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[RP] Les lapins restent-ils blancs au printemps ?

Katina_choovansky.
Les Flandres, Bruges, devant la tribune de Vox Populi



Une ombre furtive dans la nuit.
Une main d’enfant s’apprête à placarder un parchemin sur le devant de la tribune lorsqu’une voix retentit.


- « Qu’est ce que tu fous là à cette heure ci ? »

L’enfant sursaute et affiche un air mauvais. Le tract se froisse dans la main menue.

- « Et vous, Miss ? »
- « Je m’assure que personne n’y foute le feu à part moi. »
- « Vous aviez pas promis de jamais le faire? »
- « On sait jamais, mais si ça doit disparaître, j’aime autant que ce soit de ma main. »
- « Alors il est parti pour de bon ? »
- « Ca s’entend, non, tu ne trouves pas ? »
- « Le silence a jamais été aussi bruyant », acquiesce l’enfant de mauvaise grâce.

L’adulte saisit le tract et le parcourt


- « C'est quand le vent souffle que l'on voie les fesses de la poule ?... C’est nul, ou est le rapport ? »
- « Y en a aucun », ronchonne l’enfant, « c’est les autres, ça les a fait marrer et comme on vote à la démocratie… »
- « Lequel t’aurais choisi toi ? »

L’enfant fouille dans la poche de son manteau éliminé et tend une feuille raturée de partout.

- « Le cinquième », précise l’enfant.
- « Jamais le maïs n'a raison contre la poule ? Mais c’est quoi cette obsession sur les poules ? », maugrée l’adulte
- « Le cinquième Miss, vous savez plus compter ? »
- « On ne lance des pierres que sur un arbre qui porte des fruits … c’est bien, ça parle pas d’poules… »

Les deux silhouettes échangèrent un sourire dans la pénombre.

- « Alors, je peux l’coller ? »
- « Vas y, la tribune est ouverte à tous… »
Luciedeclairvaux
[Seule, quelque part, vers chez vous]

C'est que ça commençait à devenir compliqué ! Où en étions-nous déjà ?

La brune croyant son Z et sa blonde morts, ivre de rage, erra sur les routes.
Un ange la rattrapa mais ne parvint pas à freiner la diabolique mutation de la brune en démon.
Seul Z pourrait ...

L'ange croyant son S et sa brune morts, ivre de chagrin, erra sur les routes.
Les vents la rattrapèrent mais ne parvinrent pas à freiner la diabolique mutation de l'ange en ... blonde.
Retour à la case départ.

L'angelot avait disparu, fauché. Crac, plus d'ailes. Plaf, écrasé. Les temps sont durs pour les jeunes demoiselles candides. Les hommes sont durs et rien ne vaut ... leur fric !

Griffée par les épines, décoiffée par le vent, meurtrie par les pavés, elle sort des grandes forêts dénudées par l'hiver. Lucie est revenue mais sa raison est aux abonnés absents. Il parait même qu'elle a tué des lapins à mains nues et les a dévorés crus. Des rumeurs ! De la grande forêt grise sortent des rumeurs qui s'étendent sur les villes de Guyenne.
La ravagée passe chez vous.
Prenez garde !

Et quand apparaissent devant ses yeux les images de leurs corps torturés par les flammes, elle boit. Boit et oublie. Oubliés les yeux de braise de sa belle, quand elles faisaient trembler Bruges de leur passion et de leur déraison. Oubliés les cieux visités. Le nuage. Oubliées les mains de Senese et le nœud au mantel. D'ailleurs, elle ne porte plus son mantel. Plus jamais attachée ! Tout juste lui sert-il de couverture quand elle dort sur la paillasse mitée d'une auberge perdue.

Lucie est revenue.
Laudanum
[Interlude-Une aube à rayures, vu du fond de la cellule]

Délestée de ses derniers écus par le maître du bosquet de Bouc( La Chevauchée du Val qui Rit ) , le poison tenta d'entrer discrètement dans la capitale guyennoise. Mais le garde posté à l'entrée ne l'entendit pas de cette oreille, et faute de pouvoir s'acquitter de la taxe, elle fut conduite manu milatari au cachot pour y apprécier le lever de soleil. Elle lui aurait bien planté son épée dans le séant, pour effacer le sourire idiot de valet tout fier d'avoir accompli ce qu'on lui ordonne sans chercher à comprendre.

*Abruti de serviteur trop zélé, j'ai plus un copec mais je suis sûre que je pourrais même pas te graisser la patte, aussi molle que ta cervelle de confiote.

Mais elle se tint tranquille, trop pressée d'aller régler ses comptes dans la tanière du lutin, et finît sa nuit sur la paille humide, en compagnie des murs suintant la déchéance.

C'est là que le besoin de chaleur se fît sentir, et que la longue chevelure dorée de son ange lui envahît l'esprit. Ses courbes paraissaient avoir été tracées au compas. Des lignes harmonieuses, pour un galbe invitant à la douceur et à la générosité. Le nez fin des femmes de tête, remontant avec rondeur, indice d'une sensibilité toute féminine. L'Ange, ou Lucie, rien à foutre!

Le démon n'était pas dupe, seulement elle n'avait pas voulu savoir, pas voulu comprendre comment la belle avait fait pour survivre. Elle était en vie voilà tout. Et surtout, les explications lui auraient semblé trop lourdes à supporter. Pas prête à digérer, à rouvrir la porte du passé. La mort de son Atome lui pesait plus lourdement qu'elle ne saurait jamais l'exprimer. Elle était morte deux fois cette nuit là.
Et voilà qu'on lui rendait le goût de l'ivresse. Un ange tombé du ciel, aussi simplement et surprenant que cela.

Ce matin là plus que tout, ce fût le souvenir brûlant de ses lèvres qui apaisa le froid de ce lieu de dépérissement.


Lucie...oh ma Lucie...
On entendait que le murmure d'un souffle endormi.
Luciedeclairvaux
[Terres ! Terres en vue !]

Entre Gascogne et Béarn, loin, loin des brumes froides et des terres Vikings, par des contrées délicatement vallonnées, déjà, la petite apercevait sur l'horizon les monts salvateurs. Antres d'ours et de dahus. Cavernes fraîches et canyons où perdre sa voix, sans échos en retour : le vide à perte d'ouïe.

C'était tout ce qu'elle en savait, quand les langues se déliaient, aux contreforts des Pyrénées.

