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[RP] Main promise ...... sera donnée !

--Phocas





Par les cornes molles du diable c'est' y pas possible c' froid !
J'espère que ce village s'ra le dernier et qu'on m'a bien informé.


Au détour d'un chemin, alors que les premiers feux de Saint Aignan se devinent, ses chausses mouillées et roides de gel lui rendent la marche pénible. Mais il espère être si près du but, si proche de sa proie, qu'il ne sent plus les difficultés.
Si celui qui l' a renseigné quelques jours plus tôt ne l' a point trompé, elle serait là ! Il allait enfin pouvoir songer à son retour et à la récompense que le Duc lui a promis.

Le regard fixé sur le village, il avance en se remémorant les dernières semaines passées.
Opportunité à saisir de se faire une belle somme. Une mission simple, ramener une donzelle en fuite auprès des siens. Rien de compliquer. C'est ce qu'il avait cru le jour ou topant dans les mains du Duc il avait signifié son accord. Il avait bien essayé au début de se rassurer en mettant son échec sur le compte de l'avance qu'avait sur lui la fille ingrate et la chance peut être qui l'accompagnait.
Et il s'était persuadée que la chance changerait de compagnon de route.

Les jours avaient laissé place aux semaines et toujours point de donzelle. La garce savait brouiller les pistes. Elle avalait les lieux, passant de villages en bourgades en laissant parfois si peu de traces qu'il l'avait à plusieurs reprises perdue pendant plusieurs jours.
Il avait cru qu'elle resterait dans sa Champagne natale, mais que nenni, la bâtarde qu'elle était ne reculait devant rien et avait poussé chemin jusqu'en dessous de Lyon.
Lyon ! Il avait cru arriver à ses fins. Il s'était adjoint la compagnie d'un maraud avide de quelques écus gagnés surtout malhonnêtement, et encore plus décidé quand il su que l'objet du contrat était une donzelle à mater.
Dans une ruelle où elle avait logis, ils avaient mis en place leur guet-apens . La chance n'avait hélas toujours pas changé de camp, et la jouvencelle s'était échappée non sans leur faire goûter de sa lame avant. Il avait sous-estimé sa proie et sa mission.

Le maraud lyonnais préféra rester dans les faubourgs sombres des quais du Rhône. C'est donc seul qu'il avait continué sa quête.

Il était sur le point de renoncer.
Mais un soir, un soir où il n'était point encore trop imbibé d'alcool,, la chance avait choisit un nouveau camp et l'attendait en taverne.
On dit les femmes bavardes, certains hommes le sont tout autant. Et celui qui racontait sa rencontre avec une jeune et jolie femme blonde, peu farouche et armée venant de champagne et qui allait faire visite à son amie d'enfance, devint le temps de quelques chopes son meilleur ami du moment.
Après avoir aidé le pèlerin à faire détails de sa rencontre, il avait été persuadé de tenir à nouveau les rênes.
La jeune bachelière devait être à coup sûr l'amie de celle qu'il cherchait. Elles venaient toutes deux du même village, et le voyageur lui avait dit avoir entendu la fille parler de fuite en évoquant son amie. Trop de coïncidence pour douter de l' avoir enfin retrouvée.

Arrêté à l'entrée du village, il fait le point rapidement. Il lui faut cette fois réussir. Le duc ne donnera rien contre rien.
Il sait qu'il doit inspirer la confiance et sentir l'honnêteté pour passer inaperçu.
Habitué, en quelques secondes il se compose un tout autre visage et une fière allure. Seuls l'usure de ses vêtements et sa boucle d'oreille peuvent encore témoigner de sa réelle existence.
Il n'en a cure, il est confiant.
Bel homme, il sait que sourire et écus bien distribués ouvrent les portes facilement.


A nous deux la bâtarde ! lance t-il au vent en dirigeant ses pas vers le centre de Saint Aignan
--Phocas




Première soirée, première journée; et il était sûr d'être au bon endroit.
En taverne il avait juste eu à offrir quelques chopes et les langues s'étaient déliées. Au marché, les commères contre un panier porté et belles œillades ou sourires enjôleurs avaient sans réticences et sans jugeote, répondu à ses questions.
Elle était bien là !

