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Info:
Les aventures d'Arioce et Hope, de maitre et élève à amoureux prédestinés.

[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Arioce
Chapitre I - Episode 1

    Suer sang et eau - Premier Jour.

Une belle matinée pour suer. Un vent frais et sec, quelques rayons de soleil perçant les nuages et surtout, le parfum de l’océan emplissant l’air. Une belle journée pour début ce nouvel apprentissage, prendre sous sa patte velue, une élève, qui je l’espérais, serait être à la hauteur. Oui, j’étais particulièrement de bonne humeur. Est ce que cela durerait ?

Sur l’herbe figée, deux solides épées de bois ainsi que deux écus étaient posés, usés par les multiples affrontements. À leurs côtés, un homme, un Ours, bottes plantées avec détermination dans le sol, bras croisés sur la poitrine, le regard posé vers le chemin. Et toujours, un léger sourire aux lèvres. Oui, j’étais de bonne humeur.
L’heure du rendez-vous approchez et j’attendais ma peut être future disciple. Une jeune femme que j’apprenais encore à connaitre, rencontré il y a pas mal de temps déjà, mais assez peu fréquenté. La cousine de mon ancienne élève très chère, ma suzeraine, ma fille de cœur, Elvyna von Ridermmark. Aaah… Elvyna, je te ferais bouffer tout le sable de la plage pour que tu comprennes, et que ça te rentre bien dans ta petite tête de dévergondée, que l’entrainement ne doit pas être négligé. Enfin, là il n’était pas question de cette dernière, bien que son heure approchait également.

Toute ma pensée, mon esprit, devaient d’être tournés vers cette nouvelle élève, Hope. Observation, concentration et analyse seraient de mise. Déceler ses faibles, ses forces, ses attitudes et caractères, pour en tirer son meilleur ; la pousser vers le haut ! Mais je m’emballais déjà, ah ah. C’est ça, l’excitation de la nouveauté, d’avoir une nouvelle figure et personnalité en face, désireuse d’apprendre et combattre. Le plaisir d’éprouver la témérité et la force de mon apprentie, jusqu’au dépassement de soi. Le plaisir de frapper, de cogner, jusqu’à ce que les coups soient rendus. Ce plaisir coupable de maître d’arme…
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Hope
Chapitre I - Episode 2

    Suer sang et eau - Premier Jour.


Premier rendez-vous, matinal et loin d'être galant, elle se sait attendue, et de pieds fermes, par son peut-être futur maitre d'armes.
Sa cousine et impétueuse suzeraine lui avait conseillé de suivre un entrainement des plus ardus avec cet homme, qu'elle avait rencontré en de rares réunions de famille.
En toute honnêteté, il lui avait fait bonne impression, de par ses manières, sa courtoisie, malgré un certain franc-parler, qu'elle appréciait et apprécie toujours.
Alors sans hésitation, Hope, alias Peryl, prit sa décision et les voilà quittant le fief familial, traversant le royaume d'Est en Ouest, pour le rejoindre au bord de l'océan.

Ce matin, le fond de l'air est frais, un timide soleil apportant un peu de chaleur et de réconfort, conditions idéales pour ce premier entrainement.
Enfilant une tenue adéquate, elle se rend sur le lieu prévu, tout en songeant à son père adoptif, qui serait probablement fière d'elle à cette heure.
Alors qu'elle s'est laissée aller à une certaine forme de lascivité, ces derniers mois, ne faisant plus aucun effort, hormis quelques participations à des joutes par-ci par-là.
Depuis son entrée dans la Haute, sa fracassante rencontre avec sa mère biologique Teia, et la révélation de ses véritables origines nobles et impériales, elle jouit pleinement du confort de vie et des facilités que lui offre son statut.

Et le constat est sans appel : elle s'encroûte, se ramollit !
Alarmant, et totalement inacceptable.
Il est temps pour celle qui fût surnommée l'Intrépide, de se reprendre en main.

Après un long voyage, éprouvant, ils s'étaient enfin croisés la veille au soir, pour discuter un peu, lui faisant passer un véritable interrogatoire, la titillant, et elle un brin agacée, répondant avec insolence.
Cette arrogance, dont elle est certaine, aujourd'hui, qu'il va lui faire payer.

Continuant son avancée à grandes enjambées sur l'étroit sentier, elle aperçoit un petit point, silhouette qui se précise au fur et à mesure.
Il est là... statue figée, la regardant fixement, tel un prédateur prêt à fondre sur sa proie, un petit sourire qui n'augure rien de bon étirant ses lèvres.
Loin de l'effrayer, de lui faire rebrousser chemin, l'attitude de cet ancien mercenaire, habile au combat, au contraire, la regonfle à bloc.

S'approchant à deux pas de lui, ses jades d'où étincellent une lueur déterminée, plantés dans son regard brun, elle le salue d'un sourire :

Bonjour, Maitre Arioce, je suis prête !


Edit : Ajout du titre

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Arioce
Chapitre II - Épisode unique


    30 Janvier 1467 – Mimizan - Instant de vie

    - Alors, ma petite…

Freyja dans les bras, emmitouflé dans un linge propre me regardait avec ses deux grands yeux interrogatifs.

    - Voici une autre dague. Plus précisément, une dague à rouelle. Sa particularité, c’est qu’elle permet de percer la maille, contrairement à l’autre dague que je t’ai montré, qui elle, de par sa lame plus large ne convient pas à cette tâche. Alors que la percemaille…

Je sortis l’arme de son fourreau et la présenta devant le regard du bambin.

    - … a une lame étroite mais particulièrement épaisse et solide tant à la pointe, qu’à début.
    C’est une belle arme, très efficace donc contre des adverses vêtus de cotte de maille ou haubert. Une arme de guerre donc, alors que la dague plus classique est utilisable dans la vie quotidienne.

Je lui souris, tournant l’arme dans toutes ses coutures, lentement, afin que la petite puisse bien l’observer et l’assimiler.

    - Lorsque tu seras plus âgée, je t’en offrirais une ; à moins que tu préfères les dagues plus classiques. Tu me dirais.

Ulrich qui était assis sur la chaise à côté, son attention tant porté sur le bébé que sur ma présentation de mes armes de poings, sourit à l’évocation de ce fameux cadeau traditionnel. Tout heureux, il sortit de son fourreau de cuir, celle qui lui avait été offert il y a peu, à Noël.

    - R’gard Freyja ! Moi j’ai ma dague de chasseur ! Mais j’tue aucun animal. C’est pour manger, ou lorsqu’j’veux couper quelqu’chose !

J’acquiesçais, souriant.

