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[RP][Oane Vira] L'Alabrena - Mesnie Saint Just

Eoghan
La gestion des domaines et les finances de la Comtesse Saint-Just, un vrai casse-tête en soi. D'un côté, on avait les fiefs Artésiens. Des vrais crève-bourses, puisque que ce soit la Seigneurie, la Baronnie, mais surtout le Vicomté, c'était en général des territoires à forte tendance militaire, comme Bapaume par exemple, qui était la place-forte et stratégique de tout l'Artois, et donc où les trois quarts des finances de la Comtesse passées pour pouvoir entretenir une garnison honorable, et un entretien des fortifications suffisant. Bref, un coût monstrueux, et difficile de faire des économies dans le domaine sécuritaire.
En terme de gagne-pain, ne restez donc que la Seigneurie d'Herlies, dépendante du Comté de Saint-Omer. Heureusement, Eoghan avait trouvé là un bon filon à exploiter. Situé non loin de la frontière flamando-artésienne - puisque territoire flamand - le jeune blondinet a eu l'illuminée idée de faire jouer sur les droits de douanes entre Bapaume et Herlies. Dans le détail, c'était une stratégie ennuyante à mourir pour qui ça n'intéresse pas, donc cela sera réservée à la seule connaissance d'Agnès. La seconde idée étant plus simplement celle d'investir dans la production de tapisseries pour en faire commerce dans tout le Nord du Royaume, et pourquoi pas à l'occasion, d'en importer vers la Guyenne pour en faire là aussi l'export.
Enfin, ne reste plus que le Comté du Lavedan. Terre d'élevage et quelques peu agricole, contenant trois vallées, c'est un territoire faiblement peuplé, où le passage est faible et le commerce difficile. Cependant là aussi, le Dénéré-Malines avait quelques idées à développer auprès de son Infâme Grandeur. Espérait-il juste être à la hauteur de sa fonction au sein de la mesnie, et rétablir l'équilibre financier auquel espérait l'Artésienne.

Perdu donc dans ses pensées stratégico-économiques, c'est avec un étonnement certain que le Dragon, posté devant une fenêtre du premier étage, vit un carrosse aux armes de sa cousine faire acte de présence dans la cour de l'Alabrena. Sachant qu'un autre groupe de personnes - que là il ne connaissait pas - venait également d'arriver, et n'ayant aucune envie de se taper leur accueil, il descendit à toute vitesse les escaliers, puis sortit par une des portes latérales de la demeure, habituellement usitée par la domesticité pour la discrétion.
Nul doute en la voyant, c'était bel - et surtout belle - et bien sa cousine. Resplendissante, bien que donnant l'impression de porter une froideur qu'il n'avait nullement perçu lors de leur rencontrer à l'Hostel Gilraen à Paris. S'avançant à pas prudents, arrivé à sa hauteur, Eoghan la salua comme il se devait, donc en s'inclinant.


Rose, ma cousine. C'est un véritable plaisir autant qu'une grande surprise de vous revoir icelieu !

Sourire radieux qui marque le visage du désormais majeur blondinet, franchement heureux de revoir un membre de sa famille, encore plus s'agissant de la Plantagenest.
Gnia
["Grâce à Dieu, je suis ce que je suis" - Devise du Béarn]


Etrangement, presqu'un an jour pour jour, Agnès avait alors pris la mesure de sa nouvelle province et très vite elle avait porté le deuil. Aujourd'hui, elle commençait à peine à apprivoiser un environnement complètement nouveau, où sa seule connaissance n'était pas de celles dont on se vantait, et elle portait les couleurs et les habits du deuil. Evidemment les circonstances n'étaient pas tous à fait les mêmes. Simplement de toutes ses robes d'apparat, celle qu'elle avait fait confectionné alors qu'elle honorait la mémoire de son époux, était la seule qui ne la gênait pas aux entournures. L'on aurait pu la penser enfin bien portante après tant de périodes où elle s'était amaigrie. Il n'était pas encore l'heure de soupçonner pour qui ne la fréquentait pas au quotidien qu'elle cachait en son sein une vie en de venir et qui se serait pas. Elle l'avait décidé et ce que Saint Just voulait, elle l'avait. Presque toujours.

Dans un froissement de cascades de soie grège, la comtessa quitta ses appartement et descendit accueillir ses invités. Un franc sourire pour l'ébouriffé et les trois cavales qu'il avait amené. Son regard glissa rapidement sur les trois bêtes, jaugeant les montures en un coup d'oeil avant que son regard ne se pose sur celui en qui elle savait pouvoir avoir toute confiance pour le choix des chevaux. Et pour le reste.
Trêves de protocole, Agnès donna l'accolade à Aimelin en lui murmurant à l'oreille ce qu'elle avait été incapable de lui écrire.


Sois assuré de toute ma sympathie pour la perte que nous avons subi, toi plus que les autres, Aimelin...


Et de resserrer un instant son étreinte, celui nécessaire à reprendre contenance, avant de faire signe au garçon d'écurie de mener les montures aux stalles. Puis le regard se pose sur Ptit et son compagnon. Accolade de rigueur pour sa complice de prévôté et salut discret à son compagnon qu'elle se souvient vaguement avoir croisé à l'Ost.

