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Info:
QG du Cartel du Sombre Lys à la Cour des Miracles

[RP] L'Auberge des Cinq Sens

Rodrielle
Ah la Cour des Miracles ! Aussi calme soit-elle, cet endroit était tout de même très agréable ! Comment avait-elle fait pour ne pas y être repassée plus tôt ?
Réflexion faite, la réponse était simple. La nouveauté Zokoïdienne l’avait fait se cloitrer avec la troupe et découvrir les merveilles du mercenariat en troupe après toutes ces années à se battre et tuer seule. Y a pas à dire, ca chamboule tout : depuis son entrée à la Zoko, elle avait passé plus de temps à surveiller les gamins -parce que la moyenne d’âge là dedans est tout de même de vingt-ans…. Hum Hum…- qu’à penser à elle-même.

Sauf que voilà, une fois que l’on connaît la troupe (presque) par cœur et que le plus gros job soit passé, on s’ennuie vite. Et ces jours ci, la Rodrielle commençait à fulminer d’impatiente à force de rester cloitrée à Saumur à ne rien faire. Alors elle avait prévenu le chef qu’elle bougeait avant de massacrer quelques fermiers innocents… Parce que même si l’idée était tentante (très tentante même), elle ne comptait pas se faire enfermer dans ce trou paumé. Bref ! Après avoir été payé pour le coup du siècle (trop facile), la donzelle prit ses quelques baluchons et, ‘hasta la vista’, s’en était allé vers la Cour des Miracles.

Quoi ? Une autre raison ?

Une rencontre… Du moins en quelque sorte. Un jour, Rodrielle reçu une lettre un peu curieuse. Les rumeurs courent vite, pour ne pas dire qu’elles volent. Elle avait entendu dire qu’une nouvelle troupe recherchait un QG où se cacher et se retrouver sans encombre et si possible à la Cour. N’est-ce pas un signe du hasard ? Il ne fallut pas plus d’une heure à la donzelle pour répondre à son destinataire. Souvenirs d’une vie passée… Réminiscences oubliées…



L’Auberge des Cinq Sens.
Dans 3 jours.
R.E.


_____

L’Ombre glissait de ruelles en ruelles à la recherche de ses murs perdus. Depuis combien de temps n’était-elle pas venu déjà ? 5-6 ans ? Espérons qu’ils y soient encore. La rue n’était pas souvent empruntée par les sombres habitants de la Cour des Miracles, surement parce qu’à part l’auberge il n’y avait rien d’autre. Toute l’économie du Quartier reposait sur la Rose Pourpre, non loin de là, et Rodrielle avait rapidement fait faillite. Mais son idée stupide des années précédentes allait devenir un vrai gagne-pain d’ici quelques mois… Enfin si l’offre tenait toujours, parce qu’elle les connait les hommes, trop vils pour tenir leur promesse… Même lorsqu’il s’agit de les héberger. De toute façon, fallait déjà qu’elle retrouve l’auberge avant de penser à sa future ‘rémunération’.

Trouvée ! La bâtisse était encore debout mais ne payait vraiment pas de mine. Quelques carreaux de fenêtre étaient cassés, la pancarte était noire de suie et le reste était… minable. Oui, ‘minable’ était le mot adéquat. Dans un profond soupire, l’Ombre poussa la lourde porte et entra dans la sombre pièce principale.

Aïe ! Bordel !

Rodrielle tentait de se frayer un chemin vers les fenêtres du fond de la salle pour ouvrir les volets afin de laisser entrer le soleil… sauf que –manque de pot- elle s’était prise le pied dans elle ne savait quoi. La journée commençait bien oui. Enfin ! Après avoir marché à tâtons dans cet abysse de poussière et de crasse, la donzelle réussi enfin à laisser entrer les rayons de l’astre solaire dans la pièce… *Piouffff diantre !* Passons les détails de ce taudis qui désespérait déjà la donzelle déjà en train de s’affairer à rendre l’endroit vivable pour le Cartel du Sombre Lys.

_____

{Le Jour J}

Tout ressemblait enfin à quelque chose ! L’auberge était prête à accueillir la troupe et son meneur. Et dieu sait que c’était difficile d’en faire quelque chose de cette vieille bâtisse ! D’accord, l’extérieur ne payait toujours pas de mine, les fenêtres réparées par des planches en bois, la pancarte grinçant lorsqu’il y avait du vent, et le mur toujours aussi noir… Mais l’intérieur lui n’avait rien à voir, presque assez accueillant pour de simples voyageurs.

Le rez-de-chaussée était assez grand pour recevoir une bonne cinquantaine de personnes assises autour des tables rondes éparpillées dans la pièce ; le comptoir en bois sculpté d’une fleur de lys prenait toute la longueur d’un mur, cachant pour ainsi dire les portes de la réserve et du bureau.
Dans le fond de la salle, non loin du comptoir, un escalier grimpait aux étages et dissimulait une porte allant au sous-sol.

Un sourire mesquin se dessina alors sur le visage de Rodrielle au regard de cette salle. Il ne manquait plus que la troupe et tout sera parfait ! Enfin l’auberge des Cinq Sens allait revivre… Enfin elle allait pouvoir s’occuper lorsqu’il n’y avait rien à faire avec la Zoko… Vivre au travers des autres, grâce aux autres… Renaître.

_________________
--Nine_
Le quartier, elle le connaissait bien la brunette. Son terrain de chasse favori.
Un paquet de temps maintenant qu’elle avait prit pied dans le quartier. Ses parents avaient eu la bonne idée de la perdre après une visite chez une cousine éloignée…
Des jours à se faire bousculer dans une charrette. Des jours interminables pour oublier le sable, les mouettes et le fracas des vagues de son Poitou natal.
A bien y repenser, Nine se demandait si cette cousine existait vraiment. Ce dont elle se souvenait bien c’est de l’auberge et des regards échangés avec le tenancier.
……Elle avait dix ans…...

Le temps qu’elle aperçoive les piécettes changer de main et les bouches édentées se sourirent mutuellement et le feu follet qu’elle était, avait mis plusieurs ruelles sombres entre eux.
Sa course éperdue l’avait amené à la lisière de la faune.
Planquée derrière un porche entrouvert, ce fut la nuit la plus longue de sa courte vie.
Elle vieillit d’un seul coup et devant ses yeux d’enfants elle entraperçu un monde dans un monde.

Un air angélique et les yeux clairs, elle donnait toujours l’impression d’être étonné de tout.
Ben du coup, personne ne s’étonnait de sa présence et de son sourire d’enfant sage.
Trop jeune pour intéresser les hommes du coin ce qui fait que même les catins du coin lui distribuaient des sourires.
La semaine qui suivit fut le début d’un douloureux apprentissage pour la petite.
Elle comprit très vite les clans, les bandes et patiemment se dissimula.