    - En effet, Ulrich, en possède une depuis peu. Mais retiens bien, Freyja, ce n’est pas un jouet, mais un outil et une arme. Il faut faire très attention lorsqu’on en utilise une. Cependant, c’est très bien comme première arme à lame pour se familiarisé avant d’avoir une épée. Mais tout d’abord, l’on doit s’entrainer avec des armes en bois.

Freyja fronça des sourcils, une mine boudeuse renfrognée. Je ris un peu.

    - Eh oui, s’entrainer ! Durement et régulièrement. Et qu’importe ce que te diras ta mère, tu viendras me voir et je t’apprendrais, en cachette s’il le faut. Je ne laisserais tout de même pas ma petite fille de cœur sans défense ! Cela serait honteux de la part d’un Horn.

Un nouveau sourire tendre paternel, je déposais un baiser sur son front.
Elle est si petite, encore minuscule mais déjà vive dans son regard, ses gestes, ses bouilles. Mais cela ne durerait pas bien longtemps ; c’est que ça grandit vite ces machins. Bientôt son caractère se formera, se développera ; et au vu de celui de sa mère, il y a de forte chance qu’elle soit une vraie petite tempête sur pieds. Je souris à l’idée. N’était-ce pas fou ? Elvyna, ma Elvyna, mère d’une ravissante fille. Elle qui ne souhaitais pas l’être, qui rejetait l’idée, la craignant. Faut dire, elle était encore jeune. À son âge, pensais je déjà à avoir des enfants, à fonder une famille ? Mmmh, certainement tout juste, mais j’y étais bien loin. Elvyna, maman. Quel étrange paradoxe. Elle qui n’en voulait pas, elle s’en est maintenant éprise et n’imagine pas s’en séparer. L’instinct maternel dit-on. Et heureusement que cet instinct existe, sinon combien d’enfant serait rejeté, abandonné, sans amour. Même les femmes les plus dures, froides, rigides, peuvent en être prises. Si ce n’est pas beau !
Moi qui suis père de plusieurs enfants, les aimants plus que tout, les ayant éduqués, les ayant à charges, leur mère ne pouvant s’occuper d’eux, je pouvais, il me semble, entre apercevoir ce qu’était ce lien puissant. J’étais fier de mes enfants et mon amour peur eux était immense.

Je souris un peu plus dans cet instant attendrissant, Ulrich à mes côtés, Freyja dans mes bras, Ariane un peu plus loin s’afférant à découper des morceaux de viande d’un moyen gibier tué dans la matinée. Un beau tableau.
Brusquement, grimace, gesticulation, pleurnicherie…

    - Mmmh… Ulrich, range mes dagues à leur place.

Je me levais promptement. Où se cache la nourrice ?...


𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre I - Épisode 3


    Suer sang et eau – Premier Jour.

Mon sourire s’élargit lorsque mes yeux s’accrochèrent à la jeune femme qui approchait d’un pas déterminé. Voici donc mon élève du jour, Hope. J’hochais de façon presque imperceptible la tête, observant l’attitude de la jeune brune qui se dessinait devant moi, l’aura qui s’en dégageait ; elle semblait prête à suer sang et eau, et cela, je ne pouvais que l’apprécier.
D’un signe de tête plus distincte, je la saluais.

    - Bonjour Hope.

Marquant un léger blanc, la dévisageant de haut en bas avec sympathie, la jaugeant une nouvelle fois, je reportais mes pupilles sur les siennes.

    - Il semblerait en effet que vous le soyez.

Sans plus de cérémonie, décontracté, je décroisais les bras, affichant une mine plus sérieuse, exprimant ainsi le début de l’entrainement.

    - Cette première séance ne durera pas bien longtemps. Elle me permettra surtout de vous évaluer, connaitre votre forme, votre niveau. Cependant, bien que courte, elle sera intense. Une sorte de petite mise à l’épreuve, bien que le niveau ne sera pas imposer ; attendez-vous, par la suite – si je vous prends comme élève – à des entrainements plus violent. Ils ne le seront pas tous, mais il y en aura, surtout au début, pour vous forger un bon bagage physique et mental.

D’un signe de tête, je montrais l’étendu qui nous entourait, végétations maussades d’hivers, qui se répandait jusqu’au sable de la plage plus loin.

    - Premièrement, la course. Cela nous permettra de nous réchauffer, de chauffer nos muscles, notre souffle, en bref, de nous échauffer. Toutes séances commenceront ainsi. Là, je ne vous imposerais pas de rythme de course, cependant, interdiction de marcher ou de vous arrêter tant que je ne l’ai pas dit. Vous pouvez courir vite, trottiner, mais ne pas marcher.

L’exercice me permettrait de voir le niveau d’endurance et aussi de mental primaires de la jeune femme. Aussi, si elle parvient à trouver un bon rythme de vitesse pour ne pas se fatiguer trop vite. Simple, mais efficace.

    - Deuxièmement, les étirements. Autant plus éviter des blessures bêtes, mais aussi pour la souplesse.

Être souple peut toujours servir, surtout dans l’exécution de certaines passes ou tout simplement dans la vie de tous les jours.

    - Troisièmement, exercices pour se muscler au poids du corps. Plus tard, si besoin est, nous utiliserons des poids en fonte. Il est important pour être efficace aux armes, de posséder une certaine musculature en plus de l’endurance.

Savoir manier une arme est une chose, cependant pour être réellement efficace, il faut savoir la manier avec force, maîtrise totale de la lame et de sa trajectoire, le tout avec fermeté et une nouvelle fois, endurance. Et mine de rien, épée, bouclier, armure, après ne serais ce qu’un petit quart d’heure de combat intensif, ça commence peser lourd.

    - Enfin, après une courte pause, duel. À l’épée et écu en bois. Nous en ferons certainement trois, quatre, tout dépendra de votre épuisement à ce moment-là. Aucune consigne particulière que d’essayer de me tuer… avant que je ne vous tue, bien entendu…

Un petit sourire se traça sur mes lèvres. Tuer était en bien grand mot pour l’exercice, plutôt toucher les parties du corps qui peuvent amener à la mort ou à la mise hors d’état de nuire.

    - Avez-vous des questions ? Si non, nous commençons immédiatement.

S'il n'est pas beau mon programme ?! Un programme de première séance qui avait assez peu changé depuis mes débuts entant que maître d'arme. Quelques modifications, évolutions avec l’expérience grandissant et selon la personne en face. A vrai dire, la première séance n’était pas réellement intéressante pour l’élève, car au fond, très basique et sans réel apprentissage. Il s’agissait plus d’une petite évaluation, qui me permettait ensuite de construire le déroulement des entrainements à venir, plus ou moins personnalisés.
Mon regard toujours posé sur elle, j’attendis remarques ou questions, avant d’entamer la première étape de cette martiale matinée.
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Elvyna
Chapitre III - Episode 1

    30 Janvier 1467 – Mimizan - Arrivée


[Quelques semaines auparavant]

La lassitude, l'ennuie, la colère, la frustration, la fatigue. Tout ceci engendre plusieurs options. Le meurtre, ou la fuite. L'impétueuse avait opté pour la seconde. L'envie de prendre l'air, partir au loin pour ne plus penser, oublier les tourments et les questions qui tournent ses cessent et sans réponses.