Nonchalamment appuyé contre un mur, il réfléchit à la manière dont il va s'y prendre.


Il me faut de l'aide, oui voilà.... il me faut un complice. La bougresse est prudente faudrait pas qu'elle m'échappe encore une fois.
Prudente ... pas tant que ça puisqu'elle n' a pas changé de nom ! Je vais te cueillir la belle, ta promenade est finie !
marmonne t-il

Se grattant la tête, habitude compulsive qu'il a quand il est nerveux, il observe la place. Trainant les sabots, un jeune garçon aux allures de galapiat passe non loin.

Eh ... toi là bas ! Viens donc par ici. Regards à droite, à gauche, pour s'assurer que personne ne peut les entendre, il s'approche du faubourien qui curieux s'est arrêté.


Dis moi, je cherche un homme de confiance pour une mission .... je dirai secrète et bien payée.
Glissant sa main sous sa cape il tire une bourse grosse et bien gonflée trouve moi un compaing que ça intéresserait ! Mais attention replaçant la bourse à l'abri, il tire de sa ceinture une dague acérée Attention faut jouer pas au malin avec moi, ni toi ni celui que tu trouveras ! C'est bien compris ?

Si tu me trouve quelqu'un tu auras bonne récompense. En attendant file et je te payerai de quoi te remplir le ventre et le gosier quand tu reviendras.
Williamss
Will, glandouillait dans le coin depuis maintenant quelques temps et avait eut l‘occasion de lier de plus ou moins bonnes relations depuis. Ce jour là,le traîne savate était grandement occupé à rêvasser, le dos et un pied appuyés contre un mur quand le jeune Rémy, un mioche sans famille des bas fonds, déboula vers lui, trépignant déjà de l’odeur que pouvait avoir l’argent facile.
Le jeune garçon, qui faisait bien deux têtes de moins que l’adolescent, tira williams par le bras pour le forcer à ce pencher et lui chuchoter à l’oreille, tout en cachant de son autre main.


J’ai un coup.
Un type pas d’là qui cherche pour du boulot.


Will se redressa en regardant l’enfant d’un air intéressé, mais méfiant tout de même

Bien payé comment?

Le petit marqua des geste de panique en faisant schuuuuuuuuuut au plus vieux

Faut y rester discret, ça doit rester entre nous. Faut tu viennes avec moi le voir y t’dira lui.

Tenté comme toujours par quelques écus facilement gagnés, williams fit mine de réfléchir deux minutes avant de se plier de nouveau pour répondre au garçon.

Bon, montre le moi ton m’sieur pour voir.


Rémy trépigna de nouveau, visiblement satisfait et entraîna son nouvel acolyte derrière lui.
--Phocas




Il avait pas eu à attendre longtemps.
Juste le temps de faire quelques courbettes à une donzelle au joli minois mais trop farouche pour faire plus ample cour, que déjà le galapiat revenait.

Un bachelier plus grand que lui l'accompagnait. Un peu maigriot, mal fagoté, il faisait jeune. Trop jeune !
Les laissant s'approcher, il ne leur donna pas l'occasion de parler


Eh le morveux j'tavais dit un homme ! Pas un blanc bec à peine plus vieux que toi ! J' te jure ... tous pareil quand on leur parle écus ou pitance gracieuse !
D'un geste brusque il pousse le plus jeune des deux sans ménagement
File m'attendre en taverne toi, t'auras ton repas comme dit. Et sois discret sinon .... il accompagne ses derniers mots d'un geste le long de son cou .... t'auras plus jamais faim !

Puis tirant par le col de sa chainse l'autre garçon, il approche son visage près du sien.

Alors p'tit on veut jouer les hommes ? T' as pas l'air vieux, mais on dirait bien que t'en as dans les braies.
Tu sais courir vite ? Tu sais tenir une arme et t'en servir ? Et surtout, tu sais tenir ta langue ?


Ouvrant sa cape il sort de sa ceinture la bourse d'écus, non sans laisser entrevoir au jouvenceau sa dague

Tu vois ça ? Y a 150 écus là dedans, seront à toi si on réussit et si je veux bien qu'on s'associe !

