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[RP] Maison close de la rose noire

--Geoffroi



[Porte - Ah les hommes]


Sa sortie n'a pas plu au nobliaud, ce qui procure un certain plaisir à Geoffroi. Plaisir qui chasse une infime partie de sa frustration et qui lui fait paradoxalement prendre conscience qu'il ne faudrait pas abuser de ces bonnes choses, au risque d'aller plus loin que prévu.

Il hoche donc la tête quand le de Vaisneau prononce le nom de la Rouge, et se demande s'il doit montrer une certaine crainte quand il parle de son "beau-père le Bouillon", qu'il ne connait pas. Il reste un moment silencieux, non parce qu'il a décidé de répondre par la positive à pareille question, mais parce que l'affirmation vient de percuter son cerveau.

Un nouveau propriétaire de la Rose? Crotte. Il s'est passé quoi pendant son absence? Il a certes vu des changements lors de son retour, mais personne ne lui a parlé d'un changement de main. Il plisse les sourcils pour tenter de comprendre ce que cela changerait éventuellement pour lui, et surtout pour ses projets, mais ledit beau-père n'étant visiblement pas là, il décide, bien que l'expression ne soit pas encore de son époque, de ne pas se mettre la rate au court-Bouillon avant que ça ne soit nécessaire.

Le petit jeu étant fini, il prend la dague de l'homme et s'efface pour le laisser entrer, un petit sourire au lèvres.


Je vous en prie. On ne veut pas faire attendre plus longtemps votre beau-père.

Il prend alors conscience qu'un nouvel homme est arrivé, et qu'une femme est légèrement sortie de l'ombre de l'Obscur. Ayant déposé l'arme du précédent client sur le coffre en attendant de la ranger, il refait demi-tour et tend ses deux mains, dans un geste explicite.

Messieurs, Dame, vos armes et le Bordel est à vous. Enfin pour la nuit quoi.




Nicolas.df
[Porte]

Allons bon, il avait oublié cette petite contrariété. Il était même, au fond, un peu étonné qu'elle persistât. On murmurait dans les milieux bien informés que la Rose avait été rachetée par le Balbuzard, incarnation ou caricature selon les avis de la noblesse d'épée. Et de pair avec la réputation de l'établissement croissait le nombre de gens bien nés qui le fréquentaient. Ceux-ci acceptaient-ils toujours de se défaire de leur lame ? Rien ne semblait moins sûr, et Nicolas ne voyait que la peur du scandale en un tel lieu pour expliquer qu'ils obtempérassent.

Quant à lui qui avait laissé son titre en Italie, seule une relative prudence le faisait rechigner à abandonner son équipement. Il ne voyageait plus aussi lourd que dans le temps lorsqu'il se déplaçait à Paris, et n'eut à remettre au portier que sa dague et son étui à couteaux.


Tâchez de ne pas gâter le cuir. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je compte vérifier qu'on boit toujours correctement dans cette maison.
_________________
Judas
[Dehors]

La petite blagounette du portier l'avait laissé de marbre. Il avait jeté un regard au blond qui, lui, ne s'était pas géné pour remettre le plaisantin à sa place. Ainsi soit-il. Dans son dos la présence de la rousse lui parvint, il ne se retourna pas, sachant qu'elle resterai sur ses talons en toute situation. Catherine s'était faite ombre de Judas pour la soirée, autant dire... Tant pis pour elle...

Le Von Frayner salua l'homme dernièrement arrivé, il le laissa même donner ses armes avant lui, courtoisement. Lorsque la place fut libre, il tendit une simple dague au jeune cerbère du bordel et entra indifférent.


A nous la Noire, à nous la Blanche alors...

de rose et de nuit s'entendait, la soirée ne faisait que commencer.

Migration au comptoir, un premier verre au mirador avant que de ne s'enfermer peut-être plus tranquille à la faveur d'une alcôve. Le seigneur observa la faune locale, a savoir qui serait mangée pour la nuitée.