Tendant une main mendiante quand personne ne pouvait venir lui demander des comptes, chapardant à contre sens, guettant les sorties des boulangers et rodant autour des tavernes.
Les nuits la laissaient recroquevillée en lisière du quartier et peu à peu à pas de velours elle avait franchi la frontière.
Sa mine d’ange, ses sourires brefs mais lumineux, elle en avait distribué à tout le périmètre.

D’un service rendue à un autre, contre quignon de pain, trognon de chou...La gamine avait gagné la confiance de quelques uns...et d’une.
La chose se fit par hasard.
Une bousculade dans la foule la sortie de la messe et sa cueillette en poche, elle se faufilait entre les hautes silhouettes quand une main ferme et dure se posa sur sa nuque.
Le chaton n’eut plus qu’à laisser ses épaules s’affaisser et à se laisser mener.
Nine fut retournée comme un bout de chiffon et ses yeux d’eau claire se heurtèrent aux éclats métalliques de ceux d’une donzelle.
Délestée de son trésor-elle sut plus tard qu’elle avait malencontreusement dérobé un précieux flacon d’huile précieuse et rare-elle y gagna un toit et pitance.
Et elle devient gardienne du temple.
La réserve ô combien inestimable de Balgis, apothicaire, médicastre, guérisseuse…elle ne savait pas trop la môme et s’en foutait.

Elle avait douze ans maintenant.

Depuis, elle vagabondait plus à l’aise, fiérote, affichant d’un air supérieur sa protection aux caïds du quartier.

Et là…..
Cette gonzesse qui se pointait chez eux, elle la connaissait pas.
Un chat, la Nine.
Elle la suivit et la guetta patiemment tous les jours qui suivirent. La femme s’installait là, plus de doute.

Un chat c’est curieux, c’est bien connu.
Elle ne chercha même pas à se cacher. La mine lissée et le regard innocent, elle glissa son minois par l’entrebâillement de la porte.
La femme devait être derrière. Sans bruit la gamine investit la place et du regard d’abord, puis d’une main légère commença à fouiner dans la salle.

Elle resta plantée un long moment devant la fleur qui ornait le comptoir. Ce signe elle le connaissait pas.

Une nouvelle bande …dans le coin…’tain ça va saigner…

Toujours personne en vue…Le pas léger, la môme continua sa progression. Il fallait qu’elle sache. Balgis serait contente.
Toujours savoir qui tourne autour de ton cercle de vie ma belle…N’oublie jamais ça. qu’elle lui rabâchait la sorcière.

Nine hésitait …elle passa devant le comptoir et regarda le fond de la pièce Son visage allait du trou noir de l’escalier à la porte fermée…
Elle lorgna vers les bouteilles et plissa les yeux. Mains légères, elle en saisit une et la déboucha.


Toujours sentir ma belle avant de porter en bouche….Les lèvres gourmandes se posèrent sur le goulot et prestement elle s’enfila une rasade.
Petit claquement de langue et ses yeux s’embuèrent....

Grumph…
Fort, mais pas mauvais...Un gout de …encore !!!
Deuxième rasade et re-claquement de langue...Un peu bruyant ptet…Bouteille en main, tandis que l’autre d’ouvrait les placards…

J’ai faim….
Que dalle…Nada !!

Exaspérée par le silence, la petite soupira et posa bruyamment le flacon sur le comptoir.

Holà la compagnie !!! Ya quelqu’un ????

Sa voix claire rebondit sur les murs .Mains posées sur son joli menton, elle épiait le trou noir de l’escalier et la porte alternativement.
Chaton qui veut jouer, impatient.
Rodrielle
Et le jeu du chat et de la souris, la donzelle aime y jouer.

Rodrielle attendait impatiemment l’arrivée d’un des membres de la troupe. Qui qu’il soit, pourvu qu’il se pointe… Femme, homme, chef, pion… Mais voilà, personne ! L’aurait pu mourir là toute seule que ca n’aurait rien changé ! Alors elle rangeait, encore et toujours, grognant entre ses dents pour faire passer le temps. Déjà qu’elle n’aimait pas attendre, alors attendre un ou une inconnue…Fallait pas abuser ! Mais la porte grinça alors délicatement. Ah ! Enfin ! Rodrielle qui se trouvait à l’étage à cet instant là, sortit d’une des chambres direction l’escalier et aperçu l’invitée…

*Quoi ? Une gosse ? Ils osent m’envoyer un môme pour me prévenir ?!*
Rodrielle –qui déjà était d’une humeur de chien- continuait à fulminer silencieusement, voire même plus lorsqu’elle vit la môme se servir derrière le comptoir. *Ben voyons… Là où y a d’la gène y a pas d’plaisir !* L’Ombre restait dissimulée en haut de l’escalier à espionner la petite souris. Celle-ci était mignonne pour une fille de la Cour des Miracles ; de loin elle ne semblait ni souillon ni vulgaire, même de bonne famille. La donzelle descendit alors silencieusement, tout sourire en voyant la petite fixer la porte de la réserve avidement, puis une fois derrière elle, laissa retentir sa voix autoritaire :

T’as eu l’autorisation d’qui pour t’servir ?

A présent, aucun sourire n’animait le visage de la brune tatouée à l’œil gauche. Ses mains, auparavant appuyées sur ses hanches, attrapèrent le col de la gamine et l’amenèrent face à elle d’un geste brusque. Les émeraudes s’encrèrent alors dans les azurs de la petite relâchée. Nan mais pis quoi encore ?!

Ici, c’est chez moi… Et pour boire faut payer, gosse ou pas. Alors soit t’as assez d’argent pour la consommation qu’t’as faite, soit tu vas devoir la payer d’une autre façon…

Un profond soupire fut poussée alors que l’Ombre invitait la gamine à s’assoir au comptoir. Elle avait peut être était un peu dure avec cette pauvre gamine qui ne demandait peut être qu’à manger. Mais diantre c’est quand même du bon vin qu’elle s’était engloutie en moins de deux ! Bref, fallait pas qu’elle en fasse tout un fromage la donzelle… pas maintenant en tout cas. Alors elle prit place à son tour sur l’un des hauts tabourets, face à la môme, et croisa les jambes faisant tomber son jupon fendu sur une cuisse –elle aussi- tatouée d’un loup (enfin de la queue d’un loup puisque c’tatouage remontait plus haut, mais bon pour l’instant là n’est pas l’important).