Elle avait attendu, des semaines, puis des mois, avant de se décider. Il n'était jamais revenu, pas un mot, ni de nouvelle quelconque, même pour sa fille. Alors, du jour au lendemain, elle avait décidé de partir. Prévenir la troupe d'un ton pressent pour alléger ce poids oppressant. La moitié à suivi, d'autres non, mais qu'importe, le jour du départ avait été décidé, c'était donc un homme, trois femmes et un bambin qui prirent la route.

La voyage fût long, froid et inconfortable, tant pis, la Riddermark voulait arriver à destination. Retrouver son protecteur, son barbu, son père adoptif, son vassal. L'absence fût interminable, et elle était impatiente de présenter Freyja Riese. C'est donc déterminés qu'ils bravèrent les routes hivernales de France sans s'arrêter pour arriver à destination. Cela fût rude et la pauvre mini Riddermark tomba malade, une fièvre, de la toux, qui rendit sa mère inquiète et terrifiée de ce qui pouvait lui arriver. Habituellement, elle comptait sur son époux pour ce genre de situation, cette fois ci, elle se sentait seule et désemparée. Heureusement, elle pouvait compter sur la troupe pour l'aider et Freyja semblait se sentir un peu mieux. Depuis, elle était sous haute surveillance.

[30 Janvier 1467 – Mimizan - Arrivée]

Les retrouvailles furent une effusion de joie. Il était là, fidèle à lui même, souriant, joyeux et adorable. Comment pouvait-on être ce genre d'homme quand on avait un passé comme le sien? La Riddermark se sentait heureuse et paisible ce qui ne lui était plus arrivée depuis des mois. Une nouvelle bouffée d'air était la bienvenue. L'ancien mercenaire avait dût, semble t'il se retenir pour ne pas, en premier lieu, lui arracher la Mini des bras avec enthousiasme pour faire connaissance. Elle semblait déjà adoptée au premier regard ce qui réconforta Elvyna et lui permis de souffler un peu, les bras moins lourds.

Coutume oblige, taquinerie, chamaillerie, beuverie et fumage de chanvre avant les discussions plus sérieuses pour les nouvelles plus ou moins bonnes. Mais qu'importe, le temps c'était arrêté ici ce jour, à Mimizan, alors autant en profiter.

La présentation, qui n'en était pas vraiment une, Hope, avait éveillé la curiosité de la Comtesse de Marnay. Sa cousine et chevalier avait l'idée de se renforcer dans le combat pour soit disant mieux protéger sa suzeraine. La jeune mère se trouvait parfaitement capable de se défendre seule, mais le caractère Riddermark était particulier dans l'entêtement et rien ne pouvait apparement la faire changer d'avis. Elvyna s'était donc résignée à la laisser faire ce qui finalement l'amuserait à le voir se faire prendre des raclées par son ancien maître d'armes, Arioce. Elle savait que elle même ne pourrait pas échapper à cette tradition, mais plus le vieux bougre serait occupé, plus il était possible qu'il l'oublie, ce qui l'arrangeait. Un date et un lieu fût défini et la soirée se termina joyeusement.
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Hope
Chapitre I - Episode 4

    Suer sang et eau – Premier Jour.


Après les salutations d'usage, l'attitude de l'Ours change du tout au tout, annonçant que les choses sérieuses vont commencer.
Bien qu'il la scrute de la tête au pied, elle reste parfaitement stoïque et écoute avec attention le déroulement de son programme.

Rien de surprenant pour celle qui lors de son enfance avait suivi un entrainement quasi similaire par son père adoptif...
Qu'il n'avait point eu l'occasion de perfectionner... disparaissant de sa vie violemment, ainsi que cette femme, cette mère si formidable, la laissant seule et désemparée.

A mesure qu'Arioce explique le déroulement des exercices, les souvenirs affluent, et l'espace d'un très court instant, un sillon presque imperceptible se creuse entre ses sourcils, le regard devient douloureux.
Souffrance, qu'elle balaye aussi vite, pour revenir vers le présent et se concentrer sur l'essentiel : Echauffement, étirements, renforcement musculaire pour finir par le duel.

Ses jades font le tour de la surface jonchée d'arbustes rabougris, jaugent le terrain accidenté, elle le mémorise, afin de se prémunir d'une éventuelle mauvaise surprise.
Quoiqu'il en soit, elle va devoir constamment être l'affût.
Elle se tourne alors vers l'homme qui va sans le savoir, remplacer celui qu'elle aura le plus aimé, le plus admiré.
Un signe de tête à son attention : c'est quand il veut !


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Arioce
Chapitre I - Épisode 5


    Suer sang et eau – Premier Jour.

Aucune remarque ? Mmh, bien ! Étape une, en avant !
Sans plus attendre, je partis aux pas de course, laissant l’équipement sur place. Rapide, je fis en sorte de la distancer de plusieurs mètres, l’obligeant ainsi à courir vite pour me rattraper. Lorsqu’elle eut rejoint mes côtés, je ralentis, lui laissant la tête du groupe, direction la plage, courant dans l’herbe. Ainsi, elle choisirait sa vitesse. J’aurais pu lui rappeler de s’économiser, de faire attention à ne pas s’épuiser trop vite. Mais j’espérais qu’elle le fasse d’elle-même, qui serait la preuve d’un esprit réfléchit.
Courant donc à la cadence de la jeune femme, je prenais garde à ses foulées, observant comment elle gérait sa respiration – chose particulièrement essentielle si l’on veut gagner en endurance – et de façon général l’attention qu’elle portait à son environnement. Une chute est si vite arrivée…
Après plusieurs longues minutes, un peu plus d’une dizaine, nous arrivâmes au sable fin de la plage de Mimizan. Le sable, un terrain moins aisé pour courir, qui demande plus d’effort, chaque pas nous enfonçant légèrement. Une autre façon d’appréhender sa course, forçant plus sur les jambes.
Nous suivîmes donc l’étendue sableuse, à quelques pas de l’eau et ses vas et viens éternels, les yeux rivés droit devant moi, souriant sous la beauté du paysage qui s’offrait à nous. Puis lorsque je convins que nous étions suffisamment loin de notre point de départ, je dépassais Hope et entamais un arc de cercle pour repartir sur nos pas, direction notre équipement, lui laissant de nouveau la tête.