Le décor se rapprochait, peu à peu, pas après pas, pensée après pensée. Marcher jusqu'à se vider la tête.
D'ordinaire, marcher lui permettait d'ordonner ses idées. Mais d'idées, depuis la "mort" de Senese et Lauda, elle n'en avait plus guère. Ou de bien noires.
Vide !
Vide de lui, de ses caresses, de leurs regards complices quand, en taverne, ils trouvaient une victime de leurs jeux, vide de leurs rêves aussi ...
Vide d'elle, de sa douceur infinie sous la cuirasse, de sa gouaille, des bagarres en taverne ...

Écumer les tavernes silencieuses et se dire qu'on serait mieux dans une caverne. Ermite.

Au loin, la longue chaîne blanche se détachait sur le ciel pâle. Il allait pleuvoir, disaient les vieux. Lucie, la pluie, elle aimait pas. Ca mouillait les pieds. Elle s'arrêta au détour d'un chemin, en haut d'une colline, pour tenter de se rêver un avenir là-bas. C'était vain ... mais il fallait bien qu'elle se bouge ! Puisqu'elle n'était pas morte à Cahors, avec eux, de chagrin, d'épouvante ...
Trimballer son vide, ce n'était guère plus reluisant.

Elle se tenait debout face aux immenses forêts qui la séparaient encore de cette frontière géologique. Le bout du chemin, par définition. Un petit vent fit frémir la fourrure blanche sur la bordure de son nouveau manteau, une parure digne d'une reine ! pelure hétéroclite, formée de diverses peaux de lapins blancs tannées à la va-vite sur les pierres du bord du chemin, et cousues fermement par des doigts experts (merci mère, pour l'enseignement), le poil à l'intérieur, pour avoir bien chaud et pour laisser la pluie glisser sur le cuir.

Ainsi elle pouvait demeurer certaine que les lapins resteraient blancs, au printemps.

La pelisse trainait jusqu'à terre et les manches évasées permettaient de planquer couteaux, bourses d'écus, sachets d'herbes toxiques ou de champignons vénéneux ... tout un attirail de sorcière. De quoi parer toutes sortes de rencontres.

Sa longue chevelure qu'elle ne coiffait plus s'était emmêlée dans le vent de ses pensées. Ses joues s'étaient creusées. Pas sûr qu'avec une dégaine pareille elle se ferait des amis dans cette nouvelle vie.

Elle décida de s'installer là pour la nuit.
Dormir à la belle.
Défier le sort.
Mais on ne touche pas aux simples d'esprit.
Un petit feu pour faire fuir les bêtes sauvages et griller quelques tartines de pain, puis elle s'enroula dans son assemblage de trophées de chasse. La fourrure contre sa joue. Si douce ... Réminiscence du souffle de sa belle. La brune fière et élancée se présenta en rêve et murmura son nom.

Lauda ...

Au petit matin, Lucie était persuadée que Lauda était en vie, quelque part.
*Mais si Lauda n'est pas morte, Senese non plus ...
Et s'ils ne sont pas morts ...
ils sont ... partis ensemble ?!

Marche, marche. Oublie !*



edit : faute
Senese
[Cahors, Leste pousse au retour]

La longue file des voyageurs se presse au poste de douane. Les marchands que les mandats rendent prioritaires voient leurs articles examinées avec soin par des hommes d’arme notablement anxieux. La guerre lèche les portes de la ville. Sur chacun s’abattent les regards méfiants, les soupçons. Au bout de l'interminable queue, Phyllie tient scrupuleusement son registre et soumet chacun au questionnaire d’usage, ultime épreuve pour pénétrer la capitale du Quercy. Son ton enjoué tranche avec le climat ambiant :

Bienvenue à Cahors, ville fruitière…

Lui se trouve au milieu de vagabonds puants et des miasmes des réfugiés. Son tour viendra dans longtemps. Attendri par les pleurs d’un gamin affamé, il feindra d’échapper son ultime morceau de pain.

Son esprit ressasse alors les évènements des derniers jours pour fuir un réel misérable :

Etendu sur le ventre, la joue contre le pavé il convulse dans sa lutte contre l’asphyxie. Le tirage déforme sa gorge ; un infortuné gardon sur la rive dont les branchies battent désespérément. Il se débat contre l’ennemi imaginaire qui tenterait de l’étrangler.
Peu à peu l’air neuf fait son œuvre, calme vertiges et spasmes et le rappelle à la raison. Un appui sur le sol, il lève les yeux vers celui à qui il doit la vie. Celui qui a accompli des travaux le douzième pour qu’il poursuive ses espoirs Théséens. Celui…

Celle.
Elle.
Elle du passé surgissant pour le confronter encore une fois à choisir son destin. Elle et sa traîne de calamités ; le démon et ses plaies pour suite.
Le sanglier rouge est un monstre de flammes que découpe la sombre silhouette de Laudanum. Le halo flamboyant semble l’affiner encore. Disparus, les galbes délicieux prennent l’aspect effroyable d’un patin diabolique et milles volutes crépitantes l’animent en une danse macabre.
Mirage brûlant.
Crisse la lame dans le fourreau. La belle applique une touche pour signifier sa dominance. D’un froid étrangement apaisant, l’acier entaille largement une pommette toujours ardente, et scelle la maudite incantation :

Que mon regard se pose à nouveau sur ce visage, et j’achèverai ce que je viens de commencer.

"Senese" franchissant ses lèvres ressemble au sifflement d’un serpent…
…constrictor.

Il peine, soufre saturant ses poumons. Un voile rouge altère bientôt sa vision, le sang se mêle aux larmes. Et le néant emporte les vestiges de sa conscience, inéluctablement…


Quel est le but de votre venue et combien de temps souhaitez vous rester ?

La voix de la douanière le sort de sa torpeur. Il tousse, étouffe, expectore de la suie les dernières séquelles pour se réveiller seul au milieu de gardes ahuris. Il est le dernier à souffrir la liste des arrêtés municipaux. Tous ont déjà franchi la herse. Sourire en coin de Phyllie :

Votre amie ne vous a pas attendu dirait-on…
Mon amie ?!
La blonde qui vous accompagnait il y a quelques jours. Nous nous étions croisés en taverne, souvenez-vous. Elle est repassée.
Par ici ? Quand ?!


Peu habituée à ce qu’on l’interroge, la douanière se renfrogne… je vous en prie… avant de céder dans un sourire :

Attendez je vérifie… oui elle est arrivée hier matin et est repartie cette nuit… sortie par la porte sud, elle doit être à Montauban à présent.
Alors j'ai un jour de retard.