Allez, entrez donc, on va vous conduire à la grand salle où de quoi nous abreuver nous attend avant que le dîner soit servi. Pour ceux qui désirent rester et accepter l'hospitalité de l'Infâme, j'ai fait préparer des chambres...

La Saint Just hausse un sourcil et réfrène un mouvement de recul à la vue de la bête fauve qui accompagne la Dame de Lasson. Délicatement, elle passe son bras sous celui de Célénya en l'entrainant vers l'intérieur de la bâtisse et lui glisse avec le plus de diplomatie dont elle peut-être capable, c'est-à-dire presqu'aucune.


Ma chère, votre... fauve devra rester dans l'une des dépendances de la cour, loin de mes chevaux qui prendraient peur et surtout loin de mes chiens, dressés justement pour la chasse au loup, sinon l'odeur les excitera, ils seront intenables et votre bête effrayée... Je gage que nous trouverons bien un moyen de faire cohabiter tout ce petit monde...

Point le temps d'accompagner plus loin ses hôtes qu'une voiture a fait son entrée dans la cour. Agnès confie alors ses convives à son fidèle Georges. Il saura veiller à leur confort le temps qu'elle accueille sa nièce dont elle a reconnu les armes sur les portes du coche. Un "si vous voulez bien m'excuser" est murmuré mais Agnès veut voir Rose. Ses derniers courriers étaient alarmants et bizarrement, l'Infâme qui ne semble aimer rien ni personne, que rien ne semble vraiment tout à fait ébranler, se pique de l'inquiétude d'une soeur pour sa Rose piquante.
Rejoignant son nouvel intendant déjà auprès du carrosse, elle pose le regard sur sa nièce. Et soudain, les azurs qui pétillaient de joie l'instant d'avant se font sombres et pleins de colère à la vue de l'état de sa nièce.


Rose, ma nièce, ce faquin paiera pour avoir réussi à faner votre joie de vivre ! J'en fais le serment !

Et parce qu'il semblerait qu'aujourd'hui soit le jour où le protocole est relégué aux oubliettes, Agnès prit sa vassale dans ses bras et l'étreignit avec force.

Vous avez bien fait de venir... Il va falloir éclore de nouveau, ma Rose. Je vais prendre soin de vous.

A défaut de prendre soin de moi.

Et d'inviter sa nièce et son parent à rejoindre les autres autour d'un de ces fameux petits vins de Jurançon qu'elle a fait venir juste pour l'occasion.
Même si elle n'avait aucune hâte de prendre des nouvelles du Béarn, elle voulait en avoir de ceux avec qui elle avait partagé, tenté de construire, essayé de transformer un comté de bouseux plus ou moins satisfaits de leur médiocrité en un comté florissant. Ceux qu'elle estimait étaient ceux qui avaient pensé comme elle, changer, pour la gloire du Béarn. Quand on voyait le résultat... Il y avait de quoi douter sur la capacité des gens à vouloir sortir d'eux-même de leur marasme.

Chassant sa passagère montée d'amertume d'un claquement de langue agacé, elle entra enfin dans la salle de réception et lança à la façon des crieurs publics en place publique de Pau, un tonitruant


Béarnaises, Béarnais, Saludi et Pax !

Avant d'échapper un petit rire, de faire servir les coupes du vin moelleux et de lever son verre, la mine s'étant faite soudain plus grave.

Bienvenue à l'Alabrena !
A ceux qui sont présents et ceux qui devraient être encore avec nous et que, malgré nos pleurs et protestations, le Très Hauct a jugé bon de rappeler auprès de Lui !
Puissions-nous leur faire longtemps honneur et célébrer leur mémoire...


"Cette eau, souvenir de ton baptême,
nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant.
Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !"

Et peu importe la couleur et l'odeur de l'eau en question.
Le regard s'est fait résolu, la tristesse se fait austérité et le contenu du verre est avalé en quelques gorgées dont la dernière est versée au sol.
Celle pour nos morts.

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Ailein
***Le pont vieux..le pont vieux..il fallait être bien sot pour le rater, ça oui, par contre le reste du chemin était beaucoup moins clair. Ailein se fustigea, mais quelle idée de ne pas prendre de note. Elle avait tellement eu peur de faire mauvaise impression qu'elle s'était comportée comme une gourde.
Bon le pont vieux traversé mais ensuite.....
Flûte, elle aura du aller au bureau du cadastre...si elle n'avait croisé papi en chemin elle en aurait eu le temps...cette manie qu'il avait de vouloir tout savoir aussi.

"mais où vas-tu ma tiote?" "t'es sûre qu'elle est bien c'te dame?" et j'en passe
Raaaa elle l'adore son papi mais quand même à 15 ans passé elle est suffisamment grande pour prendre ses décisions toute seule.
Mais lui d'en rajouter "oui biensur tiote, mais j'veux quand même la rencontrer"
Et la voilà, perchée sur le pont vieux avec papi à se demander quelle directions prendre....de se remémorer la discussion... elle avait donner un nom...labra..lala...lalabrena!!
Oui c'est bien ça, demander son chemin et repartir en courant, enfin en marchant rapidement, papi ne va pas suivre et elle veut faire bonne impression hein...s'agit pas de se faire virer dès le premier jour pour être arrivée en nage et toute essoufflée.

