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[RP]- Le Passage aux Brigands : Le Bordel de la Porte Rouge.

--Nerrine
Elle avait obéit sans montrer la moindre réticence. Après tout c’était bien là le rôle qu’on lui demandait de jouer. Docilité, pudeur…L’gueux n’a-t-il jamais rêvé de posséder un noble ? Et comme la possession est un vaste vocable…Il existe tant de manière d’ « avoir » !

Petit air candide accroché à sa face, la donzelle s’approcha de son pas chaloupé vers la table où la patronne et le client était visiblement en pleine discussion. Négociaient-ils déjà le prix ?
Elle savait combien la tenancière ne perdait pas son temps quand il s’agissait d’argent. C’était d’ailleurs bien là sa seule qualité. Se postant sagement près d’elle, Nerrine ne dit mot, préférant prêter l’oreille aux dires des deux autres, ce qui s’avérait bien plus intéressant au final.

Il ne négociait pas vraiment le prix, l’homme avait jeté négligemment sur la table une bourse de sonnants et trébuchants écus. C’était là le prix pour la cécité de sa maitresse. Quel genre d’homme était ce client. Il semblait dominateur, agressif…Incernable aussi. Un frisson parcourra sa colonne vertébrale quand il posa ses yeux où ce mêlaient rage et désir, sur elle.
A quoi fallait-il qu’elle s’attende ?

Hima prit la bourse et contre toute attente, l’homme lui saisit le bras. Nerrine fit quelques pas en arrière, soudainement apeurée. Il voulait lui parler d’une affaire. Dans quel pétrin s’était encore fourrée la tenancière ?

Finalement elle se dégagea et lui commanda d’aller chercher à boire. Elle s’exécuta aussitôt, alors que Hima s’éloignait déjà vers une femme qui venait d’entrer. Une autre catin ? Peut importe, Nerrine revenait déjà avec les choppes et les déposa sur la table.
La catin ne savait qu’elle attitude adopter face à cet homme, qui le lui laissait augurer rien de bon. Elle se contenta cependant de lui sourire timidement et d’entrer à nouveau dans la peau de son personnage.


J’espère que vous apprécierez la bière…Quel que chose d’autre vous ferait-il plaisir ?

Elle s’assit près de lui sur le banc pressant un peu son corps contre le sien en laissant croire à l’inadvertance, mais l’on sait que trop bien que dans ce genre d’endroit, l’inadvertance n’a pas sa place.
Psyche
L’obscurité se dissipant peu à peu, Psyché parvint à voir plus nettement les personnes qui se trouvaient là… son regard glissa sur les silhouettes que ses yeux ne cherchaient point et qui sans doute ne souhaitaient pas être observées et s’illumina lorsqu’il rencontra celle qu’elle désirait voir plus que tout… une rougeur s’empara de ses joues en feu et lorsque ses yeux se posèrent sur les siens…ses mains devinrent moites et une onde de chaleur la parcourut de part en part…
Psyché savait que sa présence pouvait paraître étrange, Hima semblant occupée, elle se retira donc dans un coin du bar et observa la décoration faite avec goût, tâtait les tissus soyeux, le bois chaud et rêvait d’autres contacts, le souffle court et les sens en éveil attendant qu’ elle soit tranquille, le cœur battant.

Les bribes de conversations qu’elle entendait étaient un brouhaha incertain, la voix d’hima s’en démarquait, évidemment c’était relatif au désir qui la submergeait lorsque sa peau touchait la sienne…ne serait-ce que subrepticement !

Psyché était perdue dans sa rêverie pas très religieuse lorsque la respiration d’Hima se fit sentir contre sa nuque …
Sa main contre son bras la fit frissonner et sa voix sans timbre contre son oreille entra en elle lui fit fermer les yeux, ne voulant pas laisser perdre rien de cette sensation qu’elle ressentait !

« C’est bien étrange se trouver une femme telle que toi dans un pareil endroit »

Psyché se retourna, profitant du plaisir de la voir de si près et lui effleurant la main lui répondit dans un souffle

- tout ce qui est toi m’intéresse…
Massai
- J’ai mieux à faire que de bavarder avec vous pour l’instant. Le dialogue n’est pas l’propre de mon établissement.

Elle s'échappa de son étreinte avec force. Il retint un grognement de contrariété, mais n'insista pas. Il trouverait bien un autre moment pour s'entretenir avec la maquerelle. Son attention se reporta sur la catin qui lui apportait à boire. La femme était belle et élancée... Son regard s'éclaira d'une étrange lueur...d'envie, de rage... et croisa celui de la fille qui s'asseyait vers lui.
Au départ avenante et souriante, il perçut cependant l'inquiétude dans ses yeux... Il avait l'habitude de cette attitude, et était incapable de dire s'il adorait qu'on le craigne ou s'il détestait cela... Sûrement un peu des deux...


J’espère que vous apprécierez la bière…Quel que chose d’autre vous ferait-il plaisir ?