Ange.
Il l’aura cherchée désespérément, visitant chaque ruelle, chaque taverne, avant de se rendre à la cruelle évidence : Elle avait fuit avec la brune.
Anéanti il avait décidé de faire demi tour, de rentrer à Angoulême, sans jamais imaginer que cette décision le remettrait sur leurs pas.

Regard vers l’azur, comme hautes lui semblent les nues ce jour.

Et elle m'aura abandonné.
Pas possible...
Luciedeclairvaux
[Seule]

Seule avec les voix qui lui rongeaient l’intérieur du crâne, Lucie avait franchi les longues plaines, traversé l’Adour, rejoint le Gave.
L’eau de fonte a des couleurs particulières …
Sa marche solitaire l’avait lavée, rincée, essorée. Pas de programme laine. Lucie était comme étrécie.

Elle vivait repliée dans sa bulle et ses quelques tentatives d’ouverture s’étaient terminées en fiasco. Personne n’avait encore osé lui jeter de pierres, mais l’envie y était. C’était du moins ce qu’elle lisait dans leurs yeux, aveuglée qu’elle était par sa propre folie. Par son remue-ménage interne. Pourtant, c’était pas faute de tout ranger dans des cases. Mais les informations se mélangeaient, s’influençaient, changeaient de teintes selon l’inclinaison du soleil ou l’alignement des astres … allez savoir. Les astres plutôt. Lucie la mal-nommée n’était pas très solaire. Ou comme le sont les chats, pour faire le plein de chaleur, alanguie sur une pierre, avant de rejoindre la nuit. Les chats, et les lions.

Vaste bestiaire. Manquait plus qu’un zèbre pour parfaire la ménagerie. Mais les zèbres, à c’t’époque, ça court pas les rues. C’est comme les kangourous*.

Une envie de voir la mer.
Subite.
Météorite.
Pas pour l’eau non. Lucie, l’eau, elle aimait pas. C'est froid, ça coule, ça vous emporte. Ça vous tourne dans un tourbillon et hop, la mort.
Non ...
Pour l’immensité ! Pour le souvenir des plages de galets et des brumes se levant sur les flots. Peut-être la proue d’un drakkar. Lucie saura-elle un jour qu’à Bayonne, le sable est fin et la mer bleue ? Bleue. Bêtement bleue.
On lui avait dit : par là, à l’ouest. Alors elle allait par là, à l’ouest, usant ses chausses sur les pavés lisses des routes romaines, fière impératrice dont la traîne blanche balayait le sol, gonflée par les vents d’ouest. (Si tant est qu’on puisse gonfler des peaux de lapins d’un souffle d’air marin). Pour passer le temps, la romaine échevelée, dessinait de sa sénestre le contour des monts baignés de soleil, puis de sa dextre les créneaux de la capitale du Béarn et ses échafaudages.

Marcher, marcher. Pas dormir. Repousser les voix chères qui ne se sont pas tues**.



*spéciale dédicace ^^
**inspiré d'un certain Paul

_________________
Zorg69
[Au milieu de nulle part – Seul avec sa bête]

Aux chemins boueux du nord sous le joug d’un hiver rigoureux, succédaient des sentiers enherbés, jonchés d’éphémères violettes. Le contre-jour et la tiédeur d’un après midi déclinant, les moiraient au lointain.

La gamme chromatique se métamorphosait. Le blanc et le gris avaient consommé leurs épousailles solsticiales à l’apogée de la rigueur ; Les couleurs du printemps revendiquaient déjà, à la porte de l’autel. Un vert hésitant, épousant pour la cause la sphère renaissante, contestait l’hégémonie du bleu de la voute, à l’endroit ou les lignes s’enfuient.


« T’as vu la bête ? Le ciel est bien bleu aujourd’hui »

Pensées fugaces, circonvolutions corolaires … L’esprit s’échappe …

Le ciel est bien bleu.
Le ciel est bleu.
Bleu.
Bêtement bleu ! ^^

Le printemps, bègue encore il y a peu, ânonnait de moins en moins, gagnant à chaque tour de lune une assurance oratoire. Le printemps clamait ses senteurs envoutantes, le printemps racontait ses couleurs chamarrées, le printemps chantait l’éveil de la nature.
Le printemps s’affirmait chaque heure qui passait.


« Commence à faire chaud sous ces latitudes la bête, on va pouvoir remiser la couverture de Princesse, la nuit ! »

Comme à son habitude, Carnegie ne releva pas ! Tout juste, esquissa-t-il un mouvement de tête pour signifier qu’il avait noté que le zèbre venait de sortir d’une intense cogitation corticale, signe chez lui qu’il avait faim ou qu’il était fatigué !

« Il va pas tarder à me proposer d’aller brouter je sens ! » se dit-il.


« Bon la bête, on s’arrête une petite heure histoire de ménager l’appareil locomoteur ! »

« Pan dans l’mille ! Le zèbre est calé comme une horloge, régulier comme le « boeing » des sauts d’un Kangourou ! ^^», s’amusa Carnegie.



Son esprit cogitait toute la journée…

Le plus souvent en silence.

Cela faisait longtemps maintenant que les mains s’étaient défaites et que les lèvres s’étaient perdues…

... Il dormait à la belle étoile s’accordant parfois une halte à l’auberge, quand il avait envie de prendre un bon bain et de manger chaud. Le contact de la plume d’anachroniques édredons (^^) favorisait les réminiscences de leurs nuits volcaniques.
Il se souvenait … dans les bras de Morphée … de ces lits partagés …

De ces lits ou l’on baise …
… la main qui s’offre d’une caresse.

Inévitablement le réveil le cueillait brutalement au trépas du sommeil paradoxal.
Des frissons parcouraient son corps dénudé.
Les draps auréolés témoignaient des sueurs qui naissaient de l’intensité de ces rêves.
Le froid du petit matin dans un lit qui ressemblait à un champ de bataille, anéantissait le terme de la trêve nocturne.

Le besoin de vérifier sa présence tocsinnait dans l’urgence.
Une main tendue qui officiait à tâtons, cherchant sa pitance charnelle, se refermait sur un néant.

Affolement, quête d’une certitude que le sens tactile ne savait confirmer, une paupière se décollait paresseusement …

… Vision … conscience … compréhension … désarrois … mémoire … acceptation … réalité.

Un soupir s’échappait.
La réalité s’incarnait dans l’observation oxymore d’un vide bien tangible.