Enfin l'édifice, imposant apparut avec un non moins imposant porche flanqué de lourdes portes.
La bâtisse avait un air lugubre, Ailein en eu froid dans le dos, se demandant comment l'on pouvait vivre la dedans.
De plus, en ce début d'automne, l'air était frais et rendu humide par la proximité de la rivière.
Prenant son courage à deux mains et aussi pour en montrer à papi, ailein frappa à la porte.
***
Rosedeplantagenest
[Bouffée d’oxygène et de bonheur voilée par une mise à mort à faire…]

Enfin un visage connu fit son apparition, si rapidement après sa descente qu’elle sentit son visage se décrisper pour la première fois depuis très longtemps. Les prunelles brillèrent en la voyant icelieu et accompagnée de son cousin qu’elle avait fort bien apprécié. Le sourire qu’elle leur offrit était sincère et alors que sa tante la prenait dans ses bras, elle sentit une émotion la submerger, comme envie de pleurer, soulager d’être enfin aux cotés de personnes sincères…

« -Eoghan, Au nom d’Aristote que je suis heureuse de vous revoir ! »

Elle lui offrit une petite révérence et se raccrocha au bras de sa tante.

« -Agnès, ma tante qu’il est bon et doux de vous avoir à mes cotés… »

Elle lui sourit, un pincement au cœur sur toute sa vie qui venait de s’écouler, les mensonges et trahisons dont elle avait été la cible…Mais surtout le désir qui la tenaillait depuis longtemps et dont elle devrait parler à sa tante : la mise à mort du Vicomte…Mais plus tard…

« -Vostre Rose éclosera de nouveau ma chesre tante…Agrandi et encore plus épineuse… »

Pour l’heure ils se dirigèrent tout trois à l’intérieur ou Rose fut étonnée de revoir des anciens du Béarn, et quelques larmes virent perler au bord de ses yeux lorsqu’elle s’approcha d’Aimelin et de Cécé. Elle inclina le visage en leur souriant avant de parler, un verre à la main, après le si beau mini discours de sa tante

« -Aimelin, Cécé, je suis véritablement heureuse de vous voir icelieu ! Comment vous portez-vous tout deux ? »

Elle se rendit compte alors qu’un homme qu’elle ne connaissait poinct se trouvait aussi dans la salle, elle se tourna légèrement vers lui et lui sourit en inclinant la encore le visage.
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Ptitmec13
La Comtesse en personne venait les accueillir, elle semblait avoir repris du poil de la bête après ses convalescences qui, d'après ses sources, l'avaient très affaiblie et amaigrie.

La blonde regarda la Saint Just admirer les montures qu'Aime lui avait ramenées ainsi que l'accolade où quelques mots furent murmurer. Une personne aux faits pouvait sans détour imaginer ce qu'il se disait et Ptit regarda ailleurs pour ne pas paraitre indiscrète.
Gnia s'approcha et la jeune femme répondit à son accolade amicalement. Quel plaisir de la revoir.

Elle allait la suivre et amorcer une conversation de retrouvailles lors qu'elle surpris son regard envers Néa. Sa louve, assez haute sur pattes, au pelage noir en imposait il est vrai mais pour qui savait l'approcher elle pouvait devenir une vrai arme. Fidèle, elle suivait Ptit où qu'elle aille. Elle était apparue dans la vie de Ptit au moment où elle venait de perdre son âme sœur, Drago. Sha venait de périr aussi sur Mauléon et la louve avait traversé le Comté pour regagner Lourdes. C'est une bête défraichie que la propriétaire du Casque d'Or avait vu débarquer dans sa taverne. C'est comme si l'une comme l'autre s'appuyaient sur cette compagnie pour tenir. Un lien fort s'était tissé entre elles. Elles comblaient les manques mutuels laissés par la perte de l'être cher.

Une idée effleura un instant l'esprit de la blonde. Il faudrait qu'elle y réfléchisse plus amplement mais l'heure était à la Saint Just et l'Alabena.
Un bras qui se glisse et l'entraine à l'intérieur. Écoutant ce que la Comtesse lui disait elle fait signe à sa louve de sa main libre de filer dans la foret.


Hum.. ne vous inquiétez donc point pour mon fauve, très chère, il furètera dans les parages à l'extérieur durant ma présence icilieu. Elle est autonome. Cela dit je crains du coup que lors de votre prochaine chasse au loup vos chiens soient désorientés.
Cela dit, je profiterai volontiers de votre hospitalité quelques jours avant de reprendre la route.


Célénya reconnut les armes de Rose et compris volontiers que Gnia aille l'accueillir. L'homme de maison les prit en charge et la petite troupe se dirigea vers la grand salle où Son Infamie les rejoignit plus tard.