T' as quoi à dire ?
--Ventraucou
Il fallait faire bouchonner le cheval.
L'animal avait été trop sollicité, sa robe trempé de sueur, son souffle fort en témoignait.
Ventraucou tendit d'une main le licou à l'enfant qui était venu à sa rencontre sur l'ordre de l'alberguiller à l'ouïe fine (ces hommes là avaient toujours une audition parfaite quand il s'agissait d'acceuillir rapidement certains cavaliers, notamment quand leur mises avaient belle allure. Ah c'est un métier!) et de l'autre, lui glissa quelques piécettes au creux de la paume.
Il lui intima de prendre un soin particulier pour cette bête et sans plus attendre, se dirigea vers l'établissement, impatient d'y prendre sa repue et se présenter ses mains à l'âtre.

Il avisa une table en retrait, non loin du feu et, après avoir hêlé le trottinant aubergiste, s'y installa confortablement, étalant ses jambes sous la table, bras croisés et chapeau sur l'oeil.
La salle s'emplissait peu à peu, attirant par l'odeur des rôts embrochés, les voyageurs las et affamés.

Affamé, il l'était aussi, le grand escogriffe aux interminables jambes.
Si il fit honneur à son dîner, copieux d'ailleurs, il ne toucha guère au broc de vin que l'on avait prit soin de lui porter. Deux verres seulement, avalés d'une traite. Point trop n'en faut, lui disait souvent sa maitresse.

Le vin délie trop les langues.
La sienne pouvait sembler coupée.

Les larges revers de son chapeau lui permirent de dévisager chaque personne présente en toute discretion.
Les instructions seraient suivies à la lettre, comme toujours. Même celles qu'elle n'avait pas prononcé avec des mots..
Il percevait sa détermination sans peine. Ah! Il connaissait sa maitresse mieux que quiconque et le regard qu'elle avait eu ce matin n'était pas pour lui plaire. Elle avait peur. Et pour ne pas le montrer, elle avait encore prit ce visage de glace qu'il craignait souvent de voir.
Ce visage-là qu'il n'osait pas regarder de peur de croiser les yeux trop clairs, lui, son donné, fidèle jusqu'à la mort.
Depuis combien d'années veillait-il ainsi sur elle? Il ne se souvenait plus bien. Depuis toujours sans doute.
La petite fille était devenue femme et lui, à quelques pas seulement, l'avait regardé devenir cette femme qui lui confiait sa vie aveuglément.
Il n'avait jamais failli, le Ventraucou.
Cette fois encore, malgré la fatigue des derniers jours, il répondrait à sa demande. Elle s'était entichée d'une damoiselle que nul ne connaissait vraiment et ne souffrait pas les craintes que lui avait exprimé cette dernière.
Les ordres étaient donnés.

Depuis plusieurs jours il battait la campagne, visitait tous les villages berrichons, et cherchait inlassablement sa proie.
Il ferrerait cette proie-là, comme les autres.
Une joyeuse et noiseuse escarbille sauta soudain en sa direction, détournant ainsi son regard une moitié de seconde.
Grommelant indistinctement, Ventraucou reprit son observation sur la clientèle. Celui ou ceux qu'il cherchait se présenteraient immanquablement dans ce type de lieu, il fallait bien se sustenter.
Ventraucou hêla à nouveau l'affable aubergiste et lui glissa quelques mots à l'oreille, et une petite bourse pesante dans la poche.
Le rôtisseur ne pipa mot mais tâta par reflexe sa poche, acquiesca un très léger mouvement du menton et d'un battement de paupière.
Williamss
Rémy, galopant si vite qu’il le pouvait sur ses courtes pattes, avait conduit le jeune Williamss à la rencontre de l’employeur potentiel. Emmitouflé sous une large cape, le lascar avait la tête de l’emploi, mais Will n‘en attendait pas moins.
L’accueil qu’il leur réservait non plus d’ailleurs, plus ça se veut méchant, plus qu’il faut qu’ça fasse du bruit.
Rapidement, le p’tit Rémy se retrouva dégagé, avant que l’étranger ne l’attrape par le col et rajoute une couche à ces méthodes d’intimidation.
Sentant bien qu’il n’était plus vraiment le moment de broncher, le jeune voyou se laissa faire sans en mener large et écouta ce que l’homme avait à dire.