Le corps roulait vers la place vacante pour fuir l’humidité de ses intensités, puis, se soulevait comme un peuple en marche, à la recherche du nécessaire pour couvrir son corps nu. Attendant l’heure ou les ombres s’impriment sur un sol encore froid, la conscience somnolait, à la lisière de rêves doux de moments partagés, souvenirs d’un temps ou les mains se liaient.



Son esprit cogitait toute la journée …du matin jusqu’au soir ... En cheminant, les pensées font la ronde et tournent.

Ne l’avait-elle pas oublié ?
Ne s’était-elle pas consolée dans d’autres bras ?

Laud … Mon cœur …

Ce n’est pas possible. Nous étions fusionnels !
C’était il y a … déjà si longtemps !



Jour après jour l’association improbable du zèbre et de la bête filait vers le sud.
Et le sud se rapprochait !
Et les pensées tournaient. Et les doutes apparaissaient.

Il commençait à se dire … que le temps était passé … qu’il n’était peut-être pas attendu.


« Et pour cause on te tient pour mort »

Il commençait à se dire … qu’il faudrait peut être s’annoncer. Pour …
… Eviter un choc ? Une déconvenue ? Le mot paraissait faible. Un assassinat ? Mieux !

Il ne savait pas trop ce qu’il allait trouver.
Un ange et un démon avait dit Zurbaran.
Qui était cet ange, si le démon était bien sa moitié ?



S’annoncer … Mais comment ?

Un Zed mandaté ? … comment pourrait-il dire … être entendu … être écouté déjà ?

Une évidence s’imposa … des mots …
… Des mots rien qu’à eux … Quelque chose d’unique qui l’identifierait à coup sûr … Un secret d’alcôve !
… Des mots qui diraient tout ... Qui diraient qu’il est vivant … Qui diraient qu’il est aimant … Qui diraient … Le reste !

Aucune hésitation dans le choix de ces mots là. La plume filait, encrant la feuille de ses espoirs.


Citation:
A l’ombre de l’horloge, dans le petit royaume, un banc sur le canal, une auberge sur la place centrale … Une auberge abritant nos amours clandestines. T’en souviens-tu mon ange ? Tu m’as laissé pour mort sur le bord d’un chemin, je te reviens vivant par un autre. J’arrive … pour remplir avec toi le reste de nos vies. »


Priorité absolue : trouver un pigeon.

« Allez la bête, on bouge, ya l’feu ! »



Quelques écus plus tard, un bout de son cœur volait sur l’horizon.

Alea jacta est.
Laudanum
[Bordeaux, au Val qui Rit (vachement ouais)]

Entre les fous et les absents, l’exilée flamande et la tavernière bordelaise échafaudaient des projets d'entreprise. Elles étaient d'accord, on pouvait bien en ramener certains par la peau des fesses, il fallait trouver le moyen d'attirer le chaland, et ce n'était sûrement pas une action à but non lucratif comme de fortifier les remparts qui allaient les aider. Non, elles songeaient plutôt à un lieu de divertissement, une tête de gondole alléchante et une animation savamment ficelée.

Ainsi l’Poison du Nord se mit en quête de trouver une bicoque cossue, suffisamment spacieuse et toutefois discrète, pour y installer leur futur commerce, si toutefois les plans ne changeaient pas en route.
En attendant, elle avait établi ses quartiers sous le ciel étoilé du Val, profitant elle aussi d'un endormissement tapissé de lumières naturelles, dénué de toute bête poilue.

Ce soir là, alors qu'elle eut franchi la porte de la taverne, elle ne s'attendît pas à tomber sur un os. Ou plutôt un sac d'os avec des muscles autour.

L'italien est là, cicatrice sur la pommette. Accompagné d'une blonde tirant vers un châtain qui aurait abusé de soleil, non ce n’était pas la sienne...La surprise laisse rapidement place à une furieuse envie d’en découdre, des deux côtés…

Les regards se durcissent alors que les poignets se crispent sur leurs armes. Le démon à la lame tranchante, face au balafré et son bâton de pèlerin. Séparera-t-il les eaux furieuses qui s’avancent vers lui ? Un ricanement froid comme la mort s'échappe du démon…


Tiens... te voilà de retour l'italien, ou devrais-je plutôt t'appeler, le Balafré? Alors mon avertissement ne t'a pas suffi...mais quelle folie t’a pris de me suivre ici ?

"C'est que tant de fois j'ai imaginé ton cadavre pourrissant, je rêve d’entendre tes côtes siffler…je rêve de te voir morte…"


Il prononce ses mots avec la détermination de l'homme que plus rien ne peut abattre. Le mépris, ou simplement le dégoût d'un passé qui lui fait honte, toujours est-il que lui aussi semble animé d'une force qui le dépasse. Le poison n'est pas dupe, mais loin de se laisser impressionner elle renchérit...

Hé bien tu es d’humeur poétique ce soir, les geôles t’ont rendu prolixe on dirait, à moins que ce ne soit d'avoir goûté à l'évasion …M'enfin trève de bavardage, dis moi comment penses-tu venir à bout de beauté fatale ?

Les armes sont brandies mais de l’épée elle le tient en joue. Le métal appuie sous le menton et rougit sous la morsure. Senese recule, se mord les lèvres, le regard empli de haine fixant les yeux de la brune qui en a autant à son égard.

Et puis, contre toute attente elle remise l’arme au fourreau, attendant qu’il se mette en garde, les deux poings serrés prêts à déclencher leurs foudres.
On aurait pu penser qu’elle ne voulût point qu’on puisse lui reprocher un combat inégal, et qu’elle eût alors le souci de laisser une chance à son adversaire.
Mais il n’en était rien, elle agissait plus comme un animal jouant avec sa proie, pour mieux se mettre en appétit avant de l’achever. Le risque qu’il lui file entre les pattes ou que par un coup du sort ce soit lui qui ait raison d’elle, était bien présent, mais à vaincre sans péril…


Hum, un peu exigu pour une épée, et tu risquerais de blesser quelqu’un avec ton manche.

Remarque si t’assommais le rouquin crétin qui s’prend pour un mage ça m'gênera pas. On pourra p'tet s’écharper en paix.
Zorg69
[Sur la route de Perigueux]

Il avançait au pas de charge, précédant la bête, la tirant même parfois, lorsque le sabot se faisait lourd et que l’herbe semblait verte et tendre sur le champ de sa vision. Pas de nouvelles de son atome mais la chaleur retrouvée lissait son inquiétude. L’allégresse croissait proportionnellement à sa latitude et à la température ambiante.