Il haussa les épaules… Bien sûr qu’il désirait autre chose…, il voulait qu’elle apaise cette sourde pulsion qu’il sentait monter puissamment en lui, accompagnée toujours par la même et lancinante douleur… Etait-ce physique ? Etait-ce purement psychique ? Il savait juste qu’il ne pourrait contenir sa rage et sa violence avec la fille, obligé de reproduire ce qu’il avait subit dans son enfance, n’arrivant pas à dépasser cela. Il n’imaginait pas les rapports humains autrement que par le biais de ces deux sentiments. Elle lui permettrait d’évacuer la tension emmagasinée durant ces longues journées de brigandage, de vol, ponctuées de violence et de meurtre, entâchées du sang de ses victimes, un vague souvenir, la dernière en date, une maréchale à Montluçon, dont le corps était probablement en train de pourrir dans les bois, servant de nourriture aux bêtes sauvages… Il frissonna à cette image et dans un moment de lucidité, alors que les derniers lambeaux d’humanité qui lui restaient remontèrent quelques instant dans son esprit, il voulut prévenir la catin, lui dire de s’en aller, de s’éloigner de lui. Mais ce moment fut trop court, et la fille se colla à lui. Il sentit alors son désir croître, et avec lui, sa douleur, sa fureur et sa colère. Il but sa chope d’un trait, se tourna brusquement vers elle, lui enserrant brutalement le bras avec rage, plantant son regard noir brûlant d’une inquiétante lueur dans celui de la fille de joie. Elle lui appartenait, il l’avait payée… Il sentit le besoin de s’assurer de sa domination :

Oui, je veux que tu m’appartienne pour la nuit, j’ai payé cher pour cela, et je te veux docile ! N’essaie pas de me résister… quoiqu’il arrive… il vaut mieux…pour toi !

Pourquoi avait-il sentit le besoin de la mettre en garde ? Parce qu’il savait comment cela se passait d’habitude… Il avait l’art d’apeurer les catins les plus aguerries, sa brutalité les effrayaient et elle tentaient de se dégager de son étreinte ce qui le rendait plus enragé que jamais… Il n’y en avait qu’une qui avait compris son fonctionnement et qui l’acceptait, il s’était toujours demandé pourquoi d’ailleurs… Mais aujourd’hui, elle était loin, probablement en train de travailler pour lui... En tout cas, elle avait plutôt intérêt…
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--Nerrine
Nerrine avait à peine eut le temps de s’asseoir à ses côtés qu’il l’avait empoignée par le bras en la serrant violemment. Elle étouffa un cri de surprise, ses yeux s’écarquillèrent pour devenir telle deux soucoupes, totalement rondes. Ce n’était pas tant la douleur qui lui donna cet air, mais bien l’étonnement suprême face à une violence à laquelle elle ne s’attendait pas.

Il semblait comme se dégager de ce client inhabituel une sorte d’aura malveillante, surnaturelle. Non, il est idiot de dire ça quand on ne croit pas ce genre de choses. Et pourtant, la jeune catin à ce moment précis cru bien déceler dans les yeux sombres de son interlocuteur, quelque chose de démoniaque. Elle avait en face d’elle le Sans Nom lui-même.

La gorge serrée et l’estomac noué, elle eut comme une sorte de révulsion profonde. Elle avait peur, et cette peur pouvait désormais se lire sur son visage d’ordinaire avenant et doux. Ce n’était plus l’heure à jouer un rôle, elle n’avait pas envie. Elle sentait bien que cet homme n’avait pas envie de prendre du plaisir de la manière ou elle l’entendait. Que son plaisir à lui s’était la cruauté et la douleur.

La réponse qu’il lui donna ne fit qu’accroître la peur déjà bien présente.
Une mise en garde… Jetant quelques regards en biais comme pour chercher un point de fuite ou une quelconque assistance, la jeune femme ne pouvait empêcher un tremblement. Il la tétanisait, la pétrifiait…

Contre toute attente cependant, sans qu’elle ne réfléchisse plus que cela, sa main libre se saisie de sa propre choppe encore pleine sur la table, et elle lui jeta le contenu en pleine figure. Profitant de ce moment là, ou l’homme devait tenter de saisir ce qu’il se passait, elle tira de toute ses force sur le bras emprisonné. Elle s’était mise debout, mais il lui était impossible de se libérer tant l’emprise était forte. La mâchoire serrée, elle sentait les larmes embuer ses yeux bleus, son visage prendre feu et le temps imparti vraisemblablement bien trop court, ou alors était-ce le temps qui défilait trop vite.


Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi cancrelat puant ! MAIS LÂCHE-MOI ! hurla-telle totalement hors d’elle.
Massai
D'habitude, il emmenait les catins dans une alcôve avant de laisser libre cours à son désir brutal, ainsi, elles ne pouvaient plus reculer, mais là, son furieux désir l'avait envahi trop tôt, trop rapidement, sûrement une conséquence de sa longue errance sur les routes...

La réaction de la fille fut non moins brutale ! Ce fut d'abord la peur, une peur venue du fond de son être qu'elle était incapable de maîtriser malgré son professionnalisme. Il ressentit le profond dégoût qu'il lui inspirait. L'espace d'un instant, il se haït lui même pour ce qu'il était devenu, mais très vite, il surmonta ce sentiment, il n'était que ce qu'on avait fait de lui, et il se délecta de cette peur qu'il inspirait... C'était beaucoup plus simple et facile ainsi... Il plongea son regard au plus profond du sien, laissant son désir de domination se repaître de la terreur de catin...

Elle tenta de se dégager, mais sa poigne était bien trop forte, il devait lui broyer le bras, et plus elle tenterait de se rebiffer, plus elle ferait monter le désir et la rage en lui... Mais avant qu'il ne comprenne ce qu'il se passe, elle lui jeta le contenu de sa chope en pleine figure ! L'alcool lui brûla les yeux, et la colère qui gronda en lui était cette fois dénué de tout plaisir, il n'y avait plus que ce désir de vengeance qui l'habitait ! Elle avait osé le défier lui ! Elle allait voir ce qui lui en coûtait, elle allait lui faire payer !!!


Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi cancrelat puant ! MAIS LÂCHE-MOI !

Elle semblait devenir complètement hystérique, comprenant sans doute que son geste avait été la pire erreur de sa vie...

- Espèce de sale traînée !!! Pour qui te prends-tu pour me traiter ainsi ? Tu vas me payer cela très cher !... Sa voix grondait de rage...

Il lui fallut quelques instants pour retrouver une vision à peu près correcte mais il ne la lâcha pas et dans un geste furieux, de son autre main, il colla une gifle magistrale à la pauvre fille. Sa tête fut violemment projetée en arrière, mais il retint le reste du corps toujours de la meme poigne de fer... La correction ne faisait que commencer !

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Cotis
Cotis avait assisté à la scène choquante qui se déroulait devant ses yeux. L'homme inconnu qu'il avait surveillé un temps avant que Sissi ne vienne sur ses genoux avait tout d'abord été violent avec la jeune femme que Hima lui avait envoyé. Bizarrement, il avait l'air d'aimer ça le bougre, mais elle ne se laissa pas faire et la "fille" lui envoya une chope en pleine face pour pouvoir se dégager. Après quoi, elle hurla à l'homme de la laisser tranquille et lui se leva, l'insulta et, contre toute attente, il lui envoya une gifle tout en la tenant de façon à pouvoir lui en remettre une autre.

Le jeune homme regarda Sissi d'un oeil inquiet, lui chuchota
"Nous remettrons cela plus tard... Travail oblige.", la souleva doucement pour pouvoir se lever. Il avança à pas rapide vers l'homme qui semblait réellement avoir des envies meurtrières et, sans hésiter, il s'approcha de lui et le bouscula suffisamment fort pour le faire lâcher prise, ce qui fit aussitôt tomber Nerrine au sol.

"On se calme maintenant ! Sortez d'ici ! C'est la Maréchaussée qui vous l'ordonne, tout de suite !" Cotis respirait fort, il avait l'impression que tout son sang bouillait dans ses veines. Il ne supportait pas l'idée que l'on puisse être aussi violent avec une femme et, même s'il n'avait pas été Lieutenant, il aurait forcement intervenu car sa Marraine risquait beaucoup avec un homme pareil proche d'elle.

Le Lieutenant avait malgré tout une certaine peur dans les yeux, il n'avait jamais vu un homme aussi dangereux et il savait bien qu'il allait devoir se méfier, il était armé et pas lui. Lentement, il s'approcha de Nerrine qui semblait encore ne pas se remettre de ce qui venait de se passer et il s'abaissa à son niveau.

"Allez... Je vais vous aider..."
Doucement, il tenta de la relever en faisant passer le bras de la jeune fille au dessus de son épaule pour la porter plus facilement.
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.lilith.
Oui, on pouvait dire que Lilith s'était faite plutôt discrète, ces derniers temps... Et pour cause, elle n'était pas supposée se trouver à Lodève. S'"il" l'apprenait, il serait fou de rage et elle passerait surement le pire et le dernier des quarts d'heure de sa courte vie. Mais qu'importe, "il" la préviendrait surement de son retour à Cahors par une missive, comme "il" avait l'habitude de le faire, elle aurait largement le temps de rentrer en Guyenne et reprendre sa place dans le bordel tenu par son souteneur... Jamais "il" n'apprendrait sa petite escapade, qui était tout bénéfice pour elle.

Elle s'était plus ou moins arrangée avec Hima pour travailler un peu à la porte rouge en tant que... disons... saisonnière... et dilettante, en prime, c'était plus des vacances qu'autre chose pour la catin. Ainsi, c'est gaiement qu'elle se rendait ce soir-là à la Porte. Besoin d'un ou deux client, histoire de gagner sa pitance, pas besoin de plus. Vêtue d'une cape élimée sur sa robe provocante dont elle relevait les jupons, elle aguichait déjà sur le chemin des paysans qui rentraient des champs, leur laissant négligeamment entr'apercevoir un bout de cuisse ou quelques centimètres carrés de son décolleté. Le tout était savamment exposé à la vue des mâles en laissant complaisamment le vent écarter les pans de sa cape. Oui, ma brave dame, faut pas être frileuse, pour être catin...


- Rendez-vous à la Porte Rouge, mes chéris! leur lança-t-elle en poursuivant son chemin. Faut pas avoir froid aux yeux non plus, pour être ribaude... Ca marchait souvent... Sur les quelques hommes croisés, elle en retrouverait probablement quelques uns profitant des douceurs de la vie dans les alcôves et chambres du lupanar...

Ce qu'elle n'avait pas prévu, ce soir-là, la brune, c'est qu'"il" était là...