Citation:
Alors p'tit on veut jouer les hommes ? T' as pas l'air vieux, mais on dirait bien que t'en as dans les braies.


Pour sur, l’homme avait de la jugeote. L’était pas bien dur de voir qu’il était jeune, pas plus de constater qu’il n’était pas une fille, les poils lui poussant déjà au menton.

Citation:

Tu sais courir vite ?


Ça, il s’y était souvent entraîner dans les champs de légumes, poursuivit par des fermiers mécontents de se faire chaparder la récolte.

Citation:

Tu sais tenir une arme et t'en servir ?


L’en avait bien déjà tenu une, une fois ou deux, quand il n’avait pu faire autrement que d’embaucher à la maréchaussée pour tenir une garde.

Citation:

Et surtout, tu sais tenir ta langue ?


Ah ça oui ça il savait. Tenir sa langue était une règle d’or chez lui quand il s’agissait de se fourrer dans un sale coup.

Will ouvrit de grand yeux apercevant la bourse bondée. La vue de tant d’écus lui fit presque tourner la tête, et minimisa l’impact qu’aurait du avoir la lame, le jeune n’y prêtant du coup qu’à peine attention.
L'affaire sentait les ennuis à plein nez et la petite frappe aurait du prendre ses jambes à son cou depuis déjà bien longtemps. Mais se sentant pousser des ailes, l’abruti répondit, tout sourire aux lèvres


Ben moi m’sieur, pour 150 écus, j’sais faire tous c’que vous voulez…
--Phocas



Bon, ça je m' en doutais ! Mais va falloir les mériter ces écus, c'est pas dit encore que tu les auras.
Allez amène toi, je vais aller faire grailler le mioche qui t' a amené et je vais t'expliquer de quoi il retourne.


Sans se soucier de la jeune fripouille, il se dirige à grands pas vers l'auberge la plus proche.

Une odeur de rôts grillés lui saute au nez quand il pousse la porte. L' établissement doit avoir bonne table car les pratiques sont nombreux.
Un coup d 'œil rapide et perçant, sans en avoir l' air, il s'assure que rien à priori représente danger.
Près d'un des braseros il aperçoit le gamin qui l' attend bavant déjà à l'idée de mordre dans un bon morceau de viande.
Un signe de tête, un " le bon jour à vous " discret mais non moins poli, il traverse la salle et fait signe au mioche de le rejoindre, pousse un tabouret dans les jambes de son futur acolyte et s'attable un peu à l'écart près d'une fenêtre opaque de fumée et de graisse.


Dis toi l' mioche je t'vais dit de m' attendre dehors ! T' as pas eu assez de coup pied au cul tu sais pas obéir !
Tiens prend ça
.... il tire de sa ceinture une petite bourse fine et fait glisser quelques piécettes .... voilà de quoi t acheter à manger ! Mais file je ne veux plus te voir, va ailleurs !
Et tu ne m'as jamais vu, t'as bien compris ?


Débarrassé du morveux qui n'a pas demandé son reste, il hèle l'aubergiste, et sans le laisser approcher, de gestes très évocateurs il fait comprendre qu'il attend à boire et à manger.

Il regarde et fixe un moment son compagnon de table, essayant de déceler crainte, lâcheté, ou tout autre mauvaise attitude pouvant le faire échouer.
Il mise gros sur ce jeune maraud, il ne veut pas se tromper. C'est 150 écus en moins sur ce qu'il aura ou 150 écus à rendre au Duc s'il échoue.
Et comme il sait très bien qu'il ne pourra les rendre ... autant ne pas se tromper.

Il laisse l' aubergiste poser devant eux pichet et écuelles fumantes et odorantes et se décide enfin à parler à voix basse.