Le retour sera le plus ardu, la fatigue devrait se faire sentir de plus en plus. La faiblesse des jambes, des cuisses, peut être une respiration plus saccadée, moins bien maîtrisée.
Approchant des vingt minutes, nous traversâmes de nouveau la frontière entre sable et verdure.

    - Allez, courage. Ne t’arrête pas ! Ralentis s’il le faut, mais ne t’arrête pas.

Nous approchâmes de plus en plus de la fin, moins de 100 mètres.

    - Dernière ligne droite, accélère !

C’est comme cela qu’on s’améliore. En puisant dans nos réserves, en se dépassant, grattant toujours plus loin, là où l’on ne croyait pas y arriver.
Cinquante mètres.

    - Ralentis doucement.

Dix mètres… Cinq… Arrivée. En marchant.
Bordel ! Qu’est-ce que je me sentais bien après une bonne course ! Beaucoup n’aiment pas ça, et je peux comprendre le pourquoi. Mais moi, c’est mon truc. Je parviens à y trouver un certain plaisir, j’imagine surtout grâce au niveau que j’ai, l’on ressent moins la fatigue en parcourant de petite distance. Alors, l’on peut plus profiter.
Je posais mon regard sur elle, souriant légèrement. Attrapant la gourde d’eau, je lui tendais.

    - Boire est important.

Et j’en ferais de même une fois la jeune femme désaltérée. Ce n’était que le début, et si fatigue il y avait, les étirements feront offices de pause avant les exercices de renforcement musculaire.
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Hope
Chapitre I - Episode 6

    Suer sang et eau – Premier Jour.



La course d'une vingtaine de minutes démarre, et le voilà déjà loin devant elle, se retournant comme pour la provoquer.
Pourtant, elle le sait, au départ, il faut trouver son rythme et ne surtout pas foncer tête baisser.
Elle allonge lentement la foulée, puis de plus en plus rapidement à mesure que sa respiration se fait régulière, que son corps d'échauffe.
Alors qu'elle le rejoint, elle songe amusée :

Fais gaffe, si je t'attrape je te mords !

Il n'en est évidemment rien, quoique, peut-être plus tard... pour l'heure elle continue de courir, sans vraiment trop se préoccuper de lui, sans doute accaparé qu'il est à observer ses moindres mouvements.

Pour l'instant, elle maitrise plus ou moins, cependant lorsque ses pieds foulent le sable, elle sent une forte résistance, et se dit que ça va être coton.
Les pétons s'enfoncent, les guiboles chauffent, le souffle devient de plus en plus difficile.
Pas le temps de s'émerveiller, et surtout rien à cirer du paysage, elle l'a dur, oui de plus en plus dur...

Et ça râle, ça grommelle dans ses dents, et ça veut que ça se termine au plus vite.
Heureusement, Arioce entreprend un demi-tour, mais cela veut dire, qu'il faut refaire la même chose.
La poisse !
Elle ne comprend pas, ne comprends plus ce corps qui semble la trahir.
La respiration devient brûlante, un point de côté la guette, elle ralentit encore un peu et se dit qu'à ce train là... ils arriveront à la tombée de la nuit.
Une fois dans la végétation, elle se sent mieux, quelques forces lui reviennent, le souffle reprend un rythme normal, et ses yeux se fixent sur le point de départ qui se rapproche vite.
Lui, toujours à ses côtés l'encourage, et dans les derniers mètres la pousse à courir plus vite, ce qu'elle fait, sans réfléchir...

C'est fini !

Ouh... ouh...

Reprend son souffle, les mains sur les hanches, et détourne la tête pour ne pas qu'il voit son visage marqué par l'effort, elle marche.
Oh p..... ! Elle est crevée, mais paradoxalement, ressent un certain bien-être.

Bon sang, cela fait si longtemps...

Elle revient vers lui, la bouille plus colorée voir lumineuse, attrape d'un mouvement sec la gourde qu'il lui tend, et avale plusieurs grandes gorgées.
Sentir la fraicheur de cette eau si salvatrice descendre le long de sa gorge, lui fait un bien fou, qu'elle pousse un profond...

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhh

Penchée les mains sur les cuisses, elle se laisse une minute de répit, juste une petite minute, se redresse, s'approche de lui pour lui rendre la gourde en lançant un simple :

Merci.

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Elvyna
Chapitre I - Episode 7

    Suer sang et eau – Premier Jour.


    La nuit avait été paisible, elle se réveilla bien après l'aube. Freyja commençait déjà à réclamer pour manger. Elle se frotta les yeux et s'étira avant de se lever. Un frison lui parcouru le corps quand elle posa un pied sur le sol, hors des couvertures. Un instant, elle avait oublié où elle se trouvait. Dans une chambre d'auberge, évidement, la cheminée était éteinte, aucun serviteur n'était là pour l'allumer. Foutue ville de Gascogne. Grelottant, elle récupéra sa fille et retourna dans son lit pour la nourrir.

    Quelques instants plus tard, chaudement vêtue, avec un panier contenant la mini Riddermark endormie, pipe fumante entre les lèvres, elle sortit de la chambre pour chercher ses compagnons de route. Ne les trouvant pas dans la salle commune, elle se doutait où elle pourrait les trouver. S'avançant à grand pas, ou plutôt, des pas calculés pour ne pas glisser sur le sol gelé, elle suivit les bruits au loin pour s'orienter.

    Arrivant sur le lieu de la torture, elle découvrit une Hope rouge comme une tomate, haletante et surement en sueur. La pauvre, elle avait déjà mal commencé sa matinée, Arioce semblait déjà avoir commencé à la tourmenter. Déposant le panier près d'un arbre, réajustant la dizaine de couvertures sur Freyja par sécurité, elle se détourna pour les contempler, aspirant une bonne bouffée de sa pipe. Laissant échapper le nuage de fumée, elle s'approcha.

    - Et bien, vous commencez tôt. Arioce, vous n'avez pas fait assez d'effort, vous ne semblez pas fatigué, vous devriez vous remettre à faire des tours, pendant que nous discuterons couture avec Hope.

    Elle savait que cet affront n'allait pas être oublié et qu'elle prendrait une bonne raclée, mais qu'importe, a cet instant, elle était toute contente de son arrivée, fidèle à elle même.

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Arioce
Chapitre I - Episode 8


    Suer Sang et Eau – Premier Jour.