Toujours de bonne humeur à cet instant, elle poussa la porte du bordel, prête à prendre "son service". D'ordinaire, elle aurait lancé à la cantonnade un "Salut les chéris!" enjoué, annonciateur des réjouissances de la soirée.
Mais là... son salut mourru au fond de sa gorge avant même de naître, elle manqua de s'étrangler de surprise en pénétrant dans l'établissement... Elle réalisa tout à coup où elle avait déjà vu cet étalon noir qu'elle venait de croiser devant le bâtiment. Samael... Et si Samael attendait dehors, c'est que son maître n'était pas loin... Son maître. "Lui"... En un coup d'oeil, elle l'avait repéré, à sa tignasse noire, son teint sombre, sa façon de se tenir et surtout... surtout... cette manière qu'il avait de tenir sa "collègue" par le bras, de le lui serrer à y laisser des marques et des bleus... Elle ne connaissait que trop bien cette attitude, elle s'y était faite, à force. Il était en train de lui dire quelque chose qu'elle n'entendit pas, mais elle savait la teneur des propos... Asseoir sa domination, encore et toujours... Se venger de ce qu'il lui avait raconté... Faire payer à tous... Et comme si elle voyait au travers des yeux de la donzelle, elle savait le regard qu'il lui lançait, ce regard noir qui vous glace le sang, car on n'imaginait pas un homme capable d'autant de fureur et de rage. Par contre, lorsque l'on était catin, on imaginait fort bien ce qu'un tel homme était capable de vous faire...

Et Lilith le savait mieux que quiconque... Et ce qu'elle savait surtout, c'est qu'il ne lui pardonnerait pas sa présence ici, s'il la répérait. Aussi ne resta-t-elle pas longtemps benoîtement plantée près de la porte. On appelle ça l'instinct de survie. Magnifique instinct qui lui fit en un mouvement fluide et rapide rabattre sa capuche sur sa tête, dissimulant sa chevelure brune et ses traits.

Déguerpir, et en vitesse!

Non! Attends! si tu te précipites dehors, ca va être suspect, il ne te prête pas attention pour l'instant, il a l'air trop concentré sur...

Se cacher, se fondre dans le décor!

Oui, ça oui, bonne idée...

Elle se glissa discrètement, longeant les murs comme une ombre, jusqu'au comptoir. Elle tâcha de donner à sa frêle silhouette une allure plus épaisse, en jouant des épaules et des bras, histoire qu'on puisse croire qu'il s'agissait d'un homme sous la cape. Elle espérait pouvoir demander à Hima de la faire sortir par derrière ou monter dans une chambre, n'importe quoi, pourvu qu'elle quitte rapidement les lieux sans qu'"il" la remarque...

Mais à peine Lilith arrivée au comptoir, la fille destinée à Massaï se mit à crier. La peur, sans doute... La catin ferma les yeux... C'était prévisible, elle-même aurait bien crié aussi la première fois que Massaï avait été son client. Mais il payait bien, alors elle avait encaissé sans rien dire. "Juste bonne à ça", de toute façon, on le lui a suffisament répété... Et c'était de toute façon moins pire que... Un haut-le-coeur lui fit rouvrir les yeux... Les souvenirs de sa vie d'avant ne remontaient pas souvent, mais quand ils revenaient c'était toujours violemment. Elle aussi avait hurlé "Lâchez-moi" ce jour-là...

Retour au présent... C'est Massaï qui crie à présent, mais de cette voix sourde qui n'augure rien de bon. Et de fait, la gifle résonna dans le lupanar quelques fractions de secondes plus tard. Toujours tournée vers le comptoir, Lilith murumura à voix basse, comme si Nerrine pouvait l'entendre...


- Ne dis rien, ne réplique pas... Souris, ne résiste pas...

Oui, elle avait appris à réagir face à lui, à désamorcer sa colère, à répondre à chaque coup par une caresse... Elle le connaissait suffisament pour ça, elle parvenait même à le calmer, parfois, et s'en sortait souvent sans coup, désormais. Elle parvenait même à s'opposer à lui, par moment, la peur avait fait place à une certaine effronterie. Mais Nerrine n'avait probablement jamais eu affaire à pareille rage...

Intervenir ou pas? Oh et puis zut, il avait payé, et le connaissant, il avait même surement grassement payé, que la fille se débrouille, elle devait filer avant de se faire repérer. Lilith voulut se glisser discrètement par vers l'arrière salle. Sauf qu'un chevalier servant, un maréchal qui plus est, la fit se retourner. Fou... il devait être fou... enfin, à sa décharge, il ne connaissait pas Massaï, le pauvre. "Tu viens de signer ton arrêt de mort, toi", se dit la catin. Bien sûr que son patron n'hésiterait pas un seul instant à dégainer son épée ou une dague pour planter le téméraire...Ainsi, elle s'était retournée sans vraiment s'en rendre compte. Fort heureusement, sa capuche toujours rabattue dissimulait toujours une bonne partie de son visage. Elle retint sa respiration, priant Aristote que Massaï se calme de lui-même... mais au fond d'elle, elle savait que les évènements qui s'enchaînaient ne pourraient aller qu'en s'empirant...

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Zherk
" Vas te faire foutre Zherk, t'existe plus... "
" Des gens comme toi, aussi ingrats, j'en veux pas dans ma vie ! "
" tu prends, tu prends, sans jamais rien donner... "



Des mots, ce n'était rien que des mots prononcés avec rage dans un moment de colère. Les mots d'une personne blessée par un aveu ... confrontée à une réalité qu'elle refusait désespérément. Des mots lâchés tels des poignards dont le seul but était de faire le plus de mal possible.

Les mots parfois, peuvent faire bien plus de mal que les coups...