_________________
--Alissandre


[Comptoir - Le temps d'un regard]

La Rousse attendait que l'Orientale lui réponde lorsque la porte s'ouvrit sur un nouveau visiteur. Enfin, plusieurs. Interdite, elle ne put s'empêcher de les fixer un instant, les yeux légèrement écarquillés de surprise. Ce fut d'abord cette silhouette masculine et souveraine couronnée d'une longue chevelure brune qui l'interpella et attira son regard curieux; mais ce fut l'éclat parallèle d'une rousseur presque comparable à la sienne qui la fit tiquer.

Un brun et une rousse. Le destin avait de drôles de façons de plaisanter. Elle retint un juron en pinçant légèrement les lèvres, tandis que dans son regard noisette se succédaient l'étonnement, l'amusement et - fugacement - le désir aussitôt refoulé pour le reflet qu'elle croyait lire dans ce tableau.

Et dire qu'elle était venue ici pour Le fuir.

En y regardant de plus près, cela dit, la ressemblance eut tôt fait de se dissiper : même si l'homme dégageait lui aussi une étrange impression qui fit s'éveiller l'instinct de prudence de la Féline, il avait en lui bien trop de distinction; l'autre Rousse, quant à elle, faisait tellement penser à un animal domestique qu'elle-même se sentit un instant rabaissée à cette simple vue : quelle idiotie de s'être un instant seulement sentie proche de ces deux-là, si peu que ce fut... Non, décidément, il n'y avait rien de commun.
Le soulagement détendit un peu ses traits mobiles en une esquisse de sourire, légèrement méprisant à l'égard de l'autre Rousse, alors qu'elle se détournait enfin du couple, feignant une indifférence silencieuse. A nouveau tournée vers ses interlocutrices, elle jouait d'une main nonchalante et désœuvrée dans sa crinière.
Nicolas.df
[Comptoir]

Depuis sa première et dernière visite, plus d'un an auparavant, la fréquentation avait définitivement augmenté. On se pressait dans la rue et on se faisait des politesses à la porte pour entrer dans un salon sinon bondé, en tout cas loin d'être inoccupé. L'œil unique du borgne glissa rapidement sur les présents, à l'exception des deux visiteurs qu'il avait croisés en entrant... et il tomba sur un visage connu. Il avait déjà vu la blonde au comptoir. Elle se trouvait dans cette même pièce par une froide soirée de janvier, à la fois incroyablement lointaine et, pour une raison obscure, presque intacte dans les souvenirs de Nicolas.

A ses côtés se trouvaient une brune et une rousse. Il les prit d'abord pour deux prostituées, mais l'attitude de la première n'était pas celle d'une collègue et avait quelque chose de... commercial. Peut-être la seconde était-elle là pour consommer, après tout. Jules était la preuve que la Rose Noire pouvait satisfaire des clients des deux sexes. Le courtisan qui avait motivé la venue de l'Italien était d'ailleurs pour le moment hors de vue. Regrettable. Il aurait le temps d'un verre pour se manifester, pas plus, car Nicolas n'était pas disposé à passer la nuit dans un tel lieu pour le simple plaisir de lancer une pique au trentenaire bourru.

Il se dirigea vers les trois femmes près du comptoir, adressant un signe de tête presque imperceptible à Lucrèce, pour le cas où elle se souviendrait d'un client parmi tant d'autres. Puis il prit la parole :


Le bonsoir... la préposée aux boissons s'est absentée ?
_________________
Sebilia
[Devant la Rose]

C'est pas tous les jours que la précieuse se retrouve dans un bordel huppé de Paris. C'est même la première fois, pour tout dire. Alors, elle s'est fait belle, plus encore que d'habitude.
Ses cheveux châtains sont relevés en un chignon élaboré d'où s'échappent quelques boucles fines, et sous sa cape de laine blanche, on distingue à chaque pas la soie légère d'une robe parme rehaussée de broderies d'or et de perles.
Son dernier contrat a payé pour le tout, rentabilisant même son aller-retour à Bourges où elle a trouvé, contre toute attente, sa lourde cape. Comme quoi il y a de bons artisans partout, même dans les coins les plus improbables.