Hope avait bien tenue la course. Elle marquait un bon point. Malgré l’épuisement évident, elle était allée jusqu’au bout, sans jamais s’arrêter de courir. Remarquable. Très certainement qu’elle devait avoir déjà eu un bon bagage. Voyons si elle tient toujours pour ce qui va suivre…
Alors que j’allais me lancer dans les explications de l’étape deux, ce fut le moment où une Dévergondée choisie pour surgir, ou plutôt arriver tranquillement, sa fille dans les bras. Noooon ! Mon talon d'Achille ! Comment pourrais-je avoir toute mon attention portée sur Hope et sa première séance lorsque ma petite fille de cœur était sur le terrain, très certainement les yeux rivés sur moi, à m’observer et m’admirer. Je ne peux la décevoir ! Mmmh… il va falloir me faire violence pour ne pas me montrer Pap'Ours…

    - Bon matin, Elvyna et ma mini Oursonne ; tu viens voir l’Ours faire suer sang et eau à ta tante puis ta mère ?

Bordel j’ai échoué ! Avançant même d’un pas vers la maman et l’enfant, je me repris juste à temps, bondant le torse, raclant ma gorge. Je récupérais la gourde et bu plusieurs longues gorgées, tentant de me remettre de mes émotions, et surtout de reprendre le focus sur l’entrainement.
Un regard vint se posé sur Elvyna.

    - J’espère avoir toutes les occasions de me fatiguer à la fin de l’entrainement de Hope, lorsque le tien suivra, mmmh… Cela dit, j’ai un doute qui de nous deux finira à terre en premier ?

J’esquissais un franc sourire moqueur. La question ne se posait en fait pas, ah ah.

    - Reste à l’écart, ne déconcentre pas ta cousine.

Bon, suffit de jacasser et perdre du temps. Reportant toute mon attention sur Hope, j’enchainais.

    - La suite est simple, reproduisez ce que je fais. Nous allons nous étirer puis je verrais si sous cette peau parfaite il n'y a que gras ou s'il se cache un peu de muscle.

Un léger sourire pour souligner la provocation, puis je reprenais immédiatement mon sérieux de Maitre d’arme.
S’en suivi toutes sortes d’étirements, d’échauffements d’articulation, de haut en bas. Cou : hochements « oui » et « non », rotation. Épaules et avant-bras : petites et grandes rotations. Hanches et tailles : assouplissement, rotation, étirement. Poignets et chevilles : rotations. Et enfin genoux : rotations et flexion extension. C’était la partie facile, le répit avant la suite qui allait embraser le corps.

    - Au sol. Et pensez à bien respirer.

Accompagnant le geste à la parole, je vins me mettre en position de pompe et lorsqu’elle en fit de même, je commençais l’étape trois. Bras, buste et abdominaux allaient souffrir. Une série de pompe, une série d’abdos, variant le type : prise normale, large, étroite, décalée, soulevé de buste normal, pédalo, levé de jambes, planche ; ainsi de suite. Je lui indiquais pour les pompes, qu’elle pouvait mettre les genoux au sol en levant les pieds pour que ça soit plus facile. Et cela jusqu’à ce que la demoiselle ne puisse plus.
Cependant, sa peine ne faisait que commencer.
Debout, c’était maintenant autour des jambes de brûler. Multiple fentes, squats, montés de genoux, talon-fesse, flexion extension avec rythme et énergie. De même, jusqu’à ce que les forces de la jeune femme l’abandonne. Que son souffle, ses membres lui brûlent, ne répondant plus aux ordres émis par la tête.
Fin de l’étape trois.

    - Reposez-vous, buvez ; mais évitez de vous assoir.

Un coup d’œil à Elvyna et plus exactement à Freyja, je souris doucement alors qu’une pensée me venait « Dans quelques années, c’est elle qui sera à mes côtés, en sueur, avide d’apprendre à manier les armes». Je soupirais doucement, traits plus tendres, reprenant mon souffle et décontractant mes muscles. Mine de rien, bien que le niveau soit facile pour moi, toutes exercices puisent dans la vitalité.
Je fis craquais mon cou, ma colonne vertébrale et m’étirais entièrement. Bordel que cela fait du bien !
Près de dix bonnes minutes furent laissées à Hope pour souffler. Viendrait alors le clou de la séance, ce pourquoi l’on se levait le matin et qu’on prenait la direction de la lice. Le duel !
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Hope
Chapitre I - Episode 9

    Suer Sang et Eau – Premier Jour.



Alors qu'elle reprend peu à peu des forces, en faisant les quatres cents pas devant Arioce, ce dernier change tout à coup d'attitude, portant son attention sur...
Elle se retourne et arque un sourcil à la vue de l'Impétueuse cousine, et la petite Freyja chaudement installée à l'intérieur d'un panier.

Mais qu'est ce qu'elle est venue faire ici ?
Elle salue sa cousine d'un signe de tête, non sans ressentir une certaine appréhension.
Qui est vite balayée.
A voir l'air "Gaga" de son maitre d'armes devant la jolie bouille de la petite, elle peut espérer du répit voir un total oubli.
Soupir de soulagement qui s'échappe de ses lèvres, elle se dit qu'elle est sauvée.

Rêve pas ma grande !
C'est sans compter sur l'acharnement du brun à la tourmenter et qui revient à la charge, plus motivé que jamais.

Moui moui, ne déconcentre pas la cousine... surtout qu'elle ne va pas se gêner, il suffit de voir son petit sourire narquois pour le deviner.
L'ignorant superbement en lui tournant le dos, elle enchaine les exercices d'étirements, y prenant un certain plaisir, ceux-ci déverrouillant son corps un peu engourdi.

... Nous allons nous étirer puis je verrais si sous cette peau parfaite il n'y a que gras ou s'il se cache un peu de muscle.

Elle tique, mais reste silencieuse, ne surtout pas réagir à la provocation, pour mieux se concentrer sur la suite du programme.
Ordre donné aussitôt exécuté, elle se place en position de pompe en esquissant une grimace.
C'est là que les choses sérieuses commencent... et continuent... et ne semblent pas prendre fin.

Alors qu'elle enchaine les mouvements, la souffrance s'amplifie, ses muscles brulent, sa tête bourdonne, son souffle s'épuise.
Elle tente pourtant de maintenir une respiration régulière, mais à la sentiment de souffler comme un bœuf, que son squelette se désagrège, qu'elle se liquéfie, que ses yeux s'injecte de sang.

[Aucune réflexion, elle le suit machinalement dans les pompes, les abdos, les squats... trouvant sa force dans une soudaine colère dirigée contre lui, et qui se transforme peu à peu en rage.
Ne le quittant pas des yeux, a cet instant, elle le hait, plus que tout, veut le tuer, le massacrer, lui arracher la peau, le torturer jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Et l'Autre là avec son air goguenard ..., idem, elle lui ferait bouffer sa pipe, l'étriperait, prendrait du plaisir à la lapider à mort...

