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[RP] Quand "tenir la chandelle" prend tout son sens

Zhara
[HRP/ Donc vous l’avez compris, on lit d’abord le post de LJD Colhomban puis le mien /HRP]


Et l’improbable arriva. Le môme s’écroula sur le sol … Ce n’était pas possible ! Il était si jeune ! Zhara s’approcha de plus près pour voir si l’état du bonhomme était ce qu’elle pensait. Elle n’était plus qu’à un ou deux mètres mais tout d’un coup Col lui fit un signe de la main qui voulait dire qu’elle ne devait plus avancer. Sans doute voulait il essayait il de déjouer la ruse que le garçon s’apprêtait à faire. Les secondes, les minutes passèrent dans un silence très lourd. La jeune femme ne bougeait presque plus et respirait à peine.

Puis Col qui s’était rendu à l’évidence que l’adolescent n’était en état de ne rien tenter, se précipita vers lui. A travers la nuit, Zhara pût apercevoir que Col observa quelques instant le gamin puis qu’il le mit rapidement près de lui. Était-ce un signe qui voulait dire que c’était presque la fin ? Peut être que Col pensait lui donner un peu de sa vie …Zaza ne pouvait pas croire que c‘était la fin. Il avait l’air costaud le môme ! Et puis la Vie ne pouvait pas l’enlever à cet âge : il avait tellement de choses à vivre ! Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas Col regretté son acte, elle l’entendit juste quand il l’appela pour venir l’aider à le sauver.

La brunette se hâta vers Colhomban et le mourrant. Mais elle trébucha sur le pied de l’adolescent et tombât à genoux devant lui. A ce moment là, sa jupe se déchira au niveau de la doublure et du revers. Mais pas le temps de se lamenter pour elle. Ce garçon allait peut être mourir, il fallait faire quelque chose.

Sous les ordres de Col, Zaza enleva se cape et recouvrit le petit avec. Ses gestes étaient mal assurés. Elle n’était pas trop habituée à ce genre de situation, l’Angoumoise n’arrêtait pas de trembler, c’était incontrôlable. Il lui dit ensuite de se mettre avec lui sous la cape et de se pencher en avant pour donner au môme un peu de chaleur corporelle. Il lui annonça ensuite que pendant que lui soutiendrait l’adolescent, le jeune femme ferait un garrot sur la jambe ensanglantée. La brunette tressaillit quand le jeune homme parla de la grande faucheuse. Elle savait qu’elle était là, mais de l’entendre dire par quelqu’un d’autre faisait un effet bizarre. Mais pas le temps de penser …

L’Angoumoise détacha le ruban qui retenait les cheveux de Col en catogan. Elle essaya ensuite de faire un bandage de la cuisse du gamin avec. A peine eut elle effleuré la plaie, le bout de ses doigts devinrent immédiatement rouges. Le jeune femme regarda Col. Elle était paniquée. Faisait-elle ce qu’il fallait ? Est-ce que ça allait suffire pour sauver l’adolescent ? Le jeune homme dut comprendre la peur de Zhara car il lui dit d’une voix rassurante :


Oui Zhara, serre bien maintenant…

Sous les conseils de son ami, Zaza serra encore plus. Elle était entrain de faire un genre de nœud pour retenir le tout quand elle entendit une prière adressé à Christo sortir du bout des lèvres de Col. Ça devait être dans ces moments là qu’on implorait le Très-Haut … On espérait qu’il nous accorde une dernière faveur. Mais il paraissait que quand l’heure était venue on avait beau implorer tous les dieux, il n’y avait plus rien à faire à part attendre. C’était en tout cas ce qu’avait dit un jour le curé de son village natal dans l’une de ses homélies à l’époque où la brunette allait encore à la messe.

Quand elle eut terminée sa besogne, Zhara se colla un peu à côté de Colhomban. La température était glaciale et maintenant le vent s’était levé et n’arrêtait pas de souffler. Le jeune homme se pencha près du gamin et lui souffla des mots de courage et de réconfort. Zaza entendit aussi que Col ne porterait pas plainte contre lui. La jeune femme s’approcha du jeune homme qu’elle n’avait pas regardé. Elle fut frappée par la jeunesse de son visage. Sans le vouloir, une larme coula le long de sa joue. Ses yeux étaient inexpressifs. Cela lui fit penser à ceux de son père sur son lit de mort quelques minutes avant son décès il y a maintenant cinq ou six ans de cela. Le respiration du gamin était difficile voire parfois inexistante. Puis tout d’un coup plus rien. Il fallait se rendre à l’évidence, la Grande Faucheuse l’avait emporté. Maintenant, plusieurs larmes coulèrent sur ses joues, en silence. Au loin, elle entendit les coup de minuit, 1459 était là. Triste début de nouvelle année … Quand les cloches eurent fini de chanter un silence pesant s’abattit sur le verger. Zhara dit à Col en essayant de ne pas faire entendre ses pleurs :


Col … je … je crois que c’est la fin. On aura tout essayé. A moins d’un miracle …

____________
Zhara ou zaza pour les intimes
Paysanne d'Angoulèmes
Cultivatrice de maïs
Boulangère
Garde territoriale de la ville
"Le rôle d'un ami, c'est de se trouver à votre côté quand vous êtes dans l'erreur puisque tout le monde sera à côté de vous quand vous aurez raison."
Colhomban
Alors que Colhomban venait juste de le héler, le gamin s’était agenouillé au sol, et avait plongé la tête la première vers la terre glacée. Fichtre… Il ne manquait plus que cela : un acte fourbe pour le culpabiliser de l’avoir blessé et faire en sorte que sa pitié devienne un piège ! Col avança un pied vers le corps inerte, puis un autre, conscient du danger qui pouvait survenir à tout moment, tendu comme un arc, prêt à frapper. Le brigand bougea un peu, s’essuyant sa bouche sombre, comme maculée de sang, ou encore de terre, Col ne voyait pas très bien, il plissa les yeux, sans résultat... Enfin en un dernier soubresaut, comme trop fatigué pour lutter, le maraud s’affala une dernière fois sur le ventre et ne remua plus.