Oui, enfin de là à aller à Bourges...

J'vais où s'trouve l'contrat hein, t'as qu'à en trouver d'autres si les miens t'plaisent pas !

Une moue boudeuse traverse le visage de la précieuse, sitôt remplacée par un sourire. Le soir est à la fête, ce n'est pas le moment de se chamailler. La voix ne répond pas à sa dernière remarque, d'ailleurs, préférant se tapir dans l'ombre et attendre son heure.

Après un long détour dans les rues de la Capitale, Seb déniche enfin la Rose, approchant de sa porte alors que quelques clients disparaissent à l'intérieur. Son sourire s'élargit, ses noisettes se posent sur celui, devant elle, qui semble être le portier, et ses manières s'affinent imperceptiblement.
Si la précieuse n'est pas parangon de finesse dans la vie de tous les jours, ça ne l'empêche pas de savoir se mêler aux bien nés, lorsqu'elle en a envie, et ce soir, elle en a envie.

_________________
--Enzo.



[ Je suis heureuse de te revoir, même si le moment me semble mal choisi, Chambre d’Enzo… ]

Mal choisi ? Qu’importe…Il a bien envie de faire de ce moment, un unique, fidèle à ce qu’ils ont toujours vécus pour eux deux, et rien qu’eux deux. L’effleurement de son ventre par la main féminine ne fait que lui rappeler combien son corps est fragile, vulnérable à ses gestes, caresses. Et c’est ce qui lui plaît. Rare sont les femmes qui avaient pu lui prodiguer cette sensation d’envie, de plaisir, de jouissance, juste d’un toucher léger. Cet effleurement qui fait rien que par le désir fugace d’une suggestion vous raidir aux reins, creuser votre ventre et durcir l’objet du désir. Iris noires plongées dans la noirceur profonde de la jeune femme. Océan commun déferlant dés leur premier regard. Qui ne cesse jamais de se former telle une grande vague qui s’abat dans un coup de fouet, emportant tout avec elle. C’est ce qui se produit. Enzo a déjà fait quelques pas à son encontre, une main tendue vers sa robe. De ses doigts fébriles, de pouvoir, frôler les formes exquises de ce corps qu’il a su si bien caresser, imprimer, enserrer et agripper. Il n’avait rien perdu de sa douceur, de sa fougue. Ses doigts survolèrent le tissu, effleurèrent son ventre. Proche d’Iris, son visage à quelques centimètres du sien, son souffle au galop de la sentir si prés, si accessible de suite :


Ressens-tu ce soudain désir, ce tiraillement comme un papillon attiré par la lumière, et se débat pour vite s'en échapper de peur de s’y brûler les ailes ?

Lui, il a cette sensation au creux de ses reins, de son bas ventre. La réaction ne se fait attendre. Son corps ne peut le trahir. Et c’est ce point crucial dont il en fait honneur pour exprimer sa joie d’être ce qu’il est, un homme. Les femmes sont plus introverties en matière de désir. La subtilité leur va mieux quoique, pas de généralité, elles savent certaines bien plus que des animaux, de façon très bestiale, inviter à un accouplement des plus en règle. Sourire étiré sur ses lèvres à cette pensée. Sa main remonte le long de son ventre sur le tissu de sa robe tandis que son autre main, prend en ses doigts son menton, son pouce caresse son creux, son regard rivé au sien :

Alors dis-moi, comment m’as-tu retrouvé, comment as-tu su pour moi, en ce lieu ?…Et..n’as-tu point donc eu peur de venir me rejoindre sachant ce que je suis ?