Sa façon de rentrer en salle, reprenant les mots qu'elle annonçait antan en place publique de Pau, la fit sourire.
Elle leva son verre pour trinquer, comme tous, puis pris une petite gorgée de ce vin qu'elle affectionnait tant. Sentir cette douceur descendre le long de son gosier.. hum.. que cela faisait longtemps. Être prévost ou Chef Maréchal ne permet pas ce genre de plaisir.. Enfin elle revivait..
Elle pensa à Dance et Erel.. puis à Drago et Las.. Enfin à Alej qu'elle avait cru emporté par le Très Haut mais qui était réapparu pour redisparaitre encore. Oui à nos disparus, à jamais dans nos cœurs. Elle suivit le rituel.. boire son verre sauf la dernière gorgée qui rejoint le sol.

Elle sourit à Rose, heureuse de la revoir aussi, et s'inclina devant le jeune homme accompagnant ses amies, qu'elle ne connaissait point, puis répondit à la question qu'avait posait l'ancienne chancelière du Béarn.


Chère rose, vous me voyez ravie de vous revoir ici-lieux. Tout va bien pour ma part. Prendre l'air loin du Béarn devenait nécessaire et enfin j'ai sauté le pas.

Quand la jeune femme se tourna vers Canhouston et inclina son visage elle prit l'occasion de les présenter.

Je vous présente Canhouston, Lourdais comme moi, mon compagnon dans la vie, si tant est qu'il arrive à me supporter. Canhou, voici Rose Deldor de Plantagenest, notre ancienne chancelière et nièce de feu Erel, donc d'Agnès.
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Lieutenant Chef de Prévosté du Béarn - Triviale Poursuivante de Minerve
Aimelin
[Ceux qui restent et ceux qui ne sont plus]


Les grandes portes s’étaient ouvertes les invitants à entrer dans une grande cour dont le puits flanqué au milieu attira le regard du jeune homme. Un autre regard autour de lui pendant qu’ils arrêtaient les chevaux et que déjà un garçon d’écurie venait à leur rencontre. Pieds à terre en détachant la sangle de sa selle, il se dirigea vers les trois chevaux qui avaient profité de cet arrêt pour se regrouper. Rapidement il enleva les sangles provisoires qu’il avait fixées entre eux et ne garda dans sa main que les trois longes qu’il remit au garçon d’écurie, non sans quelques recommandations à mi voix.

Faites attention à celui là le plus petit, il est assez nerveux.

Avant de lever les yeux vers la Saint Just qui les rejoignait vêtue de sombre. Regard qui suivit le regard de la comtesse vers les montures. Il savait avoir fait le bon choix mais il était toujours inquiet de faire au mieux les tâches qu’on lui confiait.
Il laissa ses yeux gris croiser ceux de son amie et esquissa un faible sourire. Que ça faisait chaud au cœur de la voir tant il s’était inquiété pour elle et Melina. Elle paraissait en pleine forme, et semblait avoir un peu repris du poil de la bête comme disait sa grand-mère. Son visage était moins marqué que lorsqu’elle était Coms du Béarn. Il faut dire que si aujourd’hui le Béarn était animé d’un semblant de vie, pour les mandats d’Agnès, c’était plutôt la foire les jours de grand marché. Il ne l’avait servi qu’un mandat, mais en était sorti épuisé, tant et si bien que son deuxième mandat sous Vanyel lui avait semblé de tout repos, si ce n’est trop dérangé régulièrement par certains braillements vicomtessiens et bouffonnesques.

Accolade et mots murmurés qui le touchaient et auxquels il ne répondit que d’un faible


merci Agnès

Pour certaines de ses amies, les mots étaient inutiles. Il suivit des yeux le garçon d’écurie qui s’éloignait avec les chevaux tandis que Gnia s’adressait à Ptit et puis il suivirent le domestique jusque dans le grand salon où Gnia ne tarda point à les rejoindre accompagnée de Rose et d’un jeune homme. Rose qui s’approcha et qu’il salua d’un sourire en prenant sa main et l’effleurant d’un baise main léger.

Rose vous êtes toujours aussi jolie.
C’est un tel bonheur de vous revoir.


Il n’avait pas oublié sa missive qu’il gardait avec celles reçues, il n’avait pas oublié les mots. La dernière fois qu’il l’avait vu Rose c’était chez Dotch, pour la cérémonie d'anoblissement fin juin, où sa blonde lui avait fait la suprise de le rejoindre.

Verre qu’on lui mit dans la main et qu’il leva machinalement. Verre qui resta quelques secondes au bord de ses lèvres, le temps de chasser le trouble qui venait de le saisir aux paroles de la comtesse et à son geste. Il leva le sien vers elle répétant à mi voix.


Puissions-nous leur faire longtemps honneur et célébrer leur mémoire...

En quelques gorgées, le verre fût presque vide, seule la dernière gorgée rejoignit le sol qu’il fixa un instant avant de reporter son attention sur celles et ceux qui l’entouraient.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Canhouston
[Brindiamo ne' lieti calici*]

L'arrivée de la Saint Just, annoncée par ses vêtements flottants en soie grège, lui fit comprendre qu'il n'était pas là, sa place. Le charpentier n'était plus habitué à la haute société. D'un coup, il se souvena de sa période aux ambassades commingeoises. Sa nomination avec Guilloux Lavergne, les conseils de Bichancourt, la promotion sous Nayra Grimwald et surtout l'amitié avec Théophane de Varenne, le feu frère de la bien-aimée Eugénie qui le voulait mêler dans ses projets politiques...

