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[RP] Voyages Trécorrois

Daovarius
[Entre Rennes et Felger]

Il était assis sur un sac de farine, les pieds ballants.
Il faisait nuit, Zak était aux commandes de l'équipage, guidant d'une main sûre leur carriole.

Quelques jours plus tôt, il était en voyage, revenant de Normandie a bord du Grand Croque. Et il se voyait encore repartir.

Il s'imprégnait de cette ambiance qu'il aimait tant, et de ces paysages connu, qu'il prenait toujours plaisir à retrouver.

Un ronflement venant du banc a l'avant le tira de sa torpeur. Ninnoz. L'ours d'apparence, homme au coeur d'or. Toujours souriant. Mais loin d'être appréciable une fois ses yeux fermés. L'homme ronflais a en réveiller les morts. Et lui, Dao , n'était justement pas mort. Il avait la particularité d'avoir le coeur de Zak depuis bien longtemps. Et leur amour renaissait depuis peu. Renaitre n'étais pas le mot. Il reprenait la place évidente qu'il occupait. En première ligne de leur vie.

Il jeta un regard sur le reste de l'équipage. Magany, discrète. Il ne l'avais croisé qu'une ou deux fois, et pourtant il partageait la même carriole depuis plusieurs jours.

Son regard s'arrêta longuement sur la deuxième silhouette qui dormait, les poings fermés dans des rêves qui lui appartenait. Gin. Une amie de Zak, venu de loin pour la retrouver. Gin. Douce, parfois frivole, souriante et soucieuse. Aimée. Il sourit.

Il devait se rendre à Felger pour y faire une cure de fruit. Un mois perché dans une échelle pour croquer allègrement dans quelques fruit. Il s'était donc joint naturellement au convoi. Gin. La raison pour laquelle Felger ne le verrait que peu. Puisqu'elle allait à Labrit.

Labrit. Zak avait le désir de revoir une soeur, et son enfant, c'est ce qu'il avait compris du moins. Profitant de l'occasion, la mairie de Tréguier avait confié moult sac de farine à revendre. C'est donc dans la farine, envahissant la cariole, qu'ils vivaient tous depuis leur départ.

Il observa un instant la lune, temporairement coupé par le vole d'un oiseau de nuit. Immense et pourtant minuscule face à l'astre.

Il avait bu un peu plus que coutume lors de ses voyages, sentant venir la première halte de quelques jours. L'esprit était embrumer. Il ramena ses pieds a l'intérieur, et déchausser, se glissa sous la couverture qui les protégeaient du froid en cette fin d'été. Il effleura les lèvres de la jeune fille du bout de ses doigts. Neuf années les séparaient. Il commençait a se sentir vieux, elle était dans la fleur de l'age s'épanouissait à peine.

Un soupir plus long que les autres s'échappa de ses lèvres. Inconsciente dans son sommeille, elle se blottit contre lui.
Il s'endormit plus tard, oubliant les années, ne vivant plus que ce moment, cahoté par les chemins de Bretagne, couché sur des sac de farine.

Imagine
Lorsqu'elle les avait rejoint dans la cariole hier soir, il était bien tard et tous dormaient déjà. Le temps de rejoindre Dao sous leur couverture, Morphée l'avait emportée dans les profondeurs.

Gin avait le coeur qui grossissait à vue d'oeil ces temps-ci. Elle avait d'autres symptomes : il lui pesait de plus en plus alors qu'il s'allégeait de jour en jour.

Gin connaissait zak depuis ..pfff...toujours. Elle est la grande soeur , voire la mère que la vie ne lui avait pas données. Elles se rendent toutes les deux à l'Abrit pour voir Starine qui a eu ,il y a maintenant une dizaine de mois, son premier enfant Philippe. Star est la soeur de ZAK. Gin espérait y voir aussi Sisoue, une autre amie chère à son coeur. Mais elle était en voyage et avec un peu de chance elle arriverait à l'Abrit avant leur départ. Il le faut.

Plus la carriole les rapprochait de l'Abrit, plus son coeur se serrait. Et pourtant Gin se faisait une joie d'être enfin réunie avec les filles.

Un jour très sombre a fait basculer la vie des 4 filles. Le groupe a du s'éparpiller. Elles ont prété serment. Se sont inventées chacune une nouvelle vie, de nouveaux souvenirs et ont tout appris par coeur. Ce jour là les a séparé et lié à jamais. Une croix pour chacune. Gin trainait la sienne. Derrière son sourire se cachait un coeur poignardé. Alors qu'elle croyait qu'avec le temps son coeur rejetterait la lame, celle-ci s'enfonçait un peu plus chaque jour.

Dao ? un frisson. Un frisson qui l'avait parcouru lorsqu'elle avait fait ce rêve :

Elle se promenait dans les rues de Tréguiers, ville où elle habitait avec ZAK (Gin y avait emménagé depuis peu pour se rapprocher de ZAK). La ville était étrange. Il était très tard dans la nuit. La ville dormait. Les rares habitants encore présents dans les rues, étaient tous figés. Sans vie. Abondonnés par leur créateur. Au tournant d'une rue, Gin se trouva nez à nez avec un homme. Brun, les yeux rieurs , les mains dans les poches, semblant siffloter, un pied encore en l'air, il devait certainement marcher à vive allure avant de rester figé. Alors qu'elle s'apprétait à continuer son chemin, quelque chose lui fit faire demi-tour. Elle plongea ses yeux dans le regard vide de l'homme, se hissa sur la pointe de ses pieds et sans le quitter du regard, lentement elle déposa un baiser sur ses lèvres. Un frisson traversa son corps. L'homme sembla cligner de l'oeil. Gin se recula brusquement en le fixant, incrédule. L'oeil se remit à cligner ...Gin se réveilla.