Le Courtisan adore discuter sans ne rien laisser paraître de ses gestes au fur et à mesure, de plus en plus, curieux, inquisiteurs, intimes. Sa voix suave, profonde, d’un grain de gravité ne trompe pas sur le sérieux de ses propos. Oui, il aime bien savoir ce qu’une femme pense, désire, ressent. Un attrait tout aussi excitant que de simplement relever les jupons, et de prendre sans pudeur, toute la profondeur d’une intimité. Il y a un temps pour chaque chose, chaque sentiment, chaque envie, chaque désir, chaque plaisir. Et ça, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, ils et elles lancent des signes bien particuliers pour les différencier. Une certaine catégorie se targue de ne jamais se soucier de son partenaire, de prendre son plaisir, de tout prendre, de tout détruire à force sans que cela ne leur pose de problèmes de conscience, ni d’étique, ni de morale, ni de rien du tout. Pourtant, ce sont ceux-là qui sont les plus possessifs, jaloux, peu confiants en eux. Faibles, lâches. Ils se persuadent que de prendre par force une femme en ses chairs les plus profondes, la fera se soumettre, se vouer, se rabaisser. Mais justement, la force d’une femme, c’est son ventre, ses entrailles, ses antres. Tout ce qu’elle garde en elle, intériorise, subit, accepte sans l’ombre d’une résistance, d’une opposition est une grande marque d’intelligence. Elle apprend. Créature des plus divine mais aussi des plus diabolique, elle s’est devenir le miroir de l’homme pour lui renvoyer sa propre image, et lui faire perdre la raison à en devenir fou. Alors pourquoi ne pas suivre ce que la nature veut bien nous offrir sans jamais se perdre dans les excès, les abus. Une femme ne sera jamais posséder. Ni soumise. Infligé de force, elle fera semblant. Partagé, elle y prendra goût comme pour toutes choses. L’instinct de survie de la race humaine est identique à toute autres races et espèces, à la nuance prêt, que l’être humain ne s’accouple pas juste pour se reproduire.
Le plaisir, la jouissance…Arme redoutable, calvaire et supplice, drogue et dépendance, soumission et domination, violence et humiliation. La liste pourrait être longue encore.

Enzo est libre. Libre à cette minute dans cette chambre. Il n’est pas le Courtisan qui travaille à surveiller, faire attention à ses gestes pour ne pas effrayer ou voir s’envoler sa cliente. Il est lui. Comme par jadis, en compagnie D’Iris, si bien, si offert à elle sans qu’il ne puisse s’en détourner. Sa main remonte de ses doigts repliés vers ses joues, placent quelques mèches de cheveux en arrière. Il la contemple. Ne perd rien de ses traits, fidèles à ce qu’il en a gardé en sa mémoire. Son corps se colle contre le tissu de sa robe, tête penchée sur son épaule, mots murmurés en son oreille :


Serais-tu venue pour me faire oublier cet endroit, et ne partager tous les plaisirs qu’en ma compagnie ?


Son air taquin ne laisse présager rien de prétentieux en cette phrase. Juste une semi vérité qui lui plairait sûrement si la jeune femme venait à lui proposer. Il se connaît. Il la connaît. Pareil défi ne pourrait que consolider leur passion, la rendre plus forte, folle alliée. Et il avoue que cela ne serait pas pour lui déplaire en l’occurrence. Un vent de folie qui s’abat sur la maison close, cela ne ferait pas de mal vu le glauque, le lugubre qui y règne à l’heure actuelle. Partant pour des aventures nouvelles, Enzo sourit à Iris, la rassure en cette seconde, et lui faire comprendre, qu’il est toujours cet homme qu’elle a connu par le passé, peut-être avec un grain de folie, un tantinet malicieux.

