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[RP] Le Bordel du Saint Abandon [venez tous, même en PNJ !]

--Lulu_la_charnue
Ce RP est ouvert à tous... que dis-je, votre présence est requise ! Venez donc vous amuser ici, jouer les gros buveurs, les grands bavards, les petites commères, les luxuriants et fumeurs invétérés. Venez, amusez-vous, malmenez-vous, aimez-vous ! Venez tel que vous êtes, ou masqués, avec un nom d'emprunt. Personnages joueurs ou non joueurs !!
Seul ici compte le plaisir du RP !
Alors... Au Saint Abandon, Abandonnez-vous !





C’est à priori une maisonnée comme il y en a tant d’autres par delà le monde. Petits salons, opium, pipe à fumer les feuilles de poirier, absinthe et filles de joie à profusion. Il n’y a que des clients : ni gens d’armes, ni brigands. Bien que tous ont honte de s’y présenter, tous ici aiment s’adonner de temps à autre à leur vice : boisson, gourmandise, paresse, substances diverses, luxure.... C’est pourquoi certaines gens y viennent masquées, et sous des noms différents des leurs..
Lulu la charnue est la tenancière de ce lieu. Elle seule y fait la loi, Sa loi.
L'opium est prêt à être consommé, l'absinthe coulera bientôt à flots, les filles finissent de se faire belles et certaines dansent déjà en riant, au bras d’un gueux ou d’un nobliau. Icelieu, seul importe le bon temps, quel qu’il soit. Alcool, substances, amourettes... Les clients pourront se faire les trois dans les salons.

Lascivement allongée sur des coussins de soie, des jambes interminables découvertes par endroits jusqu’aux cuisses, elle s'étire langoureusement. Elle croise ses gambettes et songe en attendant les premiers clients et les habitués. Jambe droite fléchie et posée, jambe gauche croisée par-dessus et le pied en suspension, elle caresse l’air de ses orteils nus. Sa toilette savamment étudiée pour être négligemment séductrice sans pour autant passer pour tapageuse retombe en cascades de tissus précieux, satins et dentelles noires de Calais, dévoilant de sa jambe croisée le galbe et la douceur, des orteils au haut de sa cuisse. Prolongeant cette vue tentante, son ventre plat à la délicate rondeur centrale, dans sa robe prêt du corps menant aux monts opulents de son buste et débouchant à la douce vallée de son décolleté insolent et corseté. Une envie d’y promener un doigt vous saisira peut-être…vous avez toutefois le loisir de promener votre regard. Plus haut vous rencontrerez alors le satin de ses lèvres carmines juste avant de plonger dans ses yeux d’opaline, gouffres insondables où des milliers de naufragées tentent, en vain, de lutter contre les vagues qui les emporteront. Ses cheveux de jais rehaussés de plumes noires, en un chignon étudié pour paraitre travaillé et négligé à la fois, ré-hausse sa beauté froide, à première vue.

Elle a un je ne sais quoi de mystérieux, non, mystique. Qui peut dire si elle fût une amante désespérée ou la pure assassine au sang froid et sans regret. Ne lui offrez pas votre cœur, elle pourrait véritablement le prendre. Ne la provoquez pas car vous n’auriez le temps de regretter vos actes, et encore moins vos paroles. Vous êtes clients mais elle est la reine de ce lieu. Elle seule décide.

Entendant quelqu'un venir, elle se relève lentement, d'une démarche féline, sa pipe à fumer tantôt en bouche, tantôt au bout des doigts. Elle jette un œil dans le miroir dans lequel elle aime lorgner les plaisirs interdits auxquels s'adonnent les clients. Elle se regarde : elle est parfaite. Nonchalante, et parfaite.

Elle s'approche du hall d'entrée, et accueille le ou la cliente qui vient de passer la porte.



--Fee.absinthe


Elle arriva. Elle ? Une fée. Pas dans le sens propre du terme. Les fées ne sont que légende. La demoiselle, elle, était belle et bien réelle. Et pourtant…

La fée était magnifique. Probablement l’une des plus jolies créatures qu’il était donné de rencontrer. Néanmoins, même si son visage était dissimulé par un imposant masque vert et argenté, il n’était pas difficile, lorsqu’on la regardait des pieds à la tête, de voir que la fée avait une agréable physionomie. Sa démarche était assurée mais elle semblait malgré tout flotter dans l’air à cause des jupons de sa longue robe verte émeraude aux décorations finement argentées, assortie au masque qui cachait son visage.

Nul ne pouvait la reconnaître. De son costume sa beauté irradiait, le tout rehaussé par la chevelure presque onirique de la jeune femme. Son visage était tout à fait dissimulé, ne laissant voir que de jolies lèvres d’un doux rose pâle et deux billes bleues en guise d’yeux, deux pierres précieuses que quelques hommes avaient déjà souhaité acquérir sans jamais y arriver.

La demoiselle vit une femme et la salua. N’étant pas une habituée des lieux elle ne pu faire que des suppositions quant à son rôle dans ce lieu. Propriétaire probablement. Rapidement la jolie créature se retrouva assise sur une sorte de petit sofa, dans un coin de la pièce. Cette dernière était d’ailleurs décorée de belle manière mais, pour le moment, elle n’était pas totalement pleine. Elle savait que ce n’était qu’une question de temps. Bientôt divers gens arriveraient et les filles de joie feraient leur entrée pour divertir ces messieurs. Elles seraient peut être fardées avec excès, vêtues vulgairement, parlant avec des voix nasillardes voire niaises, mais la jeune femme s’en fichait éperdument. Elle cherchait surtout un réconfort, un moyen de se brouiller l’esprit, l’espace d’une soirée.

L’absinthe. Tel était le moyen qu’elle avait choisi. Elle n’avait jamais gouté cet alcool, aussi vert que sa robe, et comptait bien y remédier. Et si ça ne suffisait pas, l’opium était l’autre solution. Des péchés en soit, mais elle avait déjà beaucoup à se faire pardonner, elle pouvait toujours tout confesser d’un coup…mais plus tard.

La belle se leva, alla au comptoir et dit d’une voix nette et posée.


Je voudrais un verre d’absinthe, s’il vous plait…En fait non. Deux. Ce serait mieux.

La fée sourit en coin et en attendant qu’on la serve, retourna où elle était assise et balaya la pièce du regard. C’était un paradis emplit de vices. Un paradis superficiel où beaucoup tuaient la misère de leur vie dans l’alcool, la drogue, ou la luxure. Pour certains, le lieu n’était rien d’autre qu’un vaste terrain de jeu. Pour la jeune femme et ses verres d’absinthe, c’était un lieu d’oubli, un lieu embrumé par les fumées d’opium mais aussi le lieu parfait pour observer les gens, se concentrer sur les autres tout en s’oubliant totalement.

Presque avachie sur son sofa elle ne cessait de fixer les lieux. C’était encore étrange pour elle d’être là mais plus les minutes passaient plus elle se vidait la tête. Et encore, sa future amie l’absinthe n’était pas encore arrivée. Toujours aussi sure d’elle, toujours aussi distinguée, toujours aussi belle en jouant avec l’une de ses mèches blondes, elle regardait la patronne, reine de ce paradis éphémère.
--Voyageur


« C'était pas la joie, mes aïeux, je vous le dit tout net! Damnée pluie! Elle détrempe plus ma cape et mes chausses plus qu'elle n'arrose les cultures desséchées...Et avec cette chaleur toute estivale, on n'est pas loin d'un bel orage, c'est moi qui vous le dis! Avec un peu de chance, la Moselle sera en crue un moment...Et, qui sait?, les ponts emportés, les routes coupées par les arbres ou carrément sous eau...