C’est quoi ton nom ma jolie ? Qu’est-ce que tu veux ? Et comment ca se fait que le Cartel t’ai envoyé toute seule ? Je m’attendais à voir votre « chef » moi…

Sa voix était déjà plus douce que précédemment. Après tout, peut être n’était-ce qu’une simple indic’ qui amenait de bonnes ou mauvaises nouvelles…

_________________
--Nine_


Le sursaut de la gamine fut à la hauteur de la voix qui retentit dans le silence...
Les deux mains ripèrent du petit menton dans un geste désespéré d’accrochage au comptoir avant le grand saut…
Comme au ralenti, le chaton fut soulevé et collé au comptoir.
A croire que les adultes ne connaissaient aucun autre moyen pour lui faire face.

Nine laissa ses grands yeux bleus fouiller la lueur mauvaise de la propriétaire. De toute façon, elle était chez elle.
Pas le moment de la ramener.
Elle observa attentivement celle-ci.
Des tatouages pareil, y avait que sa sorcière qu’en avait des plus beaux.
Et elle lui avait promis, un soir ou elle était alanguie entre ses coussins qu’un jour elle pourrait elle aussi avoir de belles images sur elle.
La petite avait gardé bien au chaud la promesse et elle ne manquait pas de la ressortir dès que l’occasion se présentait.

Oui ! Oui ! Oui ! J’ai entendu ! Rétorquait sa maitresse. Et tu les auras ! Un jour….

Ignorant superbement les questions de la femme, elle continuait de fixer les dessins gravés à même la peau.
Elle ne put s’empêcher de grimacer quand même…
Elle pointa un doigt léger vers le visage et plissa les yeux.

Comment tu as fait...Là...Il est beau ton dessin. Mais j’en connais des plus chouettes.
Son regard glissa vers les cuisses de la tatouée et ses lèvres s’ouvrirent sur un petit rire moqueur.Ouais…des sacrément plus chouettes…

Ses prunelles d’eau claires se posèrent à nouveau la donzelle.
Celle-ci, elle avait du mal à la situer.
Elle paraissait pas prête à la fracasser, mais en même temps elle sentait qu’il valait mieux pas lui raconter des craques.
Ce qui la mettait mal à la Nine c’est qu’elle ait pu la prendre pour une envoyée…Du quoi déjà ?...du Cartel. ..
La môme avait beau fouillé sa petite mémoire, elle en avait jamais entendu causer.
Balgis allait lui mettre la trempe de sa vie, si elle avait vent de tout ça…Sa sorcière sortait peu mais tout le monde la connaissait et allait chez elle.
Elle écoutait toute les misères, les soignait, les aggravait, avait ses préférences mais jamais, jamais elle n’avait manifesté un quelconque désir d’appartenir à un clan ou a un autre.
L’empoisonneuse voulait pouvoir empoisonner qui elle voulait. Si elle apprenait qu’elle fricotait avec une bande, elle allait la mettre au fers. Et c’était pas une image !

Je m’appelle Nine, M’dame.. Je vis pas loin d’ici…Si vous voulez je peux vous aider à les trouver vos amis hein...Je connais tout le monde dans le quartier…
Je me plante en bout de rue et je vous les ramène hein…
Ptet qui ce sont perdus vos copains.


Son regard toujours vrillé dans celui de la tenancière, la môme gigotait doucement sur son tabouret et tentait doucement d’en descendre….
--Sacha.
Sacha, videur de la taverne.

La froide toundra de Russie pour seul berceau de son enfance, c'est tout ce que Sacha ne connu jusqu'à ce que ses bras ne prennent une force adolescente et qu'il vaille la peine d'être "enrôlé". Car souvent, les razzias de mercenaires sur les villages isolés sévissaient, et les rapts se virent de plus en plus fréquents, commandités par les Boyards locaux, seigneurs, et gros propriétaire terrien des pays slaves en particulier de Russie, pour gonfler les rangs de leurs milices privées ou plus simplement emmenés de force pour servir de serfs, et il fallait énormément de monde pour arriver à cultiver ces froides terres inclémentes parcourues par le vent glacial, parfois même en été.

Marchant dans les ruelles de la Cour des Miracles, sur son dos un chevalet de porte-fait sur lequel était sanglé un énorme sac, Sacha se remémora sa fuite du corps de Vougiers Russes, et son embarquement sur un navire en destination d'une terre qui lui était encore inconnue: Le Royaume de France.

Au tout départ, ne sachant même pas parler la langue, il ne put dialoguer qu'avec ses poings, vivant de rapine et de combats clandestins pour une poignée de piècettes, lentement il prit de l'envergure et devint garde du corps personnel d'un hobereau. C'est même ainsi que contre toute attente, il croisa le chemin de Kalen qui lui laissa la vie sauve lors de l'assassinat du Bourgeois que Sacha protégeait.
Il y avait déjà un point commun entre ces deux hommes: le goût de l'or...
Et devant l'esprit "d'honneur" que dégageait Sacha, et son détachement des causes pour lesquelles il se battait, au profit de la rémunération, Kalen fit trébucher bien plus d'écus que n'en aurait jamais espéré le Russe, trouvant de ce fait un nouvel "employeur" pour lequel il se battrait tant que les écus s'aligneraient.


Et là, en ce jour même, Sacha devait prendre ses fonctions dans une taverne nouvellement ouverte et au sein de laquelle le rassemblement occulte du Cartel du Sombre Lys se ferait, et ce lieu abandonné du très-haut en serait le quartier générale...
Le Russe devait assurer la sécurité, et la.... "gestion" des fauteurs de trouble...

En sortant alors de ses réflexions car voyant déja la porte de l'établissement se dessiner dans son champ de vision, l'homme se stoppa, et bien que la brise très fraiche ne le fit même pas frémir car trop habitué depuis l'enfance aux pires gels, il réajusta négligemment sa fine chemise de travail aux manches roulées en paquet jusqu'aux coudes. Sacha bien qu'homme de la campagne, désirait au moins faire bonne mine auprès de Rodrielle. Pas qu'il veuille plaire, il connaissait par trop les réactions de cette femme taquine à la chevelure de jais, et c'est presque si ce n'était pas la méfiance qui motivait son besoin de ne rien laisser paraitre, ne laisser aucune prise à ses sarcasmes sur le soin qu'il apportait à sa personne, déjà qu'il s'exprimait avec un fort accent Russe, et parfois mêlé de mots de cette même langue, ce qui visiblement exaspérait la Belle ténébreuse au plus haut point...


La porte s'ouvrit à la volée sous la force tranquille de l'homme, presque précipitamment, et celui-ci sans égards pour la fermeture entra sans plus attendre, la laissant mollement retrouver sa position initiale en grinaçnt sourdement. Il n'eut que le temps de poser son fardeau au sol en laissant glisser les bretelles de cuir de ses épaules musculeuses. Son regard s'imprégnant de cet étrange scène qui lui fit froncer les sourcils et il dit de sa voix de stentor:


Бордель !! ¢'єšт qυι ¢єттє ρ'тιтє ? т'єš мαмαи Rσ∂яιєℓℓє?
(bordel!)