--Alissandre


[Comptoir - "C'est à boire à boire à boiiiiiiiiireuuuh"]

La Rousse observa l'arrivant d'un air curieux, une pointe de méfiance la tenant prudemment en retrait lorsqu'il s'avança : elle n'était, après tout, qu'une cliente certes peu ordinaire, et ce n'était pas à elle d'accueillir les clients du lieu au nez et à l'absence de barbe de ses hôtes.
En outre, la jeune femme d'habitude si culottée sentait pour le moment le besoin d'observer, de comprendre, le temps de s'accoutumer à ce monde étrange et tellement hors du temps. De son temps, en tout cas.

Elle le vit un instant observer les lieux, comme pour chercher quelqu'un, puis il poursuivit sa route jusqu'aux trois femmes rassemblées au Comptoir.


"Le bonsoir... la préposée aux boissons s'est absentée ?"

Haussement de sourcil surpris et petit rire rauque de circonstances : ainsi, il n'avait pas trouvé celui ou celle qu'il cherchait. A moins que ce ne fut justement la serveuse ? La curiosité de la Féline en fut aiguisée : restait-il d'autres potentiels candidats à son jeu qu'elle n'avait pas encore vu ? L'idée qui lui trottait en tête depuis quelques instants commençait à se préciser et fit pétiller ses yeux noisettes d'une malice renouvelée.

"Senhèr*", fit-elle de sa voix grave et enrouée, pleine de la nonchalance ensoleillée et caressante du Sud, "v'z'aurez surement plus de chance que moi dans c'te noble quête !"

L'accent décontracté donnait à sa voix rocailleuse une légère impertinence, même si l'inclinaison respectueuse de la tête tentait de le faire mentir.

C'est à ce moment-là que son instinct se rappela à elle. Hein ? Discré-quoi ? Tseuh !


*Seigneur, titre honorifique donné par défaut à un noble dont elle ne connaît pas le rang.
--Irisdessa


{Chambre d’Enzo : « L’amour qui ne ravage pas n’est pas l’amour. »}
D’Omar Khayyâm

Le cœur battant, les secondes passent, toutes aussi vives et foudroyantes les unes que les autres. Les yeux perdus dans les pupilles de son beau brun, la belle se sent défaillir, son souffle s’accélère, se fait court. La main à sa taille la rassure de sa présence en ce lieu malgré la douce violence qui nait dans ventre. Lui qui s’y sent à l’aise et maitre comme jamais aucun ne l’as été, il est le seul à avoir connu cette passion inébranlable qui les as lié et les lies encore à cet instant. Ses mains. ? Elle les connait par cœur, douces, tremblante sur sa peau comme forte et empoignante pendant leurs chevauchés de plaisir. Elle en garde des marques, invisible mais bien présente, son corps se souvient, sa peau se rappelle. La belle frémit. Se retient, une main venant à l’encontre de sa joue, le caressant comme si elle le découvrait a nouveau puis continuant pour se perdre dans ses cheveux sombre, ne voulant plus jamais en sortir. Les visages se rapprochent, s’effleurent dans un ballet de souffle réclamant cette fureur que tout deux contiennent. Le son de sa voix à son oreille lui esquisse un sourire, le regard parle, le corps parle, et cela encore mieux que les mots mais d’un ton délicat la voilà répondre :
"Je ressens ce désir brulant, renaissant comme si nos corps furent séparés pendant des siècles. Si l’enfer est ici, je laisse mes ailes bruler volontiers."