« -Tu t'emportes, mon petit... L’Absinthe et la bière ne te réussissent guère, il me semble... Aurais-tu bu, l'ami?
-Non, j'ai soif plutôt...Faut dire que la Fée Verte et ses fiévreuses compagnes d'étagère ne m'ont plus vues depuis un certain temps!
-Un temps certain, en effet...T'assagirais-tu, avec le temps? Cela ne te ressemble de demeurer si longtemps abstinent sur tout ce que le Seigneur interdit en ce bas-monde de pécheurs...
-Ben justement, cela suffit, j'ai décidé de me reprendre... Sage, moi? Et puis quoi encore? Couille de bouc, oui! Je te jure que la première auberge où je trouve réconfort et chaleur auprès d'une bouteille ou d'une femme, je rentre et je ne la quitte plus jusqu'à ce que le temps s'améliore de façon substantielle!
-Tu risques de rester jusqu'au printemps prochain, alors... Avec les mauvais jours et la pluie qui s'annoncent, tu auras vidée ta bourse et épuisé ta virilité avant de voir venir décembre...
-Eh bien, tant pis… A défaut de payer, je mendierai les faveurs des filles de joie à partir de janvier… »


J’avançai dans les ruelles tortueuses et déjà envahies çà et là de flaques où quelques gamins s’amusaient à asperger leurs compagnons de jeu. J’évitai soigneusement ces marmots braillards et quelques ivrognes qui lançaient à plein poumon et d’une voix glaireuse des chansons… Bien offensantes pour les vertus que défendait le Très-Haut…

Ah ! Comme ce dieu, s’il existait seulement, devait s’ennuyer à voir tout ces dévots à genoux prêcher la morale qui demandait juste de crever d’inanition et de tristesse à force de se priver de ce qu’il offrait de mieux pour oublier notre misérable condition d’humain…
Je n’allais pas m’en priver, vu le temps infâme…

Poussant la porte d’une maison de passe bien connue - mais Dieu sait si ce mot ne convenait pas à cet endroit coquet et très convenable- je pénétrais dans un tout autre monde : Oubli et Réconfort se côtoyaient dans un joyeux mélange d’absinthe, d’herbe à pipe, et de plaisirs charnels faciles…
Des canapés étaient disposés ça et là, couche improvisée où de jeunes filles de joies s’allongeaient, désirables et aguichantes…

Une femme goûtait déjà aux ensorcellements de la dangereuse mais ô combien séduisante Fée verte : un sucre, un soupçon d’eau par-dessus la cuillère… La Belle se troublait, et après… Elle vous troublait !
D’un œil, je m’attardais sur les courbes de ces créatures tentatrices, et de l’autre, je cherchais la tenancière de cet endroit qui tenait lieu de paradis perdu et retrouvé… mais en mieux :

Il n’y avait pas de dieu pour vous m’en chasser, cette fois ci…

--Lulu_la_charnue


Lulu la charnue réajusta son décolleté - entendez par là l'amplifia - en descendant d'un coup sec son bustier, faisant presque déborder sa poitrine opulente de sa chemisette.

Une Dame... et pas une moche bon sang. Encore que, caché derrière son masque, qui pût savoir ce qu'était son visage.

Lulu lui apporta son premier verre, la cuiller, le sucre... et lui servit une absinthe digne de ce nom. Préparée avec soin, avec juste ce qu'il faut pour perdre un peu la tête, mais pas la raison.


Tenez ma mignonne... Commencez déjà par celui-là. Il faut le savourer en l'observant se faire, le sucre fondre et se diluer goutte à goutte... c'est ainsi que vous savourerez mieux le second s'il n'est préparé qu'à la dernière minute.
C'est comme de faire l'amour...bien plus appétissant si l'on savoure le moment qui précède, ou l'on sait que ça va arriver, et que rien encore n'est commencé.


Elle la regarda un peu mieux, peut-être avec envie qui sait...

Vous faites envie...galbée où il faut, propre...
Dites, ça vous dirait de travailler ici et de devenir l'une de mes filles ?
C'est bien payé, pas trop fatiguant et...plutôt agréable...selon les clients. Mais au pis, si vous êtes frustrée, y'a toujours les collègues...
Puis le masque vous pourrez le garder, les clients sauront apprécier cette excentricité, et...l'on peut se passer du visage.
Il vous suffira de vous laisser faire docilement, et de profiter du bon temps.
Et quand vous travaillez pour moi, vos consommations et vos tenues sont bien sûr offertes.


Souriant en coin, espérant qu'elle accepte, elle l'imagina dans des dessous de satin noir, un loup noir en plume, et un collier de perles d'une grande longueur, descendant entre ses seins. Il faudrait bien évidemment qu'elle l'étrenne, avant de la proposer à ses clients.

Un homme entra.


Si vous voulez déjà accepter, je vous écoute. Si vous vous apprêtez à refuser de suite, je vous prie d'y réfléchir et de me donner votre réponse plus tard dans la soirée.
Excusez-moi... je vais l'accueillir et je reviendrai vous servir ce deuxième verre quand vous aurez terminé celui-là.


Se dirigeant en ondulant de ses belles et grasses hanches, elle l'observait déjà de toute part.
C'était son grand plaisir icelieu, un menu plaisir que personne assurément ne pouvait lui reprocher.


Bienvenue Messire...
Faites ce que bon vous semble icelieu...Aujourd'hui comme toujours, j'ai à vous proposer mon absinthe, mon opium, mes filles et moi-même.
Tous sont à consommer sans modération.


Elle fit une révérence allant bien bas, laissant entrevoir le plaisir à nicher sa tête ou son corps en son décolleté, armée d'un sourire enjôleur, manifestement travaillé depuis des années.
--Fee.absinthe


La fée se remit droite sur le sofa quand la femme qui semblait être la patronne vint vers elle avec le verre d’absinthe, la cuiller et le sucre. De ses mains fines et délicates elle rapprocha le verre vers elle tout en écoutant les conseils de la femme pour apprécier l’absinthe. La jeune femme continuait lentement à préparer la boisson quand la dame lui proposa de travailler pour elle, parmi les autres filles.

L’idée était tentante. En dehors de ce lieu enchanteur elle n’aurait même pas répondu ni même réfléchit à cette proposition qui aurait pu paraître indécente en la déclinant spontanément. Ici tout était remis en cause. Comme si les lieux brouillaient immédiatement l’esprit dès qu’on passait la porte. La jolie fée était troublée par cette proposition. Encore plus troublée par le regard de la femme dont l’assurance ne pouvait être démentie. La tenancière apparaissait sérieuse mais la belle qui était partie à imaginer ce qu’un travail ici pouvait lui apporter fut tirée de sa rêverie quand la porte s’ouvrit.