Derrière le brun des pas se firent entendre, doux, rapides, presque hésitants. Il se retourna à demi, ne voulant pas quitter des yeux le futur prisonnier, et reconnut sous la lumière blafarde de la lune Zhara le cou tendu vers la scène. Il lui fit signe de rester en arrière, croyant encore à une supercherie de son voleur, il ne voulait surtout pas que la demoiselle se fasse blesser par mégarde. Les minutes s’écoulèrent et son vis-à-vis ne fut pas tenté de fuir, il était réellement immobile. Le traqueur tendit l’oreille et la respiration saccadée de l’adolescent le mit en alerte : c’était plus un râle profond, comme extirpé de la bouche du malheureux avec peine, qu’une inspiration « normale ». Col se figea et avança avec précipitation auprès de l’adolescent. Le retournant sans trop de ménagement.

Il était là, dans ses bras, gelé, les lèvres tremblantes, recouvertes d’un liquide pourpre, les cils papillonnant, les prunelles déjà vitreuses. Le brun avait vu de nombreux morts lors de ses expéditions en tant que lieutenant et l’état du jeune garçon ne le trompa pas. Il le prit doucement sur lui, l’attirant de sa main valide pour lui dispenser le peu de chaleur qu’il pouvait en chemise sous la neige. La jambe blessée du voleur était entièrement rouge de sang, ses braies imbibées lui collaient au membre. Pour sûr il avait touché une des grosses veines et le petit s’était vidé de son sang avant de se faire assaillir par le froid et la fatigue de sa course.


Par Aristote, qu’ai-je fait… ? Qu’ai-je fait ? Les yeux écarquillés sur le mourant, il le serra encore plus contre lui, conscient que cela ne l’aiderait pas plus. Soudain une lueur d’espoir brilla dans ses yeux, il tourna vivement la tête et sa voix creva le silence pesant sur le verger. Zhara ? Zhara ?! Viens vite, j’ai besoin de toi et de ta cape. Je t’en supplie, dépêche toi !

La jeune femme suivit la voix en trébuchant et tomba à genoux auprès des deux hommes étrangement enlacés. Elle enleva sa lourde cape, tremblante, et vint se placer à côté de Colhomban.

Viens sous la cape avec moi, nous aurons plus chaud, il faut que nous nous penchions ainsi sur le garçon. Je vais le porter contre moi pendant que tu lui feras un garrot. L’éloigner du sol gelé le réchauffera peut-être… Il faut se dépêcher Zhara, le temps est compté, la grande faucheuse veille… Un frisson lui plia l’échine et il tira avec plus de force sur l’adolescent le hissant complètement sur ses genoux et son buste. Zhara détacha le catogan de Col et entreprit de ligaturer la cuisse du jeune garçon, ses bouts de doigts furent tachés de pourpre. Oui Zhara, serre bien maintenant… Col supervisait les opérations, la cape bien enroulée maintenant autour du blessé, il essayait de frictionner sa peau, mais elle ne cessait de virer au bleu.

Je vous en supplie… Christos nous vienne en aide… Je vous en supplie, ne me punissez pas de la sorte, ne le prenez pas... Il répétait sa prière du bout des lèvres, se penchant sur le jeune homme dont la bouche trembla avec plus de force. Zhara se colla sur son flanc droit quand elle eut terminée son office, et Col l’aida à maintenir la cape sur leurs épaules communes, enfin sa main droite s’avança pour tâter la plaie : elle saignait toujours, le garrot n’y suffisait pas. Conscient d’avoir perdu une grande bataille, le brun baissa le menton vers le mourant, le calant un peu plus contre lui, lui dégageant les yeux des mèches qui les obscurcissaient.

Il faut t’accrocher petit… Allons, il t’en reste encore des entourloupes à jouer… Nous allons te ramener au village, on prendra bien soin de toi... Ce ne sont pas quelques écus et une montre qui vont mettre à mal ta santé ? Il déglutit avec peine. Je ne porterai pas plainte, d’accord ? Mais accroche-toi bon dieu !

Sa main serra avec plus de vigueur le petit quand ses yeux se voilèrent, il le secoua légèrement, essayant de récupérer un dernier souffle de vie, au loin on pouvait entendre les douze coups de minuit sonner l’entrée dans la nouvelle année.
--Benoit


William

Il n'ira pas beaucoup plus loin
La nuit viendra bientôt
Il voit là-bas dans le lointain
Les neiges du Kilimandjaro

Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir
Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir, dormir, dormir

Dans son délire il lui revient
La fille qu'il aimait
Ils s'en allaient main dans la main
Il la revoit quand elle riait

Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir
Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir, dormir, dormir

Voilà sans doute à quoi il pense
Il va mourir bientôt
Elles n'ont jamais été si blanches
Les neiges du Kilimandjaro

Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir
Elles te feront un blanc manteau
Où tu pourras dormir, dormir, bientôt

[HRP]Les neiges du Kilimandgaro paroles et musique Pascal Danel.[/HRP]

Il délirait, et cette chanson trottait dans sa tête comme une rengaine. Il ne l'avait jamais entendu, elle n'avait aucun sens et pourtant elle était là, lancinante, imperturbable. Lui n'avait plus que comme sensation cette fameuse chanson. Il n'entendait plus rien, ne voyait plus et ressentait plus rien. Ses doigts se crispèrent sur la neige, ou en tout cas c'était l'impression qu'il avait et pourtant il ne ressentit même pas le froid ni la blessure des temps.

Viens William nous t'attendions !

Les anges maintenant. Ils étaient beaux, ils l'accueillaient dans leur monde merveilleux sans peur, sans violence. Alors malgré tout ce qu'il avait fait il avait droit à ce traitement ? Il avait le droit à une autre vie, une vie dans cet au-delà. Il sourit à cette évocation. Et cette fois il en était sûr il l'avait fait. Ainsi il mourrait sourire aux lèvres, quel plus beau souvenir.

Il se laissa emporter, plus rien n'avait d'importance et le monde pouvait bien s'écrouler, peut lui importait. C'était l'en revoir d'un bandit à la petite semaine, un gamin tout juste sortit de l'enfance mais il était heureux.

Fin comme on dit.