Elle ne peut cacher l’émoi de ses retrouvailles, son odeur, sa chaleur incomparables à celles des autres hommes. La blonde se rapproche aux mouvements de la main de son bel apollon sur son ventre tremblant, les courbes féminines l’effleurant légèrement. Un sourire venant l’illuminer a la caresse de son visage, le regard fiévreux dans ses iris noires : " Je n’ai eu qu’à suivre ton parfum qui guidé les battements de mon cœur à chaque pas me rapprochant de ton repère. La rose…. Un nom qui m’attiré tous les regards quand je le citais. Je savais ce que tu étais bien avant de me lier à toi, cette passion qui me fait te désirer surmonte toutes les peurs et tous les doutes, non…… je n’ai pas peur "

La main glissant de ses cheveux a sa nuque, elle n’a rien perdu de sa délicatesse et sa douceur envers lui, ces gestes des dizaines de fois répétés et amplifiés dans leurs subtiles danses. Leurs corps comme deux aimants indissociables se frôlent, se jaugent comme avant, rien ne change quand la passion lies deux personnes. Une liaison dangereuse, brulante, enivrante sous chaque minute qui s’écoule. Iris aurait pût partir, peut-être aurait-elle dû, mais en sa présence la belle ne contrôle plus, ne cache plus. C’est comme ça et personne ne la fera changer. Le beau ténébreux reprend ses habitudes si sensuelles, la main dans ses cheveux, elle laisse son visage se perdre dans sa paume, yeux fermés elle se délecte de cet instant précieux. Son murmure, son souffle si chaud sur sa peau, un frisson de plus, incontrôlable comme toujours .Leurs corps si près l’un de l’autre, elle glisse ses lèvres a son oreille, la frôle pour susurrer sensuellement " Je ne suis là que pour toi, ton plaisir et désir, rien d’autre ne compte à mes yeux. Je veux te retrouver, loin de ce lieu, te sentir à nouveau dans mon ventre, ma chair, seul endroit où je te sais en sécurité et libre. Je veux t’enlever et partager tous les plaisir qu’avec toi mon Eden."

Elle le sent, ce sourire si taquin et malicieux, la blonde l’aime, le désire, laissant sa main enserrer sa nuque, la caresser lentement de ses doigts fins, il aime ça, elle le sait, en abuse avec subtilité pour le combler. Les iris de la blonde dans la profondeur de ses yeux, la deuxième main remontant à son épaule, elle hésite, frémit avant de venir déposer ses lèvres au coin de celle de son beau.

La passion une éternelle alliée, forte, puissant, indestructible, un torrent de folie et de douceur, de plaisir, de tendresse.

Elle restera toujours la même femme auprès de lui, la même femme douce et aimante que dans le passé.
--Geoffroi



[Porte - Moi Loup, toi petit chaperon]


Ce qui est terrible dans la vie quotidienne d'un gardien de bordel, c'est le décalage entre les désirs les plus intimes et la réalité la plus triviale, entre l'exaltation des projets personnels et l'ennui de l'attente d'un client. Pas étonnant qu'on finisse schizophrène et psychopathe hein? Enfin...

Combien de temps depuis les dernières intrusions? Il ne saurait le dire, mais bien avant les philosophes qui ont analysé la subjectivité de la durée, chaque minute écoulée avait eu valeur d'éternité, contre laquelle impatience et soupirs prononcés n'ont rien pu faire. Aussi, avait-il fait quelque chose qu'il faisait rarement, pour ne pas dire jamais: il a ouvert la porte avant même que quelqu'un ne toque, et a scruté l'horizon de la ruelle parisienne comme on attend un messie.

Il n'a pas à attendre deux mille ans: une silhouette se détache au bout de la rue et il reconnait une femme. Geoffroi est tellement en manque qu'il est prêt à faire le bordel buissonnier pour quelques mètres. Mais il réussit tant bien que mal à calmer son bas-ventre et à attendre sagement que le fantasme prenne forme plus précise.

Pas mal, les formes en question… Mais le jeune homme a un doute, et il n'arrive pas à deviner par un simple regard la catégorie dans laquelle mettre la nouvelle arrivante. Aussi décide-t-il de poser carrément la question. Enfin avec diplomatie.


Bonjour. Vous venez pour..euh.. travailler ou pour consommer?

Geoffroi aussi s'est affiné au fil de son travail à la Rose, même lui le remarque...