Bon écoute moi bien, y a en ville une donzelle que je dois ramener à son oncle. C'est pas simple comme histoire !
C'est une vraie diablesse, voilà presque un an que je lui coure après.
Elle est maligne et sait brouiller les pistes et manie les armes presque comme un homme. Mais comme toutes les donzelles elle est sotte ! Elle n' a pas changer de nom ....
Je sais qu'elle est ici.
Je dois lui tendre un piège. Tu en seras l' appât. Cette pucelle il me l'a faut, tu m'entends ? Mais il me la faut en vie ! Faut pas l'abimer, faut faire ça tout en ruse .....

Ben cesse de me regarder avec ces yeux de merlan frit, tu vas nous faire remarquer ! Allez mange ça va être froid.
Et après tu me diras où je peux trouver une arme, je n'en ai point !


Plongeant son nez dans son écuelle, il regarde du coin de l'œil la réaction de son affidé.
--Ventraucou
L’heure était propice aux rencontres.
Cette fichue porte n’en finissait pas de s’ouvrir sur des silhouettes plus ou moins familières.
Simulant toujours une sieste digestive au coin de l’âtre, Ventraucou évita ainsi moultes salutations de courtoisie, ses paupières ne s’ouvrant que sur une imperceptible fente.
Si la duchesse lui avait bien posé la situation, elle n’avait pas été en mesure de lui préciser à qui il avait à faire.
Une gueuse au parpal jaillissant presque, riait à gorge déployée, rougeaude, confortablement installée sur les genoux d’un bec jaune aux manières de grand seigneur.
Tssss.. L’embéguiné avait beau porter fièrement l’épée au côté, Ventraucou le soupçonna de se paonner d’un rang qui ne fut pas le sien. Ses chausses usées trahissant à coup sûr sa modeste situation, celle d’un cadet de bonne famille peut être. Guère plus.

Leur lançant de furibonds coups d’œil le moins discrètement possible, un ecclésiaste à la large tonsure achevait sa repue à grands coups de lampées de vin rouge probablement médiocre. Ses doigts épais se frottaient contre la robe de bure alors que son assiette fut vide.
A la vue des multiples tâches qui étoilaient son estomac, le donné n’eût nulle doutance quant au péché favori de ce moinillon ventru, graisseux et à la si bruyante mastication.

L’homme du fond interpella l’alberguillier péremptoirement. Sa vêture poussiéreuse trahissait une probable chevauchée récente.
Flanqué de deux galapiaux qu’il reconnu de Saint Aignan, le sire marmonnait.
Ventraucou avait beau tendre l’oreille, il ne put saisir la moindre parole échangée, par contre il nota que quelques piécettes changeaient de main.
Bonté d’âme ou rémunération ?

Ventraucou s’attarda alors sur un vieillard rassotant qui s’engouffra un peu trop vite à son goût dans l’établissement.
Si son dos était fort voûté, ses jambes ne semblaient point souffrir de la goutte.
Le vieux stoppa son élan en l’apercevant et ouvrit la bouche comme pour émettre un son qui ne vint pas.
Puis, reprenant sa course rapide, il se précipita vers la dernière chaise disponible, à un pouce d’un des deux gamins qui ne lui accorda pas même un regard, tout occupé qu’il était à écouter son interlocuteur.
Ventraucou ne s’attarda pas sur les autres personnes présentes.
Il connaissait tous ces visages, la mairesse, la sergente, le mangeur de poulpe, une des fillotes de sa maitresse. Ah ! L’archidiacre dinait une seconde fois ce soir. Il fallait saluer son solide appétit..