Il imagina un instant la modélisation qu’il pourrait faire de la liesse, fonction combinée de la température et de la latitude. Le tout était de savoir si l’augmentation était parabolique ou exponentielle. Il pencha pour la parabole, qui convenait mieux à ses développements métaphoriques.


- La bête on y va pour la parabole.


Le baudet ne cligna même pas de l’œil pour dire l’étendue de son indifférence ! « Le zèbre est parti dans un de ses délires, faut le laisser faire, ca lui, passera avant que ca me reprenne », médita le canasson.

(*) Il parti très à l’ouest, perdu dans son raisonnement, ce qui tombait pas mal au vu de la direction générale :


« Une parabole. Nous sommes donc au carré. La vitesse du phénomène s’obtient en dérivant la fonction originelle. On obtient … Hum … Une fonction linéaire. Une droite donc ! Il aurait préféré qu’elle fût affine. Mais pour cela il eut fallu prévoir un facteur simple en plus du carré. Pfff ! C’est tout toi ca ! Toujours à te précipiter. Bon tant pis poursuivons… une droite qui passe par l’origine ... J’aime pas l’origine … Rhooo ! Arrête de parasiter tu vois pas qu’on raisonne ? … Reprenons …une droite donc … Dont la dérivation … oui l’accélération quoi … Tais-toi ! … Dont la dérivation … Une constante ! Fichtre on n’est pas rendu !

- La bête je t’informe que l’accélération de la croissance de mon contentement en fonction de notre position au sud, est constante ! Pas d’ « à-coup » dans le cœur donc. On va vers un contentement graduel linéairement. C’est déprimant !


Il s’arrêta et regarda la bête en éclatant de rire. Carnegie faisait une moue dubitative, le regard inexpressif, du genre : « l’est toujours comme ca l’zèbre ? L’est rayé du ciboulot, voir choucrouté du bulbe ! »


- Je sais la bête il m’arrive d’être grave ! Mais je t’assure d’une chose : Le raisonnement se tient. Bon m’en vais revenir aux considérations sur l’amour et le bonheur qui ont l’air de moins t’indisposer !


Se remettant en route …


« Tu sais la bête, un grand poète (**) a dit qu’il fallait « fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ». T’rend compte la bête ! J’m’pointe vers lauda et je lui déclame tout de go « Je suis venu te dire que je m’en vais ! », « Souviens-toi de m’oublier ».
D’après les Zeds, vu son état d’esprit actuel elle est capable de m’en coller une ! Un coup à faire une « Dépression au dessus d’un jardin anglais »

- Quoi la bête ? Pourquoi anglais ? Et ben … heu … pourquoi pas ? Ca change un peu …


Poursuivant …


- Mais non « Vieille canaille » jamais je ne pourrai lui dire ça. T’as de ces idées !


La rosse pensa qu’il n’avait rien dit, et s’apprêtait à hennir pour signifier son désaccord avant de se souvenir in-extremis, que le zèbre n’avait nullement besoin d’un contradicteur pour alimenter ses déliriums, fussent-ils très minces.


- Non la bête, Je suggérai plutôt « Les dessous chics », ceux qui me mettent « L’eau à la bouche », avant de susurrer dans le creux d’une oreille « Je t’aime » auquel elle me répondra un « Moi non plus » convenu. Enfin si elle veut. Tu sais avec les femmes on n’est sûr de rien !


Semblant inspiré tout à coup, se met à déclamer tout haut …

« … comme la vague irrésolue
Je vais et je viens entre très reins
je vais et je viens entre très reins
et je le vaut bien »

- heu … non … c’est Princesse qui dit toujours ça ! Ca rime mais ca colle pas avec le reste.


Semblant réfléchir …

« et je me retiens… »

- La bête ? ça le fait mieux non ?


La placidité étant érigée au niveau de la philosophie de vie, Carnegie ne se donna pas la peine de lever un sourcil. Gestes inutiles, s’il en était, il fréquentait assez l’olibrius depuis quelques jours, pour avoir appris que toutes manifestations parasites qui n’étaient pas dans la sphère immédiate de sa cognition du moment, n’avaient absolument aucune chance d’émerger dans son champ conscient. Il était heureux qu’il n’ait nulle besoin d’aller vers le soleil levant, il n’aurait que très peu de chance d’y parvenir, ou alors peut être en passant par le nouveau monde ! Carnegie se dit aussi qu’il en savait des choses pour un canasson usé !

Zorg qu’on arrêtait plus, chantait désormais à tue-tête …



(*) Special dedicace for princess. (a power supply is governed by a linear function?)
Fin de RP Inspiré d’un certain Serge …
Zorg69
[Quelques temps plus tard … Après une nuit à la belle étoile]

Pépiements d’oiseaux, caresses indésirables d’une rosée distillant son humidité en sphères irisées, brumes aériennes et vaporeuses s’ancrant au pré, qu’un matin fainéant tardait à dissiper, Zorg s’éveilla, alors que l’horizon sembler s’éterniser en langueurs paysannes, s’oubliant en sombre clartés encore pubescentes, économes de lux.

Un sac de jute sur un lit de mousse, une couverture noire floquée d’un « mort aux cons » qui sonnait comme une bravade aux inopportuns de tous poils, il se pelotonna dans cette couche rudimentaire, pour laisser une chance aux ultimes soubresauts de ses chimères oniriques, de perdurer par delà le réveil.

Une flamboyance matutinale le surprit, étendard glorieux de ses désirs enfouis, criant d’inanité en ces lieux … Mais, … mais, … Il n’est pas aisé d’asservir la nature, d’autant plus quand le Ça, siège des intérêts pulsionnels, en est le vecteur. Le limbique a ses raisons que le cortex ignore !

Encore léthargique, la conscience se fit jour, s’inscrivant dans une tournure qui conférait à l’étonnement ! La transition du sommeil à l’éveil, favorisa le passage des rêves aux résurgences, hélant la mémoire de souvenirs engloutis … qu’elle exhuma sans coups férir et sans délai.

Il se souvenait … D’autres temps, d’autres endroits …
Il se souvenait … De semblables choses…

… Une caresse veloutée, des lèvres qui effleurent une épaule dénudée, un visage qui se noie dans une mer d’ébène, un parfum animal qui exhale, une main frénétique qui dévale des courbes, des corps qui se trouvent … et la flamboyance se consommait en ardeurs matineuses …

Elle lui manquait …

… infiniment … terriblement …

Elle manquait à son esprit …
… mais aussi, elle manquait à son corps …
… cruellement.