Un ou deux jours avant leur départ pour l'Abrit. Dao rend visite à ZAK pour préparer le départ. Quand Gin entra dans la pièce ou ils étaient attablés, elle surprit Dao en train de faire un clin d'oeil à Zak. Et re ........frissonnnnnnn ! Dao était un très bel homme, tout en charme, sifflotant de temps en temps, marchant souvent les mains dans les poches... Un peu plus tard, dans une taverne, il l'a regarde et lui sourit ...et re, re ....frisson. C'est là que son coeur a commencé à fondre.

Depuis son coeur ne cesse de s'alléger.

Lors d'un pique-nique durant le voyage, les confidences sont arrivées.

Il serait amoureux. Elle, elle l'est c'est sure ! C'est son rêve qui est devenu réalité.

Il lui a confié son lourd passé qu'il regretterait. Regret ou nostalgie, elle ne veut pas savoir, parce qu'elle a décidé que ce serait lui et pas un autre. Il est comme il est. Elle prend tout.

Elle lui a parlé aussi de sa vie avant lui. Elle a dit ce qu'elle devait dire.Elle a tout récité par coeur. Mais, ça ne la soulage pas. ça la ronge.

Sa croix l'enfonce vers l'enfer tandis que son coeur la soulève vers le ciel. Il faut absolument qu'elle parle à ZAK ..il faut qu'elle parle aussi aux autres.

Il le faut avant qu'elle ne se perde.
Ninnoz
Un long, guttural, puissant, sincère, spontané, créatif, terrible ronflement sortait par accoup d'la carriole trécorroise avec une régularité de métronome. Que d'poésie au beau milieu d'une nuit dont la lumière sélénite se répandait sur les visages plus ou moins endormis du convoi trégouillant. C'est ça, la puissance lyrique de Ninnoz...


A côté, Dao Bel-Oeil, ou Beau-Regard, ou autre qualificatif évoquant la rare beauté de ses mirettes aux cils allongés, à la forme algébriquement parfaite, tout en amande et pis qu'c'est vachement beau d'abord. Autant dire que les Bretonnes n'avaient qu'à bien s'tenir : un regard pareil, ça nous tombe toutes les années bisextiles au moins!

Ninnoz tendit ses bras en se roulant su' l'côté, entonnant un étrange bruit de mastication et de grognement (étrange? Z'avez dit "strange"? in the night...).

Encore à côté, une p'tite brune forte en mollets lambinait mollement elle aussi,dans c'te carriole. L'était une bonne patte, Imagine, plus familièrement appelée Gin. Un bout d'femme qui avait assez d'humour pour s'en prendre plein la trombine quand Dao et Ninnoz décidaient d'la charrier gentiment (et on précise, en soulignant : gentiment). Entre l'oiseau et la vache. Mais toujours de façon... Super! Héhé Au fond, c'était qu'ils la portaient dans leur coeur... Ahem 'fin l'un plus que l'autre, évidemment.

Une 'tite bosse secoua la chariotte un peu plus brusquement qu'à l'accoutumée.

Devant, rênes aux mains, r'gard planté dans le lointain... Sans chapeau ridicule sur la tête pour autant... Une Zakarine qu'était ma foi fort rousse, et fort consciencieuse. Une vraie mère. 'Fin z'allez pas croire qu'le Ninnoz, il a le complexe de mémé Ninnozette (me souviens plus du nom de l'aut' lopette thébaine). Hein. Pas du tout. D'abord, Zakarine, l'a d'jà une croupe plus appétissante qu'la défunte Ninnozette. Et ça, faut pas croire, mais ça change du tout au tout. Parce qu'c'est toujours mieux frais et rebondi que.... on va pas non plus en faire un dessin.
Mais si y avait qu'la croupe en jeu, pensez bien qu'ça suffirait pas. L'est pas bestiau, Ninnoz, eh!

Secousse...

Elle, ça s'ra la seule. L'unique. La sans pareille.

Enième secousse, et v'là que la grande carcasse de Ninnoz s'prend un sac de farine, l'entoure d'ses bras indolents, et finit par... Se casser la margoulette derrière la chariotte. A mordre la poussière comme un abruti, d'la bave encore sur la commissure des lèvres.


Un râle se fit entendre comme un tonnerre sur l'chemin terreux...
Zakarine
On entendit soudain un bruit sourd. C'était le pauvre Ninnoz qui venait de chuter de la carriole. Un râle se fit entendre comme un tonnerre sur le chemin terreux...

Elle stoppa net le cheval en tirant sur les rênes. Zakarine regarda en arrière et se mit à rire aux éclats, bien malgré elle. Le comique de la situation primait sur la crainte qu'elle aurait pu ressentir pour lui. Son fou-rire passé, elle descendit d'un bond de la charrette et le rejoignit, se tenant encore les côtes. Il avait l'air fin, les quatre fers en l'air!

Elle s'agenouilla près de lui, tout en regardant les autres qui venaient de se réveiller à cause du freinage intempestif de la conductrice. Il se marraient de le voir ainsi... Elle leur fit un signe de tête, l'air de dire C'est bon...arrêtez .... ou je me remets à rire aussi


Heu.... Hum, hum... tu vas bien? Tu ne t'es pas trop fait mal?

La rouquine lui tendit une main afin de l'aider à se relever, puis s'aperçut des dégâts que sa chute avait provoqués. En plus d'avoir mangé de la poussière, il était recouvert de blanc. Elle comprit tout à coup.

Oh nooooooooon! Tu as massacré un sac de farine! Zak s'imaginait les écus s'envoler... Elle se retourna vers lui et lui sourît tendrement.