"Théophane, mon vieux, si tu étais encore là... On se trouvait bien nous deux, on travaillait magnifiquement. Tu as dû supporter l'arrogance du Comte Strakastre et je t'ai abandonné pour protester avec Don, mon cher Donperico, diable, quel fou!!! Théophane, mon vieux, tu n'est plus là..."

Allez, entrez donc, on va vous conduire à la grand salle où de quoi nous abreuver nous attend avant que le dîner soit servi. Pour ceux qui désirent rester et accepter l'hospitalité de l'Infâme, j'ai fait préparer des chambres...

Des accolades à droite et à gauche. La comtesse le salua et il lui répondit en inclinant la tête. Après une courte diatribe ayant pour sujet la louve de la blonde, le groupe entra dans la mirifique résidence de la riche femme, guidé par un doméstique. Sous peu, Gnia arriva avec des autres invités.

Béarnaises, Béarnais, Saludi et Pax !

"Mon Dieu", pensa-t'il.

Bienvenue à l'Alabrena ! A ceux qui sont présents et ceux qui devraient être encore avec nous et que, malgré nos pleurs et protestations, le Très Hauct a jugé bon de rappeler auprès de Lui ! Puissions-nous leur faire longtemps honneur et célébrer leur mémoire...

À l'exclamation de la maîtresse, il ne put que lever le verre, rempli de bon vin rouge, et boire une excellente gorgée.

"Diantre!", pensa encore une fois le lourdais, "pas mal la vie des nobles! Ce vin n'a rien à voir avec ce qu'on trouve en taverne. Maudits taverniers, qu'Aristote vous foudroie, mélanger le vin avec du vinaigre ou y ajouter de l'eau!"

Pas de pensées pour les morts. Le vin lui avait fait oublier ses amis morts aux combats ou à cause de maladies inconnues. Le vin lui avait fait oublier sa haine envers la comtesse. Le vin lui avait fait oublier que cette-ci n'est pas la place pour un charpentier ou un soldat, ce n'est pas la place pour lui.
Une autre gorgée et il termina le verre. Une gente femme, une des invités, s'approcha vers Aimelin, Ptit et lui. Elle avait l'air de bien connaître les deux. Canhouston la toisa de la tête aux pieds, sans doute, il l'avait vue quelque part, mais sa mémoire ne l'aidait pas. Ils se saluèrent, Aimelin lui fit un courtois baise main. Court echange verbal, enfin elle inclina la tête vers le charpentier en signe de salut. Célénya prit la parole pour les présenter :


Je vous présente Canhouston, Lourdais comme moi, mon compagnon dans la vie, si tant est qu'il arrive à me supporter. Canhou, voici Rose Deldor de Plantagenest, notre ancienne chancelière et nièce de feu Erel, donc d'Agnès.

Canhouston regarda interrogativement sa femme comme pour lui dire... "Ah! C'est elle dont tu m'avais parlé, c'est donc elle, la nièce d'Erel..." : ensuite il se tourna vers Rose pour lui faire un lègere révérence.

Enchanté, Excellence. Vous êtes donc l'ancienne chancelière béarnaise... Ah, les ambassades! Monde intriguant, comme le délicieux bouquet de ce verre de vin ou les blonds cheveux parfumés de la blonde qui tient mon coeur enfermé entres ses mains...

"Mordiable!!! Quelles conneries suis-je en train de dire???", pensa-t'il. Et oui, la diplomatie, l'art de penser une chose et en dire une autre.


[* Giuseppe Verdi, La Traviata, "Brindisi"]
--Papi


***La porte restait désespérément fermée et il voyait bien que sa 'tiote ne savait pas trop quoi faire lorsque plusieurs personnes arrivèrent devant les dites portes. De se pousser et de les voir s'ouvrir comme par miracle et de ronchonner dans sa barbe ça, avec d'beaux habits d'velour on s'rait d'jà entré
Sourcil froncé, la canne dans la main, il avança dans la cour d'un pas décidé, menant sa petite fille d'une main ferme et se planta là à côté des invités de la comtesse.
***
Grimoald
Grimoald chantait, en préparant le potage.

« Le chapon… QUI EST LE RESIDU D’ABJECTION QUI A LAISSE CRAMER LE CHAPON ? »

Et la colère de gronder dans le jeune homme.
Il ne fallait pas lui faire ça, pas aujourd’hui. C’était la première fois qu’il cuisinait pour tant de monde, et il était très anxieux. L’odeur qu’il humait ne le mettait pas dans une grande joie. Lui qui avait prévu comme second plat de consistance un gros chapon de quelques kilos… ne pourrait pas le servir. Il fronça alors les sourcils, regardant les trois commis qui étaient sous sa responsabilité.


« Qui ? »

Les trois cuisiniers baissaient la tête, n’osant pas regarder le môme, qui était plus jeune que tous. Son regard impétueux, cependant, traduisait de ses envies. Il voulait que le coupable se dénonce. Alors, l’homme le plus âgé des trois s’avança. Grimoald savait que c’était lui qui avait la charge du chapon. Il s’avança alors, saisit une louche, et commença à taper sur l’homme. Celui-ci commença à courir à travers la cuisine, poursuivit par un garçon de 16 ans furieux.