Une dispute, ce n'avait été qu'une dispute de plus, rien de bien inhabituel pour eux, pas de quoi s'alarmer. Pourtant un sentiment étrange avait envahit le jeune homme, un pensée s'était peu à peu insinuée avec perfidie dans son esprit déjà tourmenté : "et si cette fois il l'avait vraiment perdue?, et si cette fois il n'y avait pas de retour en arrière possible".


**********************

[Place du village, à la tombé de la nuit]

Quentin s'asseya sur un banc, ou plutôt s'y laissa tomber lourdement dans un soupire de lassitude. Le jour commençait doucement à décliner terrassé par l'obscurité grandissante. Un vent frais balayait déjà depuis un moment la place municipale pourtant l'homme paraissait bien insensible à ses piqures glacées. Il restait là, perdu dans ses pensées, inconscient du monde qui l'entourait... il réfléchissait.

Comment avait il pu en arriver là? cette question lui revenait sans cesse en tête. Les yeux dans le vague, le jeune homme se mit une fois de plus à retracer mentalement le fil de ces derniers mois :
Après son agression à l'herboristerie qui avait bien faillit lui couter la vie puis les longues semaines de convalescence, alors que son corps s'était remis et que seule une cicatrice à son flanc venait rappeler le tragique événement, moralement parlant, quelque chose semblait s'être brisé en lui. Était-ce le fait de s'être rendu compte de la fragilité de la vie ou bien le constat qu'il n'avait pas su se défendre contre un simple gamin, zherk était bien incapable de répondre à cette question qui pourtant le hanté.

Un moins que rien... une mauviette... un "moustique" comme disait Ilmarin.. voilà comment il se voyait désormais. Alors qu'un charmant sourire ornait son visage, intérieurement, cette idée le dévorait.

Hima... Elle, elle l'avait surnommé "zizi" d'un ton railleur et le traitait plus souvent de fille qu'elle n'avait l'occasion de dire bonjour dans une journée. Malgré cela, c'est vers elle qu'il avait ressenti de le besoin de retourner alors qu'à Millau il ne supportait plus l'image qu'il avait de lui-même.

Une honte pour ses enfants... Un fardeau pour sa femme... Chaque jour, les voir l'aimer dans la quiétude de leur routine quotidienne rajoutait à son malaise. Il étouffait. Alors un soir, prétextant de une visite à sa sœur sur Nîmes, il avait tout quitté sur un coup de tête, pour rejoindre lodève... La rejoindre.

Retour au présent... Zherk se passa les mains sur le visage, ruminer ne servait à rien d'autre qu'accroitre d'avantage son tourment. Il devait lui parler, lui expliquer... lui dire qu'ils ne se perdraient jamais malgré la décision qu'il prenait pour sa propre survie : il l'abandonner pour elle, sa maha.
Alors qu'a présent la nuit était totalement tombé et que seule la lune veuillait encore sur lui que le jeune homme d'un mouvement lent et las se leva de son banc laissant ses pas le mener à la porte rouge.



[La porte rouge]

La porte rouge... nouveau soupire d'un homme perdu, tourmenté. Quentin resta un moment devant cette porte incapable de la franchir comme si son monde allait s'écrouler s'il le faisait. C'est à peine s'il vit la jeune femme qui, le dépassant, ouvrit la grande porte pour entrer dans la maison close. L'atmosphère si particulière du lieu s'imposa alors à lui tel un électrochoc.

Secouant le tête comme pour se réveiller d'un long cauchemar, zherk retient la porte qui déjà se refermé ce que qui devait être une des nouvelles filles d'hima. Il pénétra alors dans l'endroit, balayant du regard le rez de chaussé.

Un instant, son regard s'arrêta sur le jeune femme qui venait d'entrer. Étrange attitude que celle de mettre sa capuche pour entrer dans un bordel. Serait ce alors non pas une catin mais une de ces femmes voulant vérifier par elle même les loisirs peut avouables de leur concubins?
Après tout peu en importait à Quentin, il n'était guère là pour cela. Nouveau regard sur l'assemblée, sur ces formes indéfinies , toutes identiques et fades avant de la voir enfin.. ou plutôt, les voir...

Psyché était là aussi... si proche d'hima, elles se connaissaient à peine et pourtant hima réclamait sa présence. Elle avait su capter l'attention d'hima, exacerber les sens de la maquerelle plus qu'il n'en serait jamais capable. Un sentiment mélangé de nervosité et de frustration envahit le jeune homme qui détourna alors son regard de ce spectacle terrifiant : il était déjà remplacé.

Il alla alors se poser au comptoir non loin de la jeune femme qui l'avait précédé dans la place, le dos tourné à la salle ou les rires gras des clients s'entrechoquaient. Il n'avait guère le coeur à voir ce spectacle et une bonne pinte de bière serait de bien meilleur compagnie. Peut être même lui donnerait elle le courage d'affronter hima.. une dernière fois.

Des éclats de voix se firent entendre dans la salle tout à coup, l'atmosphère s'alourdit. Un instant le temps sembla se suspendre. Un homme, une femme.. un client, une catin.. des éclats de voix.. rien de bien important surtout que déjà ce cher Cotis se portait avec bravoure au secours de la demoiselle en détresse.
Quentin, bien trop préoccupé par ses propres tourments, n'y prêta guère attention, tout juste un coup d'œil à sa voisine qui s'était retournée surement prise de curiosité.