Haine... abdos... meurtre... pompes... carnage... fentes
Je les hais... je les hais... souffle ! souffle ! je les hais... souffle !...
Tout cela accompagné de joyeux noms d'oiseaux.]

Stoooop !

Eh ben non...

Ce n'est pas vraiment ce qui se passe dans la tête de la demoiselle.
Aucune haine, ni insulte, ni violence.
Bien qu'elle en bave soyez-en sûrs !
Evidemment, qu'elle a envie de tout planter là, que ses forces l'abandonnent, qu'elle a plus en plus de mal à respirer, que toute sa carcasse n'est que douleur.
Mais une chose chez elle ne flanche jamais, c'est sa détermination, alors jusqu'au bout, elle va !

Long soupir, une fois la séance terminée, son regard est en quête de...

De l'eau, de l'eau, de l'eau... vite de l'eau !

Elle prend le temps de bien s'hydrater, de marcher, d'inspirer et d'expirer, pour remettre son organisme en état de fonctionnement normal, se détendre, et se préparer pour la suite.
Bordel ! Que ça fait mal, mais que ça fait du bien aussi !
Attendant les instructions, elle reste en retrait du trio, toujours aussi silencieuse, savourant sa solitude, projetant ses jades sur la végétation environnante, tout en les observant entre deux gorgées d'eau, une étrange lueur dans son regard.
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Arioce
Chapitre IV - Episode 1


    Suer Sang et Eau – Jours suivants.

Le premier jour avait été concluant, cependant, quelques contretemps avaient repoussés le début des choses sérieuses. Quelques jours étaient passés, et nous nous retrouvions de nouveau enfin, à Mont de Marsan. Je n’étais pas dans le meilleur des humeurs, loin de là ! Ma rupture avec Louise me minait, me sapait le moral, me faisait entrer dans une tristesse de l’âme que je tentais au mieux de dissimiler. Ma nature bon vivant et souriant m’aidait énormément à la tâche. Et puis, bien que cela soit en parti ma faute, le fait d’avoir espacé ainsi le début de l’apprentissage d’Hope me rendait grogneur et irrité. Les choses devaient être bien faites ! Et couper ainsi l’entrainement n’était pas une bonne chose, à mon avis.
À peine donc le petit groupe retrouvé qu’un mot fut transmis à la jeune femme lui donnant l’heure et le lieu du rendez-vous journalier. Et comme nous avions perdu quelques jours, j’étais bien décidé à les rattraper !

Ainsi donc, quelque peu à cran, j’attendais de pieds fermes mon élève.
Heureusement pour elle, et tant mieux pour moi, me replonger dans l’enseignement me fit rapidement oublié mes soucis au profit de la concentration et du désir de progression de ma chère élève. Toutes les séances se dérouleront pour peu de choses près sur une même base, du moins, pour les débuts. Toujours les mêmes axes : renforcement de l’endurance par la course avec obstacles notamment, renforcement de l’agilité et la souplesse par les étirements, renforcement de la force avec les exercices de corps, renforcement de la technique, de la précision et la connaissance aux armes. Le tout dans un rythme qui se voulait dur, éprouvant, permettant ainsi de renforcer le mental, aspect primordial, tant face à la douleur qu’en perspective des efforts à accomplir.
Bien sûr, j’irais crescendo. Il n’était pas question de dégouter Hope, de la rendre amère. Il fallait qu’elle prenne plaisir aux exercices pour se donner au maximum. Le tout était d’entretenir l’équilibre entre difficultés et plaisir de la réussite et de l’évolution.

Les quatre premiers entrainements se passèrent bien. J’avais confié les entrainements quotidiens de mes enfants à Timothée mon bras droit, ainsi je pouvais pleinement me concentrer sur Hope, mais aussi Elvyna, que je n’oubliais pas ! Ce n’est pas parce que l’on est mère qu’on ne ferraille plus ! Grognement .
Le point de départ était toujours la lice, mais les courses nous mener hors de la ville, traversant la plaine, bordant les forêts. Équipements sur le dos, tous lieux pouvaient devenir le sable d’entrainement. Déjà pour l’habituer aux rythmes variés d’endurance et respiration, le parcours était ponctués d’obstacles naturels à franchir : barrières, montées, descentes, escalade de rochers, sauts, etc… Il fallait alors contrôler son souffle et les efforts donnés pour chaque étape. Et puis, c’est toujours plus sympa comme exercice plutôt que courir bêtement dans l’ennui le plus total. Ainsi donc, tous nos entrainements commenceront par la course d’obstacle.
Venait, bien sûr, après les étirements, forts divers et qui ne devaient en aucun cas être négligés ; évitons les blessures bêtes. Puis la musculation ! Là encore, nombreuses variantes pouvaient être faites, selon le temps, le lieu et l’humeur. Grimper aux arbres fut la première. Cela nécessité de la force dans les bras mais aussi dans les jambes. S’accrocher à une branche et s’y hisser à la seule force des bras, puis de nouveau se suspendre et recommencer jusqu’à ce que tous les muscles du haut du corps brûlent à n’en plus pouvoir se mouvoir. Le tout toujours agrémenter d’exercices au sol, au poids du corps pour l’heure. De quoi faire de l’élève, d’ici quelques mois, une femme forte, aux muscles tant souples que fermes !

Enfin, l’apprentissage des armes ; le pourquoi elle acceptait de souffrir autant en première partie.
Pour commencer, et afin qu’elle n’ait pas de lacune, je passais sur les bases. Je savais que c’était loin d’être la première fois qu’elle tenait une arme et qu’elle avait déjà eu un apprentissage auprès de son père adoptif. Néanmoins, il était toujours bon de se remettre les bases en mémoire, de revoir si rien n’avait été oublié. Et puis, l’enseignement de l’un n’est pas toujours celui de l’autre.
Petit cours donc sur l’épée, l’écu et la dague, principales armes que je lui enseignerais. Armes lestées, évidemment ; on ne gagne pas en force et rapidité de frappe sans peiner à lever ses outils, ah ah. Ainsi donc, j’exposais leurs diverses utilisations, que pour l’épée et le bouclier, elles sont tant des armes offensives que défensives ; que la dague elle était en dernier recours, si perte de l’épée, ou si l’espace de combat était trop réduit. Ensuite, les différents coups que l’on peut donner avec : estoc, taille, coup de pommeau pour l’épée ; coup de pointe, de tranche ou percussion de face pour le bouclier. Les différentes distances à respecter, pour être hors de portée, à un pas de la frappe, à distance de frappe et à distance de mains. La position à avoir : souple des genoux, légèrement fléchit, les pieds largeur des épaules, pied avant pointant dans la direction de l’adversaire, légèrement en appuis en avant et ne jamais aligner ses pieds. Enfin la technique : les yeux observant la tête et les épaules de son adversaire et non ses armes, contrôler ses mouvements, réfléchir avant d’agir, ne pas hésiter à utilise son environnement, à se décaler, tourner, utiliser l’espace et l’ultime maîtrise :