Bon, ce n'est pas grave. L'essentiel, c'est que tu n'aies rien. Je t'aime mon amour... toi seul m'importe.... tu es mon Nini forever...

Elle approcha ses lèvres près des siennes puis y déposa un bref, mais doux baiser qui lui sembla durer des heures... se souvenant en un éclair de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Elle soupira de bonheur et se détacha avec peine de lui.. Fallait se remettre en route...

_________________
Imagine
Lorsqu'elle se réveilla ce matin, elle garda ses yeux fermés. Elle n'avait plus ce poids à l'estomac, juste la gorge un peu serré quand elle y repensait. Il fallait qu'elle réfléchisse. Tout s'était accéléré hier alors qu'elle ne s'y attendait pas et elle ne maitrisait plus rien. Elle qui aimait bien plannifier les choses....

La veille, la journée avait été lourde en émotions. Elle ne vit pratiquement pas Dao de la journée. Pourtant tout avait bien commencé.

Elle s'était réveillée dans les bras de Dao. Elle l'avait interrogé sur la chaine avec les deux alliances qu'il gardait précieusement à son cou et il lui a répondu. Zak les a rejoint peu de temps après et ils sont partis ensuite dans une taverne pour prendre un petit quelque chose. Et là..tout lui a échappé.

Zak et Dao étaient partis en courant vers la taverne. Une histoire de course pour voir qui arriverait en premier. Elle avait préféré de pas y participer et s'y rendre en marchant tranquillement.

A deux pas de la taverne, une dame faignant de tomber, la bouscula assez violemment et repartit aussi vite qu'elle était venue. Gin ne l'avait pas vue arriver. Elle était encore perdue dans ses pensées. Elle eut juste le temps de dire "mais ??? heu... " qu'elle la vit de dos enroulée dans sa cape noire avec capuche s'enfuyant dans une ruelle.

Gin la regarda quelques instants jusqu'à ce qu'elle prit conscience, qu'elle se retrouvait avec un billet dans la main. Elle le déplia et le lu. Son coeur cogna si fort que l'intérieur de son corps se mit à trembler. Elle se plaqua contre le mur de la taverne, juste à coté de la fenetre et prit plusieurs respirations à pleins poumons, tout en cherchant d'une main tremblante la poche de ses braies pour y mettre le billet.

Elle revit le message où l'on lui faisait savoir qu'il était là, que son âme avait besoin d'elle. Qu'il s'était rapproché pour elle à Fougères et que ce serait maintenant ou jamais... et suivait une adresse.

Gin passa ses mains glacées sur son visage et regarda le ciel. Aucun hésitation, son coeur avait parlé. Ce sera maintenant. Gin songeuse, se mordit la lèvre. Il fallait faire vite. Elle reprit le message, le déchira en miettes.

ZAK. Oui il faut qu'elle lui parle, elle ne peut pas partir comme ça. Elle jeta un coup d'oeil par la fenetre et vit ZAK et Dao, déjà installés. Elle sema les morceaux du message et entra dans la taverne pour s'installer à coté de Dao, avec ZAK en face.

Est ce que ZAK va comprendre les regards qu'elle lui adresse ? Quelques minutes passent . OUF! Zak annonce qu'elle doit quitter la taverne. Gin attend un moment et annonce à Dao qu'elle doit aussi quitter la taverne, elle a des choses à faire.

Gin sort et cherche ZAK. Elle est là, au coin de la rue, en face. Les regards se croisent. Zak s'enfonce dans la ruelle et Gin traverse calmement la rue pour la rejoindre.

Gin se met à coté de ZAK qui regardait une vitrine. Zak regarde à droite, à gauche et lui chuchotte :

. Qu'est ce qui se passe ?

Gin chuchotte sans la regarder :

. On m'a remis un billet
. Qui dit ?
. Il est là à Fougères. Il ne va pas bien, il me demande.
. et ?
. J'y vais.
. Tu es folle !

Gin prit Zak calmement par le bras et l'emmena faire quelques pas dans la ruelle.

Tout en regardant les vitrines à droite à gauche et meme derrière. Elles continuent tranquillement leur ballades, souriantes.

Gin se penche vers Zak, toujours en chuchotant.

. On me dit que c'est maintenant ou jamais. Qu'il s'est déplacé pour ça ! Personne ne me connait ici. Personne ne me reconnaitra...et je te rappelle qu'on est mortes !

Gin sentant zak trembler, lui prit les mains, les serra et l'obligea à la regarder dans les yeux.

. écoute moi...zak ! Gin secoua les mains de zak qui releva ses yeux. Je ne risque rien, je te jure. Je suis brune maintenant et gueuse...Une gueuse zak ! je suis Imagine et toi zakarine.

Elles reprirent leur ballade.

Gin fit lentement un tour sur elle meme comme si elle montrait quelque chose à zak. Personne autour d'elle, elle peut donc reprendre.

. Je serai prudente, zak. Fais moi confiance, je ne mettrais personne en danger. Ca fait longtemps que j'y réfléchis, si je me fais prendre, rien de sortira de ma bouche, je ferai le nécessaire et ça s'arrêtera là pour moi.

ZAK sursauta :

. tu iras pas, je te l'interdis. Ta vie semble prendre un bon chemin et tu ficherais tout en l'air ? Tu restes. C'est le mieux et pour toi et pour lui.

Gin sentit ses larmes envahirent ses yeux.

. Laisse-moi, zak, je t'en supplie, laisse moi y aller. C'est surement la dernière fois. Laisse nous une dernière chance.

Zak tenait ferme.

. C'est pour toi que je fais ça, Gin. C'est non.

Gin se mit devant elle et prit la main de zak entre ses mains. Elle l'implora de son regard trempé.