Marthe-Jeanne

Les champs de blés il n'y avait rien de mieux pour se planquer ou se perdre. Marthe avait maintes et maintes fois expérimenté cette technique et rares étaient ceux qui parvinrent à la suivre. Mais comme dit à défaut de grives on mange des merles. Marthe se contenta donc en cette saison d'herbes hautes. Tout aussi touffues et hautes elle offrait un terrain de jeu agréable et assuré. Mais le froid avait grillé la plupart. Comme si quelqu'un avait jeté du sel dessus. Tant pis. C'était déjà bien. La nuit, le froid et cet univers angoissant calmerait certains esprits volontaires. Une chouette hulula au-dessus d'eux et un vol d'oiseaux indéterminés passa sur le champ. Marthe n'attendit pas et dès qu'elle trouva le passage qu'elle cherchait elle s'y engouffra. Elle savait que la blonde et les gamins n'avaient pas lâché prise mais dans cet endroit et à travers l'accès difficile qu'elle leur préparerait sauraient-ils déjà où elle serait ?

--Le_jeune_arthur
[au même moment à l'auberge]

Le jeune Arthur qui s'était calfeutré dans sa chambre cette nuit là, fut réveillé par des bruits de courses et de l'agitation dans la salle. Il s'habilla à la hâte et descendit l'escalier.

Il faut étonné de ne point voir Miss faire le service comme à l'accoutumée et s'avança plus avant
*ben c'est passé d'roles d'choses ici, pis Miss qu'est pas là*
Il entendit hurler dans la cave et pensa que la porte s'était coincée et que Miss devait être enfermée à l'intérieur.

Tendez Miss, j'va vous ouvrir, arrêtez d'crier d'un coup d'épaule le porte se décoinça et s'ouvrir sur la cave. Arthur se retrouva propulsé contre le mur par un homme qui en jaillit

Ah !! mais qu'vous faites là
dit Arthur en se frottant l'épaule
--Benoit


Robert

Il y en aurait eu beaucoup qui dans son cas se seraient découragés, qui auraient imaginer des tas de choses, qui auraient sans doute renoncer et qui au final se seraient sûrement dénoncés. Mais Robert n'était pas de cette trempe là. Non bien sûr ce n'était pas un grand homme, il avait se faiblesses. Et si parfois pour se sortir de certains guêpiers il avait dénoncer certains de ses compagnons de route il ne se le cachait pas. Il en était pas forcément fier mais il l'avait fait point final.

Car la trempe de Robert était simple. Il avait pris une ligne de conduite et tant que quelque chose ou quelqu'un ne lui prouvait pas qu'il avait tort il continuait et pour l'instant aucun de ces fameux signes ne lui était parvenu alors après tout.

Il continua donc à tambouriner sur la porte comme un fou, hurlant à qui veut l'entendre qu'il avait été enfermé par erreur, qu'il attendait avec son tonneau de bière. Par moment il hésita même à pleurer et il pensa qu'il en ferait trop. Le vrai comédien de la bande c'était plutôt William. Ou Harry du temps où il avait traîné avec eux. Triste de finir la langue coupée pour un beau parleur et surtout quand le sang se vide dans la bouche. Mais passons. Oui William aurait pût faire croire n'importe quoi à n'importe qui. Ce n'était pas un tombeur plus un bonimenteur. Bien sûr ses trucs ne duraient qu'un temps et au final il était toujours démasqué mais cela laissait toujours la possibilité de s'échapper.

Alors sans pleurer mais en quasi crise de nerfs Robert continuait à tambouriner quand soudain il entendit une voix de l'autre côté de la porte. Celle d'un gamin visiblement.


Tendez Miss, j'va vous ouvrir, arrêtez d'crier

Il croyait que c'était une femme d'enfermer. Tant pis ou tant mieux autant jouer le jeu. Alors quand la porte fut enfoncé et que l'on commença à le questionner il était totalement dans le personnage.

Oh bonté divine, j'ai crû que je passerais la nuit là-dedans. Franchement merci jeune homme. J'allais juste chercher de la bière pour la maîtresse de maison.

Il désigna le tonneau à la porte pour appuyer son propos

Et à mon retour la porte qui voulait plus s'ouvrir. En plus personne ne m'entendait avec tout ce brouhaha. Ah je vous doit une fière chandelle l'ami. Merci encore.

Il espérait n'avoir pas trop parlé et n'avoir pas été hésitant que les mots pour que cela passe.

Sorianne
Tsss bon sang où est-ce qu'ils pouvaient bien être...? C'est fou ça, elle les quittait des yeux et hop! Ils n'en faisaient qu'à leurs têtes, peut-être que si elle les enchainait ils écouteraient et arrêteraient de se sauver... Oui y allait falloir y penser à ça bonne idée. bon sang ce qu'ils faisait froid, So resserra les pans de sa cape autour d'elle, après avoir relevé le col dont la fourrure venait lui chatouiller les joues. La neige crissait sous chacun de ses pas, mais elle ne voyait aucune trace au sol qui pourrait lui faire penser que quelqu'un était passé par là...

Aprés avoir vadrouiller le nez baissé et les yeux froncés pour essayer d'y voir quelque chose, So se décida à faire demi-tour, pour sûr, z'étaient pas là. Elle leur ferait payer, foi d'So. Retour à l'auberge. Bon, maintenant essayer une nouvelle direction.

Quelques pas plus loin, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. Des empreintes! Ayé elle allait pouvoir les pister. Elle espérait juste que c'était bien les bonnes. Hmm Col était descendu de l'autre côté, les enfants n'avaient pu partir que par la porte. Manquerait plus qu'ils passent par les fenêtres... Sûre, ou du moins presque, de les retrouver sous peu, elle avançait assez rapidement. Ils ne pouvaient pas être très loin. Et comme par miracle, elle vit son fils passer à ses côtés, comme si de rien n'était, en courant. Mais il lui accorda à peine un salut, disparaissant déjà au coin d'une ruelle. So, bouche bée, l'avait suivi des yeux. C'est comme ça qu'on faisait en retrouvant sa mère?! Ti monstre ouais!


Hep là! Où c'est qu'tu vas comme ça?!

... Dans le vent de la nuit... Peine perdue, il était déjà loin. Mais s'il était là, sa sœur ne devait pas être très loin... Du coup, plus lentement, afin de peut-être faire surprise, So remonta la piste, essayant de se faire discrète, quand soudain il lui sembla entendre une voix. Une voix connue, et une seconde... Un gros soupir de soulagement, accompagné de volutes de fumées blanches s'échappa de la gorge de la jeune femme. Lysi était avec Ork... Dieu merci tout allait bien...