Un homme tout trempé arriva. La tenancière délaissa la belle fée tout en lui conseillant de réfléchir à sa proposition. Buvant son absinthe, la demoiselle suivit des yeux la femme et la vit parler avec l’homme pour l’accueillir comme il se devait. Puis son regard se perdit dans le vide, son corps se laissa aller sur le sofa et retrouva sa position avachie du début. Les mots de la tenancière s’emmêlèrent dans l’esprit de la fée. Une part de son être était irrésistiblement attirée par l’offre de la femme. L’adrénaline montait. L’envie de quelque chose de secret, de passer un interdit qu’elle s’imposait. Mais une autre part de son être luttait. Celle qui se fermait à tout. Celle qui éteignait les idées les plus folles.

La frêle fée ne savait quoi répondre, et même si la patronne partait avec le client elle reviendrait tôt ou tard demander la réponse. Tiraillée elle tenta de se concentrer, mais force était de constater que l’alcool lui avait encore plus embrumé le cerveau. La belle était un objet de séduction sur pattes et en avait conscience. Aussi excitante soit-elle, l’offre lui retirerait une certaine liberté, liberté qu’elle avait mis tant de temps à acquérir et dont elle ne voulait plus risquer la perte. De plus la fée était du genre insaisissable, difficile à charmer. Mystérieuse, magnifique, et en fin de compte trop fière d’elle pour se laisser choisir parmi d’autres pour contenter ces messieurs. Le sien de choix était fait. Il fallait maintenant en avertir la tenancière, mais elle avait encore du temps, l’homme venait tout juste d’arriver.

Alors elle se détendit, se remit à regarder les gens autour d’elle et à s’imaginer leur vie, leur désir, leur motivation, leur passé, leur caractère, tout ce qui était en apparence si secret mais que les gestes dévoilaient. Ses yeux se reposèrent sur l’homme et la bienfaitrice des lieux. Lui devait chercher une quelconque distraction tandis qu’elle, éprouvait probablement un certain plaisir à tenir ce lieu plutôt en décalage avec la réalité.

Le verre d’absinthe était vide. La splendide créature ferma les yeux en attendant qu’on lui serve un autre verre, allongeant ses jambes sur le sofa et rejetant sa tête en arrière, la rendant si gracieuse.
--Voyageur


La tenancière n’avait point tardé à se manifester. Que du contraire ! Souple et séduisante, elle s’était glissée jusqu’à moi dans une oscillation de hanches tout à fait troublant.

Habitué de ce genre d’établissement- quoiqu’aucun n’égalait celui-ci – et des manières de ces filles, je ne me laissais point démonter, et esquissais un sourire affable. Celui-ci s’élargit lorsqu’elle me fit les présentations de son décolleté tout en chair et en profondeur. Tape à l’œil pour le marin dont c’est la première visite au bordel, mais raffiné et point outrancier pour le vétéran des maisons de passe que j’étais…

Non que je ne pouvais trouver de femme qui accepterais de trouver l’amour entre mes bras sans devoir la monnayer, mais les femmes telle que celle qui se tenait devant moi avec un sourire exquis avait bien plus de compétence dans les choses du plaisir…Bien plus que les paysannes et bourgeoises que j’avais pu croiser au cours de mes voyages incessants.

Elle me proposait d’user, voire d’abuser, puisque la modération n’était de rigueur en ces lieux, de profiter aussi bien de la Fée Verte, de ses filles ou d’elle-même.

Effleurant du doigt la zone de chair où de sa gorge naissait une plantureuse poitrine qui semblait haleter – déjà – des effets combinés de son corsage et sa respiration, je lui signifiais mon choix.


-Ma Dame, si je puis vous inviter à partager un verre d’absinthe avant que nous ne conversions plus intimement…

Un sourire étira de nouveau mes lèvres. Prenant siège sur un des sofas aux motifs somptueux, j’invitai la charmante tenancière à m’y rejoindre. Pour le moment du moins.

La soirée tombait à peine par la fenêtre, subtile variation de lumière dans un ciel déjà sombre avant même que l’aube ne pointe à l’horizon… La nuit, la longue et complice Nuit s’étirait déjà dans son manteau piqueté d’étoiles, et c’était un éventail de possibilités qui s’étalait devant moi.

Même si une certaine fierté pouvait régner dans le cœur des hommes quand il s’agissait de profiter d’une femme d’un commun accord avec elle, j’avais appris au cours des années de pratique à laisser travailler la professionnelle de la chose avant de laisser surgir mes propres besoins.

Elle ne pouvait y être étrangère.

Un plaisir non dissimulé se lisait déjà sur son visage et dans ses prunelles flamboyantes, avant même que la première goutte du précieux verre de Folie n’ait coulé dans nos gorges respectives…
--Lulu_la_charnue


L’homme lui fit comprendre qu’il désirait ses services personnels d’une douce manière, prélude exquis de leurs ébats futurs.
D’un sourire entendu, lui offrant un regard plein de promesses alors qu’il la caressait du bout du doigt, elle lui signifia son accord.
Et c’était là toute la beauté de sa maison, et c’était là tout ce qu’elle aimait. Des paroles, des bons moments, des échanges verbaux…et chacun sait pertinemment que les échanges des corps auront lieu.
Et c’était là le plus savoureux : cette attente, qui n’en est pas réellement une puisque les participants consentants apprécient du temps passé ensemble, et ne font pas que consommer bestialement, directement…ce qui ne revêt pas le moindre intérêt.
Et c’était là toute la beauté et tout le décalage à la fois de la « vie réelle » puisque les hommes et les femmes se dévorent des yeux, se découvrent dans le verbe, avant de se découvrir totalement, de se dévorer tout court, et de se quitter des yeux. Peut-être pour toujours.
Et c’était là de toute évidence la relation de couple la plus saine : ni pleurs, ni déchirement …encore que… mais du moins n’y avait-il pas d’enchaînement.
Et c’était là l’unique mode de relation à la gent masculine qu’elle accepte et aime. Il va de soi que chacun décide de ses mœurs. Ainsi en a-t-elle décidé.

Il lui proposa de partager un verre avant de partager leur intimité. Peut-être son regard croisera-t-il celui d’une de ses filles, elle en avait l’habitude…encore que certains aimaient – si toutefois ils en avaient l’honneur – accorder une soirée entière à la Patronne. De temps à autres, un client hésitait parfois, mais n’osait pas toujours le dire ni l’avouer…cela se voyait vite. Aussi Lulu invitait-elle une fille ou deux, qu’il reluquait discrètement, à se joindre à eux.
Comme à son habitude, elle suivit la demande initiale du client, et adaptait toujours en fonction de l’évolution de la tournure des choses.
Elle dévisagea son client de la tête à la ceinture, celui-là n’était pas un de ces marauds qui viennent occasionnellement icelieu afin de se payer une bonne tranche de rigolade, un de ceux qui voulaient du coït et rien de plus, pas même un verre ni un bonjour. Hop, je paie, mets-toi toute nue…qu’elle les détestait ceux-là… quand ils demandaient la Patronne, elle trouvait toujours une meilleure occupation, où avec un sourire moqueur se targuait au client d’être bien en dehors de ses moyens.
Mais celui-là…
Elle afficha une mine satisfaite. Assurément, ils allaient savourer intensément chaque instant. Et réciproquement.
Tranquillement, il alla s’installer sur un des sofas du grand salon. Elle en profita bien sûr pour le reluquer goulûment. Un beau morceau quoiqu’il en soit.