Et n'étant pas spécialement homme de réflexion, Sacha se mit à ricaner car sachant bien que la Belle n'avait certainement pas enfantée cette p'tite crevette, ça paraissait clair, du moins au point de vue des ressemblances et de l'air acéré du regard de la tenancière que Sacha ne captait pas dans celui de la petite en face d'elle...

Rodrielle
Rodrielle laissa échapper un profond soupire. Les choses ne se passaient pas réellement comme elle l’aurait espéré, et elle voyait déjà cette journée d’attente se terminer en une grande déception. Elle resta donc assise, jambes et bras croisés, et regardait Nine en la détaillant. Le regard que celle-ci eut à la vue des pattes et de la queue du loup tatoué l’amusa plutôt qu’autre chose, trouvant étonnant qu’elle connaisse déjà le procédé -douloureux à souhait- utilisé pour avoir ce genre de ‘dessin’ sur le corps. Et oui, il y en a beaucoup qui aime la souffrance au point de vouloir s’en faire !

Nine lui demanda alors si elle avait besoin de sa petite aide. La question demandait quelques minutes de réflexions que l’Ombre passa en rasseyant la petite sur son tabouret. Non, elle n’allait pas la laisser filer aussi rapidement.

Non, Nine, j’ai pas besoin de ton aide… Ils sauront parfaitement trouver le chemin tous seuls, et puis je crois que tu as quelque chose à me rembourser…

De ses émeraudes, elle invita Nine à regarder la bouteille de vin à moitié vide sur le comptoir. Il ne fallait pas abuser de la gentillesse de la donzelle non plus. A la rigueur, elle aurait été du Cartel la gosse n’aurait pas eu besoin de rembourser ses dettes, mais là c’était différent. Alors, Rodrielle se leva et attrapa Nine délicatement par les épaules en direction de l’arrière du comptoir.

Comme tu ne m’as pas l’air trop bête, et si tu sais lire et écrire, tu vas me faire les comptes de l’auberge. Voici la liste des réserves que j’ai acheté et le prix qu’ils valent. Alors tu vas voir combien je dois les vendre pour que ce soit rentable et que je ne perde pas d’argent. D’accord ?

Et, en fait, elle n’attendait pas une réponse de la gosse qu’elle envoya sur le tabouret derrière le comptoir pour commencer sa nouvelle tâche. Puis la porte s’ouvrit dans un fracas digne d’une bourrasque hivernal. Et c’était presque ca d’ailleurs : Sacha fit son entrée spectaculaire digne de tous les mercenaires russes. A son entrée, Rodrielle posa ses poings sur ses hanches et regarda, d’un haussement de sourcil très expressif, le barda que le russe venait de poser par terre. Ce ne fut qu’à la question du chauve qu’elle sortit de ses pensées et esquissa un sourire.

Et oui, j’viens de l’adopter… Elle va se présenter elle-même d’ailleurs.
Ce sera notre ‘tite esclave personnelle ca te tente pas ?!


Clin d’œil au nouveau compagnon Cartelésien histoire d’accentuer ses dires et de faire peur à la gosse un petit coup. Une nouvelle complicité naissait peu à peu entre ces deux là alors qu’ils ne se connaissaient que depuis peu. Sacha lui avait été « envoyé » par le chef du Cartel (qui, rappelons-le, lui était inconnu) pour l’aider à remettre à neuf et à tenir l’auberge. Et, dès son arrivée, elle fut presque séduite par son accent et son air de grand bourrin au cœur d’or. Enfin, séduite… c’était une façon de parler car lorsque le Sacha se mettait à parler dans sa langue Natale, Rodrielle ne comprenait rien et cela faisait naître en elle ce désagréable sentiment de frustration. Mais bon, c’est comme tout et elle finirait par réellement s’y faire.

Alors mon chou, qu’est-ce que tu as ramené de beau ? J‘pense pas que ce soit l‘chef du Cartel…

Curieuse, elle passa derrière le comptoir et attendait la réponse du russe tout en servant un verre de lait pour la petite et deux verres de vodka pour Sacha et elle, que le russe avait prit soin de ramener avec lui en grande quantité. Que … mince il s’appelle comment déjà… Ah oui ! Qu’Aristote bénisse la Russie !

_________________
--Erispoe


Tu ne regardes pas là où il faut.

La voix émanant de la porte est précédée par un mouvement de celle-ci : elle s'ouvre lentement, en grinçant, laissant apparaitre un inconnu dont le cou et les joues étaient tatouées -la dernière mode dans les bas-fonds ?- par des symboles aussi bleus que des saphirs. Ses lèvres sont étirées en un sourire moqueur, tandis qu'il dévisage tour à tour l'homme et la femme. Sans y être invité, il entre dans la pièce et referme la porte derrière lui, ne quittant pas des yeux les deux individus.

Vous ne m'attendiez peut-être pas si tôt ? Le sourire disparait pour laisser place à un air des plus sérieux, voir sévère. Faut-il que je repasse plus tard ?

Derrière ce masque qu'il venait de déposer sur son visage se cachait une irrésistible envie de sourire amicalement, avant d'entendre de leur part la vérité : il n'est pas le chef tant attendu. Erispöé n'est que l'un des membres recruté pour faire parti du Cartel du Sombre Lys. Peut-être est-ce grâce à sa carrière militaire qu'il a été remarqué ? Commençant de simple soldat dans l'Ost à lieutenant dans les forces spéciales de sa contrée, il aurait pu devenir un seigneur influent, s'attabler avec les plus grands diplomates, si la débauche n'étaient pas devenue partie intégrante de sa vie.

Guerrier sans but, amant sans femme, alcoolique déshydraté, il a dû plus d'une fois détrousser des voyageurs pour survivre. Aller à la mine, cultivé son champs, ce n'était pas la vie qu'il espérait. Il voulait gagner sa vie en combattant, seule chose qu'on lui avait appris, seule chose pour laquelle il était fait ; et vivre comme un prince ; alors quand on est venu lui proposer de faire des rapines en bande, il a tout de suite accepté. Se battre légalement ou illégalement, où était la différence si la finalité était la même ?

Le voilà donc dans cette taverne réouverte depuis peu à en juger par l'odeur de renfermer, prenant une chaise à portée de main pour ensuite poser son fessier dessus, sous le regard dubitatif des deux adultes, avant qu'il ne croise celui d'une gamine qu'il n'avait pas remarqué. Il lui fait un clin d'œil complice à son attention.
--Nine_


Ca se compliquait pour la môme.
Au pire, la tatouée aurait fini par relâcher sa prise, comme toutes les femmes qu’elle avait déjà croisées.
Mais l’ours qui venait d’envahir la place…
La môme se tassa sur elle-même et devint masse inerte.
Les yeux bleus clairs se piquèrent d’éclats mordorés, seule matière vivante sur ce bout de minois lisse et inexpressif.
Pourtant son esprit partait en vrilles bouillonnantes.
Balgis allaient la dépecer vivante avant de faire des gants avec sa peau de bébé.