. zak, ça me bouffe. J'y pense tous les jours et c'est de pire en pire.. Meme ces derniers jours, zak ! Il semblerait que personne ne puisse m'enlever ce poids là. J'ai le coeur qui va éclater si ça continue. Je t'en prie zak, laisse moi y aller.

Zak se mit à pleurer.

. Tu me promets de revenir Gin ?

Gin reprit vie

. Oui, je suis sure de revenir zak. Tu verras, je reviendrais et je reviendrais plus vivante encore. II n'y a aucun risque...au cun zak. J'ai beau jouer les naives, tu le sais, je sais très bien ce que je fais. Tout n'est pas mort en moi ZAK.

ZAK leva les yeux au ciel :

. Oui mais ...pffff... j'ai tellement peur ! Gin, j'ai peur pour toi , pas pour moi et ...

Gin l'interrompit :

. Je le sais bien zak. Je le sais. Oh merci, merci mille fois.

Gin lui embrassa la main et retrouva le sourire.

.Ce ne me prendra que quelques heures. Ce soir je serai là.... Je te le promet. Je dois y aller maintenant.

Gin la serra dans ses bras... très fort et la laissa.


La cariole freina brusquement et enleva Gin à ses pensées.

Elle se redressa, vit ZAK regarder derrière et rire aux éclats. Gin enleva brusquement sa couverture et se mit à genoux pour regarder derrière, aggripée au bord de la carriole.

Elle écarquilla ses yeux et resta bouche bée.

Elle n'en croyait pas ses yeux. Ninnoz là presqu'au milieu du chemin, sur le dos, les mains et pieds en l'air encore en l'air, recouvert de farine, l'air étourdi.

- Noooooon !!!!T'es tombé Ninnoz ? elle éclata à son tour de rire. Tu es tombé de la carriole ??? elle n'attendit meme pas la réponse, elle partit en fou-rire.
Daovarius
[i]Souffle coupé.

Sensation d'horreur que ces cauchemars qui vous prennent. Ceux qui vous voient tomber, gouffre sans fond, noir d'enfer. Démon.

Le coeur se met a battre plus vite, vous suez, tremblement incontrôlable. Vous recherchez un point d'appui sur, solide, certain. Un interstice dans les parois, ou y lancer l'ultime lien avant de succomber.

Interstices qui finit par arriver, salvateur.


[SUR LES CHEMINS]

Ses yeux se rouvrent, il est en sueur, tremblant.
Un Sac de farine, l'oppresse, malmène ses cotes.

Il le repousse, encore en proie à son démon, la rage l'envahis, il aurait envie d'éventrer ces maudits sac. Il sait un poignard non loin. Se redresse.

Son ancre.

Éclat blond, quelques centimètre devant lui a peine, un rire cristallin, s'échappe de ses lèvres. Incongru, presque hostile,pour son esprit noir.

Il s'ébroua, reprendre pied avec la réalité, laisser courir ceux qui le hantait ces fantômes pales et leurs abysses.

Se raccrocher a ce rire. Il s'en imprégna. Une image lui vint, fugace. Un jour, accouder au bastingage. Face au port de Tréguier. Il voyait encore clairement de petite tache au loin. Voyante, mais dont les visages étaient a peine discernable. Observant ceux qui les observait, du navire.

Mais ce n'était pas cette vision qui l'avait marqué. Le ciel. gris, sombre menaçant. Percé de part et d'autre, par des rayons de lumière, tel le dragon assaillit par l'enfant a l'épée de bois.


C'est ce qui se produisait. Il reprenait pied peu a peu. La curiosité, reprenant le dessus, c'est a quatre patte qu'il s'avança dans la cariole, encore ébouriffé de la nuit.
Glissant ses doigts entre ceux de Gin, par besoin plus que par réflexe.

Cherchant l'origine de son rire, son oeil se tourna vers la route.

Il rit

- Tu te camouffle Ninnoz ? Tu es magnifique avec ta couleur biface. "Blanc" et " poussiere de chemin " Sur que tu fera fureur ![/i]
Imagine
Gin rentra enfin de la taverne avec zak. Il était tard et la carriole était silencieuse.

Gin monta derrière silencieusement. Elle marcha prudemment dans le noir sur les sacs de farine. Ninnoz dormait. Elle ne le voyait pas mais l'entendait. Elle se déchaussa. Enleva sa chemise, la plia à l'aveugle et la posa sur le sac de farine dans le coin. A tatons, elle reconnue la couverture. Se glissa dessous le plus délicatement possible. Dao dormait déjà. Fatigué il était rentré avant elles de la taverne. Elle entendait à peine sa respiration. Allongée sur le dos, elle regardait les étoiles. Zak ne devrait plus tarder à mettre en route la carriole. Gin n'avait pas sommeil mais elle savait qu'avec le balancement de la carriole, elle s'endormirait sans meme sans rendre compte.

Elle l'avait en tête depuis la veille. Depuis que zak lui avait permis d'aller le voir. Ses pleurs, ses paroles résonnaient encore dans sa tete.

Oh mon Dieu ! ça recommençait. Sa gorge se serrait, une boule s' y formait lui donnant l'impression d'un étranglement. Ses yeux lui brulaient et devenaient douloureux tant elle se retenait mais les larmes trouvaient quand meme une sortie.

Elle avait chassé ses images toute la journée mais là au repos dans le calme et le noir, elles défilaient. Son père. Son père vieilli, affaibli. son regard quand il la vu. ses tremblements, ses larmes. les retrouvailles. ses baisers sur son front. Et ses sourires au fur et à mesure qu'elle lui parlait.

Maintenant il savait tout de la nouvelle vie. Il la savait en sécurité, avec zak et ...heureuse.

Elle le savait rassuré et en paix et cela la soulageait. Mais elle ne le reverra pas.