Arborant un sourire de circonstance, les filles la regardant du coin de l’œil, attendant de savoir qui avait demandé le Messire, elle leur adressa une courbette qui voulait dire : « ce soir, chacune soigne et s’occupe de tout le service de ses client(e)s, je participe aux festivités. »
Les filles n’étaient même pas déçues. Elle savaient qu’elles auront du travail ce soir… et espèrent peut-être pour certaines de se joindre à la Patronne, et d’apprécier ses qualités, son doigté affiné par les années. La regardant avec un sourire, elles reprirent toutes le cours de leurs activités… boire, fumer, aimer…ne rien faire, paressant. Ici, chacune travaillait à son rythme, tant qu’elle ne passait sa soirée à boire toute seule, et donnait une part définie de ses gains de la soirée à la Patronne…pour la mise à disposition du cadre, des clients, du bar, de l’opium. Et par conséquent… des filles, il y en avait vraiment beaucoup… de toutes les morphologies, et pour tous les goûts. Elles aimaient travailler ici. Rien ne leur était imposé à part le pourcentage. Si un client ne leur revenait pas, elles se débrouillaient entre elles, et une autre l’aguichait ou lui offrait un verre, excusant sa comparse d’être déjà prise pour la soirée.
Vêtues de dentelles, de tissus soyeux, parfois même pas vêtues du tout, elles allaient et venaient, dans une joyeuse sérénité. Elles étaient les reines de la nuit. Et elles le rendaient bien.

Mettant un terme à ses tergiversations, Lulu alla donc prendre soin de son mignon.
De son pas digne et nonchalant à la fois, elle alla chercher derrière le comptoir deux verres assortis de leur cuiller respective, une coupelle de sucres, une bouteille d’absinthe. Au passage, elle fit signe à son entraîneuse, qu’elle aille discuter avec la belle masquée et lui faire voir un peu ce qu’était la vie ici…qu’elle soit permanente ou très occasionnelle. Et la servir, bien sûr.
Sur le chemin du comptoir à son client, elle fit un menu détour afin de voir la belle masquée.


Pardonnez-moi mon exquise…j’aurai bien aimé être à vous…sincèrement… lui fit-elle, un sourire coquin au coin de ses lèvres charnues.
Mais un client souhaite mes services exclusifs, du moins pour le moment.
Pour me faire pardonner de vous, ma douce, je vous offre la soirée…réfléchissez à ma proposition et ne vous angoissez pas. Vous pourrez me répondre la prochaine fois que vous reviendrez.
Profitez de l’absinthe, de l’opium, et d’Yvette s’il vous plaît.
(entendez si cela vous plait) Vous êtes mon invitée, ce soir.
Et…
faisant durer le suspense peut-être, si mon homme de la soirée ne recherche pas ma compagnie exclusive, pourriez-vous vous joindre à nous pour un verre ?
Je vous laisse au bon soins de ma favorite… Je reviendrai prendre de vos nouvelles plus tard.

Lui adressant un sourire chaleureux et détendu, elle s’excusa poliment et la laissa.
Yvette déjà, s’approchait avec une bouteille d’absinthe, son doux visage innocent, et son corps parfait…délectable… Lulu, elle, ne s’en lassait pas.

Chassant une pensée d’envie, elle quitta la Belle, et avec bonheur, rejoignit son homme du soir.
Elle déposa tout son bardas sur la table basse devant son homme, obligée de se baisser évidemment pour poser verres, sucres, cuillers, bouteille…Puis alla chercher l’appareil à opium. Si elle ne s’était méprise dans son jugement, le Messire devait connaître…et apprécier les bonnes choses.
Elle revint donc avec le restant du nécessaire à l’abandon de soi, à l’abandon à ses envies quelles qu’elles soient le temps d’une soirée, et alla s’installer non pas près de lui, comme le feraient les ignares et les débutantes, mais en face, afin qu’il eût le loisir de parcourir des yeux l’intégralité de son corps, sans gêne ni honte, en ce lieu ou tout était permis et l’indécence une notion désuète, déplacée, proscrite, tout simplement.

Malicieusement, en préparant sous ses yeux les consommations, lui laissant le loisir de scruter ce qu’il voulait le temps que la boisson soit prête, elle voulut attiser son envie. Plus elle était attisée et insatisfaite, plus le temps de satisfaction lorsque les corps exultent était inespérément jouissif.

Partageons…mais il se trouve que j’ai de nombreux verres, et que je crains, en en partageant un seul, de vous empêcher occasionnellement de boire à l’envi si le verre est déjà occupé par ma bouche.
Peut-être plus tard partagerons-nous un seul verre effectivement, si vos lèvres ont d’occupation autre chose que la boisson.


Puis elle se leva, se posta devant lui, contre le sofa et entre ses jambes mais sans que ce fût de trop, et tout cela l’air de rien. Il était confortablement installé, jambes légèrement écartées, suffisamment pour qu’elle les frôle de ses jupons en lui apportant un verre, tout sourire, en faisant la révérence, tête inclinée respectueusement, tout près de lui.
Dans un léger rire, elle lui présenta
Le Saint Abandon, comme il me sied à le nommer.
--Voyageur


Mes yeux, pour autant que je puisse les contrôler, étaient forts agités, ce soir…

La Belle s’était assise en face de moi, innocente et désirable, préparant nos consommations respectives. Elle posa la cuillère ad hoc sur le verre d’une transparence parfaite, plaça le morceau de sucre de deux doigts longs et fins – sans doute aussi gracieux pour servir l’absinthe que pour d’autres usages- et versa avec une infinie douceur l’eau qui allait donner à la Troubleuse tout le sens de son nom…

Mon regard, trahissant un désir naissant, glissa sur le visage lisse et sans fard de la tenancière, longea sa gorge où pulsait- j’en étais persuadé- un battement de cœur qui avait déjà pris quelque accélération liée à l’envie, plongea dans les rondeurs tant convoitées de sa gorge plantureuse, allant et venant au rythme des mouvements réguliers de sa poitrine si bien mise en valeur par le corset de dentelle…

Une goutte d’eau chargée de sucre entama une longue chute vers les profondeurs translucides de l’absinthe, lentement…

Le temps semblait avoir pris un cours ralentis, je reluquais à l’envi mais sans vulgarité aucune la poitrine de la belle, son sourire désarmant et ses yeux où semblai perpétuellement danser une lueur de malice et de saine ironie. Elle était consciente du trouble qu’elle faisait naître dans le cœur des hommes- et peut être des femmes- et savait s’en servir pour faire la joie de ses clients et pour sa satisfaction personnelle, qui semblait sans borne et plutôt insatiable…

La goutte sombra. Suivie d’une autre, plus leste. Suivie d’autres, qui se prolongèrent en torrent, et transformèrent le vert limpide du nectar en vert opalescent, trouble et comme envahi d’une insaisissable fumée de folie : l’âme de la Fée.

Le temps repris son cours normal, il me sembla que j’émergeais d’un long et fièvreux rêve, pour me retrouver face à un autre, mais bien réel et plutôt bien en chair dans ses formes…

La tenancière s’était avancée, verre à la main, droite et souriante entre mes jambes négligemment laissées écartées. Elle avait su exploiter- mais l’avait-elle fait sciemment ?- la garde que j’avais baissée, même si, en la personne du Saint abandon, je me devais de me détendre de façon plus poussée qu’à l’ordinaire.