Le feu crépitait toujours et réchauffait ses membres éprouvés par ses recherches à travers les rues, dans la froidure berrichonne.
Il trouverait.
Son cœur battait lentement, lentement.
Williamss
Roulant des mécaniques tel la grenouille voulant se faire plus grosse que le bœuf, le délinquant suivit la fripouille jusqu’à l’établissement où les attendait Rémy. L’auberge n’était pas des plus luxueuse, mais des plus convenable dans le style populaire. On y ramassait encore les poivrots s’affalant au sol et nettoyait les cadeaux qu’ils laissaient. Bref, l’endroit était propre dans l’ensemble et les odeurs de pitance couvraient celles qui auraient pu incommoder le client.
Will laissa l’homme régler ses petites affaires avec le gamin regardant de ci de là ne laissant rien paraître. Le traîne savate était coutumier de ce genre d’enseigne et buvait de la bug depuis que son premier poil lui était poussé au menton.
L’aubergiste posa, devant eux, deux belles assiettes de fayots accompagnés de tranches de lard fumé, ainsi qu’un pichet de la vinasse local, avant que l’étranger ne se décide à jacter.
Servir d’appât pour de la jouvencelle, ça semblait pas trop compliquer c’t’histoire là. Pis c’était juste que de vieilles retrouvailles de famille, point mort d’homme. Le branlochon semblait avoir l’air confient en écoutant son nouveau complice s’expliquer, finissant par croire que tout compte fait, l’affaire était vraiment une aubaine.


Oui m’sieur j’comprends, vous la faut la donzelle.

Williamss ne se fit pas plus prier pour s’envoyer une bonne lampée de péteux, savourant ce repas imprévu. Mâchouilla quelques instant avant d’avaler et voulu répondre quand un vieillard, à croire assoiffé, se précipita sur la chaise voisine, bousculant la sienne par la même occasion.
Rendu subitement méfiant par la présence du proche intrus, Will se pencha en avant pour chuchoter à son bienfaiteur du moment.


Une arme, oui, j’connais un forgeron, j’pourais y’en avoir une, mais faudra de l’argent.
Pour le reste, j’fera comme vous m’direz.


Le jeune coq termina ensuite son assiette, avalant les bouchés les une derrière les autres. visiblement sa croissance l’affamait ce jeune homme et toute occasion de s’en mettre plein la pense n’était pas à perdre.
Helona
Damoiselle Helona était restée plus d'un temps bouche bée devant ces deux bons hommes à l'entourloupe facile.

Elle n'avait plus mots à bouche pour lancer quelques sons...

Les bras ballants, elle resta là à méditer sur les quelques paroles qu'elle venait d'entendre.
--Phocas



Bien ! Le garçon avait vu l' arme il en était sûr, mais n' avait rien dit quand il lui avait avoué ne pas en avoir.
Il n' était pas tombé dans le piège.
Il savait tenir sa langue. Ils feraient donc l'affaire ensemble.


Ben dis donc, tu as de l' appétit ! Mais te trompe pas, je t'offre que celui là de repas !
Les autres tu te débrouilleras même si on est encore compaing dans cette histoire.
Allez on décampe d'ici, et on va se trouver un coin où parler sans être entendu
lui murmure t-il se penchant vers lui tout en ramassant sa besace.

Un regard un peu circonspect au vieux qui s'est vautré un peu trop près d'eux et il traverse la pièce enfumée en direction du comptoir où il jette quelques écus. Ça vous suffira t-il aubergiste ?

Un courant d'air frais fait se dissiper la fumée graisseuse, on vient d'entrer dans la taverne. Le signe de tête acquiesçant du patron, lui fait ranger sa bourse à la ceinture et quand enfin il relève la tête et se tourne pour partir, son sang ne fait qu'un tour. Là devant lui sourire aux lèvres et main déjà levée prête à s'abattre sur son épaule en guise de bon jour, s'avance Thémodius le brigand lyonnais.

Alors l' ami Phocas, comment va ? Alors tu l'as enfin coincé ta gueus ....... le maraud ne doit pas finir sa phrase.
Par les cornes du diable, il va me faire repérer ce fourneau( imbécile) songe t-il très vite.
Un grand coup d'épaule qui se veut amical mais qui est brutal coupe la parole et déstabilise le pauvre bougre
Oui oui t 'en fais pas elle va ma geu... gueule ! Et puis quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle a ma gueule ? allez vient voir dehors je vais te raconter.

Sans attendre il pousse le lyonnais vers la porte, inquiet il ne peut s'empêcher de regarder si dans la salle quelqu'un à prêter attention à la scène. Rien d'anormal à première vue. Contrarié par cet incident, il bouscule son jeune acolyte

Allez le merdaillon bouge toi aussi ! On a pas que ça à faire !

.........