La soirée ne faisait que commencer.
Massai
Il allait frapper une seconde fois, juste pour qu'elle comprenne une bonne fois pour toute, juste pour passer la bouffée de rage qui l'avait envahi lorsqu'elle s'était rebiffée, lorsqu'un homme le bouscula violemment, assez violemment pour qu'il lâche la fille qui s'écroula aussitôt sur le sol, encore sonnée.

Nouvelle montée de colère... Mais pour qui se prend ce blanc-bec ? Encore un de ces satanés abrutis à l'esprit chevaleresque prêt à mourir pour la veuve et l'orphelin ! Ils ne les supporte pas ! Combien en a t-il déjà tuer de ces pauvres fous prêts à tout pour un peu de gloire, ou pour le regard énamouré d'une fille ? Ses poings se crispent...


On se calme maintenant ! Sortez d'ici ! C'est la Maréchaussée qui vous l'ordonne, tout de suite !

Maréchaussée... un frisson de haine le traverse ! Encore eux ! Toujours eux ! La dernière fois qu'il a eu affaire à la maréchaussée, il a finit dans une geôle puante ! Mais il a eu le dernier mot et le corps de la pauvre maréchale a servit de repas aux animaux sauvages !

L'homme semble sûr de lui. Il s'occupe de la fille... Un rictus mauvais se dessine sur le visage de Massaï... Le maréchal n'est pas armé ! Pauvre fou qui ose se séparer de son épée ! Il va le regretter...

Il empoigne l'homme par le col, et avant qu'il n'ait pu réagir lui décoche un uppercut au menton qui assommerait un cheval. Le preux chevalier est projeté violemment sur une table contre laquelle il finit de s'assommer.

Massaï s'apprête à s'occuper de nouveau de sa catin, celle qui lui appartient pour la nuit quand un mouvement attire son regard... Une silhouette qui se ramasse sur elle même... quelque chose de familier dans la tenue, dans les formes... Etrange sensation de déjà vu... Une autre catin ? Mais pourquoi essaierait-elle de se dissimuler comme son attitude le laisse penser ? Quand elle voit qu'il lève les yeux sur elle, elle se tourne précipitamment...

Un signal d'alarme dans sa tête... Il y a là quelque chose qui n'est pas clair... Un danger peut-être... La méfiance fait place un instant à la fureur... Un autre maréchal qui se dissimule sous une capuche ? La carrure lui paraît un peu frêle pour un homme... Il doit en avoir le coeur net... Il se précipite sur la silhouette. Elle a un mouvement de surprise, mais il est sur elle avant qu'elle n'aie le temps de s'enfuir... Il arrache d'un geste la capuche ! Surprise !... Il ouvre de grands yeux... Comment est-ce possible ?

Il ne comprend pas tout de suite... un instant d'hésitation...leurs regards se croisent...Elle évite son regard, semble soudain affolée...


- Toi ? Mais qu'est-ce que...qu'est-ce que tu fous là ?

Mais rapidement les choses s'imposent d'elles même... Que peut-faire une catin dans un endroit pareil ? Sauf qu'elle ne devrait pas être là, mais à Cahors à s'occuper de son propre établissement... Des mois qu'il est sur les routes, sûr qu'elle s'occupe au mieux de ses affaires... La fureur qui reflue, plus violente que jamais... Bien sûr... Il n'aurait jamais du lui faire confiance...même un tant soit peu... Lui faisait-il confiance au moins, lui qui n'a jamais fait confiance en personne ? Non...bien sûr il misait davantage sur la peur qu'il inspire... Et bien, la peur, il la voit, cette fois-ci, dans ses yeux à elle... Elle sait ce de quoi il est capable... La rage qui l'enveloppe de nouveau ! Il en oublie complètement Nerrine... Elle a osé le trahir !C'est sur elle qu'il va passer sa colère ! Il l'attrape par les épaules, la colle brutalement au mur !... se force à parler sur un ton doucereux, mais sa voix tremble de colère...

- Espèce de sale petite.... ! Mais qu'est-ce que tu espérais ? Que tu pourrais te tirer comme ça ?

Son ton gronde...monte doucement, de plus en plus menaçant....

- Mais tu m'appartiens, tu sais ça ?.... Tu es à moi et tu va l'apprendre à tes dépends !
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.lilith.
Et comme de bien entendu, le (trop) brave maréchal devient la cible de Massaï... Lilith frissonne... Puis reprend sa respiration... il n'a pas sorti son épée. Il vivra, le preux chevalier. Il a de la chance.

Lilith se rendit compte de son erreur... trop curieuse, la catin... bon sang, elle le savait, pourtant, que c'était un bien vilain défaut... elle se tassa sur elle-même, capuche rabattue de manière que son champ de vision se réduisit au sol...

Reprends ta fille... me regarde pas... ne-me-regarde-pas... NE-ME...

Mais Aristote voulait sans doute lui faire payer cette escapade Lodevoise, et sa curiosité... Massaï finit par lever les yeux sur elle. La peste soit de cet homme plus proche de la bête sauvage que de l'humain! Il a l'instinct du sans-nom, il sait qu'elle est là, il a senti quelque chose... Mouvement de panique! Lilith se retourne... Mais elle sait déjà qu'elle n'aurait pas dû, et qu'elle va le payer cher...

En quelques instant, il est sur elle, elle se recule, mais trop tard... la capuche est violemment ôtée... comment a-t-elle pu miser sur si frêle rempart contre lui... faut-il être idiote! Un instant, ils se jaugent... il est surpris, forcément. Elle panique encore, le fuit du regard à défaut de le fuir physiquement, comme s'il était encore possible de lui échapper...