    - Ce que l’on appelle le liage. Avec son épée, en contact avec celle de son adversaire, parvenir à en prendre le contrôle. C’est-à-dire, de par le fort de sa lame – le un tiers de la lame inférieur, là où elle est la plus épaisse et proche de la main d’arme en gros – venir chercher le faible de la lame adverse – le un tiers supérieure où se trouve la pointe – afin que dans un mouvement du poignet et du bras, l’on l’écarte de notre zone de danger, puis remonter notre épée en estoc vers la gorge, le visage ou le buste, voire les avant-bras.
    C’est une maîtrise forte difficile à assimiler et mettre en œuvre. Mais une fois chose faîtes, aucune lame ne peut résister, et cela qu’importe la force de l’ennemi en face. L’on peut balader sa lame comme bon nous semble, retourner son coup contre lui. Il n’est alors plus question de simplement chasser l’arme de l’adversaire, de bêtement taper dedans ou parer, mais bien d’opposer la sienne, dans un jeu de tranchant et plat jusqu’à parvenir à faire ce que l’on souhaite. Ainsi, l’on sait toujours où se trouve l’arme ennemi tout en travaillant à le mettre hors d’état de nuire. C’est redoutable, mais très difficile à maîtriser.

Bien entendu, tous ce blabla étaient ponctués d’exemple et mise en place, Hope participant activement. Des petits affrontements avec instructions, mouvements à faire : bien parer, éviter, contre-attaquer, frapper dans les diverses directions, mettre à profit l’estoc, penser à une succession de coups, travailler les distances, etc… De quoi bien mettre en jambe en somme et partir sur de bonnes bases à approfondir par la suite.
Fin de la théorie sur les bases, vint ensuite l’apprentissage en soi !




    Abbaye Sainte Illinda – Cinquième jour.

Pratiquer les armes dans ce lieu saint, fort contradictoire. Mais l’ambiance y est si parfaite, si reposant, calme, apaisante, voire austère. Parfaite pour l’enseignement. Plus rien ne comptait, l’on était hors du temps, hors du siècle. L’on pouvait alors pleinement se focaliser sur l’effort, rien n’était présent pour nous distraire ; excepté Elvyna et la mini Oursonne Freyja. Aaaah… Freyja !
Neuf heure, heure de suer ! Et quel bel environnement nous attendait ! Bordel ! Figé dans la neige, le froid ; hors du temps vous dis-je. Le tout, avec une belle gueule de bois ! Si c’est pas beau, rajouter des supplices là où il y en a déjà trop ; merveilleuse idée d’Hope, la veille, lorsque nous avons vidés ensemble les tonneaux des estuves.

    - Mmmh… Donc… J’ai cru comprendre que vous étiez impatience de vous lancer pleinement dans la technique, désireuse de progresser en vitesse et précision.
    Et comme je t’expliquais, c’est un tout ; il faut progresser dans tous les domaines pour ensuite se perfectionné dans certains.
    Cela étant dit… J’ai lesté un peu plus votre épée et votre écu. J’ai hésité à vous faire déjà porter la veste de poids, mais je pense que vous ne le supporteriez pas encore. Pour les jours à venir, assurément.

Quel maitre à l’écoute je suis ! Tant d’attention.

    - Nous ferons un tour de l’abbaye, puis nous prendrons la direction de ses plaines et bosquets. Vous verrez, un paysage sublime !

Du moins s’il vous aurait assez d’énergie pour faire fonctionner vos yeux et vos muscles et poumons en même temps, ah ah.

    - Epée à la ceinture, écu dans le dos, et l’on y va !

Petit tour en petite foulée dans la cour de l’abbaye, histoire de faire chauffer les chevilles et genoux – l’hiver est là – puis nous sortîmes de l’enceinte, moi à la tête de course. Même procédé que les jours derniers : course, obstacles.
L’apprentissage du jour serait focalisé sur le maintien des armes, les déplacements dans l’espace de combat et la frappe avec précision, force mais contrôle. En gros, souffrance, fatigue musculaire et encore douleur. Je ne la lâchais pas une seconde, maintenant la tension et l’effort jusqu’à la fin de chaque exercice, puis la laisser souffler quelques minutes avant de reprendre. Et cela – comptant l’échauffement – deux heures durant. Et puisque le plaisir n’a pas de limite, fin de la séance, l’on reparti au pas de course, direction le petit cours d’eau qui coulait non loin de l’herbe qu’on avait occupé, un peu plus bas de l’abbaye.

    - À l’eau !

Cruel ? Non, aimant. Ne voulant que le bien de mon élève. Un bon bain froid aide à la récupération musculaire. Il serait suivit ensuite d’un bien chaud, une fois parvenu à l’abbaye bien sûr… Aaah ! Sacré moi !
Je commençais déjà à me déshabiller, gardant, par pudeur pour la jeune femme, mes braies.
Du mental vous dis-je !
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Hope
Chapitre IV - Episode 2

    Suer Sang et Eau – Jours suivants.


Les jours passent et se ressemblent beaucoup, malgré les efforts de son maitre d'armes pour rendre les entrainements moins routiniers.
Le corps en compote, pourtant, elle tient bon, non sans manifester une certaine mauvaise humeur lorsqu'elle se lève de bon matin, pour se rendre en lice.
Bien que les exercices d'échauffements sont primordiaux pour une bonne préparation, c'est bien l'apprentissage du maniement des armes qui la comble le plus.

Alors, elle s'applique durant cette première partie, en serrant les dents, et en jurant du vocabulaire totalement indigne d'une jeune femme de son rang.
Même des franchissements d'obstacles, la grimpette aux arbres, qu'elle pratique depuis toute petite avec une certaine agilité, il parvient à les rendre pénibles, repoussant à chaque fois ses limites, au point de tomber à plusieurs reprises.
Mettant à rude épreuve son orgueil, surtout quand il arbore ce petit sourire narquois, qu'elle déteste tant.

Et lorsque vient le cours le plus intéressant pour elle, c'est fatiguée et quelque peu désemparée, qu'elle l'aborde, la laissant sur sa faim.
S'ensuit une grosse frustration.