Comme tu ne m’as pas l’air trop bête, et si tu sais lire et écrire, tu vas me faire les comptes de l’auberge….

Mais si !! Elle était bête !!Plus couille que les coullus qui pullulaient sur le parvis le dimanche après la messe…
Comment avait elle put se croire assez maline pour aller et venir sans que personne ne la tope…
Trop tard…
Elle se laissa doucement soulever par la brune aux yeux de vipères et lâcha un sourire de circonstance.
Genre je ferais tout ce vous vous voulez M’dame…
Assise que dis je statufiée sur son tabouret, elle réfléchissait…
Les comptes, faire les comptes. La réserve, le commerce.
Peu à peu elle retrouvait de l’assurance et échafaudait des plans.
Sa maitresse aurait un pied dans la nouvelle place, elle se ferait fort de rabattre les clients, en même temps, si elle arrivait à faire faire quelques bonnes affaires à la vipère tatouée, ptet qu’elle pourrait toucher une commission.
Il faudrait qu’elle aille voir avec le rouquin qui déchargeait sur le quai…et puis aussi, ptet rabattre des pigeons.
Présenté comme ça, Balgis pourrait pu rien dire ; elle allait lui amener une belle affaire sur un plateau doré.
C’est pas une vipère et un chauve qui allait faire peur à sa sorcière.
Et elle trouverait bien un moyen de négocier une participation d’un bon poids.
Le feu follet dérivait dans sa bulle et pour un peu le sourire s’accrochait sur ses lèvres soudées. ..
Les voix lui parvenaient ouatées et inodores.


Et oui, j’viens de l’adopter… Elle va se présenter elle-même d’ailleurs.
Ce sera notre ‘tite esclave personnelle ca te tente pas ?!


Esclave.
Le mot de trop. Si il y avait bien un mot que sa maîtresse lui avait appris à haïr, c’était bien celui là...
Jusqu’à la nausée…
La statuette ne bougea pas pour autant.
Le regard se ferma sur un bleu sombre et elle resta silencieuse quelques secondes de trop surement.
Elle apprenait la maitrise chaque jour un peu plus avec Balgis mais elle n’était pas encore complètement au point.
Elle releva un visage serein au regard clair et parla d’une voix douce et calme.


Je me nomme Nine, M'sieur…

Elle suivit des yeux la vipère et la regarda poser le verre de lait devant elle.
Merci Madame…

Les doigts fins se crispèrent sur la tasse et elle le porta doucement à ses lèvres rosées. Juste histoire de les ourler d’un soupçon de velours blanc.
Et comme elle boit lentement le lait à la douceur écœurante, un autre homme rentre et rajoute à l’isolement du chaton.
Son sourire gentil n’y change rien.

Un esclavagiste- se dit-elle , un de plus….

Tandis qu’elle regardait les adultes claquer leur verre d’alcool fort, Nine, chat perdu appelait sa mère à l’aide.
Lentement ces appels au secours envahissaient son crane et s’envolaient, son esprit mettant toute sa force pour les pousser vers sa maitresse-mère.
--Sacha.
Sacha, videur de la taverne.

Quand la belle tenancière évoqua le fait d'avoir adopté la p'tite crevette pour servir d'exclave Sacha émit un éclat de rire gras et rauque d'une façon sans manière, les poings sur les hanches qui consécutivement claquèrent rituellement ses cuisses musculeuses, pour rajouter:

Спасибо!! Tσι αš ραš αιмé ι∂éє ∂є ¢ιяєя мєš bσttєs?

(Merci)

Mais taquin comme pas possible, il lui renvoya amicalement son clin d'oeil d'un air entendu, et il savait que jamais il en était question, surtout que si Sacha avait osé lui demander de cirer ses bottes, elle lui aurait sans doute aucun cirer la coin de la figure d'un soufflet rageur....
Et sans plus attendre il s'empara au sol de son fardeau alors que se développaient sur la soie pulpeuse des levres de Rod les quelques allusions sur ce que Sacha avait ramené, mais l'air de rien la belle insinua courtement en mentionnant le tant attendu chef du Cartel.... Kalen...
Mais qui se fait attendre, se faire désirer, et Sacha lui dit en approchant du comptoir avec les deux brides fermement tenue du cadre de bois de ce chevalet de porte-fait:

Pℓєιn ∂є мαnğαιℓℓє, tяèš вσnnє єt tяèš υtιℓє ρσυя αυвєяğє!

Et d'une impulsion, les poings à raz son corps, il impulsa durement, non sans peiner, pour le poser sur le comptoir en le laissant s'avachir. Puis hativement, le brin de corde fut ouvert et le sac de lin toujours durement harnaché au cadre se mit déja à "vomir" partiellement son contenu de produits locaux. D'une main appliquée mais rapide, le Russe sorti le reste, les fromage de pays en tous genre, des pieces de cochon diverses dont un grand jambon cru salé, des épis de maïs restant dans le fond, des terrines fermées à l'odeur de patés de gibiers alléchants, une grosse piece de boeuf salée enroulée dans un torchon, un lievre et deux lapins pour les potées du soir, ainsi que quelques miches seches pour agrémenter les soupes de gruau au lardons. En somme, les provisions de base pour le fonctionnement des cuisines.
Mais, caché au fin fond du sac sous le maïs, Sacha farfouilla et sorti une sac de jutte grossière contenant un fond de caisse, deniers et écus mélangés et le déposa lourdement sur la surface de bois du comptoir devant Rodrielle sans douter que cette dernière saurait rien qu'au son produit ce que renfermait ce curieux sac...

Tιєnš Курица, ρσυя ℓα ¢αιššє....
(Cocotte)

Et tout à coup s'illumina le regard de Sacha quand la Belle servi la libation, ce liquide divin, de la vodka. Le Russe semblait toucher le divin tant ses iris brillaient. Tout se déroulait si bien, et les plans du patron s'encastraient à merveille dans la réalité de la Cour des Miracles et les "bénéfices" n'en seraient que meilleurs maintenant que cette couverture réprésentées par cette vrai auberge était en place.