Lysithée / TiVeg



Rhooo elle s'était faite repéré! C'nul d'abord. Sur le coup Lysi bouda. C'était trop facile, elle qui pensait être à l'abri. Elle ne répondit pas de suite à Ork, la regardant d'abord avec la lèvre inférieure remontée en une moue boudeuse et de mauvaise perdante qu'elle était. Oh mais nan, m'dame Orka elle lui f'sait même po peur. Et Lysi na baissa pas les yeux. Mais quand la dame aux cheveux jaunes parla, les yeux de la fillette s'illuminèrent et un grand sourire remplaça la grimace.


C'est vrai?! J'peux v'nir?! Viiiiiiiiiiii c'promis j'me cache derrière toa!

Après s'être rendu compte qu'elle en faisait un peu trop et que têtre m'dame Orka elle allait la renvoyer à l'auberge quand même Lysi refit son boudin. Mais un léger sourire se devinait quand même. Héhé, le m'ssire il avait renvoyé TiVeg et elle elle avait droit d'aller chasser les méchants! Ha Ha!! Elle suivit sa nouvelle idole, sans un mot, à la recherche de la voleuse!

TiVeg quant à lui attendait que tout le monde soit prés à l'auberge. Et quand Miss fut prête ainsi que tout ceux les accompagnant, TiVeg se sentit fort et sûr de lui comme jamais. Ouaah il avait tout ce petit monde à guider, lui... Tout le monde qui comptait sur lui! Il alla prendre la main de Miss et lui fit un ti baise main façon chevalier avant de lever la tête vers l'amie de Moman.

C'est quoi le bravache?

Oui faut pas chercher. Il finit par l'entrainer, la tenant par la main et la pressant tant qu'il le pouvait. Il savait par où il était passé et ce ne serait pas dur de les ramener tous où il avait quitter les grands et sa soeur. Sauf qu'en arrivant sur place... Le chevalier perdit de sa superbe...

Bah sont où? Si si z'étaient là!! Toooous!

Il regarda tout autour de lui, mais comment savoir qu'Ork était en pleine rivière, la pauvre devait faire sacrément froid, et que de son côté Col était au verger?!

Bah y sont partis...

Vexé comme un poux et il s'était fait avoir en beauté le TiVeg...

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Avoir de l'or faux est un malheur supportable et facile à découvrir ;
mais le faux ami, c'est ce qu'il y a de plus pénible à découvrir.
Théognis
Forth_with
Au Presbytère

Forth s'était couché tôt et avec plaisir mais étonnamment son sommeil fut vite agité.

Il commençait à avoir très chaud. Une sorte de fièvre l'avait pris. Il ne cessait de se tourner et de se retourner dans ce lit muni de fortes grosses couvertures. Et pourtant il les chassa bien vite en se retournant, elles qui devaient passer sous tout le lit.

Dans un sommeil aussi saccadé ses rêves n'étaient que des bribes d'images et de sons psychédéliques sans cohérence. Il traversait de long tunnel noirs et rouges. Rencontrait des gens qu'il avait croisé et d'autres qu'il n'avait jamais vu. Il crût reconnaître sa mère à un moment donné. Mais il ne l'avait jamais connu elle était morte en le mettant au monde. Comment aurait-il pût la reconnaître ? C'était simplement un visage qui lui faisait penser qu'elle aurait pût être sa mère.

Il se sentait mal très mal, à la limite d'avoir envie de vomir et toujours ses enfants, ses tas d'enfants qui jouaient et qui riaient. Ils semblaient si fragiles, si vulnérables et si beaux. Il n'aurait jamais d'enfants c'était certain et c'était peut-être mieux ainsi.

Puis il eut cette violation de chute comme si on le jetait sur le sol et quand celui se rapprocha brusquement il eut une peur violente et se redressa sur son séant. Et là sa tête frappa le montant du lit et la douleur là fut bien réelle. Il se massa la tête longue réprimant un hurlement et grimaçant puis quand il sentit que c'était en grande partie passé il se leva et alla chercher un peu à boire. Il se sentit si fourbu si fatigué.

Il mit alors ça sur le compte de ce qu'il avait mangé mais les choses étaient si étranges. En passant il vit son visage dans un miroir et il se fit presque peur. Des poches sous des yeux rougis et des traits tirés. Il n'était sûrement pas remis. Il crût à un moment donné que son coup avait réouvert sa cicatrice au crâne et qu'il saignait. Mais il n'en fut rien. Il se contenta de masser encore cette zone qui n'était plus vraiment endolori et après avoir bu un peu d'eau retourna se coucher.

Il ignorait qu'elle heure il était et s'en fichait pas mal. Il avait traversé l'espace avec la simple lumière d'un quart de bougie qu'il avait trouvé par enchantement. Par enchantement.

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Colhomban
Le froid engourdissait lentement Colhomban tandis que le jeune mort pesait de plus en plus dans ses bras, les membres déjà raidis par la faucheuse. A côté de lui, Zhara sanglotait doucement, caressant subrepticement le visage du garçon. La jeune femme essuya plusieurs fois le sang qui maculait la bouche juvénile, l’air d’une mère prenant soin de son petit. Col sortit de sa torpeur avec difficulté, il leva les yeux vers le ciel sombre, tâché de flocons tombant moins drus qu’il y a une heure et se secoua un peu. Il prit conscience que s’ils restaient assis dans la neige en bras de chemise quelques instants de plus, ce ne serait pas un cadavre mais trois que le village trouverait au petit matin...

Il dégagea son bras droit de sous le mort, remettant discrètement le gauche, censé être inerte, dans son carcan de tissu, protégeant ainsi son ignominie des yeux de la belle qui l’accompagnait. Prise par « l’action » Zhara n’avait dû rien remarquer et cela arrangeait fortement le brun qui se voyait mal expliquer sur le champ pourquoi il se faisait passer pour handicapé. La chose faite, de sa main dite valide il rajusta la cape sur les épaules de son amie, lui caressant la joue humide avec tristesse.