« VOUS ALLEZ M’EPLUCHER 4 SANCS D’OIGNONS, TOUT DE SUITE. »

A quoi cela servirait ? A rien, en réalité. Non, il voulait juste ‘punir’ l’homme, il n’y a pas de mal à ça. On apprend de ses erreurs, parait-il. Mais un sociologue antique aurait vu là dedans autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus dramatique. Oui, Grimoald souffrait. Il n’avait pas encore fait le deuil de son amie si chère, et qui n’était plus que poussière. Alors, intérieurement, il pleurait. Extérieurement, ne voulant rien montrer, il gueulait comme un veau dont les hormones le titillent.

Quelques temps plus tard, tout était près. La table était dressée, les coupes en argent et les assiettes bien mises. Tout était donc près, et c’est le cœur un peu plus léger que quelques heures au paravent qu’il sortit de sa cuisine pour aller se changer, et mettre autre chose qu’une tenue blanche, moche, et toute tachée. Une fois qu’il fut bien mis, il chercha Gnia dans la maison. Une fois qu’il la trouva, il s’avança près d’elle et lui murmura.


« Le dîner est près à être servit. »
Gnia
[Remous et vague à l'âme.]


Certes, l'instant avait été aussi lugubre que la Saint Just et sa demeure. Certes, il y avait des façons plus agréables de préluder à une soirée entre amis et connaissances. Certes, l'on aurait pu oublier un instant les morts.
Mais le Béarn restait ancré dans l'esprit de la Saint Just comme le pays où une partie d'elle était morte. L'Artois était la fin de l'innocence, l'Alençon faisait office de pont entre deux vies, le Béarn l'avait vu mourir. Et la Guyenne... Et bien la Guyenne ne la verrait probablement pas renaître comme elle l'avait espéré. Mais de cela, seul le Très Hauct était juge.

Tandis que les conversations commençaient à aller bon train, la Saint Just gardait les yeux baissés sur les plis de sa robe, en proie à des souvenirs qui tenaient lieu de vieux démons. Un soupir et elle vida d'un trait son gobelet qu'elle avait fait à nouveau remplir.
Elle couva d'un regard redevenu bienveillant les quelques personnes qui devisaient non loin lorsque son regard fut attiré par des invités surprise qui s'étaient avancés de quelques pas sur le seuil de la porte de la grand salle. Elle fronça les sourcils et s'apprêtait à aller à leur rencontre lorsque Grimoald apparut et annonça que l'on pouvait passer à table.

Se tournant vers ses convives, elle les invita à suivre son maitre-queux et à s'attabler. Ils pourraient poursuivre alors leurs conversations. Quant à elle, elle avait un léger "souci" à régler.
Le visage redevenu sévère, elle s'approcha du couple incongru que formait la jeune fille pressentie pour prendre la place de camériste vacante et un vieillard armé d'une canne.


Ailein. Vous avez fait vite.
Je ne vais pas pouvoir vous recevoir à l'instant. Je vous invite à vous faire mener à l'office où une collation vous sera servie. Nous nous verrons plus tard.

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Ptitmec13
[Dans la Grand Salle]

Elle haussa un sourcil aux paroles de Canhou. Allons bon voila qu'elle tenait son cœur entre ses mains. Intéressant... Il faudrait qu'ils aient un discution un jour. L'accepterait-il telle qu'elle est ou lui demanderait-il de changer comme beaucoup l'avaient fait? Enfin... ils auraient le temps... plus tard.

On annonça de prendre place à table et la blonde suivit le maître-queue de l'Infâme, accrochée au bras de son blond compagnon. Elle percevait son malêtre et par se geste elle essayait de le rassurer. Quoique... Dans ce monde où elle avait débarquée depuis peu elle ne se sentait pas toujours bien à l'aise non plus.
A voir toute les toilettes elle se disait qu'elle aurait pu prévoir une robe.. Mais non voyons elle voyage léger.. mais quelle gourde d'avoir fait envoyer toutes ses tenues féminines dans sa Seigneurie. Intérieurement elle pestait contre elle-même. Se présenter en braies et chemise chez une Comtesse.. Pfff.. Ptit.. Ptit.. Va falloir faire attention à l'avenir..
Mais voilà, les robes, ça l'embêtait, elle ne se sentait à l'aise qu'en braies..
Une idée lui traversa l'esprit: demander une tenue misant braies et robe aux doigts d'or.. Ça devait pouvoir se faire même si le Servère n'était guère engageant.

Sourire satisfait sur le visage elle suivait toujours.

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Lieutenant Chef de Prévosté du Béarn - Triviale Poursuivante de Minerve
--.oscar.
Au village on lui avait dit qu'il la trouverait ici. C'est que la route avait été longue depuis le Bourbonné. Il pensait la trouver à l'auberge en ville et voilà-t-il pas qu'elle se trouvait en dehors du centre dans une bâtisse austère à n'en plus finir. Il avait hésité à entrer et pourtant il avait un message important pour la Dame.
Il passa la cours puis frappa fermement sur la porte d'entrée, un parchemin roulé et cacheté dans sa main gauche.
Lorsqu'on vint lui ouvrir il s'inclina légèrement en guise de salut.