Je pris avec un sourire élargi le verre qu’elle me tendit, et attendit courtoisement qu’elle prenne siège et boisson pour entamer une conversation que j’espérais plaisante et d’une finesse qui me changerait des piliers de taverne de bas étage et des paysans qui ne valaient guère mieux.

Mais là, j’avais affaire à une tout autre nature de personne. Celui qui pense que les catins de haut vol et les tenancières de maisons de passe étaient des idiotes à la solde du diable est un sombre imbécile. On ne peut en effet trouver de réplique à ses pensées embrumées d’alcool et d’opium plus agile et plus attentive qu’elles…

Sauf peut être chez ces sages qu’on nommait érudits, ou fous… Mais là, on devait supporter une froide condescendance, et cela m’était plutôt insupportable…Aussi, je prenais beaucoup de plaisir à discuter avec ces filles qu’on disait de rien…

Surtout quand elles me faisaient l’honneur d’une soirée entière, comme ce soir…

Les femmes de l’élégant bordel virevoltaient en tout sens, plus ou moins vêtues, voire pas du tout, pour le plaisir de l’œil et des sens, mais nulle autre ne captait autant mon attention et mes regards que la belle tenancière.

Je levai mon verre vers elle et, approchant mes lèvres, je bus le Saint Abandon, mon regard naviguant entre le sourire et les yeux si rieurs de mon hôtesse. Je remerciais un dieu par une brève prière, n’importe lequel.



Peu importait, en effet : il suffisait qu’il soit suffisamment cornu pour que ces quelques mots maladroits mais empreints de gratitude aient quelque valeur…
--Lulu_la_charnue


Je lui tends un verre, plantée entre ses jambes.

Le regard de mon bel inconnu, déjà fort adouci, s’emplit d’une lueur différente. A la cadence ou les gouttes du poison divin s’écoulent en nos verres, s’éveillent nos désirs respectifs et mutuels. Cela devient palpable, mais léger et lourd à la fois dans l’air, comme un orage en été : fort, faisant presque rage, inéluctable et avant tout attendu…balayant tout sur son passage.
D’un geste sec, il pourrait balayer nos verres de cette table basse, m’empoigner vigoureusement et me prodiguer cette fougueuse étreinte dont nous sommes pétris d’envie. Ô combien ne lui en voudrai-je pas…
Un geste vient… Il saisit le verre que je lui tends et son sourire s’élargit.
Je profite de ce qu’il saisisse le pied de la coupette pour tendrement mais légèrement lui effleurer les doigts, toujours l’air de rien. Cet air de rien qui est le secret de la séduction et du jeu amoureux. Il peut faire croire à la maladresse où à l’inattention, et fait cependant fuser dans l’esprit de l’autre toutes sortes de pensées venues tout droit du « et si elle l’avait fait exprès… ». Il fait naître le trouble tout simplement, et c’est dans ce flou que j’aime me trouver, en toutes circonstances…du flou de mains qui se frôlent au flou d’une cambrure rendant fou le plus frigide des amants.
Celui-là assurément n’en est pas un, rien qu’à en juger de par la douceur relative de sa peau, ses doigts paraissant agiles, ses mains n’étant pas celles d’un mollasson qui se prélassait dans un grand salon, et qui pourraient empoigner bien des choses.

Tout en prenant mon temps, tranquillement plantée devant lui, sans bouger pendant un long, très long instant, mes yeux parcourent lentement son corps.
Je ne m’en cache nullement et profite pleinement de sa présence.
Mes yeux, braves prédateurs, savourent ses mains, que j’ai « accidentellement » caressées, remontent sur son bras, son épaule, son cou, ses lèvres…
Ses lèvres…je pourrais les croquer, mais point ne le ferais. Mes lèvres aux lèvres de l’Amour sont réservées, et à nulles autres. Toutefois, les lèvres de mon inconnu sont relativement fines, belles, expressives et terriblement sensuelles, elles pourraient allumer des feux à des myriades d’endroits sur ma peau. Je songe, arborant un sourire rêveur, aux lieux qui pourraient êtres les élus comblés…ils seraient pour le moins nombreux.

Puis je le contemple. Plongeant mon regard gris dans le sien, je sonde les profondeurs de son être.
Ses pupilles, opalines où mon âme se voit à l’envers, reflètent mon image. Une alliance charnelle s’esquisse…mais j’ai la sensation des plus étranges que nous sommes autrement liés. En d’autres vies peut-être fût-il mon amant, mon maître, mon compagnon, mon époux. Mais pour l’heure, il est cet autre, tant attendu, qui saura me plaire et me compléter. Il me magnifie et sa présence délicieuse exacerbe mes sens.

Après lui, les autres clients me paraîtront bien fades. Il est donc hors de question, ce soir, d’aller trop vite. La nuit est la nôtre. Il n’y en aura plus. Aussi, inutile de précipiter les choses, malgré l’ardeur qui me consume. Plus l’attente est longue tout en attisant le désir, plus l’issue finale est exquise. Et ce soir, même mon client n’aura nul autre choix que de passer la plus divine des soirées, et de prendre un plaisir…le plus exquis qu’il lui est donné de vivre. Il n’a pas son mot à dire. Cette lubricité passagère me fait mordre ma lèvre inférieure. Un frisson parcourt mon échine. Je n’ai pas envie de m’asseoir ailleurs que sur ses genoux, et pourtant c’est par là qu’il faut commencer.

Me détournant lentement de lui, fort à contre-cœur, je lui tourne le dos et me cambre très légèrement. Comme il ne peut voir l’expression de mon visage, je pousse un long soupir, permettant à mes palpitations de s’évacuer un peu et de laisser un tantinet de répit à mon corps affolé.
Yvette me jette un œil. Je pense qu’elle a compris.
Je regagne ma place initiale, saisis mon verre, et m’y installe confortablement. Retirant mes chausses, je m’assied, presque allongée sur le côté, les jambes repliées sur le sofa, laissant voir mes chevilles.

Humant le breuvage puis adressant un regard langoureux à mon bel inconnu, je lui propose de boire
A notre nuit.
Il lève son verre vers moi, en approche ses lèvres et boit le Saint Abandon.
Je lève mon verre vers lui, en approche mes lèvres et bois le Saint Abandon.
Cette nuit est pleine de promesses éphémères. Elle s’avère délicieuse.
La boisson l’est également. Je m’en lèche les lèvres, en bonne gourmande que je suis.
L’alcool, bien que j’en ai l’habitude, fait monter du rose à mes joues. L’homme quant à lui semble se détendre progressivement, mais pas encore tout à fait. Cela viendra assurément, et s’il le faut, je l’y aiderai.


La boisson vous convient-elle ? Est-elle à votre goût ?

Question somme toute banale, mais il fallait bien commencer quelque part. Je lui tendais donc une perche, bien cachée sous cette question maladroite, afin qu’il pût orienter la discussion vers la thématique de son choix. Ici, les clients ne sont pas toujours causant, et pas toujours cultivés. Est une erreur monumentale de commencer à discuter, en tant qu’hôtesse, d’un sujet en particulier. Qui l’eût cru…sous chaque banalité se cache une finesse.
--Voyageur


Un pan de tissu qui caresse ma jambe dans une légèreté aérienne…
Une main fraîche et aux doigts fins qui effleure la mienne dans un don de folie liquide…

Des yeux aussi voyageurs que moi, qui parcoure mon corps dans son entièreté, sans retenue, sans rien d’autre que du désir, trahi pas une lèvre à peine mordue. Des yeux qui rencontrent les miens, pierre de lune qui s’enfonce dans une mer bleu-vert, semble trouver le Miroir de mon âme, comme je trouvai un vague reflet dans le sien.