Enveloppé dans le plaid des provocations « Princessiennes », rempart encore nécessaire contre l’humidité des rosées matinales et contre les intolérances épidermiques qu’il dénonçait – le plaid, pas lui – il s’abandonna à une songerie semi-consciente, mâtinée d’érotisme.

Il caressa ces rêves doucereux jusqu’à l’éveil complet de sa conscience.

Il repensait à Sergio, avec qui il avait croisé le verbe sur le sujet. Sergio qui mettait dans la bouche de la dame de ses pensées ces quelques vers …


« L'amour physique est sans issue
Tu le sais, oui, toi non plus
A dire vrai, il n'y en a pas des masses
De belles histoires de cul
J' t'aime mais toi-même, dis-moi que tu m'aimes
Dis-le-moi si même cela n'est pas vrai »

Sergio se trompait ou plus exactement ne croyait pas lui-même à ses licences littéraires …
… Suffisait de constater les roses qu’il avait cueilli au long de sa vie, pour confirmer, à la vue du bouquet, la dissonance de sa poésie au regard de ses actes.


« Il ne les nourrissait pas uniquement de sa verve romantique … Le bougre ! »

Ah Sergio comme on t’aimait dans tes contradictions, avec tes mots qui nous envoutaient, qui nous envoutent encore.

D’autres, qui n’étaient plus aujourd’hui – c’est infiniment triste un géant qui meurt - évoquaient les « Vertiges de l’amour ».

Les vertiges de l’amour !
Le pluriel avait tout son sens.
L’amour était physique et cérébral, et pareillement vertigineux dans chaque registre, pour peu que la persistance rétinienne, d’un éclair éternel, « s’infinise » en prolongement.

La jouissance naissait d’un éblouissement durable, patent dans l’échange intellectuel, définitif dans l’échange charnel. L’amour parfait est dual, et cette dualité est nécessaire. Refaire le monde par le verbe pour finir par écumer ses pourtours dans la plume … Beau programme !


« Ma puce, on le met en œuvre quand le programme de notre vie ? ».

… Fallait d’abord la retrouver !

Les vertiges de l’amour !
Deux corps qui s’accordaient, deux esprits qui s’épousaient …
… ou bien était-ce l’inverse ?

Méditations…


« La bête ! M’en vais pisser, puis becqueter un quignon. Pis on s’met en route. »

Propos bien peu romantiques mais fallait bien baisser pavillon ! Et puis il n’y avait guère d’autres moyens … que d’épancher d’organiques fluides sous l’œil somnolent de la mer de la tranquillité.
Et puis avait-il besoin de l’être ? Noyé dans cet océan de solitude, réduit à parler à un bourricot !




[Sur la route de Bordeaux]

Ils avaient repris la route. Ils ahanaient en gravissant l’infime raidillon qui desservait le champ dont ils avaient fait leur gîte, le temps d’un demi-tour de cadran.

« Un peu rude hein, la bête, au saut du lit ? »

Carnegie s’en foutait ! Il finissait son quignon et entendait œuvrer dans la tranquillité. Il ne se donna pas la peine d’un sourcil levé.

Lui pensait en silence, durant ces longues marches, il n’avait que ça à faire !
Souvent il débattait avec lui-même, entretenant un conflit intérieur que certains pouvaient juger névrotique.

« Heureusement que personne n’entends ces pensées, on pourrait penser que tu imposes une vision critique du monde. Il n’en est rien naturellement mais c’est ton fonctionnement, tu ne sais t’empêcher de le faire … » ^^

Il repensait aux Flandres, qu’il avait laissées derrière lui, lassé de ses oppositions stériles et solitaires. L’avait lassé aussi, la prééminence de quelques figures flamandes qui se servaient de leur position pour déblatérer des inepties vindicatives sur des places publiques subjuguées. Le panurgisme l’avait toujours laissé pantois ! Exhiber deux glands noirs, nourrir ses diatribes d’un langage ordurier, et le bon peuple s’agenouillait, criant son allégeance imbécile !

« Rhaaa, l’bon peuple est parfois si sot »

Il avait du mal avec la tyrannie. Qu’elle soit relative aux peuples ou à la liberté de l’individu.

Zorg n’obtempérait ni se couchait jamais … mais il pouvait se lasser. On pouvait le contraindre par la force. C’est sûr, on pouvait ! N’avait-on pas essayé de l’assassiner ? Il épousait alors une dissidence circonstancielle et choisissais d’autres voix, pour exprimer ses désaccords. Les Zeds avaient été salvateurs …

« La subordination du peuple est une calamité … Une aliénation ...
… Dangereuse même, parce qu’elle réduit la diversité. Le débat est suscité par la divergence d’opinions … salvatrice … de l’ennui. »


D’autres avaient rêvé d’une seule tête … Il y avait laissé la leur !

La richesse venait de la différence, de la transgression, des actes assumés quoi qu’il en coute.
L’intolérance est à nos portes si l’on n’y prend garde…

Ainsi pensait Zorg ! … Et un os tournoya dans le ciel azuré !



Il sourit intérieurement et se demanda comment il pouvait passer du panégyrique de l’amour physique, à une diatribe contre le pouvoir en Flandres

« Pfff Zorg tu crains, tu t’emportes tout seul maintenant ? »

La solitude pesait sur son âme.
On ne pouvait impunément et sans dommages passer du céleste aux enfers…
Oh ! Il avait bien essayé d’aller en quelques tavernes où ses pas le guidaient, le verbe haut et la répartie en bandoulière … En pure perte !

Ses mots « plouffait » lamentablement plutôt que de ricocher, aériens, surfant sur le ressac des interjections de ses hôtes. L’autochtone était souvent avenant … mais il ne savait se satisfaire de la médiocrité doucereuse, fut-elle bienveillante. Il ne se sentait tout simplement pas à sa place ! Il ne savait pas aisément s’adapter.

L’oiseau majestueux qui voile l’astre solaire … au sol claudique sans panache.

Charles l’avait dit autrement avant lui …


« …/… Le Poète est semblable au prince des nuées,
qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
ses ailes de géant l'empêchent de marcher. »

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher …
Il se serait damné pour écrire la moitié de ça !


- Rhooo voilà qu’il se prends pour l’albatros !

- Tiens te voilà toi, mon moi schizophrène. Tu m’as pas manqué tu sais. Sorte de Gemini Cricket toujours moralisateur, va, tu ferais mieux de m’aider à sortir de mes démons.