Que répondre à sa question... "qu'est ce que tu fous là?" De toute façon, les sons sont bloqués au fond de sa gorge, elle serait bien incapable d'articuler quoi que ce soit... Puis elle se prépare déjà à la suite... Sitôt qu'il sera revenu de sa surprise, c'est sa colère qui se déchaînera...
Et cette dernière ne se fait pas attendre... Douleur fulgurante dans les épaules, puis dans son dos et sa tête... contact aussi brutal que glacé avec les briques... Mais ça, c'est pas grave, elle a l'habitude... Elle sait qu'elle va dérouiller, alors qu'importe... c'est son châtiment pour tout ce dont elle est coupable. Souris puisque c'est grave, petite pute...

Inutile de lui expliquer qu'elle ne voulait pas se tirer, ni le trahir... il s'en fout et elle le sait... Plus il gronde, plus elle le regarde avec assurance, elle le fixe a présent...


Mais tu m'appartiens, tu sais ça ?.... Tu es à moi et tu va l'apprendre à tes dépends !

Sourire effronté, qui s'assortit du regard insolent qui va avec...

- Je t'appartiens quand tu payes... et seulement quand tu payes... Je ne suis pas une esclave, moi...

Tant qu'à se faire battre à mort, autant que ce soit sur une dernière provocation...
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Cotis
Alors que Cotis était en train d'aider la fille à se relever, il se sentit soudainement soulever du sol et, alors qu'il venait à peine de comprendre que c'était l'inconnu qui refaisait des siennes, il recut un coup de poing en plein menton. La douleur remonta dans sa machoire et il entendit un *crac*, un bruit terrible qui lui fit soudainement comprendre qu'il venait de se casser la mâchoire. Dans le choc, il tomba en s'écrasant contre une table, inconscient.

[ Dans ses songes ]

La scène revenait en boucle, Cotis était face à l'homme inconnu et il se prenait de façon rituelle l'uppercut qu'il lui avait mis. Il savait qu'il rêvait, il savait qu'autour de lui une scène terrible se déroulait et pourtant c'était cette scène là qui venait et revenait dans son esprit avec le terrible craquement que le coup engendrait systématiquement. C'était sûr, le Lieutenant était mal en point, l'homme l'avait abattu et maintenant sa marraine se retrouvait seul face à lui, sans comprendre ce qu'il lui voulait réellement.
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Massai
Ce regard frondeur, ce sourire narquois malgré la peur... La colère qui l'envahit de plus en plus, finissant par lui obscurcir presque tout son champs de vision... Presque... Il n'y a plus que la lueur insolente dans le regard de Lilith.

- Je t'appartiens quand tu payes... et seulement quand tu payes... Je ne suis pas une esclave, moi...

Esclave... Il a fallut qu'elle lâche le mot... Esclave comme sa mère l'a été et comme il le fut de longues années... Ce statut auquel il s'efforce d'échapper chaque minute par la rage et la violence... Cette fois elle est allée trop loin, toute la peur, toute la douleur qu'il cache profondément au fond de lui se transforment en haine pure... Il ne peut plus penser, plus réflechir, il n'a qu'une envie, tuer, se soûler de violence et de sang, frapper jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que ses propres forces l'abandonnent...

- Tu vas me payer ça.... gronde t-il dans un râle presque animal.

Au début ce sont des gifles, la ribaude vacille sous les coups, tente de se dégager et de se protéger avec les mains, les bras, mais plus elle se rebiffe et plus il tape fort... peu à peu ses poings se sont serrés... Il n'est plus tout a fait conscient de ce qu'il fait... Juste ce mot dans sa tête, ce mot qui le rend fou de douleur et de rage... esclave... Ce mot qui le renvoie à ce qu'il n'a jamais vraiment cessé d'être, esclave de ses propres angoisses, de ses propres peurs...esclave parce qu'il n'a jamais pu dépasser ce qu'on avait voulu faire de lui...esclave de ce qu'on lui a fait subir et qu'il ne peut s'empêcher de reproduire...esclave...fils d'esclave... il sait que c'est de toute manière tout ce qu'il mérite... esclave, pire qu'un animal....

Toute sa violence, le sang, les morts dont il a jalonné sa route, toutes ces images qui semblent comme exploser dans son esprit... Il la hait... il hait simplement, il se hait lui... et plus cette haine est féroce et plus il frappe fort...

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.lilith.
La première gifle vint brûler sa joue sans se faire attendre... la seconde atteignit l'autre joue du revers de la large main de son souteneur avant même qu'elle n'ait eu le temps de se protéger la tête... Elle lutte pour garder affiché sur son beau visage - enfin... encore beau, pour l'instant - ce sourire insolent...

Vas-y, frappe... déverse ta haine... Je l'ai bien mérité...

Car si elle savait pertinamment où appuyer pour lui faire mal, et si elle avait plus ou moins sciemment déclenché cette prévisible fureur, c'était bien pour ça... Expier, encore et encore... quitte à s'autodétruire... Dans le fond, ils étaient pareils, elle et lui... Ou plutôt complémentaires... Tout tournait autour de la destruction, de la haine de soi, la reproduction de ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté. Lui se vengeait sur tout ce qui se mettait en travers de son chemin, sans le moindre remord. Sans plaisir particulier non plus, juste un soulagement. Elle, elle ne cherchait qu'une chose... se punir, racheter ces fautes qu'elle croyait siennes... Peut-être qu'un jour, Aristote lui pardonnerait et que le paradis solaire lui serait ouvert.