Ce que j’y vis, d’une floue netteté, me noua la gorge. L’envie me prend de la saisir aux hanches, de l’étreindre dans un mouvement unique, dans une communion qu’on dirait attendue depuis longtemps, ou débutée depuis toujours.

Je ne le fis point.

La Belle se retourne, doucement cambrée, la ligne de son dos s’esquisse sous la robe éthérée…Tout en elle semble désirable, rien en elle n’inspire autre chose qu’attention et vouloir…Elle s’étendit sur le fauteuil, étendant ses jambes dans un mouvement unique qui fit choir ses chausses sur le sol. Elle me fait songer à ces femmes nostalgiques de la Rome toute puissante, où finesse et décadence résonnaient d’une même voix. Je l’imitais, à ma façon, en levant mon verre d’une main, deux doigts sur la tempe, un troisième sur l’angle de ma mâchoire, dans une posture qui allait se décontractant.

-A notre Nuit…

Mon sourire esquissa un nouveau trait : Satisfaction et Otium…
L’Otium… Ce que la Rome d’antan méprisait le plus, oisiveté néfaste au cœur comme à l’esprit, celle qui faisait songer aux belles femmes quand la solitude de vos pensées vous le permettait. Celle qui rongeait l’âme d’un feu discret mais insidieux, avant qu’il n’éclate en intense brasier, ravageant tout sur son passage.
Cette femme, sise en face de moi, qui allait devenir, le temps d’une longue et passionnée soirée, ma compagne, ma moitié, mon désir et ma seule volonté. Ses genoux repliés tendaient le tissu de sa robe dans un pli qui dévoilait ses chevilles fines, ses pieds menus, le commencement d’un mollet…
Ce seul point absorba mes pensées confuses et délicieusement troublées jusqu’à ce qu’une question, surgi de la superbe gorge de ma belle tenancière, crève la bulle de ma contemplation silencieuse.
-Elle est exquise, ma Dame… Autant que la grâce avec laquelle vous me la servîtes…

Je portais à nouveau le verre à mes lèvres. Des gorgées infimes, presque dérisoires, mais qui contenaient tant de passion et de trouble en leur sein qu’il était dangereux d’en ingurgiter plus qu’il n’était supportable pour mon cœur, qui battait comme tous les tambours de guerre de Francie et de Germanie réunis…

-D’où vous vient cet art de servir si bien la Fée Verte, belle dame ? Tout comme cet accueil si charmant que vous m’avez réservé… C’est à un point tel que, si cela m’était permis, je me verrai fort bien rester en votre délicieuse compagnie jusqu’à ce que je puisse prétendre vous avoir rendu tout la chaleur contenue dans votre simple présence…

Qu’en dites vous, très chère ?

D’où me venait ces mots, je ne sais. Mais je prenais plaisir dans la simple formulation de mots qui, bien qu’il n’y aient pas vraiment d’utilité, allumaient dans le regard de ma maitresse d’un soir une étincelle qui promettait bien des moments empreints d’une force et d’un plaisir décuplé par toutes les paroles échangées, fussent-elles dérisoires ou banales…
Mon sourire s’élargit, je ne la quittais point des yeux.
--Lulu_la_charnue


Je souris à ces doux compliments. Les douceurs, les compliments, les belles paroles faisaient partie des discours usuels des clients. Ils étaient l’enrobage de la sucrerie qu’ils s’apprêtaient à croquer. Néanmoins, il m’était toujours plaisant de les ouïr. Car, prononcés par des bouches diverses, ils étaient toujours emprunts d’une émotion différente.
Pour certains, ces palabres traduisaient le désir naissant, parfois bien ancré déjà, pour d’autres l’impatience, d’autres encore laissaient transpirer une envie pressante à assouvir. Certains même trahissaient en les prononçant une gêne, un manque d’aise lié à leur faible fréquentation de ce type de lieu et une ignorance de ce qu’ils pouvaient faire ou dire, pressés d’en finir au plus vite.
Mais lui... mon bel inconnu aux yeux de bleu et d’absinthe, deux pierres magnifiques ou je me noierai bien volontiers, ne trahissait ni gêne ni empressement incontrôlable.

Soif…j’avais soif. J’ai porté à mes lèvres carmines le divin breuvage et épanché ma soif, lentement, savourant la boisson. Une goutte perla à mes lèvres, je n’en perdis pas une once. Me léchant sensuellement – mais toutefois discrètement – la lèvre inférieure, je songeai déjà, les joues roses d’émoi, aux intenses moments qui se faisaient tout doucement de plus en plus proches. Nos moments. Force m’était de constater que son regard avisé ne manqua pas la moindre de mes expressions. Et je ne me cachais nullement. J’avais envie de lui, c’était évident, et je l’assumais pleinement.


Citation:
-D’où vous vient cet art de servir si bien la Fée Verte, belle dame ? Tout comme cet accueil si charmant que vous m’avez réservé… C’est à un point tel que, si cela m’était permis, je me verrai fort bien rester en votre délicieuse compagnie jusqu’à ce que je puisse prétendre vous avoir rendu tout la chaleur contenue dans votre simple présence…

Qu’en dites vous, très chère ?


J’eus envie de le taquiner quelque peu. Je pris le temps avant de lui répondre, tout en préparant l’opium.
Je l’amorçais, en soufflant sereinement les primes nuées, dessinant du bout des lèvres des ronds...des auréoles provisoires qui le canonisaient.
Puis, j’empruntais un ton léger, plaisantin, et lui répondit fort peu sérieusement.


Si je vous y autorise, mon doux, je crains que vous ne dussiez venir bien plus d’une soirée.
Et cela m’ennuierait, voyez-vous, que comme pour tout mets exquis, vous goûtiez par trop à moi et vous habituiez à ma saveur. La vie vous semblerait bien fade ensuite, et je ne veux pas causer votre perte, malheureux…

Mais plus sérieusement, vous savez où me trouver…
Icelieu, entièrement dévouée au service du Saint Abandon, célébrant sa venue en tous temps sur cette banquette ou sur une autre pour remercier la Fée Verte de m’avoir donné ces deux modestes mains, pleines de sa connaissance.


Puis, comme d’un air de vouloir le lui démontrer, je lui montrai mes mains.
Le prétexte au rapprochement était tout trouvé. Des plus plausibles, il proposait un face à face somme toute moins éloigné à mon inconnu qui dès à présent, disposant de moi, pouvait m'avoir à sa portée.
Les paroles banales, les prétextes et autres minauderies savaient plaire aux hommes parfois. Car, après tout, tout ce jeu, conscient enfantillage, n'était que le conscient prélude de moments bien moins innocents.
Causer côte à côte, feindre l’intérêt porté à mes mains pour les saisir, les caresser ou que sais-je… tout était permis.

Puis, voyant son regard aussi enflammé que le sien, elle se leva tout simplement et l'invita à la suivre dans un petit salon, plus intimiste.