Здоровье и прибыль!!
(Santé et bénéfices)

Une levée de verre, un sourire et le Russe s'enfila d'un trait le feu liquide qui lui arracha avec ravissement une bruyant expiration suite à la brulure. A peine le temps de reposer le verre sur le comptoir (car la tradition de le jeter dans la cheminée quand on trinque viendra bien des siecles plus tard) que la porte s'ouvrit, et Sacha, la tete encore penchée de l'avant sur son verre, ne bougea pas sauf son visage pivotant et donnant cet étrange air de biais dubitatif lorsqu'il détailla l'homme entrant et se réclamant comme attendu.... et ne constatant aucune broche d'argent du Sombre sur les vetements de l'homme s'assayent, comme en porte plus où moins discretement les membres, Sacha prit d'un coup de sang s'approcha presque avec violence tant ses talons claquerent sur le plancher et retirant son coutelas de vigneron pendant à sa ceinture dans son étui de cuir, il le déplia hargneusement et dit :

Ouαiš мαιš tσι qυι t'єš? ρєяšσnnє t'αttєn∂яє ι¢ι !!


Une chose certaine, ça allait barder...


Rodrielle
Vous connaissez comment on rend heureuse une femme ? Et bien c’est très facile : donner lui des hommes, de la nourriture et de l’argent et elle sera comblée !
Bon, Sacha n’était pas le genre d’homme que pouvait côtoyer intimement l’Ombre, mais comme ami il était génial ! Malgré son accent trop authentique, la donzelle l’appréciait pour ses traits d’humour constants et pour la confiance qu’il commençait à lui accorder petit à petit. Ainsi, lorsque celui-ci la taquina sur le fait de lui cirer les bottes, la donzelle lui montra le torchon pendu à une poutre du comptoir.

Si poussin j’y pense fortement ! D’ailleurs y a pas qu’les bottes que j’vais t’cirer.

Lutte infinie de celui qui embêtera le plus l’autre et pour accompagner sa phrase lourde de sens, la donzelle fit un regard carnassier (mais son sans séduction) au colosse qui arrivait au comptoir avec son butin. Puis, lorsque celui-ci précisa le contenu du sac en appuyant ses paroles par l’ouverture de celui-ci, Rodrielle esquissa un sourire grand jusqu’aux oreilles. L’auberge n’allait pas manquer de nourriture –ni d’alcool- et pourrait tourner à plein régime même en cas d’intrusion de clients non-cartéliens. Tout tournait au paradis. Enfin du moins à quelque chose qui s’en rapprochait parce qu’à savoir si le paradis existe ou pas… C’est une autre histoire ! Bref !

T’sais qu’t’es gén…

Et là, l’apothéose ! Ce bruit, elle l’aurait reconnu entre mille. Cette douce mélodie métallique des pièces qui s’entrechoquent et qui n’attendent que d’être glissées dans une bourse ou dans des mains délicates. C’est à ce moment là que les yeux de Rodrielle se mirent à briller : cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas vu autant d'or dans un même contenu... Les temps étaient si durs, même pour les mercenaires !
Alors, sans pouvoir se retenir, Rodrielle se pencha sur le comptoir et serra Sacha quelques secondes dans ses bras. C’est fou comme l’argent rend heureux !

Ouais, t’es vraiment génial toi !

J’crois que tu vas avoir le droit à une marge d’erreur Nine…


Il ne fallait pas oublier la petite qui, visiblement, se sentait mal à l’aise. Prise d’un soudain élan de bonté, la donzelle caressa la tête de la gamine qui ne bronchait pas. Les yeux de celle-ci semblaient vides et perdus face à l’humour russe et vipérienne. Mais dans un sourire affectif et après avoir balé son verre de vodka cul sec (sans oublié la petite grimace qui s’ensuit), Rodrielle tenta de rassurer la gamine. Peut être avait-elle pris l’histoire de l’esclavagisme au sérieux ?

Et t’inquiètes pas, j’compte pas te séquestrer longtemps… J’compte juste voir ta protectrice, histoire de faire de nouvelles rencontre… Faudra qu’tu m’dises comment elle est la donzelle d’ailleurs ma mignonne !

Pas le temps d’en dire plus que la porte s’ouvrit à nouveau sur… miracle ?! Rodrielle redressa la tête et tourna ses émeraudes vers l’inconnu qui semblait pourtant très à l’aise. Ainsi c’était lui Kalen ? Froncement de sourcil pour l’Ombre qui pensait rencontrer un chef plus vieux –bien que ce jeunot là était plutôt à croquer – alors que le colosse russe lui fonçait déjà dessus. Par conséquent, ce ne devait pas être le fameux Kalen, et cette conclusion fit soupirer la donzelle exaspérée qui préféra regarder par dessus l’épaule de Nine les résultats des comptes. Après tout, Sacha s’en sortait très bien

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--Erispoe


Le regard sévère du chauve ne lui inspirait pas confiance, malgré l'air assuré d'Erispöé. Il dévisageait l'homme qui l'observait de haut en bas, cherchant peut-être une bourse à lui subtiliser par la force au vu de la grande carcasse. Les mains tiennent fermement les accoudoirs de la chaise, et le fessier est à peine posé que l'homme lui fonce dessus comme un buffle, manquant de transpercer le plancher à chacun de ses pas. Par réflexe, l'ancien militaire se relève aussitôt, faisant basculer la chaise en arrière alors qu'il recule d'un pas avant de buter contre la table.

Allons l'ami, dit-il en souriant amicalement pour ne pas grimacer en entendant cet accent si désagréable à son oreille, t'énerves pas comme ça. J'me suis peut-être trompé d'adresse, c'est tout.

Et tout en ne quittant pas la brute des yeux, tel un serpent qui hypnotise sa proie, ses doigts se resserraient sur le manche de sa dague accrochée à sa ceinture. Lentement mais sûrement, il sortait la lame avec prudence, tout en trompant l'ennemi sous ses airs de gentil garçon égaré. "L'honneur et les coups loyaux, laissez ça aux chevaliers. Chez nous, on frappe fort, on frappe vite, on frappe bas. Seul le résultat nous importe", répétait sans cesse son instructeur lors des séances d'entrainement à l'épée. Pointer une dague sur le gras du ventre d'un homme tandis qu'il discutait avec lui il y a quelques secondes ne devait pas le faire sourciller. Il devait gagner, par la force ou la ruse.
--Sacha.
Sacha, videur de la taverne.

La rage noire... sorte de fureur frénétique qui pousse un paroxysme indécent de haine dans l'esprit du Russe, son regard perçant comme deux couteaux de lancé se plantant dans les iris empreintes de doute du jeune mariole qui visiblement fanfaronnait moins d'avoir écouté aux portes et ne se la jouant plus du tout face à la dur réalité de voir fondre sur lui une masse de 240 livres d'excellente viande Russe ayant parcouru des campagnes si hostiles des jours durant, que l'épuisement à la nuit tombée forçait à son corps d'armée de grande compagnie de porteurs de morgenstern à se blottir les uns contre les autres sous les tentes communes comme des petits chiots transits pour survivre à chaque fois que le soleil les abandonnait au soir de ses faibles faveurs lumineuses, laissant la mort glaciale saisir les campagnes désolées.