Nous devons le ramener Zhara…

Le brun prit appui dans la neige, et détendit ses jambes bien raides. La main rougie par le froid se fit douloureuse et il se leva en grimaçant. Un instant il se perdit encore dans les yeux ouverts du défunt qu’un geste sûr ferma, évitant à Colhomban de faire face à sa culpabilité. Non de Dieu il avait tué un gamin ! Sa bouche s’emplit d’un gout amer et le ventre lui brûla. Chancelant, il mit ses doutes de côté, il aurait tout son temps pour les ressortir pour les examiner tout à loisir quand il serait seul, et il chargea le voleur d’infortune sur son épaule avec l’aide de Zhara. Le fardeau ainsi en place les jeunes gens cherchèrent de leurs yeux plissés l’entrée du verger.

Heureusement la neige n’avait pas tout à fait recouverte les traces de pas qu’ils avaient laissé, ce qui leurs permirent de retrouver le chemin emprunté initialement, car avec ce blanc manteau sur tout le paysage, dans la nuit hivernale, il était impossible de se repérer convenablement. Ils auraient pu tourner en rond durant des heures avant de trouver âmes qui vivent ! Marchant ainsi dans les pas qu’ils avaient laissé avant le moment fatidique ils remontèrent jusqu’au cœur du village. Telle des bêtes de sommes au fardeau bien étrange ils franchirent la porte de la ville que personne ne surveillait, et aperçurent un attroupement dans une des ruelles angoumoisines.

Ti’Veg, Miss Jones, Sorianne et bien d’autres étaient rassemblés dehors sous la neige, et semblaient discuter vivement. Lorsqu’ils aperçurent l’étrange couple au morbide paquetage le temps sembla s’étirer et un lourd silence tomba, ponctué par le bruit mat des flocons s’écrasant au sol. Col était en chemise, mouillé jusqu’à la moelle, ses lèvres étaient violacées et sa tempe saignée encore abondamment, Zhara, les joues luisantes et les yeux rougis, avait le bas de sa robe détrempée, et les mains couvertes de sang. On les regarda, on les jaugea et enfin une main secourable se tendit vers la demoiselle tandis que plusieurs voix fusaient dans la nuit.

Zhara tu n’as rien ?
Par Aristote tout ce sang !
Tu en es sûre ce n’est pas le tien ? Non parce que sinon tu dois t’allonger immédiatement !
Col, ton visage !
Mais qu’est ce que… ?
Un corps !!
Maman j’ai faim…
Vous étiez passés où ? Nous nous sommes tant inquiétés !
Et si on rentrait au chaud ?


Les avis divergeaient sur la conduite à tenir tandis que les deux acolytes témoins de la mort du jeune anonyme ne disaient mot, perdus dans des pensées qui n’appartenaient qu’à eux. Enfin quelqu’un tira sur la manche de Colhomban, c’était Ti’Veg et ses grands yeux curieux.

Col, dis Col. Pourquoi tu portes un monsieur sur ton épaule ? Il ne va pas bien ? Tu veux de l’aide ? Je suis fort moi… Et j’ai deux bras… Le brun ne fit pas attention à la dernière phrase et sourit au gamin étirant ses lèvres gelées à l’extrême dans un rictus qui sonnait faux.

Je te remercie Ti’Veg, mais je vais m’en charger seul. C’est mon fardeau tu comprends. Si tu peux dire à ta maman d’aller chercher Forth With je te serai reconnaissant. Il échangea un regard lourd de sens avec Sorianne et détourna la tête, trop conscient de la peine qu’on pouvait lire dans ses prunelles torturées.

Par Aristote, Christos et tous les autres dieux, il avait tué un gamin !
Sorianne
So avait finit par enfin retrouver Ork qui était (dieu merci) avec Lysi. Soulagée comme pas permis, Sori se pencha pour prendre sa fille dans ses bras et la serrer contre elle, avant de se rendre compte que son amie était congelée suite à un bain un peu forcé.

Oh Ork tu vas bien??

La jeune femme ôta la cape fourrée qu'elle portait et la mis sur les épaules de la blonde, avant de passer face à elle et de fermer le tissus avec la broche qui servait de fermoir.

Ça va te réchauffer et te protéger du vent tu verras.

Tellement inquiète qu'elle ne sentait même plus la fraicheur de cette nuit de saint Sylvestre. Où était donc passé TiVeg?? Il semblait pressé, ne s'était même pas arrêté et avait tracé sa route, mais jusqu'où? Soulagement quand Orkaange lui expliqua ce qu'il s'était passé et qu'elle avait raté.

Ouf... Donc TiVeg est retourné à l'auberge. Tant mieux...

Oui enfin c'était sans compter le fait qu'il revenait déjà, et avec des renforts. So fronça des sourcils inquiets, avant de sourire en voyant son fils arriver vers elle, se pencher et le prendre dans ses bras tout en se redressant. Il était courageux... Comme son père... Son portrait craché. Pense à autre chose! So se tourna vers son amie, pensant soudain à un autre ami qu'elle n'avait pas vu dans ce petit groupe présent. Et où était Zhara?

Ork? où sont Zhara et Col?

La dernière fois qu'elle l'avait vu, Col descendait par une fenêtre en se laissant glisser sur un toit. Peu rassurant comme image. Et si le bandit se battait? Comment ferait-il en ne pouvant libérer son bras? Inquiétude quand tu nous tiens. Les langues se déliaient, Miss racontant les aventures à l'auberge, Ork celles vécues avec Lysi, TiVeg n'en pouvait plus de raconter comme il avait été courageux, Lysi en rajoutait des couches, et So écoutait, consciente qu'elle n'avait fait que se perdre dans les ruelles sans même les trouver ni tomber sur quoi que ce soit.

Un léger bruit les fit se retourner, et ce fut le silence. Les flocons tombaient, et c'est dans cette atmosphère de coton qu'apparurent, à la lueur des lanternes, Zhara et Col. Col qui portait... Un corps, celui du jeune homme qu'il pourchassait.La jeune femme semblait perdue, les yeux brillants, et ensanglantée. Que s'était-il passé? Col, l'arcade toujours ouverte, So ne bougeait pas. Silencieuse et même pas curieuse de savoir ce qu'il s'était passé. Elle se contentait de regarder ce petit cortège funèbre, se demandant comment s'était possible que tout en soit arrivé là. Un regard échangé, et la jeune femme sentit la douleur qui était la sienne, celle de son ami. Elle avait entendu ce qu'il avait demandé à TiVeg, mais elle ne pouvait pas encore détacher son regard. Quand elle y arriva, elle fit demi-tour. Forth devait se trouver à l'église, ou au moins au presbytère, il ne serait pas dur à trouver. Elle se retourna, des mèches de cheveux jouant sur son visage et fit signe à ses enfants de rester là.