Et ca avait intérêt à être déjà le cas, car la pluie de coups qui s'abattait s'intensifiait encore... Pulsions d'autodestruction contre instinct de survie... Le second avait gagné une bataille en ce sens qu'elle se défendait comme elle pouvait, protégeant son visage derrière ses bras, se recroquevillant du mieux qu'elle pouvait, acculée qu'elle était contre le mur glacé, glacé comme la mort... Mais pas un cri, pas un son ne sortit de sa bouche, elle y mit un point d'honneur...

Lâche-toi encore, je suis toujours debout...

Ce ne sont plus des gifles, mais des coups de poings qui s'enchainent rapidement. L'un l'atteint à la mâchoire, elle sent sa lèvre se fendre... un autre sur l'épaule... Pas grave, ça... encore un sur la joue et sa bouche s'emplit de ce goût metallique si caractéristique... Sa vision commence à se brouiller, elle est de moins en moins capable de se défendre, de le repousser. C'est pas que les coups soient précis, sa brutalité ne se paye pas le luxe de viser, mais c'est surtout qu'il les assène avec une rage que rien n'arrête... Une douleur fulgurante, un craquement sinistre... probablement un os, sa pomette ou son nez... Elle sent le liquide poisseux et chaud couler sur son visage, elle le goute de plus en plus dans sa bouche... Une question saugrenue lui traverse l'esprit... Peut-on être malade en avalant de son propre sang?

Le brouillard s'épaissit, le sol se dérobe, elle n'est plus qu'une immense douleur... elle se recroqueville dans un ultime réflexe... elle distingue des formes vagues autour. Hima? Le maréchal? Le client entré avant elle? Celui qui se tenait à côté d'elle au comptoir? Qu'importe, désormais...

Le brouillard s'assombrit... la douleur s'obscurcit... les sons s'affadissent...

Elle adresse silencieusement une prière à Aristote pour qu'elle s'évanouisse vite...

Prière non exaucée, une fois encore...

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Elodred
Quand Elodred entra dans la taverne, il lança un tonitruant "bonsoir".
Voyant que personne ne lui répondait, il alla s'assoir devant le bar.
Il y avait mit quelque temps mais là, la situation lui revenait soudain d'un seul bloc.

Cela commença tout d'abord par la tête affligée de la propriétaire, médusée qui semblait s'être figée
Puis une fille, allongée sanglotant et visiblement choquée
Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit Cotis, le lieutenant de Lodève, pourtant soldat de la maréchaussée et redoutable en combat singulier, affalé contre une table, la lèvre fendue, et la mâchoire opérant un angle diaboliquement aigu. Il gémissait à intervalle régulier et paraissait délirer : il bougeait la tête en tout sens.
Enfin, il vit un homme encapuchonné, l'air d'un brigand, entrain de s'acharner contre quelqu'un qu'il ne voyait pas, tout au fond de la taverne. S'approchant discrètement, il vit une femme, l'air digne mais résignée. L'homme semblait dément, obnubilé par la rage, et ne semblait jamais vouloir s'arrêter, même peut être après l'avoir tué. Il répétait à chaque coup "esclave", "esclave"...

Il se décida à intervenir.
Très vite, il jaugea les forces de l'homme, son poignard et les dagues qu'il voyait par intermittence. Puis la structure du mur qui gardait les traces des coups mal ajustés que l'homme lançait, il était criblé d'impacts profonds
(depuis quand cela durait il ??? La victime devait surement être a l'article de la mort !!). Enfin regardant le pauvre lieutenant, Elodred ce dit que la question ne se posait même pas :
Pas question d'un corps à corps avec le bandit, il utiliserait la raison et la ruse, et non le courage dont avait fait preuve Cotis.

Tout d'abord, il s'éloigna de l'homme.
Il revint vers Cotis, il prit sa mâchoire à une main et ce servant de l'autre comme appuis, il la tira vers lui, comme le lui avait appris le propriétaire d'un champ de moutons pour sauver la vie de l'un d'eux qui était tombé d'un ravin : cela pouvait arrêter une hémorragie interne, le temps d'une opération plus "douce".
L'os se remit en place dans un grand craquement, cela ferait peut être l'affaire avant l'arrivée d'un médecin
(diable !! Ce dément à une force de taureau).
Il s'excusa auprès du soldat mais ce dit qu'il aurait pus mourir lentement, sans même s'en rendre compte, dans son évanouissement.
Puis il prit un grand seau d'eau, dont il ne savait a quoi il pouvait servir et avisant le lieutenant assommé, il l'aspergeât de liquide glacé.
Le soldat semblait reprendre ses esprit.

Puis il monta a l'étage pour retrouver l'épée de Cotis

Il rencontra dans l'une des chambre une des "filles" de la maison, surement celle avec qui Cotis passait la soirée, à en juger par le manteau de lieutenant qu'elle serrait dans ces bras l'air terrifiée. Il vit aussi son épée et lui rapporta en descendant.

Enfin, resté a coté de ce dernier, il attendit qu'il ce réveille complètement
Himawari
Arf z'allez trop vite j'ai deux postes à faire ce serait bien aimable d'attendre mes postes en fin d'après midi, merci d'votre compréhension.
Merci et surtout bon jeu !

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