La sélection naturelle, seulement elle, n'accordait ses attentions qu'aux plus robustes, et ce n'était pas pour rien que Sacha nimbé de sa folie furieuse n'eut même pas besoin de regarder le coin de table en chêne massif qu'il allait heurter de son fémur que son instinct déjà réagissait violemment et il la propulsant d'une saisie de la main sur le coté, faisant déraper au sol sans la renverser, ce mobilier surement aussi lourd que le fanfaron prétentieux en fasse de lui. Et irrépressiblement Sacha avançait, avançait, avançait, dans une stase où le temps ne semblait plus avoir cours...

Il n'écouta même pas le prétexte de l'homme perdant contenance, et enchaina sans calcul ses mouvements hostiles.

Et rivé mortellement à l'homme ainsi verrouillé comme un ennemi potentiel à présent, le rouge noya sa vision, une chaise en chêne sur le coté prise hâtivement en main, et le Russe sans aucune manière de combat stylisée s'en servit comme d'un projectile en grinçant des dents, le siège s'écrasa si durement contre le haut du corps du tatoué que Sacha à quelques 12 pieds de là ne fit d'un bond qu'une enfilade de 3 pas et profita de cette déstabilisation pour lui assener "le" coup de tête, certainement la dernière vision que le fanfaron vit d'un Russe en colère arrivant de toute sa masse...

Peut-être même qu'il ne se rappelerait même pas avec quel violence il fut emporté par le fond de ses braies en direction de la porte, ni même du "si gracieux vol plané" se terminant sur la surface souillée des pavés "Cour Miraclesque" où finalement ce type de violence était monnaie courante pour qui n'est pas prudent....


*Bam!*

La lourde porte de chêne massif clouté de 3 pouces d'épaisseur se referma dans un bruit de tonnerre sur les espoirs du tatoué peut-être assommé au sol. Sacha, haletant de colère, se dirigea au comptoir en dardant Rodrielle d'un regard haineux qui ne lui était pas destiné, mais qui trahissait le gout du sang que Sacha avait acquis en tuant de nombreuses fois et c'est bien un miracle qu'il ne prit pas la lubie de fracasser à coup de botte la nuque de l'impudent. Arrivant au comptoir:

Rσ∂яιєℓℓє.... tє ρℓαιt.... νσ∂кα νσ∂кα... єt ∂σηηє мα мσяgєηѕtєяη ѕσυѕ ¢σмρtσιя !!

Puis fermant les yeux, se forçant à se calmer les deux poings sur la surface de bois devant lui, Sacha ne dit plus un mot... seule une perle de sueur sur sa tempe venant à révéler le bouillonnement quasi psychotique en lui qu'il tentait d'enchainer au contrôle de sa volonté....


Brigide
Ennuis totale a Sémur ... Mais pourquoi était-elle resté là ? Pour attendre que Maleus aille mieux bien sûr. Elle était repartie pour Valence voir ses amis trop longtemps délaissé et cela lui avait fait du bien. Elle était maintenant de retour dans ce village de Bourgogne qu'elle détestait. Seul rayon de soleil, son amie Cerdanne qui était arrivée depuis peu. Pourtant, le destin s'amusait à les séparer toute deux. Elle s'était engagée dans la troupe de la Zoko et Cerdanne aimait toujours autant vadrouiller. Alors, elle profitait enfin d'un peu de compagnie avec elle.

Quelques jours après ses retrouvailles, elle reçut un courrier qui l'étonna autant qu'il lui fit plaisir. Sa grande amie et presque sœur Rodrielle qui lui donnait enfin des nouvelles. Etant reparti avec Eikorc, elle ne l'avait pas revu depuis un bout de temps. Elle déplia donc le vélin et se mit à lire les nouvelles.


Citation:


Bonjour ma blonde !

Ben alors, tu t'es perdu en route ?! ca fait tellement longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles que je commence à m'inquiéter tu sais ? Mais bon, je ne t'en veux pas va !

Sinon moi je vais relativement bien... La prise du château s'est bien passée et Eik' va bientôt pouvoir nous donner notre argent durement gagné ! J'étais à Saumur jusqu'à hier, mais bon sang que cette ville est barbante... Donc j'ai préféré partir et profiter d'une offre que l'on m'a faite :

Une nouvelle troupe commence à fleurir dans le Royaume, le Cartel du Sombre Lys, et elle cherche un endroit où se loger et quelques bras en plus. Donc je vais retaper ma vieille auberge de la Cour des Miracles pour en faire leur QG et, qui sait, leur prêter main forte s'ils ont besoin. Je dois rencontrer le chef et quelques membres peut-être.
Si ca te tente aussi, rejoins moi à "l'Auberge des Cinq Sens" à la Cour, tu m'y trouveras certainement !

J'espère te revoir vite !
Salue les autres de ma part si tu es à Sémur !

A très bientôt
Rod'


Elle replia le parchemin après avoir relu deux fois cette missive. Les sourcils levés, elle n'en revenait pas. Une auberge et à la cour des miracles en plus ... Mais qu'était-elle allé faire dans un endroit pareil ? Tout, mais pas là-bas ... Elle n'avait jamais mis les pieds à la cour des miracles, mais elle avait entendu parler de cet endroit ... Pourtant, elle décida d'y aller. Elle n'allait pas laisser Rod toute seule là-bas, mais hors de question d'y aller seule aussi. Elle demanda donc à Cerdanne de l'accompagner dans ce troue de l'enfer ...

Ayant trouvé une charrette potable pour deux voyageuses, oui elle n'aimait toujours pas monter a cheval, les voilà parti toutes les deux, direction la capitale du royaume. Paris nous voilà !! Après de longue, de très longue journée à avancer aussi vite que possible, elles finirent par voir les remparts Parisiens. Après inspection à la grille, elles entrèrent enfin dans cette magnifique cité. Il ne restait plus qu'à trouver la fameuse « auberge des cinq sens » Quel nom !!! Elle avait ouvert un tripot ou quoi ? Elle se tourna vers son amie un peu inquiète ...


Cerdanne tu es déjà venu ici ? Franchement qu'est venu faire Rodrielle ici ? C'est bien pour elle que je fais ce voyage, mais je préfère de loin le confort du château d'Isabeau ...

Ce qu'elle redoutait le plus, c'était de voir la misère dans les rues de ce quartier réputé pour accueillir tous les gueux et gueuses de la ville, tous les escrocs et les brigands que la terre pouvait porter ... Après avoir traversé les beaux quartiers, les voilà dans cet endroit si redouté et ce qu'elle craignait lui arriva en pleine figure ...