Ork, Miss, vous pouvez les surveiller s'il vous plait? Je me dépêche!

C'est en courant qu'elle arriva à l'église, essoufflée, échevelée, mais réchauffée. D'avoir couru, elle ne sentait plus le froid de l'hiver. Laissant retomber les jupes qu'elle tenait, une fois sur le parvis, elle pénétra la bâtisse, espérant y apercevoir le curé.

Forth?

Pas d'écho, mais pas de réponse... Y allait falloir hausser le ton. Elle allait se faire disputer s'il était là, mais c'était pour la bonne cause.

Forth?!

Le nom résonna comme elle s'y attendait, mais aprés quelques instants d'attente... Toujours personne. Soufflant un bon coup, elle réfléchit un instant. Oui, il ne pouvait être que là bas. So ressortie, tirant au passage la lourde porte de bois qui fermait la bâtisse d'Aristote, et attrapant ses jupes repartie au presbytère. C'est des deux poings qu'elle tambourinait pour qu'il vienne ouvrir.

Ouvrez! c'est So!! Vite! On a besoin de vous!

Enfin la porte s'ouvrit, laissant place à la silhouette de l'ancien major.

Forth! Il faut que vous veniez.

Une fois prés, ni une ni deux, So lui prit la main, et de sa main libre attrapa de nouveau ses jupes qui allaient l'entraver dans sa course et les conduisit là où elle avait laissé tout le monde.

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Avoir de l'or faux est un malheur supportable et facile à découvrir ;
mais le faux ami, c'est ce qu'il y a de plus pénible à découvrir.
Théognis
Forth_with
Au Presbytère

Lune noire, terrible destin, comme un horizon marqué par le chaos. Il n'y avait plus rien, plus rien que le champ funeste des chouettes qui hululaient dans le lointain.

Forth avait beau s'être recouché il ne dormait pas, ou pas réellement. Il se sentait oppressé, contraint, comme s'il on l'avait obligé à faire quelque, à être un autre. Il était si loin le temps où il... Mais non il n'avait jamais exister ce temps, ce temps délicat que certains ou certaines connaissent, où l'on est serein.

De tout temps en tout lieu il avait pris de ces terribles vertiges, de ce sentiment angoissant de ne pas être sa place, de ne pas se sentir chez soi, comme si d'autres vivaient sa vie à travers lui. Il avait temps espérer que cela cesse un jour mais non rien n'y fit.

Il avait éteint sa chandelle depuis un moment et ne s'éclairait désormais qu'aux tristes lueurs de lune ou des étoiles il ne savait pas trop.

Il repensait à des tas de choses, à des tas d'évènements et finalement ne fit le bilan de rien et ne se sentit pas plus apaisé. Tout cela ressemblait trop à des plaies dans lesquelles on jetait du gros sel. Et pourtant la plupart de ces évènements étaient heureux, joyeux mais rien n'y fit.

Finalement il se décida à quitter le lit. Il fut tout à coup saisit par le froid. Dans de telles conditions quand il se savait incapable de se sentir bien il était certain de ne pas dormir. Alors il s'en allait vers un petit bureau qu'il avait installé et se mettait à écrire. Il s'habilla alors, comme s'il allait quitter le lieu. La cheminée en bas devait être éteinte, un froid saisit le jeune homme. Il grelotta par réflexe en enfilant sa chemise, puis il s'assit à sa table. Il ne voyait goutte, pas l'ombre d'un rai de lumière, et pourtant il voulait se trouver là, même sans écrire, même sans lire. Il en avait tant besoin. Il respira l'odeur du bois, puis celle de l'encre et sa fièvre s'abaissa tout à coup.

D'un geste machinal il remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille et se concentra un peu sur cette fameuse noirceur. Il pouvait à présent distinguer les formes, les traits de certains objets, comme si d'un coup ils ressortaient du néant.

Et puis brusquement on toqua à la porte. Mais pas un peu, pas simplement, non y tambourinait, on y fracassait des petits poings serrés. Rapidement Forth finit de s'habiller et pris sa sacoche qu'il gardait toujours prête. Dans ce genre de situation, tard, il savait plutôt à quoi s'attendre. Il fut donc rapidement sur le seuil de la porte qu'il ouvrit.

Mais il fut alors étonné de voir Sorianne sur le pas et que celle-ci lui attrape le bras aussi vite. Il eut tout juste le temps de claquer la porte derrière lui qu'elle l'entraînait. Il espérait que cette fois-ci personne ne viendrait le cambrioler à nouveau.

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--Benoit


Marthe-Jeanne

Finalement ce fut plus facile qu'elle ne l'imaginait. Elle s'attendait à au moins être suivi ou en tout cas à ressentir leur trace derrière elle. Mais il n'en fut rien. Ils avaient dû la perdre ou alors tout simplement ils avaient été retardés. Et finalement elle fut plutôt vexée que cela se termine ainsi. Elle aurait tant aimé leur jouer encore quelques tours. Mais il en n'en fut rien et elle dût se contenter de ce qu'elle avait, la certitude d'être libre. Finalement cela lui fit plaisir en y repensant et un léger sourire se dessina sur son visage. Elle remontrait un chemin de plus en plus gravillonneux et s'écartait alors de la Charente. Les terres étaient désormais clairement en dehors de la ville. On avait quitter celle-ci bien avant, mais comme toujours sur son flanc prospérait des maisonnées, s'installaient les personnes qui ne souhaitaient pas en payer les taxes mais profiter tout de même de ses infrastructures. Et puis ainsi ils pouvaient cultiver de vraies terres, pas les lopins taillés à la serpe qu'il y avait parfois en ville.

Marthe à cet instant précis n'en avait que faire et se contentait de remonter un chemin et de jeter des coups d'œil dans son dos constamment. L'espace se découvrait sur ses pas. Elle était libre, libre. Presque dans sa tête elle avait déjà abandonné ses camarades et se destinait à autre chose. Presque. Elle eut tout de même une pensée. Celle qu'elle aurait pût récupérer pour elle ce qu'ils avaient volé. Tant pis elle remettrait ça pour une prochaine fois, pour une prochaine bande.