C'est alors qu'un nouveau client entra...




















--Dequerne


Dequerne



[ Le même soir, dans la chambre d'une petite auberge... ]





Avachi dans son baquet d'eau quasiment brulant, les coudes sur les rebords, il se délassait dans une myriade de volutes de vapeurs, de sa journée de voyage, chaotique au possible du fait d'un sabot meurtrie de sa jument s'étant blessée. Dequerne, les yeux clos dans la pénombre à peine dissipée des flammes du chandelier, songeait....

Déjà pas mal d'années qu'il allait de l'avant, au jour le jour, comme s'il quérissait quelque chose, mais sans le savoir, c'est lui même qu'il fuyait, depuis la morte de sa femme.
Aussi loin que remontait ses souvenirs, il était toujours en quête de quelque chose...
Cependant, ces temps-ci, plus rien, absolument plus rien pour le faire vibrer, si ce n'était l'absinthe qui, passagèrement, égaillait une soiré de-ci de-là.

Telle une vasque, il joint ses mains qui vinrent plonger dans l'eau chaude devant lui, et les portant haut il la déversa sur son crane l'eau se divisant en une pluie de gouttes luisantes et longeant son visage plutôt angulaire. Ses doigts vinrent se glisser dans sa chevelure, la "peignant" en arrière d'un coup presque sec. Une rage sourde, indicible, vint éclater dans son regard lorsqu'il ouvrit ses paupières. C'en était assez, ce soir tous les excès se verraient satisfait.....
Une catin et de l'absinthe seraient le parfait abandon, et vu ses appétits naissants à cette idée, prenant ampleur dans l'eau du bain, cette professionnelle, si elle était talentueuse, aurait double ration de travail...

Toujours habité de cette colère issue de la frustration, il sortit presque précipitemment de son bain, l'idée de se divertir se transmuant presque en obsession, lui homme habitué à assouvir ses envies rapidement, se voyait ranimé, ne serait-ce que de ce petit projet. Une serviette de lin rapidement passée sur sa musculature forgée par des années de marine sur un baleinier, et entretenue par ses diverses "activités", Dequerne se dépêcha. Il était tout de même bien possible de trouver un bas-fond où absinthe et catins se trouverait aisément?

De toutes façons il avait "besoin" de son alcaloïde préféré, la fée verte, seul exutoire le radoucissant pour quelques jours...
Réfléchissant avec intensité tout en se r'habillant, il parcouru mentalement le coin dont il avait au préalable fait le repérage dans le projet de sombres desseins, les écus ne tombent pas du ciel, et il devait au moins cambrioler une fois par semaine. Ses braies longues de travail en cuir souples marron furent enfilées rapidement, suivi des noires bottes de chevauchée. Moue pensive en coin, et sourcils froncés, il grinçait des dents. S'éxacerbant d'envies en tous genres, il entreprit le boutonnage de sa chemise épaisse de lin beige. Mais son regard était absent, déjà ailleurs, là où ses idées les plus folles se dirigeaient lorsque qu'inattentivement il enfila son gilet tout de cuir sombre lui aussi...
Un manteau de cuir gris sombre, presque noir, fut négligemment jeté sur ses épaules musculeuses lorsqu'il se dirigea vers la porte de sa chambre, un souffle sur le chandelier au passage, et il sortit dans le corridor....


[ Sortant dans la venelle où débouchait la sortie de son auberge.... ]





Le soleil s'était couché depuis peu, et la soirée filait à toute vitesse sous un ciel sombre, passablement couvert, diffusait une pluie si fine qu'on en aurait dit une giboulée, alors que Dequerne recherchait impatiemment l'objet de ses désirs, et c'est presque par inadvertance suite au heurt contre l'épaule d'un clochard fin bourré qu'il entama un questionnement répondant alors à bien plus qu'une intérogation...
Le vieux bougre lui indiqua alors un lieu où rien ne semblait prohibé, et même mieux que cela.... la résine d'Asie y était fumée, chose qu'Antoine n'avait consommée depuis de très nombreuses années. La dernière fois était dans un port sordide, où le mauvais alcool et les femmes infectées de maladies vénériennes étaient en profusion. Cette nuit-là, il n'avait touché à rien, mise à part l'opium. Mais les circonstances étant ce qu'elles sont, jamais depuis Dequerne n'avait re-fumé de cette résine aux vapeurs étherées portant au plus doux vices...

[ Une heure plus tard, devant le "Palais des Vices", enfin selon ce que Dequerne pensait.... ]




Alors le voici?
Ce temple des plaisirs?
Il en aurait le coeur net d'ici peu, car poussant la porte, s'ébrouant d'une main au geste mécanique, Dequerne pénétra les lieux et se fixant immobilement devant l'entrée, la porte claquant derriere lui, et il parcouru les alentours de son regard. Son manteau de cuir dégoulinait au sol, et durant ce temps il jaugea l'ambiance. Aucun garde à la porte ne filtrant les allers et venus, seul un léger parfum dans les airs vint s'inviter à ses narines sans qu'il ne pu le définir, peut être de l'encens mêlé à l'exhalaison de l'opium, encore que même pour l'encens cela ne faisait que fort longtemps qu'il n'en avait pas humé....

Un regard de biais, un état psychologique particulier en tête, un mouvement perçu par son inconscient prédateur, il vit se mouvoir une ombre en coin d'oeil....

--Lana_ribot






[Un soir, en Lorraine, sous une pluie battante, avant d'arriver devant une maison close]

Le voyage a été long, périlleux; cauchemardesque. Des hommes qui cherchent à se faire une bourse, à profiter des faibles. Des brigands, comment n'arrive-t-elle plus à ne pas les reconnaître. Ces hommes et femmes qui ne pensent qu'à profiter de la vie en somme. Lana le comprenait trop bien. Peut-être en faisait-elle aussi partie de cette catégorie de gens.

La misère, la puanteur des routes, la noirceur des coeurs d'homme; tout ça Lana l'avait vu, croisé tant de fois. A un point qu'arrivée dans une maison close, cela lui semblait tout à fait familier. Presqu'une senteur nostalgique venait réveiller ses sens quand elle arriva aux alentours du lieu dit. Il se peut que dans son passé, Lana n'avait pas vraiment eu le choix que de fréquenter ce type d'endroits.

Ce fut comme un bloc de pierre qui lui tomba sur la tête. L'image de son enfance dans un palais des plaisirs, à côté d'hommes et femmes dépravés, s'adonnant sans retenue aucune au plaisir de la chair. Sa maman qui essayait de lui cachait ce spectacle. Pourtant Lana n'était pas gênée pour autant par tant de corps étalés tels des morceaux de viande. Elle trouvait cela presque ennuyeux. Les râles à répétition sonnaient comme une longue comptine pas assez chaotique à son goût.

Mais aujourd'hui Lana était devenue une femme, et a perdu tout la candeur qu'elle avait enfant. Malgré les épreuves traversées, elle avait la beauté hérité de sa mère iintacte. Une beauté fatale.
Fatale, cela a failli l'être pour elle.
La dargue caché dans sa botte l'a sauvé finalement plus d'une fois.
Cela explique entre autres pourquoi cette jeune femme brune au regard si triste se retrouvait sans cesse sur les routes les plus malfamées.
La Lorraine était un duché pas encore visité. Elle avait envie de venir voir du beau monde. Un nobliau se disait elle ferait bien l'affaire. Mais en attendant, elle devait se reposer. Et cette maison close tombait à pic.