Une fois dehors, il entraine le lyonnais

T'es toujours aussi finaud toi ! Un peu plus et toute l'auberge savait ce que je fais et qui je suis en prime !
Non je l'ai point mâté encore la gueuse mais j'y suis presque. Et j 'ai pas besoin de toi !
Alors tu vas déguerpir de ce village à la minute et aller te saouler au prochain.
A la revoyure Thémodius !


Laissant l'autre pantois, il fait signe au jeune vaurien qui attendait un peu plus loin.

Bon dis moi où on peut aller pour se mettre d'accord ?
T 'as une idée de comment tu vas t'y prendre pour l' attirer la donzelle ?
Parce que je veux pas dire mais avec ton allure de poireaux trop vite poussé et ta tronche de jeune coq qui aurait pas encore de crête, c'est pas en lui comptant fleurette que tu vas y arriver !
Williamss
Sûr m’sieur, tante Lou me disait toujours,
Toi vaux mieux t’avoir en tableau qu’à table!
Merci bien d’tout cas.


Après avoir ricaner bêtement, le bougre se tapa doucement le ventre rempli, satisfait de ce qui venait déjà d’être pris. Il n’eut toute fois pas le temps d’attaquer la digestion avant de voir son compère se lever et s’en aller payer, visiblement pressé d’esquiver les yeux et oreilles indiscrets occupant la salle. Non loin d’eux d’ailleurs, une donzelle était restée prostré, le regard dans leur direction.
Qu’Est-ce qu’elle veut la ribaude? Pas déplaisante à l’œil en plus, il en passe des idées dans la tête d’un mariolle de presque seize balais. Suffisamment en tout cas pour passer à coté de l’accolade brutale des deux hommes et rien comprendre en se faisant allumer par son acolyte traînant un autre luron dehors.
Will n’eut trop autre choix qu’obéir et de suivre a son tour. Arrivé dehors, il lui sembla net que ces deux loustics se connaissaient, mais resté en arrière, il ne pouvait comprendre ce qui se disait. Juste l’employeur n’avait pas bien l’air content et semblait râler sur l’autre au regard d’ahuri. L’attente ne fut pas bien longue avant que le nouvel arrivant ne se fasse renvoyer comme il était venu, laissant les affaires reprendre.
Zonard sur les bords, le jeune maraud avait pris l’habitude pour ses siestes quotidiennes, d’aller squatter les combles d’une vieille bâtisse abandonnée en centre de Saint Aignan. Grimpant discrètement le long d’une dalle dans une ruelle écartée, il y accédait par la toiture voisine pour s’y faufiler soulevant deux ou trois tuiles.
Plus expérimenté, sûrement jamais le nigaud n’aurait pris le risque d’emmener un inconnu à sa planque. Mais la crédulité de la jeunesse, à qui un bon repas partagé suffit souvent à se croire meilleur ami du monde, leva toute méfiance.


Ben suivez moi m’sieur, j’connais un bon coin pour être tranquille.
Faut vous m’en dites plus si j’veux m’faire une idée sur la façon. J’sais même pas qui c’est la donzelle.
--Phocas




Il avait décidé de faire confiance, il le suit donc.
Cheminant, épiant les alentours par réflexe de prudence, il baisse la voix

La pucelle que je cherche, est une damoiselle, une nièce, enfin une fille de Duc, mais ça c'est une histoire compliquée et on s'en fout !
Une rebelle m' a dit le vieux ! Elle a pris la fuite pour ne point se marier. Et je dois la ramener. Voilà près d'une année que je lui coure après
Elle s'appelle Eudeline de Combe Aures.


Arrivé à destination, si le lieu peu engageant ne l'étonne pas, ... la racaille ça ne vit pas dans les beaux quartiers ...., il suit le jeune faquin sans rien dire.
Mais quand il le voit se contorsionner et se faufiler entre deux tuiles, surpris et méfiant il le retient par une jambe


Ehhhh dis donc , tu m' emmènes où là ? T 'es seul j'espère dans cette tanière ? Fais attention l' malin, me joue pas un mauvais tour !

Pour appuyer ses paroles il porte une main à sa dague.