Benoît.

La bicoque se limitait à des panneaux de bois posés à la va-vite, une table, une couche et une porte. Bien sûr un toit surmontait le tout mais il n'avait aucune allure. Lardé de trou comme dans certains fromages il aurait pût s'écrouler à n'importe quel moment. Aucune cheminée ou poêle ne pouvait être accueilli dans ce lieu exigu. Ça sentait la pisse, la moisissure et la lumière qui y entrait n'était que celle des maigres étoiles qui perlaient.

Benoît c'était assis sur la couche. Les jambes croisées machinalement. Il rongeait un bâton de réglisse comme en même temps son frein. Benoît n'était pas dans état normal c'était certain et ce foutu bâton y passerait bien vite comme d'ailleurs des tas de choses.

Une chouette hulula au loin et on pût par moment entendre le cri des loups. Ou en tout cas ça y ressemblait. Puis il décroisa ses jambes et les recroisa à nouveau. Il n'aimait pas cette position mais laquelle pouvait-il tenir. Finalement il se décida de se lever, finalement.


--Lordgore




A l'intérieur de la taverne, quand tout le monde se gèle les miches dehors


Et à mon retour la porte qui voulait plus s'ouvrir. En plus personne ne m'entendait avec tout ce brouhaha. Ah je vous doit une fière chandelle l'ami. Merci encore

Le Lord s’aiguisa l’oreille de son auriculaire douteux, et en sortit un peu de cérumen. Tendant à nouveau l’outil de sa curiosité partiellement nettoyé vers les deux hommes, il jeta un œil vers le gros Robert et pouffa de rire quand il entendit les absurdités qu’il déblatérait au gamin. Mouais, on lui faisait pas avaler ce genre de balivernes à la vieille trogne. Il avait certes le nez plein de poire, mais l’esprit encore vaillant et clair comme de l’eau de vie ! L’extrémité du petit doigt maculée finit dans la bouche édentée tandis que d’un pas traînant il rejoignait le couple.

Mes bons messires… D'un œil suspicieux il scruta Le Robert, ce dernier pas peu fier de son excuse à deux deniers jaugeait le gosse d’un air supérieur. Le vieux se retint de l’asticoter derechef pour qu’il lui donne les bourses s’obligeant à se faire patience. Il fallait la jouer en finesse… Trouver un compromis histoire de gagner un peu de temps…

Car le Lord, malgré ses yeux qui se barraient en couilles de loup, avait très bien vu les mains baladeuses jouer de poches en poches à la recherche de quelques objets précieux. Et ce depuis un bon moment, du moins un peu plus que les donzelles qui avaient rameuté la fine équipe… D’ailleurs celles-ci il ne leur avait pas pardonné le coup de la maison hantée et la honte qu’elles lui avaient flanqué… Petites nobliettes à qui on désirait tordre le cou… Secouant la tête, il fit taire ses élucubrations et revint à ses moutons.

Mes bons messires… Il se répétait un peu. Souhaiteriez vous prendre un verre avec moi ? D’un geste habile et discret, les années d’expérience, il promena sa main dans les grandes poches de la veste du Robert. Rien ! Ses yeux se plissèrent pour ne devenir que deux fentes noires et il reposa sa question, petit ordre bien prononcé. Allons buvons un verre ! Sa poigne solide, malgré l’apparence qu’il arborait, vint se poser sur l’épaule du voleur de taverne et il l’assit dans un vaste fauteuil prés du feu.

Nous avons à discuter. Des petits coups de langue vinrent balayer ses lèvres desséchées tandis que son regard inquisiteur fouillait chaque recoin de la pièce.
Zhara
Malgré les nombreuses fois où Zhara s’était essuyée les yeux, la jeune femme continuait toujours de pleurer en silence. Elle était complètement abattue. Zaza ne voyait plus rien et n’entendait plus rien. L’Angoumoise caressait délicatement la joue du gamin, ou plutôt maintenant du cadavre, comme pour l’apaiser. Mais l’apaiser de quoi ? Il affichait un minuscule sourire qui en disait long sur ce qu’il avait ressenti les quelques dernières secondes de sa vie. Il avait l’air d’être mort comme un bienheureux, comme si sa mort était une délivrance après une vie de souffrance et de calvaire. La brunette remarqua tout à coup, malgré l’obscurité, que quelque chose de sombre, sans doute du sang qui commençait à sécher, décorait la bouche du môme. Presque en l’effleurant, Zhara se dépêcha de le nettoyer avec le revers de sa manche.

La jeune femme continuait de regarder la visage apaisé de l’enfant, malgré ses yeux ouverts. Elle avait l’impression que ce cadavre était un de ses deux amours comme elle aimait les appeler. Si ça avait été le cas elle aurait sans doute passé l’arme à gauche sans effort. Elle se sentait impuissante. Elle n’avait même pas réussie à sauver ce pauvre jeune homme !
La vie était vraiment injuste. Pourquoi l’avoir pris maintenant, à l’aube de sa vie ? Et que s’était il passé pour qu’il ai une entaille aussi importante sur la cuisse qui lui avait fait perdre énormément de sang ? Vu la grosseur de la blessure il n’avait pas pu se le faire seul. Seul un homme très costaud aurait pu y arriver. Se serait-il battu ?

Se fut une main chaude lui caressant la joue qui fit sortir la brunette de sa langueur. Elle regarda Colhomban avec des yeux complètement perdus puis tout à coup l’Angoumoise frissonna à cause du froid qui lui mordit tout le corps, malgré la cape qu’elle avait maintenant autour d’elle. D’une voix remplie d’une tristesse époustouflante, Col lui dit qu’ils devaient ramener le corps. Zhara le regarda, sans le voir, se lever difficilement car l’engourdissement l’avait sans doute touché. Puis avant de charger le cadavre sur son dos, aidé par Zaza, Col ferma les yeux du garçon qui ne se rouvriront plus jamais à partir de cet instant.

