière par un déni affiché contre l'intolérable. Pourtant ce soir, soulevant le pan de toile de la tenture de la renarde, la dextre se figea. La vue de ce corps décharné, grisâtre que la vie avait décidé de déserter lentement le révulsa. Pas pour sa laideur... Pas pour sa jeunesse fanée. Mais pour ses béantes perspectives d'avenir. Détournant les yeux d'abord, il relâcha la tenture en silence et rebroussa chemin, laissant à l'ancienne catin ce qu'elle désirait garder encore un peu, une main chassa les crispations de son estomac. Où peut-être était-ce autre chose. La douleur du déni lorsqu'il se tire.

Pendant que la Reyne organisait de fastes réjouissances au Louvre, invitant la noblesse à festoyer dans l’opulence et le désintérêt le plus total pour ses terres ; délaissées et sans protection , le petit peuple avait sacrifié son temps et son argent pour se battre contre des moulins à vent...

Ainsi allait la vie. Le plus faible trinquerait toujours. Et le plus satisfait des meneurs nourrirait toujours d'impossibles désirs.

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