Elle s'essuya le visage avec la couverture. Elle prit la main de Dao, l'embrassa et la garda entre ses mains. Son coeur sanglota une dernière fois. Elle ferma ses yeux.
Daovarius
[Les Chemins : Rennes-Rieux]

L'arrêt.

Etat d'être immobile d'interrompre.
Zakarine devait avoir dépassé Rennes depuis un moment. Elle dormait surement a l'avant, blottit contre Ninnoz
Le temps étaient comme arrêté: il faisait encore nuit, mais il commencait a faire jour.
Seul un mince filet brumeux flottait par endroit, annonciateur d'un renouveau.

L'arret.

Etat de celui qui est arrêter ou d'une fin imminente, acquise.

Il se posait cette question, pourquoi maintenant. Il n'en savait rien.
Il était retenu, sa main entre celles de Gin. Il était accoudé, sur le coté, sa main libre retenant sa tête.

Elle ne portait qu'un léger tissu. Instant de déséquilibre, soutenu par un coude tremblant.
Je remontais la couverture. La protégeait de la morsure de la fraicheur matinale.

Ses cheveux blond encadraient son visage, paisible.
Je ne pu m'empêcher de les repousser un instant.
Immortaliser ce moment à ces cotés.

Perdu dans sa contemplation, je sombrais dans mes pensées.

Serais-je capable de l'aimer ?

J'avais le sentiment d'avoir oublier comment faire. D'avoir oublier toute ces attentions,ces regards, ces sourires.
Ceux là qui crient l'amour.

Etait-ce partis ? Emporté par ses cauchemars, ses craintes, son angoisse.
Il était tiraillé.
Il se sentait vieillit.
Mais il l'aimait, toute son âme le criais.
Seul son corps ne savait plus l'annoncer.

Il resta ainsi, à la regarder, guettant les signes de son reveil.
Imagine
Gin se gratta la joue avec son doigts.. Elle ouvrit ses paupières lentement et regarda devant elle. Les planches de la cariole.
Elle referme ses paupières.

Deux secondes après, elle tourne la tête vers lui. Elle ouvre lentement ses paupières. Regarde devant elle. Cligna des yeux. Referma les paupières. Il est là, et elle sourit paisiblement.

Deux secondes après entre sommeil et réalité, elle réalise qu'elle vient de voir sa poitrine. ? . Elle souleve ses sourcils. Ouvre alors ses yeux. Toujours lentement. Cligne plusieurs fois des paupières. Sa vue s'éclaircie maintenant. C'est bien sa poitrine qu'elle voit.

Lentement elle monte son regard, relève son visage plus haut ,et atteint enfin le regard de Dao. Et c'est reparti. les cognements dans sa poitrine reprennent. Elle rebaisse sa tête et referme ses yeux. Sourit un peu plus. Un peu génée qu'il l'a regarde comme ça !

Deux secondes après, elle ne tient plus. Il lui faut être en contact avec lui. Elle a en besoin. Elle joint alors ses pieds aux siens et les mélange. Elle cherche la main de Dao, la monte vers son visage et se caresse la joue avec. Elle soulève la main, dépose un baiser au creux de la paume et la resserre contre sa joue. mmmmmm Qu'elle est bien ainsi.

Elle se contenterait que de ça s'il le fallait. Juste un contact physique. Aussi petit soit-il, elle en avait besoin. Pour le savoir proche d'elle. Pour le sentir proche d'elle. Parce que les mots n'étaient pas toujours des preuves.Elle pensait que les mots pouvaient se dire ou s'écrirent sans sincérité. Les gestes et les attentions étaient pour elle, vérité. Son corps la trahissait malgré elle. Ses mains, ses bras, sa peau le recherchaient, le réclamaient. Tout en elle, l'aimait. Dès qu'elle n'était pas en contact...il lui manquait.

Elle se hissa vers lui et couvrit son cou de légers bisous. Elle se retourna et se colla contre son corps. Elle chercha la main de Dao et tira son bras autour de sa taille, le serrant contre elle. Il ne faisait pas encore jour. Elle referma ses yeux et s'endormie en souriant.
Imagine
Gin se sentait bien seule en ce jour. Oh, ils étaient bien tous là, Zak, Ninnoz et Dao ... mais cela n'avait rien à voir avec qu'eux. Elle se sentait seule à l'intérieur d'elle même. Abandonnée. Apeurée. Affolée. Perdue. Angoissée. Etouffée. Triste à vouloir en mourir.

Quelque chose en elle mourrait. Partait. Laissant un vide. Un gouffre. Une immensité. Un infini........ De l'air, il lui tardait de se retrouver seule pour ne plus retenir, ne plus contenir, expluser ce mal qui était en elle, il fallait que ça sorte et ...viiiiiiiiite !

Tenue baillonnée par ce maudit pacte....qui l'enfermait dans sa tête, dans son corps. Ne pas parler. Jouer ou déjouer. Paraitre. Faire comme si. Controler le moindre geste pour ne pas se trahir. Rester dans l'ombre de Gin. S'y tenir cachée. S'imaginer une autre. Oui Gin était bien elle. Mais qu'une partie d'elle. Restait l'autre, retenue prisionnière.... Elle poussait et poussait les murs qui l'enfermaient. Aujourd'hui elle tapait de toute ses forces à la fenetre. , elle n'avait meme plus d'air alors qu'elle voulait hurler. Elle se mourrait. Gin devait lui ouvrir la fenetre pour y laisser passer un souffle de liberté.