--Phoebe.


[ Aux portes de la maison close]


- Nan. Allez-y vous. S'oir ça me dit pas.


D'un air désabusé l'ange de la nuit regarda les autres s'éloigner, puis leur tourna le dos pour s'enfoncer dans la nuit.
Pas envie de les suivre cette fois ci dans leur ivresse nocturne.
Un moment de solitude.
Quelques pas avant de se décider et de virer vers la Rose.
De quoi elle avait envie. Un peu de douceur, peut-être mêlée de cette fugace violence quand l'esprit s'échappe pour laisser place à l'extase des sens.
Homme, femme, peu lui importait. Quand la Phoebé était dans cet état, ça n'avait guère d'importance.

La nature l'avait doté d'une silhouette androgyne. Elle en jouait. Elle aimait ça, ne s'habillant qu'en homme.
Corps fin de jeune éphèbe aux hanches étroites, muni néanmoins d'une petite poitrine légèrement arrondie, la blonde passait souvent pour un jeune garçon, attirant autant les femmes que les hommes.
Ce soir peut-être que la compagnie d'une fée verte lui suffirait. Elle n'aimait pas se saouler comme les gens qu'elle fréquentait. Perdre le contrôle et finir n'importe où,
dans un lit ou dans son vomi, c'est le genre de situation qu'elle avait en horreur.
Seule les effusions charnelles la contentaient dans ce qu'elles avaient de fascinant.
Trouver la limite. La franchir.

En plus de ce corps dont elle entretenait l'ambiguïté, Phoebé possédait un regard étrange, dérangeant mais attirant, et qui contrastait avec son visage d'ange blond.
Son oeil droit était d'un bleu très clair, tandis que l'oeil gauche, lui, présentait la transparence d'un vert émeraude.


Un homme gardait les portes du temple, occupé à parler à une femme.
Phoebé s'adossa contre le mur rugeux, attendant qu'ils en finissent. Elle lâcha quand même un bonsoir. Causer pour ne rien dire n'était pas son fort.
Encore une chose dont elle avait en horreur... le caquetage incessant propre à la femme.
Nicolas.df
[Comptoir]

Un rire bref attira immédiatement l'attention du Florentin vers la rousse. Son timbre avait quelque chose d'envoûtant qu'il avait rarement rencontré auparavant, et une année d'abstinence le rendait particulièrement sensible à ce genre de détails. Il sentit un frisson dévaler sa colonne vertébrale, et inclina très légèrement le buste, puisqu'il s'agissait manifestement d'une cliente.

Je l'espère, donà* ... dois-je en déduire que vos propres projets icelieu ont été contrariés ?

A en juger par la façon dont elle s'était exprimée, il doutait fort qu'elle méritât ce titre, mais Nicolas était toujours prodigue de courtoisie envers la gent féminine. Même dans un bordel. Puisqu'aucun éphèbe n'avait apparemment séduit la jeune femme, il pouvait au moins lui être agréable quelques instants.

Permettez que je vous offre un verre, et dites-moi seulement à qui m'adresser pour ce faire.

Il aurait dû se contenter de demander des nouvelles de Jules à Lucrèce, et aviser en fonction. C'était sans compter une part de lui-même qui voulait encore entendre cette voix.


*: Dame
_________________
Sebilia
[Porte, même pas peur du loup]

Sal... Hum... Bonjour à vous. Je viens pour travailler, cela va sans dire.

Pourtant, tu le dis...

Léger mouvement d'humeur, la précieuse tourne la tête et fronce les sourcils un instant avant de retrouver son sourire charmeur et de le rediriger vers le portier.

Je viens voir la Rouge... De la Rose... Noire...

Brillant...

Les sourcils se froncent à nouveau, presque imperceptiblement, mais le mouvement d'humeur est contenu cette fois.

Si vous me laissez entrer, bien entendu.