La prmière chose qu'elle fit quand elle entre dans le lieu a été d'aller demander un verre d'alcool bien fort au tavernier. D'un rasade franche, le liquide s'engouffra dans le gosier de la belle brune dont les cheveux étaient encore trempés par la pluie battante de la Lorraine.

Un peu plus, elle n'aperçut pas l'homme qui était là. Sous son manteau aussi trempe également, il semblait l'épiait du coin de l'oeil.
Lana commanda un deuxième verre. Et cette fois-ci, elle le prit dans ses mains. Et se retourna en direction du beau brun. Le toisant sans aucune vergogne, elle se demandait si tous les Lorrains étaient d'aussi belle facture.


--Dequerne


Dequerne


Il allait aimer ce lieu, il en était certain, et comme lors d'une sorte de visite comme pour l'achat d'une demeure, Antoine examinait de toutes parts, ses pas se déployant dans une lenteur presque exagérée, dégustative, son regard s'emplissant des images voluptueuses et lascives des corps de femmes plus ou moins dénudées, et parfois, du bout de l'index, il entre-bailla les tentures de cloisonnement d'où émanaient des gémissement saccadés, enchevêtrements de corps bataillant l'un sur l'autre, en quête du plaisir, tantôt l'homme prenant possession d'une belle catin "mourrant" dans une foule de clameurs, sur laquelle il déployait ses efforts, tantôt une belle cavalière lancée en pleine chevauchée épique à grand renfort des râles de sa monture se laissant dompter....
D'autres fois c'était les plaisirs de Lesbos de deux femmes sachant pour le mieux s'entre-satisfaire dans un tumulte de chairs suppliantes l'une se glissant à l'autre, empreintes impudiquement de luxure dans un jeu de caresses frôlant les peaux moites... autant extérieurement qu'intérieurement...

Un sourire particulièrement satisfait gravit alors ses joues, lèvres closes et très légèrement en coin comme il en avait l'expressive habitude. En relâchant le rideau rouge carmin, il reprit contact visuel avec l'ombre qu'il avait entrevue, celle-ci s'étant déjà installée au comptoir pour laisser un breuvage ranimer ses sens. C'est alors qu'il s'aperçut qu'elle le toisait, très nettement, et dans ce genre de lieu une femme ne vient certainement pas parfaire son art de la broderie, et d'autant plus que regarder avec insistance n'avait d'autre but que d'attirer l'attention...
Alors, Antoine ne faisant pas affront d'ignorance à la Belle, se dirigea ostensiblement vers elle, son pas tout aussi lent ne trahissant aucun intérêt trop hâtif, sa main droite doucement détacha l'unique bouton retenant clos son long imperméable de cuir trempé.

Au début, il lui adressa un sourire presque courtois, contrastant avec l'air parfois détaché qu'il arborait inconsciemment, puis il se commanda une absinthe au miel auprès du tavernier qui la lui fit couper rapidement alors que Dequerne reporta son attention à nouveau sur la femme à sa gauche, elle avait ce petit quelque chose d'attirant, son regard nimbé d'une sorte de tristesse ou de mélancolie, et il a de souvenir toujours été séduit par les âmes en peine. En tout simplicité il engagea la conversation:

Bonsoir belle inconnue, désirez-vous boire un verre?
C'est moi qui offre...


Omettant sciemment de révéler son nom sur l'instant, la malice se dessina en un sourire sur ses traits, bordé de confiance, mais ni de trop, ni trop peu, juste ce qu'il fallait pour qu'elle comprenne ses véléïtés. Dans sa main dénuée d'alliance, il se saisit doucement de son verre de cristal empli du vert liquide à nulle autre pareil, au sein duquel dansaient les flammes des lampes à huiles disposées ça et là sur le comptoir.

Je comptais aller dans un des salons privés... m'adonner à l'absinthe mêlée aux effluves d'opium...
Mais....
Sachez que vous seriez la bienvenue....


Un sourire évocateur en ponctuation finale, Dequerne but à nouveau une lente gorgée d'alcaloïde en ne quittant pas la belle de son regard presque enjoleur... son petit côté séduisant, engageant, reprenant le dessus...
--Yvette
[Pendant ce temps, dans le grand salon]



Sur un signe de la maitresse du lieu, Yvette avait délaissé son jeu de cartes. La tarentelle avait cela de plaisant qu’elle lui permettait de tromper son ennui dans l’attente d’un client sans subir le bavardage des autres filles. Non qu’elle fût particulièrement fière mais la jeune femme était peu encline à se joindre à elles, préférant s’isoler pour laisser ses pensées vagabonder.

Se levant de sa table, elle prit une bouteille d’absinthe au comptoir et se dirigea vers le sofa où la belle inconnue s’était allongée. Le sourire de connivence qu’elle échangea avec Lulu en la croisant en disait long sur leur douce amitié et la confiance dont elle jouissait. La tenancière raffolait de son air de vierge innocente et avait prit grand plaisir à son éducation, choisissant soigneusement ses clients en veillant à la préserver de peur qu’elle ne se fane trop vite. Sa fraicheur était un délice dont Lulu ne se lassait pas. Yvette le savait et en jouait sans vergogne pour assoir sa place de favorite parmi les filles de la maison.

Alertée par la brillance des yeux de sa maitresse lorsqu’elle la vit jauger l’homme, vaguement jalouse de l’attirance qu’elle devinait, la jeune fille pris soin de la frôler afin que la fragance de girofle dont elle signait ses caresses l’accompagne tandis qu’elle avancerait vers lui.
Lâchant un imperceptible soupir, elle s’approcha de la belle masquée qui, toute à son ivresse, paupières closes et tête renversée, s’offrait aux regards sans y penser.

Belle dame …
La voix chantante et ensoleillée d’Yvette fit sourire la belle inconnue qui ouvrit les yeux pour fixer l’ange blond qui se tenait devant elle.
Belle dame, puis-je vous offrir un verre encore ?

Lui plaire et lui faire aimer la maison ...
Yvette lui adressa un sourire ingénu d'enfant sage, posa la bouteille à côté de la lampe sur la petite desserte qui jouxtait le sofa et plongea son regard dans le sien, tentant d'y déchiffrer ses désirs, l'inondant d'un bleu qu'elle savait irrésistible. Lulu le lui avait assez répété : "Personne ne peut te dire non quand tu fais ces yeux là ma mie, personne."

Que venait donc faire cette belle masquée ici ? s'encanailler ? se venger d'un affront en infligeant pire encore à un amant infidèle ? Sans relâcher son regard, avec lenteur, Yvette se pencha par dessus la belle pour se saisir d'un coussin, lui caressant délibèrement l'épaule de ses longs cheveux blonds. Puis doucement, presque tendrement, elle le lui glissa sous la nuque.

Désirez vous autre chose Dame ? Il vous suffit de demander car icelieu, tout est possible.
A cet instant, l'arrivée d'un nouveau client détourna son attention le temps d 'évaluer brièvement la situation, comme la Charnue le lui avait enseigné. Elle jeta un oeil à l'arrivant, le jaugea, estima que les filles sauraient y faire sans elle et revint poser ses grand yeux innocents sur l'inconnue
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