Gin ne voulait pas tuer son autre. Si elle le voulait vraiment , elle le pourrait. Mais elle n'arrivait pas à s'en détacher. Elle l'aimait. Elle en avait besoin pour elle meme et faisait très souvent appel à elle pour pouvoir vivre sa propre vie maintenant. Heureusement qu'elle était là, elle tenait compagnie à Gin. Elles se soutenaient, l'une , l'autre. Elles vivaient , ensemble, dans ce corps et cet esprit. L'une, fragile, l'autre forte. Une pleure, l'autre sourit. L'une pleine de souvenirs. L'autre amnésique. L'une muette, l'autre débite 1000 mots à la minute. L'une est son passé, l'autre son avenir. L'une perd pied, l'autre lui tend la main.. Non Gin ne la tuera pas! Ne se tuera pas. Ne la terra plus, ne la taira plus. Elles ne font qu'une.

Gin cherchait un moyen pour s'isoler. Elle s'approcha de la carriole. Attrapa son sac de voyage et en retira une serviette et une tenue de rechange.

La carriole avait fait une halte sur le chemin. Chacun vaquait à ses occupations. Moment de détente.

Ils vivaient depuis quelques jours, tous dans cette carriole. Les uns avec les autres. Ca riait beaucoup la dedans, la majorité du temps.

On dit souvent 'mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres". C'est bien vrai ! Mais là il n'y avait, ni l'un, ni l'autre. Autant vous dire que par moment , ça faisait des bulles pour rester polie et ça fusait :

hé mais pousse-toi donc un peu, tu n'es pas seul(e) ici ! rangez ce bordel, on ne peut plus mettre un pied ici ! c'est toujours le ou la meme qui laisse trainer ses affaires mince à la fin ! et pourquoi ce serait toujours à moi de faire le feu ? et pourquoi ce serait toujours à moi de faire la vaisselle ? et pourquoi tu me contraries toujours ? et pourquoi tu m'as dit ça ? et pourquoi tu me regardes de travers ? si , tu m'as regardé de travers ! lave ton linge tout seul , chuis pas ta bonne à tout faire ! et pourquoi tu mets ça là , tu le fais exprés pour m'embeter. Oui ben je suis comme ça et je ne changerai pas. Oui mais tu pourrais faire un effort. Tu n'es pas mère ok ? Tu n'es pas mon père oK ? Non, c'est toi qui ne m'aime plus...et toi tu m'aimes encore moins que moi je t'aime plus .. heu...j'ai rien compris là ! pffff... alors bon ça ne va jamais bien loin mais c'est pas tous les jours facile.

Chacun essaye alors de trouver un moment dans la journée pour s'isoler du groupe. Des fois, les hommes partent ensemble faire un petit tour. Parfois les femmes. et parfois chacun se met dans un coin tranquille. L'un lit, l'autre range, un autre se lave, un autre encore prépare le repas...

et là c'est le moment que Gin choisit pour s'éclipser.

- Je vais me laver et laver mon linge...

Gin s'éloigne du camp, impatiente, sa serviette sur l'épaule et ses habits propres sur le bras

... et non, je n'ai pas oublié que j'étais de corvée de PA-TA-TEEEES. Gin lève les yeux au ciel et se retourne. Comment veux-tu que j'oublie Ninnoz, ça fait 10 fois que tu me le dis depuis ce matin ! ... Gin se retourne et continue à marcher tout en parlant ... alors si à chaque fois que tu me vois, je te fais penser aux patates et bien regarde ailleurs, y'a pas plus simple !

... et oui j'essayerai d'être à l'heure pour UUUNE fois, merci au passage à celle qui vient de me le rappeleeeeer ... Elle se retourne, lui adresse un sourire forcé et reprend sa marche.

Elle passe devant Dao. Et alors que ce dernier n'avait encore rien dit , elle leva son index en l'air en l'agitant !

.. et pour ceux qui se poseraient la question, non je n'ai besoin de personne pour me laver !

Elle se retourne en souriant et lui tire la langue.
Daovarius
De l'air ! Pur et frais. Le vent jouait avec quelques mèches vagabondes.

Le farine les recouvraient des pieds a la tête, depuis que Ninnoz avait eut la bonne idée de tomber avec un sac en plein milieu du chemin...

Certes ils avaient bien rit, et l'incident était loin derrière eux, mais la farine avait pris domicile sur chaque centimètre carré de toile, de peau et autre surface.

Il passait la plupart du temps a discuté entre eux.
Tantôt assis serrer sur le banc, manquant de finir a terre au moindre cahot.
Tantôt adosser au rebord, fermant un oeil.

C'est ainsi qu'il était lorsque Zak décida d'une halte au bord du chemin.
Assoupit.

Le cheval descendit la petite pente qui les conduisirent a un petit pré.
L’arrêt brutal faillirent le faire tomber, il se rattrapa, et en proie a ses rêves tira l'épée par pur réflexe.

Il lui fallu quelques instant pour réalisé que ses cauchemars n'étaient que chimère.
Et c'est l'oeil entrainé et suspicieux de Zak qui en premier le remit sur terre.

Empruntant un air décontracté il s'empara de son sac et sans un mot alla s'installer dans l'herbe grasse donc le canasson se repaissait alégrement.

Il tira un cuir, déposa l'épée dessus et entreprit de faire ce pour quoi il était doué, les travaux de forge. Son épée n'était pas vraiment la sienne, mais ne pouvant la rendre a sa propriétaire...

Il passa son pouce sur l'animal gravé sur la lame. Lame qu'il avait lui même forgé.
Il la connaissait dans les moindre détails. Savait pertinemment qu'elle ne se briserait pas telle les premières lames de sa main, lorsqu'il apprenait avec Detarnos.
La lame était intacte et parfaite si on enlevais cette satané histoire de farine.
La garde elle étais usé. Et il savait bien pourquoi puisque il y gardait toujours la main.
Reflexe inconscient, ou crainte ?