Cependant, loin d'être une idiote, elle sait que les premiers jours sont les plus difficiles.
A moins d'être d'une mauvaise foi absolue, ce qui n'est pas son cas, elle reconnaît qu'au fur et à mesure, elle gagne en souplesse, en force voir en vitesse.
Malgré ses muscles endoloris, elle se sent chaque jour plus en confiance, plus solide sur ses jambes,

C'est captivée, qu'elle le suit dans ses instructions, avec pour objectif, devenir une véritable experte dans ce fameux liage.
Maitrise qui demandera du temps, des efforts, et de la détermination.
Une certitude s'impose à elle : avec cet homme, non seulement elle va se perfectionner dans l'art du combat, mais elle va également en apprendre beaucoup sur elle-même.



    Abbaye Sainte Illinda – Cinquième jour.



Mais qu'est-elle venue faire dans cette galère ?

Venir en l'abbaye, est une lubie d'Arioce qui souhaite retrouver deux nonnes qu'il connaît bien - à chacun ses fréquentations - et sans doute un peu d'apaisement.
Et bien qu'il reste toujours plaisant de le cotoyer , elle n'a pas manqué de remarquer l'air sombre et parfois grognon qu'il affiche ces derniers jours.

Elle se lève ce matin-là, nauséeuse, la tête dans un étau et plus maussade que jamais.
L'entrain n'y est pas, c'est donc d'un pas lourd qu'elle se rend sur le lieu du rendez-vous.
Elle est mal lunée, la cause à un manque de sommeil criant, couplé aux douleurs qu'elle inflige à son corps, sans oublier ses propres tourments, qu'elle a tenté de modérer par une beuverie trop intense, la veille au soir.

Après un "b'jour..." pateux, elle l'écoute d'une oreille distraite, râle lorsqu'il lui parle de lest de son épée et son écu et blabli et blabla...
Oui les plaines, les bosquets, pas le coeur à faire du tourisme, et c'est à reculons qu'elle entame l'échauffement habituel, les armes apportant un poids et donc une difficulté supplémentaire, manquant de se vautrer à plusieurs reprises.
Sans compter qu'il lui laisse à peine du répit, s'acharnant avec ses consignes, qu'elle considère comme des ordres, ce qui aggrave son humeur déjà massacrante.
Les minutes deviennent deux heures, qui lui paraissent les plus longues de sa toute jeune vie, jusqu' à ce qu'il décide d'en terminer.
Enfin pas tout à fait...


    - À l’eau !


Gné ?

Bordel !
Il n'a pas oublié... cette idée lancée entre deux chopes.
Sur l'instant, elle avait trouvé cela amusant, le titillant de son insolence, par un "cap ou pas cap ?"
Erreur fatale, avec ce genre d'homme à la volonté farouche et au mental d'acier.

Arrivés au bord de la rivière, elle ne peut empêcher un frisson la parcourir, et son regard devenu aussi glacial que l'air ambiant, se pose sur lui.
Lèvres pincées, elle le toise, pendant qu'il se déshabille, laissant apparaître une musculature digne des héros de l'antiquité.
Aaahhh c'est comme ça... Il veut la mettre à l'épreuve, il ne va pas être déçu !

Sans plus se préoccuper de lui et d'un mouvement rageur, elle se dévêtit gardant la chainse portée sur elle, dont elle déchire le bas, pour plus de liberté dans ses mouvements.
Pieds nus dans la neige, elle s'avance vers la rivière, marque un temps d'arrêt, hésite, se traitant intérieurement de folle.

Après mûre réflexion, cette baignade glacée pourrait lui apporter un certain bien-être, et qui sait faire envoler cette foutue gueule de bois qu'elle se traine depuis son réveil.
Elle inspire et expire profondément, et un pas après l'autre, entre dans la rivière jusqu'à ce que le niveau lui arrive à sa taille.
Les mâchoires serrées, elle déverse de sa main en coupole de l'eau sur sa nuque, ses épaules, ses bras.
L'impression que son sang se fige dans les artères, la buée sortant de sa bouche à chaque souffle, le cœur qui s'emballe, le froid mordant ses chairs, et l'engourdissement de ses membres sont autant de raison, qu'elle doit absolument se bouger.

Elle se retourne vers lui, juste par pure provocation et sans plus d'hésitation... elle plonge...
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Hope
Chapitre IV - Episode 3


... et de remonter à la surface quelques secondes plus tard.

Vers lui, elle crie :

Alors ? Satisfait ?

Les dents claquent - Put... que ça caille ! - elle insiste, fière :

Vous venez ? Elle est bonne !

?%ù§!!%!
Tarée oui !

Histoire de se réchauffer, elle entame quelques mouvements de brasse, attendant qu'il daigne la rejoindre.

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Arioce
Chapitre I - Épisode 10


    Suer Sang et Eau – Premier Jour.

Impressionnant ! Hope n’était toujours pas tombée dans les pommes. Elle n’avait pas vomi toutes ses tripes et n’avait pas abandonnée. Fort bien ! Elle a du cran la demoiselle. Et il lui en faudrait, pour tenir l’allure, pour espérer survivre aux jours suivant. Une bonne dose de témérité et fougue.
Je l’observais avec attention, ne le cachant nullement. Mes yeux parcourant son corps, suivant ses mouvements, détaillant ses manières. Elle était épuisée, mais tenait le coup. Je souris doucement, acquiesçant sa récupération. Bien, elle écoutait les instructions, ne rechigner pas trop – bien sûr durant l’exercice, le corps poussait à exprimer son effort – mais ne baissait pas les bras et allait jusqu’au bout.
Je croisais son regard, le soutenant, cherchant à comprendre sa signification. Était-ce le défi ? Prouver de quoi elle est capable ? L’arrogance ? L’ardeur, entre dévoilant le feu qui brûlait en elle ? Ou plus simplement, la colère, la haine contre la souffrance que je lui faisais endurer et dont je ne semblais pas montrer de remord. Bien sûr que je n’en avais pas, j’étais là pour ça ! Et ce n’était que le début, oh oui, elle n’avait encore rien vu. Qu’une mise en bouche.

    - Attrapez, une épée, un bouclier. Tous les coups sont permis. Essayez de me tuer.

Je pris le temps de boire une bonne gorgée d’eau une fois la gourde récupéré, puis saisissais mes armes également. Pas de protection que mon gambison ; cela devrait suffire.
Dans ce duel, j'évaluerais ses aptitudes d'escrimeuse, sa technique. Je ne ferais que repousser ses attaques, l’éviter, la bousculer un peu, la pousser à frapper, à montrer de quoi elle est capable armes aux poings. Je me défendrais, lançant de temps à autre des piques offensives, pour tester ses propres défenses.
Me mettant en garde, écu en avant, épée derrière, parfaite position de départ. A la fois souple et solide comme le roc, mes yeux se plongèrent dans les siens. Un léger signe de tête. Que le combat commence !
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