- Mais c’est très précisément ma fonction cher Zorg, je suis ta conscience, celle qui doit t’empêcher de te la péter grave.

- Je me la pète pas ! Je « subversionne en dissidence ».

- Et voilà … tu continues. Tu ne peux pas te contenter des mots référencés faut que tu inventes les tiens ! Tu te la pète trop Zorg ! Et puis la subversion dans ta tête, ca prête à sourire. Va donc causer de tes atermoiements en taverne, « fouzy » des baignes aux tyrans de tous poils et qu’on n’en parle plus !

- C’est prévu. Sauf que je suis un rien pacifiste. Les baignes ne prendront pas la forme que tu dis. Bon tu me pompes maintenant … t’es vilain, voir pas beau … de l’air ! ^^


(*) Références : Alain (un hommage) et Serge ces deux immenses, l’incontournable Charles et last but not least Stanley et Arthur …
Sacré salto pour passer du texte précédent à celui-ci. J’espère que mes nouveaux amis apprécient l’effort et le clin d’œil *sourit*
Luciedeclairvaux
- Arthuresque défi à la voyelle éludée.
- T'as perdu !
- Mais heu ! c'était pas commencé.
- Bon d'accord. C'est parti !
- e, i, u, a, o, c'était pour me délier la langue.
- Me cherche pas !

[Sans carmin]

Pour finir, L. croisa un gars qui lui donna un galurin tant voulu, lui affirmant qu'ici, au bord du grand azur, son sort paraitrait plus gris qu'un matin sans chocolat.

L. opta donc pour monts, sillons, brigands. L. suivit l'S. constrictor. Souris, boa. Qui nourrit qui ?

Alors à son bras, jaillit l'inspiration. Frais futur.
Naïfs ? Idiots ? Non. Distincts. Fous !
Plus qu'à saisir l'imagination, offrir au diapason, l’…

[Sans jaune]

… e. L’eux.

Elle tend sa menotte d'ange. L'entendement est classé par cases, certes. Pourtant, des manques demeurent.
L'homme la prend. Tous deux se fondent sous la voûte sombre, dépourvue de lune. Obscur futur. La route les happe, gourmande ogresse, et ne les rendra qu'à l'aube, aspergés de rosée, essoufflés d'une telle marche, heureux d'être parvenus à l’emplacement exact. Tendus comme des ...

[Sans vert]

... i.

Le point précis. Pas à côté. Le soleil tend vers le zénith.
Ils rangent la carte. Reste à attendre le sort. Les dés sont jetés, plaf, vers le premier à passer.

[Démuni de rose]

Que les enfers vous rongent ! Monstres de pierre dépourvus de conscience. Que vos gestes vous perdent ! Dès lors votre sort est feu, bûcher ... noir.

[Sans blanc]

Le crépuscule s'étire. Vient l'heure du glas.
Qui faillira cette nuit afin que ... que ...


... que vous ROYAUMIEZ ?!
- Arf cette fois t'as perdu.
Senese
[Sans carmin, soit...]

Coupant du bassin un lourd brouillard tapissant l'pays, il avançait dans un but clair : la saisir.
Vingt jours qu’il ruminait son chagrin, bougonnant à tout va. Autour d’hanaps il accablait voisins droits ou ribauds.

Mais aujourd’hui, il l’aurait pour lui.
"Au val du dragon…" dit Lucy "Sois-y avant six."
Voilà pourquoi il hâtait son pas.

Traçant sillon discontinu, il approchait du val lorsqu’il distingua parmi trois nimbus un corps alangui qu’il avait jadis connu. Aussitôt il s’assura qu’il s’agissait du joli minois qu’il aimait tant. Là, à l’abri sous un grand sapin, nonobstant un jour naissant, Lucy dormait divins attributs galbant tissus et draps. Lui fut fort distrait, son imagination vagabonda un instant…

Brigands ! Voilà pour nos amants futur aguichant !

Lui trop oisif pour la satisfaction du patronat quand Lucy n’avait qu’un don pour la mystification. Ravir du prochain son magot paraissait donc un choix clairvoyant. Plus aucun à Pau n’aura donc à subir nos malandrins. Mais qui voudra courir l’armagnac aura à s’pourvoir d’un bâton au moins.

L. dira : "Crains marchand nos vilains plans, ils sont pour amoindrir ta cargaison ! Nous confisquons tout !"

S., plus sournois : "Vois son grand poids t’avilir, souscris donc au bandit assistant…"


Par son flanc il amorça l'invasion. Un matin qui mourut sous un amour mugissant,
Amant signifiant tout sauf distant…
Luciedeclairvaux
[Styxale dérive ... j'aurais pas dû emporter cette coque !]

La blonde sortait des brumes. Les voiles de nuages s'effilochaient derrière elle, s'emmêlaient dans ses cheveux, avant de retomber mollement.
Seule. Libre.

Comme avant.

L'une l'avait tirée vers les enfers.
L'autre l'avait entraînée vers les cieux.
Elle n’appartenait à aucun.
Alors pourquoi se sentait-elle si vide …
Mois d'errance et de démence dans les forêts obscures et désertiques du sud. Une sente. Un ruisseau. Prends ma main, on va à deux encablures d’ici et la vie sera belle. Longtemps qu’elle n’y croyait plus. Malgré le plomb, les bottes caressaient la terre, encore et encore, inlassablement
« Yira, avait-elle écrit, je suis lasse de voyager. »

Une partie de dés ?
Plus envie de jouer …
Un ange passe.
Les dieux se tassent, se lassent.
Les destins s’entrelacent.
Les dieux s’en foutent.
Rien ne colle, rien ne s’effleure, rien ne se touche. Tout passe.

Prends ma main, on va à deux encablures d…
C’est bon, j’ai compris !
Elle lève ses fesses et se traîne.
Le cœur n’y est plus.
Suivre le ru.

Retour à d’aquatiques préoccupations.
Rêve d’un lac.

Comme à la maison.

Se lover au bord d’un feu. Retrouver son toit d’étoiles. Les laisser se mirer dans les reflets noirs. Respirer les vaseuses effluves. Y mêler des odeurs de chaires grillées.
Revenir sur la grève, malgré les inquiétantes profondeurs sombres. Vaincre ses peurs.
Revenir au ventre maternel. S’enrouler et se taire.
Keyfeya
[ Après le PA....le BA....Aurillac]

La nuit fraiche, le vent soufflait doucement, Ombre avait trotté durant deux jours, ne s’arrêtant dans aucune ville depuis Sarlat, l’aube semblait proche et d’une douce caresse sur l’encolure Key ralentit la marche de son compagnon équidé.