Il haïssait les voyages, de la même manière qu'il ne pouvait s'empêcher de bouger.
Et si il était un excellent forgeron, il était un bretteur, de ceux qu'on trouve dans les armées. Redoutable a cheval. Seul il était inefficace, lent. Il regretta de ne pas avoir préter plus d'intérêt a la pratique, croyant en ca tendre amie.
Avel

Il la regarda. Attaché a l'arrière de la cariolle.
Ce temps là lui manquait. Celui ou l'un devait avoir confiance en l'autre, pour survivre. Confiance pour manier la lance, l'épée. Il se rappela quelques souvenir de mêlée contre d'autre membre de la cavalerie. Il n'étaient pas certes les meilleurs, mais si ils avaient poursuivit sur cette voix... il aurait tout fait pour reprendre en main cette troupe d'élite.

Il reporta son attention sur la garde, inconsciemment il en avait retirer le cuir qui s'épluchait
Il sortit son poignard, trancha net sur un cuir neuf. Si un pied devait être bien chaussé, une épée bien tenu.

Il entreprenait de le mettre en place quand :

Je vais me laver et laver mon linge... 

Il se redressa, souriant. Elle avancait dans l'herbe, ses cheveux flottant sur son dos. Visiblement pressé.

Ninnoz commença a raler pour une histoire de patate qu'ils avaient acheté la veille a un agriculteur et qu'il avait du éplucher.

Son regard caressa ses courbes gracieuse lorsqu'elle se retourna, lancant une pique a Ninnoz.

Puis anticipa la remarque de Zak.

Elle se retourna a nouveau. Une pensée lui vint.

.. et pour ceux qui se poseraient la question, non je n'ai besoin de personne pour me laver ! 

Il se prit a rire lorsqu'elle se mit a lui tirer la langue souriante, il n'insista pas.
Pour cette fois...
Il laissa son esprit vagabonder, pensant à une demoiselle aux bouclettes brune et aux yeux gris perles...
Imagine
Aussitôt éloignée, Gin ne put controler ses larmes Elle les laissa couler sans les retenir. Des chutes ! des trombes d'eau ! mais en silence. Pas un son ne sortait. Elle se contentait de prendre souvent de grandes inspirations et d'expirer le plus lentement possible pour garder le controle.

Ce matin, un pigeon lui avait annoncé la terrible nouvelle.

Son coeur crevé, se vidait. Dans sa tete elle s'entendait hurler : Noooooooooon ! Je ne veux pas ! pas mon père ! C'est pas possible !

Les hurlements tournaient en boucle.

Un bon moment après quand elle arriva à la rivière. Elle n'avait plus de larmes. Elle avait beaucoup pris dans ses réserves ces dernières nuits, elles étaient vides. Les hurlements diminuaient pour laisser place aux pleurs.

Gin, le regard triste, cherchait un coin tranquille. Gin essayait de distraire l'enfant qui pleurait en elle et se parla : Chutttttt ... Tiens, sous cet arbre non ? en plus, je ne dois pas être la seule à avoir eu envie de me baigner, il y a quelqu'un qui a fait une retenue d'eau avec des pierres. Une petite plage rien que pour nous ! Les pleurs de l'enfant cessèrent juste le temps de la pensée et reprirent dès que le visage du père apparut. Il était là, affaibli, mourant. On ne sait comment cela est possible mais alors que les réserves étaient asséchées, des larmes revinrent inonder le regard de Gin. Gin cligna des yeux et l'eau roula sur ses joues. Elle l'étala d'un revers de main.

Gin traversa la rivière. Elle était très froide. Elle s'installa sous l'arbre. Les pleurs de l'enfant semblaient s'éloigner. Le petit bassin artificiel était assez profond. Elle regarda de tous les cotés. Personne. Elle se déshabilla rapidement gardant sur elle ses dessous. Elle mit du temps à pouvoir être complètement dans l'eau gla-céeeee.

Gin plongea plusieurs fois sa tete sous l'eau. Le nez bouché, elle entrait et sortait sa tete de l'eau. Dans sa tete, des images venaient, partaient. Les pleurs en faisaient de meme.

Elle se laissa doucement tomber en arrière et se laissa flotter quelques instants. Juste le temps de chercher son père dans le ciel. Comme elle ne le voyait pas, elle s'est retournée et a plongée sous l'eau.

Elle laissa son corps flotter, sur le ventre, le visage dans l'eau, ses cheveux se répandant sur la surface de l'eau. Les images défilèrent. Elle était bien là avec son père.

Son rire, son sourire, son regard, sa tendresse, ses gestes, sa sagesse, sa fierté, sa bonté .... L'air commençait à manquer. Non je suis bien. Oui mais j'ai envie de respirer je ne vais pas tenir longtemps. Encore un peu, ça va le faire. Non. Si. Chuuuuut arrete de pleurer. Laisse-moi alors ! Chutttttttt non ça va aller ! Chuttttttt ne hurle pas, ne pleure plus...... c'est comme ça......On s'y attendait. ....On le savait...... On va y arriver tu vas voir...... Beaucoup l'ont fait, nous aussi on le fera.. Voilà..c'est bien...... Gin ouvrit les yeux sous l'eau....et une image apparue dans le fond du bassin. Dao, avec ses yeux rieurs, la regardant dans les yeux et lui tendant la main....Et s'il nous emmène au fond ? Gin eut une hésitation et lui prit la main.

Gin pulvérisa l'eau en sortant. Ses poumons s'écartèrent pour se remplir d'air. Elle jeta sa lourde chevelure en arrière et resta un moment debout, les mains sur son visage, a pleurer à chaudes larmes.