Bon allez grimpe et tu me dis comment tu compte l' approcher la belle !
Eudeline
( Dans les rues du village ... )

Une fois encore, comme depuis quelques temps, elle n' avait su trouver long et reposant sommeil.
Machinalement elle avait vaqué aux premières occupations de la journée.
Chaudement vêtue, elle avait décidée de faire visite à la jeune accouchée pour la féliciter et pour voir son enfançon. Il serait temps après de songer à ce qui l 'attendait encore à faire ce jour.

Le chemin est long. Le regard fixé au loin elle chemine le pas rapide.
Ses pensées ont tout aussi bonne allure que ses pas.

Zezva.
Elle pense à Zezva son amie, arrivée depuis quelques jours maintenant.
L'annonce de sa venue et de son intention de s'installer à Saint- Aignan, l' avait remplit de joie.
Retrouver celle qui avait partagé jeux, rires, confidences et pleurs était un bonheur de plus. La vie avait-elle décidée enfin d'être plus généreuse en douceurs et en bien être ?

Elle s'était forcé à ne point laisser sa joie s'altérer par la crainte. Crainte ... faible mot au regard de la sensation terrible qui lui vrille ventre et âme.

Si Zezva avait porté joie, elle avait aussi charrier avec elle des souvenirs douloureux et surtout la peur.
Peur qu'elle avait refoulée et niée, jusqu'à la veille de ce jour. Peur qui lui avait vrillé le ventre quand on lui avait rapporté qu'un étranger au village questionnait beaucoup. Trop !
Et qu'il parlait de la Champagne et de damoiselle ....

Frayeur irraisonnée ou souleur (peur) justifiée ? Rien encore n'est venu lui prouver que cet homme la cherche elle !
Rien si ce n'est ce pressentiment de ne plus être en sécurité.

Son regard se pose sur l' église. Elle n'avait pas prévue de s'y arrêter. Prier, seule et libre.
Mettre son cœur dans la prière, même si elle ne peut y mettre des mots. S'ouvrir au Très Haut et espérer sa bonté ..... elle dirige ses pas vers l' église.

L'enfançon ne se sauvera pas ... elle a le temps.


_________________
Williamss
Norf, il était passé ainsi des centaines de fois sans problème et voila qu’amenant du monde, son pied reste coincé au dessus des tuiles. Le jeune mis un instant avant de comprendre qu’il n’était autre que son compère qui le retenait.

Ouai m’sieur, j’suis tout seul ici, ça risque rien, mais lâchez moi ou s’allez me faire tomber


Williamss libéré se rattrapa grossièrement, s’aidant de ses mains, pour ne pas chavirer la tête la première sur le plancher. Les combles étaient spacieux et même un adulte de grande taille pouvait se tenir debout en leur centre. Quelques caisses, de différentes tailles, avaient été posées la en guise de siége et de table et une couverture pliée en long sur le sol devait servir de couche. Le jeune maraud connaissant bien les lieux alla à tâtons allumer une bougie que les deux complices puissent mieux voir ce qu’ils disaient et s’installa sur une caisse, regardant l’homme qui l’avait suivi et l’invitant à faire de même.


Tu vois bien est tranquille ici. Pas b’soin de zieuter partout comme ça j’te dis y a personne.


Tout en parlant, Will avait soulevé une des caisses d'où il en avait sorti une belle pommebien rouge et s’arrêta pour croquer dedans avant de reprendre.

Eudeline que vous dites?

Le jeune homme réfléchit un instant, ce nom lui disait quelque chose. Oui, y voyait qui s’était, l’avait déjà croisé en taverne, il lui semblait se souvenir.


L’est pas seule votre donzelle, j’crois bien qu’j’l’ai déjà vu et quel était avec une amie.
Pt’être qu’si on pouvait savoir l’nom de l’autre ribaude…
Avec ma gueule d’ange à qui on donnerait le bon dieu sans confession, j’pourais lui porter un message lui donnant rendez vous. Pis qu’à l’endroit choisit, ben ça s’rait nous qui l’attendions.


La fripouille regardait son acolyte sourire en coin, le regard plein de malice, attendant de voir ce qu’il en pensait.
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