De voir ces enfants si sales et si maigres lui brisait le cœur, mais elle ne pouvait pas s'attarder sur chacun d'eux, elle devait trouver cette auberge et vite ... Cerdanne tenait les rennes et se dépatouillait avec les rues et les venelles qu'il fallait prendre. Jamais elle ne s'y retrouverait dans ce dédale quand enfin elle s'arrêta. Comment avait-elle trouvé l'endroit ? Elle préféra ne pas lui poser la question ... Et elle n’u pas le temps à vrai dire …

A peine était-elle descendue du chariot qu'elle vit ... Les yeux grands écarquillé de stupeur ... Le vol plané d'un homme. Un tatoué ... Avant d'avancer elle attrapa le bras de son amie. Etait-ce le tatoué de la « Lance de Valence » ? Non il ne se serait pas fait éjecté comme cela. Accrocher au bras de Cerdanne, elle se dirigea vers la porte qui venait de ce refermer dans un bruit assourdissant ...


Cerdanne ?! T'es sûr que c'est là ?! Moi qui croyait avoir tout vu en étant dans la Zoko ... Je vais jamais survivre ici ... Par tous les saints !! Rodrielle veut me tuer ...

Prenant son courage a deux mains, elle avança vers la lourde porte en bois clouté et la poussa avec prudence, de peur de faire un vol plané comme elle venait de voir. Ouvrant la porte, elle passa son visage et fit le tour vite fait de la pièce avant d'entrer tout entière quand elle vit sa presque soeur près d'une table ...

Rodrielle ?!
Cerdanne
La brunette se reposait de son voyage.
Tranquillement installé en Bourgogne.
Le soleil, le vin et les amis qui vont qui viennent.

Et la chipinette avait pointé son bout de nez.
Une paye qu’elle avait pas vu Brigide.

Un jour puis un autre et entre deux siestes..ben un verre de vin, un bâillement et on recommence.
Pouvait pas durer ce paradis là.
Pas avec Bri dans les parages.
L’avait rien trouver de mieux que de lui mettre sous le nez la missive de Rodrielle et elle avait finir par convaincre Cerdanne.

C’est donc une brune grommelant de s’être encore fait piéger qui se pointa en la capitale.
Et bien sur pas dans les beaux quartiers !
Ca non !!

Crénom de nom…Là bas et en charrette…
Tu m’en feras pas faire d’autre toi.
Rod a intérêt à être là parceque je te perds dans les ruelles ma belle….
Je repars visiter les caves sans toi.
De toute façon je te dépose, je bois un coup, je fais la fête et je rentre a mi casa.
Entiendes ?


L’œil bleu des mauvais jours accrochés aux mirettes de l’innocente herboriste elle s’avança vers la porte.

Vlaa annnn !!
Commence bien la visite. Un paillasson tout frais. ??

Allez savoir avec ces parisiens.
La donzelle essuya méticuleusement le bout de ses bottes sur les braies du corps avachi et toisa la porte.
Brigide dans un élan de courage avait déjà ouvert le battant et s’enfonçait dans la taverne.


Attend moi donc chipie !

Suivant de près son amie, main sur le pommeau de sa dague, elle entra à son tour et esquissa un sourire.
Rodrielle
Hein, quoiqu’y s’passe ?
Rodrielle était en train de vérifier les calculs de Nine, lui expliquant à l’oreille quelques trucs et astuces pour pouvoir faire des comptes exacts, lorsque les fracas d’une table qui tombe vinrent chatouiller ses oreilles. L’Ombre releva alors la tête, à présent intéressée parce qu’il se passait entre Sacha et l’inconnu, mais restait tout de même observatrice quant à la scène car même si celle-ci avait quelque chose de comique, Rod’ commençait à connaître assez bien la fureur du russe pour savoir qu’il ne fallait pas l’empêcher d’agir.

Alors la donzelle regarda le vol plané de l’inconnu, les bras croisés sur sa belle poitrine et un sourire mesquin aux lèvres. Pas de doute, ca valait la peine de subir un accent campagnard russe tous les jours vu comment la sécurité était assurée dans ces lieux.

Tu vois, Nine, ce qui arrive à ceux qui se montrent importuns avec nous ? S’pas joli joli n’est-ce pas ?

Phrase qui sonnait comme une sorte d’intimidation envers la jeune fille qui ne bronchait pas pour l’instant. Rodrielle se tourna alors à nouveau vers Sacha qui revint vers elle dans sa fureur. Et oui, la Vodka aide les russes pour de nombreuses choses… Alors, sans encore lui répondre, la donzelle tendit au garde la bouteille à moitié pleine de l’alcool, soupirant en pensant qu’elle serait certainement sifflée en une gorgée, et ce n’est qu’à la seconde demande du colosse qu’elle prit la parole, d’une voix ferme.

T’as pas besoin de ça, je suis sûre et certaine qu’il a déjà le crâne enfoncé dans la baraque d’en face ! Alors termines cette bouteille et … et bien salue nos nouvelles invitées !

Parce qu’elle avait entendu son nom entre deux remontrances. Et cette voix là, elle la reconnaîtrait entre mille : sa protégée, sa petite sœur, son amie était venue ! Alors, en chuchotant à Sacha de ne pas les envoyer elle aussi balader, la donzelle sauta par-dessus le comptoir et alla à la rencontre de Bri et de... Cerdanne !

Depuis combien de temps ne les avait-elle pas vu ? Cela faisait une éternité que Rodrielle n’avait pas eu de nouvelles de qui que ce soit de la Zoko, ou même de quelconques personnes, et voir la brunette depuis tout ce temps, et sa blonde, la rendait tout de suite heureuse.

Bri !!! Cerdanne ! Quel plaisir de vous voir ! Je ne vous attendais pas du tout mais bon sang qu’ça fait plaisir ! J’ai l’impression de ne pas vous avoir vu depuis une éternité…

La donzelle serra alors les deux jeunes femmes tour à tour avant de poser une main dans le dos de chacune pour les faire avancer dans son antre. A présent que les retrouvailles étaient faites, il fallait qu’elle présente le reste de la petite troupe.

Mes amies, bienvenues à l’Auberge des Cinq Sens ! Tout fraichement refaite à neuf pour accueillir le Cartel du Sombre Lys que j’aide à mes heures perdues. Et je vous présente Sacha, un nouvel ami et videur de l’auberge, ainsi que Nine qui s’est ‘innocemment’ perdue ici…
Et voilà, aussi Brigide et Cerdanne, de très bonnes amies et collègue pour Bri.

Bon alors les filles, qu’est-ce que vous êtes venues faire dans ce trou perdu ?


La donzelle invita alors ses amies à prendre place au comptoir, prenant soin de relever le mobilier tombé au passage, puis repassa derrière le comptoir pour leur servir un verre de vin tout en jetant un regard au colosse en se demandant si cette nouvelle arrivée –purement amicale- allait le calmer.
Mais dans tous les cas, la soirée commençait à devenir de plus en plus intéressante !

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