Le bonsoir à vous.
Je suis porteur d'un message urgent pour Dame Célénya. L'on m'a assuré qu'elle était ici-lieux. Mes ordres sont de le lui remettre en mains propres.


Tout en parlant il jetait un regard derrière le serviteur essayant de repérer une femme dont la description lui avait été faite: Cheveux blonds et ramassés en chignon, visage fin, en braies et bustier bleus sur chemise blanche.. Secouant la tête il chassa ces dernières recommandations. Si elle était invitée elle devait avoir passé une tenue pour l'occasion comme toute Dame qui se respecte.
Canhouston
[Ambasciator non porta pena]

... Et bien, dona Rose, en conclusion de mon discours, j'espère ne pas vous avoir ennuyé, je ne regrette pas avoir quitté les ambassades. Dernièrement, c'était devenu un monde fatiguant. Il ne s'agissait plus d'écrire des missives ou accueillir les diplomates étrangers, il fallait voyager en continuation et sans arrêt, d'un palais à un autre, d'une province à l'autre...

Canhouston continuait à entretenir la Plantagenest en lui racontant ses derniers jours aux ambassades. Il se plaignait qu'il voyageait beaucoup et maintenant, avec sa belle, qu'est-ce qu'il faisait? L'amour, par rapport au travail, adoucit toute peine. Avec Ptit, ils avaient traversé l'Armagnac au galop, sans aucun arrêt, en passant une capitale, Auch, mise à feu et à sang par un groupe de marauds. Bientôt, ils quitteront la Guyenne et Montauban pour rejoindre la Champagne. Un long et dangereux voyage? Non, pour lui, juste une ballade en compagnie de sa compagne.

... Ensuite, il arriva au pouvoir le Chevalier de Savigny-Sur-Orge, Strakastre, et je me vis forcé à démissionner...

Et ses pensées tombèrent sur les mots d'un courrier, qu'il avait appris par coeur, de son feu ami :

Theophane de Varenne, Chancelier des terres d'Armagnac et de Comminges a écrit:
Adieussiatz Excellence Canhouston,

J'ai bien reçu votre missive concernant les futurs accords.

[...]

A propos de ces ambassades justement, bougre de haricot que vous êtes, rappliquez au Domaine de l'Isle Jourdain et fissa! Je vous attends là bas. Nous allons laisser peu à peu nos anciens locaux, le temps seulement de rapatrier tous les documents importants.
[...]

Canhouston ne se rendit pas là-bas. Il écrivit une triste réponse épistulaire pour lui expliquer les raisons de ses démissions. Il allait les expliquer aux invités quand il vit un garçon murmurer quelques mots aux oreilles de la Saint Just. Sans doute, le dîner était prêt, chose que la Comtesse même annonça sous peu. "Mmmhh... On mange!", pensa-t'il. "Si le dîner est bon comme le vin qu'on vient d'avaler... Mmmmhh!". Ptit, souriante et accroché à son bras, lui fit signer d'aller. Sa présence le rassurait, il se sentait bien à côté d'elle.
Francinette, sa première copine, était souvent absente, elle avait des gros problèmes de santé: elle finit ses derniers jours seule, dans un couvent de Lodève. Qu'Aristote veille sur son âme. Avec Daravan, l'étincelle dura le temps d'une bataille... Ah, Vae Victis! Combien de malheurs a-t'elle porté à Lourdes! Ou, peut-être, elle a seulement manifesté des symptômes, certains malêtres à l'interieur du Béarn, un mouvement de proteste et de changement qui n'a fait que porter à l'élection d'Agnès le printemps successif. Mais, cette été-là, l'épisode de Vae Victis ne fut qu'une véritable guerre civile. Canhouston était dans l'armée qui avait attaqué celle où ils se trouvait sa belle... Et Aimelin. Une folie, seulement une folie. La folie des hommes.
Le lourdais répondit au sourire de sa blonde compagne et ils avancèrent derrière le maitre-queux vers la salle.
Ptitmec13
Un serviteur se faufila discrètement... ben quoi c'est discret habituellement un serviteur non?... et vint se poster à son niveau. Une pression sur le bras de Canhou pour lui demander d'arrêter et elle écouta ce qu'on lui disait. Un messager pour elle? Mais qui donc pouvait bien l'avoir retrouvée ici? Elle savait qu'en Béarn ils la surveillaient, allant demander jusqu'à lui ôter les clés de la prévosté, mais de là à la trouver chez la St Just...
Elle regarda d'abord le serviteur de manière interrogative puis elle se hissa sur la pointe des pieds pour chuchoter à l'oreille de Canh:
Tu me gardes une place.. promis de je reviens vite. Et de lui déposer un baiser sur la tempe avant de filer en adressant des sourires de ci de là jusqu'au Hall. Et là elle resta figée.

Oscar?!?!? Mais que fais tu là?

Le plus fidèle valet de son frère d'arme se tenait devant elle. Il devait être arrivé quelques choses. Essayer de se rassurer.. par tous les moyens..

Vous êtes en voyage? A Montauban? Comment va Methy? Vous allez vers où?