Le PA était derrière eux à présent et Key l’avait quitté avait un léger pincement au cœur mais moindre comparé à celui qu’elle avait ressenti en laissant dans son dos Périgueux et sa forêt, elle sentait la présence de Yira endormi dans son dos, ainsi que ses mains sur ses hanches, elle ne ressentait point la fatigue, elle regardait la nature fraiche et encore ensommeillée.

Devant ses yeux….Aurillac….quelques pas encore et elle reverrait l’agitation de la ville….Lucie y était elle encore, elle avait écrit à leur départ mais n’avait pas eu de réponse ….pas encore….la jeune femme semblait troublée, peinée….pourquoi ? Key s’inquiétait.

Au abord de la ville, une forêt, elle s’arrêta alors et descendit de cheval, réveillant son ange endormi, elle fit un léger feu autour duquel ils s’installèrent, son cœur à elle était tout aussi troublée, comme a chaque fois qu’elle partait de sa ville, elle ressentait en elle un léger vide et en même temps elle aimait la douceur des chemins, l’enivrante perdition que lui procurait la marche sur un chemin, vers une direction, venant d’un lieu et allant vers un autre.

Elle sortit un peu de pain et une bouteille de citronnade, elle commença à grignoter doucement et silencieusement, sa main gauche posée sur le bas de son ventre, une vie grandissait et ce qui fascinait Key plus que tout autre chose, c’est que cette vie puisse ainsi germer de son être, à elle, depuis un moment elle avait entrepris une tâche qu’elle accomplissait lors de ses moments perdus.

Elle s’allongea alors, se lovant près de Yira et posant sa tête sur sa cuisse, elle regardait crépiter le petit feu…..un léger instant…..ses lèvres formaient des mots mais aucun son ne sortait de sa gorge.


Yleya….non….

Ayelyn….hummm oui peut être…..

Kyphelya…Yamilya….

Phylzya….

Kaylyam…..


Mais comment allaient-ils trouver un prénom pour l’enfant ? Oui deux Y …..Mais lequel choisir…. Tant de choix et de possibilités….

Key se releva et attira Yira à faire de même, elle l’enlaça doucement et resta un long moment l’oreille collée sur sa poitrine, puis elle déposa un baiser sensuel sur ses lèvres, admira ses iris verts en souriant puis l’attira pour remonter en selle.

Il était temps de rejoindre Aurillac, de retrouver la belle et mystérieuse Lucie.
Keyfeya
[En repartant d’Aurillac….vers Murat….]

Aurait-elle du quitter Périgueux, sa ville natale ….jamais elle n’aurait été si seule….il y a quelques heures, elle avait pris des réserves de nourriture sur le marché de la grande ville d’Aurillac, avait sellé Ombre, son compagnon de route et avait marché jusqu’aux abords de la ville….un regard plus sombre que la nuit, un visage froid et fermé ….elle repensa à ses dernières vingt-quatre heures, elle avait vu Lucie qui reprenait la route mais Yira n’avait pas passé le bout de son nez en taverne, certes elle avait été de nombreuses fois absente, prétextant une surcharge de travail mais le fait est qu’elle avait caché la vérité pour épargner l’homme qu’elle aimait, elle souffrait d’une grande fatigue depuis le début de sa grossesse et dormait beaucoup, en fait en y repensant depuis sa maladie à Angoulême, elle n’avait pas eu beaucoup de temps de se remettre, elle avait présumé de ses forces .

Puis un pigeon …..Un parchemin de Yira…..qui lui disait qu’il partait….il avait apparemment vu Lucie et cela ne s’était pas passé à son gout….ses derniers mots…. « Prends soin de toi et de la petite » sonnaient dans l’esprit de Key comme le glas de leur histoire mais depuis quelques temps déjà elle s’était rendu compte qu’elle ne pouvait vivre sans cet homme, elle avait donc fouillé chaque recoin d’Aurillac mais n’avait pas trouvé de sa présence à aucun endroit.

Ses sentiments si inexplicables de se donner à cet homme, jusqu’aux moindres soupçons de sa liberté …..Key ne pouvait supporter qu’il la laisse ainsi alors qu’elle lui avait donné toute sa vie et sa personne, comme elle ne l’avait jamais fait.
Elle avait écrit mais n’avait pas obtenu de réponse, elle avait erré sans but dans le simple espoir de le trouver enfin mais il semblait déjà loin ….trop loin…..

Elle avait écrit à Lucie, l’informant de la situation mais avant elle avait pris plume et parchemin pour écrire à Yira.


Citation:
Mon ange, mon soleil,

Il ne brille plus pour moi depuis que tu es parti loin de moi, pas même une étoile, j'ai attendu que tu viennes, je t'ai cherché partout et ne t'ai point trouvé, serais tu donc vraiment parti? M'aurais-tu donc vraiment abandonné?
Je me retrouve donc seule à errer, sans toi, ni Lucie, ni même un ami....je t'envoie avec ce parchemin, celui que j'ai reçu de Lucie, expliquant son départ...

Pour mon amour et celui de notre enfant, je te supplie de me répondre....de me dire que tu vas bien....fais moi juste un signe.....je pars à ta recherche.....j'écumerais toutes les villes pour te retrouver....je t'aime tant....

Ta Key qui sans toi n'est plus réellement Key....


A présent en compagnie de son destrier et de l’enfant qu’elle portait, elle regardait les chemins qui partaient d’Aurillac….elle regarda sa carte en songeant que rien ne pouvait l’aider à savoir quel chemin prendre, elle regarda les routes….rangea sa carte et marcha vers Murat, elle prendrait son temps pour faire le voyage, regardant chaque coin sombre pour le trouver, sans dormir….elle posa son regard sur Ombre et perdue, mis un pieds devant l’autre pour commencer son chemin, la route serait longue peut être…. elle repensa à son voyage vers Angoulême alors qu'elle était malade, elle était partie aux portes de la mort pour retrouver la vie mais cette route là la mènerait peut être à la mort elle-même, ce la ne l'effraya pas....après tout pourquoi vivre sans lui.... mais peut être le retrouverait elle.... elle n’avait que ce seul espoir auquel se raccrocher….un espoir peut être vain de le revoir, un espoir de femme et de future mère perdue et abandonnée….un espoir de fou…
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