L’étrange groupe se mit en marche. Zaza avançait comme un mouton de Panurge. Elle essayait de savoir où elle était mais n’y arrivait pas, son esprit trop endoloris rien qu’en pensant au jeune homme sur l’épaule de Colhomban. Quel début d’année ! Jamais elle n’en avait connu un d’aussi sinistre, elle n’était même pas sûre que les générations futures en connaitraient un comme celui-là. Ils avancèrent dans la campagne puis dans la ville déserte jusqu’à entendre un attroupement. Plusieurs voix connues retentirent. Ce devait sans doute être le groupe de traqueur de voleurs qui se racontaient leurs exploits, même si aucun des brigands n’avait l’air d’avoir été pris.

Toutes les discussions prirent fin quand Colhomban et Zhara arrivèrent à eux. On aurait dit que la discussion portait sur l’étrange trio. A moins qu’il soit tous les uns autant que les autres étonnés de les trouver en pareille posture. Un très court moment passa pendant lequel ils durant regarder les deux jeunes gens anéantis comme jamais, autant l’un que l’autre.

Une vieille femme s’approcha de Zaza et la soutint comme si elle allait flancher ou tomber d’un moment à l’autre, ce qui devait sans doute être le cas, tout en lui demandant si elle n’avait rien. Pour le moment il était impossible pour la brunette de dire un seul mot. Pour répondre, elle fit seulement un non avec la tête très lentement. Une autre personne, cette fois ci, un homme, renchérit en constatant énormément de sang. Mécaniquement, sans savoir pourquoi la jeune femme regarda ses mains rougies. C’était ça tout le sang ? Zhara se frotta les mains sur sa jupe pendant que encore quelqu’un d’autre disait à Zaza qu’elle devait s’allonger.

L’Angoumoise se retourna vivement quand quelqu’un parla du visage de Col d’un ton d’horreur et remarqua avec encore plus d’horreur la plaie encore sanguinolente éclairée par un homme qui tenait un semblant de bougie trouvée on ne sait où. Comment avait elle fait pour ne pas le remarquer ? La plaie était énorme ! Il fallait absolument que Colhomban se soigne. Si il le ne le faisait et vu son état de fatigue il ne tiendrait pas longtemps. Un seul mort suffisait amplement ! Perdue dans ses pensées Zhara n’entendit pas la demande de Ti’veg, juste la réponse de Col. Comment ça il allait porter seul ce fardeau ? Il voulait mourir de fatigue ou d’épuisement ou quoi !? Zaza s’approcha du blessé et lui dit d’une voix qui se voulait ferme :


Bon maintenant Col tu as assez joué les grands costauds. Tu vas me laisser ce corps, je vais le porter avec quelqu’un. Il y a bien assez de monde pour faire cette besogne avec moi. Toi, pendant ce temps tu vas me faire soigner cette blessure. Et ne me dit surtout pas que tu veux porter le corps seul, que c’est ton fardeau ! C’est un peu le mien aussi, je te rappelle que moi non plus je n’ai pas réussi à le sauver !

Zhara regarda droit dans les yeux Cohomban, en attendant sa réponse.

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Zhara ou zaza pour les intimes
Paysanne d'Angoulèmes
Cultivatrice de maïs
Boulangère
Garde territoriale de la ville
"Le rôle d'un ami, c'est de se trouver à votre côté quand vous êtes dans l'erreur puisque tout le monde sera à côté de vous quand vous aurez raison."
--Benoit


Robert

Dès le départ il savait que cette affaire était long d'être une partie de plaisir et l'ignorer aurait été de la folie. Il avait entraîné son petit groupe dans cette histoire et pour lui c'était évident, il y aurait de la casse.

Mais à quoi bon refuser les coups pour les risques qu'ils occasionnaient. Ils pouvaient emporter le pactole autant en profiter.

Alors quand il arriva à faire douter le gamin suffisamment sans doute pour qu'il le laisse s'en aller tranquillement il ne s'attendait pas à sortir la bouche en cœur. Mais tout de même ce vieux n'avait rien de l'homme affable et jovial qu'il cherchait à montrer.

Déjà son apparence avait vite rebuter Robert. De part son expérience il savait qu'il ne devait pas s'arrêter à ça mais tout de même ça jouait. Et puis le reste.

Néanmoins que pouvait-il faire ? Peu de choses alors il se contenta de se laisser guider et dit.


Avec plaisir pour me remettre de ces émotions.

Il s'efforça de donner le style d'un homme qui prenait plaisir à avoir une telle occasion après des émotions fortes. Mais cela ne l'empêcha pas de sentir la main du vieux se glisser dans son veston et de comprendre qu'il savait où il mettait les pieds.

Assis aux côtés du vieux il l'écouta donc et mima l'homme surpris lorsqu'il dit.


Nous avons à discuter

Ah bon de quoi ?

--Lordgore



Le Lord planta son doigt osseux dans le sternum de son vis à vis, trifouillant de son ongle sale la chemise du jeune homme.

J'sais qui vous êtes l'ami... Enfin j'connais l'genre de sautard qu't'es. Non pas c'quc'est écrit sur ton visage l'bovin, mais j'sais pas... Il se toucha le nez avec un air faussement mystérieux. J'sens ces choses. Et figure toi que toi et moi on n'est un peu pareil.

Il se pencha en connivence vers son interlocuteur, lui servant une poire au passage. Petite liqueur bien sentie...

J'ai besoin d'un aide. J'dois ficher le camp d'ici, et j'suis pas comme qui dirait sans l'sou... J'ai pas mal de pièces qui dorment dans ma chambre. Ho, ça j'te dirai pas laquelle, ni où elles sont planquées ! Tu s'rais capable de m'assommer pour pouvoir t'tirer avec ! Le vieux sourit de toutes ses dents, soit plus beaucoup. T'vois que j'te connais... Fripouille...

Il continua sur sa lancée.
Y'a pas si longtemps j'étais dans une bande. On en a fait des coups... Moi j'étais là pour la prise d'Orléans, un bon gros bordel, avec de la tripailles et du sang en veux tu en voilà ! Lordgore en avait les yeux qui brillaient de se rappeler tant de bons souvenirs. 'Fin bref... J'ai touché un pactole, mais j'suis trop vieux pour m'l'trimballer tout seul. Ouais je sais on dirait pas... Mouahahaha !

Son rire partit en quinte de toux et il cracha par terre.
V'là ce que j'te propose l'ami : tu m'aides et je te rends tes pièces volées ce soir avec un pourcentage. Pour ça tu dois m'aider à remonter vers le Nord. Qu'est-ce t'en pense ? Tenté ?
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