Violette et claquant des dents, elle sortit se secher. Elle se sentait vidée. Elle n'entendait plus la petite fille pleurer. Epuisée . Elle avait perdue la notion de l'heure, elle enleva ses habits mouillés, se sécha et s'habilla de propre. Elle lavera ses habits une autre fois, plus le temps là. Elle retraversa la rivière et accéléra le pas pour rentrer....

En chemin, elle se décida à ne rien dire à ZAK. Pourquoi ? parce qu'au moindre mot au moindre regard de zak, Gin se serait effondrée.. elle ne pouvait s'effondrer comme ça devant les autres. Ils poseraient des questions. Non c'est mieux ainsi.

Approchant de la cariole, Gin reprit son sourire.

- houhouuuuuuu devinez quelle est cette beauté qui arrive à l'heure pour les patates ?Gin se mit à rire.

Elle était revenue.
Daovarius
Il releva a peine les yeux au retour de Gin.

Enfermé dans ses pensées. Regard sombre, mâchoires serrés. Accoudé à un tronc, il tenait un missive. Courte.

Mais pleine de sens.

On lui demandait l'autorisation que ses enfants portent le nom d'un autre. D'un noble.

Cette unique pensé le glaça, jusqu'au os. Son âme se figea. Léenn. Tristan

Elle osait lui demander de renier sa descendance. Ses poings se crispèrent.

Qu'elle aille au diable.

Le sans nom. Il l'avait croisé.

Et depuis il n'était le même.

La colère l'envahissait a chaque contrariété.

Le gout du sang, le prenait, le rendait fou.

Le souvenir de Rouen était encore frais dans sa mémoire.

Lucidité, ou acces de rage, il s'empara de la chaine qu'il portait au cou.
Pret a l'arracher.

Lumiére.

Il avait envie de hurler. Il avait mal. Il serra les mâchoires un peu plus.

Le gout du sang, réel, envahit sa bouche.

Le regard fixé sur les anneaux.

Léenn.

Il lui avait fais une promesse.

Le jour ou il l'avait repris, après la garde de Zak.

Ne plus l'abandonner.

Il l'avait pourtant fais deux fois.

Il ne valait rien.

La haine et la rage reprirent leur droit, détruisant toute volonté, toute lumiére , tout espoir.

Il n'était rien. Tout étais clair dans ce noir.

Pas un bruit ne parvenait a ses oreilles. Ni Ninnoz et Gin qui se chamaillaient joyeusement au sujet de la corvée de patate. Ni Zak qui riait de temps a autre, occupé pret des juments.

Silence, et vacarme intérieur.

Elle lui criait d'agir, il n'était rien , il ne valait rien, il avait échoué, encore une fois de plus. Il revoyait les échecs, une main qui s'abat, un bucher qui prend feu, un éclat et la douleur. Léenn.

Silencieux bruit du métal sur le cuir. Libérateur.

Il agit.

Les hautes herbes lui offrirent le dernier élan de lâcheté qu'il commettrait ici.

Manche de cuir, angle curieux formé sur son torse.

La vie le quittait. Lentement.

Il voulait la voir s'échapper, ruisselet.

Il s'effondra. Bruit mat. Envolé du pigeon porteur de mort.

La haine, victorieuse, l'accompagna.

La lumiére, reprit sa place, chancellante. Il s'y accocha

Il avait peur.

Peur pour la premiere fois.

De mourir.

Il aurait voulu crier, crier son nom.

Aucun son ne sortit.

Et le ruisseau devint fleuve impétueux.

Un murmure

- "Gin..."

Et sombra
Imagine
- houhouuuuuuu devinez quelle est cette beauté qui arrive à l'heure pour les patates ? Gin se mit à rire.


Contre toute attente, Dao ne daigna même pas lui jeter un regard. Gin continua son chemin. Les voix s'étonnèrent dans sa tete :

- ...heu..bon ! ce ne s'appellerait pas un râteau ça Gin ? ça lui ressemble drolement en tous cas ! Remarque tu as bien fait de te faire une beauté, il n'a meme pas vu le rapport entre toi et ta question ! Je t'avais dit de te faire des tresses mais toi ...des tresses ? déjà qu'il me prend pour une gamine.. des tresses..pfff... ça me fait peur moi, cette fascination qu'il a pour ses armes. Tu crois pas que s'il s'en occupe autant c'est parce que ça lui rappelle ses voyages et surement ses conquêtes, si tu vois ce que je veux dire.... et qu'il en est nostalgique ? oui, peut-être... j'ai vu ça aussi..pfff..laisse-moi tranquille avec ça, tu m'éneeeeeerves ! Tu me files le mal au ventre et on n'a pas besoin de ça en ce moment. Bouge-toi, on a une surprise qui nous attend...des patates !

Elle se présente devant Ninnoz au garde-à-vous, le plus sérieusement possible :

. Soldat Gin, présente pour la corvée de patates. A vos ordres Chef !
Zakarine
Zakarine regardait Gin qui s'amusait au lieu de s'occuper de la corvée de patates dont elle avait la charge.
Elle avait confectionné le pain qu'ils allaient partager le soir au coin du feu et elle commençait à s'impatientait sérieusement..


Ginnnnnnnnnn ! Que fais-tu encore??? Bouge-toi! Tu sais combien certains ont bon appétit.... allez zou, au boulot Damoiselle "je rêve toute éveillée"!

La rouquine regardait son amie d'un air contrarié, en fronçant les sourcils, mais riait au fond d'elle-même... jamais de la vie elle ne pourrait lui en vouloir pour quoi que ce fut, elle la connaissait trop bien.

Après avoir passé un savon à son amie, elle finît de faire refroidir le pain sur une souche d'arbre.




Gin ? Tu ne saurais pas où est Dao des fois? Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu....

Pain confectionné par ljd Zakarine elle-même, s'il vous plait, et mis en scène pour.. la scène!

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