Elle enchainait les questions comme pour l'empêcher de répondre et de lui dire une mauvaise nouvelle. Son regard tomba sur le parchemin où elle reconnu le sceau. Machinalement elle tendit la main. Il ne fallut pas longtemps pour que le rouleau atterrisse dans sa main et déjà, avant même de le lire, elle grimaçait. Elle sentait comme un nœud à l'intérieur de son estomac.
Elle détacha le sceau avec lenteur puis déroula la missive et la lut.. Au fur et à mesure qu'elle lisait son teint palissait.
Digne, elle roula le parchemin et le tendit à Oscar. Celui ci était resté droit, discret, n'avait rien dit. Il connaissait les liens qui unissaient Ptit et son frère. Il se tenait prêt au cas où elle défaille. Mais la blonde, quoi qu'il arrive, ne chavire pas.. Elle se bat.

Comme un zombi elle rejoignit les invités dans la salle à manger et s'approcha de Canhou.
Meth m'appelle d'urgence à ses cotés... Omettre de dire qu'il est au plus mal... Oui c'est mieux. Mais comment expliquer cela aux autres? Allons, Allons.. De la manière des plus normales... Prendre une grande inspiration et se lancer...

Je vous prie de bien vouloir nous excuser, mais nous devons vous laisser.
L'on vient de me faire part que ma présence est mandée au chevet de...


Une pause avec un regard vers Oscar qui s'était avancé dans l'encadrement de la porte.

Un être cher, très cher.

Comment une blonde si pale arrivait elle encore à tenir debout? Une seule réponse: Vive les dossiers de chaises!!! Mais chut..
Dans un souffle elle demanda à ce que leurs montures soient préparées.


Je suis navrée de vous lâcher dans un moment qui se devrait être festif. Je vous souhaite une excellente soirée et espère vous revoir tous très bientôt.

Canhouston s'était levé à regret, impatient de gouter au repas il en avait l'eau à la bouche et du coup il restait sur sa faim. Les chevaux furent sellés et leurs affaires ramenées. Elle les salua tous en s'inclinant dans une faible révérence.

Au revoir

Elle rejoint Oscar, suivie de près par Canhouston. Tous trois sautèrent en selle et disparurent au grand galop dans la nuit noire. Seuls restèrent audible les bruit des sabots sur le chemin, et un long sifflement strident.
Un animal noir se mit à courir derrière le trio.

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Lieutenant Chef de Prévosté du Béarn - Triviale Poursuivante de Minerve
Gnia
    En la forest de Longue Attente
    Entrée suis en une sente
    Dont oster je ne puis mon cueur,
    Pour quoy je vis en grant langueur,
    Par Fortune qui me tourmente.

    Souvent Espoir chacun contente,
    Excepté moy, povre dolente,
    Qui nuit et jour suis en douleur
    En la forest de Longue Attente.

    Ay je dont tort, se je garmente
    Plus que nulle qui soit vivante ?
    Par Dieu, nannil, veu mon malheur,
    Car ainsi m'aid mon Createur
    Qu'il n'est peine que je ne sente
    En la forest de Longue Attente.
          Marie de Clèves

    L'on eut pu rêver lecture plus réjouissante en cette matinée ensoleillée mais au froid piquant. Cela aurait été compter sans la profonde mélancolie qui qualifiait bien souvent les humeurs de la Saint Just. Aussi loin que remontait ses souvenirs, il lui semblait que cette propension à l'abattement l'avait gagnée lorsqu'elle s'était exilée d'Artois et s'était accentuée avec son passage en Béarn. Et Montauban en était le point culminant.
    Au diable faiblesse et sensiblerie ! L'on ne l'y reprendrait plus.

    Au bruit sec que fit l'ouvrage qu'elle referma d'un geste brusque, le jeune dogue de Bordeaux à la robe acajou qui ronflait à ses pieds releva son gros museau et remua ses oreilles pendantes, vaguement inquiet. Agnès baissa les yeux sur l'animal. Son regard qui s'était assombrit l'instant d'avant s'alluma d'une lueur bienveillante.
    Etrange comme cette boule de poil crasseuse qui était entrée dans sa vie en même temps que le jeune Dénéré-Malines était parvenu à l'attendrir là où d'autres n'avait reçu que coups de pied, dégoût ou ignorance pleine de mépris.

    Le front barré d'un pli soucieux, elle se demandait si effectivement elle n'avait pas finalement perdu son âme de conquérante. Etait-ce le prix à payer pour aimer ? S'attacher à un animal, s'attendrir d'un enfant, s'éprendre d'un homme au mépris de toute prudence. Une moue agacée tordit un instant la bouche aux lèvres pleines. A n'aimer personne l'on souffrait, certes, mais surement moins qu'à aimer. Le rien ne se perdait pas.

    "T'as toujours été seule, Saint Just. Rien que tu ne connaisses déjà..."

    Un petit sourire forcé accueillit les coups discrets frappés à l'huis. Surement Melina qui revenait enfin avec cette préparation de plante qu'on lui avait passé sous le manteau. Menthe pouliot et feuilles de framboisier, probable dernière chance.
    Et un de moins à aimer.

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