Papillonnage des paupières, les noisettes scintillent, plongées dans le regard du portier. Ah, si manier les mots était aussi facile que manier ses atours féminins...
_________________
--Leah


[Cloîtrée à l'étage]

La Louve a mal.

La Louve a mal et le mal l'ennuie. La Louve s'ennuie: de carnassière, elle est devenue victime. Allongée sur un lit qu'elle décide soudainement de haïr, elle scrute le plafond, museau froncé. En-dessous, la soirée bat son plein, et elle n'est pas à son poste. Contre toute logique, contre tout instinct, elle est à la place des catins de la Maison: dans un lit. Un instant, elle frissone, légèrement dégoûtée de la comparaison: si elle admire le courage des filles et des hommes de la rose, le moindre contact intime la répugne. L'instinct de meute a ses limites...

Rassemblant son courage, et les quelques forces qui lui restent, la Louve se redresse sur ses coudes, jetant un oeil froid à la chambre. Ses côtes lui font mal, son ventre la brûle, ses yeux la piquent: elle est là pourtant, et semble y être cloîtrée pour la nuit. Mais elle s'ennuie... Si le stupide gardien - pas Baudouin, l'autre - était là, elle aurait au moins le loisir d'échanger quelques passes verbales avec lui. Mais il est sans doute à son poste, tandis qu'elle... Le gamin pourrait revenir: elle doute qu'il travaille ici. Trop jeune, trop doux, trop pur: il loue sans doute une chambre, mais elle doute qu'il loue son corps. Oui, le gamin pourrait revenir, et elle lui raconterait les nuits dans les rues de Londres, les contrats des riches clients, les gorges silencieusement tranchées, les glissades le long des toits... Elle lui raconterait sa vie d'avant, qui lui manque parfois. Mais ici, il y a ... la stabilité de l'emploi. Le charisme d'un frère d'arme. La fidélité à la Rouge. Des louveteaux sur qui veiller. Des gens qui l'ont sauvé.

La Louve grogne. La reconnaissance: elle déteste ça...


--Alissandre


[Comptoir]

La réponse du Seigneur attisa immédiatement son intérêt; pour preuve, sa tête s'inclina légèrement sur le côté."Donà"* avait-il dit ? Il connaissait sa langue, et avait eu la courtoisie de lui répondre en le lui faisant savoir. Plus que le titre qu'il lui avait donné, et dont l'ironie ne cessait de lui plaire depuis son entrée dans les lieux, c'était l'usage de l'Oc qui l'avait touchée. Le sourire de la Rousse s'élargit un peu, tandis que ses yeux fixaient avec une attention accrue son interlocuteur. Elle s'approcha du comptoir pour y poser le coude, puis faire trôner son menton au creux de sa main en une attitude décontractée : après tout, la réponse du noble inconnu laissait à penser qu'elle n'avait rien à craindre de lui; pourquoi ne pas prendre ses aises ? Ses mèches rousses épousèrent ses épaules en glissant un peu.

"Contrariés ? Non, non... tout juste retardés. J'attends d'trouver des candidats suffisamment intéressants pour jouer avec moi, v'voyez ?" fit-elle en un onctueux sourire, qui laissait à penser qu'elle était en train de le jauger en tant que candidat potentiel. Son phrasé était assez lent, presque indolent, comme pour souligner la nonchalance générale de son attitude et mettre en relief les aspérités de sa voix.

Elle pianota du bout des doigts de sa main libre sur le plateau du comptoir avant de poursuivre.


"J'refuse jamais un verre, Senhèr**. Malheureusement, j'suis pas en mesure d'vous aider dans c'te quête, sinon croyez bien que j'serais déjà en train d'déguster ma Cervesa***."

Elle ponctua cette dernière phrase d'une petite moue qui plissa sa comissure droite d'un air légèrement contrarié, générant une fossette naissante sur la joue attenante.

*Dame
**Seigneur
***Bière
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